MAZAN (Comtat Venaissin) : Les Nuits Musicales 2020

LogoNMM-texte-rectMAZAN. Les Nuits musicales (2è Ă©dition) : 29, 30, 31 oct, 1er nov 2020. 5 concerts Ă©vĂ©nement vous attendent Ă  Mazan (salle La Boiserie) et sur le territoire du Comtat Venaissin. Le Festival conçu artistiquement par le claveciniste et chef Bruno Procopio (Ă©galement fondateur du label PARATY) prĂ©sente ainsi sa 2è Ă©dition, avec Pierre HantaĂŻ et Hugo Reyne (Bach et Haendel, 29 oct), le chĹ“ur national des Jeunes (Palestrina, Bach, Ligeti…, 30 oct), Morgane Le Corre et Knut Jacques (Mozart, le 31 oct), rĂ©cital Pierre HantaĂŻ (Bach… le 31 oct), enfin les flĂ»tes enchantĂ©es du Consort Brouillamini (Holborne, Byrd, Farnaby…, le 1er nov). SituĂ© Ă  quelques encâblures Ă  l’Est d’Avignon, proche de Carpentras, Mazan, perle de Provence, se fait nouveau foyer de l’interprĂ©tation baroque et classique, impliquant les spectateurs mais aussi les jeunes instrumentistes et les Ă©tablissements scolaires dans un cycle d’éveil et de dĂ©couvertes musicales exemplaire. Le label PARATY profite aussi de cette 2è Ă©dition pour lancer deux nouveautĂ©s discographiques en liaison avec les artistes invitĂ©s Ă  Mazan : nouvel album des Brouillamini (The wood so wild) et programme Mozart (Piano 4 hands) par Morgane Le Corre et Knut Jacques au fortepiano : deux programmes discographiques prĂ©sentĂ©s ainsi en concert dans le Comtat Venaissin…

VOIR le teaser des Nuits Musicales de MAZAN 2020 : ici 

 

 

 

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MAZAN-2020-2-edition-festival-mazan-concerts-classiquenews-annonce-critique

 

 

 

 

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INFOS et RÉSERVATIONS ici :
http://www.nuitsmusicalesmazan.com/

 

 

 

 

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BRUNO PROCOPIO. Musiques pour le Congrès de Vienne : NEUKOMM

neukomm-sigismond-compositeur-portrait-par-classiquenewsPARIS, INVALIDES. Le 23 janv 2020 : Requiem pour le Congrès de Vienne. Le chef BRUNO PROCOPIO dirige les effectifs de la La Sorbonne sous la voûte spectaculaire de la Cathédrale Saint-Louis des Invalides. En écho au bouleversant Requiem de Sigismund von Neukomm (1778-1858), le Chœur & Orchestre Sorbonne Université restitue également les accents romantiques de la Symphonie Héroïque du même auteur. Entre splendeur orchestrale, intériorité, surtout énergie beethovénienne d’une écriture éclectique et très inspirée.

VIENNE, 1815
Commande de Talleyrand alors au service de Louis XVIII – au compositeur autrichien Sigismund Ritter von Neukomm, le Requiem, dédié A la mémoire de Louis XVI, est créé le 21 janvier 1815, lors du Congrès de Vienne ; assistent au concert historique promonarchiste, tous les souverains et représentants diplomatiques des plus grandes puissances, réunis pour la reconstruction de l’Europe, sur les décombres de l’Empire agonisant. Le Requiem pour Louis XVI (guillotiné le 21 janvier 1793) révèle encore l’élégance d’un Neukomm ardent ambassadeur de piété et d’intimisme. La partition, seconde des 50 Messes écrites par le compositeur Salzbourgeois comme Mozart, a été commandée par Talleyrand, le patron de Neukomm, puis créée à Vienne, en la Cathédrale Saint-Etienne, le 21 janvier 1815.
Certes dès le départ la formidable fanfare, lugubre et sombre, structure la progression de ce monument spectaculaire ; mais ce qui frappe surtout et ce qui a marqué les spectateurs auditeurs des concerts qui ont précédé le disque, c’est la pudeur et le recueillement filigrané des voix solistes et des choeurs, exprimant surtout l’apothéose du défunt et son accueil rasséréné dans les béatitudes célestes
Le souffle impérieux, romantique, voire impétueux de la Symphonie Héroïque quasi contemporaine (1816) souligne le tempérament très séduisant de Neukomm ; la partition est composée, lors de sa traversée en direction du Nouveau Monde. Neukomm est auréolé de toutes les gloires car il a été fait chevalier de la Légion d’honneur par Louis XVIII avant son départ pour Rio.

 

 

Requiem et symphonie pour le Congrès de Vienne

 

 

NEUKOMM au Brésil. Neukomm rejoint les côtes cariocas en 1816 dans le cadre de la Mission française au Brésil… C’est alors un formidable engagement artistique et culturel, incarné par la colonie des artistes ayant traversé l’Atlantique, qui permet le transfert des arts européens sur le sol brésilien. Dans la foulée de son arrivée au nouveau Monde, Neukomm entreprend d’écrire les parties laissées inachevées par Mozart dans son Requiem : il s’agit de jouer le Requiem mozartien pour la fête de Sainte Cécile, afin de célébrer la mémoire des musiciens Brésiliens, décédés dans l’année 1816. Avec le compositeur mulâtre, José Mauricio Nunes Garcia, célèbre à Rio, qui d’ailleurs connaissait parfaitement la partition, Neukomm réécrit la partition de Mozart aux endroits lacunaires : il en découle une nouvelle version pour le Libera me (différente des premières tentatives d’achèvement par Süssmyar).

 

 

procopio-bruno-chef-maestro-neukomm-mehul-gossec-concert-invlaides-critique-classiquenewsAux Invalides, Bruno Procopio grand spécialiste de la musique symphonique européenne entre Baroque et Romantisme, devrait détailler et articuler l’écriture de Neukomm, habile suiveur de Haydn et Mozart, en en restituant et l’esprit de majesté et le souffle de conquête. Familier de l’écriture de Méhul, notre Beethoven Français, et de Gossec (Symphonie à 17 parties, de 1809), Bruno Procopio retrouve Neukomm dont il a précédemment dirigé la Symphonie Héroïque opus 19, à Rio en avril 2015.

 

 

VOIR notre reportage vidéo Symphonie Héroïque de Neukomm
http://www.classiquenews.com/video-extraits-rio-de-janeiro-bresil-bruno-procopio-joue-la-symphonie-a-17-parties-de-gossec-avril-2015/

 

 

 

LIRE notre compte rendu des symphonies de Gossec et Neukomm par Bruno Procopio (Rio de Janeiro, avril 2015)
http://www.classiquenews.com/video-extraits-rio-de-janeiro-bresil-bruno-procopio-joue-la-symphonie-a-17-parties-de-gossec-avril-2015/

 

 

 

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Requiem pour le Congrès de Vienne
PARIS, Invalides
Cathédrale SAINT-LOUIS
Jeudi 23 janvier 2020, 20h

Sigismund von Neukomm
Missa di Requiem en ut mineur, A la mémoire de Louis XVI (1813/1815)
Symphonie Héroïque, opus 19 (1816)

Solistes :
Alice Ferrière, Soprano
Sacha Hatala, mezzo
Sébastien Obrecht, ténor
Sydney Fierro, baryton

Chœur et Orchestre Sorbonne Université (C.O.S.U)
Bruno Procopio, direction

 

 

 

RESERVEZ VOTRE PLACE
http://saisonmusicale.musee-armee.fr/concert.html#!2019-2020&Requiem-pour-le-Congres-de-Vienne

Cycle «  Canons de l’élégance et trompettes de la renommée »
saison musicale des Invalides / Musée de l’Armée

Chœur et Orchestre Sorbonne Université (C.O.S.U)
Sébastien Taillard, direction musicale
Ariel Alonso, chef de chœur

 

 

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APPROFONDIR

 

NEUKOMM sur CLASSIQUENEWS

La Résurrection (1828), oratorio préwébérien ressuscité à Tourcoing en janvier 2019
http://www.classiquenews.com/toucoing-la-resurrection-de-neukomm-le-couronnement-de-mozart/

La Résurrection (1828) recréé à Boucherville, Québec, juin 2018
http://www.classiquenews.com/compte-rendu-concert-boucherville-quebec-le-5-juin-2018-festival-classica-mozart-neukomm/

 

 

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BRUNO PROCOPIO

Entretien : aux origines de l’odyssĂ©e symphoniques, les classiques Ă  redĂ©couvrir…
http://www.classiquenews.com/maestros-bruno-procopio-aux-origines-de-la-matiere-symphonique-entretien/

 

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LE REQUIEM pour Louis XVI de Neukomm (Jean-Claude Malgoire, 2016)
http://www.classiquenews.com/cd-critique-neukomm-requiem-pour-louis-xvi-malgoire-1-cd-alpha-2016/

 
 

BRUNO PROCOPIO dirige le REQUIEM pour le congrès de Vienne (1815)

neukomm-sigismond-compositeur-portrait-par-classiquenewsPARIS, INVALIDES. Le 23 janv 2020 : Requiem pour le Congrès de Vienne. Le chef BRUNO PROCOPIO dirige les effectifs de la La Sorbonne sous la voûte spectaculaire de la Cathédrale Saint-Louis des Invalides. En écho au bouleversant Requiem de Sigismund von Neukomm (1778-1858), le Chœur & Orchestre Sorbonne Université restitue également les accents romantiques de la Symphonie Héroïque du même auteur. Entre splendeur orchestrale, intériorité, surtout énergie beethovénienne d’une écriture éclectique et très inspirée.

