samedi 10 mai 2025
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ORCHESTRE NATIONAL AVIGNON PROVENCE / ONAP, saison 2024 – 2025 (Débora Waldman, direction).

La cheffe Débora Waldman poursuit un travail exemplaire avec les instrumentistes de l’Orchestre National Avignon Provence : travail sur le répertoire classique : Mozart au premier plan avec les Symphonies Haffner, Linz, Jupiter… sans omettre plusieurs autres pièces concertantes dont le Concerto pour clarinette en la majeur… ; Haydn aussi (Symphonies « le Matin », « les Adieux »,…), et tout autant les grands romantiques dont entre autres, Robert Schumann (Symphonie rhénane), Tchaïkovsky (Symphonie n°5 dite du destin)…

 

 

La nouvelle saison sait explorer les champs méconnus, oubliés dont la voix des compositrices ; ainsi les pièces de la lettone Lucija Garuta, de Vitezslava Kapralova
Débora Waldman invite les grands solistes d’aujourd’hui : Victor Julien-Laferrière, Shani Diluka, Adam Laloum, Pierre Génisson, Lucienne Renaudin-Vary (pour l’ultime concert 20 du juin 2025). Temps fort : le Requiem de Mozart, partition clé qui touche autant pas ses fulgurances que sa profondeur (13 juin 2025).
Des expériences nouvelles et pluridisciplinaires, au carrefour des genres et des écritures, éclairent le travail des musiciens dont Noëmi Waysfeld qui chante Barbara (7 nov 2024) et aussi le programme autour de Gershwin, au carrefour du jazz, du symphonique et de l’impro (avec le pianiste Paul Gay, le 13 déc 2025 : « Rhapsody in blue », pour le centenaire de la partition). Photo : portrait de Débora Waldman (DR)

Pendant la saison 2024 – 2025, l’Orchestre National Avignon Provence sait rayonner sur tout le territoire, proposant des concerts à Avignon bien sûr, Aix en Provence, Marignane, Vedène… Il assure la partie en fosse à l’Opéra Grand Avignon pour plusieurs ouvrages lyriques : La Traviata de Verdi, La Fille de madame Angot de Lecocq, Turandot puis La Bohème de Puccini, Alice de Franceschini, Zaide de Mozart, Les Mamelles de Tirésias de Poulenc… sous la direction de chef(fe)s invité(e)s qui enrichissent encore considérablement ses affinités avec la musique dramatique : Federico Santi, Case Scaglione, Chloé Dufresne, Marko Hribernik, Nicolas Simon, Samuel Jean…

 

 

TOUTES LES INFOS sur la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’ORCHESTRE NATIONAL AVIGNON PROVENCE directement sur le site de l’Orchestre National Avignon Provence :
https://www.orchestre-avignon.com/

 

 

Nos coups de coeur

 

 

Sam 7 sept 2024
En prélude à sa saison nouvelle, l’ORCHESTRE NATIONAL AVIGNON PROVENCE offre un premier concert gratuit (attention accès sur réservation) au Théâtre des Halles à Avignon (17h) dans un programme éclectique et plus que séducteur destiné aux familles et aux jeunes auditeurs ; le programme spécialement conçu pour les jeunes oreilles, propose la découverte idéale des vertiges symphoniques ; il comprend Mozart (Symphonie n°41, une partition fétiche pour Débora Waldman, directrice musicale de l’Orchestre), mais aussi Haydn (Symphonie « le matin », Pastorale de Stravinsky et de Beethoven, le printemps des Quatre Saisons de Vivaldi, Nocturne de Mendelssohn) (extrait du Songe d’une nuit d’été)… gratuit sur réservation :
Réservations par mail : [email protected] (à partir du 26 août 2024)
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/rentree-en-musique/

 

Ven 20 sept 2024
Intitulé « VOYAGES », le concert de lancement de la nouvelle saison, marque le début de la saison 24 – 25 de l’ONAP Orchestre National Avignon Provence (également sous la direction de Débora Waldman), ven 20 sept 2024 (18h), soit une soirée festive dans la cour de La FabricA : avec en préambule, déambulation dansée des PoemonCrew, avec les jeunes du quartier Monclar ; puis le concert symphonique dont le Concerto pour violoncelle de Dvorak (soliste : Victor Julien-Laferrière). Au programme aussi : Symphonie n° 3 « Rhénane » de Robert Schumann, et « Teika » de la compositrice post romantique lettone Lucija Garuta, somptueuse mélodie sans paroles de 1926…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/voyages/

 

11, 13, 15 oct 2024
En octobre 2024, l’ONAP sous la direction de Federico Santi assure la partie orchestrale de l’opéra de Giuseppe Verdi, créé à La Fenice de Venise, le 6 mars 1853 : LA TRAVIATA (Chloé Lechat, mise en scène), les 11, 13 et 15 octobre à l’Opéra grand Avignon / Avec dans les 3 rôles principaux : Julia Muzychenko (Violetta), Jonas Hacker (Alfredo), Serban Vasile (Germont père)…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/la-traviata/

 

 

ven 22 nov 2024
sam 23 nov 2024
DESTIN / MOZART, TCHAÏKOVSKYDébora Waldman comme un fil rouge tout le long de la nouvelle saison 24 – 25, joue une autre œuvre de Lucija Garuta (Meditàcija / Méditation) composée en 1934 ; puis le sublime concerto n°23 de Mozart (soliste : Shani Diluka, piano) ; enfin la 5è symphonie de Tchaïkovsky (1888), symphonie du destin, où Piotr Illyitch traverse les tréfonds du désespoir et de l’impossibilité pour in fine, renaître en quelque sorte et célébrer la joie de vivre coûte que coûte… La partition donne son titre à ce programme événement proposé à l’Opéra Grand Avignon le 22, puis au Grand Théâtre de Provence, à Aix en Provence, le 23 nov 2024.
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/destin/

 

ven 6 déc 2024
HÉROS. A l’Opéra Grand Avignon, l’ONAP aborde la Symphonie le plus panthéiste de Beethoven, la 6è dite « Pastorale » où avant Richard Strauss et sa Symphonie Alpestre, Ludwig déplace l’orchestre au cœur du motif naturel, en exprime les vibrations vertigineuses, l’esprit de la Nature, jusqu’à un sublime orage, avant d’en célébrer la vitalité primitive comme un eden miraculeux… En couplage : Symphonie de chambre n°1 « Le printemps » de Darius Milhaud, et Sérénade d’après le banquet de Platon, pour violon solo et orchestre (soliste : Carolin Widman, violon) de Bernstein Case Scaglione, direction.
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/heros/

 

ven 13 déc 2024
RHAPSODY IN BLUE
Pour fêter le centenaire d’une partition emblématique de George Gershwin, – la fameuse « Rhapsody in blue » qui fusionne jazz et vertige orchestral, l’Orchestre national Avignon Provence accompagne le pianiste Paul Gay dans un cycle d’impros qui s’inspire des standards du compositeur américain entre classique et jazz : Nice work if you can get it , It ain’t necessarily so, Rhapsody in blue, Summertime… Fiona Monbet, direction.
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/rhapsody-in-blue/

 

 

Ven 27, dim 29, mar 31 déc 2024
Pour le fêtes de fin d‘année 2024, l’ONAP investit à nouveau la fosse de l’Opéra grand Avignon et joue l’exquise FILLE DE MADAME ANGOT de Charles Lecocq, créé à Bruxelles en déc 1872. Richard Brunel, mise en scène / Chloé Dufresne, direction. 
Avec Mademoiselle Lange : Valentine Lemercier / Clairette Angot : Hélène Guilmette / Pomponnet : Enguerrand de Hys…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/la-fille-de-madame-angot/

 

 

 

 

 

2025

sam 18, dim 19 janv 2025
TURANDOT participative … Le premier rv de l’an neuf 2025 a lieu derechef dans la fosse de l’Opéra Grand Avignon pour un spectacle lyrique participatif d’après le dernier opéra de Puccini, TURANDOT . Où comment malgré l’ombre de son ancêtre martyrisée, une princesse chinoise s’ouvre à l’amour, l’insondable, le véritable incarné par l’étranger… Calaf (en version française / durée : 1h15). Arrangement dramaturgique : Andrea Bernard. Avec Turandot : Diana Axentii / Timur : Olivier Gourdy / le prince Calaf : Jérémie Schütz / Liù : Aurélie Jarjaye.
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/turandot-enigme-au-musee/

 

ven 24 janvier 2025
SCENES DE FORÊT… Sous la direction du violoncelliste Raphaël Merlin (directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Genève), l’Orchestre national Avignon Provence se fait l’ambassadeur des chants de la forêt, souffle et murmures de la Sainte Nature… Au programme : Waldszenen (Scènes de la forêt, 1849 / orchestration de Ralph Breitenbach) de Robert Schumann, Waldesruhe de Dvorak, Dark pastoral d’après le projet de Concerto pour violoncelle de Ralph Vaughan Williams (2010), Symphonie n°4 « tragique » de Schubert.
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/scenes-de-foret/

 

 

ven 28 fév, dim 2 et mar 4 mars 2025
LA BOHEME de PUCCINI… à l’Opéra Grand Avignon, place aux amours fragiles, misérables des artistes et petites gens du Paris de la Bohème. L’opéra créé à Turin en février 1896, impose l’art bel cantiste de Puccini et surtout sa flamme orchestrale : La Bohème d’après le roman d’Henri Murger, concentre les plus beaux duos d’amour de Puccini voire de l’opéra romantique italien. Marko Hribernik, direction / mise en scène et lumières : Frédéric Roels (directeur de l’Opéra Grand Avignon). Avec Mimi : Gabrielle Philiponet / Rodolfo : Diego Godoy / Musetta : Charlotte Bonnet / Marcello : Geoffroy Salvas…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/la-boheme/

 

 

7, 8 et 9 mars 2025
PIERRE GÉNISSON et MOZART. Débora Waldman et le clarinettiste Pierre Génisson proposent l’un des compositeurs favoris de la cheffe d’orchestre : MOZART. Au programme, la sublime symphonie Haffner n°35 (1782), l’ouverture de Don Giovanni (1787), et aux côtés du Concert pour clarinette en la majeur (1791), plusieurs pièces transcrites pour la clarinette (deux airs extrait de Cosi fan tutte)… Programme repris le 8 mars au Gd Théâtre de Provence, Aix en Provence, puis le 9 mars à Marignane (Espace Saint-Exupéry)…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/pierre-genisson-et-mozart/

29, 30 mars 2025
ALICE, opéra de Matteo Franceschini (2015) – Livret d’Edouard Signolet, d’après le roman de Lewis Carroll… L’Opéra Grand Avignon accueille en mars, l’ONAP pour l’opéra de Franceschini présenté en version de concert… Avec Alice : Elise Chauvin / La soeur d’Alice : Kate Combault / La fausse tortue : Sarah Laulan…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/alice/

 

 

ven 4 avril 2025
HÉRITAGES… aux côtés de la Symphonie n°1 de Mendelssohn, l’Orchestre et le chef Léo Margue ( « Révélation » des Victoies de la musique classique 2024), tout en en complicité jouent le Concerto pour clavier n°1 de JS Bach par l’excellent ADAM LALOUM qui remplace le clavecin par le piano. Dans le sillon de Bach, s’inscrit « Partita », bouleversante pièce concertante composée par Vitezslava Kapralova, décédée prématurément à Montpellier à l’âge de 25 ans !
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/heritages/

 

 

Ven 25, dim 27 avril 2025
L’excellent chef Nicolas Simon dirige l’ONAP, à l’Opéra Grand Avignon pour l’opéra-singspiel de MOZART : ZAIDE, pièce de jeunesse et déjà de grande maturité (1780), sur le livret (chanté en allemand) de Johann Andreas Schachtner (mise en scène : Louise Vignaud). L’action qui se passe chez les ottomans permet aux auteurs de célébrer les valeurs des Lumières… Avec Zaïde : Aurélie Jarjaye / Gomatz : Kaëlig Boché / Allazim : Matthieu Gourlet / Sultan Soliman : Mark van Arsdale…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/zaide/

 

Ven 6, dim 8 juin 2025
LES MAMELLES DE TIRESIAS de POULENC à l’Opéra Grand Avignon, sous la direction de Samuel Jean, dans la mise en scène de Théophile Alexandre. L’opéra bouffe en deux actes sur le livret d’Apollinaire est créé en 1917… le surréalisme du sujet, son onirisme déjanté produit un manifeste poétique, burlesque qui célèbre l’émancipation des femmes… Avec Thérèse Cartomancienne : Sheva Tehoval ; Directeur théâtre / Gendarme : Marc Scoffoni ; Mari : Jean-Christophe Lanièce ; Presto : Philippe Estèphe…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/les-mamelles-de-tiresias/

 

 

 

Ven 13 juin 2025
REQUIEM de MOZART… l’un des derniers temps forts de la saison demeure la Requiem de Mozart par Débora Waldman et « son » orchestre. Mozartienne jusqu’aux bouts des ongles, la cheffe qui a déjà dirigé la quasi intégrale de ses opéras, propose une lecture ardente, ciselée du Requiem que Mozart alors mourant laisse inachevé en 1791… Avec le Choeur de l’Opéra Grand Avignon et le Chœur Ekhô, et les solistes : Soprano, Laurène Paternò / Alto, Eva Zaïcik / Ténor, François Rougier / Basse, Thomas Dolié… version complétée par Franz Xaver Süẞmayr,…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/requiem-de-mozart/

 

 

 

 

 

ven 20 juin 2025
A Vedène (L’autre Scène), Débora Waldman dirige le dernier concert de la saison 2024 – 2025, avec la pétillante trompettiste Lucienne Renaudin-Vary. Au programme, du Mozart bien sûr : Symphonie n°36 « Linz », et aussi Symphonie n°45 « Les Adieux » de Haydn, avec deux concertos pour trompette de Neruda et Vivaldi…
PLUS D’INFOS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/lucienne-renaudin-vary/

 

 

 

 

 

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TOUTES LES INFOS, le détail des programmes, des distributions, tous les dates et les offres spéciales abonnement, le pass spécial (la carte CLUB’OPERA), … directement sur le site de l’ORCHESTRE NATIONAL AVIGNON PROVENCE saison 2024 2025 :
https://www.orchestre-avignon.com/

VOIR tous les concerts ici :
https://www.orchestre-avignon.com/la-saison/

 

OPÉRA GRAND AVIGNON. Journée MARIA Callas, samedi 14 sept 2024, « Maria by Callas », avec la présence de Tom Volf…

L’Opéra Grand Avignon inaugure sa nouvelle saison 2024- 2025 intitulée  » FEMMES !  » ce samedi 14 sept avec, premier temps fort, une journée spéciale dédiée à l’une des figures emblématiques de l’histoire de l’opéra : la divina MARIA CALLAS. La journée se déroule en trois temps avec la participation de l’écrivain et réalisateur Tom Volf, et en partenariat avec le Cinéma Le Vox – Avignon. Elle comprend une projection, une rencontre, un spectacle.

 

 

PREMIER TEMPS [15h-17h]
[Re]voir le film-documentaire  » Maria by Callas  » réalisé par le spécialiste actuel de
la « Divina » : Tom Volf (avec Maria Callas, Aristote Onassis, Vittorio de Sica, Pier Paolo Pasolini, Luchino Visconti, Omar Sharif, Brigitte Bardot…). Le documentaire dévoile une Callas douce, exigeante, amoureuse, passionnée par son art, loin de la réputation de diva impétueuse que certains ont à tort diffusé. A partir d’archives scrupuleusement sélectionnées, le film alterne interviews, extraits de reportages, photos, vidéos intimes, lettres lues par Fanny Ardant que des extraits in-extenso des performances de la Callas subliment encore. Projection en partenairat avec la Cinéma Le Vox

 

DEUXIÈME TEMPS [17h-17h45]
Le réalisateur Tom Volf, présent à la projection de Maria by Callas, échangera avec le public sur son film, ainsi que sur tout le travail mis en œuvre autour de La Callas.

 

 

TROISIÈME TEMPS [à 19h, puis 20h30]
La journée s’achève apr un spectacle inédit créé en déc 2023 :  » La Callas recto-verso  » ou comment vivre son admiration pour un modèle que l’on a pas eu la chance de côtoyer et de connaître…
Tom Volf, jeune écrivain, réalisateur, commissaire d’exposition, metteur en scène qui a consacré une
bonne partie de sa vie professionnelle à cette Diva, et trop jeune pour avoir pu la rencontrer… Tom, dans ses bulles d’idées, crée un monde à lui où l’identité de l’un se mêle à l’identité de l’autre, on ne
sait plus qui et qui… / Création décembre 2023 à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Maria CALLAS.

 

Lucile Urbani, écriture et mise en scène
Avec Rémy Brès-Feuillet, sopraniste, comédien ;
Ayaka Niwano, piano

 

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JOURNÉE MARIA CALLAS à l’Opéra Grand Avignon, Sam 14 sept 2024.

15h – 17h : Diffusion du film Maria by Callas de Tom Volf au Cinéma Le Vox, Avignon.
17h – 17h45 : Rencontre avec le public et le réalisateur Tom Volf au Cinéma Le Vox, Avignon.
18h – 18h45 : Pause au Bar de l’Opéra Grand Avignon (petite restauration, boissons, café…)
19h – 20h : La Callas recto-verso (1ère séance) à la Salle des Préludes, Opéra ;
20h30 – 21h30 La Callas recto-verso (2ème séance) à la Salle de Préludes, Opéra.

 

Tarifs de la JOURNÉE MARIA CALLAS
Tarif général projection + spectacle 22€ ;
Tarif réduit projection + spectacle 10€ [ moins de 25 ans, étudiants, personne en situation de handicap et leur accompagnant,…]

 

 

TOUTES LES INFOS sur le site de l’Opéra Grand Avignon : https://www.operagrandavignon.fr/https://www.operagrandavignon.fr/https://www.operagrandavignon.fr/https://www.operagrandavignon.fr/

 

 

LIRE aussi notre entretien avec Tom Volf, président du fonds de dotation Maria Callas : https://www.classiquenews.com/entretien-avec-tom-wolf-president-du-fonds-de-dotation-maria-callas-paris-a-propos-de-la-restauration-du-film-du-recital-parisien-du-19-decembre-1958/https://www.classiquenews.com/entretien-avec-tom-wolf-president-du-fonds-de-dotation-maria-callas-paris-a-propos-de-la-restauration-du-film-du-recital-parisien-du-19-decembre-1958/

 

 

ENTRETIEN avec TOM VOLF, président du Fonds de dotation Maria Callas (Paris) à propos de la restauration du film du récital parisien du 19 décembre 1958…

 

CD événement, annonce / concert à PARIS, le 13 sept 2024.JUPITER  : Couperin I Duphly I Forqueray I Royer – Constance Luzzati, harpe  –  Caroline Delume, théorbe [1 cd Paraty records]

Nouvelle acrobate, fée virtuose de la harpe, Constance Luzzati repousse encore les possibilités techniques et esthétiques de son instrument dans un nouvel album aussi audacieux, original que poétique. « JUPITER » regroupe ainsi un cycle de pièces minutieusement choisies que leur théâtralité subtile distingue sans rien démasquer de leur impénétrable intériorité… En complicité avec la théorbiste Caroline Delume, Constance Luzzati renouvelle ici l’éclat intime, assumé de son premier album [1] édité chez Paraty également et élu lui aussi, CLIC de Classiquenews.

 

L’audace du programme est permise par une maîtrise technique splendide où dans un jeu millimétré de transcriptions, la harpe en dialogue avec le théorbe fait chanter chaque morceau dans une vocalité insoupçonnée, inédite, immensément suggestive :  » Les titres, qui convoquent des figures hors normes, autorisent tous les excès d’invention et de geste, en termes de densité sonore, de vitesse, d’utilisation des registres graves comme des chromatismes. À l’opposé de Médée (Duphly) ou de la Marche des Scythes (Royer), L’Aimable (Royer) ou La Forqueray (Duphly), tout en douceur et en détente, s’adaptent si bien à la harpe qu’elles pourraient avoir été écrites pour elle », précise la harpiste. Prochaine grande critique sur Classiquenews.

 

 

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JUPITER / Constance Luzzati [harpe], Caroline Delume [théorbe]- CD événement, CLIC de Classiquenews automne 2024. Parution annoncée le 20 septembre 2024- 1 cd édité par le label PARATY I Distribution : HM / PIAS

 

 

Concert à Paris

CONCERT DE LANCEMENT  le 13 septembre 2024 à 20h au Temple du foyer de l’âme, 7B Rue du Pasteur Wagner 75011 Paris.

INFOS & RÉSERVATIONS : https://www.helloasso.com/associations/la-harpe-solaire/evenements/jupiter-concert-de-sortie-d-album

https://www.helloasso.com/associations/la-harpe-solaire/evenements/jupiter-concert-de-sortie-d-album

 

 

CLIP VIDÉO

 

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[1] précédent album : L’Enharmonique, clic de Classiquenews mai 2023-lire notre critique complète du cd L’Enharmonique de Constance Luzzati :

CRITIQUE CD événement. L’ENHARMONIQUE. RAMEAU / Constance Luzzati, harpe (1 cd Paraty)

 

 

 

Décès brutal d’Arndt Joosten, directeur général de la Philharmonie de Baden-Baden, le 23 août 2024

Par un communiqué transmis par Sylvie Kabina-Clopet, directrice de l’agence Toccata-Europe, nous apprenons avec tristesse la disparition brutale du directeur Général de la Philharmonie de Baden-Baden, Arndt Joosten, à l’âge de 67 ans, survenue le 23 août dernier.

 

Francophile et francophone, Arndt Joosten, le directeur charismatique de la Philharmonie de Baden-Baden depuis 20 ans, n’a cessé d’œuvrer pour l’excellence artistique de l’Orchestre philharmonique de Baden-Baden dont il a aussi favorisé la coopération avec la France. En témoignent entre autres les concerts de l’Orchestre sur l’esplanade du Musée d’Utah Beach à l’occasion des 60 ans du traité de l’Élysée à l’été 2023 puis ceux de l’été dernier pour les 80 ans du Débarquement en Normandie. L’Orchestre philharmonique de Baden-Baden fut ainsi la première phalange allemande à se produire sur une plage du Débarquement… Magnifique symbole du rapprochement des peuples. D’une rare culture, amoureux de la France, Arndt Joosten était un humaniste agissant pour la fraternité et la paix.

Sylvie Kabina-Clopet évoque l’homme et sa force de travail, une personnalité d’autant plus regrettée qu’elle était charismatique, douée de rares valeurs humaines, avec laquelle elle aura travaillé régulièrement pendant dix ans ;

 » Âgé de 67 ans, il venait de prendre sa retraite quelques jours plutôt, après deux tournées mémorables en France en juin et juillet dernier ».

Classiquenews publie ici l’intégralité de l’hommage de Sylvie Kabina-Clopet, à la mémoire d’un grand homme, lui-même instrumentiste, ardent acteur du rapprochement culturel et musical entre la France et l’Allemagne :

 

 

 

 

 

Décès d’Arndt Joosten
1957 – 2024

40 ans avec la Philharmonie de Baden-Baden – Un regard tournée vers la France – Hommage.

 

La Philharmonie de Baden-Baden, à l’ouest de l’Allemagne, est en deuil. Arndt Joosten, son directeur général et percussionniste de longue date est décédé brutalement le 23 août 2024, quelques jours seulement après avoir fait ses adieux à son « orchestre de coeur » depuis 40 ans. Début août, Arndt Joosten avait encore animé plusieurs concerts de la Philharmonie de Baden-Baden, peu avant son départ à la retraite.

Arndt Joosten avait commencé sa carrière de musicien comme percussionniste, embrassant tous les styles, jazz, musique contemporaine, musique du monde, classique. C’est en 1984 qu’il devint le timbalier solo de la Philharmonie de Baden-Baden avec laquelle il participa à 5000 représentations en Allemagne et à l’étranger.

En 2001, Arndt Joosten fut nommé directeur de la Philharmonie de Baden-Baden. Durant son mandat, grâce à son charisme, ses multiples idées et initiatives, le succès fut au rendez-vous : il réussit à développer la qualité de l’orchestre, à augmenter le taux de fréquentation des concerts de la ville, à accroitre ses tournées à l’étranger, à initier la carrière de jeunes solistes, et à réunir de solides et fidèles partenaires financiers. L’orchestre accompagne désormais des stars de renommée mondiale, telles que Plácido Domingo, Anna Netrebko, Daniel Hope et Rolando Villazón.

Arndt Joosten adorait la France, fidèle à Berlioz qui avait passé dix ans de sa carrière à Baden-Baden. Il parlait français et affectionnait particulièrement les présentations des nombreux concerts qu’il donna dans l’Hexagone dans la langue de Molière : Besançon, Epinal, Compiègne, Thonon-les-Bains, Aix-les Bains, Aix-en-Provence, Menton, Paris, Fontainebleau, Vichy, Metz, Ste Marie-du-Mont etc.; sur scène, micro à la main, il faisait rire la salle, non seulement par son accent, ses tournures de phrases, mais aussi par des anecdotes pleines d’humour sur les compositeurs ou les oeuvres du programmes qu’il commentait, les offrant avec charme au public qui en redemandait.

Profondément humaniste, il s’est aussi investi avec générosité dans des actions caritatives. Il répondit immédiatement présent lorsqu’il fut sollicité en 2015 par l’Ambassade de France à Berlin (Mr son Excellence Philippe Etienne) et le Ministre Président du Land du Baden-Württemberg (Herr Winfried Kretschmann) pour l’organisation d’un concert franco-allemand en hommage aux Forces de l’Ordre victimes des récents actes de terrorisme. Arndt Joosten offrit à cette occasion l’intégralité de la recette aux oeuvres sociales des deux pays (police allemande et gendarmerie nationale française).

Il s’était engagé en juin dernier dans une tournée franco-allemande mémorielle à l’occasion des 80 ans du Débarquement et de la Libération. Avec la productrice et musicologue Sylvie Kabina-Clopet (directrice de Toccata-Europe basée à Stuttgart), ils avaient imaginé trois concerts officiels pour la Réconciliation franco-allemande, en hommage à l’Opération Fortitude de 1944, avec des choeurs français d’enfants et d’adultes chantant avec l’orchestre allemand. Le 6 juin 2024, dans le stade municipale de Louhans en Bourgogne, 3000 spectateurs avaient applaudi l’expérience; le 7 juin, le théâtre historique de Fontainebleau afficha complet et le 8 juin, sur la plage de Utah-Beach encadrée par des militaires américains, la Philharmonie allemande et le Choeur pour la Paix créé par « Normand de Choeur » offrait un moment magique à jamais inoubliable.

La Ville de Baden-Baden est devenue une ville « Spa / UNESCO » en 2021, tout comme la ville de Vichy. En juillet dernier, la Philharmonie y fut invitée pour y donner plusieurs concerts, à l’Opéra de Vichy comme en plein air, scellant une nouvelle fois l’amitié franco-allemande du 21e siècle. En septembre 2023, Arndt Joosten avait entamé une coopération avec l’École Normale de Musique de Paris et avait même initié une série musicale appelée « Les Concerts Cortot de Baden-Baden ».

Le fils d’Arndt Joosten, Fabian Joosten, est un compositeur très apprécié outre-Rhin.

Sylvie Kabina-Clopet – Stuttgart, 1er septembre 2024

 

 

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Un concert hommage sera donné à Baden-Baden le 15 septembre 2024 à sa mémoire en présence de nombreuses personnalités.

 

CRITIQUE, festival. NÎMES, 4èmes Rencontres Musicales de Nîmes (Jardins de la Fontaine), les 30 & 31 août 2024. Alexandre Kantorow, Liya Petrova, Aurélien Pascal (& Friends…) / Orchestre Consuelo / Victor Julien-Laferrière (direction).

Après une troisième édition couronnée de succès, les 4èmes Rencontres Musicales de Nîmes ont connu une affluence record, d’autant que les conditions climatiques étaient cette année autrement plus propices (que les soirées caniculaires de la fin août 2023…). Le festival des Rencontres Musicales de Nîmes, c’est avant tout un projet d’amis, une idée pour se retrouver chaque été à trois, avec le pianiste Alexandre Kantorow, la violoniste Liya Petrova, et le violoncelliste Aurélien Pascal, qui invitent à chaque nouvelle édition d’autres musiciens proches : cette année le pianiste Théo Fouchenneret, le violoncelliste Edgar Moreau, le violoniste Schuichi Okada et les altistes Grégoire Vecchioni et Paul Zientara. Mais le projet doit aussi beaucoup à l’aide de Philippe Bernhard (ancien directeur artistique des Rencontres Musicales d’Evian, et ici maître de cérémonie aussi efficace qu’enthousiaste), et à celle (plus financière) de Xavier Moreno. Pour cette mouture 2024, les trois musiciens ont préparé cinq concerts, donnés du 27 au 31 août, et ce sont aux derniers concerts du festival que nous avons eu la chance d’assister (les 30 & 31 août), qui invitait, en plus des 9 instrumentistes précités, l’Orchestre Consuelo et son dynamique fondateur, le jeune violoncelliste et chef d’orchestre Victor Julien-Laferière (dans un programme déjà donné, en cette deuxième quinzaine d’août, aux Festivals de Rocamadour et de La Chaise-Dieu). 

