lundi 9 décembre 2024

CRITIQUE CD événement – CECILIA BARTOLI : Casta Diva (1 CD Decca – enregistrements 1992 – 2019)

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Trois décennies d’une carrière unique, se révèlent dans ce récital-titre, mêlant prises de rôles inoubliables et inédits… Longueur du souffle, justesse des intonations, précision des vocalises, intelligibilité qui préserve toujours le texte… inutile de mégoter : la divina Bartoli se dévoile en diva éblouissante, alliant vérité et virtuosité, justesse et fragilité, ici à travers plusieurs rôles qu’elle a marqué de façon mémorable…

 

Évidemment, à la suite de Maria Malibran, sa muse, son modèle absolu : de suprêmes airs de Vincenzo Bellini, preuves complémentaires que la mezzo romaine reste une belcantiste de premier plan : Sa Norma (Casta diva) de 2011 qui ouvre ce remarquable récital le montre naturellement : Bartoli est la prêtresse gauloise éprise d’idéal, porté par des valeurs qui l’élèvent au dessus de la mêlée. En 1992, elle était la Cenerentola (« Nacqui all’affanno »), douée d’un abattage d’une insolente intensité expressive, exprimant et l’urgence et l’élégance d’un Rossini féministe, plus et mieux inspiré que tous ses prédécesseurs (à l’exception de Mozart) ; à ce propos, le récital hommage Decca, comporte aussi son Cherubino de 1994 d’une ardeur juvénile non moins bouleversante.
Les Belliniens seront comblés avec plusieurs extraits de Norma, I PuritaniO, Rendetemi la speme »), aux côtés d’illustres partenaires (Luciano Pavarotti, Juan Diego Florez ou Sumi Jo pour le fameux duo Norma /Adalgisa : « Mira O Norma / Si, fino all’ore estreme »). L’éditeur ajoute très pertinemment un Rossini élégiaque et tendre d’une égale subtilité : « No mia vita, mio tesoro » (Il Turco in Italia de 1997, surgissement d’une sincérité et d’une profondeur admirables….).

 

 

La diseuse éblouit par son sens du texte, la fine tendresse texturée de son élocution, de sorte que l’on a toujours l’impression que le texte s’incarne à chaque mesure tant la justesse psychologique et émotionnelle, est idéale : c’est absolument le cas de ses exhumations en matière romantique, où jaillissent comme des gemmes éclatants, plusieurs airs d’une éloquente gravité : Ines de Castro de Persiani (« Cari giorni »), ou « Ira del ciel » (Irene de Pacini, à la colorature électrisée, totalement saisissante), deux joyaux de 2006. Et en compléments non moins savoureux, l’éditeur nous comble davantage en éditant deux airs d’Alcina de Haendel, jamais publiés : « Di’, cor mio », puis « Ma quando tornerai », les plus récents enregistrements datant de… 2019 : implication d’une coquette amoureuse triomphante. Furieuse et impétueuse, amoureuse et enivrée, blessée et tragique… la Bartoli déploie un chant ciselé, incarné, habité avec grâce et élégance, telle l’incarnation de la classe vocale absolue. D’ailleurs le jeu des photographies, références à peine masquées à l’éblouissante et si photogénique Audrey Hepburn confirme ce positionnement. Une classe inégalée !

 

 

 

Critique opéra. CECILIA Bartoli chante Cleopatra dans Giulio Cesare de Haendel…..

LIRE aussi notre CRITIQUE, opéra. VERSAILLES, Opéra Royal, le 6 juin 2024. HAENDEL : Giulio Cesare. A. Scholl, C. Bartoli, M. E. Cencic, S. Mingardo… Les Musicien du Prince-Monaco / Gianluca Capuano (direction) : https://www.classiquenews.com/critique-opera-versailles-opera-royal-le-6-juin-2024-haendel-giulio-cesare-a-scholl-c-bartoli-m-e-cencic-s-mingardo-les-musicien-du-prince-monaco-gianluca-capuano-direction/https://www.classiquenews.com/critique-opera-versailles-opera-royal-le-6-juin-2024-haendel-giulio-cesare-a-scholl-c-bartoli-m-e-cencic-s-mingardo-les-musicien-du-prince-monaco-gianluca-capuano-direction/

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