VIENNE, 1815
Commande de Talleyrand alors au service de Louis XVIII – au compositeur autrichien Sigismund Ritter von Neukomm, le Requiem, dédié A la mémoire de Louis XVI, est créé le 21 janvier 1815, lors du Congrès de Vienne ; assistent au concert historique promonarchiste, tous les souverains et représentants diplomatiques des plus grandes puissances, réunis pour la reconstruction de l’Europe, sur les décombres de l’Empire agonisant. Le Requiem pour Louis XVI (guillotiné le 21 janvier 1793) révèle encore l’élégance d’un Neukomm ardent ambassadeur de piété et d’intimisme. La partition, seconde des 50 Messes écrites par le compositeur Salzbourgeois comme Mozart, a été commandée par Talleyrand, le patron de Neukomm, puis créée à Vienne, en la Cathédrale Saint-Etienne, le 21 janvier 1815.
Certes dès le départ la formidable fanfare, lugubre et sombre, structure la progression de ce monument spectaculaire ; mais ce qui frappe surtout et ce qui a marqué les spectateurs auditeurs des concerts qui ont précédé le disque, c’est la pudeur et le recueillement filigrané des voix solistes et des choeurs, exprimant surtout l’apothéose du défunt et son accueil rasséréné dans les béatitudes célestes
Le souffle impérieux, romantique, voire impétueux de la Symphonie Héroïque quasi contemporaine (1816) souligne le tempérament très séduisant de Neukomm ; la partition est composée, lors de sa traversée en direction du Nouveau Monde. Neukomm est auréolé de toutes les gloires car il a été fait chevalier de la Légion d’honneur par Louis XVIII avant son départ pour Rio.

NEUKOMM au Brésil. Neukomm rejoint les côtes cariocas en 1816 dans le cadre de la Mission française au Brésil… C’est alors un formidable engagement artistique et culturel, incarné par la colonie des artistes ayant traversé l’Atlantique, qui permet le transfert des arts européens sur le sol brésilien. Dans la foulée de son arrivée au nouveau Monde, Neukomm entreprend d’écrire les parties laissées inachevées par Mozart dans son Requiem : il s’agit de jouer le Requiem mozartien pour la fête de Sainte Cécile, afin de célébrer la mémoire des musiciens Brésiliens, décédés dans l’année 1816. Avec le compositeur mulâtre, José Mauricio Nunes Garcia, célèbre à Rio, qui d’ailleurs connaissait parfaitement la partition, Neukomm réécrit la partition de Mozart aux endroits lacunaires : il en découle une nouvelle version pour le Libera me (différente des premières tentatives d’achèvement par Süssmyar).

procopio-bruno-chef-maestro-neukomm-mehul-gossec-concert-invlaides-critique-classiquenewsAux Invalides, Bruno Procopio grand spécialiste de la musique symphonique européenne entre Baroque et Romantisme, devrait détailler et articuler l’écriture de Neukomm, habile suiveur de Haydn et Mozart, en en restituant et l’esprit de majesté et le souffle de conquête. Familier de l’écriture de Méhul, notre Beethoven Français, et de Gossec (Symphonie à 17 parties, de 1809), Bruno Procopio retrouve Neukomm dont il a précédemment dirigé la Symphonie Héroïque opus 19, à Rio en avril 2015.
VOIR notre reportage vidéo Symphonie Héroïque de Neukomm
http://www.classiquenews.com/video-extraits-rio-de-janeiro-bresil-bruno-procopio-joue-la-symphonie-a-17-parties-de-gossec-avril-2015/
LIRE notre compte rendu des symphonies de Gossec et Neukomm par Bruno Procopio (Rio de Janeiro, avril 2015)
http://www.classiquenews.com/video-extraits-rio-de-janeiro-bresil-bruno-procopio-joue-la-symphonie-a-17-parties-de-gossec-avril-2015/

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Requiem pour le Congrès de Vienne
PARIS, Invalides
Cathédrale SAINT-LOUIS
Jeudi 23 janvier 2020, 20h

Sigismund von Neukomm
Missa di Requiem en ut mineur, A la mémoire de Louis XVI (1813/1815)
Symphonie Héroïque, opus 19 (1816)

Solistes :
Alice Ferrière, Soprano
Sacha Hatala, mezzo
Sébastien Obrecht, ténor
Sydney Fierro, baryton

Chœur et Orchestre Sorbonne Université (C.O.S.U)
Bruno Procopio, direction

RESERVEZ VOTRE PLACE
http://saisonmusicale.musee-armee.fr/concert.html#!2019-2020&Requiem-pour-le-Congres-de-Vienne

Cycle «  Canons de l’élégance et trompettes de la renommée »
saison musicale des Invalides / Musée de l’Armée

Chœur et Orchestre Sorbonne Université (C.O.S.U)
Sébastien Taillard, direction musicale
Ariel Alonso, chef de chœur

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NEUKOMM sur CLASSIQUENEWS

La Résurrection (1828), oratorio préwébérien ressuscité à Tourcoing en janvier 2019
http://www.classiquenews.com/toucoing-la-resurrection-de-neukomm-le-couronnement-de-mozart/

La Résurrection (1828) recréé à Boucherville, Québec, juin 2018
http://www.classiquenews.com/compte-rendu-concert-boucherville-quebec-le-5-juin-2018-festival-classica-mozart-neukomm/

 

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BRUNO PROCOPIO

Entretien : aux origines de l’odyssĂ©e symphoniques, les classiques Ă  redĂ©couvrir…
http://www.classiquenews.com/maestros-bruno-procopio-aux-origines-de-la-matiere-symphonique-entretien/

 

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LE REQUIEM pour Louis XVI de Neukomm (Jean-Claude Malgoire, 2016)
http://www.classiquenews.com/cd-critique-neukomm-requiem-pour-louis-xvi-malgoire-1-cd-alpha-2016/

Festival de MAZAN (Vaucluse) : 15 – 17 nov 2019. ENTRETIEN avec Bruno Procopio

musicales-de-mazan-nuits-mazan-2019-festival-baroque-annonce-classiquenews-un-evenement-classiquenewsFestival de MAZAN 2019 : 15 – 17 nov 2019. Entretien avec Bruno Procopio, claveciniste, chef d’orchestre, directeur artistique du festival Les Nuits Musicales de Mazan. En crĂ©ant un nouveau festival de musique, Bruno Procopio entend dĂ©velopper dans le 84 (Vaucluse), un nouveau cycle d’évĂ©nements musicaux oĂą pèsent en particulier les pratiques historiquement informĂ©es. Jeunes artistes en devenir, instrumentistes chevronnĂ©s nourrissent ici un projet ambitieux qui pourrait ĂŞtre capable de renouveler l’interprĂ©tation de la musique baroque. Pour preuve, au programme des futures prochaines Ă©ditions, la crĂ©ation du JEUNE ORCHESTRE RAMEAU, constituĂ© de musiciens aguerris issus des Conservatoires du monde entier… Le projet est vaste et prometteur : il s’appuie sur les possibilitĂ©s techniques et acoustiques de la salle locale l’Auditorium de La Boiserie, Ă©crin exceptionnel pour le dĂ©ploiement des spectacles de musique. Première explication et prĂ©sentation du Festival de MAZAN par Bruno Procopio, concepteur, fondateur de l’évĂ©nement, festival majeur de cet automne 2019.

 

 

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CNC / CLASSIQUENEWS : Pourquoi lancer un nouveau festival Ă  Mazan ?
BRUNO PROCOPIO : Mazan possède une situation géographique privilégiée, située entre les grands festivals mais suffisamment éloignée pour avoir son propre rayonnement. Le festival Les Nuits Musicales de Mazan a comme ambition de devenir une référence dans la diffusion d’événements liés à la musique historiquement informée. Ainsi le festival, en collaboration avec le label discographique Paraty, la salle de spectacle La Boiserie de Mazan et des domaines viticoles environnants, a vu le jour. Le tout grâce au soutien d’un ami de longue date, l’avocat et musicien Bertrand Biette.

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Quelle en sera l’identitĂ© artistique ?

BRUNO PROCOPIO : Le festival se veut le rendez-vous de grands interprètes et artistes de renommée internationale mais aussi de jeunes talents. Renforcer la rencontre entre les artistes de renom et les jeunes musiciens est la ligne conductrice du festival. Au cours des éditions, nous souhaitons mettre en place cet échange et en faire une priorité. Dès les prochaines éditions, le festival a comme objectif de créer une académie pour les jeunes issus des conservatoires supérieurs de musique du monde entier ; ce projet sera concrétisé en premier lieu par la création du Jeune Orchestre Rameau. Ce jeune ensemble offrira à de jeunes musiciens en formation une pratique orchestrale encadrée par les meilleurs musiciens spécialisés de ce répertoire. Issus de France, de pays européens voire d’autres continents ils seront réunis pour travailler ensemble dans le but de présenter un concert lors du festival mais plus encore de le diffuser et de l’enregistrer.
Un volet entièrement dédié aux enfants et adolescents sera élaboré dès la première édition.

 

 

 

 

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CNC / CLASSIQUENEWS : Comment le festival s’inscrit dans le paysage local (salles, village) ?

BRUNO PROCOPIO : Le festival verra sa première édition en novembre 2019 et répond à une réelle volonté de la ville de Mazan de promouvoir la musique classique, de réaliser des projets adressés au jeune public ainsi que d’apporter une offre culturelle de qualité en dehors de la période estivale. Après avoir rencontré les responsables des domaines viticoles environnants nous avons convenu qu’une partie des concerts serait réalisée en dehors de La Boiserie, notamment pour pouvoir mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel de la région.

Le Jeune Orchestre Rameau, prévu pour 2021, ne pourrait pas mieux se trouver qu’à Mazan ; d’une part la Boiserie possède une acoustique exceptionnelle et la salle est complètement modulable ; nous pourrons concevoir des projets ambitieux grâce au plateau de belle envergure. D’autre part, il me semblait important de rendre la musique de Rameau plus visible dans ce beau village au milieu des vignes, puisque n’oublions pas que Marie-Alexandrine Rameau, la dernière fille de Jean-Philippe Rameau s’est mariée en 1764 à un mazanais, le Chevalier Gaultier. On trouve à Mazan des descendants directs de Rameau jusqu’au début du XX siècle.

 

 

CNC / CLASSIQUENEWS : Quelles actions locales auprès des publics cibles (grand public et musiciens…) ?

