CLARINETTES hallucinées, enivrées … Le Quatuor Anches Hantées donne la parole aux oublié(e)s ; il convoque la figure de la belle inconnue qui a suscité la passion de Ludwig Van Beethoven. Le génie romantique vécut plusieurs histoires amoureuses, souvent malheureuses, toujours cachées, et à travers elle, il a nourri la quête de l’idéal féminin, cette « immortelle Bien-Aimée », invoquée, désirée…. inaccessible… Qui fut-elle en réalité ? Comme pour nourrir encore le mystère, Beethoven laisse une lettre, retrouvée à sa mort dans ses papiers, jamais envoyée et dont – malgré les recherches des historiens – on ne connaîtra jamais la destinataire. Nous l’aurait-il cachée à dessein ?
Le vrai sujet de cette odyssée sentimentale qui innerve en réalité toute la création beethovénienne, entre ivresse éperdue et insondable tendresse, est bien le profil de cette femme idôlatrée, le sentiment qu’elle fut capable de susciter dans la pensée du plus grand créateur romantique en Europe… Qu’elle soit Marie Erdödy, Giuletta Guicciardi, Thérèse von Brunsvik, Thérèse Malfatti, Bettina Brentano ou Antonia Brentano dite « Toni » laquelle serait la plus aimée de Beethoven…
Au programme de ce récital enchanté, amoureux, les Hanches Hantées jouent le Quatuor opus 18 de Ludwig, le Quatuor en mi bémol majeur de Fanny Mendelssohn, complétés par une œuvre en création, commande des isntrumentistes au compositeur Richard Dubugnon « Lettre à l’Immortelle Bien Aimée »…
Richard Dubugnon, en composant la Lettre à l’Immortelle Bien-Aimée, mélodrame pour quatuor de clarinettes et comédien, évoque l’imaginaire amoureux de Beethoven. Dans un mouvement expressif lent, parcouru de mouvements plus rapides et frénétiques, la musique dialogue avec les dix pages de cette lettre : l’œuvre « nous emporte dans l’intimité de sa lectrice, amante de la plus grande « superstar » que la musique classique n’ait jamais connue ».
Mais qui sont-elles ces femmes contraintes à la soumission ou à la figuration ? Trop longtemps muselées, installées comme faire-valoir ou muses, elles prennent enfin toute leur place aux côtés de leurs alter egos. Comme Alma (Mahler), comme Clara (Schumann), son époque ordonna à Fanny Mendelssohn (sœur de Félix) d’être épouse et d’être mère. Même son frère préféra l’assigner à son rôle d’épouse plutôt que stimuler ses talents de compositrices, « craignant qu’il (son génie) ne dépassât le sien ».
Ici l’unique quatuor de Fanny Mendelssohn, édité récemment et transcrit ce soir pour quatuor de clarinette renseigne clairement sur la fougue immense, l’avant-gardisme vertigineux, le discours brillant et puissant de la compositrice. De quoi faire pâlir les plus grands compositeurs de l’époque. « Son inspiration n’était pas prête de se tarir lorsque la mort l’emportât subitement à 42 ans ». Le concert à Cortot reprend le programme du dernier CD du Quatuor Anches Hantées, intitulé « FANNY M. ».