 

 

Intitulées “Un concert de 1808”, les deux soirées mettaient à l’affiche les Symphonies n° 5 & 6 de Ludwig van Beethoven (créées le même soir, au Théâtre an der Wien, en décembre… 1808 !), agrémentées de tout un tas de pièces chambristes ou symphoniques, allant de Josef Haydn à Paul Hindemith. Car comme le précise, à juste raison Philippe Bernhard, en propos d’avant concert, les concerts au début du XIXème siècle ne donnaient que rarement des oeuvres dans leur entièreté, mais plus volontiers des mouvements de Symphonies mélangés à des morceaux de musique de chambre, et c’est cette idée qui a prévalu ici sur les deux concerts. 

C’est ainsi des mouvements tels que l’Allegro affettuoso du Concerto pour piano de Robert Schumann (par Théo Fouchenneret), l’Andante de celui pour violon de Félix Mendelssohn (par Liya Petrova), le dernier mouvement du Double Concerto de Johannes Brahms, ou encore l’Allegro molto du Concerto pour violoncelle de Josef Haydn (par Edgar Moreau) qui seront tout à tour interprétés, avec le talent que l’on connaît à tous ces excellents musiciens. Et si le premier soir se termine par une étourdissante exécution du Second Concerto pour Piano de Franz Liszt par Alexandre Kantorow (entendu dans le même ouvrage en juillet dans la Cours d’honneur du Palais Princier de Monaco), les trois amis (Kantorow, Petrova et Pascal) se retrouvent en revanche pour clore le festival dans une non moins brillante exécution de l’Allegro con brio du Trio pour piano, violon et violoncelle de Johannes Brahms.

Mais c’est bien sûr les deux Symphonies beethovéniennes qui étaient le coeur des deux soirées, avec la Cinquième le premier soir, puis la Sixième le lendemain, que l’Orchestre Consuelo et son chef ont eu loisir de “rôder” pendant tout l’été (et pas seulement dans les festivals français…). Les qualités des deux interprétations sont les mêmes que celles déjà constatées quelques jours plus tôt à Rocamadour (et dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec une sonorisation cependant plus « discrète » à Nîmes que dans la cité médiévale, le concert y ayant été donné en contre-bas, dans la vallée de l’Alzou, sur une “scène” donc plus “ouverte”, et sans le long et haut mur réverbérateur des Jardins nîmois…) : épanouissement sonore, ampleur et souffle qui rétablissent la formidable vitalité et l’esprit d’autodétermination des deux opus. L’abstraite et énergique 5ème (dite aussi Symphonie “du destin”), puis la plus narrative (mais pas que descriptive…) 6ème Symphonie « dite pastorale » : les deux partitions rendent compte idéalement du génie orchestral beethovénien. Formidable machine rythmique et pulsionnelle de la 5ème (dont tout le flux prépare ici à l’éruption jubilatoire de l’Allegro final), et captivante agrégation cellulaire qui, dans la 6ème, au fur et à mesure de son plan dramatique et organique, organise et structure le plan « climatique » de la symphonie. Victor Julien-Laferrière n’hésite pas à faire rugir les timbres, s’appuyant évidemment sur la très forte identité naturelle de cuivres ”historiques” (quand le reste de l’instrumentation est moderne….), et même à forcer parfois le trait dans la caractérisation de chaque pupitre, notamment les vents et les bois, parfois de façon outrée, avec certains tutti volontairement “épais”. Mais cela ne manque ni de nervosité, et encore moins de tempérament ! L’intensité et la volonté y sont extraverties, parfois furieusement mises en avant. C’est servir franchement l’impétuosité d’un Beethoven révolutionnaire, pour le plus grand bonheur d’un public venu majoritairement d’Occitanie et de Provence, mais aussi au-delà. Les nombreux rappels soulignent que la 5ème édition est vivement souhaitée et déjà particulièrement attendue !…

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CRITIQUE, festival. NÎMES, 4èmes Rencontres Musicales de Nîmes (Jardins de la Fontaine), les 30 & 31 août 2024. Alexandre Kantorow, Liya Petrova, Aurélien Pascal (& Friends…) / Orchestre Consuelo / Victor Julien-Laferrière (direction). Photos (c) Lewis Joly.

 

CRITIQUE, festival. LA CÔTE SAINT-ANDRE, Festival Berlioz, le 28 août 2024. Orchestre Français des Jeunes / Elisabeth Leonskaja (piano), Kristiina Poska (direction).

 

Bruno Messina a tenu à placer la nouvelle édition du Festival Berlioz sous le signe de la jeunesse, avec comme titre général “Une Jeunesse européenne”, une appellation qui a tenu toute ses promesses – en cette soirée du 28 août – qui se déroulait dans la cours du Château Louis XI et qui mettait à l’affiche l’Orchestre Français de Jeunes, placé sous la direction de leur (jeune et nouvelle) cheffe : Kristiina Poska. Et comme soliste, pas une jeune fille mais une grande dame, et en l’occurrence rien moins qu’une légende du piano mondial : la pianiste russo-autrichienne Elisabeth Leonskaja (née en 1945). Après l’avoir admirée au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, en avril dernier (en récital solo), puis à Lisbonne deux mois plus tard (toujours en récital), c’est donc cette fois accompagnée d’une formation symphonique que nous la retrouvons. Car c’est une édition 2024 plus (pour pas dire essentiellement…) symphonique que lyrique qu’a voulu son fringant directeur, qui nous a promis cependant une place plus importante accordée à la voix et à l’opéra sur la prochaine édition, à l’été 2025. 

 

 

Après le « tour de chauffe » tout berliozien que constitue l’exécution de l’Ouverture de Benvenuto Cellini, un rien sage pour un ouvrage aussi coloré et pétaradant, c’est le Deuxième Concerto pour piano de Piotr Ilitch Tchaïkovski, autrement rare que le Premier (lui très souvent donné…), que le public était invité à écouter, sous la battue de la cheffe estonienne et sous les doigts infinis de Mme Leonskaja. Fidèle à son image (si sa consoeur Martha Argerich n’avait pas acquise avant elle son patronyme de “lionne”, voilà une image qui lui aurait bien sied !),la pianiste s’engouffre dans la partition de Tchaïkovski avec un jeu percussif parfaitement adapté, dans lequel elle enflamme l’Allegro brillante d’entrée de jeu. Mais si l’interprétation est irréprochable, de même du côté d’un orchestre répondant à la perfection à toutes les injonctions de sa cheffe, avouons que l’ouvrage apparaît comme singulièrement déséquilibrée. Ainsi, le Finale est significativement plus bref que les deux premiers mouvements, eux-mêmes d’intérêt plutôt inégal, entre clinquant et grands élans, tendresse et auto-parodie. Elisabeth Leonskaja ne s’y montre pas moins royale, et éblouit et fait fondre ensuite le public en donnant, en bis, une mémorable « Plus que lente » de Claude Debussy.

Bien plus intéressante s’avère la seconde partie du concert qui donne à entendre la fameuse Troisième Symphonie (dite “Rhénane”) de Robert Schumann. Créée en février 1851, la partition s’écoule comme un fleuve impétueux, riche en images et en couleurs qui affirme encore et toujours, un esprit rageur et combatif. Les indications en allemand soulignent la germanité du plan d’ensemble dont la vitalité revisite Mendelssohn, et l’ambition structurelle, le maître à tous : Beethoven. Paysages d’Allemagne honorés et brossés avec panache et lyrisme depuis les rives du Rhin, la Rhénane s’affirme ici – sous l’impulsion de la jeune formation enthousiaste et enthousiasmante – par son souffle suggestif. En particulier dans le Scherzo : la houle généreuse des violoncelles, aux crêtes soulignées par les flûtes, y évoque (selon Schumann lui-même) une « matinée sur le Rhin », comme l’indique le superbe contre-chant des cors dialoguant avec les hautbois aux couleurs élégantes dont l’activité gagne les cordes. Le Nicht schnell baigne dans une tranquillité pastorale qui met en lumière le très beau dialogue dans l’exposition des pupitres entre eux, surtout cordes et vents. Mais le point d’orgue de la Rhénane demeure sans conteste le 3ème épisode « Feierlich » (maestoso), dans lequel Schumann inscrit comme un emblème la grave noblesse et la solennité majestueuse de l’ensemble. L’ampleur Beethovénienne de l’écriture impose une conscience élargie, comme foudroyée… Le caractère du mouvement est celui d’un anéantissement, aboutissement d’un repli dépressif et exténué… avant que ne retentissent, comme l’indice d’un salut recouvré, les accents haletants, dansants, irrépressibles du Lebahft final. 

Et c’est un triomphe bien légitime que reçoivent tous les artisans de cette belle soirée symphonique ! Vive la Jeunesse et… l’ETERNELLE jeunesse de Mme Leonskaya !…

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CRITIQUE, festival. La Côte Saint-André, Festival Berlioz, le 28 août 2024. Orchestre Français des Jeunes / Elisabeth Leonskaja (piano), Kristiina Poska (direction). Photos (c) Bruno Moussier.

 

VIDEO : Elisabeth Leonskaja interpète l’Andantino de la Sonate D. 959 de Franz Schubert

 

GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 : une « TRANSFORMATION » pleinement réussie [25 400 spectateurs].

La 68ème édition de Gstaad Menuhin Festival & Academy s’est refermée le 31 août dernier lors d’une grande soirée symphonique… sous la Tente du Festival de Gstaad qui accueillait pour la seconde soirée consécutive Sir Antonio Pappano et le London Symphony Orchestra ; au programme, et entre autres : Richard Strauss (redoutable Burlesque pour piano et orchestre par Bertrand Chamayou) et Gustav Holst [ses Planètes plus spectaculaires que jamais au pied des cimes de l’Oberland bernois] – ces mêmes Planètes avaient été données auparavant par les cuivres seuls du GFO Gstaad Festival Orchestral, et plus haut encore le 11 août dernier sur l’Eggli [1500 m d’altitude], confirmant la réussite d’une nouvelle série de concerts intitulée à juste titre, « mountain spirit »…

 

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Durant 7 semaines, la 68ème édition du Gstaad MENUHIN Festival & Academy aura convaincu 25 400 visiteurs, heureux de partager plusieurs accomplissements musicaux, sous la Tente de Gstaad, dans les églises du bien nommé Pays d’en Haut, et donc sur les hauteurs de l’Eggli – première réussie… Les festivaliers auront assisté à plus de 60 concerts et 5 cours de maîtres de haut vol, sans oublier l’offre toujours plus étoffée destinée aux enfants et aux familles ainsi qu’aux musiciens amateurs.

Cette édition conçue par Christoph Müller, directeur artistique avait pour titre générique « transformation » ; une déclaration hautement respectée, le festival suisse, premier festival estival aux pays des Helvètes, ayant amorcé son évolution décisive vers plus de durabilité comme d’engagement écologique, en cela plus que jamais respectueuse des volontés du fondateur, le violoniste YEHUDI MENUHIN.

L’année prochaine, Christoph Müller annonce pour la fin de son mandat et pour la 69ème édition du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY, une programmation complémentaire intitulée « MIGRATION », évoquant l’exil, physique et géographique mais aussi intérieur, comme source de souffrance et d’inspiration pour les compositeurs…
Il s’agira du dernier volet de la trilogie programmatique intitulée « Change » / Changement, vision spécifique défendue avec autorité et clairvoyance par le bouillonnant directeur artistique.

 

TEMPS FORTS 2024

PARMI QUELQUES TEMPS FORTS, cette 69ème édition aura marqué les esprits par plusieurs programmes mémorables dont la combinaison est permise à Gstaad, Saanen,… et nul par ailleurs : les quatre concerts imaginés par la violoniste (et pianiste!) Julia Fischer, les deux concerts de la pianiste Hélène Grimaud ; la nouvelle affiche de la série «Music for the Planet», imaginées par la violoncelliste Anastasia Kobekina (autour de Venise) et la violoniste Patricia Kopatchinskaja (sur le thème «Temps et éternité») ; l’accordéon en mode «New York Tango» de l’immense Richard Galliano…

Et parmi les grands concerts sous la Tente de Gstaad, des moments inoubliables comme ce deuxième acte de Tristan Und Isolde de Wagner en version semi-scénique par Jonas Kaufmann et Camilla Nylund ; comme la soirée 100% Europe centrale par Iván Fischer et son Budapest Festival Orchestra avec la Septième de Dvořák et le Deuxième Concerto pour piano de Liszt [soliste : Alexandre Kantorow], sans omettre la Septième de Bruckner pilotée par Jaap van Zweden à la tête du formidable Gstaad Festival Orchestra, ni la présence des deux grandes dames du violon : Janine Jansen (dans Mendelssohn) : Vilde Frang (dans Elgar).

Le Festival fondé par Yehudi MENUHIN cultive la transmission de l’excellence… Il s’agit aussi d’une ACADÉMIE ; au total, cinq académies dans les domaines de la direction d’orchestre, des cordes (violon, alto et violoncelle), du piano – avec le retour de Sir András Schiff –, de la musique baroque [pédagogue : Maurice Stege], du chant, avec le concours pour la première fois du baryton français Ludovic Tézier…

Conduite par Jaap van Zweden et Johannes Schlaefli, et documentée par son propre canal vidéo (la Gstaad Digital Conducting Academy), la Conducting Academy célébrait cet été son dixième anniversaire, marqué par le concert du 14 août réunissant trois baguettes en herbe du Prix Neeme Järvi: Alizé Léhon, Omer Ein Zvi et Gabriel Pernet.

 

2025 : MIGRATION

2025: Changement III – «Migration»

 

Le 69ème Gstaad Menuhin Festival & Academy aura lieu du 18 juillet au 6 septembre 2025. Il poursuivra (et terminera) son exploration du changement initiée en 2023 en se penchant, au gré de musiques de toutes les époques, sur la notion de «migration» – éclairant plusieurs approches artistiques : retour aux origines, de l’exil et donc cette «émigration intérieure» incarnée notamment par Dmitri Chostakovitch –, avec une nouvelle pléiade d’étoiles invitées telles que Sonya Yoncheva, Marina Viotti, Elina Garanča, William Christie, Marc Minkowski, Cecilia Bartoli, Khatia Buniatishvili, Daniil Trifonov, Fazil Say… sans oublier Daniel Hope, l’intendant désigné du Gstaad Menuhin Festival & Academy, qui reprendra le flambeau des mains de Christoph Müller à partir de l’édition 2026

 

Pour toute information sur le
GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY :

Gstaad Menuhin Festival & Academy
Dorfstrasse 60
Postfach – CH-3792 Saanen
Tél +41 33 748 83 38
[email protected]

 

gstaadmenuhinfestival.ch
gstaadfestivalorchestra.ch
gstaadacademy.ch
gstaaddigitalfestival.ch

 

Approfondir

 

LIRE aussi nos autres articles [dépêches, annonces, critiques des concerts et programmes…] du 68ème Gstaad Menuhin festival & Academy, et des éditions antérieures : https://www.classiquenews.com/?s=Gstaad+Menuhin

 

 

 

 

CRITIQUE, festival. SALZBOURG, Grosses Festspielhaus, le 29 août 2024. MOZART : Don Giovanni. D. Luciano, F. Lombardi, J. Prégardien, N. Pavlova, D. Ulyanov … Romeo Castellucci / Teodor Currentzis.

Dans ce Don Giovanni mis en scène par Romeo Castellucci au Festival de Salzbourg, la venue d’artistes prétendument associés au président russe Vladimir Poutine est controversée. Mais la réaction du public ne l’indique cependant pas lorsque Teodor Currentzis vient saluer, à la tête de son Utopia Orchestra. Le chef d’orchestre grec, audacieux et vif, offre une soirée de pure pyrotechnie orchestrale, et de véritables vagues sonores remplissent le vaste auditorium du Grosses Festspielhaus. Les instrumentistes disposent de beaucoup d’espace pour jouer, et les chanteurs sont traités comme des joyaux d’exception, capables de briller.

 

L’opulence est synonyme de Salzbourg. Cela ressort à la fois de la direction d’orchestre de Currentzis et de l’extravagance théâtrale du metteur en scène Romeo Castellucci. Ses choix théâtraux sont complexes et difficiles à comprendre pleinement, instant après instant, qu’il s’agisse de la descente en douceur d’une voiture sur scène ou du piano à queue qui s’écrase, plus tard, sur le plateau.

Ici, non seulement le ténor doit vraiment jouer Don Ottavio comme un personnage falot, mais il doit aussi porter des tenues folles. La théâtralité excessive de Castellucci comprend de nombreuses scènes étranges, comme le démantèlement d’une église. Une autre montre le chœur composé de personnages fantomatiques, agitant leurs cheveux comme des sorcières démoniaques. L’homme de théâtre intègre également dans sa mise en scène des animaux vivants, notamment une chèvre, de nombreux chiens et un rat ! Je crois qu’il y a aussi un chat en peluche. Don Giovanni se transforme en statue à la fin, pendant qu’il chante son propre air final,  synchronisé avec la voix du Commendatore.

La sexualité très présente dans l’ouvrage est particulièrement soulignée, avec par exemple ces deux marionnettes qui font l’amour, une Zerlina ligotée, ou encore deux photocopieuses copulant électroniquement ! L’accent est cependant mis sur l’émotion et la pureté des personnages féminins en quête de vengeance. Federica Lombardi est fascinante dans le rôle de Donna Elvira. Elle est convaincante, équilibrant son désir de vengeance avec sa volonté d’accepter un amant repentant. Le point culminant des représentations est le chant spectaculaire de Nadezhda Pavlova, dans le rôle de Donna Anna, chanteuse dotée d’une voix puissante et d’aigus brillants, d’une grande expressivité. Elle a une présence scénique à la fois vocale et dramatique.

L’opulence de Salzbourg permet à un grand nombre de femmes (actrices) de monter sur scène. Soit elles sont vêtues de mousseline rose, soit elles se déshabillent jusqu’à paraître en sous-vêtements. Je n’ai pas pu compter, mais apparemment il y a environ 150 femmes sur scène ! Davide Luciano interprète un Don Giovanni extrêmement masculin, vocalement puissant, mais manquant un peu d’élégance, notamment dans les scènes de séduction intimes. Il y a aussi un manque d’alchimie entre le maître et son serviteur Leporello. Et ce malgré le rôle joué avec vigueur par le chanteur américain Kyle Ketelson. Julian Prégardien mérite des éloges pour être capable de si bien chanter alors qu’il est habillé de manière aussi ridicule. Il chante avec une clarté cristalline les deux superbes airs de Don Ottavio. On ne voit pas le Commendatore dans le finale, mais Dmitry Ulyanov chante avec sonorité et présence. S’agit-il simplement ici d’une œuvre d’hyperbole théâtrale et d’une étude d’art conceptuel ? Mais ce n’est pas vraiment important, puisque les chanteurs et l’orchestre eux,  sont d’une superbe qualité.

 

 

 

 

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CRITIQUE, festival. SALZBOURG, Grosses Festspielhaus, le 29 août 2024. MOZART : Don Giovanni. D. Luciano, F. Lombardi, J. Prégardien, N. Pavlova, D. Ulyanov … Romeo Castellucci / Teodor Currentzis. Photos (c) Monika Ritterhaus.

OPÉRA DE SAINT-ÉTIENNE. Sam 28 sept 2024 : UN SOIR À BUENOS AIRES, création mondiale de RICHARD GALLIANO. Richard Galliano, Astor Piazzolla, Fabien Waksman, Gus Viseur, Arturo Márquez…

En ce début de nouvelle saison 2024 – 2025 à l’Opéra de Saint-Étienne, rien de mieux qu’un spectacle hors normes, en présence de deux monuments de l’accordéon, Félicien Brut et surtout Richard Galliano qui l’a conçu… avec la coopération complice de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire (dirigé par le chef Giuseppe Grazioli). La soirée rend hommage au compositeur argentin Astor Piazzolla, le roi du tango. Ce dernier et Richard Galliano, lui-même bandéoniste, accordéoniste et compositeur, se sont rencontrés en 1980 ; tout naturellement, leur musique se croise ; les rythmes envoûtants du célèbre compositeur et bandonéoniste argentin se mêle aux compositions de Richard Galliano.

 

En complément de son concerto pour accordéon et orchestre symphonique « Madreperla » et de « La Valse à Margaux », le spectacle comprend aussi une création mondiale de Richard Galliano, « Conversations », un concerto pour deux accordéons et orchestre à cordes.  En outre, deux pièces incontournables de l’oeuvre d’Astor Piazzolla, « Adiós Nonino » et évidemment « Oblivion » côtoient des oeuvres pour accordéon et orchestre de Fabien Waksman et Gus Viseur.

Au carrefour inspirant du jazz intrépide, de la musette encanaillée et du tango le plus sensuel, Richard Galliano incarne, exprime et transmet dans une filiation fraternelle, ce souffle, cette étincelle qui se transmettent comme ce soir, entre les générations. Soirée magistrale entre création, hommage, transmission…

 

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UN SOIR À BUENOS AIRES
CRÉATION MONDIALE DE RICHARD GALLIANO
Richard Galliano, Astor Piazzolla, Fabien Waksman,
Gus Viseur, Arturo Márquez

GRAND THÉÂTRE MASSENET
SAMEDI 28 SEPT. 2024, à 20h
TARIF B • DE 10 € À 46 €
DURÉE 2h environ, entracte inclus

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de l’Opéra de Saint-Étienne :
https://opera.saint-etienne.fr/otse/saison-24-25-1/spectacles//type-Symphonique/un-soir-a-buenos-aires/s-802/

Propos d’avant-spectacle à 19h
 –  Par Pierre Fargeton, docteur en musicologie, une heure avant la représentation. Gratuit sur présentation du billet du jour.

Illustration : Richard Galliano – couverture de son cd « Piazzolla FOREVER » (DR)
Plus d’infos sur le site officiel de Richard Galliano : https://www.richardgalliano.com/en/album-music/piazzolla-forever/?portfolioCats=74%2C74

CRITIQUE, festival. SALZBOURG, Grosses Festspielhaus, le 27 août 2024. OFFENBACH : Les Contes d’Hoffmann. B. Bernheim, K. Lewek, K. Lindsey, C. Van Horn … Mariame Clément / Marc Minkowski.

Le plaisir du concept a orienté l’approche de la metteure en scène française Mariame Clément, pour ces Contes d’Hoffman de Jacques Offenbach au prestigieux Festival de Salzbourg. Elle choisit ainsi de faire d’Hoffmann un réalisateur de films, alcoolique et déchu, faisant défiler des bobines de son œuvre avec les femmes dont il était désastreusement tombé amoureux. A la fin, il est révélé qu’elles sont toutes des incarnations de Stella. Les trois histoires sont ensuite racontées alors que lui est en train de diriger trois films, ce qui permet une certaine continuité dramatique. La production s’ouvre et se ferme avec Hoffmann montré comme un clochard poussant son caddie de courses plein de bric-à-brac, incluant une caméra et les bobines de ses trois films. 

 

 

Stella et les trois femmes qui sont les stars de chacune des histoires, sont toutes chantées ici par la soprano polonaise Kathryn Lewek. Dans chacune des quatre femmes, Lewek excelle, montrant que sa légèreté vocale répond à une vraie présence  dramatique. Avec une scène aussi vaste que le Grosses Festspielhaus de Salzbourg, un metteur en scène peut se faire plaisir, et la scénographie se présente comme un décor de studio de cinéma, pour basculer vers les lieux d’un studio pour un véritable tournage. Intelligemment, les scènes de chœur sont largement des extraits cinématographiques, “en costumes”, tirés de différents films (films de cowboys, de l’antiquité romaine, avec des aristocrates de l’âge baroque, ou encore des astronautes). Les employés du studio s’assoient par terre pour voir les trois histoires projetées, pendant que Hoffman malmène son caddie…

Les trois histoires avec Olympia, Antonia et Giulietta sont montrées comme des manifestations de la même femme, et cela est mis en exergue à la fin, lorsque Lewek apparaît en portant des parties de costumes de chacun de ses personnages. Le moment le plus divertissant ?… quand Olympia, la poupée mécanique, est transformée en fille faisant éclater un chewing-gum, dans un film de science-fiction de séries B. Cette scène lui permet de montrer qu’elle possède à la fois une colorature claire et sûre, ainsi qu’une vraie facilité à atteindre le registre plus bas. Les autres incarnations sont moins intéressantes. Normalement, la Muse / Nicklausse a pour tâche de persuader Hoffman de rejeter toutes autres formes d’amour pour la poésie, mais ce n’est pas ce que fait ici la mezzo à la voix de miel, Kate Lindsey.

Le ténor français Benjamin Bernheim est idéal pour le concept théâtral qui lui demande de se transformer en hipster des années 70, puis contemporain. Cela est largement réussi grâce à sa coupe de cheveux et de ses jeans. Ses allures de “boy next door” lui permettent de rentrer dans le personnage, et sa voix lumineuse et attirante de ténor lyrique donne pleinement vie au personnage de Hoffman. C’est un rôle qui lui permet de montrer toute son aisance vocale. De son côté, le baryton Christian Van Horn joue délicieusement la comédie dans les parties Lindorf / Coppélius / Dr Miracle / Dapertutto. Ce sont toutes des manifestations de la Nemesis d’Hoffman, et l’idée qu’il vole ainsi l’âme du réalisateur en capturant son image, fait parfaitement sens.

La partition, et notamment la fameuse barcarolle, est sensuellement jouée par l’Orchestre Philharmonique de Vienne sous la direction du chef Français Marc Minkowski. Son adoration pour la partition d’Offenbach est évidente, mais sa relation avec ses chanteurs / acteurs l’était moins, avec un certain déséquilibre dans le déroulement de l’œuvre.

 

 

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CRITIQUE, festival. SALZBOURG, Grosse Festspielhaus, le 27 août 2024. OFFENBACH: Les Contes d’Hoffmann. B. Bernheim, K. Lewek, K. Lindsey, C. Van Horn… Mariame Clément / Marc Minkowski. Photos (c) Monika Ritterhaus.

ORCHESTRE NATIONAL AVIGNON PROVENCE. Concert d’ouverture, ven 20 sept 2024. VOYAGES : Dvorak (Concerto pour violoncelle), R. Schumann (Symphonie n°3 Rhénane). Victor Julien-Laferrière, Débora Waldman

 Intitulé « VOYAGES », le concert de lancement de la nouvelle saison, marque le début de la saison 24/25 de l’ONAP / Orchestre National Avignon Provence (sous la direction de sa cheffe Débora Waldman), ven 20 sept 2024 (18h), soit une soirée festive dans la cour de La FabricA, avec en préambule, une déambulation dansée des Pockemon Crew, avec les jeunes du quartier Monclar ; puis le concert symphonique dont le Concerto pour violoncelle d’Antonin Dvorak (soliste : Victor Julien-Laferrière). Au programme aussi : Symphonie n° 3 dite « Rhénane » de Robert Schumann, et « Teika » de la compositrice post-romantique lettone Lucija Garuta, somptueuse mélodie sans paroles de 1926…

 

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AVIGNON, La FabricA du Festival d’Avignon
vendredi 20 septembre 2024, 18h

PLUS D’INFO, RÉSERVATIONS : https://www.orchestre-avignon.com/concerts/voyages/

Lūcija Garūta, Teika
Antonín Dvorák, Concerto pour violoncelle
Robert Schumann, Symphonie n° 3 « Rhénane »

Durée : 1h40
Tarif : De 8 à 22 euros
GRATUIT pour les enfants de moins de 12 ans
Réservations par téléphone au 04 90 14 26 40

 

 

Concerto pour violoncelle de Dvorak
Le Concerto pour violoncelle de Dvorak est une oeuvre centrale du répertoire romantique qui est aussi l’une des dernières partitions écrites par le compositeur pendant son séjour en Amérique. La partition exprime au plus profond, les aspirations de l’âme tchèque…

 

Symphonie n°3 Rhénane de Robert Schumann
La « Rhénane », est l’une des plus lyriques et exaltantes du corpus des 4 Symphonies de Robert. Créée en février 1851, la partition s’écoule comme un fleuve impétueux, riches en images et en couleurs qui affirme encore et toujours, un esprit rageur et combatif. Celui d’un Schumann démiurge à l’échelle de la nature.
Les indications en allemand soulignent la germanité du plan d’ensemble dont la vitalité revisite Mendelssohn, et l’ambition structurelle, le maître à tous : Beethoven. Paysages d’Allemagne honorés et brossés avec panache et lyrisme depuis les rives du Rhin, la Rhénane doit s’affirmer par son souffle suggestif.
En particulier, le Scherzo : la houle généreuse des violoncelles, aux crêtes soulignées par les flûtes, y évoquerait (selon Schumann lui-même) une « matinée sur le Rhin » (de quoi intituler l’opus orchestral et le connecter au souffle de la nature fluviale), comme l’indique le superbe contrechant des cors dialoguant avec les hautbois aux couleurs élégantes dont l’activité gagne les cordes. Le « Nicht schnell » baigne dans une tranquillité pastorale qui met en lumière le très beau dialogue dans l’exposition des pupitres entre eux, surtout cordes et vents.
Le point d’orgue de la Rhénane demeure le 3ème épisode « Feierlich » (maestoso): Schumann inscrit comme un emblème la grave noblesse et la solennité majestueuse de l’ensemble. L’ampleur Beethovénienne de l’écriture impose une conscience élargie comme foudroyée … et ce n’est pas les fanfares souhaitant renouer avec l’aisance triomphale par un ample portique qui effacent les langueurs éteintes comme décomposées. Le caractère du mouvement est celui d’un anéantissement, aboutissement d’un repli dépressif exténué… avant que ne retentissent, comme l’indice d’un salut recouvré, les accents haletants, dansants, irrépressibles du « Lebahft » final. Irrésistible inspiration schumanienne.