BRUNO PROCOPIO : Notre cible est la jeunesse, les écoles mais aussi le public cultivé et désireux d’écouter de la musique dans un bel écrin dans une période mois prolifique que l’été. Pour cette première année, nous faisons déjà un concert découverture pour les écoles et jeunes de la ville et de la région ; nous allons avoir une salle comble car nous attendons déjà plus de 300 jeunes. De plus, je commence à découvrir que beaucoup de collègues musiciens habitent dans la région proche de Mazan ; il me semble essentiel de créer une synergie avec eux. Je pense particulièrement à La Courroie qui propose une offre riche toute l’année, leur démarche m’inspire davantage. Beaucoup d’autres pistes restent à creuser comme le fond de la Bibliothèque Musée L’Inguimbertine, un endroit magique au centre de Carpentras…

Propos recueillis en octobre 2019

 

 

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BRUNO PROCOPIO / Festival de MAZAN 2019 : 1ère édition du 15 au 17 novembre 2019 à Mazan (84)

LIRE aussi notre annonce du Festival de MAZAN, 1ère édition 2019 :
https://www.classiquenews.com/chefs-dorchestre-actus-bruno-procopio-directeur-artistique-du-festival-de-mazan-84/

 

 

 

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3 CONCERTS

Ven 15 nov 2019, 20h
MAZAN, La Boiserie
Ouverture du festival Oiseaux Baroques : Couperin, Haendel, Vivaldi / Hugo Reyne
RESERVEZ ici :
http://www.mazan.fr/agenda/la-boiserie-oiseaux-baroques-couperin-haendel-vivaldi-dans-le-cadre-du-festival-les-nuits-musicales-de-mazan.html?tx_solr%5Bpage%5D=2&cHash=112b7baf90f3248c9b8f749fb904b810

Samedi 16 nov 2019, 20h
MAZAN, La Boiserie
Intégrale des Pièces de clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau / Bruno Procopio
http://www.mazan.fr/agenda/la-boiserie-integrale-des-pieces-de-clavecin-en-concerts-de-jean-philippe-rameau-dans-le-cadre-du-festival-les-nuits-musicales-de-mazan.html?tx_solr%5Bpage%5D=2&cHash=a1007ebc6f427c90f6cbc3c7bfb5663d

Dim 17 nov 2019, 17h
Château Pesquié, Mormoiron
Rencontres au Salon Viennois
Natalia Valentin, pianoforte
http://www.nuitsmusicalesmazan.com/concerts/natalia-valentin-pianoforte/

 

mazan-festival-baroque-nuits-musicales-bruno-procopio-programme-2019-concerts-baroque-critique-annonce-classiquenews

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Les Nuits Musicales de Mazan – 79, rue de l’Auzon | 84380 Mazan
nuitsmusicalesmazan@gmail.com
SITE : http://www.nuitsmusicalesmazan.com

CHEFS D’ORCHESTRE, actus. BRUNO PROCOPIO, directeur artistique du Festival de MAZAN (84)

bruno procopioCHEFS D’ORCHESTRE, actus. BRUNO PROCOPIO, directeur artistique du Festival de MAZAN (84)Bruno Procopio, chef d’orchestre et claveciniste, a Ă©tĂ© nommĂ© directeur artistique du Festival « Les Nuits Musicales de Mazan » dont la première Ă©dition aura lieu du 15 au 17 novembre 2019 Ă  Mazan (84)! Occasion exceptionnelle pour dĂ©couvrir une magnifique rĂ©gion de France Ă  cette saison de l’annĂ©e au sein d’un village prĂ©servĂ© oĂą le visiteur est invitĂ© Ă  musarder entre des ruelles Ă©troites au passĂ© centenaire d’une grande richesse patrimoniale… Les concerts du festival de MAZAN ont lieu dans la très belle salle de concert de la Boiserie, espace culturel moderne (2014, 650 places), sis au cĹ“ur des vignes en contre-bas du Ventoux – Ă  moins de 10 km Ă  l’Est de Carpentras.
Ensuite Bruno Procopio dirigera l’Orchestre Simon Bolivar du Sistema de Caracas au Venezuela le 15 décembre 2019 autour d’œuvres d’ Anton Reicha, ami d’enfance de Beethoven.
Il prépare aussi un nouveau cd dédié à Scarlatti, Rameau, Bach… à suivre.

 

 

 

 

 

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Programme du Festival Les Heures musicales de MAZAN 2019
La Boiserie – 150 chemin de Modène 84380 Mazan

 

 

VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019
« Oiseaux Baroques »,
COUPERIN, HAENDEL, VIVALDI
(Hugo Reyne…)

SAMEDI 16 NOVEMBRE 2019
RAMEAU : Intégrale des Pièces de clavecin en concerts
(Paris, 1741)
Avec Bruno Procopio, Clavecin
Patrick Bismuth, Violon
Serge Saitta, Flûte allemande (traverso)
Myriam Rignol, Viole de gambe

 

 

 

 

 

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PLUS D’INFOS : Festival de MAZAN
http://www.mazan.fr/agenda/la-boiserie-festival-les-nuits-musicales-de-mazan.html

 

 

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RIO de Janeiro. Bruno Procopio dirige Baroques et Romantiques français

procopio-bruno-portrait-vignette-verticale--maestro-skyscraper-sept-dec-16RIO DE JANEIRO, les 4 et 7 octobre 2016. Bruno Procopio dirige Français Baroques et Romantiques. Rien ne semble rĂ©sister Ă  l’Ă©lectricitĂ© communicative du chef transatlantique, Bruno Procopio. Entre ancien et nouveau monde, de Paris Ă  Rio, le jeune maestro franco-brĂ©silien joue et rĂ©ussit la carte des Ă©changes musicaux en interprĂ©tant avec la subtilitĂ© requise – grâce Ă  sa maĂ®trise des instruments d’Ă©poque, et aussi de la pratique “historiquement informĂ©e”, les compositeurs français, baroques et romantiques. En tĂ©moignent les deux concerts Ă©vĂ©nements prĂ©sentĂ©s Ă  Rio de Janeiro (BrĂ©sil), les 4 et 7 octobre prochains, Sala Cecilia Meireles : au programme, d’abord un programme “Des Lumières au Romantisme” avec Rameau (un compositeur qu’il connaĂ®t sur le bout des doigts), Jadin, Rigel, Dauvergne, Mozart et GrĂ©try ; puis le 7 octobre, dans un programme intitulĂ© “De la RĂ©volution Ă  l’Empire” :  Rameau (sublime Suite de Castor et Pollux, version de 1782, rĂ©orchestrĂ© par Dauvergne entre autres), Saint-George, Jadin et MĂ©hul (la Symphonie n°1 devrait ĂŞtre une rĂ©vĂ©lation). Pour exprimer le souffle et l’Ă©lĂ©gance des oeuvres programmĂ©s, Bruno Procopio dirige l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (qu’il a dĂ©jĂ  dirigĂ© les deux annĂ©es passĂ©es) et la pianofortiste sensible et virtuose, Nathalia Valentin (qui est aussi Ă  la ville, son Ă©pouse). Energie, complicitĂ©, articulation sont au rendez vous de ces 2 concerts cariocas Ă©vĂ©nements. Et pour refermer une formidable boucle transatlantique, le chef aux deux cultures en dialogue, dirige Ă  Paris, au TCE, un remarquable programme Villa-Lobos, Jobim, Milhaud, Neukomm, le 4 dĂ©cembre 2016, pilotant les forces vives de l’Orchestre Lamoureux… De Paris Ă  Rio de Janeiro, Bruno Procopio est bien le chef transatlantique de l’heure. Un exemple pour tous les musiciens de sa gĂ©nĂ©ration par son ouverture et sa connaissance (rare) de la pratique “historiquement informĂ©e” qu’il apporte actuellement aux orchestres sur instruments modernes…

LIRE notre présentation complète des concerts Baroques et Romantiques dirigés par Bruno Procopio avec la pianofortiste Natalia Valentin, les 4 et 7 octobre 2016, Sala Cecilia Meireles de Rio de Janeiro (Brésil)

 

 

2ème Semaine de musique baroque à Rio

Bruno Procopio et Natalia Valentin jouent les Baroques et Romantiques Français à Rio

2 derniers concerts Ă  ne pas manquer (4 et 7 octobre 2016)

 

 

 

Rio de Janeiro, Sala Cecilia MeirelesRIO de Janeiro : Bruno Procopio, maestro expressivo !

Mardi 4 octobre 2016

Programme
Des Lumières au Romantisme

 

Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764)
Extraits des Nouvelles Suites de Pièces de clavecin

Hyacinthe JADIN (1776-1800)
Sonate pour pianoforte op. IV n°3 en fa# mineur

Henri-Joseph RIGEL (1741-1799)
Duo pour clavecin et pianoforte op. XIV n°1 en mib majeur

Antoine DAUVERGNE (1713-1797)
Chansons pour soprano, violon, pianoforte et clavecin

Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
Sonate pour clavecin et accompagnement de violon K.9 en sol majeur (K9)
Sonate pour violon et pianoforte en mi mineur (K304)

André-Ernest-Modeste GRÉTRY (1741-1813)
Romances

 

Katia Velletaz*, soprano
Stéphanie-Marie Degand, violon
Bruno Procopio, clavecin
Natalia Valentin, pianoforte

*chanteur en résidence

RESERVEZ votre place

Consultez aussi le site du CMBV, page agenda

Dans les années 1760, la fin du règne de Louis XV est marquée par un frémissement artistique sans précédent : l’ancien style baroque cède insensiblement la place à une nouvelle musique, teintée des courants germaniques de l’« Empfindsamkeit » et du « Sturm und Drang ». Les anciennes formes, les anciens genres, les anciens instruments perdent de leur lustre au profit d’expériences musicales jusque-là inouïes. Toute une génération de compositeurs contribue à ce renouveau, révélant des personnalités plus ou moins fortes et attachantes. Rameau ou Mondonville avaient amorcé une nouvelle orientation ; ce sont Dauvergne, Rigel ou Grétry qui prolongeront cette voie. À quinze ans d’intervalle, les compositions du jeune Mozart (de passage en France en 1763 et 1778) témoignent à leur manière de la rapide évolution des goûts. Le classicisme est en marche.