______________________
PARIS, Salle Cortot
Vendredi 21 avril 2023, 20h – QUATUOR ANCHES HANTÉES
RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur le site de la salle Cortot :
http://sallecortot.com/concert/fanny-m-concert-de-sortie-de-disque.htm?idr=38280
Billetterie par téléphone au 01 48 65 97 90
ou depuis le lien ci dessous (site de la salle Cortot) :
https://www.quatuorancheshantees.com/fanny-m-concert-de-sortie-de-disque-paris/
PROGRAMME
Ludwig VAN BEETHOVEN (1770-1827)
Quatuor à cordes en fa majeur, opus 18 n°1
I. Allegro con Brio – II. Adagio affettuoso ed appassionato – III. Scherzo – IV. Allegro
Richard DUBUGNON (1968-)
Avec Didier Sandre, sociétaire de la Comédie française
Lettre à l’Immortelle Bien Aimée (2021) – (commande du QAH / création parisienne)
Fanny HENSEL-MENDELSSOHN (1805-1847)
Quatuor en mi bémol majeur (1834)
I. Adagio ma non troppo – II. Allegretto – III. Romanze – IV. Allegro molto vivace
VIDÉO les 4 clarinettes du Quatuor Hanches hantées
/ Manuel de Falla : Danse espagnole n° 2 – La Vie brève
LIRE aussi notre annonce complète du CONCERT du QUATUOR Anches Hantées :
PARIS, Salle CORTOT. L’Immortelle Bien Aimée. Quatuor Anches Hantées (ven 21 avril 2023)
Précédent programme coup de cœur de la rédaction de CLASSIQUENEWS :
___________________________________________________________
PERPIGNAN, Festival de musique sacrée : Vibrato de l’âme… 25 mars > 8 avril 2023
Du 25 mars au 8 avril 2023, la 37e édition du Festival de Musique Sacrée de Perpignan investit de multiples lieux dans la ville, favorisant partout la créativité comme l’accessibilité aux concerts. Comme un écrin et un décor naturel pour chaque célébration, Perpignan réinvente la musique sacrée vivante : « les artistes donneront vie aux répertoires inscrits dans l’histoire de l’humanité, aux écritures nouvelles reliées au monde d’aujourd’hui. Chacun d’entre eux déposera une vibration, une intonation et une oscillation, l’expression d’un élan artistique. De la musique transformée naîtra le Vibrato de l’âme, la spiritualité et la transcendance », précise Élisabeth Dooms, directrice du Festival.
Beauté, métamorphose, transmission : en s’adressant au plus grand nombre, la musique, « révélatrice d’un monde vivant » lance une invitation à partager, à découvrir pour s’accorder ensemble, au « Vibrato de l’âme », thème générique de cette 37è édition.
LIRE aussi notre ENTRETIEN avec Elisabeth DOOMS, directrice, à l »occasion de la 37è édition du Festival de Musique Sacrée de Perpignan, le « Vibrato de l’âme »… https://www.classiquenews.com/entretien-avec-elisabeth-dorme-directrice-artistique-du-festival-musique-sacree-de-perpignan/
Le Festival 2023 – Vibrato de l’âme – 15 CONCERTS :
› 5 CONCERTS FLORILÈGE Accès payant : tarifs de 1 à 25 €
› 8 CONCERTS MOSAÏQUE en accès libre
› 2 CONCERTS LE OFF en accès libre
Le Village du festival, couvent des Dominicains est un lieu de vie, d’échanges, de rencontres, de plaisir, de convivialité, le village réunit le temps de belles soirées éphémères les artistes, les équipes, le public et les partenaires.
Ouvert vendredi 31 mars, samedi 1 avril, jeudi 6 avril de 17h à 23h et le samedi 8 avril de 16h à 23h.
LES ESPACES : rencontres « Paroles d’artistes », bar à tapas,
vente CD, billetterie, espaces partenaires.
NOUVEAU : en alternance, espace « luthier » et « développement durable »
FLORILÈGE / MOSAÏQUE
Infos / résa. : 04 68 66 18 92 / www.perpignantourisme.com
______________________________
Festival de musique sacrée de Perpignan 2023
37ème édition – du 25 mars au 8 avril 2023
L’agenda des concerts
Vibrato de l’âme
______________________________
CONSULTEZ ICI NOTRE PRÉSENTATION DE TOUS LES PROGRAMMES :
PERPIGNAN, Festival de musique sacrée : Vibrato de l’âme… 25 mars > 8 avril 2023
_______________________________
Précédent programme coup de cœur de la Rédaction, CLIC de CLASSIQUENEWS :
Orchestre Symphonique d’Orléans. CONCERT MOZART, 31 mars, 1er et 2 avril 2023
Dirigé par son directeur musical Marius Stieghorst, le Symphonique d’Orléans propose un somptueux concert Mozart ; soulignant chez l’auteur des opéras Don Giovanni ou Cosi fan tutte, le fin connaisseur du cœur humain, de la passion et des sentiments. Romantique avant l’heure, et pourtant contemporain des Souffrances du jeune Werther (Goethe, 1774), Amadeus tisse dans ses Symphonies 40 et 41, les 2 dernières (formant trilogie avec la 39è), un véritable opéra passionnel pour instruments. C’était déjà l’approche et la compréhension du chef Harnoncourt, révélant les incidences et connotations émotionnelles des ultimes symphonies de Mozart, tels des oratorios pour l’orchestre.