COMPIEGNE, Théâtre Impérial. Concert d’ouverture le 26 sept 2024. MOZART, BRAHMS, PÄRT. Orchestre National de France, Francesco Piemontesi…

L’Orchestre National de France effectue chaque année son « Grand Tour », dans l’esprit des artistes qui, au XIXe siècle, partaient visiter les sites emblématiques de l’Europe, le phalange fait découvrir la musique symphonique dans des villes où l’appétit pour le répertoire orchestral ne demande ainsi qu’à s’épanouir. C’est le cas de Compiègne, où « Le National » est invité et où il revient régulièrement avec bonheur.

 

En complicité avec l’excellent pianiste Francesco Piemontesi, largement reconnu pour ses interprétations de Mozart (et de Beethoven : il l’a montré à Lille récemment, en avril 2024, dans le Concerto pour piano n°5, avec l’Orchestre national de Lille), et qui a également une affinité étroite avec le répertoire des XIXe et XXe siècles. De son mentor et professeur (entre autres) Alfred Brendel, le pianiste reconnaît ciseler chaque détail d’une partition… Qu’en sera-t-il concrètement dans le Concert à l’affiche du concert d’ouverture : le lumineux et énergique Concerto pour piano n°25 de Mozart ?
Aux commandes, la cheffe Eva Ollikainen qui illustre à l’instar des Makela ou Peltokoski, la très brillante école de direction finlandaise.

Au programme également : Fratres, de l’estonien Arvo Pärt qui, entre sonorités hypnotiques et tintinnabulement de cloches, demeure l’un des compositeurs les plus engagés et poétique du XXè ; puis la « sculpturale » Symphonie n°4 de Brahms qui s’achève par une Passacaille en forme de couronnement.

 

 

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MOZART, BRAHMS, PÄRT : FRANCESCO PIEMONTESI, piano / EVA OLLIKAINEN, direction
COMPIEGNE, Théâtre Impérial
Jeudi 26 Septembre 2024, 20h30
Le pianiste virtuose Francesco Piemontesi et l’Orchestre National de France explorent sans limites trois siècles de musique et font de cette soirée d’ouverture de saison un moment incontournable.

RÉSERVEZ vos places directement sur le site du Théâtre Impérial de Compiègne : https://www.theatresdecompiegne.com/orchestre-national-de-france-510

 

 

Programme

Arvo Pärt
Fratres

Wolfgang Amadeus Mozart
Concerto pour piano n°25

Johannes Brahms
Symphonie n°4

LIRE aussi notre présentation générale de la saison 2024 – 2025 du Théâtre Impérial de COMPIEGNE : Dialogues des Carmélites, Le Carnaval de Venise, Les Contes de Perrault, AZAHAR, l’Orchestre symphonique à vélo…
https://www.classiquenews.com/theatre-imperial-de-compiegne-saison-2024-2025-dialogues-des-carmelites-le-carnaval-de-venise-les-contes-de-perrault-azahar-lorchestre-symphonique-a-velo/

 

THÉÂTRE IMPÉRIAL DE COMPIEGNE, saison 2024 – 2025. Dialogues des Carmélites, Le Carnaval de Venise, Les Contes de Perrault, AZAHAR, l’Orchestre symphonique à vélo…

 

CD événement, annonce. RONSARD ET LA MUSIQUE : « Cueillez, cueillez votre jeunesse ! » Doulce Mémoire (2 cd Alpha classics)

Voici l’un des chocs de cette rentrée 2024 ! Fidèle à son esprit défricheur et curieux, au carrefour des disciplines (et des époques), Denis Raisin-Dadre et sa fabuleuse équipe de Doulce Mémoire fêtent en poésie et en musique, le 500è anniversaire de Pierre de Ronsard, grand alchimiste de la langue française ; Ronsard (1524 – 1585) aurait eu 500 ans le 11 sept prochain…. Il en découle ce double cd, somptueux autant que réjouissant.

Les musiciens ressuscitent la prosodie du verbe d’époque (les poèmes sont d’abord déclamés, proférés à la lyre, selon le modèle de l’Aède grec et la pratique adoptée à la cour des Valois) puis chantés selon les compositeurs de l’époque de Ronsard et après sa mort, jusqu’au XIXè, dont le goût néo Renaissance a produit les merveilles que l’on sait : les romantiques français s’emparent eux aussi de la verve élégantissime du poète de la Pléiade et s’enivrent comme nous des délices imagés ciselés par un Ronsard, esthète et sensuel.

Le CD1 réunit dans cette confrontation féconde textes et mises en musique, les poèmes devenus légendaires (« Que dis-tu, que fais-tu, pensive tourterelle ? », « Bon jour mon cœur, Bon jour ma douce vie », et bien sûr, « Mignonne, allons voir si la rose »), mis en musique par Antoine Gardane, Guillaume Boni, Roland de Lassus, Jean de Castro, Anthoine de Bertrand (l’une des révélations du cycle), Andreas Pevernage, Jehan Chardavoine, Guillaume Costeley, Rinaldo del Mel, Fabrice Marin Caietain… Chacun selon son goût illustre, commente, sublime les vers du poète.

 

Le CD2 interroge et témoigne de l’engouement des Romantiques pour Ronsard ; la mélodie française gagne un surcroît d’activité grâce aux nombreux compositeurs qui se passionnent ainsi pour la poésie « classique » d’un prestigieux membre de la Pléiade, qu’ils mettent en musique ses vers ou s’inspirent de ses sujets poétiques (l’amour et ses « égarements », vertiges, élans, soupirs…) : Gounod, Saint-Saëns, Ibert, Gouvy, Pauline Viardot, Dukas, Cécile Chaminade, jusqu’à Ravel, Ibert, Honeger, Alfredo Casella pour le XXè. Portrait de Ronsard posthume (XVIIè) DR

 

 

 

Les fidèles chanteurs et instrumentistes de Doulce Mémoire réalisent les déclamations, chansons et pièces instrumentales du CD1, tandis que le baryton Marc Mauillon et la pianiste Anne Le Bozec (sur un Pleyel 1905) restituent dans le CD2, la diversité des sensibilités et des styles inspirés de Ronsard au XIXè et XXè siècles. Magistral. « CLIC » de CLASSIQUENEWS automne 2024.

 

 

 

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CD événement, annonce. RONSARD ET LA MUSIQUE : « Cueillez, cueillez votre jeunesse ! » Doulce Mémoire (2 cd Alpha classics) – enregistré en nov 2023 à l’Abbaye de Noirlac – Parution annoncée le 6 septembre 2024 – Prochaine critique complète à venir sur CLASSIQUENEWS – double CD élu « CLIC » de CLASSIQUENEWS automne 2024.

 

 

 

présentation

LIRE aussi notre présentation du programme RONSARD : « Cueillez, cueillez votre jeunesse ! » par Doulce Mémoire et Denis Raisin Dadre, dates de la tournée de concert en septembre 2024 (6>21 septembre 2024) : https://www.classiquenews.com/doulce-memoire-les-6-7-12-13-21-sept-2024-ronsard-cueillez-cueillez-votre-jeunesse-nouveaux-cd-et-concerts-evenements/

 

DOULCE MÉMOIRE. Les 6, 7, 12, 13, 21 sept 2024. RONSARD, cueillez, cueillez votre jeunesse ! nouveaux cd et concerts événements

 

CRITIQUE CD. « Avec elles » : ARRIEU, BONIS, BOREL, CHAMINADE… Mathilde Calderini, flûte / Aurèle Marthan, piano (1 CD Alpha classics)

Magnifier l’école flûtistique française via les pièces chambristes du XXe siècle : c’est l’indéniable réussite de cet album avec Mathilde Calderini (flûte) et Aurèle Marthan (piano). Couvrant la période féconde de 1900 jusqu’à notre présent, la musique de chambre française révèle ses séductions. Jeu de timbres, chatoiement harmonique, touches de fantaisie, éclats de virtuosité : tout éclaire soit le romantisme tardif (Bonis), soit la synthèse impressionniste (Debussy) soit un néoclassicisme enjoué (Arrieu, Poulenc).

 

Le dialogue flûte / piano est tour à tour alterné, fusionnel, fragmenté avec la complicité de jeunes interprètes, ex collègues d’études au Conservatoire national de Paris. Après la virtuosité expressive du Concertino de Chaminade (1902), l’auditeur est envouté par les miroitements orientalistes de la flûte au fil des Epigraphes antiques de Debussy (1914) via la poésie de Pierre Louÿs (Chansons de Bilitis), dans la transcription de K. Lenski. Ailleurs, les élans du souffle se prolongent dans les ramifications pianistiques de la Sonate op. 64 de Bonis (1904) avec un dynamisme palpable (Scherzo). Toutefois, la mobilité des émotions atteint son apogée dans l’iconique Sonate FP 164 de Poulenc (1957), tant par la grâce de l’Allegro malinconico que les coups de griffe giocoso de son Presto.
Le parcours des huit pièces s’inscrit dans l’excellence de l’école flûtistique française, peu à peu instaurée après la création du Conservatoire national de Paris sous la Convention (1795). De fait, la sonorité et la virtuosité flûtistiques deviennent des atouts internationalement prisés grâce à ses talentueux enseignants, de François Devienne jusqu’à Paul Taffanel, dédicataire du Concertino de Chaminade en vue du concours de sa classe. Leur descendance est assurée avec Louis Fleury, créateur de la pièce de Bonis et de Syrinx, puis avec Jean-Pierre Rampal, créateur de celle d’Arrieu. Dans cet album, Mathilde Calderini (super soliste de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France) se positionne dans leur sillage par la fluidité du jeu et le velouté du son qui lui ont permis d’être nommée dans la catégorie Soliste instrumentale aux Victoires de la musique (2024). Dans leur sillage, elle devient à son tour inspirante pour la création contemporaine.
Quant au titre « Avec elles », il est en partie validé par la sélection de quatre compositrices – Cécile Chaminade, Mel Bonis, Claude Arrieu et Lise Borel. Si nous tentons un faire commun de celles-ci, ce serait une sorte de prédilection pour les arabesques et la luminosité. Quoiqu’il en soit, la visibilité des compositrices permet de distinguer ce cd de celui du flûtiste Vincent Lucas, Paris, the Art of the Flute 1900 (label IndeSens, 2022), tout aussi éloquent. Dans la notice, Mathilde Calderini précise ses choix : « mettre en valeur des femmes qui ont contribué à l’histoire de la musique, à travers des coups de cœur et des pièces qui m’ont accompagnée dans mon parcours de musicienne. »

Dans cette optique, nous regrettons que les pièces de Lili Boulanger ne soient pas ici gravées. Nous félicitons en revanche les interprètes de révéler « Miroir » (2023), commande adressée à la jeune compositrice Lise Borel en 2023. En tuilage de l’énigmatique Syrinx de Debussy, ses arabesques flûtistiques (monodiques) se métamorphosent en contrepoint (avec la main droite du piano) puis en véritable duo. Si le geste est réussi et joliment restitué, le langage passéiste n’ouvre cependant pas de nouveaux horizons (a contrario, les Cinq incantations de Jolivet renouvelaient le répertoire de flûte dès 1938). Signalons la création de « Miroir »  par les deux artistes au Festival de Guéthary (le 14 août 2024). Une manifestation dont le pianiste Aurèle Marthan est le fondateur et directeur artistique.

 

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CRITIQUE CD. Avec elles – Mathilde Calderini, flûte / Aurèle Marthan, piano (1 CD Alpha classics 1061)

ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE, Tarmo Peltokoski, sam 28 sept 2024. Wagner / Mahler (Symphonie n°2 « Résurrection ») .

Grand concert symphonique à la Halle aux grains à Toulouse, et de surcroît en ouverture de la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, sous la direction de son directeur musical, le spectaculaire jeune chef finlandais Tarmo Peltokoski. Le maestro ainsi intronisé, a choisi deux partitions particulièrement ambitieuses pour inaugurer son mandat de nouveau directeur musical de l’Orchestre National du Capitole.

 

 

Faisant suite au Prélude de Tristan et Isolde, drame lyrique, suspendu où la mort des deux amants s’accomplit dans l’extase orchestrale, la Symphonie n°2 de Mahler évoque de semblables cimes irréelles mais au terme d’une traversée époque et hasardeuse… Mahler évoque le cheminement du croyant, confronté à des épreuves redoutables, finalement surmontées de haute lutte… saura-t-il à force de résilience atteindre les sphères célestes ? La grande forge symphonique en exprime le parcours… jusqu’à son apothéose finale qui représente l’une des pages les plus intenses de l’histoire de la musique. Avec les solistes, Silja Aalto et Wiebke Lehmkuhl, et les Choeurs du Capitole et de Radio France, pour un concert d’ouverture qui promet d’être inoubliable « dans une vie de mélomane ».

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TOULOUSE, Halle aux Grains


Sam 28 septembre 2024, 20h
Richard Wagner : Tristan et Isolde, prélude
Gustav Mahler : Symphonie n° 2 « Résurrection »

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse : https://onct.toulouse.fr/agenda/tarmo-peltokoski/

 

ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE

Tarmo Peltokoski, direction

Silja Aalto, soprano
Wiebke Lehmkuhl, mezzo-soprano

Chœur de l’Opéra National du Capitole
Gabriel Bourgoin, chef de chœur

Chœur de Radio France
Lionel Sow, chef de chœur

 

PROCHAIN CONCERT : KAZUKI YAMADA DIRIGE L’ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE, LES 9, 10 ET 11 OCTOBRE 2024, BASILIQUE SAINT-SERNIN – AU PROGRAMME : PETITE SUITE DE DEBUSSY / REQUIEM DE FAURÉ / TOWARDS THE LIGHT, CRÉATION MONDIALE DE THIERRY ESCAICH : https://onct.toulouse.fr/agenda/kazuki-yamada-5725752-2/

 

Nouvelle saison

LIRE aussi notre présentation de la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLE DE TOULOUSE : https://www.classiquenews.com/orchestre-national-du-capitole-de-toulouse-nouvelle-saison-2024-2025-tarmo-peltokoski-adam-laloum-jf-zygel-p-kopatchinskaja-sol-gabetta-siobhan-stagg-thierry-escaich-bohdan-luts-michel-pl/

 

ORCHESTRE NATIONAL du CAPITOLE de TOULOUSE, nouvelle saison 2024 – 2025. Tarmo Peltokoski, Adam Laloum, JF Zygel, P. Kopatchinskaja, Sol Gabetta, Siobhan Stagg, Thierry Escaich, Bohdan Luts, Mikhail Pletnev…

 

 

LES SIECLES à CHANTILLY, les 14 et 15 sept – TOURCOING, le 29 sept 2024 : Schubert (Symphonie n°8), Bruckner (Symphonie n°9) / Jakob Lehman, direction

Pour le 1er week-end d’automne du Festival Les Coups de coeur à Chantilly, le pianiste Iddo Bar-Shaï, directeur artistique, invite l’un des orchestres français sur instrument historiques parmi les plus convaincants de l’heure, Les Siècles sous la direction du chef Jakob Lehmann : retrouvailles en vérité car la phalange était déjà présente en 2021. Les 14 et 15 sept, le programme symphonique met l’architecture du Château et des Grandes Écuries au diapason des vertiges orchestraux, principalement au service des grands romantiques germaniques, de Schubert à Bruckner (pour son bicentenaire) sans omettre Fauré (pour le centenaire de sa mort)…

 

 

Pour (re)découvrir la sublime acoustique du Dôme des Grandes Écuries, le spectateur traverse d’abord les écuries encore occupées par les chevaux, puis rejoint l’espace colossal du Dôme, chef d’oeuvre architectural qui le temps du Festival révèle son aptitude à accueillir la musique, y compris comme ce week end, des effectifs importants.
Le 14 sept à 18h, Les Siècles y jouent deux symphonies romantiques viennoises parmi les plus puissantes du répertoire, puissantes mais enivrantes et toutes deux, laissées inachevées par leur auteur ; la 8è de Schubert (1822), ample portique romantique, certes inachevée mais spectaculaire et envoûtante; suivie dans la même soirée de la 9è de Bruckner, testament de toute une vie (en ré mineur, comme le Requiem de Mozart), portée par l’exemple de Wagner, une piété ardente et sincère, et la passion des conquêtes orchestrales… Sur instruments allemands classiques (Schubert) et instruments allemands et autrichiens de la fin du 19e siècle (Bruckner) – Les deux créations furent jouées post-mortem, les compositeurs n’ayant jamais eu l’occasion d’entendre leurs œuvres. Diptyque prometteur.

 

INFOS & RÉSERVATIONS : https://chateaudechantilly.fr/evenement/les-coups-de-coeur-a-chantilly/

L’intégralité du programme ici :
https://lescoupsdecoeurachantilly.com/les-siecles-a-chantilly-programme-2024/

 

 

SAMEDI 14 SEPTEMBRE 2024, à 18h
DÔME DES GRANDES ÉCURIES

Orchestre Les Siècles
Jakob Lehmann, direction

Schubert, Bruckner

Schubert : Symphonie n° 8 (Inachevée)
en si mineur, D. 759

Entracte

Bruckner : Symphonie n° 9 en Ré mineur,
WAB 109 (version 1894)

 

DIMANCHE 15 SEPTEMBRE 2024, à 17h
DÔME DES GRANDES ÉCURIES

Mozart, Hosokawa, Stravinsky, Fauré

Mozart : Concerto pour piano No. 23
en La Majeur, K.488

Hosokawa : Lotus Under the Moonlight
(piano et orchestre)

Entracte

Stravinsky : 3 Poésies de la lyrique japonaise
(soprano et orchestre)

Fauré : Requiem, Op. 48

Iddo Bar-Shaï, piano
Momo Kodama, piano
Julie Roset, soprano
Thomas Dolié, baryton

Ensemble vocal Aedes
Orchestre Les Siècles
Jakob Lehmann, direction

 

 

 

approfondir

 

Symphonie n°8 de Schubert

D’emblée, les grands chefs doivent concilier dans une conception équilibrée, les caractères mêlés (volcanique, primitif, chtonien…) des deux mouvements qui nous sont parvenus et qui font de l’opus 8, ce massif sublime « inachevé ». Chaque tutti est une morsure, chaque mesure de valse du premier mouvement (I. Allegro moderato), une caresse et …un adieu mélancolique ; mais ce qui séduit c’est l’immersion dans la profondeur et ce surgissement irrépressible d’une vérité terrifiante qui enfle et foudroie ; entre oubli et renoncement mais aussi clairvoyance, l’orchestre requis se doit d’éclairer la puissante architecture à la fois tragique et cynique, au souffle prométhéen grâce à laquelle le divin Schubert égale la vision de l’ombre tutélaire, son grand contemporain à Vienne, et figure incontournable de la musique moderne … Beethoven.
Entre le rugissement du volcan, son antre profond, et la tendresse qui rassure et rassérène, Schubert soigne l’écart des vertiges, l’éclat des profondeurs, les soleils noirs, les ténèbres, leurs insondables menaces (cordes acérées, vives, trépidantes) autant que l’ineffable oubli, la volonté d’effacement).

Dans l’Andante con moto (II), face souterraine et mystérieuse du portique précédent, Schubert convoque les mêmes proportions du colossal, élargi encore grâce à l’assise des basses, couplée à une parfaite lisibilité des cuivres et la tendresse des bois et des vents…
Le bénéfice des instruments historiques se révèle toujours bénéfique, en particulier pour les œuvres spectaculaires : les contrastes et les dialogues entre les pupitres gagnent une définition précise, des arêtes plus vives, et globalement une caractérisation plus affûtée ; couleurs et timbres nuancent considérablement le spectre sonore soulignant, et la grandeur et le souffle beethovéniens, et la sensibilité mozartienne, une sincérité miraculeuse. Rien de mieux, pour exprimer et faire chanter toutes les tensions d’une partition à la fois somptueuse et volcanique

 

Symphonie n°9 de Bruckner

Elle aussi est inachevée et d’une genèse difficile et contrariée : amorcée à l’été 1887, puis abandonnée, repris enfin en1891, la 9è éprouve Bruckner, dévore ses dernières forces car il est atteint de pleurésie et s’éteint en 1896 à Vienne en laissant des ébauches pour le dernier mouvement (Finale)… L’œuvre est pensée comme un adieu et une récapitulation de toute une existence, Bruckner se citant lui-même, réservant pour chaque motif recyclé (« Benedictus » de la Messe en fa, entre autres) une amplification particulière. Plus que ses précédentes, Bruckner structure la 9è comme un parcours souterrain aux lueurs mystérieuses, cheminement parcouru de révélations à décoder et probablement très intimes (toujours en liaison avec sa profonde piété). Ainsi la ferveur ciselée du premier mouvement (I. Feierlich, misterioso : solennel et mystérieux. Cf les cuivres conclusifs qui enivrent littéralement en un appel à l’infini universel). Le Scherzo (mouvementé et vif) qui suit évoque sans filtre l’enfer des âmes perdues, indignes car ils ont refusé l’espérance… L’Adagio final (Sehr langsam, feierlich : très lent et solennel) rétablit la caractère du premier mouvement, auquel Bruckner ajoute clairement cet adieu à la vie (« Abschied vom Leben »), ample choral qui s’appuie sur la noblesse tellurique des tubas… en une ultime image, Bruckner semble évoquer la fin du monde, l’abolition de la terre tandis que s’affirme la percée céleste vers l’éternité de Dieu. On ne sautait écarter pour la compréhension de l’œuvre, son caractère éminemment spirituel.

Plus d’infos sur le site du Festival COUPS DE COEUR A CHANTILLY 2024 (Week end des 14 et 15 septembre 2024) :
https://chateaudechantilly.fr/evenement/les-coups-de-coeur-a-chantilly/

Plus d’infos sur le site de l’Orchestre Les Siècles : https://www.lessiecles.com/

 

Programme Schubert / Bruckner, repris à TOURCOING, Théâtre Raymond Devos, le 29 sept 2024, 15h30 : https://www.lessiecles.com/events/schubert-bruckner-tourcoing/

SABLES D’OLONNE. Les Classiques de la Villa Charlotte, 12 > 15 sept 2024. Fanny Clamagirand, Karol Beffa, … Alexandra Luiceanu, Roustem Saïtkoulov, Adrien et Christian-Pierre La Marca…

Le bleu de la mer, les roses parfumées, la douceur vendéenne et l’accueil comme la chaleur des Sablaises et Sablais… avec comme élément fédérateur enveloppant le tout et lui conférant sa cohérence, la divine musique, distillée avec goût et subtilité, sous forme de concerts chambristes principalement, – grands concerts, concerts balades, … dans plusieurs hauts lieux patrimoniaux. Ainsi s’affirment les étonnants Classiques de la Villa Charlotte aux Sables d’OlonneLa 1ère édition en 2023, fut un succès ; le festival récidive donc à l’automne 2024 : il se déroulera du 12 au 15 septembre 2024

 

sur deux sites principaux, exceptionnels par leur cadre et leur architecture : les Jardins de la Villa Charlotte (qui surplomb toute la baie, offrant une vue inoubliable) et ceux du Logis du Fenestreau (écrin de verdure ponctué de magnifiques chênes centenaires, de châtaigniers, de tilleuls et de hêtres).
D’autres lieux accueillent aussi les concerts, le MASC, musée d’art moderne et contemporain de l’Abbaye Sainte Croix, ainsi que la salle des fêtes de La Chaume, tout juste rénovée (pour deux concerts supplémentaires).
La violoniste Fanny Clamagirand, directrice artistique du Festival, annonce la couleur de cette 2ème édition 2024: « Panache, fantaisie, poésie, imaginaire et complicités artistiques seront le fil conducteur de cette édition 2024. »

 

 

2èmes Classiques de la Villa Charlotte
SABLE D’OLONNE, du 12 au 15 sept 2024

De Charlotte Vormèse
à Fanny Clamagrand

Le Festival rend ainsi hommage à Charlotte Vormèse, violoniste virtuose de la fin du XIXe siècle, qui fut l’âme de la villa Charlotte pendant plusieurs décennies. Charlotte Vormèse fut une personnalité qui a marqué son temps par sa sensibilité et son modernisme, elle joua avec les compositeurs les plus éminents de son temps : Gabriel Fauré, Vincent d’Indy, Jules Massenet, Camille Saint-Saëns et Maurice Ravel !
Comme Charlotte Vormèse au XIXè, Fanny Clamagirand aujourd’hui, incarne l’excellence au féminin ; la violoniste s’entoure des grands virtuoses d’aujourd’hui, tous personnalités musicales engagées, soucieuses de partager leur art en complicité : ainsi Alexandra Luiceanu (harpe), Roustem Saïtkoulov (piano, qui accompagne Fanny Clamagirand dans la création mondiale signée Karol Beffa), Antoine Jeannot (cor), mais aussi les frères La Marca : Adrien (alto) et Christian-Pierre (violoncelle), …. heureux de jouer à plusieurs, les interprètes proposent des pièces ambitieuses, fleurons de la musique de chambre, en particulier française : ainsi le Septuor pour piano, trompette et cordes op. 65 de Saint-Saëns (Grand concert II, le 14 sept à 19h30),« Ma Mère l’Oye » de Ravel, Suite pour piano à 4 mains (Roustem Saïtkoulov et Miyu Shindo, piano / Grand concert III de clôture, le 15 sept à 17h)…

CRÉATION… Nouveauté cette année, la commande passée au compositeur Karol Beffa, d’une nouvelle œuvre pour violon et piano, créée en première mondiale par Fanny Clamagirand évidemment, en présence du compositeur, événement incontournable le samedi 14 sept 2024 (dans les jardins du Logis de Fenestreau).

 

Photo: Fanny Clamagirand © Dimitri Scapolan

 

 

 

PARCOURIR le PROGRAMME intégral des Classiques de La Villa Charlotte ici : https://www.calameo.com/read/000694163fa30eb5e00b8

 

RÉSERVEZ vos places ici : https://www.lessablesdolonne-tourisme.com/Decouvrir/Agenda-Evenements/Concerts-et-Spectacles/Festival-Les-Classiques-de-la-Villa-Charlotte

BILLETTERIE EN LIGNE
au 02 51 96 85 78
www.lessables.net
02 51 96 85 85
sur www.lessablesdolonne.fr
et sur l’application « Les Sables d’Olonne en poche »

PASS GRANDS CONCERTS
 : Ce pass comprend les 3 Grands Concerts
(13/09, 14/09 et 15/09) : 70 euos

 

 

Programmation
Les Classiques de la Villa Charlotte 2024
Temps forts

 

 

Jeudi 12 septembre, 19h30
Croisée du MASC – Musée d’Art Moderne et Contemporain

Concert (sans entracte)
Roussel – Impromptu op.21 pour harpe seule
Tournier – Féérie pour harpe seule
Enesco – Impressions d’enfance – Ménétrier pour violon seul
Ravel – Tzigane, version pour violon et harpe
Massenet – Méditation de Thaïs pour violon et harpe
Fauré – Impromptu op.86 pour harpe seule
Saint-Saëns – Fantaisie pour violon et harpe
Fauré – Après un rêve

Fanny Clamagirand, violon
Alexandra Luiceanu, harpe

 

 

Vendredi 13 septembre, 19h30
Jardins du Logis du Fenestreau

Grand Concert I (avec entracte)
Chopin – Fantaisie en fa mineur op. 49, pour piano seul
Glazunov – Rêverie op. 24 pour cor et piano
Dukas – Villanelle pour cor et piano
Ravel – Pavane pour une infante défunte pour cor et piano
Messiaen – Des canyons aux étoiles « Appel interstellaire » pour cor solo
Gliere – 4 pièces op. 35 pour cor et piano
Mozart – Concerto n.4 K 495 – 3e mouvement Rondo : allegro Vivace
Saint-Saëns – Romance en fa op. 36 pour cor et piano
Brahms – Trio pour violon, cor et piano op. 40

Fanny Clamagirand, violon
Roustem Saïtkoulov, piano
Antoine Jeannot, cor

 

 

Samedi 14 septembre, de 10h30 à 13h
Conservatoire Marin Marais
10h30 : 1ère session
11h20 : 2ème session
12h10 : 3ème session
Master Class
Animé par Fanny Clamagirand auprès de 3 étudiants

 

Samedi 14 septembre, 11h30
Jardins de la Villa Charlotte

Concert balade I
Marais – La Folia pour violoncelle seul (extraits)
Bach – Prélude de la Suite n.1 (version pour alto seul)
Vieuxtemps – Capriccio op.55 pour alto seul « Hommage à Paganini
Glière – 8 pièces op. 39 (extraits : version pour violon et alto)
Schubert – Trio à cordes D. 471

Kitbi Lee, violon
Adrien La Marca, alto
Christian-Pierre La Marca, violoncelle

Samedi 14 septembre, 19h30
Jardins du Logis du Fenestreau

Grand Concert II (avec entracte)
Beethoven – Sonate pour violon et piano n.4 op.23 en la mineur
Karol Beffa – Création mondiale pour violon et piano
Schumann – Märchenbilder, 4 pièces op. 113 pour alto et piano
Schubert – Fantaisie en fa mineur D 940 pour piano à 4 mains
Saint-Saëns – Septuor pour piano, trompette et cordes op. 65

Stéphane Gourvat, trompette
Fanny Clamagirand, violon
Kitbi Lee, violon
Adrien La Marca, alto
Christian-Pierre La Marca, violoncelle
Andrés Fernandez Subièla, contrebasse
Roustem Saïtkoulov, piano
Miyu Shindo, piano

 

 

Dimanche 15 septembre, 11h30
Salle des fêtes de la Chaume

Concert prélude (sans entracte)
Schumann – Quintette avec piano, op. 44

Fanny Clamagirand, violon
Kitbi Lee, violon
Adrien La Marca, alto
Christian-Pierre La Marca, violoncelle
Miyu Shindo, piano

 

 

Dimanche 15 septembre, 17h
Jardins du Logis du Fenestreau

Grand Concert III « Clôture » (avec entracte)
Mozart – Fantaisie K. 397 pour piano seul
Debussy – « L’isle Joyeuse » pour piano seul
Brahms – Sonate pour violoncelle et piano op. 38 en mi mineur
Debussy – Sonate pour violon et piano
Messiaen – Thème et Variations pour violon et piano
Ravel – « Ma Mère l’Oye » Suite pour piano à 4 mains

Fanny Clamagirand, violon
Christian-Pierre La Marca, violoncelle
Roustem Saïtkoulov, piano
Miyu Shindo, piano

 

 

 

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édition 2023

LIRE aussi notre présentation des Classiques de la Villa Charlotte 2023, avec un entretien avec FANNY CLAMAGIRAND : https://www.classiquenews.com/sables-dolonne-les-classiques-de-la-villa-charlotte-les-15-16-et-17-septembre-2023/

SABLES D’OLONNE. Les Classiques de la Villa Charlotte, les 15, 16 et 17 septembre 2023

 

 

 

 

 

 

 

entretien

 

ENTRETIEN avec Fanny CLAMAGIRAND, directrice artistique, à propos du Festival Les Classiques de la Villa Charlotte 2024

Sur les traces de la violoniste Charlotte Vormèse, égérie et interprète des plus grands compositeurs de la Belle Époque, Fanny Clamagirand, directrice artistique, défend pour le festival Les Classiques de la Villa Charlotte, exigence et continuité. Exigence artistique dans le choix des interprètes invités ; continuité dans la sélection des œuvres choisies, certaines que joua Charlotte à son époque, permettant aux musiciens de relever les 1001 défis de la musique de chambre. L’édition 2024 s’annonce aussi captivante que la première l’an dernier ; ainsi s’écrit une nouvelle histoire de l’essor musical aux Sables d’Olonne

Photo: Fanny Clamagirand © Dimitri Scapolan

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CLASSIQUENEWS : Que savons-nous du goût et des œuvres que joua en son temps Charlotte Vormèse ?

