C’est avec “Cendrillon” de Prokofiev – dans la chorégraphie imaginée en 1999 par Jean-Christophe Maillot – que vient de se refermer la saison d’été des Ballets de Monte-Carlo, juste après le succès remporté par la 2ème édition de “F(Ê)AITES DE LA DANSE !” qui, pendant 24h entre les 8 et 9 juillet, a vu la place du Casino (et ses alentours) s’animer de spectacles, de défilés, de shows en plein air, d’ateliers, et d’échanges en compagnie de 250 artistes venus du monde entier ! Pour l’heure, le cadre plus cosy et confortable de la sublime Salle Garnier a accueilli (à guichets fermés – les 18, 19 et 20 juillet) les 3 représentations de “Cendrillon” – dans la même salle qui en a assuré la création il y a 24 ans !
Ballets de Monte-Carlo
La Cendrillon miraculeuse d’Alessandra Tolognoni
Tout en restant fidèle à la dramaturgie de Cendrillon et à la partition de Prokofiev, Jean-Christophe Maillot développe une approche toute personnelle, en explorant certains thèmes qui lui sont chers (l’amour, la perte…), et en modernisant l’esthétique, grâce aux fidèles Ernest Pignon-Ernest (scénographie), Jérôme Kaplan (costumes) et Dominique Drillot (lumières).
Rien n’est ici trop appuyé, par rapport au conte original, et pas plus le portrait des deux sœurs de Cendrillon (Victoria Ananyan et Ksenia Abbazova) que sa marâtre (Mimoza Koike) n’est grotesque ou noircie, puisqu’elles apparaissent ici comme des pin-ups. De son côté, Cendrillon (Alessandra Tolognoni) est ce miracle de beauté, de simplicité et de bonté, hantée cependant par la souvenir de sa défunte mère, ici réincarnée en / par la Fée (Marianna Barabas), toute de paillettes d’or couverte. Ce sont ces mêmes paillettes qui, après que Cendrillon ait trempé ses pieds dans un chaudron apporté par la Fée, symbolisent les pantoufles de vair, qui captivent le Prince (Francesco Mariottini) pendant le bal – en même temps que les spectateurs.
Ce même Prince est un joyeux drille, multipliant les portés virevoltants, éclatant lui aussi de jeunesse et de beauté. Le père – incarné par Matèj Urban – est tout autant nostalgique de sa défunte femme, manipulé par une marâtre à la sensualité brutale. Mais le happy ending voulu par J.-C. Maillot fait qu’il la retrouve sous les habits de la fée, tandis que Cendrillon retrouve sa mère en même temps que l’amour…
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CRITIQUE, ballet. MONACO, Salle Garnier, le 18 juillet 2023. PROKOFIEV : Cendrillon. Les Ballets de Monte-Carlo / J. C. Maillot. Photo © Alice Blangero
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VIDÉO : Teaser de “Cendrillon” de Prokofiev par J. C. Maillot à la Salle Garnier de Monte-Carlo