ORLÉANS, Salle Barrault / Théâtre d’Orléans
vendredi 31 mars – 20h30
samedi 01 avril – 20h30
dimanche 02 avril – 16h
Mozart : Symphonie n°40
Concerto pour piano n°21
Symphonie n°41 « Jupiter »
Direction et piano : Marius Stieghorst
Orchestre Symphonique d’Orléans
SALLE BARRAULT – THÉÂTRE D’ORLÉANS
Cat.1 30€ ; Cat.2 : 27/24/19/13€ ; Cat.3 19/13€
RÉSERVEZ VOS PLACES directement sur
le site de l’Orchestre Symphonique d’Orléans :
https://www.orchestre-orleans.com/concert/mozart-2/
Symphonie n°41 « Jupiter » / place à l’ultime symphonie de Mozart, aboutissement de sa trilogie orchestrale (complétée par les symphonies 39 et 40) : la fameuse symphonie n°41 dite « Jupiter ». Mendelssohn disait de la dernière symphonie de Mozart qu’elle était « le modèle immortel de la symphonie ». Une source pour tous les symphonistes romantiques à venir après lui… Ce n’est pas Mozart qui l’a appelé Jupiter, mais un organisateur de concert du début du XIXème siècle. Ce nom « Jupiter » symbolise pourtant bien le caractère glorieux, rythmique, plein d’énergie et de lumière de cette symphonie portée par l’idéal maçonnique et les valeurs des Lumières propre aux années 1780.
La symphonie n°41 a été composée à Vienne durant l’été 1788. Elle clôt un ensemble de 3 grandes symphonies qui seront les dernières de Mozart, sa légendaire trilogie que les plus grands chefs ont traitée, non sans en dévoiler et l’unité artistique, et la profondeur spirituelle. De Nikolaus Harnoncourt et Jordi Savall… à l’excellente cheffe Debora Waldman et son orchestre Idomeneo.
A ORLÉANS, Marius Stieghorst et les musiciens de l’Orchestre Symphonique interrogent les deux dernières symphonies, la n°40 tout empreinte d’émotion (véritable tempête sentimentale, ce dès son début à la fois tourmenté et tendre) et la triomphale « Jupiter » n°41, entre lesquelles s’intercale le Concerto pour piano n°21, emprunt de sérénité et d’équilibre comme de lyrisme le plus lumineux.
Le chef tient la partie de piano, comme à l’époque de Mozart. Grande première pour le maestro : le programme voit ainsi son premier concert comme pianiste avec ses chers confrères instrumentistes.
L’Orchestre investit aussi une nouvelle salle, la salle Barrault pour 3 concerts de ce programme Mozart, au lieu des deux habituels.