FANNY CLAMAGIRAND : Avant-gardiste et célébrant la création, Charlotte Vormèse accueillait chaque été compositeurs, instrumentistes et artistes lyriques. Elle joua les musiciens de son temps, parmi lesquels Gabriel Fauré, Benjamin Godard, Reynaldo Hahn, Vincent d’Indy, Jules Massenet et Camille Saint-Saëns, accompagnée parfois par le compositeur en personne.

 

 

CLASSIQUENEWS : En tenez-vous compte dans la conception de votre programmation chaque automne ? De ce point de vue, quels sont les clins d’oeil et références à Charlotte parmi les concerts à l’affiche de cette édition 2024 ?

FANNY CLAMAGIRAND : Evidemment j’y suis sensible, c’est une de mes périodes de prédilection, inspirante et aux multiples facettes ! Saint-Saëns bien sûr aussi tient une place toute particulière… Cette année seront joués la Fantaisie pour violon et harpe, la Romance en fa pour cor et piano, et le septuor pour trompette, cordes et piano ! Autres clins d’oeil avec Massenet, Dukas, Ravel ou Fauré.
Néanmoins, au-delà de la musique française et du souffle de la Belle Epoque, je tiens à proposer un large répertoire, d’aujourd’hui ou « plus classique », comme Charlotte à son époque, et avant tout mettre en valeur les artistes invités.

 

 

CLASSIQUENEWS : De quelle façon le violon est-il mis en avant pendant le Festival ?

FANNY CLAMAGIRAND : Il ponctue l’ensemble des concerts, dans différentes formations, notamment en duo avec harpe, en trio avec cor et piano, dans des oeuvres très populaires et incontournables du répertoire soliste, virtuose (Tzigane de Ravel, Sonates de Beethoven et Debussy) ou de musique de chambre (Quintette de Schumann avec piano, Trio de Brahms avec cor). Il sera aussi au coeur de la création de Karol Beffa puisque « Dernier Désert » est une oeuvre composée pour violon et piano. Et puis lors de la masterclasse, qui est lui est consacrée !

 

 

CLASSIQUENEWS : Vous avez à cœur d’organiser des masterclasses en complément des concerts.  A qui s’adressent-elles et quelles valeurs souhaitez vous transmettre ?


FANNY CLAMAGIRAND : La masterclasse de violon s’adresse aux jeunes nouveaux talents violonistes, de toutes nationalités qui sont promis à un bel avenir artistique. Partager mon art, ma passion pour la musique et pour le violon, les éclairer sur le savoir-faire instrumental, l’interprétation, l’expérience de la scène ou la préparation des concours internationaux, avec un sens aigu du détail et une grande exigence individuelle, me paraît essentiel. J’ajoute que les trois jeunes musiciens sélectionnés ont également accès à l’ensemble des concerts et des événements du festival.

 

 

 

CLASSIQUENEWS : Vous souhaitez aussi développer une programmation au carrefour des arts, en connectant la musique avec d’autres disciplines. Comment cela se manifeste-t-il en 2024 ?


FANNY CLAMAGIRAND : Cette année, le MASC (Musée d’Art moderne Sainte-Croix) accueille le concert d’ouverture du festival, consacré à un récital violon et harpe. Nous serons dans la « croisée » du musée, lieu de vie et de rencontre des amateurs d’art où s’admirent les installations contemporaines des expositions temporaires.

 

 

 

CLASSIQUENEWS : Comment se réalise la complicité entre les divers instrumentistes que vous invitez et qui sont des solistes de premier plan ? Dans quelles œuvres en particulier, les différentes sensibilités se retrouveront-elles ?

FANNY CLAMAGIRAND : Au gré des engagements passés et des rencontres artistiques, sur scène, lors de concerts et de festivals, les liens se tissent et des complicités musicales naissent ; ce sont ces émotions, cette inspiration mutuelle, en duo ou en groupe, que je souhaitais faire vivre et partager avec le public sablais.
Le choix des oeuvres est discuté en amont avec chacun ; le cadre, la beauté et la douceur des lieux, la scène, l’instant et l’envie de partager font le reste !
Je pense en particulier à Roustem Saïtkoulov, avec lequel nous venons de donner en concerts l’intégrale des 10 Sonates pour piano et violon de Beethoven ; à Alexandra Luiceanu (Fantaisie pour violon et harpe de Saint-Saëns) ; Adrien et Christian-Pierre La Marca (Quintette avec piano de Schumann) ; mais aussi Roustem Saïtkoulov et Miyu Shindo (Schubert : Fantaisie pour piano à 4 mains et Ravel : Ma mère l’Oye), Roustem Saïtkoulov et Christian-Pierre La Marca (Brahms : sonate pour violoncelle), …

 

 

CLASSIQUENEWS : Pourquoi avoir choisi le compositeur Karol Beffa cette année ? Pouvez vous donner quelques pistes de compréhension à propos de la Sonate que vous allez créer cette année ? Quelles réflexions et impressions vous suggère sa musique ? (en général)

FANNY CLAMAGIRAND : Je connais Karol Beffa depuis longtemps et j’apprécie beaucoup sa musique, que j’ai eu la chance de jouer à de nombreuses reprises. J’aime particulièrement les atmosphères qui s’en dégagent, contemplatives, poétiques, une certaine mélancolie aussi, et l’impression d’être emportée par les sonorités et les lignes mélodiques, souvent tournant comme un leitmotiv.
La pièce que nous créerons cette année, en duo avec Roustem Saïtkoulov au piano, s’intitule « Dernier Désert », en référence au(x) Sable(s) qui sont le dernier repère de celui qui prend le large, et notamment en cette année de Vendée Globe…

 

CLASSIQUENEWS : Dans le prolongement de l’édition première l’an dernier, quels sont les volets, éléments que vous souhaitez particulièrement renforcer et qui donne la singularité de l’événement ?

FANNY CLAMAGIRAND : Je souhaite conserver le déroulé du « week-end » avec les rendez-vous devenus habituels, comme les grands concerts du soir, le concert au musée, le concert Prélude en partenariat avec l’ONPL, les concerts Balade dans les Jardins de la Villa Charlotte (qui accueillera à terme l’ensemble des manifestations), la masterclass bien sûr et la conférence. Je souhaite cette richesse, cette diversité, et pouvoir développer plus encore dans le futur la résonance entre musique et autres arts ou disciplines, proposer de nouvelles expériences et inspirations au public, dans ces lieux idylliques que proposent les Sables d’Olonne…

 

Propos recueillis en septembre 2024

 

 

ORCHESTRE LAMOUREUX. PARIS, Philharmonie. AZNAVOUR SYMPHONIQUE, les 28 & 29 sept 2024 (Centenaire de Charles Aznavour).

Accompagnant sur scène de nombreux chanteurs invités, l’Orchestre Lamoureux, sous la direction d’Adrien Perruchon, revisite en mode symphonique le monumental répertoire d’un très grand de la chanson française, Charles Aznavour, à l’occasion du centenaire de sa naissance.

 

Charles Aznavourian est né le 22 mai 1924, à Paris. Devenu l’une des voix les plus populaires de la chanson française à travers le monde, sous le nom de Charles Aznavour, il a cultivé tout au long de sa vie un attachement profond pour l’Arménie de ses ancêtres. S’il n’avait pas été emporté le 1er octobre 2018, à l’âge de 94 ans, il aurait pu avoir 100 ans en 2024. Cet anniversaire hautement symbolique donne lieu à une célébration exceptionnelle à laquelle l’Orchestre Lamoureux apporte un éclat orchestral incomparable. Inspiré par l’exercice, celui-ci délivre plusieurs interprétations symphoniques des chansons du grand Charles avec la participation de nombreux chanteurs invités ainsi que de proches, notamment sa belle-fille Kristina Aznavour.

 

 

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AZNAVOUR SYMPHONIQUE
Philharmonie de Paris (Grande Salle Pierre Boulez)

 

 

 

Samedi 28 sept 2024, 20h
Dimanche 29 sept 2024, 18h
INFOS & Réservations, directement sur le site de l’Orchestre Lamoureux :
https://orchestrelamoureux.com/concerts/aznavour-symphonique/

 

TOUTES LES INFOS, le détail des programmes, les artistes invités, la billetteri en ligne,
directement sur le site de l’ORCHESTRE LAMOUREUX : https://orchestrelamoureux.com/

 

L’ORCHESTRE LAMOUREUX
Adrien Perruchon, direction
Avec Catherine Ringer, Zaz, Yael Naim, Kristina Aznavour, Oxmo Puccino, Charlie Winston et Erik Berchot.

 

Philharmonie de Paris
Cité de la musique
221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris

Informations pratiques
01 44 84 44 84
www.philharmoniedeparis.fr

Métro
Porte de Pantin (ligne 5)
Tramway
Porte de Pantin (ligne T3B)

ONPL / Orchestre National des Pays de la Loire. 22 > 26 sept 2024 à ANGERS et NANTES. Carl ORFF : Carmina Burana. Sascha Goetzel (direction).

Dirigé par leur directeur musical Sascha Goetzel, les instrumentistes de l’ONPL / Orchestre National des Pays de La Loire réalisent pour leur concert d’ouverture de la saison 2024 – 2025, la fresque païenne incantatoire Carmina Burana, à la fois truculente et mystique, imaginée par Carl Orff en 1935 (créée en 1937)… Un défi de taille pour tout orchestre dont le souffle orchestral rejoint l’épopée lyrique car les instrumentistes sont rejoints par un plateau de 2 solistes chevronnés (soprano, baryton et alto masculin) et le chœur spectaculaire à travers lequel prend corps la transe des chansons populaires…

 

Les Symphonies d’instruments à vent de Stravinsky, jouées en début de programme forment une bouleversante introduction aux dionysiaques Carmina Burana, cantates profanes de Carl Orff dont l’écriture éruptive, rythmique, la surenchère expressive instrumentale regarde du côté de… Stravinksy. Pour jouer l’ampleur et l’action du cycle de cantates, le Choeur de l’ONPL et le Choeur universitaire de Nantes rejoints par les enfants de la Maîtrise de La Perverie interprètent la colossale fresque, à la fois réflexion spirituelle et grande fête païenne ; y perce le célébrissime « O Fortuna » qui glorifie la chance dans une pulsation frénétique et entêtante du choeur. Immensément populaires, éloge du jeu, du vin et de la chair, les cantates de Orff, chantent l’amour, l’ivresse joyeuse, la vie éphémère dans un tourbillon irrésistible.

 

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Carl ORFF : CARMINA BURANA
Sascha Goetzel, direction

ANGERS, Centre de congrès
dim 22 sept 2024, 17h
jeu 26 sept 2024, 20h30

NANTES
La Cité des congrès
mar 24 sept 2024, 20h30
mer 25 sept 2024, 20h30

 

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de l’ONPL Orchestre National des Pays de La Loire :
https://onpl.fr/concert/carmina-burana-dirige-par-sascha-goetzel/

 

Photos grand format et vignette ci dessus : Sascha Goetzel © ONPL Orchestre National des Pays de la Loire DR

 

Programme

Carl Orff (1895-1982) : Carmina Burana
Avec Lila Dufy, soprano / Joaquín Asiáin, ténor / Timothée Varon, baryton / Choeur de l’ONPL – Valérie Fayet, cheffe de choeur / Choeur universitaire de Nantes – Bertrand Richou, chef de choeur / Maîtrise de la Perverie – Charlotte Badiou-Corbière, cheffe de choeur / Sascha Goetzel, direction

Couplé avec :

Dimitri Chostakovitch (1906-1975) : Ouverture festive (arrangement D. Hunsberger)
Igor Stravinski (1882-1971) : Symphonies d’instruments à vent (version 1947)

 

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Il reste inimaginable que le compositeur CARL ORFF, cet érudit amateur de poésie médiévale ait pu faire acte d’allégeance au régime hitlérien lui offrant plusieurs fleurons de sa propagande musicale. Les choses étant dites, voici donc une partition qui saisit toujours par son architecture dramatique, surtout sa flamboyante orchestration, et l’alternance des séquences chorales, solistes… soulignons l’ordre des textes collectés. Là se révèle le goût et l‘intelligence de Orff. Une dramaturgie se dessine que dévoile avec une nouvelle sensibilité le chef et ses troupes : l’exaltation du printemps, l’ivresse des sens qu’il fait naître, les paillardises et débordements alcoolisés des compagnons de taverne, l’orgueil dérisoire du guerrier dont le destin croise au final celui du cygne rôti et servi, l’enchantement surtout des cours d’amour, référence plus raffinée aux rites de l’amour courtois… tout cela suscite en contrastes vertigineux, une succession de séquences finement caractérisées qui profitent ici essentiellement des instruments et percussions historiquement proches de l’époque de Orff, soit ceux de l’Allemagne des années 1930.

 

nouvelle saison 2024 – 2025

LIRE aussi notre présentation de la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’ONPL Orchestre National des Pays de La Loire / « L’Eau » ! Carmina Burana de Carl Orff, Festival Beethoven, La Petite Sirène de Zemlinsky, Oratorio de Noël de Saint-Saëns, La Mer de Debussy, Le Ring sans paroles… Sascha Goetzel, direction musicale : https://www.classiquenews.com/orchestre-national-des-pays-de-la-loire-onpl-nouvelle-saison-2024-2025-leau-carmina-burana-de-carl-orff-festival-beethoven-la-petite-sirene-de-zemlinsky-oratorio-de-noel-de-saint/

 

ORCHESTRE NATIONAL DES PAYS DE LA LOIRE / ONPL. Nouvelle Saison 2024 – 2025 : « L’Eau » ! Carmina Burana de Carl Orff, Festival Beethoven, La Petite Sirène de Zemlinsky, Oratorio de Noël de Saint-Saëns, La Mer de Debussy, Le Ring sans paroles… Sascha Goetzel, direction musicale.

 

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE de MONTE-CARLO. Concert d’ouverture de saison, dim 22 sept 2024. Gustav MAHLER : Symphonie n°3, Kazuki Yamada, direction

La 3ème Symphonie de Mahler demeure plus rare au concert que les autres opus malhériens… Saluons le choix du chef Kazuki Yamada (et directeur musical de l’OPMC Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo) d’ouvrir ainsi la saison nouvelle 2024 – 2025 avec ce monument symphonique (et lyrique) qui concilie le souffle de la grandeur cosmique, une haute et ardente ferveur, et le sentiment de l’intime… De l’énergie, une urgence continue, une intelligence des timbres, surtout une attention particulière à l’architecture interne dévoilent ici les grandes baguettes : le tempérament des maestros expérimentés capables d’en exprimer les vertiges spirituels. C’est pourquoi chefs et orchestres tôt ou tard, passent par l’épreuve de la 3ème Symphonie.

 

 

Mahler ne ménage pas son auditeur. Son orchestre pléthorique embrasse toute la création et le monde, convoque les éléments dans leur primitive splendeur. Mais une splendeur parfois lugubre qui paraît comme en sursis : évidemment l’ample premier mouvement le plus long jamais écrit par Mahler (« I. Kräftig. Entschieden ») développe en une mise en ordre progressive, qui s’apparente peu à peu à une marche, l’évocation d’un monde terrestre tellurique et chtonien, inscrit dans la gravitas la plus caverneuse (rang fourni des contrebasses…), où brillent aussi tous les pupitres des cuivres : cors par 8, trombones, tuba, trompettes… Pour exprimer ainsi l’activité terrestre, Mahler collectionne toutes les résonances hallucinées et souvent fulgurantes : cris, déflagrations, déchirements, plutôt que célébration bienheureuse ; même si de purs vertiges sensuels, lyriques, d’une tendresse absolue, émergent : ils s’y pressent, précipités, exacerbés jusqu’à la parodie.

MAHLER ÉCOLOGISTE… La richesse des teintes, le creuset des accents et des nuances simultanées forment une matrice orchestrale et un maelström symphonique d’une irrésistible puissance. Pour nous, en écho à notre planète martyrisée et au règne animal sacrifié, agonisant, ce premier mouvement exprime les tensions qui soumettent une terre à l’agonie : et nous voyons clairement dans les éclairs et les fulgurances (appels des trompettes, danse lugubre des bassons, solo du trombone…) que dessinent l’énergie des grands chefs, l’indice d’une conscience visionnaire, celle d’un Mahler plus que panthéiste: animaliste, écologiste… Le chant de son orchestre exprime la conscience doloriste de la Nature, la mise à mort des espèces animales, le cri de la terre qui se convulse, meurt et ressuscite à chaque battement de la grosse caisse, battement sourd et délicat à la fois, (à peine audible mais si présent cependant) sur lequel s’organise et se déploie toute la mécanique orchestrale, du début à la fin de ce premier acte sidérant. Passionnant parcours.

 

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Dimanche 22 septembre 2024, 15h
MONTE-CARLO, Grimaldi Forum
GUSTAV MAHLER : Symphonie n°3 en ré mineur

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de l’OPMC Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, saison 2024 – 2025 : https://indiv.themisweb.fr/0526/fChoixSeance.aspx?idstructure=0526&EventId=1263&request=QcE+w0WHSuCzWDnDWpkYGsQqvYDsJea2TXcJjT45hCqCSk9/QRW1Q5u4XF3tPeilyF8/Fd6ZjwQ1Duyn26gf0A==

Durée du concert : 1h45 sans entracte
PHOTO : Kazuki Yamada © OPMC DR

Du texte nietzschéen au final aérien

D’opéra, il est aussi question dans la 3è, précisément dans l’épisode IV où sort de l’ombre, à la fois entité maternelle envoûtante et prophétesse d’une ère à venir, le chant de la mezzo-soprano). Son texte emprunté à Nietzsche (Zarathoustra) est une exhortation adressée aux hommes, un appel, à la fois berceuse et prière, une invocation et une alerte pour que chacun s’interroge sur lui-même, sur le sens de sa vie terrestre. Le texte contient la clé de l’œuvre ; sans joie, sans dépassement de la souffrance, l’homme ne peut atteindre l’éternité. Encore faut-il qu’il atteigne cet état de conscience salvateur …auquel nous prépare la musique de Mahler. Dans l’opéra imaginaire du compositeur, ce pourrait être une apparition magique et nocturne dont la couleur est saisissante par sa profondeur, sa justesse, sa couleur de fraternité.
Ceci nous vaut pour le dernier mouvement, le plus aérien (aux cordes surtout), des jaillissements de lyrisme flexible et amoureusement déployé, un baume pour le cœur et l’esprit, après avoir passé tant d’épisodes si divers et contrastés. Ainsi l’ultime 6è mouvementLangsam. Ruhevoll. Empfunde ») sonne comme un choral fraternel et recueilli ; il semble embrasser tous les êtres vivants (hommes et animaux) et les couvrir d’un sentiment d’amour, irrépressible et caressant. Dans son intonation, sa pâte transparente, suspendue, le mouvement préfigure l’Adagietto de la 5è, ses amples respirations, jusqu’à sa couleur parsifalienne, sa ligne constante qui appelle et dessine l’infini… Grand moment symphonique à vivre à Monte-Carlo ce 22 sept 2024. Incontournable.

 

Concert symphonique / Ouverture de saison
GUSTAV MAHLER : Symphonie n°3 en ré mineur

 

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE-CARLO

Kazuki Yamada, direction
Gerhild Romberger, mezzo-soprano
Chœur de femmes du CBSO Chorus
Julian Wilkins, chef de chœur
Chœur d’enfants de l’Académie Rainier III
Bruno Habert, chef de chœur

CD événement, annonce. Joachim RAFF : Samson (1865), première mondiale (3 cd Schweizer Fonogramm éditions). Magnus Vigilius, Samson / Olena Tokar, Delilah… / Berner Symphonieorchester, Philippe Bach (direction)

Le compositeur suisse Joachim RAFF (1822-1882) assistant de Liszt à Weimar (1850 -1856) est l’un des meilleurs connaisseurs du théâtre wagnérien et ardent analyste de ses théories esthétiques sur l’opéra. Comment doit être conçu un drame lyrique, selon quelles valeurs et dans quel but ? sont les questions fondamentales que Raff a étudiées et probablement élucidées, en en débattant entre autres avec Liszt. Un premier ouvrage scénique : « König Alfred » voit le jour en mars 1851 : c’est un succès. Fort de cette reconnaissance première, Raff travaille dans la foulée à son SAMSON, œuvre dramatique que l’éditeur Schweizer Fonogramm ressuscite aujourd’hui non sans raison. L’éditeur suisse offre au compositeur connaisseur critique de Wagner, l’opportunité exemplaire d’une réhabilitation légitime. Son Samson est finalement créé en 1865 (l’année où Wagner crée de son côté, son révolutionnaire Tristan und Isolde)… entre temps, Raff s’était taillé une très solide réputation comme… symphoniste.

 

 

 

Le SAMSON de RAFF
mieux que le LOHENGRIN de WAGNER ?

En effet le Samson de Raff ne serait-il pas la réponse critique au Lohengrin de Wagner ? Le triple coffret remarquablement édité (avec livret intégral dont la traduction du texte en français, et notice de présentation très documentée) réhabilite une partition de première valeur qui effectivement démontre la grande culture wagnérienne de Raff, comme sa capacité à aborder de manière personnelle et pertinente le sujet biblique de Samson. Parallèlement à Samson, Raff écrit son premier essai important sur Wagner (« La question Wagner », 1854).

L’opéra de Joachim Raff propose une vision originale et personnelle du mythe de Samson, où confortant le parcours héroïque et moral du héros, chef de file des Israélites, se précise à ses côtés, la figure rédemptrice de Dalila (Delilah, fille du roi philistin Abimélech), qui ici soprano, incarne la force d’un amour loyal ; Dalila choisit de mourir avec le héros.

Raff réussit une très habile fusion entre drame wagnérien et grand opéra français (dont Wagner est très critique). Son Samson est moins biblique qu’héroïque voire le fruit d’une désacralisation dont la cohérence fait jour : l’action est resserrée sur la relation Dalila / Samson, et la figure du couple amoureux y éblouit a contrario des Philistins et des Israélites, tous passifs, fatalistes, immoraux.

 

Comme Verdi pour Aida, Raff pour le réalisme de son Samson, fouille, enquête, identifie ce qui accrédite la vérité du drame ; il y concentre quantité de références à ses propres lectures et questionnements. archéologiques… Pour autant, même s’il demeure critique vis à vis de Lohengrin (créé à Weimar par Liszt en 1850, Raff est alors l’assistant de Liszt), l’auteur de Samson inscrit son héros dans une typologie emblématique de son époque ; celle qui le rapproche de Lohengrin justement, de Rienzi aussi ; d’une bienveillance excessive pour ceux qui le trahissent, Samson court à sa perte ; il est la victime et non pas l’acteur de son destin : ainsi sera-t-il trompé par les Philistins, emprisonné et aveuglé par l’un d’eux (Micha)… Mais la vengeance du héros sera néanmoins terrible et définitive, quitte à en payer le prix le plus élevé. Mais qu’avait-il à perdre ?

L’écriture musicale est celle d’un authentique dramaturge maîtrisant tous les enjeux du drame musical : Raff compose la musique, écrit le livret, annote, indique précisément ce que doivent être décors, costumes, scénographie… En cela il rejoint l’exigence d’un Wagner, seul pilote à bord d’un art total ; d’autant plus qu’il cisèle la participation du chœur (magistrale à tous égards), ne dilue jamais un air solo vers une virtuosité décorative, sait écrire de sublimes passages purement orchestraux pour les nécessités du souffle dramatique… De toute évidence, voici une partition importante, de surcroît très bien réalisée par l’Orchestre Symphonique de Bern (Berner Symphonieorchester), avec une distribution convaincante, sous la direction dramatique et détaillée du chef Philippe Bach. Enregistré en première mondiale, l’enregistrement est une révélation absolue. Il décroche naturellement le « CLIC » de CLASSIQUENEWS rentrée 2024. Portrait de Joachim Raff (DR)

Prochaine critique développée sur CLASSIQUENEWS.COM

 

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CD événement, annonce. RAFF : SAMSON. 3 CD Schweizer Fonogramm – enregistré au Théâtre d’état de Berne, en août et sept 2023. Enregistrement Première mondiale

 

https://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/art/joachim-raff-samson/hnum/11860991

 

 

Achetez le cd SAMSON de Joachim RAFF / Premier enregistrement mondial ici : https://www.jpc.de/jpcng/classic/detail/-/art/joachim-raff-samson/hnum/11860991

 

PLUS D’INFOS sur le site de l’éditeur SCHWEIZER FONOGRAMM : https://www.schweizerfonogramm.com/cd/die-schweizer-opernsensation-samson-von-joachim-raff-1822-1882/

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Distribution

Magnus Vigilius, Samson
Olena Tokar, Delilah
Robin Adams, Abimélech
Christian Immler, le Grand Prêtre
Michael Weinius, Micha

Chor der Bühnen Bern
Zsolt Czetner, einstudierung Chor

Berner Symphonieorchester
Philippe Bach, direction / musikalische Leitung

 

 

Téléchargez ici le livret intégral ici : https://www.schweizerfonogramm.com/wp-content/uploads/2024/04/Raff-SAMSON_iTunes-Booklet.pdf

 

 

REPORTAGE VIDÉO : le Samson de Joachim Raff (circa 1856) – durée : 8mn36

CITE MUSICALE – METZ. Concert d’ouverture de saison, les 13 & 14 sept 2024. Benjamin Grosvenor, Orchestre National de Metz Grand Est (David Reiland, direction)

Concert d’ouverture avec un as du piano, le britannique Benjamin Grosvenor accompagné par l’Orchestre National de Metz Grand Est (David Reiland, direction), le 13 sept Arsenal (puis hors les murs, le 14 sept à 20h). Au programme : la magie ensorcelante du Concerto en sol de Ravel dans lequel il sera passionnant de retrouver l’agilité du pianiste éclatant et précis, Benjamin Grosvenor (certainement aussi enivré, allusif dans le mouvement lent, d’une grâce mozartienne).

 

Le Concerto pour piano est encadré par deux musiques de ballets conçues vers 1910 pour les Ballets russes de Serge Diaghilev : d’abord la sublime musique de La Péri de Paul Dukas (1912), partition aérienne, filigranée, d’une sensualité progressive, inspirée par la figure du génie ailé transmis par la légende persane. La Péri est une déité qui trouble et enivre littéralement le prince Iskender (Alexandre) pour mieux le séduire et lui dérober la fleur convoitée dont dépend son destin… La fanfare d’ouverture, noble et originale, convoque un monde enchanté ; puis, le souffle des légendes russes, avec Petrouchka de Stravinsky (créé à Paris en 1911) imagine les exploits et la mort de son héros, marionnette facétieuse (Polichinelle) qui ne connaît pas la peur et qui est pour le compositeur le prétexte à investir les mélodies populaires et l’esprit burlesque des danses et des fêtes foraines… Le programme est un immense défi pour l’orchestre : accents, texture, clarté voire transparence sont de mise pour une collection de 3 œuvres dont l’enjeu onirique est total.

