Concert événement à CARACAS (Vénézuela). Bruno Procopio est l’invité de l’Orchestre Baroque Simón Bolívar à Caracas / Orquesta Barroca Simon Bolivar pour fêter les 10 ans de l’enregistrement « Rameau in Caracas », perle discographique et première collaboration du chef franco-brésilien avec la prestigieuse phalange (dont le modèle musical au sein du SISTEMA, a profondément marqué l’encore peu célèbre Gustavo Dudamel, actuel directeur musical de l’Opéra de Paris). Bruno Procopio dirige la 9ème Symphonie de Schubert « La Grande », fleuron du répertoire symphonique et romantique viennois à l’heure du grand Beethoven (1825).
Les défis pour réussir l’écriture orchestrale de Schubert sont multiples : la grandeur sans l’épaisseur, l’éloquence et le détail dans la transparence d’une texture sonore souvent énigmatique voire surnaturelle, avec propre à l’auteur du Winterreise, des changements de tempi, des passages harmoniques, des reprises qui exigent pour être convaincantes, une subtilité agogique spécifique.
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CARACAS, Centro nacional de Accion social pour la Musica
Dim 19 mars 2023, 11h
Orchestre Baroque Simon Bolivar, Venezuela
Orquesta Barroca Simon Bolivar
PLUS D’INFOS ici
https://www.goliiive.com/the-great-la-9-de-schubert
et aussi
https://www.goliiive.com/venue/centro-nacional-de-accion-social-por-la-musica
A Caracas, connaisseur de la rhétorique baroque, Bruno Procopio devrait enchanter et suggérer, produire une texture orchestrale, riche et détaillée. Assurément, une nouvelle révolution instrumentale et collective, comme il en a le secret. On se souvient de sa réussite dans les équilibres sonores et le sens du chant et de la danse chez Rameau, à la tête de son propre orchestre Rameau (le JOR Jeune Orchestre Rameau, désormais fameux pour ses audaces et son éloquence).
Le chef précise qu’il s’agît bien « d’un rêve pour lui de diriger cette œuvre monumentale ». Il avoue également avoir une nouvelle vision de l’œuvre : « Je pense pouvoir apporter plus de vivacité et de dynamisme à cette symphonie enregistrée par toutes les grandes formations et les chefs de renom ; les tempi peuvent être plus fougueux et la partie rythmique plus proche de l’interprétation classique. Je suis persuadé que le Bolivar est l’orchestre idéal pour relever ce défi ; ils ne l’ont jamais joué, voilà un challenge très excitant ».
Programme
Franz SCHUBERT
Rosamunde, D. 797
N° 5 Entre-Act nach dem 3. Aufzuge
Sinfonía N°9, D.944 (The Great / La Grande)
Andante — Allegro, ma non troppo
Andante con moto
Scherzo
Allegro vivace
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Précédent concert, Coup de cœur de CLASSIQUENEWS :
LILLE, Orchestre National. Concert JC Casadesus : Lalo, Finzi, Tchaikovski, les 16 et 17 fév 2023
CONCERT BAPTEME… Programme exceptionnel qui marque aussi le baptême de l’Auditorium du Nouveau Siècle : la salle emblématique du rayonnement et de l’activité du National de Lille, portera désormais le nom de son fondateur JEAN-CLAUDE CASADESUS. Juste hommage pour celui qui a porté et accompagné l’essor de la phalange lilloise jusqu’à son dimensionnement actuel, à la fois régional et international. Au programme de cet événement majeur, 3 pièces contrastées et denses, chacune incarnant les axes du travail d’un maestro inoubliable par la force de ses choix artistiques : musique française avec Lalo ; Fantaisie contemporaine avec Graziane Finzi qui fut en résidence au sein de l’orchestre dès 2001 ; enfin, vertiges de la grande forge orchestrale avec l’ultime symphonie de Tchaikovski, la fulgurante et sombre « pathétique ».
L’Auditorium du Nouveau Siècle à Lille
est baptisé auditorium « Jean-Claude Casadesus
Aux côtés de l’ouverture de Lalo, véritable poème symphonique qui dépasse le cadre stricte d’une ouverture préalable en exprimant la dignité de la ville face à la fureur de l’océan, la Fantaisie-Concerto de Graciane Finzi sait accorder les deux chants distincts et simultanés de l’orchestre et de l’instrument soliste, l’alto, en une divagation émotionnellement riche et somptueusement maîtrisée…
FINZI : Fantaisie-Concerto pour alto et orchestre
Première compositrice invitée dans le cadre de la résidence au sein du National de Lille (2001-2003), Graciane Finzi est à l’affiche de ce programme exceptionnel. Comme une « promenade dans la vie », la Fantaisie (entrée au répertoire de l’ON LILLE) tisse une parure orchestrale diverse à l’écoute des sentiments « reliés les uns aux autres ou indépendants » selon les mots de Graciane Finzi. A la différence de son errance dans la nuit pour violoncelle, la Fantaisie pour alto est une mosaïque émotionnelle qui frappe par son éclectisme : « Ce sont des moments qui s’enchaînent et s’entrechoquent, se croisent et se décroisent. Ils peuvent être calmes, heureux, violents, désespérés, mouvementés ou tendres, s’assembler, se ressembler ou au contraire se disperser. Un événement pourra être la conséquence d’une intention et générer différentes actions d’intensités très diverses, de ruptures brutales ou d’actes raisonnés. Le mode d’écriture a été une sorte de déroulement et d’enchaînements de moments très différents les uns des autres, imprévisibles comme peuvent être les événements du monde depuis la nuit des temps ».