 

 

 

valentin_Natalia_pianoforte_valentin_beethoven_caprices_bagatellesRio de Janeiro, Sala Cecilia Meireles

Vendredi 7 octobre 2016

Programme
De la Révolution à l’Empire

 

Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764)
Suite de Castor et Pollux (version 1782)

Joseph Bologne de SAINT-GEORGE (1745-1799)
Concerto pour violon et orchestre op. II n°2 en ré majeur

Hyacinthe JADIN (1776-1800)
Concerto pour piano et orchestre n°2 en ré mineur

Nicolas-Étienne MÉHUL (1763-1817)
Symphonie n°1 en sol mineur

Orchestre Symphonique du Brésil (OSB)
Stéphanie-Marie Degand, violon
Natalia Valentin, piano
Bruno Procopio, direction musicale

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Consultez aussi le site du CMBV, page agenda

À la veille de la Révolution, Paris est devenu la capitale internationale des arts, et tout particulièrement de la musique. On y croise les auteurs les plus célèbres du temps, Piccinni, Salieri, Mozart, J.C. Bach, Paisiello et beaucoup d’autres. Si l’Opéra fascine par son ton épique et ses effectifs colossaux, les sociétés de concert attirent un public tout aussi nombreux qui se presse pour entendre les symphonies et les concertos à la mode. L’ancien répertoire vit ses dernières heures : seul Rameau, avec Castor et Pollux, connaît encore les honneurs de la scène passé 1780. Le Chevalier de Saint-George – surnommé « le Mozart noir » – est une des personnalités les plus influentes : ses concertos, redoutables, marquent une nouvelle étape dans l’escalade à la virtuosité qui caractérise alors l’École de violon française. À la même période, Hyacinthe Jadin développe les possibilités du nouveau pianoforte ; nommé professeur au Conservatoire lors de sa création en 1795, il fait figure de visionnaire mais sera fauché par la mort à 24 ans seulement. Méhul, quant à lui, se révèle avec Cherubini l’un des premiers compositeurs français au style véritablement « romantique » : ses sonates, ses opéras et surtout ses quatre symphonies, ouvrent la voie à une musique d’un nouveau genre et marqueront toutes les premières années du XIXe siècle.

 

 

 

discographie

 

cd-Bruno-Procopio-karl-philipp-emanuel-Bach-sonates-wurtembergeoises-1742-1743-bruno-procopio-clavecin-582-PARATY515501_couv_HM Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonates Wurtembergeoises Wq 49 (1 cd Paraty, 2014)… CD. Compte rendu critique. Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonates Wurtembergeoises Wq 49 (1 cd Paraty, 2014). 2014 s’est achevĂ© sans que l’on ait vraiment en France saluĂ© ni commĂ©morĂ© le gĂ©nie du fils Bach le plus zĂ©lĂ© et respectueux de son père : Carl Philipp Emanuel. Celui qui fit tant pour la rĂ©habilitation de l’oeuvre paternelle (avant Mendelssohn), fut aussi mĂ©prisĂ© et minorĂ© par son employeur Ă  Berlin, -FrĂ©dĂ©ric II-, qu’il devint après Telemann, Ă  Hambourg, une personnalitĂ© de premier plan : officielle et vĂ©nĂ©rĂ© comme Haydn Ă  Vienne. C’est que le gĂ©nie exceptionnel de CPE pour le…

Rameai in Caracas, Bruno Procopio CD. Bruno Procopio : Rameau in Caracas… CD. Rameau in Caracas (Bruno Procopio et The Simon Bolivar Symphony orchestra of Venezuela, 2012)   …  DĂ©fi magistral rĂ©ussi pour jeune chef audacieux ! Ce nouveau cd Paraty adoube très officiellement le tempĂ©rament du claveciniste Bruno Procopio comme chef d’orchestre. Poursuivant une nouvelle et dĂ©jĂ  riche collaboration avec les musiciens vĂ©nĂ©zuĂ©liens de l’Orchestre Simon Bolivar (la phalange qui hier accompagnait et permettait aussi l’essor du jeune Gustavo Dudamel), Bruno Procopio ne montre pas seulement sa lumineuse sensibilitĂ© et sa versatilitĂ© contagieuse chez Rameau, il confirme l’ampleur et la sĂ»retĂ© de son approche, n’hĂ©sitant pas ici Ă  aborder le compositeur…

CD Ă©vĂ©nement. Rameau rĂ©vĂ©lĂ© Rameau: Pièces de clavecin en concert (label Paraty)… Rameau: Pièces de clavecin en concert (Procopio, 2012) critique de cd Avec ses Pièces pour clavecin en concert, Rameau offre un aboutissement inĂ©galĂ© dans l’art de la musique de chambre mais selon son goĂ»t, c’est Ă  dire avec impertinence et nouveautĂ©: jamais avant lui, le clavecin, instrument polyphonique et d’accompagnement n’avait osĂ© revendiquer son autonomie expressive de la sorte. PubliĂ© en 1741, voici bien le sommet du chambrisme français sous la règne de Louis XV: alors que Bach se concentre sur le seul tissu polyphonique, Rameau fait Ă©clater la palette sonore du clavier central, qui de pilier confinĂ© devient soliste…

 

 

valentin_Natalia_pianoforte_valentin_beethoven_caprices_bagatellesbeethoven_rondos_bagatelles_pianoforte_natalia_valentin_cd_ParatyCD Ă©vĂ©nement Natalia Valentin, pianoforte joue les Bagatelles de Beethoven (1 cd Paraty)… Et de 7! Depuis sa crĂ©ation en 2006, le jeune label Paraty, portĂ© par le claveciniste Bruno Procopio, enchaĂ®ne les rĂ©ussites discographiques. Après plusieurs rĂ©citals signĂ©s Ivan Illic, Nicolas Stavy, et rĂ©cemment un superbe enregistrement Mendelssohn de Cyril HuvĂ© (sur un piano Broadwood 1840), voici le dernier disque de la fortepianiste Natalia Valentin, dans un cycle de partitions du jeune Beethoven. Le choix de l’’instrument (prodigieux fortepiano d’un facteur anonyme de l’Allemagne du sud, de la fin du XVIIIè, restaurĂ© par Christopher Clarke), grâce Ă  sa “prell-mĂ©canique”, apporte un regard neuf et une sonoritĂ© Ă  la fois perlĂ©e et vivifiante sur les oeuvres choisies: Rondos et Bagatelles (7 de l’opus 33, datĂ©es de 1802) d’un feu Ă©poustouflant entre nervositĂ©, grâce et Ă©lĂ©gance. Mais dĂ©jĂ  pour NoĂ«l 2009, le jeune label aux pĂ©pites musicales annonce un superbe double album “Matinas do Natal” de Marcos Portugal: l’ensemble Turicum enregistre en première mondial une partition créée Ă  Rio de Janeiro en 1811, vĂ©ritable crèche pastorale sur le thème de la NativitĂ© aux couleurs inĂ©dites… LIRE notre compte rendu complet du cd Les Bagatelles de Beethoven par la pianofortiste Natalia Valentin (aoĂ»t 2009).

 

 

 

Comptes rendus

LIRE notre compte rendu critique complet de Renaud de Sacchini par Bruno Procopio, Luisa Francesconi (les 21 et 22 mars 2015, Sala Cecília Meireles, Rio de Janeiro, Brésil)

 

 

Marcos Portugal, le Rossini luso-brésilien Compte rendu. Bruno Procopio ressuscite Marcos Portugal à Rio (10 décembre 2012). Rio, Opéra. Le 10 décembre 2012. Marcos Portugal: L’oro no compra amore… Leonardo Pascoa (Giorgio), … Orchestre Symphonique du Brésil (OSB, Orquestra Sinfônica Bresileira). Bruno Procopio, direction L’Oro no compra amore ressuscite à Rio Exaltante réhabilitation à l’Opéra de Rio (Theatro Municipal) du compositeur luso brésilien Marcos Portugal: son opéra comique italien L’Oro no compra amore valait bien cette recréation, d’autant que déjà applaudi et même célébré dès 1804 à Lisbonne, il s’agit du premier opéra italien créé sur le sol brésilien à l’époque du jeune empire brésilien en 1811. L’initiative est d’autant plus légitime que Rio redécouvre l’un de…

 

 

 

 

VOIR

 

Bruno Procopio joue Neukomm et Gossec Ă  Rio (Symphonie Ă  17 parties), Cidade das Artes, Rio de Janeiro, le 4 avril 2015. VIDEO. Bruno Procopio dirige la Symphonie HĂ©roĂŻque de Neukomm Ă  Rio de Janeiro (avril 2015). Montage © studio CLASSIQUENEWS.COM 2015. Le chef d’orchestre franco brĂ©silien Bruno Procopio fait retentir le romantisme enflammĂ© martial et lyrique de la grande Symphonie HĂ©roĂŻque de Neukomm créée en 1817. la Symphonie Ă  17parties de François-Joseph Gossec (1734-1829), composĂ©e en 1809. Partition majeure de la symphonie romantique française Ă  l’époque de NapolĂ©on : entre classicisme et premier romantisme, la virtuositĂ© Ă©nergique de Gossec s’impose Ă  nous, commune Ĺ“uvre fondatrice du symphoniste français Ă  l’époque des Viennois Haydn, Mozart et Beethoven. Bruno Procopio s’engage pour diffuser la connaissance et l’interprĂ©tation des compositeurs français en AmĂ©rique Latine : après avoir dirigĂ© le Simon Bolivar Orchestra du Venezuela, le jeune chef Ă  la double culture, brĂ©silienne et française, retrouvait l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil Ă  Rio de Janeiro dans un programme dĂ©diĂ© au premier romantisme français : vitalitĂ© et Ă©nergie, puissance mais sensibilitĂ© aux dĂ©tails instrumentaux… la direction du chef de l’autre cĂ´tĂ© de l’Atlantique, Ă  la fois analytique et dramatique, trouve un Ă©quilibre idĂ©al au service des grands classiques et romantiques français. Extraits vidĂ©o exclusifs © studio CLASSIQUENEWS.TV 2015

 

VOIR notre reportage Bruno Procopio dirige Ă  Caracas, en septembre 2013 :

Orquesta barroca Juvenil Simon Bolivar, Carracas, Bruno Procopio, CPE Bach, Carl Philip Emanuel BachVIDEO. A Caracas, Bruno Procopio joue CPE Bach avec l’Orchestre Simon Bolivar. En septembre 2013, le chef franco brésilien retrouve à Caracas les instrumentistes de l’Orchestre Simon Bolivar dans plusieurs Concertos et Symphonies de Carl Philipp Emanuel Bach. Après avoir jouer Rameau (ouvertures et ballets des opéras, mais sur instruments modernes en 2012), Bruno Procopio inaugure le nouvel ” Orquesta Barroca Juvenil Símon Bolivar “, phalange désormais dédiée à l’interprétation historiquement informée des œuvres baroques, classiques et préromantiques. Fougue, précision, style, mordant, l’entente du chef invité et des instrumentistes réalise l’un des meilleurs concerts CPE Bach de l’autre côté de l’Atlantique, soulignant aussi l’anniversaire CPE Bach en 2014 (300 ans de la naissance). Le fils de Jean-Sébastien est un génie défricheur et expérimentateur : sa virtuosité au clavier s’entend aussi à l’orchestre d’une liberté inventive à la fois, mélancolique et fantaisiste voire fantasque… très liée aux nouvelles tendances esthétique de l’Empfindsamkeit (“sensibilité”, courant littéraire surtout qui préfigure déjà les affres et vertiges du sentiment romantique). Reportage vidéo exclusif CLASSIQUENEWS.COM