 

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METZ, Arsenal, Grande Salle
Vendredi 13 septembre 2024, 20h
(1h45 + entracte)
-  INFOS et réservations : https://www.citemusicale-metz.fr/fr/programmation/saison-24-25/concert/concert-douverture-de-saison-le-concerto-en-sol-de-ravel
Paul Dukas : 
La Péri, poème dansé
Maurice Ravel : 
Concerto en sol
Igor Stravinsky : 
Petrouchka (version de 1947)

 

 

Nouvelle saison 2024 – 2025

LIRE aussi notre présentation de la nouvelle saison 2024 – 2025 de la Cité musicale – Metz : : une saison TROPICALE ! Benjamin Grosvenor, Adrian Prabava, Swann Van Rechem, Orchestre National de Metz Grand Est, David Reiland, Boris Charmatz, Christina Pluhar, Lionel Bringuier…

CITE MUSICALE DE METZ / ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST. Nouvelle saison 2024 – 2025 : une saison TROPICALE ! Benjamin Grosvenor, Adrian Prabava, Swann Van Rechem, Orchestre National de Metz Grand Est, David Reiland, Boris Charmatz, Christina Pluhar, Lionel Bringuier…

 

PHILHARMONIE de LUXEMBOURG, les 18 & 20 sept 2024. Concert d’ouverture de saison : « Colors & Contrasts ». Ravel, Prokofiev, Chostakovitch… Luxembourg Philharmonic / Gustavo Gimeno.

Dès septembre 2024, les 18 puis 20 septembre, ne manquez pas à la Philharmonie de LUXEMBOURG, deux concerts-événements, annonciateurs d’une programmation en tous points enchanteresse et particulièrement engagée : cette 2024-2025 est l’ultime de Gustavo Gimeno, directeur musical depuis une décennie.

 

 

Mer 18 septembre 2024, 12h30
Revigorant, intimiste, le programme intitulé « Lunch with the Luxembourg Philharmonic » propose comme une mise en bouche de la saison à venir, plusieurs extraits de la Symphonie n°3 de Serguei Prokofiev – les spectateurs peuvent ainsi assister à une séance de répétitions que réalisent les instrumentistes de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et leur directeur musical actuel : Gustavo Gimeno- la Symphonie n°3 découle de la matière musicale de son opéra L’Ange de feu (jamais joué de son vivant). Sous sa forme symphonique, le matériel structuré par Prokofiev a connu lui un étonnant succès : c’est tout l’enjeu de cette session de travail (entrée libre). Pour découvrir la Symphonie n°3 dans son intégralité, rendez-vous le 20 septembre, pour le concert inaugural de la nouvelle saison 24 – 25.
En savoir plus sur ce programme « Lunch with the Luxembourg Philharmonic » : https://www.philharmonie.lu/fr/programme/2024-25/lunch-with-the-luxembourg-philharmonic-000000e900192a7b

 

Philharmonie de Luxembourg
Grand Auditorium, concert d’ouverture
Vendredi 20 septembre 2024, 19h30

Le premier concert de la saison 24-25, intitulé « COLORS & CONTRASTS » offre à l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg l’occasion de jouer 3 œuvres rares de trois compositeurs établis. Maurice Ravel enchante dans le conte pour enfants « Ma Mère L’Oye », fresque féerique où scintille un orchestre suggestif et magicien, à l’instar de son opéra « L’Enfant et les sortilèges », autre légende musicale ; Sergueï Prokofiev développe dans sa Symphonie n° 3, composée à partir de 1928, plusieurs motifs et combinaisons de timbres d’un opéra qu’il n’a jamais pu créé de son vivant : un plein expressionnisme y règne sans partage, entre découvert pendant le séjour de Prokofiev en Europe ; enfin, Dmitri Chostakovitch entre haut lyrisme et expressivité ardente et joyeuse, saisit tout autant dans le Concerto pour piano avec solo de trompette (1957), comme s’il s’agissait d’un… double concerto. Pour ce faire, Gustavo Gimeno s’entoure de deux solistes de premier plan : les excellents Simon Van Hoecke (trompette) et Seong-Jin Cho (piano). A ne pas manquer !

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RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de le PHILHARMONIE DE LUXEMBOURGhttps://ticket.philharmonie.lu/phoenix/webticket/seatmap?eventId=7657

Programme

Maurice Ravel
Ma mère l’Oye
Cinq pièces enfantines pour orchestre

Dmitri Chostakovitch
Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes, opus 35

Sergueï Prokofiev
Symphonie n° 3

Luxembourg Philharmonic
Gustavo Gimeno, direction
Simon Van Hoecke, trompette
Seong-Jin Cho, piano

 

Philharmonie, LUXEMBOURG
Place de l’Europe 1
1499 LUXEMBOURG

 

PLUS D’INFOS sur le LUXEMBOURG Philharmonic : https://www.philharmonie.lu/fr/orchestre-philharmonique-du-luxembourg

FESTIVAL AGAPÉ, LA ROCHELLE, dim 8 sept 2024. La FENICE aVENIRE. Jean Tubéry. PERGOLESI : Stabat Mater, concertos.

A La Rochelle, le Festival AGAPÉ, festival international de musique et d’art sacré bat son plein dim 8 sept 2024, au programme : le Stabat Mater et plusieurs Concertos du Napolitain, Giovanni Battista Pergolesi, Pergolèse, par l’ensemble fondé par Jean Tubéry : La Fenice aVenire. Constant dans son approche soucieuse d’exactitude musicologique comme de sincérité artistique, Jean Tubéry et La Fenice aVenire poursuivent leur exploration des répertoires du XVIIè et du début XVIIIè, comme dans ce programme dédié à l’art du compositeur Napolitain, mort trop tôt, Pergolesi dont le Stabat Mater demeure le testament musical et spirituel.

Fauché à l’âge de 26 ans, Pergolesi laisse en 1736, alors qu’il est soigné au Monastère de Pouzzoles, son ultime œuvre, le Stabat Mater, tel le joyau d’une ferveur personnelle. Dans le sillon de son maître Alessandro Scarlatti, Pergolesi édifie une chapelle musicale intime qui place la souffrance de Marie au cœur de l’édifice, suscitant un fort sentiment compassionnel, « quittant le figuralisme littéral du premier baroque italien pour évoquer le discours trivial de la Passion : cruauté et cynisme de la foule et du spectacle prennent alors le pas sur la seule souffrance de la mère du Christ, dont la figure de Mater dolorosa se fait plus évanescente avec l’évocation de la proche Résurrection et des portes du Paradis », précise Jean Tubéry.
Le cheminement et les images du texte – légué par le poète franciscain Jacques de Todi (XIIIè) évoque la tendresse du croyant, confronté à la détresse digne de la Mère endeuillée ; en Marie, chacun touché, bouleversé par la sacrifice du Fils, espère être sauvé et accueilli comme Christ au Paradis.

Le fondateur de La Fenice aborde le Stabat Mater avec l’ajout d’un chœur de voix de femmes, « pratique alors courante dans les chapelles de couvent et autres « ospedali » accueillant les jeunes orphelines, tel celui de La Piéta dirigé par le contemporain vénitien Antonio Vivaldi. Cette présence chorale se justifie tant par l’emphase baroque des sentiments exacerbées de la Passion, que par l’évocation de la « Turba » (tumulte de la multitude) sur le chemin de croix ».
Les options interprétatives sont d’autant plus fondées qu’elle renforce davantage le sens et le caractère de la partition.

En préambule, une collection de pièces instrumentales minutieusement choisies, invitent les musiciens de La Fenice à briller en accents, nuances, couleurs, réalisant cette effervescence picturale et cette profondeur émotionnelle qui sont emblématiques de l’ensemble fondé par Jean Tubéry. La texture des cordes ainsi déployée prépare à l’écoute du Stabat Mater qui suit, où les instruments se joignent aux deux voix solistes et au chœur féminin. Incontournable.

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LA ROCHELLE,
Église Sacré-Coeur de la Genette
Dimanche 8 septembre 19h30

PERGOLESI : Stabat Mater, Concertos

La Fenice aVenire
Jean Tubéry, direction
avec la participation du Coro della Pietà de La Rochelle

INFOS & RÉSERVATIONS : https://festivalagape.org/concert-pour-la-paix-stabat-mater-concertos-de-pergolese-la-fenice-avenire-jean-tubery/

Programme

Giovanni Battista Pergolesi :
Symphoniae, Hymnus & Stabat Mater

– Sonata per organo in Fa Maggiore
– Sinfonia per archi & basso in Sol (Allegro, Largo, Allegro assai)
– Sinfonia per Violoncello & basso in Fa (Comodo, Adagio, Presto)

courte pause

– Hymnus : Summae Deus clementiae ~ Septem dolores virginis
– Stabat Mater, per soprano, alto, violini & coro

distribution

La Fenice aVenire
Jehanne Amzal, soprano
Clara Pertuy, alto solo
Jérôme van Waerbeke, violon
Anaëlle Blanc-Verdin, violon
Marie Bouvard, violon alto
Keiko Gomi, violoncelle solo
Ershad Vaeztehrani, contrebasse
Mathieu Valfré, orgue & clavecin
Jean Tubéry, direction
avec la participation du Coro della Pietà de La Rochelle

 

 

Musicien au génie précoce, Pergolèse est encore jeune quand il est emporté par la maladie à l’âge de 26 ans, année de composition de son fameux Stabat Mater. Écrit sur la trame de son maître Alessandro Scarlatti, il revisite l’œuvre par une relecture du texte résolument moderne, quittant le figuralisme littéral du premier baroque italien pour évoquer le discours trivial de la Passion : cruauté et cynisme de la foule et du spectacle prennent alors le pas sur la seule souffrance de la mère du Christ, dont la figure de Mater dolorosa se fait plus évanescente avec l’évocation de la proche Résurrection et des portes du Paradis.

La version qui sera donnée se voit enrichi de l’ajout d’un chœur de voix de femmes, pratique alors courante dans les chapelles de couvent et autres « ospedali » accueillant les jeunes orphelines, tel celui de La Piéta dirigé par le contemporain vénitien Antonio Vivaldi. Cette présence chorale se justifie tant par l’emphase baroque des sentiments exacerbées de la Passion, que par l’évocation de la « Turba » (tumulte de la multitude) sur le chemin de croix.

La présence des parties concertantes de violons peut parfois sembler extérieure à l’expression des affects exprimés par les 2 voix solistes féminines : une approche de la musique instrumentale de Pergolesi, telle que nous l’entendrons en première partie, nous permet dès lors de nous familiariser avec son style instrumental si personnel, évoquant le clair-obscur napolitain encore présent de son vivant sur les tableaux qui ornaient les chapelles et oratoires de la cité phare du baroque méridional.

Enfin, ce Stabat Mater aura pour particularité et unicité une introduction liturgique par le plain-chant de la fête de « Notre-Dame des sept douleurs », au lendemain de la fête de la Croix-glorieuse. Rappelons en les 7 événements douloureux de la vie de Marie :

– la prophétie de Siméon lors de la présentation au temple

– la fuite en Égypte durant le massacre des innocents

– l’enfant Jésus égaré, retrouvé auprès des docteurs du temple

– le regard de son fils portant sa croix lors de la montée au Calvaire

– la vision de Jésus crucifié, sa mère se tenant debout au pied de la croix (Stabat Mater dolorosa, juxtem crucem lacrimosa…)

– la réception du corps de son fils dépendu de la croix

– l’ensevelissement et la mise au tombeau de Jésus.

Si la fête liturgique de Notre-Dame des sept douleurs vient au lendemain de celle de la Croix-glorieuse, il n’est pas fortuit qu’elle suive d’une semaine seulement celle de la Nativité de la Vierge, qui tombe le 8 septembre du calendrier liturgique. Aussi, nous en entendrons le plain-chant à l’heure des vêpres en ce dimanche 8 septembre, en juste hommage tel que l’a rendu à la Mère de Dieu le trop jeune Giovanni-Battista Pergolesi. Écrit l’année même de sa mort, son chef-d’œuvre nous rend celle du Christ d’autant plus douloureuse, qu’il nous donne véritablement à voir et à entendre la compassion affligée d’une mère aimante et tant aimée de tous.

La Fenice aVenire / Jean Tubéry

Symbole du rayonnement de la musique italienne dans l’Europe baroque, la Fenice fut le nom d’une œuvre due à Giovanni Martino Cesare, cornettiste et compositeur italien du XVIIe siècle. JeanTubéry perpétue l’art du cornet à bouquin, instrument emblématique de Venise, tout en jouant aussi les flûtes baroques.
Le phénix – en italien la fenice, est à l’origine cet oiseau fabuleux de la mythologie qui se consume avant de renaître de ses cendres ;c’est aujourd’hui le nom emprunté par un groupe de musiciens réunis par le chef-cornettiste Jean Tubéry, animé du désir de faire revivre un répertoire en le révélant dans son extraordinaire vitalité, et de partager leur passion pour la fastueuse musique vénitienne de l’époque.

Issus de l’Europe entière, les instrumentistes de la Fenice et leurs partenaires vocaux – les Favoriti de La Fenice – sont tous des solistes internationalement reconnus, qui collaborent également avec les meilleurs ensembles du moment. Par le sérieux de son approche musicologique et la personnalité des musiciens qui la composent, La Fenice s’est imposée depuis comme un des ensembles incontournables dans l’interprétation du Seicento.

L’année anniversaire des 30ans de La Fenice voit la création de l’académie itinérante de La Fenice a Venire, vivier de jeunes talents amenés à rejoindre les rangs de La Fenice pour la décennie à venir.

 

DOULCE MÉMOIRE. Les 6, 7, 12, 13, 21 sept 2024. RONSARD, cueillez, cueillez votre jeunesse ! nouveaux cd et concerts événements

A travers un geste autant musical que théâtral, l’ensemble fondé par Denis Raisin Dadre, DOULCE MÉMOIRE, exprime au plus juste l’esprit de la Renaissance ; les fastes courtisans, le raffinement et le luxe de la haute société comme la truculence du petit peuple, l’ivresse des voyages, l’avancée des inventions… Comme un miroir vivant, chanteurs et instrumentistes excellent à ressusciter l’effervescence et les idéaux d’une période mythique de la civilisation européenne…

 

Pour preuve le nouveau programme dédié au poète de la Pléiade, Pierre de Ronsard (1524-2024), « Cueillez, cueillez votre jeunesse…! », pour le 500è anniversaire de sa naissance, sous la forme d’un (double) cd à paraître à l’automne 2024, simultanément à une riche tournée hexagonale…
Après Joachim Du Bellay (2022), Doulce Mémoire, poursuit son illustration des poètes de la Renaissance, en se concentrant en 2024 sur la figure du poète Ronsard. AU moment de son 500è anniversaire, quelle est la réception de sa poésie aujourd’hui ? … « musique du verbe, portant une immense ambition qui va bien au-delà de l’enrichissement de la langue française ».

 

Quelque voix que puisses avoir…

A ce titre Doulce Mémoire apporte un nouvel éclairage à travers le regard qui croise poésie et musique, langue et chant ; Denis Raisin Dadre dévoile comment Ronsard se démarque de Du Bellay par son orphisme et sa sensibilité naturelle à la musique instrumentale : « Au cœur du groupe de la Pléiade deux conceptions se font jour. L’une est analogique : la poésie est musique ; le vers est comme une musique ; la poésie est comme un chant, conception défendue par Du Bellay pour qui la poésie se suffit à elle-même. L’autre conception, défendue par Ronsard, affirme que la poésie a vocation à être chantée, rejoignant la tradition antique représentée par le personnage d’Orphée. Dans L’abrégé de l’art poétique François de 1565, Ronsard recommande au poète de chanter ses vers : « Je te veux aussi bien avertir de hautement prononcer tes vers, quand tu les feras, ou plutôt les chanter, quelque voix que puisses avoir. »

 

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TOURNÉE Ronsard, cueillez, cueillez votre jeunesse…

Pierre de Ronsard (1524-2024) : « cueillez, cueillez votre jeunesse… » – Programme en création dans le cadre de la commémoration du 500e anniversaire de la naissance du poète de la Pléiade
6 représentations
Vendredi 6 septembre 2024 : TALCY (41)
Samedi 7 septembre 2024 : BEAUMONT-LOUESTAULT (37)
Jeudi 12 septembre 2024 : TOURS (37)
Vendredi 13 septembre 2024 : Alençon (61)
Vendredi 21 septembre 2024 : BOURGUEIL (37)

PLUS D’INFOS sur le site de DOULCE MÉMOIRE :
https://www.doulcememoire.com/programmes/cueillez-cueillez-votre-jeunesse/

 

 

Effets thérapeutiques et cathartiques

Ainsi de son vivant Ronsard fait appel aux musiciens et devient même le poète favori des compositeurs de son siècle. « Pas moins de 393 mises en musiques de ses poésies par une quarantaine de compositeurs du XVIe siècle sont recensées. Pour Pontus de Tyard, qui fait aussi partie de la Pléiade, l’union de la musique et de la poésie produit des effets thérapeutiques et cathartiques. Tout ce mouvement, dont le chef de file est Ronsard, prête à l’union de la poésie et de la musique des effets psychologiques puissants et bénéfiques. Nourris par la théorie des quatre fureurs, les poètes, intercesseurs entre les muses et le lecteur auditeur, sont investis d’une mission ; rétablir l’harmonie « chassant la dissonante discorde ».

 

 

Fureur poétique, fureur bénéfique

Aujourd’hui, Doulce Mémoire entend retrouver ces effets merveilleux, la fureur poétique que Ronsard cherchait à créer à l’imitation des antiques, et cette radicalité portée par le mouvement de la Pléiade. Réactiver la puissance du texte en réalisant sa profération, réussir la fusion poésie / musique… pour surprendre et titiller l’écoute du spectateur.
En s’immergeant dans cette fabrique du texte qui devient son, Doulce Mémoire questionne la matière poétique et musicale ; suscite le débat ; affine l’écoute du spectateur qui est en capacité de mesurer le travail spécifique des compositeurs mettant en musique le vers de Ronsard… « Inversons les hiérarchies communément admises : pour les poètes du XVIe la poésie est dite musique naturelle tandis que la mise en musique par les compositeurs est dite musique artificielle. Nous entendrons donc d’abord le poème, proféré à la lyre sur le modèle de l’Aède grec, investi, inspiré et prophétique. Une fois reçue par nos oreilles attentives, écoutons la musique artificielle : nous choisirons alors de faire entendre plusieurs mises en musique de ce même poème afin que l’auditeur puisse comparer activement le passage du texte à la musique et les moyens rhétoriques employés par les compositeurs pour souligner les affects du texte. Ainsi le fameux « Mignonne allons voir si la rose » inspire les compositeurs Guillaume Costeley, Caiétain, Jean de Castro, Rinald de Mel, Pierre Cléreau  ou encore Chardavoine qui en propose une version monodique.
Élargissant encore ses champs d’exploration, Doulce Mémoire étend son questionnement au delà du XVIè et interroge les compositeurs des XIXè et XXè qui ont mis en musique Ronsard, et la récolte est aussi féconde que du vivant du poète : Charles Gounod, Georges Bizet, Richard Wagner, Pauline Viardot, Francis Poulenc et Maurice Ravel, pour n’en citer que quelques-uns, écrivent  des mélodies sur les textes du Poète.
L’ensemble annonce ainsi une double parution discographique : un premier album concentré sur le répertoire du XVIe ; un second sur les mises en musique des textes de Ronsard aux XIXe et XXe siècle. Pour se faire, l’ensemble retrouve le baryton Marc Mauillon, familier partenaire depuis 20 ans, et la pianiste Anne Le Bozec

 

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NOUVEAUX CD & TOURNÉE : Ronsard, cueillez, cueillez votre jeunesse…

Pierre de Ronsard (1524-2024) : « cueillez, cueillez votre jeunesse… » – Programme en création dans le cadre de la commémoration du 500e anniversaire de la naissance du poète de la Pléiade

Distribution
(indicative)
Philippe Vallepin, récitant
Clara Coutouly, soprano
Hugues Primard, ténor
Bor Zuljan, luth, guitare renaissance
Sébastien Wonner, épinette
Denis Raisin Dadre, direction artistique

CRITIQUE, festival. 33ème Festival SINFONIA EN PERIGORD, Château de Jumilhac, le 19 août 2024. Henry PURCELL : « Mad songs, music for a while ». C. Mutel, P. Figuier, G. Andrieux. Les Nouveaux Caractères / Sébastien d’Hérin.

Repris par le chef et claveciniste Sébastien d’Hérin des mains de David Théodoridès (parti diriger le Festival de Saintes) en 2021, le Festival Sinfonia en Périgord se déroule du 19 au 29 août à Périgueux et ses alentours. Particularité de cette 33ème édition, le festival se scinde cette année en deux, avec une partie “off”,  décentrée dans les églises et châteaux du département de la Dordogne (du 19 au 21), puis d’une partie “in”, recentrée sur ses lieux historiques que sont le Théâtre de Périgueux et la voisine Abbaye de Chancelade (du 22 au 29). Sébastien d’Hérin a ainsi conçu, comme pour ses trois premiers mandats, une programmation de qualité qui embrasse tous les aspects de la musique baroque et qui permet de découvrir, en musique, le riche patrimoine du Périgord. Et cette année encore, sur un temps par ailleurs plus long que de coutume (10 jours au lieu d’une semaine… quand partout ailleurs la durée des festivals se réduit comme peau de chagrin…), une attention particulière est portée aux jeunes ensembles et à la découverte de nouveaux talents. 

 

 

Et c’est à la journée d’ouverture du festival que nous avons eu la chance d’assister, en ce lundi 19 août, dans la salle d’honneur du superbe Château de Jumilhac, dans le nord du département (aux portes de la Creuse et de la Haute-Vienne). Un premier concert (auquel nous ne sommes malheureusement pas arrivés à temps…), dans l’après-midi, mettait à l’honneur des Cantates de Georg Friedrich Haendel, puis c’était, le soir venu, son prédécesseur comme grand pourvoyeur de musique à Londres qui était mis en avant, “l’Orpheus britannicus”, c’est-à-dire… Henry Purcell ! Et c’est pot-pourri de ses oeuvres vocales et instrumentales les plus célèbres qui est donné ici à entendre, en compagnie de l’ensemble Les Nouveaux Caractères, fondés par Sébastien d’Hérin et Caroline Mutel en 2006, cette dernière étant également l’une des trois solistes de la soirée, aux côtés des jeunes et talentueux contre-ténor Paul Figuier et baryton Guillaume Andrieux.

Intitulée “Mad songs, Music for a while”, le concert d’une durée d’une heure et demi (donné sans entracte) donne ainsi à entendre tous les plus fameux airs des masques et opéras de Henry Purcell, et débute par l’étrange pièce  “Of all the instruments”, dans laquelle les trois solistes parodient le son d’instruments de musique, en se répondant les uns aux autres. Suit un “mask” extrait de Timon d’Athènes, avant le duo “Let us leave” tiré de The Fairy Queen. Nous ne citerons pas la trentaine de morceaux retenus ici, cela serait fastidieux, d’autant que nul réel lien logique ne les relie, et l’on passe ainsi ensuite de la symphonie introductive de King Arthur à la “Danse des sorcières” extraite de Didon et Enée, pour enchaîner sur des extraits de la superbe “Ode à Sainte-Cécile”. Le jeune contre-ténor Paul Figuier, qui nous avait enthousiasmé quelques mois plus tôt à Toulon dans le rôle des Nourrices du Couronnement de Poppée, brille à nouveau dans cette même Ode (« Tis Nature’s voice« ), où son beau timbre et sa voix bien placée font merveille. Guillaume Andrieux a, de son côté, l’air “Wondrous machine” (dans le même ouvrage) pour pavaner son beau registre grave (et ses talents de comédiens), tandis que la soprano Caroline Mutel profite de l’air “The plaint” (extrait de The Fairy Queen) pour faire fondre les coeurs, dans cette complainte déchirante à souhait. Souvent réunis en trio, les trois chanteurs sont rejoints par les instrumentistes dans le délicieux et réjouissant air conclusif “One, two, three”.

Dirigés par Sébastien d’Hérin depuis son clavecin ou son orgue positif, les six instrumentistes des Nouveaux Caractères (Armelle Cuny et Stéphan Dudermel au violon, Murielle Pfister à l’alto, Frédéric Baldassare au violoncelle, Florian Gazagne à la flûte et au basson, et Félix Leclerc aux percussions  se montrent excellents de bout en bout, et la riche cohorte de talents est bien exploitée pour varier couleurs et ambiances, ce qui s’avère plus que nécessaire pour maintenir l’attention du public, dans un programme entièrement dédié au même compositeur !

Le Festival “in” a commencé hier (au Théâtre de Périgueux) par le célébrissime Stabat Mater de Pergolesi (avec Raffaele Pe et Caroline Mutel comme solistes), et se poursuit ce soir (même lieu) par le concert “La Chambre des miroirs” réunissant des musiques italiennes du XVIIème siècle avec l’Ensemble I Gemelli (nous avons assisté à ce concert en juin dernier aux Invalides). Il se poursuit, demain dimanche 25 août, avec les Concertos Brandebourgeois interprétés par le fameux ensemble Café Zimmermann. La suite du programme est consultable ici, mais si vous êtes dans la région, ne manquez surtout pas l’intégrale des Sonates du rosaire d’Ignaz von Biber par Gli Ignoti/Amandine Beyer à la fabuleuse Abbaye de Chancelade (mardi 27 août), ou encore le concert de clôture (jeudi 29 août) qui mettra sous les projecteurs le rare oratorio de M. A. Ziani, “La Morte vinta”, par Les Traversées baroques, au Théâtre de Périgueux !

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CRITIQUE, festival. 33ème Festival SINFONIA EN PERIGORD, Château de Jumilhac, le 19 août 2024. Henry PURCELL : « Mad songs, music for a while ». C. Mutel, P. Figuier, G. Andrieux. Les Nouveaux Caractères / Sébastien d’Hérin. Photos (c) Emmanuel Andrieu.

 

OPÉRA DE DIJON, danse. Jeu 19 sept 2024 : Childs / Carvalho / Lasseindra / Doherty – Ballet national de Marseille – (LA)HORDE

La plasticité volubile des danseurs du Ballet National de Marseille leur permet d’aborder en une seule soirée captivante, 4 chorégraphies distinctes, soit 4 univers poétiques aussi denses que contrastés. Sur le vaste plateau de l’Opéra de Dijon, les danseurs donnent vie aux créations de Tânia Carvalho, Lucinda Childs, Oona Doherty et Lasseindra Ninja… le groupe synchronisé, la fragmentation pulsionnelle, les élans organiques conçus comme des danses tribales, … s’offrent comme les motifs envoûtants d’un spectacle particulièrement représentatif de la recherche chorégraphique contemporaine, admirablement incarnée, appropriée par les danseurs du Ballet national de Marseille.

 

 

Une chance pour le public dijonais de (re)découvrir autant de styles et d’écritures distinctes.  Après le succès d’Age of Content, les danseurs du Ballet national de Marseille déploient une vitalité contagieuse pour ces quatre pièces chorégraphiques. Tânia Carvalho « explore le caractère répétitif du geste et l’affinité entre danse et ligne, tandis que Lucinda Childs brille par la rigueur de son style, son sens rythmique », un esthétisme élégantissime qui exploite la ligne des silhouettes étirées, souvent hallucinant et onirique. Plus ancrée dans la réalité urbaine, Oona Doherty « traduit en termes réalistes le théâtre des corps sociaux », entre sauvagerie et chocs primaires, tandis que Lasseindra Ninja « revendique la puissance plastique (et érotique) du voguing », cet art des mouvements des bras et des mains, en balancements et entrelacs, positions angulaires et posées, qui évoque la posture des mannequins des défilés de mode.

L’Opéra de Dijon propose plusieurs générations de chorégraphes, toutes engagées, dont les conceptions personnelles voire intimes de la danse composent un exceptionnel kaléidoscope dédié à la magie de la danse. Incontournable !

 

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Jeudi 19 septembre 2024, 20h
Auditorium, Opéra de Dijon
Soirée danse : 4 chorégraphes : Childs / Carvalho / Lasseindra / Doherty
Ballet national de Marseille – (LA)HORDE
RÉSERVEZ directement vos places sur le site de l’Opéra de Dijon : http://opera-dijon.fr/fr/au-programme/calendrier/saison-24-25/childs-carvalho-lasseindra-doherty/

1h30, entracte inclus

 

TEASER VIDÉO

GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 : les 30 et 31 août 2024. BOUQUET FINAL : le LSO London Symphony Orchestra et Sir Antonio PAPPANO, avec Vilde Frang et Bertrand Chamayou…

Fidèle à sa tradition, le GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 s’achèvera par deux soirées symphoniques magistrales, promesses du grand souffle orchestral… et en lien avec sa thématique 2024 (« Transformation« ), avec ce haut risque de transporter voire TRANSFORMER le public grâce à la puissance magnétique des musiques choisies .. (et quelles partitions : Concerto d’Elgar, Burlesque de R. Strauss, sans omettre Symphonie Titan de Mahler et Les Planètes de Holst.

 

Au GSTAAD MENUHIN FESTIVAL, le London Symphony Orchestra est associé à quelques-unes des plus grandes soirées symphoniques de ces vingt dernières années sous la tente : les deux prochaines soirées des 30 et 31 août prochains seront à n’en pas douter de la même eau, spectaculaires, raffinées, saisissantes… sous la direction de Sir Antonio Pappano en guise de « grand final » de cette l’édition 2024 : deux soirée qui s’annoncent ainsi mémorables !

