samedi 8 février 2025

ENTRETIEN avec Jean-Louis GRINDA, directeur artistique des Chorégies d’ORANGE, à propos de l’édition 2024.

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Déficit résorbé, carte de la nouveauté et des œuvres rares, réalisation écologique des spectacles, exposant continûment la beauté originelle du formidable Mur antique… depuis son arrivée, Jean-Louis Grinda réalise une mutation profonde des Chorégies d’Orange. Présentation de l’édition 2024 – qui est celle de la transition décisive pour une nouvelle ère, dès 2025. Explications et clarification. 

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CLASSIQUENEWS : Comment a évolué le Festival depuis votre direction, pour offrir son fonctionnement actuel ? Qu’est ce qui fonde selon vous, la singularité de cet événement ?

Jean-Louis Grinda : Le Festival a dû s’adapter à plusieurs contraintes économiques, particulièrement lourdes, et notamment un déficit qu’il a fallu résorber avec l’aide de la Région PACA. Mon idée a tout d’abord été de présenter des titres jamais ou très peu joués aux Chorégies, afin d’apporter une réelle nouveauté. Par ailleurs, j’ai choisi de diversifier la programmation en introduisant, avec un certain succès, la danse, le jazz, le ciné-concert… afin de multiplier les occasions de rencontres entre le public et ce lieu magique.

 

CLASSIQUENEWS : Comment renforcez-vous la magie du lieu et des spectacles à chaque proposition ? Quelle est la nature de cette expérience artistique particulière proposée au public ?

Jean-Louis Grinda : En ce qui concerne l’opéra, pour des raisons économiques mais aussi portés par une politique RSE volontariste, nous ne construisons quasiment plus de décors, mais nous utilisons les nouvelles technologies, notamment le mapping, pour créer des atmosphères réalistes ou imaginaires, dans l’esprit de l’œuvre. Par ailleurs, la même direction artistique est prise en général pour chacun des spectacles (concert, ballet….), afin de faire « vivre » ce mur extraordinaire qui est un décor à lui tout seul.

 

CLASSIQUENEWS : Sur le plan artistique, quels sont les critères d’après lesquels vous choisissez tel artiste plutôt que l’autre ? Y-a-t-il des compagnonnages qui au fil des éditions se sont précisés ? Quelles formes de concerts, quels répertoires privilégiez-vous ?

Jean-Louis Grinda : Le premier critère sur lequel je me base pour engager un chanteur est de répondre à une question très simple : a-t-il ou a-t-elle une voix de « plein air » ? Il ne s’agit bien évidemment pas de puissance, mais plutôt de « focus ». Ceci étant posé, il existe évidemment des compagnonnages artistiques qui accompagnent toute carrière et que le public aime, je crois, à retrouver. Pour les concerts symphoniques, il me semble évident de privilégier les œuvres très grand public, car elles sont présentées dans un Théâtre de 7000 places.

 

CLASSIQUENEWS : Qu’a de spécifique cette édition 2024 ? Y a t -il des propositions nouvelles pour le public ?

Jean-Louis Grinda : L’édition 2024 sera une édition de transition, car un changement de véhicule juridique est prévu pour 2025. Nous allons en effet passer d’une SPL (Société Publique Locale) vers un EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle). Ce changement n’est pas anecdotique, car il nous permettra d’accéder au mécénat, ce qui n’était pas possible jusque-là. Dans un souci d’équilibre budgétaire certain, un seul opéra en version concert a donc été programmé, étant entendu, et cela a été annoncé publiquement par le Président des Chorégies, que nous reviendrons à deux opéras dès 2025.

 

CLASSIQUENEWS : Depuis la COVID, avez vous noté une évolution dans le comportement du public ? En terme de choix de spectacles et de réponses à la billetterie ?

Jean-Louis Grinda : La première édition post-covid en 2021 a été marquée par la distanciation et le pass sanitaire que nous avons été les premiers à mettre en place ; elle s’est distinguée par le constat d’une réelle envie du public de renouer avec ce lieu magique. L’évolution s’est poursuivie en 2022 et 2023, l’année 2024 devant répondre favorablement à toutes nos prévisions budgétaires les plus optimistes.

Ce qui est important de noter, c’est qu’il reste quasiment toujours des places et que celles-ci sont plutôt situées dans les tarifs les plus bas, ce qui nous permet d’accueillir un public de dernière minute, qui vient plus par curiosité que par adhésion spontanée. Cela nous permet, je pense, de gagner de nouveaux spectateurs qui, une fois la rencontre effectuée avec le lieu, reviendront à coup sûr voir une œuvre de leur choix, d’où la diversification de la proposition artistique.

 

Propos recueillis en mai 2024

 

Présentation des Chorégies d’Orange 2024 :

LIRE aussi notre présentation des Chorégies d’ORANGE édition 2024 – du 14 juin au 22 juillet 2024) : https://www.classiquenews.com/choregies-dorange-2024-tosca-pour-le-centenaire-puccini-2024-katia-buniatishvili-edgard-moreau-les-saisons-de-thierry-malandain-du-14-juin-au-22-juillet-2024/

 

CHORÉGIES D’ORANGE 2024 : Tosca pour le centenaire PUCCINI 2024, Katia Buniatishvili, Edgar Moreau, Les saisons de Thierry Malandain… (du 14 juin au 22 juillet 2024.

 

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