 

 

VOIR notre reportage Bruno Procopio recrĂ©e L’Oro no compra amore de Marcos Portugal, dĂ©cembre 2012 :

Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini à Rio de JaneiroRIO, Opéra : Bruno Procopio dirige L’Oro no compra amore de Marcos Portugal (décembre 2012). Marcos Portugal, compositeur officiel de la cour impériale du Brésil compose nombre d’ouvrages italiens dont la verve et le raffinement préfigure directement Rossini… Bruno Procopio ressuscite L’oro no compta amorce, premier opéra italien représenté à l’Opéra de Rio… Pour les 250 ans de sa naissance, l’Orchestre Symphonique du Brésil (Orquesta Sinfonica Brasileira) célèbre le génie du compositeur portugais, Marcos Portugal (1762-1830). Le jeune chef français d’origine brésilienne Bruno Procopio dirige les musiciens dans une partition créée d’abord à Lisbonne en 1804 puis reprise en 1811 à Rio : L’oro non compta amorce l’essor de l’opéra dans le nouveau monde. L’Opéra de Rio accueille cette recréation majeure qui conclut la saison musicale de l’Orchestre Symphonique du Brésil. Présentée en version de concert le 10 décembre 2012, l’ouvrage jalonne un champ d’expérimentation qui permet aux instrumentistes d’élargir leur répertoire tout en ressuscitant des œuvres méconnues.  GRAND REPORTAGE VIDEO, version français © CLASSIQUENEWS 2012

 

 

 

Paris, TCE, Théâtre des Champs Elysées
Dimanche 4 décembre 2016

Bruno Procopio dirige l’Orchestre Lamoureux
dans un programme Villa-Lobos, Milhaud, Jobim, Neukomm…

procopio-bruno-maestro-chef-d-orchestrePARIS, TCE. Musique brésilienne à Paris, le 4 décembre 2016. Tubes et musique sacrée : de Villa-Lobos et Jobim à Neukomm. Orchestre associé du TCE Théâtre des Champs-Elysées, l’Orchestre Lamoureux offre un concert de musique brésilienne à la fois éclectique et historique ; au plus large public, le programme dirigé par Bruno Procopio, maestro impetuoso et charismatique, joue des standards brésiliens universels et récents : l’enivrante Bachianas Brasileiras n°5 de Villa-Lobos, Saudades do Brasil de Milhaud, sans omettre, l’irrésistible tube, ambassadeur de l’art de vivre du quartier carioca d’Ipanema, The Girl from Ipanema de Jobim… Mais acuité personnelle du chef Procopio oblige, en liaison avec son amour pour sa culture natale et ce travail particulier dans l’interprétation des partitions classiques et romantiques, plusieurs extraits de la légendaire Missa Pro Die Acclamationes Johannes VI, signé Neukomm. C’est l’emblème de la musique impériale brésilienne, quand le Brésil devenu indépendant, construit son image sur une identité certes occidentale, mais singulière : Neukomm, le Mozart brésilien, a fourni alors à la Cour de l’Empereur du Brésil Jean VI, plusieurs partitions musicales emblématique de cet ordre politique et culturel nouveau dont témoigne évidemment la Messe écrite pour son couronnement et que Bruno Procopio à Paris, s’ingénie début décembre 2016 à ressusciter avec le faste, le souffle et le relief vocal, choral, instrumental requis. Sigismund Neukomm est bien connu des mélomanes car le Sazlbourgeois, élève de Joseph Haydn entreprit de terminer le Requiem de Mozart laissé inachevé (Libera me). La partition autographe datée de 1819 fut découverte récemment à Rio de Janeiro : elle est le fruit du travail de Neukomm installé au Brésil et qui mena son travail de composition avec le plus grand compositeur local, le mulâtre José Mauricio Nunes Garcia. La version du Requiem de Mozart, achevé par Neukomm a été enregistrée par Jean-Claude Malgoire en 2006.

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Concert Ă©vĂ©nement “Joyaux BrĂ©siliens au TCE, Tubes et musique sacrĂ©e, de Villa-Lobos Ă  Neukom… par Bruno Procopio et l’Orchestre Lamoureux Ă  PARIS… En LIRE +

 

Bruno Procopio joue Baroques et Romantiques français à Rio

Bruno Procopio joue Rameau et Mondonville Ă  RioRIO (BrĂ©sil) : Bruno Procopio dirige les Baroques Français, 1er, 4, 7 octobre 2016. Rio de Janeiro se met au diapason des compositeurs baroques français, – rejoints en 2016 par quelques Romantiques car le cycle de concerts cariocas fĂŞte aussi le Bicentenaire de la mission artistique française Ă  Rio / 1816 – 2016, une colonie d’artistes et de crĂ©ateurs (regroupĂ©s par l’ex secrĂ©taire de l’Institut, Joachim Lebreton), qui après la chute de l’Empire et de NapolĂ©on Ier, ont choisi de s’exiler outre Atlantique, atteignant le 26 mars 1816 Rio de Janeiro ; les artistes français exilĂ©s introduisent in coco l’esthĂ©tique des Lumières et l’idĂ©al nĂ©oclassique au Nouveau Monde. Un Ă©cole royale des Sciences, Arts et MĂ©tiers (validĂ©e par le roi Dom JoĂŁo VI,1816-1829) est créée dans la foulĂ©e dès aoĂ»t 1816. Y enseignent les peintres Jean-Bapstiste Debret, Nicolas-Antoine Taunay, l’architecte Montigny, le sculpteur Auguste-Marie Taunay…

 

 

 

2ème Semaine de musique baroque à Rio

 

procopio-mondonville-rio-septembre-2015A l’initiative du CMBV (l’institution fête ses 30 ans au cours de la saison 2017), l’ensemble des 3 concerts rythment ainsi en octobre 2016, la déjà 2ème Semaine de musique baroque française à Rio de Janeiro, exceptionnelle initiative qui malgré le fort attachement du Brésil et de la France sur le plan culturel, amorce une coopération musicale sur un mode inédit  (VOIR le reportage exclusif 1ère Semaine de musique baroque française à Rio, réalisé par CLASSIQUENEWS en octobre 2015 : transmission, masterclasses, concerts, partitions…).

Au programme, transmission du savoir, rencontres et échanges autour de la pratique sur instruments d’époque, autour du chant baroque… Rare les expériences artistiques et pédagogiques qui favorisent la diffusion du patrimoine musical Baroque hors de France : l’enjeu de cette Semaine française à Rio est d’autant plus importante qu’elle permet aussi aux jeunes instrumentistes de l’Université de Rio, comme aux musiciens professionnels de l’Orchestre Symphonique du Brésil (jouant donc sur instruments
modernes), de perfectionner leur propre technique en intégrant les spécificités du jeu historiquement informé.


Renaud de Sacchini recréé à Rio de Janeiro !Le nouveau cycle de concerts met l’accent sur les Baroques Français
(Leclair, Rameau, Dauvergne, Grétry, Rigel…) évidemment, en particulier le premier concert : « Du Grand Siècle aux Lumières », samedi 1er octobre 2016 ; les deux derniers concerts, couvrent un large spectre des Lumières à la Révolution, jusqu’à l’Empire : « Des Lumières au Romantisme » (Rigel, Saint-Georges, … mardi 4 octobre 2016), puis « De la Révolution à l’Empire » (Jadin, Méhul, samedi 7 octobre 2016). Avec l’Orchestre Symphonique du Brésil, l’Orchestre baroque de l’Université de Rio, Stéphane-Marie Degand (violon), Katia Velletaz (soprano), Natalia Valentin (pianoforte) et Bruno Procopio qui assure la double fonction de claveciniste et de chef d’orchestre. Les puristes regretteront que les programmes s’arrêtant à l’Empire, ne correspondent pas exactement à la période pendant laquelle les artistes français se sont fixés à Rio (à partir de 1816 donc), mais les occasions sont trop rares d’écouter de la musique de Jadin ou de Méhul, de l’autre côté de l’Atlantique. C’est d’ailleurs probablement la première fois qu’à Rio, résonneront les accents musicaux conçus par ces deux compositeurs, héritiers des Lumières, actifs sous l’Empire et après…

 

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Bruno Procopio dirige le Philharmonique Royal de Liège dans un programme exceptionnel intitulĂ© “Rameau symphonique”, dĂ©cembre 2014

 
 
 

BRUNO PROCOPIO, CHEF ELECTRIQUE

 

procopio_bruno_chemise_bleueDédié à la résurrection des oeuvres baroques comme romantiques, le chef Bruno Procopio (qui a la double nationalité : brésilienne et française) s’entend à merveille à jongler entre les deux cultures, d’une rive à l’autre, des deux extrémités de l’Atlantique. Le jeune maestro affirme depuis plusieurs années un tempérament convaincant dans la défense des oeuvres de Rameau, Sacchini ou Gossec, sans omettre le symphoniste brillant héroïque de Neukomm (VOIR la vidéo Bruno Procopio dirige la Symphonique Héroïque de Neukomm à Rio de Janeiro, avril 2015). Grâce à lui, grâce aux nombreux concerts qu’il a déjà dirigés (dont une performance inoubliable à l’Opéra Municipal de Rio, consacré au précurseur de Rossini : Marcos Portugal — résurrection de L’Oro no compra amor, dès 2013 : VOIR notre reportage vidéo exclusif Bruno Procopio recrée à l’Opéra de Rio, L’Amor no compra oro de Marcos Portugal), le patrimoine musical français et les opéras baroques et romantiques, ressuscitent peu à peu en terre brésilienne. Elle trouve un écho croissant à en juger par l’enthousiasme des publics spectateurs de chaque « recréation ».
En 2014, Bruno Procopio assurait la rĂ©alisation artistique et musicale de l’opĂ©ra Renaud de Sacchini, emblème du goĂ»t gluckiste de Marie-Antoinette en France : une Ă©criture Ă©tonnamment resserrĂ©e, dense, tendue, – synthèse habile des style europĂ©ens : virtuositĂ© vocale italienne, feu et Ă©lĂ©gance de l’écriture orchestrale-, ciselant le profil de la magicienne Armide, dĂ©passĂ©e, dĂ©munie par son amour pour le beau Renaud (1783).