 

 

2 concerts événements avec le LSO et Antonio Pappano
pour bouquet final du 68è GSTAAD MENUHNIN FESTIVAL

 

 # Vendredi 30 août 2024

Première soirée prometteuse : au programme, le Concerto pour violon d’Edward Elgar avec comme soliste la lumineuse et inspirée Vilde Frang ; puis la Symphonie n°1 «Titan» de Gustav Mahler, partition éblouissante et flamboyante, d’un souffle littéralement cosmique.

 

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 :
https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/concerts-2024/30-08-2024-concert-symphonique?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=GMF_24_16_FR&utm_id=Festival_2024

 

 

# Samedi 31 août 2024

Seconde soirée sous la tente de GSTAAD : le LSO et Antonio Pappano réalisent avec la complicité du pianiste français Bertrand Chamayou, l’une des œuvres les plus redoutables du répertoire: le rare (et pour cause!) Burleske de Richard Strauss. Puis en 2è partie de concert, chef et orchestre jouent  les fameuses «Planètes» de Gustav Holst, écrites en pleine Grande Guerre et dont le mouvement final –«Neptune, le mystique» – fait appel à un chœur de femmes à l’effet littéralement magique (Chœur Kaunas de Lituanie).  INCONTOURNABLE !

 

RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 : https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/concerts-2024/31-08-2024-concert-symphonique?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=GMF_24_16_FR&utm_id=Festival_2024

 

TOUTES LES INFOS, le détail des programmes,
les solistes invités sur le site du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 :
https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr

 

 

 

 

MOYENMOUTIER (88). LA FENICEaVENIRE, Jean Tubéry. GODI FIORENZA, Florence en fête ! Sam 31 août 2024. Fastes et festivités musicales à la Cour des Medicis

Jean Tubéry et son formidable ensemble La Fenice aVENIRE présentent un programme festif, flamboyant évoquant l’éclat artistique des Medicis à l’Abbaye de Moyenmoutier dans le cadre du Festival des Abbayes en Lorraine. Il s’agit aussi de rendre hommage à la princesse Christiane de Lorraine, épouse de Ferdinand de Medicis…

Vénitienne de naissance et de cœur, La Fenice n’en a pas moins croisé, tout au long de son chemin trentenaire, l’âge d’or florentin sous le règne illustre et prestigieux des lumineux Médicis.  
Pour preuve faste et décorum des noces princières et autres événements dynastiques qui à FLORENCE, jalonnent la vie artistique de la cour au tournant du siècle ; ainsi le mariage de Ferdinand de Médicis & Christiane de Lorraine* (Florence, 1589), puis de Henry IV & Marie de Médicis (Florence 1600).

La musique jouée devait transmettre le prestige médicéen bien au-delà des rives de l’Arno, à travers la Toscane, l’Italie et l’Europe entière… 
Chaque compositeur en activité perpétue la tradition musicale, prolongeant le geste de ses prédécesseurs : ainsi Claudio Monteverdi, venu de Mantoue donne son Orfeo au Palazzo Medici (actuel Medici-Riccardi) ; Girolamo Frescobaldi quittant momentanément sa basilique Saint-Pierre de Rome afin de faire entendre et publier sa musique auprès de Ferdinando II ; ainsi Giulio Caccini et sa fille Francesca, accompagnant leurs voix de leurs instruments auprès des cénacles florentins, remettant ainsi au goût du jour le fameux stile nuovo si essentiel pour la naissance de l’opéra…
Acteurs familiers au sein du Festival des Abbayes de Lorraine, l’ensemble La Fenice aVenire et Jean Tubéry, virtuose unanimement célébré dans l’art de jouer les flûtes ou le cornet à bouquin, font vibrer les pierres historiques de l’Abbaye de Moyennmoutier, pour évoquer Christiane de Lorraine et Florence, l’éternelle cité de la Renaissance des arts, en chantant les vers de Dante, prince des poètes – poètes des princes…, astre de l’art florentin : « Godi, Fiorenza » !

 

* Nancy 1565 – Florence 1637 / Fille de Charles III de Lorraine et de Claude de France, petite-fille de Catherine de Médicis

 

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GODI FIORENZA
Fastes et festivités musicalesà la cour des Médicis.
LA FENICE aVENIRE
 / Jean TUBERY, direction
samedi 31 août 2024 | Abbaye de Moyenmoutier | 20h30
Réservez vos places directement sur le site de l’Abbaye de MOYENMOUTIER : https://festivaldesabbayeslorraine.com/2024/04/15/florence-en-fete/

 

Tarifs

 

https://festivaldesabbayeslorraine.com/a-la-une/tarif-reservation/
Dans le cadre du week end Venise – Florence / tarif et pass spécial : plus d’infos ici : https://festivaldesabbayeslorraine.com/a-la-une/tarif-reservation/

PROGRAMME

Claudio Monteverdi (1567-1643)
Toccata, Ritornello, Moresca


Girolamo Frescobaldi (1583-1643)
Degnati, O Gran Fernando


Dante Alighieri (1265-1321) : 
Godi, Fiorenza !


Emilio da Cavalieri (1550-1602)
Godi, turba mortale


Cristoforo Malvezzi (1547-1599)
Sinfonia prima, Sinfonia seconda


Antonio Brunelli (1577-1630)
Ballo per voci stromenti


Francesca Caccini (1587-1640)
O felice pastore, Chi nel fior di giovinezza


Giovanni Battista Buonamente (1595-1642)
Sonata sopra il Ballo del Gran Duca

 

distribution

La Fenice aVenire

Jehanne Amzal, soprano
Sylvie Bedouelle, mezzo
Cyrille Lerouge, alto
Davy Cornillot, ténor
Renaud Delaigue, basse
Anaëlle Blanc-Verdin, Violon
Keiko Gomi, Violoncelle
Vincent Brard, Saqueboute
Giovanni Graziadio, Basson
Gianluca Geremia, Théorbe, guitare
Mathieu Valfré, Orgue, clavecin
Cornets, flûtes et direction : Jean Tubéry

GRAND-THÉÂTRE DE GENEVE. WAGNER : Tristan und Isolde, nouvelle production : 15 > 27 sept 2024. Gwyn Hughes Jones, Elisabet Strid… Michael Thalheimer / Marc Albrecht.

La nouvelle saison 2024 – 2025 du Grand-Théâtre de Genève s’ouvre avec l’un des monuments lyriques wagnériens (et l’une des plus grandes histoires d’amour de tous les temps) : Tristan und Isolde (1865). Au diapason d’une histoire inoubliable et saisissante, se développe une musique jamais écoutée auparavant qui révolutionne en profondeur l’art lyrique.

 

La genèse de Tristan est liée à la vie sentimentale de son auteur. Wagner en amorce la composition à Zurich en 1857, alors qu’il séjourne dans la propriété de son mécène, le riche banquier Otto Wesendonck et qu’il y succombe au charme de son épouse, la belle Mathilde… Huit ans plus tard, en 1865, il confie la création de Tristan au chef Hans von Bülow, dont la femme Cosima vient de donner naissance à une petite… Isolde (fille de Richard !). Wagner sublime ainsi ses amours interdites à travers la légende celtique devenue mythe, de Tristan et Yseult. La partition porte à l’incandescence la passion entre le chevalier mélancolique et la princesse indomptable, usant du chromatisme irrésolu comme l’expression inextinguible d’un désir inassouvi. La « mélodie infinie » porté par l’orchestre gonfle et se résout dans la scène finale : le Liebestod d’Isolde, ultime sacrifice d’amour.

 

Le TRISTAN de Michael Thalheimer
minimaliste et viscéralement humain

Prolongeant son Parsifal de la saison 22-23, le metteur en scène Michael Thalheimer trouve dans Tristan & Isolde, l’occasion de déployer son souci des contrastes dans un esthétisme minimaliste ; s’y inscrira comme à son habitude la profonde humanité des personnages, ce choc irrépressible né de la rencontre (ou plutôt des retrouvailles) entre Tristan et Yseult (qui l’avait sauvé en guérissant une blessure première…).
Le vaisseau de leur confrontation devient scène métaphorique et poétique, passage d’une traversée sans retour où les rebondissements dramatiques y sont « rythmés par les obstacles dressés entre eux mais aussi par la violence de leurs vies intérieures. Seule résolution possible : se dissoudre ensemble dans une ultime obscurité ».
Empêchés de vivre leur amour dans la réalité du jour, les amants maudits se perdent et renoncent dans l’ineffable et hypnotique sensualité de la nuit… tel est l’enjeu de l’acte II, le plus éblouissant tableau lyrique et symphonique jamais écrit.

Sur la scène genevoise, dans cette nouvelle production attendue, le couple princier (Tristan est neveu du roi de Cornouailles, Isolde fille du roi d’Irlande) est incarné par le ténor gallois Gwyn Hughes Jones, wagnérien avéré ainsi que par Elisabet Strid, Senta mémorable dans le récent Vaisseau fantôme de la Royal Opera House de Londres. Avec Kristina Stanek (Brangäne) et Tareq Nazmi (Roi Marke) qui fut déjà un Gurnemanz magistral dans le Parsifal du même Thalheimer. Marc Albrecht dirige l’Orchestre de la Suisse Romande.

 

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RICHARD WAGNER : Tristan und Isolde
Nouvelle production
5 représentations :
15 septembre 2024 – 17h
18, 24 et 27 septembre 2024 – 18h
22 septembre 2024 – 15h
INFOS & RÉSERVATIONS : https://www.gtg.ch/saison-24-25/tristan-isolde/

Chanté en allemand avec surtitres en français et anglais
Durée indicative : 5h15 avec deux entractes inclus

 

 

DISTRIBUTION
Direction musicale : Marc Albrecht
Mise en scène : Michael Thalheimer

 

Tristan : Gwyn Hughes Jones (15.09, 22.09, 27.09)
/ Burkhard Fritz (18.09, 24.09)
Isolde : Elisabet Strid
Le Roi Marke : Tareq Nazmi
Brangäne : Kristina Stanek
Kurwenal : Audun Iversen
Melot : Julien Henric
Un matelot, un berger : Emanuel Tomljenović
Un timonier : Vladimir Kazakov

Chœur du Grand Théâtre de Genève
Orchestre de la Suisse Romande

Nouvelle production
Coproduction avec le Deutsche Oper Berlin
Opéra créé le 10 juin 1865 au théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich
Dernière fois au Grand Théâtre de Genève en 2004-2005

 

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN. JARRELL / MAHLER, ven 13 sept 2024. 2 créations mondiales de Michael JARRELL : Reflections II, nouvel arrangement de la Symphonie n°4 de Mahler (Pierre Bleuse, direction)

2 créations mondiales pour l’ouverture de saison… Le compositeur suisse Michael Jarrell, en invité régulier de la formation parisienne, ouvre la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’Ensemble intercontemporain (EIC), dans un programme qui lui est dédié et qui permet aussi de présenter en création mondiale, sa transcription de la Symphonie n°4 de Gustav Mahler, spécifiquement conçue pour l’effectif de l’Ensemble intercontemporain.

 

 

JARRELL revisite MAHLER

Michael Jarrell confie au pianiste Hidéki Nagano et à l’EIC la création de la nouvelle version de son Concerto pour piano « Reflections ». Née en assistant à une représentation de son propre opéra Bérénice, la partition contrastée alterne le lancinant, l’épure, le chatoyant. Virtuosité vertigineuse du piano, tsunami orchestral, instruments inattendus, tels des clochettes d’église… Jarrell surprend, évoque, saisit.
Un tel souci du timbre, de la caractérisation et de la texture sonore s’inscrit pleinement ensuite dans le déroulement régénéré de la Symphonie n°4 de Mahler dont l’orchestration est ici révisée pour les instrumentistes de l’EIC dans un arrangement inédit comprenant instrumentistes et soprano… S’y manifestent également l’esprit pastoral des danses champêtres comme les grelots bucoliques qui citent le motif naturel.
Le concert appartient au cycle « Mahler Perspectives » à la Philharmonie de Paris, car la Symphonie n°4, est elle aussi née d’une œuvre antérieure (son final réutilise le motif du cinquième lied des Knaben Wundenhorn). Concert événement qui lance la passionnante nouvelle saison 2024 – 2025 de l’Ensemble intercontemporain. Must absolu.

 

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Programme Mahler / Jarrell
Vendredi 13 septembre 2024
Paris, Cité de la musique / Salle des concerts, 20h
RÉSERVEZ directement votre place sur le site de la Philharmonie de Paris :
https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert/27289-gustav-mahler-michael-jarrell?itemId=135390

PHOTO : grand format portrait de Michael JARRELL © Maurice Weiss / OSTKREUZ
/ Ensemble intercontemporain

 

Distribution

Elsa Benoît, soprano
Hidéki Nagano, piano
Ensemble intercontemporain
Pierre Bleuse, direction

 

 

Au programme

Michael JARRELL
Reflections II, pour piano et ensemble
Création mondiale
Commande de l’Ensemble intercontemporain

Gustav MAHLER / Michael JARRELL
Mahler : Symphonie n° 4, pour soprano et grand ensemble
Création mondiale
Commande de l’Ensemble intercontemporain

 

PLUS D’INFOS sur le site de l’ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN : https://www.ensembleintercontemporain.com/fr/concert/mahler-jarrell-2024-09-13-20h00-paris/

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Avant-concert à 18h45

Rencontre avec Michael Jarrell, compositeur
Amphithéâtre, Cité de la musique – Entrée libre

 

 

 

LIRE aussi notre présentation de la SAISON 2024 – 2025 de l’Ensemble intercontemporain / EIC / Temps forts, centenaire PIERRE BOULEZ, soirée Edgard Varèse, concerts-portraits de Rebecca Saunders, Clara Iannotta, concerts Michael JARRELL… : https://www.classiquenews.com/ensemble-intercontemporain-nouvelle-saison-2024-2025-temps-forts-centenaire-pierre-boulez-edgard-varese-rebecca-saunders-clara-iannotta-francesco-filidei-sofia-avramidou-bastien-david-mic/

 

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN, nouvelle saison 2024 – 2025. Temps forts : Centenaire Pierre Boulez, Edgard Varèse, Rebecca Saunders, Clara Iannotta, Francesco Filidei, Sofia Avramidou, Bastien David, Michael Jarrell… 

 

GRAND-THÉÂTRE DE GENEVE : Max Richter, sam 7 sept 2024 : « In a landscape » (A new autoportrait) / The Blue Notebooks.

Au GTG, Genève, Max Richter présente la matière dense, personnelle, engagée de son dernier album (son 9ème album solo) : « In a landscape », un autoportrait musical aux confluences de multiples esthétiques, qui apparaît comme la création la plus personnelle de son auteur… Max Richter y réalise une manière d’espace psychique qui invite à méditer notre temps et ses dérèglements, où s’innervent plusieurs réminiscences de Purcell et Bach, mêlées aux textes poétiques de Keats, Wordsworth, Anne Carson. L’enregistrement a été réalisé dans la bâtiment écologique bâti et désigné par Richter et son épouse, la plasticienne Yulia Mahr (Studio Richter Mahr). L’œuvre en vibration est écrite pour quatuor à cordes, grand piano, orgue Hammond et minimoog… elle vise à capter et exprimer « l’essentiel de notre existence ».

 

Le compositeur britannique (né en Allemagne en 1966) Max Richter compte parmi les compositeurs les plus actifs et les plus acclamés de sa génération. Son écriture renouvelle le spectre du genre classique, réutilise les instruments acoustiques qu’il mêle aux sons électroniques. Connu pour sa capacité à faire cohabiter avec brio orchestrations traditionnelles et éléments électro modernes, Max Richter cultive une liberté d’esprit qui fait imploser les frontières et les étiquettes, lui permet de désacraliser la musique classique à tort dite « savante ». Albums solo, ballets, installations vidéo, théâtre, télévision ou cinéma (Ad Astra), le pianiste et compositeur s’affranchit des codes et enchaîne les projets avec acuité et curiosité, pertinence et onirisme.

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Grand-Théâtre de Genève
Samedi 7 septembre 2024 — 20h30
Durée : approx. 2h30 – entracte inclus
MAX RICHTER : In a landscape (2024) / The Blue, Notebooks (2004)
INFOS & RÉSERVATIONS : https://www.gtg.ch/saison-24-25/max-richter-en-concert-gtg-x-la-batie-festival/

Ensemble : 
Eloisa Fleur Thom et Max Bailie, violons
Connie Pharoah, alto
Max Ruisi et Zara Hudson-Kozdoj, violoncelles
Au Grand Théâtre de Genève
Dans le cadre de La Bâtie – Festival de Genève
Photos de MAX RICHTER – grand portrait © GTG Genève / DR
Max Richter de profil © Jennifer McCord

 

Visitez le site du CD « IN A LANDSCAPE » : https://maxrichter.decca.com/products/in-a-landscape-cd

 

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Les mixages et les métissages sonores au carrefour des timbres classiques (beaucoup de cordes principalement) et des ondes électro redéfinissent le classicisme contemporain ; pour preuve sa relecture aujourd’hui jouée partout des Quatre Saisons de Vivaldi (intitulée « Vivaldi recomposed »), portée et défendue par entre autres leur dédicataire le violoniste Daniel Hope – à SAANEN en juillet 2028 (ce dernier récemment nommé à la direction du premier festival estival suisse, le Gstaad Menuhin Festival & Academy). A presque 60 ans, Max Richter, l’audacieux créateur a démontré une verve inédite, une inventivité textuelle innovante que sa grande connaissance des modernes Arvo Pärt, Brian Eno, Philip Glass, Steve Reich sans omettre Luciano Berio, l’inclassable éclectique (avec lequel il a étudié la composition à Florence) ne cesse de nourrir et d’enrichir.

Mélancolique, épique, intrigante, enivrée, parfois énigmatique et suspendue, la musique de Max Richter couvre un large spectre émotionnel, d’atmosphères aussi, qu’elles soient minimalistes et intimes ou puissamment orchestrales. Et c’est à la Bâtie qu’il a choisi de débuter sa tournée mondiale en venant présenter au Grand Théâtre de Genève, son neuvième album solo « In A Landscape ».

Conçu comme un autoportrait instantané imprégné de ses multiples influences, ce disque vise également à réconcilier les polarités en réunissant électronique et acoustique, l’homme et la nature, questions existentielles et plaisirs simples. Il joue ensuite « The Blue Notebooks », sorti il y a 20 ans en protestation contre l’invasion de l’Irak par les États-Unis, dont les thèmes ont illustré de nombreuses productions cinématographiques.

 

PLUS D’INFOS sur le site de MAX RICHTER :
https://maxrichtermusic.com/

 

VIDÉO CLIP – LOVE SONGAfter JE / In a Landscape, 2024 – 5’39

 

Présentation (en anglais) : In A Landscape’, Richter’s ninth studio album, is set to release on Friday 6th September via Decca Records. The new album marks a significant evolution in Richter’s musical journey, as he delves deeper into the themes of optimism and human emotion accompanied by an innovative exploration of electronic sounds and field recordings. It is a record about reconciling polarities, bringing together the electronic and the acoustic, the human and the natural world, the big questions of life and the quiet pleasures of living – a fleeting self-portrait of a musician in constant motion.

TOULOUSE. Théâtre National du Capitole. VERDI : Nabucco, 24 sept > 6 oct 2024. Stefano Poda / Giacomo Sagripanti.

Nabucco du jeune Verdi inaugure la nouvelle saison 2024 – 2025 du Théâtre national du Capitole de Toulouse, une nouvelle saison placée sous le sceau de la féerie et du grand spectacle … Le peuple juif a été réduit en esclavage par le roi assyrien Nabuchodonosor (Nabucco, baryton), roi de Babylone, mais détient sa fille (Fenena, mezzo) en otage, qu’un amour interdit lie à un prince hébreu (Ismaele, ténor). Mais l’héritière du trône de Nabucco (Abigaille, soprano) aime aussi le bel hébreu Ismaele (qui ne l’aime pas en retour)…

 

L’amour contredit les manigances politiques… sentiment ou devoir ? Les personnages doivent choisir, confrontés à des situations souvent terrifiantes. Nabucco trop arrogant et vaniteux perd la raison et délire… ! Abigaille s’empare du pouvoir (acte II)…
Mais au delà du profil des héros, dont la densité individuelle éblouit, c’est aussi le chœur d’une phénoménale vérité qui emporte l’adhésion. Le public de l’époque s’est reconnu dans l’élan des patriotes ; et les opéras de Verdi son devenus des emblèmes de résistance face à la domination autrichienne. Ainsi le chœur fameux du peuple juif condamné par l’inflexible et ambitieuse Abigaille (« Va, pensiero », acte III). Celle ci finira d’ailleurs par se suicider… face à l’amour pur entre Ismaele et Fenena.

Sur fond de guerre biblique, de trahison et de prophéties, Nabucco marque le premier grand succès de Verdi ; cet opéra de la jeunesse, puissant, nerveux, exalté inaugure une dramaturgie sauvage, où la violence des sentiments, l’ivresse des personnages, leur folie délirante (Nabucco et Abigaille) invitent au dépassement de soi,  où la fureur du jeune Verdi « s’épanche en une écriture vocale redoutable ».

Avec une distribution choisie, la mise en scène à la fois élégante et majestueuse de Stefano Poda confère au tragique verdien une dimension impressionnante, entachée de l’omnipotence comme de la surenchère des pouvoirs en présence.

 

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : Nabucco
NOUVELLE PRODUCTION
Opéra en quatre actes
Livret de Temistocle Solera d’après Anicet-Bourgeois et Francis Cornue
Créé le 9 mars 1842 au Teatro alla Scala de Milan
8 représentations
24, 26* SEPTEMBRE, 1, 2, 4
ET 5 OCTOBRE, 20h
29 SEPTEMBRE, 6 OCTOBRE, 15h

INFOS & RÉSERVATIONS : https://opera.toulouse.fr/nabucco-117331/

 

Durée 2 heures et 30 minutes

 

Crédit photo : Nabucco, Opéra de Lausanne, 2024. © Jean-Guy Python

 

Distribution

Direction musicale : Giacomo Sagripanti
Mise en scène, décors, costumes, lumières, chorégraphie : Stefano Poda
Collaboration artistique : Paolo Giani

Nabucco : Gezim Myshketa, Aleksei Isaev*
Abigaille : Yolanda Auyanet, Catherine Hunold*
Ismaele : Jean-François Borras
Zaccaria : Nicolas Courjal, Sulkhan Jaiani*
Fenena : Irina Sherazadishvili
Le Grand Prêtre : Blaise Malaba
Anna : Cristina Giannelli
Abdallo : Emmanuel Hasler

Orchestre national du Capitole
Chœur de l’Opéra national du Capitole
Coproduction avec l’Opéra de Lausanne (2024)

 

 

Événements AUTOUR DE NABUCCO 

JEUDI 19 SEPTEMBRE À 18h
Conférence : « Nabucco ou l’essor de la liberté » par Jules Bigey / Entrée libre – Foyer Mady Mesplé

 

MARDI 1ER OCTOBRE 9H À 17h

Journée d’étude / journées scientifiques de conférences et débats, animées par des spécialistes. En collaboration avec l’Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues (IRPALL). /Entrée libre – Foyer Mady Mesplé

 

 

Nouvelle saison

LIRE aussi notre présentation de la nouvelle saison 2024 – 2025 du Théâtre national du Capitole de Toulouse / Opéra de Toulouse /  » La voix enchantée «  : https://www.classiquenews.com/opera-du-capitole-de-toulouse-saison-2024-2025-la-voix-enchantee-nabusso-voyage-dautomne-orphee-aux-enfers-le-vaiseau-fantome-giulio-cesare-norma-adrienne-lecouvreur/

THÉÂTRE NATIONAL DU CAPITOLE de TOULOUSE. Nouvelle saison 2024 – 2025 : « La Voix enchantée ». Nabucco, Voyage d’Automne, Orphée aux enfers, Le Vaisseau Fantôme, Giulio Cesare, Norma, Adrienne Lecouvreur…

 

 

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ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG. Jeudi 5 sept 2024 : Les Planètes (HOLST, TCHAÏKOVSKY), Aziz Shokhakimov, direction

CONCERT D’OUVERTURE COSMIQUE et PLANÉTAIRE à STRASBOURG… Un alignement des planètes s’accorde dans l’harmonie (et l’expressivité à la fois spectaculaire – Jupiter, Saturne, et d’une irrésistible sensualité – Vénus…) afin d’amorcer la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous les meilleurs auspices. Ainsi pour le concert d’ouverture de la nouvelle saison, le directeur musical Aziz Shokhakimov dont CLASSIQUENEWS vient de critiquer et saluer le dernier enregistrement discographique (paru avant l’été 2024 – lire ci après notre critique du cd Roméo et Juliette de Prokofiev), aborde la partition phare de Gustav Holst, Les Planètes, polyptique flamboyant, composé à partir de l’été 1913, alors qu’il était en villégiature à Majorque (le dernier astre, Mercure, voit le jour en 1916.)…

 

Ainsi se succèdent 7 planètes parmi les plus inspirantes, celles qu’ont généreusement investi l’astronomie et la mythologie. Et qui suscite dans l’imaginaire de Holst, 7 portraits, 7 caractères, vrais défis expressifs pour l’orchestre. Étonnante genèse de l’œuvre : les Planètes sont d’abord conçues pour 2 pianos (excepté Neptune, destiné originellement à l’orgue), puis vite mises au placard après le début de la première guerre mondiale. C’est le chef Adrian Boult qui en assure l’exhumation et sa révélation au concert en septembre 1918, après le conflit, comme si la partition et sa fureur raffinée étaient le miroir idéal d’une période troublée. Il reste étonnant que sans le vouloir, dès l’été 1913, Holst ait pressenti la catastrophe mondiale à venir dans des déflagrations orchestrales spectaculaires dues à sa seule inspiration…

Les Planètes sont couplées ce soir avec le Concerto pour piano n°1 de Tchaikovski (soliste :Behzod ABDURAIMOV, piano). Pouvait-on rêver meilleur programme symphonique pour ressentir les vertiges orchestraux dans deux partitions parmi les plus dramatiques, contrastées, passionnelles du répertoire? Belle entrée en matière pour le chef Aziz Shokhakimov et ses fabuleux instrumentistes strasbourgeois.

 

Photo : Behzod ABDURAIMOV, soliste du Concerto pour piano n°1 de Tchaïkovski (DR / Orchestre Philharmonique de Strasbourg sept 2024)

 

 

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STRASBOURG, Palais de la Musique et des Congrès
Jeudi 5 septembre 2024, 20h
Concert d’ouverture : Les Planètes
RÉSERVEZ vos places directement sur le site de l’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG : https://philharmonique.strasbourg.eu/detail-evenement/-/entity/id/484227679/les-planetes

 

 

Programme

Piotr Ilitch Tchaïkovski
 : Concerto pour piano n°1 en si bémol majeur
Gustav Holst
 : Les Planètes

Distribution

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG
Aziz SHOKHAKIMOV direction

Behzod ABDURAIMOV, piano (Tchaïkovski)
Maîtrise de l’Opéra national du Rhin,
Luciano BIBILONI chef de chœur

 

Conférence d’avant concert à 19h
Salle Marie Jaëll, entrée Érasme
 / Accès libre et gratuit, dans la limite des places disponibles

 

 

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PROCHAIN CONCERT de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg vendredi 4 octobre 2024, Symphonie n°5 de Prokofiev et Concerto pour piano en sol majeur de Ravel (Soliste : Bertrand Chamayou, piano)… Infos & réservations : https://philharmonique.strasbourg.eu/detail-evenement/-/entity/id/484227818/prokofiev-ravel

 

 

 

cd

CD Roméo et Juliette de Prokofiev / CLIC de CLASSIQUENEWS été 2024

LIRE aussi notre critique du dernier cd / enregistrement de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg : https://www.classiquenews.com/critique-cd-evenement-prokofiev-romeo-et-juliette-symphonie-classique-orchestre-philharmonique-de-strasbourg-aziz-shokhakimov-1-cd-warner-classics-2022/

Énergie débordante et canalisée donc irrésistible… le geste à la fois puissant, détaillé et léger du directeur musical du Philharmonique de Strasbourg, Aziz Shokhakimov éblouit par sa carrure dansante, son esprit facétieux, un sens souverain des rebonds, des accents, de la respiration, ainsi circulant dans tous les pupitres ; ce dès l’allant en clarté et transparence de la si gracieuse Symphonie classique (opus 26) dont on retiendra surtout après le nerf vif de l’Allegro initial, le sens des phrasés des violons du second mouvement « Intermezzo larghetto », nuance indicative que le chef suit à la lettre, en clarté là encore et d’un équilibre solaire, analysant sans épaisseur chaque détail des cordes…

CRITIQUE CD événement. PROKOFIEV : Roméo et Juliette, Symphonie classique. Orchestre Philharmonique de Strasbourg / Aziz Shokhakimov (1 CD Warner classics, 2022).