Comme un funambule sur une crête intranquille, l’instrument soliste choisi par la compositrice, « est un véritable personnage, solitaire, évoluant dans ce monde qui l’entoure en parcourant ces moments de vie dans un tempo différent de celui de l’orchestre ». Les deux chants expriment tous les aspects simultanés de l’existence.
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Concert symphonique
LA PATHÉTIQUE DE TCHAÏKOVSKI
La plus bouleversante des symphonies de Tchaïkovski.
Jeudi 16 février 2023 — 20h
Vendredi 17 février 2023 — 20h
Lille – Auditorium du Nouveau Siècle « Jean-Claude Casadesus »
[ Tarif 1 ] / ± 2h avec entracte
Réservez directement vos places sur le site de l’Orchestre National de Lille
https://www.onlille.com/saison_22-23/concert/la-pathetique-de-tchaikovski/
Programme repris en région
Pas de billetterie O.N.L / billetterie extérieure
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Samedi 18 février – 20h
Mouchin, Salle de sports
Dimanche 19 février – 16h
Duisans, Salle Clairefontaine
Programme
ÉDOUARD LALO (1823-1892)
Le Roi d’Ys, ouverture [1888] – 11’
GRACIANE FINZI (Née en 1945)
Fantaisie-Concerto pour alto et orchestre [2019] – 25’
Nils Mönkemeyer, alto
ENTRACTE
PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI (1840-1893)
Symphonie n°6, « Pathétique » [1893] – 45’
Adagio – Allegro non troppo Allegro con grazia
Allegro molto vivace
Finale. Adagio lamentoso
Orchestre National de Lille
Jean-Claude Casadesus, direction
À l’initiative de la Région Hauts-de-France, l’Auditorium du Nouveau Siècle, équipement régional, sera baptisé « Auditorium Jean-Claude Casadesus » à l’issue du concert du 17 février.
AUTOUR DES CONCERTS
18h45 – Cycle Compositeurs d’aujourd’hui
En présence de la compositrice Graciane Finzi
(entrée libre, muni du billet de concert)
LALO : Le Roi d’Ys, ouverture
Né à Lille, Édouard Lalo affronte son père qui s’oppose à ce que sonf ils devienne musicien. Comme Rameau, Lalo connaît une reconnaissance tardive et outre ses œuvres concertantes et symphonique, demeure l’auteur d’un seul opéra, le Roi d’Ys (1878) ; l’ouverture est un sublime lever de rideau qui cite les épisodes dramatiques à venir, dont l’activité de la ville légendaire bretonne, soit un programme expressif d’où jaillissent une citation wagnérienne fameuse (les pèlerins de Tannhäuser) comme le chant lyrique du violoncelle solo, avant que la fanfare finale n’exprime le salut de la ville après sa submersion spectaculaire…
TCHAÏKOVSKI – Symphonie n°6, « Pathétique »
Aussi intense que directe, la Symphonie n°6 « Pathétique » saisit par sa force poétique et tragique. Elle est d’autant plus puissante que Tchaikovsky concentre dans son dernier opus symphonique, toute sa science sonore mais aussi les fruits de son expérience humaine marqué par la solitude, le secret et la souffrance intérieure. Plus autobiographique que ses précédentes symphonies, la 6è recèle comme le testament spirituel de toute une vie, mais dont la clé demeure à jamais indéchiffrable : « Au cours de mes voyages, j’ai eu l’idée d’une autre symphonie, une symphonie à programme cette fois-ci, mais dont le programme restera secret pour tout le monde. Qu’on le devine », écrit-il dans sa correspondance le 11 février 1893. En filigrane, on devine une trame inspiratrice, ossature subjective qui permet de mesurer les enjeux de cette œuvre maîtresse du répertoire symphonique.
Le premier mouvement brosse le portrait du compositeur en quête d’un bonheur affectif toujours reporté ; et emblème d’une tragédie qui ne dit jamais son nom mais exhorte et interpelle, les 4 notes préliminaires du basson (introduction), sorte de moto implorant, qui semblent dire « à l’aide »… supplique pudique d’un homme détruit. Tchaikovski y dessinerait aussi son propre requiem, – sépulture musicale-, en citant explicitement ensuite le choral extrait de la messe des morts orthodoxe, (sur les paroles « Qu’il repose avec les saints »). La valse qui suit (à 5 temps) dans le second mouvement se déploie à mesure que le sentiment d’emprisonnement et de mélancolie maudite s’épaissit, inéluctable fatalité. Le compositeur porté par la démesure de son propre vertige élargit davantage la forme symphonique, dans un Scherzo délirant, grimaçant, éperdu ; surtout un Adagio inédit, placé comme une conclusion mystérieuse, à la fois effrayant et fascinant : passage vers l’autre monde et expression d’une conscience qui a traversé les apparences d’une vie en quête d’elle-même. Piotr Illiycth devait mourir quelques jours après avoir créer sa Symphonie testament… Son destin et sa musique ne faisant qu’un. Le créateur, son œuvre s’effaçant dans l’ombre d’un murmure unitaire.