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En avril 2015, Bruno Procopio dirige l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil Ă  Rio dans la Symphonique HĂ©roĂŻque de Neukomm, recrĂ©ation majeure

En 2015, Bruno Procopio offrait un nom moins splendide concert Sala Meireles dédié aux XVIIIè français, dont entre autres, Les Pièces de clavecin en concert de Rameau (une oeuvre qu’il a enregistrée sous son propre label, Paraty), et un second avec l’orchestre baroque de l’Université de Rio comprenant surtout la Cantate de Clérambault, La Muse de l’Opéra et le Concerto pour violon de Leclair (soliste : Sophie-Marie Degand). C’était le fruit déjà impressionnant du travail réalisé par les musiciens français pilotant les jeunes instrumentistes brésiliens invités alors, pendant la 1ère Semaine de Musique Baroque à Rio, à suivre masterclasses et conférences sur la pratique historiquement informée, celle sur instruments d’époque.

En octobre 2016, l’orchestre baroque de l’UniversitĂ© carioca pourra Ă  nouveau travailler l’écriture concertante de Leclair – d’un feu et d’un crĂ©pitement tout Vivaldien, mais couplĂ© Ă  l’élĂ©gance française-, puisque un autre Concerto pour violon est Ă  l’affiche Ă  nouveau de la 2ème Semaine (concert d’ouverture, le 1er octobre 2016).

 

 

 

A Caracas, Bruno Procopio dirige l'Orquesta Barroca Juvenil Simon BolivarDEFIS MAITRISÉS… En 2016, le chef claveciniste retrouve l’Orchestre Symphonique du Brésil avec lequel il avait déjà travaillé l’opéra de Marcos Portugal, et aussi un concert Neukomm et Gossek en avril 2015. Sensibiliser les musiciens d’orchestre, jouant sur instruments modernes, au raffinement des ornements, à une autre tenue d’archet, nécessite un savoir faire que le jeune maestro franco-brésilien maîtrise indiscutablement; il a pu conduire une autre superbe expérience de ce type avec un autre orchestre sur instruments modernes peu familier des compositeurs Baroques français : le Royal Philharmonique de Liège, dans un programme entièrement dédié aux ouvertures et suites de ballets des opéras de Rameau, c’était à Liège en décembre 2014 (VOIR notre reportage vidéo spécial : Rameau symphonique à Liège / Bruno Procopio dirige le Philharmonique de Liège). Le programme a aussi été le sujet d’un formidable disque « Rameau in Caracas »: fruit d’une coopération également menée sur instruments modernes avec les musiciens de l’Orchestre symphonique Simon Bolivar du Venezuela (réalisé en 2012 : LIRE note compte rendu critique du cd « rameau in Caracas », 1cd Paraty, CLIC de CLASSIQUENEWS d’octobre 2013). Peu d’orchestre modernes ont produit une telle qualité de son, une telle finesse de couleurs et d’accents, portés par une motricité et une rythmique, littéralement ensorcelantes ; et l’on sait la difficulté de réussir les danses de Rameau  (cf Ouverture et chaconnes de Castor et Pollux)!

LIRE aussi notre compte rendu complet Programme Rameau symphonique à Liège, décembre 2014 :

Même engagement total, même finesse et même vitalité stimulante pour les nouveaux programmes à l’affiche d’octobre à Rio. D’autant qu’à ses côtés, la pianofortiste Natalia Valentin (qui est aussi son épouse à la ville) défendra avec une sensibilité déjà remarquée, les oeuvres de l’élégant Jadin.

 

procopio-bruno-maestro-marcos-portugal

 

 En dĂ©cembre 2012, Ă  l’OpĂ©ra de Rio de Janeiro, Bruno Procopio recrĂ©e l’opĂ©ra “L’oro no compra Amore”, joyau lyrique et comique de Marcos Portugal (1804), chef d’oeuvre dont Rossini s’est inspirĂ©…

 

 
 
 

2ème Semaine de musique baroque à Rio

Bruno Procopio et Natalia Valentin jouent les Baroques et Romantiques Français à Rio

2 derniers concerts Ă  ne pas manquer (4 et 7 octobre 2016)

 
 
 

Rio de Janeiro, Sala Cecilia MeirelesRIO de Janeiro : Bruno Procopio, maestro expressivo !

Mardi 4 octobre 2016

Programme
Des Lumières au Romantisme

 

Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764)
Extraits des Nouvelles Suites de Pièces de clavecin

Hyacinthe JADIN (1776-1800)
Sonate pour pianoforte op. IV n°3 en fa# mineur

Henri-Joseph RIGEL (1741-1799)
Duo pour clavecin et pianoforte op. XIV n°1 en mib majeur

Antoine DAUVERGNE (1713-1797)
Chansons pour soprano, violon, pianoforte et clavecin

Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)
Sonate pour clavecin et accompagnement de violon K.9 en sol majeur (K9)
Sonate pour violon et pianoforte en mi mineur (K304)

André-Ernest-Modeste GRÉTRY (1741-1813)
Romances

 

Katia Velletaz*, soprano
Stéphanie-Marie Degand, violon
Bruno Procopio, clavecin
Natalia Valentin, pianoforte

*chanteur en résidence

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Dans les années 1760, la fin du règne de Louis XV est marquée par un frémissement artistique sans précédent : l’ancien style baroque cède insensiblement la place à une nouvelle musique, teintée des courants germaniques de l’« Empfindsamkeit » et du « Sturm und Drang ». Les anciennes formes, les anciens genres, les anciens instruments perdent de leur lustre au profit d’expériences musicales jusque-là inouïes. Toute une génération de compositeurs contribue à ce renouveau, révélant des personnalités plus ou moins fortes et attachantes. Rameau ou Mondonville avaient amorcé une nouvelle orientation ; ce sont Dauvergne, Rigel ou Grétry qui prolongeront cette voie. À quinze ans d’intervalle, les compositions du jeune Mozart (de passage en France en 1763 et 1778) témoignent à leur manière de la rapide évolution des goûts. Le classicisme est en marche.

 
 
 
 

valentin_Natalia_pianoforte_valentin_beethoven_caprices_bagatellesRio de Janeiro, Sala Cecilia Meireles

Vendredi 7 octobre 2016

Programme
De la Révolution à l’Empire

 

Jean-Philippe RAMEAU (1683-1764)
Suite de Castor et Pollux (version 1782)

Joseph Bologne de SAINT-GEORGE (1745-1799)
Concerto pour violon et orchestre op. II n°2 en ré majeur

Hyacinthe JADIN (1776-1800)
Concerto pour piano et orchestre n°2 en ré mineur

Nicolas-Étienne MÉHUL (1763-1817)
Symphonie n°1 en sol mineur

Orchestre Symphonique du Brésil (OSB)
Stéphanie-Marie Degand, violon
Natalia Valentin, piano
Bruno Procopio, direction musicale

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À la veille de la Révolution, Paris est devenu la capitale internationale des arts, et tout particulièrement de la musique. On y croise les auteurs les plus célèbres du temps, Piccinni, Salieri, Mozart, J.C. Bach, Paisiello et beaucoup d’autres. Si l’Opéra fascine par son ton épique et ses effectifs colossaux, les sociétés de concert attirent un public tout aussi nombreux qui se presse pour entendre les symphonies et les concertos à la mode. L’ancien répertoire vit ses dernières heures : seul Rameau, avec Castor et Pollux, connaît encore les honneurs de la scène passé 1780. Le Chevalier de Saint-George – surnommé « le Mozart noir » – est une des personnalités les plus influentes : ses concertos, redoutables, marquent une nouvelle étape dans l’escalade à la virtuosité qui caractérise alors l’École de violon française. À la même période, Hyacinthe Jadin développe les possibilités du nouveau pianoforte ; nommé professeur au Conservatoire lors de sa création en 1795, il fait figure de visionnaire mais sera fauché par la mort à 24 ans seulement. Méhul, quant à lui, se révèle avec Cherubini l’un des premiers compositeurs français au style véritablement « romantique » : ses sonates, ses opéras et surtout ses quatre symphonies, ouvrent la voie à une musique d’un nouveau genre et marqueront toutes les premières années du XIXe siècle.

 
 
 
 

discographie

 

cd-Bruno-Procopio-karl-philipp-emanuel-Bach-sonates-wurtembergeoises-1742-1743-bruno-procopio-clavecin-582-PARATY515501_couv_HM Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonates Wurtembergeoises Wq 49 (1 cd Paraty, 2014)… CD. Compte rendu critique. Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonates Wurtembergeoises Wq 49 (1 cd Paraty, 2014). 2014 s’est achevĂ© sans que l’on ait vraiment en France saluĂ© ni commĂ©morĂ© le gĂ©nie du fils Bach le plus zĂ©lĂ© et respectueux de son père : Carl Philipp Emanuel. Celui qui fit tant pour la rĂ©habilitation de l’oeuvre paternelle (avant Mendelssohn), fut aussi mĂ©prisĂ© et minorĂ© par son employeur Ă  Berlin, -FrĂ©dĂ©ric II-, qu’il devint après Telemann, Ă  Hambourg, une personnalitĂ© de premier plan : officielle et vĂ©nĂ©rĂ© comme Haydn Ă  Vienne. C’est que le gĂ©nie exceptionnel de CPE pour le…

Rameai in Caracas, Bruno Procopio CD. Bruno Procopio : Rameau in Caracas… CD. Rameau in Caracas (Bruno Procopio et The Simon Bolivar Symphony orchestra of Venezuela, 2012)   …  DĂ©fi magistral rĂ©ussi pour jeune chef audacieux ! Ce nouveau cd Paraty adoube très officiellement le tempĂ©rament du claveciniste Bruno Procopio comme chef d’orchestre. Poursuivant une nouvelle et dĂ©jĂ  riche collaboration avec les musiciens vĂ©nĂ©zuĂ©liens de l’Orchestre Simon Bolivar (la phalange qui hier accompagnait et permettait aussi l’essor du jeune Gustavo Dudamel), Bruno Procopio ne montre pas seulement sa lumineuse sensibilitĂ© et sa versatilitĂ© contagieuse chez Rameau, il confirme l’ampleur et la sĂ»retĂ© de son approche, n’hĂ©sitant pas ici Ă  aborder le compositeur…