 

 

 

nouvelle saison 2024 – 2025

LIRE aussi notre présentation de la nouvelle saison 2024 – 2025 de l’ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG : https://www.classiquenews.com/orchestre-philharmonique-de-strasbourg-nouvelle-saison-2024-2025-aziz-shokhakimov-directeur-musical-hoslt-mahler-stravinsky-bruckner-mozart-sibelius-prokovief/

 

 

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE STRASBOURG, nouvelle saison 2024 – 2025. Aziz Shokhakimov (directeur musical). Holst, Mahler, Stravinsky, Bruckner, Mozart, Sibelius, Prokofiev…

STREAMING, danse. RAVEL : L’Enfant et les sortilèges par les Ballets de Monte-Carlo, le 10 septembre 2024, sur CULTUREBOX (21h).

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Culturebox promet une « grande soirée de ballets », d’autant qu’il s’agit des ballets mis en musique par l’immense MAURICE RAVEL, génie français au début du XXè… et réalisés ici par les Ballets de Monte-Carlo, à l’occasion du Centenaire Rainier III en décembre 2023.

 

JEAN-CHRISTOPHE MAILLOT, chorégraphe, directeur des BALLETS DE MONTE-CARLO, propose une relecture de L’Enfant et les Sortilèges de Ravel, couplé avec une reprise de La Valse de Balachine, tout cela par les Ballets de Monte-Carlo, à l’occasion des célébrations du Centenaire Rainier III (nous avions rendu compte de l’événement dans ces colonnes). Les 2 œuvres programmées éclairent le goût de Rainier III, figure mise à l’honneur sur le rocher en 2024, pour son centenaire.

 

 

Créé par Ravel en 1925 à Monte-Carlo sur un livret de Colette, L’Enfant et les Sortilèges reste l’une des œuvres favorites de S.A.S. le Prince Rainier III. La nouvelle création de Jean-Christophe Maillot réunit 240 artistes sur scène pour donner corps à un spectacle grand format que Ravel avait déjà imaginé en son temps comme une comédie musicale avant l’heure. En préambule à cette création hors normes, Les Ballets de Monte-Carlo donnent La Valse de George Balanchine : un retour aux sources pour ce ballet donné il y a 20 ans et dont le Prince Rainier III était également fervent amateur. Au total, Culturebox diffuse en streaming, une parenthèse enchantée de 80 minutes, offerte par pas moins de 50 danseurs, 90 musiciens et 100 choristes. Spectaculaire et splendide !

(Photos : DR)

 

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STREAMING, Ballet. RAVEL : L’Enfant et les sortilèges, le 10 septembre 2024, CULTUREBOX (21h) – et sur France.tv : https://www.france.tv/
VISIONNER le programme L’Enfant et les Sortilèges de Ravel par les Ballets de Monte Carlo pour le centenaire Rainier III, sur CULTUREBOX : https://www.france.tv/spectacles-et-culture/  –  Retransmission (Réalisation : Louise Narboni).

 

 

REPORTAGE VIDÉO

 

 

LIRE aussi notre CRITIQUE du Ballet L’Enfant et les sortilèges de Ravel par Les Ballets de Monte-Carlo / Jean-Christophe Maillot, décembre 2023 : https://www.classiquenews.com/critique-danse-monaco-ballets-de-monte-carlo-jean-christophe-maillot-lenfant-et-les-sortileges-dapres-ravel-et-colette/

Fidèle à sa haute tradition comme protecteur de la danse, le « Rocher » affiche une méga-production inspirée par des musiques de Maurice Ravel, dont son opéra écrit avec Colette : « L’Enfant et les sortilèges ». Plus engagés que jamais dans l’aventure, les Ballets de Monte-Carlo démontrent une réjouissante vitalité au Grimaldi Forum, avec pas moins de 240 artistes sur scène !

 

 

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LIRE aussi : CRITIQUE, danse. MONACO, LES BALLETS DE MONTE-CARLO, Grimaldi Forum (du 24 au 28 avril 2024). « To the Point(e) » : C. Wheeldon / S. Eyal / J.C. Maillot. https://www.classiquenews.com/critique-danse-monaco-les-ballets-de-monte-carlo-grimaldi-forum-du-24-au-28-avril-2024-c-wheeldon-s-eyal-j-c-maillot/

CRITIQUE, danse. MONACO, LES BALLETS DE MONTE-CARLO, Grimaldi Forum (du 24 au 28 avril 2024). « To the Point(e) » : C. Wheeldon / S. Eyal / J.C. Maillot.

 

 

 

 

CRITIQUE, festival. 19ème FESTIVAL DE ROCAMADOUR, Basilique Saint-Sauveur, le 17 août 2024. G. FAURE : Musique de chambre. Renaud Capuçon (violon), Paul Zientara (alto), Stéphanie Huang (violoncelle) & Guillaume Bellom (piano).

 

Après un récital de Roberto Alagna en soirée d’ouverture le 15 août (et un concert 100% Beethoven par l’Orchestre Consuelo et son chef Victor Julien-Laferrière, le lendemain), dans la Vallée de l’Alzou, le Festival de Rocamadour regagnait ses murs historiques de la Basilique Saint-Sauveur, petite merveille architecturale du XIIIe siècle, à mi-chemin du château qui la surplombe et de la ville médiévale en contrebas. Et en cette anniversaire du centenaire de la disparition de Gabriel Fauré, Emmeran Rollin a tenu à lui rendre hommage en faisant venir un des piliers du festival occitan, le violoniste star Renaud Capuçon, accompagné ici du fidèle pianiste Guillaume Bellom (nous les avions entendus en duo quatre jours plus tôt au Festival de Menton), auxquels se sont adjoints la (nouvelle) violoncelliste solo de l’Orchestre de Paris, Stéphanie Huang, et l’altiste Paul Zientera (ils ont enregistré ensemble un e-disque pour le label Deutsche Grammophon). 

 

 

Nichés entre les deux énormes piliers qui soutiennent tout l’édifice roman (tandis que les quelque 450 spectateurs réunis les entourent à presque 360 degrés – et un second concert était ainsi prévu 2h après le premier pour répondre à la forte demande !…), ce sont Renaud Capuçon et Guillaume Bellom qui débute la soirée par une exécution de la transcription pour violon et piano d’En prière (1889), comme un hommage un lieu fréquenté depuis près de sept siècles par les pèlerins en route pour St Jacques de Compostelle ! Suit le Trio avec piano (1923) qui est l’un des derniers opus du maître ariégeois, mort un an plus tard. Élégance du violon, délicatesse du piano, noblesse du violoncelle, autant de qualités individuelles conjuguées au service d’une lecture forte, généreuse et expressive, d’autant que les trois artistes rendent ici pleinement justice aux subtilités, à la poésie et à l’évanescence dont ce morceau est empli. 

Après le court solo que constitue le fameux “Après un rêve” (1878), interprété par la violoncelliste, tout en délicatesse et émotion, les quatre amis se rassemblent sous les majestueuses voûtes de Saint-Sauveur pour la pièce principale du concert: le Quatuor avec piano n°2 op. 45 (1886), beaucoup plus rare que le premier des deux quatuors de Fauré. D’emblée, les quatre musiciens parviennent à créer une véritable tension dramatique, palpable dans les deux premiers mouvements en particulier : Allegro molto moderato et Allegro molto. Les arpèges continus du piano nous installent dans une ambiance quelque peu angoissante, magnifiée cependant par de beaux élans lyriques. L’Adagio voit naître une prière envoûtante, secondée par quelques pizzicati parfaitement feutrés, qui succède au grave et répétitif motif d’un piano pour le moins sombre et menaçant. Les cordes jouent alors parfaitement l’éveil et gagnent progressivement en présence et en intensité. L’Allegro molto final résume la maestria déployée par les interprètes dans les mouvements précédents : un piano qui assume sa place centrale et autour duquel les cordes déroulent leur accords lyrique, quand elles ne se font pas discrètes… pour subitement pour laisser place à un déferlement pianistique. Techniquement très ardu, ce second Quatuor donne lieu à une démonstration de maîtrise et d’intelligence de la part des quatre amis qui fait tout le prix d’une soirée qui finit par un tonnerre d’applaudissements – non couronné d’un bis… le temps de pause étant ce soir restreint avant la seconde exécution du concert !

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CRITIQUE, festival. 19ème Festival de Rocamadour, Basilique Saint-Sauveur, le 17 août 2024. G. FAURE : Musique de chambre. Renaud Capuçon (violon), Paul Zientara (alto), Stéphanie Huang (violoncelle) & Guillaume Bellom (piano). Photos (c) François Le Guen.

 

VIDEO : Gautier Capuçon interprète « Après un rêve » de Gabriel Fauré

 

ENTRETIEN avec le violoniste Bruno MONTEIRO, à propos de son nouveau CD intitulé « 20th Century and Forward »… Sonates d’Elgar, Debussy, Tzigane de Ravel…

Au programme, Elgar, Debussy, Ravel… Depuis 20 ans, le musicien partage avec son complice de toujours, le pianiste João Paulo Santos, des affinités électives avec les compositeurs européens du premier XXè siècle, Elgar, Ravel, Debussy… des champs intimes, ténus tracent aussi de nouvelles correspondances avec des auteurs contemporains comme Luiz Barbosa ou Ivan Moody. Il en découle un programme sensible qui place en son cœur, la complicité active, allusive entre le violon enchanteur et le piano enveloppant… Explications.
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CLASSIQUENEWS : Quels sont les critères qui vous ont conduit à choisir les morceaux de ce nouvel album ?

BRUNO MONTEIRO : Les 5 œuvres qui composent ce CD sont des pièces que le pianiste João Paulo Santos et moi avons jouées plusieurs fois en public. Ce sont des partitions que nous aimons tous les deux ; nous pensions que les jouer ainsi dans un même album, serait génial. Nous avons joué à plusieurs reprises en concert, la Sonate d’Elgar ; celle de Debussy aussi, ainsi que Tzigane de Ravel (que j’ai joué plus de 30 fois au Portugal et à l’étranger). De même pour Le Roman de Barbosa que j’ai interprété plusieurs fois, surtout en dehors du Portugal. Nous n’avons joué qu’une seule fois, lors de la première mondiale, le morceau d’Ivan Moody. Nous avons pensé que cela aurait du sens de compiler un CD avec tous ces morceaux. En fait, les Sonates d’Elgar, de Debussy, de Tzigane et du Roman ont été écrites à peu près dans la même période, au début du XXe siècle. Seul « Ascent » a été composé en 2020. C’est pourquoi le CD s’appelle « 20th Century and Forward » / le XXè siècle et au delà…

 

CLASSIQUENEWS : Il semble que vous appréciez la musique française et que vous incorporiez un compositeur français dans chacun de vos programmes ; pour quelles raisons?

BRUNO MONTEIRO : J’ai une prédilection pour la musique française en effet. J’ai joué et enregistré de nombreuses œuvres françaises. C’est peut-être le type de musique qui m’attire le plus. Les couleurs, les ambiances, les harmonies, la passion. Tout cela a beaucoup à voir avec mon tempérament. Et bien sûr, João Paulo est un excellent interprète de la musique française. Nous aimons beaucoup tous deux la jouer.

 

CLASSIQUENEWS : Sur quels aspects particuliers avez-vous travaillé avec votre partenaire dans la partition de Debussy et de Ravel, et dans les deux partitions modernes [Barbosa et Moody]?

BRUNO MONTEIRO : Dans la Sonate de Debussy, sans aucun doute, nous avons particulièrement travaillé les ambiances et les couleurs. Mais aussi la qualité du son qui demeure très importante. C’est un travail très difficile du point de vue de l’équilibre en général, et tout autant pour la création des bons sons et des bonnes humeurs. Tout doit être très propre, clair et sophistiqué. D’une certaine façon, c’est encore plus difficile que la Sonate de Ravel, que nous avons enregistrée il y a quelques années. Tzigane est naturellement une pièce de concert virtuose où le violon joue le rôle principal. C’est curieux, car au fil des ans, j’ai changé certaines choses; par exemple, quand je l’ai joué à 20 ans, tout était plus intuitif. Maintenant, avec l’expérience et les années de maturité, je crée toutes les ambiances de la pièce en pensant davantage au son, aux humeurs que je veux créer. Non pas que la personnalité et la détermination ne soient pas là. Mais il y a une plus grande tranquillité. Ravel, immense compositeur, avait des idées très précises sur la façon d’interpréter ce chef-d’œuvre. Il préférait qu’on le joue avec sophistication, plutôt qu’avec le sang qui coule dans les veines. Et bien sûr, vous devez suivre les instructions dans la partition. J’ai entendu des violonistes déformer les rythmes, les ralentir, les accélérer, ou faire d’autres choses qui n’ont pas de sens, du moins pour moi.
La pièce de Barbosa est très évidente : c’est un morceau de salon dans le style du début du XXe siècle. Pour « Ascent », nous avons eu la chance de travailler avec le compositeur. Il voulait que nous suivions toutes ses instructions, lesquelles étaient très nombreuses. La pièce a été écrite pour l’un de ses confrères qui est décédé pendant la pandémie ; elle nous est dédiée. Moody nous a dit « imaginez son âme qui monte au ciel ». C’est ce que nous avons fait.

 

CLASSIQUENEWS : Comment fonctionne votre duo avec le pianiste João Paulo Santos ? En particulier, sur quelles qualités développez vous votre complicité ?

BRUNO MONTEIRO : C’est fantastique. Nous jouons ensemble depuis 22 ans. Nous avons fait des dizaines et des dizaines de concerts ensemble et enregistré beaucoup de CD. C’est mon compagnon musical. Nous avons aussi beaucoup de respect l’un pour l’autre, musicalement et personnellement. J’écoute beaucoup ses idées et opinions.

 

CLASSIQUENEWS : Ce cd prolonge-t-il les précédents? Lesquels et pourquoi?

BRUNO MONTEIRO : Ce CD suit la ligne que nous avons tracée à travers nos autres enregistrements ; elle définit fondamentalement notre préférence en termes de répertoire : romantiques tardifs et musiques du 20ème et 21ème siècles. Et toujours avec un œil tendre pour la musique française.

Propos recueillis en août 2024

 

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LIRE aussi notre critique du CD « 20th Century and Forward » (œuvres d’Elgar, Debussy, Ravel …) par Bruno Monteiro (violon) et João Paolo Santos (piano) – 1 cd Et’cetera : https://www.classiquenews.com/critique-cd-20th-cetury-and-forward-elgar-debussy-ravel-barbosa-moody-bruno-monteiro-violon-joao-paolo-santos-piano-1-cd-etcetera/

 

 

LIRE aussi notre annonce du CD « 20th Century and Forward » (œuvres d’Elgar, Debussy, Ravel …) par Bruno Monteiro (violon) et João Paolo Santos (piano) – 1 cd Et’cetera : https://www.classiquenews.com/cd-evenement-annonce-music-for-violin-piano-elgar-debussy-l-barbosa-ivan-moody-ravel-bruno-monteiro-violon-joao-paulo-santos-piano-1-cd-etcetera-2024/

 

CD événement, annonce. MUSIC FOR VIOLIN & PIANO : Elgar, Debussy, L Barbosa, Ivan Moody, Ravel (Bruno Monteiro, violon / João Paulo santos, piano – 1 cd Et’cetera, 2024)

 

GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY 2024 : Temps forts des 25 et 28 août 2024. Hélène GRIMAUD et Yuja WANG dans l’église mythique de SAANEN, 2 étoiles irrésistibles du clavier !

TRANSFORMATION : c’est le maître mot du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL & ACADEMY cet été 2024… Ainsi il est fort probable que les deux récitals des pianistes HELENE GRIMAUD, le 25 août puis YUJA WANG, le 28 août prochains vous transforment profondément : sensibilité et virtuosité, programmes personnels et intimes susciteront de nouvelles expériences musicales irrésistibles…. à l’image du plus grand festival estival suisse. Chacun des deux récitals événements se produit dans l’église de SAANEN, écrin devenu légendaire qui perpétue le souvenir du violoniste Yehudi Menuhin, fondateur du Festival.

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ANNULATION !

Ce jeudi 22 août, nous apprenons l’annulation du récital d’Hélène Grimaud programmé le 25 août prochain, « en raison d’une maladie aiguë » – les billets achetés sont remboursés – prendre contact directement avec le bureau du GSTAAD MENUHIN FESTIVAL +41 33 748 83 38 ou [email protected].

 

Piano supersonique avec Hélène Grimaud et Yuja Wang

Le piano souverain est loin d’avoir dit son dernier mot cet été sur les hauteurs de Gstaad ! Deux récitals de haut vol attendent en particulier les mélomanes dans le cadre idéal de l’église de Saanen, là même où à la création du Festival suisse, son fondateur YEHUDI MENUHIN jouait les premiers concerts de l’événement estival devenue légendaire…. Dimanche 25 août à 17h30, Hélène Grimaud couronne sa résidence – initiée les 13 puis 18 août derniers,  avec un récital très attendu dédié aux trois grands «B»… BACH / BEETHOVEN / BRAHMS… auxquels vient s’ajouter un quatrième, Ferruccio BUSONI, auteur de la fameuse transcription de la Chaconne finale de la 2e Partita pour violon seul du grand Bach. Le récital propose ainsi plusieurs pages tardives et visionnaires de Beethoven et de Brahms.

Programme

Ludwig van Beethoven (1770–1827)
Klaviersonate Nr. 30 E-Dur op. 109

Johannes Brahms (1833–1897)
3 Intermezzi op. 117
7 Fantasien op. 116

Johann Sebastian Bach (1685–1750)
Chaconne d-Moll aus der Partita für Violine solo BWV 1004

INFOS & RÉSERVATIONS : https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/concerts-2024/25-08-2024-musique-de-chambre?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=GMF_24_17_FR&utm_id=Festival_2024

Pour son ultime concert à Saanen, Hélène Grimaud joue Bach le «baroque» BACH et sa vertigineuse Chaconne revue et augmentée par Busoni, Beethoven le «classique» et son opus 109, Brahms le «romantique» et ses pièces de fantaisie opus 116 et 117. À l’image du Quatrième de Beethoven magistral livré dimanche dernier sous la Tente du Festival de Gstaad, la pianiste aussi secrète qu’intense, apparaît toujours aussi jeune et d’une impérieuse énergie lorsqu’elle s’installe au piano… À en oublier que cela fait plus de deux décennies qu’Hélène Grimaud arpente les scènes du monde entier.

 

YUJA L’INTRÉPIDE : le piano qui crépite !

 

Après plusieurs soirées spectaculaires avec orchestre – sa lecture des deux concertos de Ravel (suivie d’un bis phénoménal de Piazzolla à quatre mains avec le chef Tarmo Peltokoski, nouveau champion de la baguette !) lors du concert final du Festival 2023 est encore dans toutes les mémoires –, la star chinoise du piano revient à Saanen dans un programme solo ce mercredi 28 août à 19h30 : l’occasion idéale de découvrir côte-à-côte les mille et une facettes de sa palette expressive.

De Bach à Philip Glass: toutes les couleurs du piano… Des «Jeux d’eau» de Ravel aux «Feux follets» de Liszt, en passant par Prokofiev, Rachmaninov, Debussy, Berio et Ligeti : le programme concocté par Yuja Wang pour son récital gstaadois est un kaléidoscope, en couleurs et en nuances, à l’image de son jeu multicolore. Yuja Wang? L’interprète Chinoise a surgi dans la galaxie classique avec la fulgurance d’une étoile filante. Mais avant de devenir la star que l’on sait, digne rivale d’un Lang Lang, elle a dû – comme tout le monde – travailler dur, de Pékin jusqu’au Curtis Institute.

Programme
Les œuvres interprétées seront annoncées le soir du concert
Durée annoncée : 1h20mn

INFOS & RÉSERVATIONS : https://www.gstaadmenuhinfestival.ch/fr/programme-and-location/concerts-2024/28-08-2024-musique-de-chambre?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=GMF_24_17_FR&utm_id=Festival_2024

 

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Photos / illustrations : Portraits d’Hélène Grimaud / Yuja wang : DR / Gstaad Menuhin festival 2024

 

CHÂTEAU DE VERSAILLES SPECTACLES, saison 2024 – 2025 – temps forts de sept 2024 à janvier 2025 : le Chœur et l’Orchestre de l’Opéra Royal, les jeunes chanteurs de l’Académie de l’Opéra Royal, Sonya Yoncheva, Paul-Antoine Bénos-Djian, Marco Angioloni, Les Épopées, La Flûte Enchantée en français, Carmen historique (1875), Sosarme, l’Uomo femina, Le Messie…

Joyaux de la musique sacrée à la Chapelle Royale, fabuleuses productions et œuvres du répertoire à l’Opéra Royal, ou dans le Salon d’Hercule (pour de somptueuses recréations lyriques en version de concert), ballets enchanteurs… plus actif que jamais, le Château de Versailles affiche une nouvelle programmation 2024 – 2025, aussi foisonnante que captivante ; preuve s’il en est, que l’écrin royal est devenu un haut lieu de création musicale, tous genres confondus : musique sacrée, opéra, ballets, récitals, du Baroque au Romantisme (ainsi, de l’Orfeo de Monteverdi à… Carmen de Bizet, sans omettre Gabriel Fauré).

 

 

Succombez comme nous à l’enchantement versaillais de sept 2024 à juin 2025 : à la magie du spectacle vivant répond ici la majesté d’un site unique au monde.
Cette nouvelle saison permet de mesurer le haut niveau artistique et l’essor des équipes « maison » : jeunes chanteurs de l’Académie de l’Opéra Royal, Orchestre et Choeur de l’Opéra Royal de Versailles… sans omettre les danseurs de l’Académie de danse baroque ! Ces tempéraments désormais identifiés et les jeunes talents ainsi accompagnés suscitent l’enthousiasme ; cette saison est la leur, leur permettant de montrer leurs précoces et étonnantes qualités.
Non seulement le Château de Versailles réactive sa fabuleuse activité artistique en accord avec son cadre patrimonial, mais comme pépinière de nouveaux talents, il favorise l’émergence et l’excellence de musiciens et danseurs, formés en son sein, accompagnés pour réaliser les programmes choisis.

 

PERLES LYRIQUES
Parmi les événements lyriques à ne pas manquer, plusieurs perles de l’opéra baroque : Didon & Énée de Purcell (avec les chanteurs de l’Académie de l’Opéra Royal autour de Sonya Yoncheva 18, 19, 20 octobre 2024), Orfeo de Monteverdi par Les Épopées (le 25 nov). Le mois de décembre est à ce titre un feu d’artifice avec Pygmalion de Rameau (par Renoud Van Mechelen et son ensemble a nocte temporis, le 2 déc), Polifemo de Porpora (les 4, 6 et 8 déc) avec Franco Fagioli en Acis…  et l’implication des équipes maison Chœur et Orchestre de l’Opéra Royal, sans omettre les danseurs de l’Académie de Danse Baroque de l’Opéra Royal.

 

l’ORCHESTRE DE L’OÉRA ROYAL DE VERSAILLES
D’ailleurs, l’Orchestre de l’Opéra Royal est à l’honneur en cette fin 2024, pour Sosarme de Haendel (sous la direction du ténor Marco Angioloni, le 16 déc), puis accompagnant le contre-ténor Paul-Antoine Bénos-Djian dans son récital haendélien (le 20 déc) ; pour Le Messie de Haendel (les 21 et 22 déc suivants) ; et juste avant Noël, le 23 déc, le récital de Noël avec la diva assoluta, Sonya Yoncheva… sans oublier ce qui s’annonce comme l’événement de cette fin d’année, le CONCERT DU NOUVEL AN qui célèbre aussi les 200 ans de Johann Strauss II, le 30 décembre 2024.
En complément, pour les fêtes de fin d’année, l’Opéra Royal accueille une nouvelle production de La Flûte enchantée de Mozart, chantée en français avec un plateau d’excellence et la complicité du Concert Spirituel et son chef Hervé Niquet (mise en scène : Cécile Roussat et Julien Lubek) : 5 représentations incontournables, du 27 déc 2024  au 1er janvier 2025…
Enfin ne manquez en décembre aussi, une autre joyau baroque méconnu : l’Uomo femina de Galuppi (1762) associant Le Poème Harmonique de Vincent Dumestre et… Agnès Jaoui, menteuse en scène (les 13, 14 et 15 décembre 2024).

En début d’année 2025, une nouvelle production de Carmen de Bizet s’annonce prometteuse, dans les décors et les costumes de la création il y a 150 ans en 1875 (Chœur et Orchestre de l’Opéra Royal sous la direction d’Hervé Niquet / Mise en scène : Romain Gilbert… 8 représentations : 14 > 22 janvier 2025.

 

Les grands champions de cette première partie de saison sont … HAENDEL et Mozart. Du Saxon passionné d’opéra italien et inventeur de l’oratorio anglais à Londres, Versailles présente ainsi l’opéra méconnu Sosarme (le 16 déc), ses héros valeureux (récital PA Bénos-Djian, le 20 déc), Le Messie (21 et 22 déc), Solomon (le 18 janvier 2025)…
De Mozart, même série passionnante avec « Le devoir du premier commandement » (16 nov), le Requiem et le Concerto pour clarinette (les 23 et 24 nov), La Flûte enchantée en français (27 déc 2024 > 1er janvier 2025), …

 

Pour ne manquez aucun événement, voici quelques temps forts d’une saison 2024 – 2025 événement, de septembre 2024 à juin 2025…

 

TOUS les programmes, le détail des productions et des distributions de la nouvelle saison de l’Opéra royal de VERSAILLES ici : https://www.operaroyal-versailles.fr/genre-event/la-nouvelle-saison-musicale-2024-2025/

 

 

Château de Versailles Spectacles
saison 2024 – 2025
notre sélection des concerts, opéras, ballets incontournables
de septembre 2024 à mars 2025

 

 

SEPTEMBRE 2024

Dim 22 septembre 2024
CHAPELLE ROYALE
Lever de rideau le 22 sept (15h) à la Chapelle royale avec Les Vêpres à la Vierge (Vespro della Beata Vergine) de Claudio Monteverdi par Pygmalion et Raphaël Pichon. Souffle théâtral et même cinématographique : pour Raphaël Pichon, le Vespro montéverdien est une ample fresque immersive qui travaille l’auditeur… dans des nappes sonores exceptionnelles.
Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/monteverdi-vespro-della-beata-vergine/

Dim 29 septembre 2024
OPÉRA ROYAL
Ouverture de la nouvelle saison dim 29 sept (17h) avec un spectacle « maison » : les joyaux du Bel Canto (airs d’opéras de Bellini, Donizetti, Rossini,…) sollicitant les équipes versaillaises : quelques membres de l’Académie de l’Opéra Royal dont le baryton Halidou Nombre, l’Orchestre de l’Opéra Royal (sous la direction de ses deux chefs Gaétan Jarry et Stefan Plewniak) – Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/joyaux-du-bel-canto/

 

 

OCTOBRE 2024

 

Sam 12 octobre 2024
CHAPELLE ROYALE
Sam 12 oct (19h), Requiem de Fauré par le Choeur de l’Opéra Royal et l’Orchestre de l’Opéra Royal (Victor Jacob, direction). A l’occasion du Centenaire de la mort de Gabriel Fauré : partition de l’intime, d’un raffinement sonore authentiquement français, jouant sur la couleur et la transparence, Fauré édifie une prière mesurée proche de la piété parisienne à portée du fidèle, en cela proche des Requiem de Liszt ou de Saint-Saëns…
Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/faure-requiem/

 

Dim 13 octobre 2024
OPÉRA ROYAL
Dim 13 oct (15h) : Passacalle de la Follie… Par Philippe Jaroussky, Christina Pluhar et son ensemble Arpeggiata – Fidèles enchanteurs de l’Opéra Royal, Philippe Jaroussky et Christina Pluhar explorent l’air de Cour du XVIIè (Boesset, Moulinié, Lambert…) et ses influences italiennes… 1h20 sans entracte – Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/philippe-jaroussky-passacalle-de-la-follie/

 

OPÉRA ROYAL
Les ven 18, sam 19, dim 20 octobre 2024
PURCELL : DIDON & ÉNÉE

Opéra mis en scène (par Cécile Roussat et Julien Lubek), Didon & Énée est le chef d’œuvre de Purcell et un sommet dans l’histoire de l’opéra britannique. Il est en 3 actes sur un livret de Nahum Tate, créé à Londres en 1689.
Ici sensualité, tragédie, fantastique et magie fusionnent pour un théâtre hautement contrasté : Enée aborde à Carthage et tombe amoureux de la Reine Didon. Mais Sorcières et Esprits assassinent cette idylle, poussant Enée à reprendre la mer pour fonder Rome. Abandonnée, trahie, Didon meurt dans l’un des lamentos les plus saisissants de l’opéra baroque…  inoubliable. Avec autour de la Didon magicienne de la soprano bulgare Sonya Yoncheva, les chanteurs de l’Académie de l’Opéra Royal : Sarah Charles, Belinda ; Halidou Nombre, Énée ; Attila Varga-Tóth, la sorcière et un marin ; Pauline Gaillard, une sorcière… Le Chœur et l’Orchestre de l’Opéra Royal sont dirigés par Stefan Plewniak. Temps fort de la saison 2024 – 2025 du Château de Versailles Spectacles.
Durée : 1h15 sans entracte – Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/purcell-didon-et-enee-2/

 

 

NOVEMBRE 2024

CHAPELLE ROYALE
Mar 12 novembre 2024
CHARPENTIER ET L’ITALIE : Messe à 4 chœurs
Le Chœur de l’Opéra Royal, les chanteurs de l’Académie de l’Opéra Royal dont Pauline Gaillard, soprano ; Attila Varga-Tóth, ténor et Halidou Nombre, baryton, le Consort Musica Vera évoquent le voyage de Marc-Antoine Charpentier (17 ans) en Italie à la fin des années 1760… C’est un chanteur et  un compositeur accompli qui revient en France quelques années plus tard,  avec dans son catalogue, une grandiose Messe à quatre chœurs probablement composée à Rome ou peu de temps après son retour.
A 20h – 1h30 sans entracte. Infos et réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/charpentier-et-litalie-messe-a-quatre-choeurs/