BIO EXPRESS… Marius Stieghorst / Comme beaucoup de chef d’orchestre, Marius est également un instrumentiste accompli. Comme Mozart, il commence le piano en famille à l’âge de 3 ans, fait ses études à Karlsruhe où il obtient la Bourse de la Fondation d’Études du « Studienstiftung des Deutschen Volkes ». Il est très rare d’entendre Marius en soliste et c’est un immense cadeau qu’il fait là à l’orchestre symphonique d’Orléans et à son public…
SYMPHONIES n°40 et 41
Achevée en juillet 1788, la 40 est tout aussi lumineuse et solaire mais aussi emprunte d’un sfumato émotionnel qui est lié à l’utilisation du sol mineur, le mode doloriste (celui de Pamina dans La Flûte). L’allegro initial est de loin la création la plus puissante et exaltante de Mozart, un mouvement qui fusionne l’exaltation des sens et une ivresse éperdue, presque panique et pourtant déjа romantique, totalement magicienne… Même naturel évident dans la Sicilienne qui est le mouvement lent (Andante) ; avant le surgissement d’une angoisse indicible dans le Finale qui affirme la haute conscience de la mort. Mozart s’y livre avec une acuité irrésistible en une danse ivre, exaltée, là encore éperdue, comme d’un dernier souffle chorégraphique, l’ultime désir intime contre la tempête adverse : il n’est pas un mouvement orchestral de tout le XVIIIème qui affirme clairement son esprit déjа romantique. Quel saisissant contraste avec la musique funèbre enchaînée, sa grandeur lugubre, portée par les bois. Mozart va très loin dans cette exploration personnelle de la mort.
Symphonie 41 « Jupiter » : à notre avis elle aurait mérité plutôt le surnom d’Apollon ; certes il y a du militaire dans la remise en ordre du premier mouvement, superbe proclamation des forces de l’esprit sur tout ferment instable ; l’impérieuse nécessité se fait volonté et autodétermination, d’autant plus impériale et « pacificatrice » après le tumulte intranquille de la 40ème, océan de sensations jaillissantes, exaltées. Mozart affirme ici le calme tranquille et l’équilibre des forces maîtrisées en une écriture d’un lumineuse finesse. Ce début proclame une rage déterminée pré beethovénienne, dans son élan, et aussi son orchestration : le sommet de l’expérience orchestrale contenue dans le triptyque. L’écriture révèle la pensée mozartienne : qu’aurait écrit le compositeur s’il n’était pas mort en 1791, dépassant le siècle et s’affirmant même tel un Haydn, encore prodigieusement actif а l’aube romantique ? Tout Mozart, le plus volontaire, le plus humain, le plus déchirant se trouve ici condensé dans ce lever de rideau ouvertement positif… C’est comme si Amadeus, avant Beethoven, proclamait l’avènement d’une monde nouveau, idéal, celui des valeurs et des Lumières… dont Ludwig après lui, de sa 1ère à sa 9è Symphonie annonce, esquisse, eppele et suscite avec la conviction de son propre orchestre (avec solistes et chœur pour la 9ème…). Par Elvire James
https://www.classiquenews.com/cd-coffret-evenement-mozart-les-3-dernieres-symphonies-39-40-41-jupiter-jordi-savall-3-cd-alia-vox/
BILLETTERIE CONCERT PAR CONCERT
Cat.1 30€ ; Cat.2 : 27/24/19/13€ ; Cat.3 19/13€
Voir le détail des tarifs
• Billetterie en ligne
https://billetterie-orchestreorleans.mapado.com/
• Au Théâtre d’Orléans
Boulevard Pierre Ségelle
du mardi au samedi de 13h à 19h
02 38 62 75 30
CONSULTEZ LES TARIFS PAR CONCERT
INSCRIVEZ-VOUS À LA NEWSLETTER
RÉSERVEZ VOS PLACES
• Billetterie en ligne
https://billetterie-orchestreorleans.mapado.com/
• Au Théâtre d’Orléans
Boulevard Pierre Ségelle
du mardi au samedi de 13h à 19h
02 38 62 75 30
Approfondir
CD, coffret événement. MOZART : les 3 dernières Symphonies (39, 40, 41 « Jupiter ») / Jordi SAVALL (3 cd Alia Vox)
https://www.classiquenews.com/cd-coffret-evenement-mozart-les-3-dernieres-symphonies-39-40-41-jupiter-jordi-savall-3-cd-alia-vox/