CD Ă©vĂ©nement. Rameau rĂ©vĂ©lĂ© Rameau: Pièces de clavecin en concert (label Paraty)… Rameau: Pièces de clavecin en concert (Procopio, 2012) critique de cd Avec ses Pièces pour clavecin en concert, Rameau offre un aboutissement inĂ©galĂ© dans l’art de la musique de chambre mais selon son goĂ»t, c’est Ă  dire avec impertinence et nouveautĂ©: jamais avant lui, le clavecin, instrument polyphonique et d’accompagnement n’avait osĂ© revendiquer son autonomie expressive de la sorte. PubliĂ© en 1741, voici bien le sommet du chambrisme français sous la règne de Louis XV: alors que Bach se concentre sur le seul tissu polyphonique, Rameau fait Ă©clater la palette sonore du clavier central, qui de pilier confinĂ© devient soliste…

valentin_Natalia_pianoforte_valentin_beethoven_caprices_bagatellesbeethoven_rondos_bagatelles_pianoforte_natalia_valentin_cd_ParatyCD Ă©vĂ©nement Natalia Valentin, pianoforte joue les Bagatelles de Beethoven (1 cd Paraty)… Et de 7! Depuis sa crĂ©ation en 2006, le jeune label Paraty, portĂ© par le claveciniste Bruno Procopio, enchaĂ®ne les rĂ©ussites discographiques. Après plusieurs rĂ©citals signĂ©s Ivan Illic, Nicolas Stavy, et rĂ©cemment un superbe enregistrement Mendelssohn de Cyril HuvĂ© (sur un piano Broadwood 1840), voici le dernier disque de la fortepianiste Natalia Valentin, dans un cycle de partitions du jeune Beethoven. Le choix de l’’instrument (prodigieux fortepiano d’un facteur anonyme de l’Allemagne du sud, de la fin du XVIIIè, restaurĂ© par Christopher Clarke), grâce Ă  sa “prell-mĂ©canique”, apporte un regard neuf et une sonoritĂ© Ă  la fois perlĂ©e et vivifiante sur les oeuvres choisies: Rondos et Bagatelles (7 de l’opus 33, datĂ©es de 1802) d’un feu Ă©poustouflant entre nervositĂ©, grâce et Ă©lĂ©gance. Mais dĂ©jĂ  pour NoĂ«l 2009, le jeune label aux pĂ©pites musicales annonce un superbe double album “Matinas do Natal” de Marcos Portugal: l’ensemble Turicum enregistre en première mondial une partition créée Ă  Rio de Janeiro en 1811, vĂ©ritable crèche pastorale sur le thème de la NativitĂ© aux couleurs inĂ©dites… LIRE notre compte rendu complet du cd Les Bagatelles de Beethoven par la pianofortiste Natalia Valentin (aoĂ»t 2009).

 
 
 
 

Comptes rendus

LIRE notre compte rendu critique complet de Renaud de Sacchini par Bruno Procopio, Luisa Francesconi (les 21 et 22 mars 2015, Sala Cecília Meireles, Rio de Janeiro, Brésil)

 

 

Marcos Portugal, le Rossini luso-brésilien Compte rendu. Bruno Procopio ressuscite Marcos Portugal à Rio (10 décembre 2012). Rio, Opéra. Le 10 décembre 2012. Marcos Portugal: L’oro no compra amore… Leonardo Pascoa (Giorgio), … Orchestre Symphonique du Brésil (OSB, Orquestra Sinfônica Bresileira). Bruno Procopio, direction L’Oro no compra amore ressuscite à Rio Exaltante réhabilitation à l’Opéra de Rio (Theatro Municipal) du compositeur luso brésilien Marcos Portugal: son opéra comique italien L’Oro no compra amore valait bien cette recréation, d’autant que déjà applaudi et même célébré dès 1804 à Lisbonne, il s’agit du premier opéra italien créé sur le sol brésilien à l’époque du jeune empire brésilien en 1811. L’initiative est d’autant plus légitime que Rio redécouvre l’un de…

 

 

 

 

VOIR

 

Bruno Procopio joue Neukomm et Gossec Ă  Rio (Symphonie Ă  17 parties), Cidade das Artes, Rio de Janeiro, le 4 avril 2015. VIDEO. Bruno Procopio dirige la Symphonie HĂ©roĂŻque de Neukomm Ă  Rio de Janeiro (avril 2015). Montage © studio CLASSIQUENEWS.COM 2015. Le chef d’orchestre franco brĂ©silien Bruno Procopio fait retentir le romantisme enflammĂ© martial et lyrique de la grande Symphonie HĂ©roĂŻque de Neukomm créée en 1817. la Symphonie Ă  17parties de François-Joseph Gossec (1734-1829), composĂ©e en 1809. Partition majeure de la symphonie romantique française Ă  l’époque de NapolĂ©on : entre classicisme et premier romantisme, la virtuositĂ© Ă©nergique de Gossec s’impose Ă  nous, commune Ĺ“uvre fondatrice du symphoniste français Ă  l’époque des Viennois Haydn, Mozart et Beethoven. Bruno Procopio s’engage pour diffuser la connaissance et l’interprĂ©tation des compositeurs français en AmĂ©rique Latine : après avoir dirigĂ© le Simon Bolivar Orchestra du Venezuela, le jeune chef Ă  la double culture, brĂ©silienne et française, retrouvait l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil Ă  Rio de Janeiro dans un programme dĂ©diĂ© au premier romantisme français : vitalitĂ© et Ă©nergie, puissance mais sensibilitĂ© aux dĂ©tails instrumentaux… la direction du chef de l’autre cĂ´tĂ© de l’Atlantique, Ă  la fois analytique et dramatique, trouve un Ă©quilibre idĂ©al au service des grands classiques et romantiques français. Extraits vidĂ©o exclusifs © studio CLASSIQUENEWS.TV 2015

 

VOIR notre reportage Bruno Procopio dirige Ă  Caracas, en septembre 2013 :

Orquesta barroca Juvenil Simon Bolivar, Carracas, Bruno Procopio, CPE Bach, Carl Philip Emanuel BachVIDEO. A Caracas, Bruno Procopio joue CPE Bach avec l’Orchestre Simon Bolivar. En septembre 2013, le chef franco brésilien retrouve à Caracas les instrumentistes de l’Orchestre Simon Bolivar dans plusieurs Concertos et Symphonies de Carl Philipp Emanuel Bach. Après avoir jouer Rameau (ouvertures et ballets des opéras, mais sur instruments modernes en 2012), Bruno Procopio inaugure le nouvel ” Orquesta Barroca Juvenil Símon Bolivar “, phalange désormais dédiée à l’interprétation historiquement informée des œuvres baroques, classiques et préromantiques. Fougue, précision, style, mordant, l’entente du chef invité et des instrumentistes réalise l’un des meilleurs concerts CPE Bach de l’autre côté de l’Atlantique, soulignant aussi l’anniversaire CPE Bach en 2014 (300 ans de la naissance). Le fils de Jean-Sébastien est un génie défricheur et expérimentateur : sa virtuosité au clavier s’entend aussi à l’orchestre d’une liberté inventive à la fois, mélancolique et fantaisiste voire fantasque… très liée aux nouvelles tendances esthétique de l’Empfindsamkeit (“sensibilité”, courant littéraire surtout qui préfigure déjà les affres et vertiges du sentiment romantique). Reportage vidéo exclusif CLASSIQUENEWS.COM

 

 

VOIR notre reportage Bruno Procopio recrĂ©e L’Oro no compra amore de Marcos Portugal, dĂ©cembre 2012 :

Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini à Rio de JaneiroRIO, Opéra : Bruno Procopio dirige L’Oro no compra amore de Marcos Portugal (décembre 2012). Marcos Portugal, compositeur officiel de la cour impériale du Brésil compose nombre d’ouvrages italiens dont la verve et le raffinement préfigure directement Rossini… Bruno Procopio ressuscite L’oro no compta amorce, premier opéra italien représenté à l’Opéra de Rio… Pour les 250 ans de sa naissance, l’Orchestre Symphonique du Brésil (Orquesta Sinfonica Brasileira) célèbre le génie du compositeur portugais, Marcos Portugal (1762-1830). Le jeune chef français d’origine brésilienne Bruno Procopio dirige les musiciens dans une partition créée d’abord à Lisbonne en 1804 puis reprise en 1811 à Rio : L’oro non compta amorce l’essor de l’opéra dans le nouveau monde. L’Opéra de Rio accueille cette recréation majeure qui conclut la saison musicale de l’Orchestre Symphonique du Brésil. Présentée en version de concert le 10 décembre 2012, l’ouvrage jalonne un champ d’expérimentation qui permet aux instrumentistes d’élargir leur répertoire tout en ressuscitant des œuvres méconnues.  GRAND REPORTAGE VIDEO, version français © CLASSIQUENEWS 2012

 
 

 
 
 

Paris, TCE, Théâtre des Champs Elysées
Dimanche 4 décembre 2016

Bruno Procopio dirige l’Orchestre Lamoureux
dans un programme Villa-Lobos, Milhaud, Jobim, Neukomm…

 
 

procopio-bruno-maestro-chef-d-orchestrePARIS, TCE. Musique brésilienne à Paris, le 4 décembre 2016. Tubes et musique sacrée : de Villa-Lobos et Jobim à Neukomm. Orchestre associé du TCE Théâtre des Champs-Elysées, l’Orchestre Lamoureux offre un concert de musique brésilienne à la fois éclectique et historique ; au plus large public, le programme dirigé par Bruno Procopio, maestro impetuoso et charismatique, joue des standards brésiliens universels et récents : l’enivrante Bachianas Brasileiras n°5 de Villa-Lobos, Saudades do Brasil de Milhaud, sans omettre, l’irrésistible tube, ambassadeur de l’art de vivre du quartier carioca d’Ipanema, The Girl from Ipanema de Jobim… Mais acuité personnelle du chef Procopio oblige, en liaison avec son amour pour sa culture natale et ce travail particulier dans l’interprétation des partitions classiques et romantiques, plusieurs extraits de la légendaire Missa Pro Die Acclamationes Johannes VI, signé Neukomm. C’est l’emblème de la musique impériale brésilienne, quand le Brésil devenu indépendant, construit son image sur une identité certes occidentale, mais singulière : Neukomm, le Mozart brésilien, a fourni alors à la Cour de l’Empereur du Brésil Jean VI, plusieurs partitions musicales emblématique de cet ordre politique et culturel nouveau dont témoigne évidemment la Messe écrite pour son couronnement et que Bruno Procopio à Paris, s’ingénie début décembre 2016 à ressusciter avec le faste, le souffle et le relief vocal, choral, instrumental requis. Sigismund Neukomm est bien connu des mélomanes car le Sazlbourgeois, élève de Joseph Haydn entreprit de terminer le Requiem de Mozart laissé inachevé (Libera me). La partition autographe datée de 1819 fut découverte récemment à Rio de Janeiro : elle est le fruit du travail de Neukomm installé au Brésil et qui mena son travail de composition avec le plus grand compositeur local, le mulâtre José Mauricio Nunes Garcia. La version du Requiem de Mozart, achevé par Neukomm a été enregistrée par Jean-Claude Malgoire en 2006.