 

CHAPELLE ROYALE
Sam 16 nov 2024
MOZART : Le devoir du premier commandement
Le drame sacré en trois actes sur un livret d’Ignatz Anton von Weiser, créé à Salzbourg en 1767 ressuscite grâce à l’Ensemble Il Caravaggio dirigé par par Camille Delaforge ; l’œuvre, commande du Prince-Archêque de Salzbourg pour la Pâque 1767,  reste rare sur scène ; elle est chantée en allemand (Die Schuldigkeit des ersten Gebots) et mérite absolument d’être ainsi réestimée. A 11 ans, Mozart compose son premier opéra ; en réalité, c’est une œuvre collective ; seule la (première) partie de Mozart a été retrouvée contrairement aux deux suivantes, signées Michael Haydn et Anton Cajetan Adlgasser, toujours perdues. Dans un style passionné, sentimental, le jeune Wolfgang aborde les thèmes du Bien et du Mal, de la justice divine et de la Rédemption avec une profondeur inédite, d’autant plus saisissante pour son jeune âge. Avec Gwendoline Blondeel (L’esprit de la Justice, L’esprit du monde), Mathilde Ortscheidt (La Miséricorde), Julien Behr (L’Esprit du christianisme), Jordan Mouaïssia (Le Chrétien)… Opéra en version de concert, 19h30 – Durée : 1h30. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/mozart-le-devoir-du-premier-commandement/

 

OPÉRA ROYAL
ven 15, sam 16, dim 17 novembre 2014
JEROME ROBBINS AU SOMMET…
Le Ballet du Théâtre San Carlo de Naples interprète plusieurs pièces maîtresses du chorégraphe Jerome Robbins sur des musiques suggestives et enivrantes : Nocturnes de Chopin, Concerto en sol de Ravel, Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy. Le Ballet du Théâtre San Carlo de Naples est né en même temps que le célèbre opéra, en 1737. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des plus exceptionnels d’Italie. Sa nouvelle directrice depuis 2021, Clotilde Vayer, ancienne danseuse puis Maître de Ballet de l’Opéra de Paris, a redonné un souffle puissant à la troupe napolitaine. Jerome Robbins salué notamment comme directeur du New York City Ballet, célébré pour sa chorégraphie de West Side Story sur la musique de Bernstein, incarne l’élégance new yorkaise absolue. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/jerome-robbins-au-sommet/

 

CHAPELLE ROYALE
sam 23, dim 24 nov 2024
MOZART : REQUIEM
Concert événement : les musiciens maisons offrent une version très attendue du REQUIEM de MOZART sous la direction du violoniste Théotime Langlois de Swarte. Sous sa baguette, l’Orchestre de l’Opéra Royal, avec les solistes : Marie Perbost, soprano ; Mathilde Ortscheidt, mezzo ; Bastien Rimondi, ténor ; Edwin Fardini, basse, et le clarinettiste : José-Antonio Salar-Verdu (pour le sublime Concerto pour clarinette en la majeur K 622, joué en couplage). Chef-d’œuvre inachevé, testament musical, composition sacrée intemporelle et dépassant le cadre liturgique, le Requiem de Mozart accumule les superlatifs. À sa mort, le 5 décembre 1791, le compositeur avait achevé entièrement l’Introït et le Kyrie, et défini pour une bonne part le contenu des cinq parties suivantes, du Dies Irae au Confutatis… D’après la légende, il aurait interrompu son travail sur les 3 premières mesures du Lacrymosa… 
Durée : 2h – entracte inclus. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/mozart-requiem/

 

SALON D’HERCULE
Lun 25 nov 2024
L’ORFEO de CLAUDIO MONTEVERDI
La Favola in musica en cinq actes avec prologue sur un livret d’Alessandro Striggio, créée à Mantoue en 1607 (pour le Duc Vincenzo 1er) est ici jouée par les excellents musiciens des ÉPOPÉES, sous la direction de leur chef et fondateur, Stéphane Fuget. Le premier opéra de l’histoire ne finit pas de subjuguer : Orphée, le chantre de Thrace (chanté par Julien Prégardien) vainc les enfers grâce à la beauté de son chant ; il réussit l’impensable : libérer Eurydice des enfers… Mais trop impatient et infidèle à ses vœux, il ne sait maîtriser ses passions et commet l’irréparable. Aux côtés de Julien Prégardien, saluons la présence de Juliette Mey (Euridice, Musica), Claire Lefilliâtre (Proserpine, Inifa), Isabelle Druet (Messagiera, Speranza), Cyrille Auvity (Apollon)…
A 19h – Partie I : 1h20 – entracte – Partie II : 40 mn / Durée : 2h30, entracte inclus. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/monteverdi-lorfeo/

 

DÉCEMBRE 2024

SALON D’HERCULE
Lun 2 décembre 2024
PYGMALION de RAMEAU
Le ténor Reinoud Van Mechelen (qui chante Pygmalion) dirige son propre ensemble a nocte temporis, dans une œuvre éblouissante du grand Rameau – Avec Ema Nikolovska (Zémide et Céphise), Gwendoline Blondeel (L’Amour), Virginie Thomas (la statue), Philippe Estèphe (Phasis), le Chœur de chambre de Namur… Au chef d’œuvre ramélien, Reinoud Van Mechelen ajoute une pièce inconnue : « Zémide » de Pierre Iso, composée à la même période (1745). Courtes donc contrastées et souvent fulgurantes, les pièces abordées, sorte de Pastorales en musique, illustrent les thèmes de la France des Lumières : l’amour, la beauté, le désir, mais aussi la philosophie. Tous les arts sont convoqués : musique, danse, poésie,… et philosophie.
A 20h – Durée : 2h, entracte inclus. Opéra en version de concert – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/rameau-pygmalion/

 

OPÉRA ROYAL
mer 4, ven 6, dim 8 décembre 2024
PORPORA : POLIFEMO
Impétueux, contrasté, expressif, le violoniste Stefan Plewniak est tout désigné pour https://www.operaroyal-versailles.fr/event/porpora-polifemo/ diriger l’excellent Orchestre de l’Opéra Royal dans une œuvre napolitaine de haut vol, alliant virtuosité vocale et dramatisme exalté. Aux côtés de l’Orchestre maison, la soirée présente aussi le travail des danseurs de l’Académie de danse baroque de l’Opéra Royal. 1735 : le napolitain Porpora, venu à Londres depuis deux ans pour battre en brèche le monopole de Haendel sur l’opéra italien, est-il sur le point d’aboutir ? Son cinquième ouvrage pour l’Opera of the Nobility : Polifemo, avec les éclatants castrats Farinelli et Senesino (ce dernier déserteur de la Royal Academy de Haendel) déploie tous les arguments pour convaincre. Sur la scène, les personnages héroïques d’Ulysse, Polyphème, Calypso, Acis et Galatée séduisent le parterre ; et l’opéra de Porpora connut un succès retentissant. A l’Opéra Royal de Versailles, un plateau de virtuoses actuels relève les défis d’une partition redoutable : Franco Fagioli en Primo Uomo (Acis / photo ci dessus – DR), Paul-Antoine Bénos-Djian en Secondo Uomo (Ulysse) et Julia Lezneva en Prima Donna (Galatée) : amateurs de brio sur fond d’Etna rugissant, le cyclope Polifemo vous attend de pied ferme dans sa grotte profonde ! Il rugit d’une jalousie éruptive car il aime la belle Galatée… laquelle « ose » lui préférer le tendre berger Acis. Avec l’Académie de danse baroque de l’Opéra Royal / Opéra mis en scène par Justin Way (costumes de Christian Lacroix, décors de Roland Fontaine). 
A 20h, et 15h (dim 8 déc) – Durée : 3h, entracte inclus. Opéra en version de concert – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/porpora-polifemo/

 

 

OPÉRA ROYAL
Ven 13, sam 14 et dim 15 décembre 2024
GALUPPI : L’UOMO FEMINAVincent Dumestre et son ensemble Le Poème Harmonique ressuscite un opéra oublié du vénitien Galuppi avec la complicité d’Agnès Jaoui qui signe la mise en scène… aux confins de l’imaginaire inspiré par les sources inépuisables de la mythologie, un sujet décalé, troublant par sa justesse s’impose à nous : le bouleversement de l’autorité et des genres est le sujet principal de cette œuvre burlesque, délirante mais poétique… portée au triomphe par Galuppi en 1762. Adieu les clichés de la société puritaine et bourgeoise : deux naufragés échouent sur une île gouvernée par les femmes, où les hommes sont dociles, coquets voire craintifs… Avec Eva Zaïcik, Cretidea ; Lucile Richardot, Ramira ; Victoire Bunel, Cassandra ; Anas Segui, Gelsomino ; Victor Sicard, Roberto ; François Rougier, Giannino… A 20h (dim à 15h) – Durée : 2h30, entracte inclus. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/galuppi-luomo-femina/

 

SALON D’HERCULE
Lun 16 décembre 2024
HAENDEL : SOSARME, RE DI MEDIA
L’Orchestre de l’Opéra Royal est dirigé par l’excellent ténor MARCO ANGIOLONI qui chante aussi Haliate… La distribution réunit également Sarah Charles (Elmira, membre de l’Académie de l’Opéra Royal), Rémy Brès-Feuillet (Sosarme), Éléonore Pancrazi (Erenice), Nicolo Balducci (Melo)… En 1732, Haendel dont l’opéra seria Poro vient de triompher, s’attaque à la composition d’Orlando, met à la scène Sosarme, re di Media (le royaume des Mèdes avait pour capitale Ecbatane, dans l’actuel Iran), œuvre brillante dans laquelle le castrat-star Senesino et la soprano Anna-Maria Strada del Pò (égérie de Haendel qui écrivit pour elle Alcina) livrent de somptueuses joutes lyriques. Du grand Haendel servi par un plateau de jeunes chanteurs enthousiasmants. A 20h – Durée : 3h, entracte inclus. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/haendel-sosarme/

 

SALON D’HERCULE
Ven 20 décembre 2024
Récital de PAUL-ANTOINE BÉNOS-DJIAN, contre-ténor
Avec la complicité de l’Orchestre de l’Opéra Royal (dirigé par le violoniste Théotime Langlois de Swarte), le contre-ténor vedette Paul-Antoine Bénios-Djian incarnent les héros de Haendel, figures dominatrices, tous détenteurs du pouvoir… comme les Rois d’Égypte Ptolémée ou Alexandre, les Empereurs romains :  Jules César ou Othon ; ou encore les chevaliers du labyrinthe médiéval, Rinaldo et Orlando (Renaud et Roland) sans omettre le jaloux Polinesso ! Le parcours vocal retrace ainsi la carrière de Haendel à l’opéra : des débuts en Italie avec Agrippina (1709), à ses triomphes londoniens des années 1720-1730, … Paul-Antoine Bénos-Djian ressuscite ces personnages lyriques surdimensionnés, incarnés par le Primo Uomo : en particulier le castrat contralto Senesino (castrat favori de Haendel) mais aussi les castrats Nicolini et Antonio Baldi. Incontournable.
A 21h – Durée : 1h15, sans entracte. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/kings-and-heroes-recital-paul-antoine-benos-djian/
Le programme est l’objet d’un prochain enregistrement à paraître sous le label discographique Château de Versailles  Spectacles.

 

CHAPELLE ROYALE
sam 21, dim 22 décembre 2024
HAENDEL : LE MESSIE
Gaétan Jarry dirige le Chœur et l’Orchestre de l’Opéra Royal avec une distribution prometteuse dont Marie Lys, soprano ; Nicolo Balducci, contre-ténor, Halidou Nombre (baryton, membre de l’Académie de l’Opéra Royal)… Le Messie est bâti sur le livret de Charles Jennens qui le structure en 3 parties :  Nativité, Passion et Résurrection, Rédemption ; chacune célèbre la gloire du Christ. C’est une œuvre dont la renommée dépasse toute autre au XVIIIè. L’oratorio donné en première à Dublin en 1742 connut un succès retentissant à sa création : la demande de billets fut telle qu’il fut demandé aux messieurs de « renoncer à porter leur épée » et aux dames de venir « sans robe à paniers », pour accueillir un maximum d’auditeurs (et augmenter ainsi la recette « destinée aux œuvres charitables »). Pour le grand aria d’alto « He was despised », le Révérend Delany se leva d’émotion dans la salle en s’écriant à l’intention de la chanteuse : « Femme, pour cela, que tous tes péchés soient pardonnés ! ». Reprise à Londres, l’oratorio chanté en anglais affirme le génie de Haendel ; le Roi Georges II frappé par l’« Hallelujah », se leva saisi d’émotion, suivi de toute l’audience, et de toutes les audiences britanniques depuis lors.
Opéra en version de concert – à 20h – Durée : 2h50, entracte inclus. (Partie I : 1h20mn – entracte – Partie II : 1h10mn) – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/haendel-le-messie/

 

CHAPELLE ROYALE
Lun 23 décembre 2024
SONYA YONCHEVA CHANTE NOËL
C’est à présent un événement chaque mois de décembre : la plus grande diva actuelle chante sous la voûte magicienne de la Chapelle Royale, de surcroît pour les fêtes de Noël… la soprano bulgare Sonya Yoncheva, timbre de velours et sensualité souveraine, promet grandes envolées lyriques et splendeurs de la nativité, de Haendel à Puccini en passant par Gounod, Corelli et les plus émouvants chants de Noël. Comme pour Didon & Enée en octobre précédent, Sonya Yoncheva est accompagnée par les équipes maison, ce soir le Chœur et l’Orchestre de l’Opéra Royal dirigé par le chef Stefan Plewniak.
A 20h – Durée : 1h20. (Partie I : 40mn – entracte – Partie II : 40mn) – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/sonya-yoncheva-chante-noel/

 

OPÉRA ROYAL
Du vendredi 27, sam 28,
dim 29, mar 31 décembre 2024, mercredi 1er janvier 2025
MOZART : LA FLÛTE ENCHANTÉE … en français !

L’ultime singspiel de Mozart (1791), d’après le livret d’Emanuel Schikaneder est d’une beauté enchanteresse, d’un onirisme irrésistible – il est chanté en allemand (et non en italien), Mozart s’adresse à tous les spectateurs. Dans la mise en scène de Cécile Roussat et Julien Lubek, l’ouvrage est ici chanté en français, avec Le Concert Spirituel sous la direction d’Hervé Niquet. A l‘Opéra Royal de Versailles, la distribution regroupe les voix les plus séduisantes de l’heure (et dont la plupart sont déjà familières des spectateurs de l’Opéra Royal) : dont la première Pamina de Florie Valiquette, aux côtés de Mathias Vidal (Tamino), Mac Scoffoni (Papageno), Julia Knecht (La Reine de la nuit), Nicolas Certenais (Sarastro), Pauline Feracci (Papagena), Olivier Trommenschlager (Monostatos)…
A 19h – Durée : 3h, entracte inclus. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/mozart-la-flute-enchantee/

 

OPÉRA ROYAL
Lun 30 décembre 2024
CONCERT DU NOUVEL AN
BICENTENAIRE JOHANN STRAUSS II
Deux cents ans de musique flamboyante et envoûtante : 2025 marque le bicentenaire de la naissance de Johann Strauss fils… Pour célébrer dignement le génie du roi de la valse, entre raffinement et envoûtement, rien de mieux que deux orchestres : l’Orchestre de l’Opéra Royal de Versailles et l’Orchestre du Château de Schönbrunn pour un concert de Nouvel An exceptionnel : Valse de l’Empereur, airs et ouvertures des chefs-d’œuvre La Chauve-Souris, Le Baron Tzigane, Une Nuit à Venise, mais aussi la Polka des Parisiens et en apothéose, le Beau Danube bleu… Un bonheur musical assuré, en souvenir « de toutes les princesses autrichiennes qui marquèrent Versailles et la France : d’Anne d’Autriche à Marie-Antoinette et l’Impératrice Marie-Louise  »…
A 20h – Durée : 2h, entracte inclus. Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/concert-du-nouvel-an-bicentenaire-johann-strauss/

 

 

Programme annoncé
Johann Strauss II (1825-1899)
Fest Marsch, op. 452
Valse Freut euch des Lebens, op. 340
Die Fledermaus : aria « Klänge der Heimat » (Rosalinde)
Eine Nacht in Venedig : « Ach wie so herrlich zu schauen »
Polka française Die Pariserin, op. 238
Tritsch Tratsch polka, op. 214
Kaiser Walzer, op. 437
Polka schnell Die Bajadere, op. 351

 

 

2025

 

JANVIER 2025

 

OPÉRA ROYAL
mar 14, mer 15, jeu 16, ven 17,
sam 18, dim 19, mar 21, mer 22 janvier 2025
BIZET : CARMEN

Pour 8 représentations événements, le Chœur et l’Orchestre de l’Opéra Royal sous la direction d’Hervé Niquet et dans la mise en scène de Romain Gilbert, réalise une nouvelle production de Carmen, l’opéra le plus joué au monde (avec Tosca de Puccini). Jugé choquant à sa création en 1875, Carmen, inspiré de Prosper Mérimée, scandalise le public de l’Opéra-Comique par la violence et la crudité de ses émotions, surtout l’immoralité de son personnage principal : une gitane qui exhibe ses amours en femme libre, et qui finit par quitter le brigadier qui l’a pourtant libérée, pour le beau torero Escamillo… Orchestralement, Bizet (qui n’avait jamais passé les Pyrénées ) invente une musique espagnole d’une séduction vénéneuse comme est envoûtante Carmen elle-même… Pour le150è anniversaire commun de la première de Carmen et de la mort de Bizet, l’Opéra Royal de Versailles propose une reconstitution enfin fidèle des décors et des costumes de l’époque … Ainsi paraît Séville la magnifique avec les picadors, l’alguazil et la garde montante ! Parmi une distribution qui regroupe en alternance les plus belles voix françaises d’aujourd’hui (dont Adèle Charvet, Éléonore Pancrazi en Carmen ; Julien Behr, Kévin Amiel en Don José ; Florie Valiquette et Vannina Santoni en Micaëla), paraissent aussi les chanteurs de l’Académie de l’Opéra Royal : Attila Varga-Tóth (le Remendado), Halidou Nombre (Moralès)… Production incontournable, temps fort de la nouvelle saison 2024 2025.
Durée : 3h, entracte inclus – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/bizet-carmen/

Le spectacle est l’objet d’un prochain enregistrement à paraître sous le label discographique Château de Versailles  Spectacles.

 

 

CHAPELLE ROYALE
Sam 18 janvier 2025
HAENDEL : SOLOMON
Sublime oratorio anglais, SOLOMON de HAENDEL est défendu par une troupe exemplaire et viscéralement haendélienne : le chef Paul McCreesh et les Gabrieli Consort & Players. Composé à la fin de la vie de Haendel, Solomon est l’un des plus aboutis, développant en un équilibre idéal airs et chœurs… De mélodies somptueuses en chœurs enivrés, Solomon et la Reine de Saba ressuscitent avec noblesse et vérité. Paul McCreesh reprend ainsi à Versailles « son » Solomon, ouvrage majeur qu’il avait présenté et défendu en 2010 en une fresque collective et psychologique, à la fois flamboyante et brûlante de sentiments…Avec Tim Mead, Solomon ; Rowan Pierce, La Reine ; Hilary Cronin, Première prostituée ; Frances Gregory, Deuxième prostituée ; Anna Dennis, La Reine de Saba ; James Way, Zadok the Priest… A 20h – Durée : 3h20, entracte inclus – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/haendel-solomon/

 

OPÉRA ROYAL
Dim 26 janvier 2025
BON ANNIVERSAIRE / HAPPY BIRTHDAY BILL !
Concert pour les 80 ans de William Christie… 80 Printemps florissants : Happy Birthday, Bill ! Pionnier de la redécouverte baroque, défenseur passionné des arts et de la culture du Grand Siècle, chef d’orchestre loué à juste titre, dans le monde entier : William Christie a marqué de sa personnalité flamboyante le paysage musical international… Pour fêter son 80ème anniversaire, place à la musique !
Le concert-événement présentent quelques-unes des pièces les plus chères au cœur de William Christie, tirées de son répertoire adoré : la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles. Et plusieurs surprises à la clé. Avec Les Arts Florissants… A 15h – Durée : 1h15 sans entracte – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/happy-birthday-bill/

 

SALON D’HERCULE
Jeu 30 janvier 2025
CONCERT DES 3 CONTRE-TÉNORS
Le grand concours de virtuosité, à la gloire des castrats
Au mérite de Château de Versailles Spectacles et son bouillonnant directeur Laurent Brunner, revient la résurrection des grands récitals lyriques dont grâce à 3 chanteurs d’exception, ce récital à présent célébré partout en Europe et qui porte désormais la marque des équipes maison : Orchestre de l’Opéra Royal entête, ici sous la direction du non moins fulgurant Stefan Plewniak. Des airs parmi les plus redoutables du répertoire baroque, exigeant, souffle, justesse, agilité, sentiment… Avec les 3 contre-ténors le vénézuélien Samuel Mariño, le français Théo Imart, le polonais Raphal Tomkiewicz… qui « osent » relever le défi… non pas tant pour rivaliser et s’imposer vis à vis de leurs « rivaux », mais bien d’évoquer le très vaste répertoire vocal des dieux de la scène, les fameux castrats ou primi uomi… A 21h – durée : 1h30 sans entracte – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/les-trois-contre-tenors/

 

MARS 2025

OPÉRA ROYAL
6, 7, 8 et 9 mars 2025
MALANDAIN BALLET BIARRITZ : MARIE-ANTOINETTE
La dernière Reine de France, au destin exceptionnel, tragique et glamour à la fois, méritait un ballet : Thierry Malandain lui a dédié une chorégraphie sur mesure, haute en couleur, célébrant aussi Versailles et … l’Opéra Royal.  Musiques de Joseph Haydn et du Chevalier Gluck (qui fut le maître de musique de la souveraine à Vienne)… par l’Orchestre de l’Opéra Royal sous la direction de Stefan Plewniak.  Must absolu.
Durée : 1h30 sans entracte – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/malandain-ballet-biarritz-marie-antoinette/

OPÉRA ROYAL
12, 19 mars 2024
Ballet : REQUIEM(S) d’ANGELIN PRELJOCAJ
« J’ai perdu mon père, ma mère, ainsi que des amis très proches durant l’année 2023. Ces circonstances ont fait émerger en moi l’envie plus profonde et lointaine de chorégraphier les sentiments liés à la perte d’êtres qui nous sont chers…. » déclare le chorégraphe Angelin Preljocaj.  Entre tristesse, rage, moment de joie, le chorégraphe français fait escale à l’Opéra Royal pour y présenter sa nouvelle création, plus intime que jamais. Après l’émotion de « Blanche Neige » et la transcendance du triptyque (Annonciation, Torpeur, Noces) la saison passée, le Ballet Preljocaj retrouve la scène versaillaise pour un spectacle « hétéroclite », entre classique, métal, rock, création sonore. Musiques : György Ligeti, Wolfgang Amadeus Mozart, System of a Down, Johann Sebastian Bach, Hildur Guonadóttir, chants médiévaux (anonymes), Olivier Messiaen, Georg Friedrich Haas, Jóhann Jóhannsson, 79D.
Durée : 1h30 sans entracte – Infos & Réservations : https://www.operaroyal-versailles.fr/event/ballet-preljocaj-requiems/

 

avril, mai, juin, juillet 2025 à venir…

 

 

 

TOUTES LES INFOS, le détail des programmes, des distributions sur le site de CHÂTEAU DE VERSAILLES SPECTACLES : https://www.operaroyal-versailles.fr/

 

Réservations au téléphone : +33 (0)1 30 83 78 89
Sur internet : https://www.operaroyal-versailles.fr/

CRITIQUE, festival. 19ème FESTIVAL DE ROCAMADOUR, Vallée de l’Alzou, le 15 août 2024. Airs d’Opéras et de Musique Sacrée. ROBERTO ALAGNA / Orchestre Consuelo / Victor Julien-Laferrière (direction). 

 

Cette année, le 19ème Festival de Musique Sacrée de ROCAMADOUR et son directeur Emmeran Rollin ont choisi pour devise le thème générique de « L’Espérance » – et affiche plusieurs concerts-événements, dont le concert d’ouverture du jeudi 15 août qui, grâce au généreux soutien de l’indispensable mécène qu’est Madame Aline Foriel-Destezet, mettait à l’affiche rien moins que le plus célèbre des ténors français, Roberto Alagna, accompagné ici par l’Orchestre Consuelo (fondé en 2021 et dirigé par son chef-fondateur, le violoncelliste Victor Julien-Laferrière). 

 

 

Et il fallait bien monter une scène dans la Vallée de l’Alzou, juste en contrebas de la fameuse Basilique Saint-Sauveur (qui ne peut contenir que 450 personnes), pour accueillir les 2000 fans de la star lyrique ayant répondu présent à l’appel (un record absolu de spectateurs pour le festival occitan) ! 

Roberto Alagna – qui a soufflé ses 61 printemps quelques semaines plus tôt – est apparu dans une forme éblouissante, enchaînant pas moins de 12 airs d’opéras et de musique sacrée (6 de chaque, entrecoupés de seulement deux moments symphoniques), suivis de trois bis, pour une soirée excédant de ¾ d’heure la durée prévue (finissant à 23h au lieu des 22h15 annoncés…). Bref, une générosité qu’on lui connaît – du moins quand il est / se sent en forme, comme c’est le cas ce soir où le tenorissimo semble avoir mangé du lion ! Timbre solaire, legato velouté, grave solide, aigus toujours aussi puissants et élégants… et sans la moindre tension, comme c’est parfois le cas. Toutes les qualités du ténor apparaissent intactes dès le premier air qu’il entonne, un morceau qui lui tient à cœur car composé par son frère David Alagna, “Non, je ne suis pas un impie” tiré de son opéra Le Dernier jour d’un condamné

 

 

Parmi les chevaux de bataille d’Alagna, il y a les trois airs qui suivent “Rachel quand du Seigneur”, “Ô Souverain, ô juge, ô père”, “Seigneur, vois ma misère” – tirés de “La Juive” de Halévy, du “Cid” de Massenet et de “Samson et Dalila” de Saint-Saëns), dans lesquels on goûte avec extase la parfaite et confondante diction car il y a toujours eu, chez lui, au-delà du plaisir de chanter, un authentique plaisir de dire. Et à l’issue de ces deux airs sublimes, qu’il travaille note à note avec des sons filés angéliques, des pianissimi de rêve ou des aigus puissamment projetés, ou encore un phrasé parfait, ils déchaînent des applaudissements amplement justifiés. C’est aussi un grand acteur (doublé ce soir d’un éminent pédagogue, car il tient à présenter lui-même tous les morceaux qu’il a retenus (avec autant de sérieux que d’humour mêlés).

Roberto Alagna, porté par la sainteté des lieux (les Rois les plus pieux sont passés à Rocamadour honorer Saint Amadour !), lui-même croyant, sait vivre tout ce qu’il chante de l’intérieur, comme dans son premier air “Je ne suis pas un impie”, délivré comme en extase, les yeux levés au ciel, complètement habité…). C’est ainsi armé de sa foi qu’il s’adonne, en deuxième partie de soirée aux plus célèbres airs de musique sacrée, tels le “Panis Angelicus” de César Franck, « L’Agnus Dei” de George Bizet ou encore le célébrissime “Ave Maria” de Franz Schubert,  qu’il susurre plus qu’il ne chante, terminant son chant extatique par un piano du plus bel effet, qui noue les gorges et bouleverse. Mais la fête n’est pas finie pour autant, et ce sont trois bis qui se succède, plus “joyeux”, avec l’air “Sognare” écrit par Roberto Alagna lui-même, avant le chant “révolutionnaire” “Bella ciao”, repris par les quelques 2000 spectateurs en frappant des mains, avant d’achever la soirée dans un registre très “chrétien”, en se contentant de déclamer un “Pater Noster”, dans une intense communion avec son public.

Un mot, pour conclure, sur la (jeune) phalange de ce soir,  un Orchestre Consuelo lui aussi visiblement porté autant par les lieux que par les enjeux de la soirée, et qui se surpasse ici, sous la baguette précise et sensible au possible au possible du jeune Victor Julien-Laferrière (malgré une inévitable sonorisation qui peut parfois mettre à l’avantage certains pupitres plutôt que d’autres…), ce que l’on peut notamment goûter dans leurs deux moments “solo”, d’une superbe qualité d’émotion : le Prélude de La Traviata, la Barcarolle issue des Contes d’Hoffmann et le non moins célèbre Adagio de Samuel Barber…

Une soirée dans les 2000 happy few réunis à Rocamadour se souviendront sans nul doute longtemps !

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CRITIQUE, festival. 19ème FESTIVAL DE ROCAMADOUR, Vallée de l’Alzou, le 15 août 2024. Airs d’opéras et de musique sacrée. ROBERTO ALAGNA / Orchestre Consuelo / Victor Julien-Laferrière (direction). Photos (c) François Le Guen.

 

VIDEO : Roberto Algana chante l’air « Ô Souverain,ô juge, ô père » extrait du « Cid » de Massenet