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Concert Ă©vĂ©nement “Joyaux BrĂ©siliens au TCE, Tubes et musique sacrĂ©e, de Villa-Lobos Ă  Neukom… par Bruno Procopio et l’Orchestre Lamoureux Ă  PARIS… En LIRE +

 

Reportage vidĂ©o. RIO de JANEIRO (BrĂ©sil): Bruno Procopio jouer Mondonville avec l’orchestre baroque de l’UniversitĂ© (UNIRIO)

procopio-mondonville-rio-septembre-2015Reportage vidĂ©o. RIO de JANEIRO (BrĂ©sil): Comment jouer Mondonville Ă  RIO ?LES FRANCAIS BAROQUES A RIO… PĂ©dagogue et passeur hors-pair, entre deux mondes, le chef et claveciniste Bruno Procopio joue Mondonville avec l’orchestre baroque de l’UniversitĂ© (UNIRIO). Reportage vidĂ©o. En septembre 2015, le chef et claveciniste Bruno Procopio pilote la rencontre pĂ©dagogique entre le CMBV et les instrumentistes de l’Orchestre baroque de l’UniversitĂ© de Rio de Janeiro. Jouer Mondonville et Leclair Ă  Rio… les musiciens baroques français au BrĂ©sil. Une expĂ©rience transculturelle et pĂ©dagogique exceptionnelle. Reportage vidĂ©o © CLASSIQUENEWS.COM 2016. RĂ©alisation : Philippe-Alexandre Pham. Avec le soutien du Bureau Export

VIDEO. Bruno Procopio dirige la Symphonie Héroïque de Neukomm à Rio de Janeiro (avril 2015)

VIDEO. Bruno Procopio dirige la Symphonie HĂ©roĂŻque de Neukomm Ă  Rio de Janeiro (avril 2015). Montage © studio CLASSIQUENEWS.COM 2015. Le chef d’orchestre franco brĂ©silien Bruno Procopio fait retentir le romantisme enflammĂ© martial et lyrique de la grande Symphonie HĂ©roĂŻque de Neukomm créée en 1817

 

 

 

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LIRE notre compte rendu critique complet du concert NEUKOMM / GOSSEC par le maestro franco brésilien Bruno Procopio à Rio de Janeiro en avril 2015

 

 

Extrait de notre compte rendu critique :
brunoProcopio_okok sacchini renaud RIOrio-cidade-des-artes-rio-de-janeiro-bruno-procopio-concert-gossec-neukommRio de Janeiro, compte rendu concert.Dans la nouvelle salle de concerts “Cidade des Artes” – sorte d’insecte prismatique Ă  pattes dessinĂ© par Christian de Porzemparc- , les Cariocas retrouvent le chef brillant, nerveux, fougueux mais aussi nuancĂ© qui avait le mois prĂ©cĂ©dent créé l’opĂ©ra Renaud de Sacchini, Sala Cecilia Meireles, – au centre de Rio-:  Bruno Procopio dans un dispositif qui lui est dĂ©sormais spĂ©cifique : jouer deux auteurs au carrefour du classicisme et du romantisme, … sur instruments modernes. Tout le dĂ©fi est lĂ  : rĂ©aliser accents, style, continuitĂ© des partitions selon les apports de l’interprĂ©tation historiquement informĂ©e. Un enjeu qui dĂ©passe la seule question des esthĂ©tiques et rĂ©clame des instrumentistes et du chef, un engagement total pour rĂ©ussir le rĂ©sultat final. De Sacchini Ă  Gossec, le geste est d’autant plus fluide et assurĂ© que l’esthĂ©tique très marquĂ© esprit des Lumières circule de l’une Ă  l’autre des partitions. (…).

Pour sa part, Sigismond Neukomm (1778-1858) retrouve Ă  Rio, un rivage familier. Le Viennois, parti de Paris vers Rio en 1816 dans le cadre de la Mission française au BrĂ©sil, s’inscrit naturellement dans ce programme carioca : il a mĂŞme composĂ© sa Symphonie hĂ©roĂŻque pendant la traversĂ©e, de l’Europe au Nouveau Monde. Tout un symbole. Comme la Symphonie de Gossec, le style de Neukomm est foncièrement classique et mĂŞme haydnien mais il affirme un sens des modulations très original, parfois abrupts, dont l’activitĂ© des contrastes, reste Ă©trangère Ă  Gossec : son parfum romantique est plus Ă©vident de ce fait. Place est favorise Ă  la fanfare qui y règne sans discontinuer : ne s’agit-il pas de la Symphonie hĂ©roĂŻque en rĂ© majeur ? …

 

 

 

VIDEO, extraits. Rio de Janeiro (Brésil). Bruno Procopio joue la Symphonie à 17 parties de Gossec (avril 2015)

procopio-bruno-gossec-concert-rio-de-janeiro-brazil-bresil-582VIDEO, extraits. Le 4 avril 2015, Ă  la Cidade das Artes Ă  Rio de Janeiro (BrĂ©sil), le jeune chef franco brĂ©silien BRUNO PROCOPIO dirige l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (OSB) : la Symphonie Ă  17parties de François-Joseph Gossec (1734-1829), composĂ©e en 1809. Partition majeure de la symphonie romantique française Ă  l’Ă©poque de NapolĂ©on : entre classicisme et premier romantisme, la virtuositĂ© Ă©nergique de Gossec s’impose Ă  nous, commune Ĺ“uvre fondatrice du symphoniste français Ă  l’Ă©poque des Viennois Haydn, Mozart et Beethoven. Bruno Procopio s’engage pour diffuser la connaissance et l’interprĂ©tation des compositeurs français en AmĂ©rique Latine : après avoir dirigĂ© le Simon Bolivar Orchestra du Venezuela, le jeune chef Ă  la double culture, brĂ©silienne et française, retrouvait l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil Ă  Rio de Janeiro dans un programme dĂ©diĂ© au premier romantisme français : vitalitĂ© et Ă©nergie, puissance mais sensibilitĂ© aux dĂ©tails instrumentaux… la direction du chef de l’autre cĂ´tĂ© de l’Atlantique, Ă  la fois analytique et dramatique, trouve un Ă©quilibre idĂ©al au service des grands classiques et romantiques français. Extraits vidĂ©o exclusifs © studio CLASSIQUENEWS.TV 2015

 

 

 

Approfondir : Jouer Gossec Ă  Rio de Janeiro (avril 2015)

 

 

brunoProcopio_okok sacchini renaud RIOrio-cidade-des-artes-rio-de-janeiro-bruno-procopio-concert-gossec-neukommRio de Janeiro, compte rendu concert. Dans la nouvelle salle de concerts “Cidade des Artes” – sorte d’insecte prismatique Ă  pattes dessinĂ© par Christian de Porzemparc- , les Cariocas retrouvent le chef brillant, nerveux, fougueux mais aussi nuancĂ© qui avait le mois prĂ©cĂ©dent créé l’opĂ©ra Renaud de Sacchini, Sala Cecilia Meireles, – au centre de Rio-:  Bruno Procopio dans un dispositif qui lui est dĂ©sormais spĂ©cifique : jouer deux auteurs au carrefour du classicisme et du romantisme, … sur instruments modernes. Tout le dĂ©fi est lĂ  : rĂ©aliser accents, style, continuitĂ© des partitions selon les apports de l’interprĂ©tation historiquement informĂ©e. Un enjeu qui dĂ©passe la seule question des esthĂ©tiques et rĂ©clame des instrumentistes et du chef, un engagement total pour rĂ©ussir le rĂ©sultat final. De Sacchini Ă  Gossec, le geste est d’autant plus fluide et assurĂ© que l’esthĂ©tique très marquĂ© esprit des Lumières circule de l’une Ă  l’autre des partitions.

Pour la Symphonie de Gossec (1734 – 1829), Bruno Procopio a respectĂ© l’usage instrumental historique : c’est Ă  dire le nombre impressionnant de contrebasses : car l’orchestre en France Ă  l’époque de Gossec totalise près de 12% des effectifs de cordes : le principe est rĂ©alisĂ© Ă  Rio et la sonoritĂ© qui en dĂ©coule apporte ses bĂ©nĂ©fices expressifs : puisque la musique ne module pas beaucoup, l’éloquence Ă©largie des basses nourrie une matière Ă©tonnamment riche malgrĂ© des lignes plutĂ´t simples. Des quatre mouvements (Maestoso – Allegro molto ; Larghetto ; Menuet – trio ; Finale : Allegro molto), le chef rĂ©alise la continuitĂ© tout en apportant les fruits d’un travail spĂ©cifique sur le relief instrumental.

 

 

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A 17 parties soit 17 pupitres, l’orchestre de Gossec demeure résolument classique avec clarinettes et trompettes par deux. Ordinairement datée de 1809, la Symphonie pourrait remontée à une époque précédente : le dernier mouvement commence par un système fugué défendu par les premiers violons selon la tradition du Concert Spirituel telle qu’elle s’était affirmée dans le paysage de la fin XVIIIè à Paris.  De fait, outre ces points d’écriture, tout l’esprit de la Symphonie de Gossec résonne de l’Esprit des Lumières plutôt que du plein romantisme. L’auteur de Thésée, opéra majeur, très emblématique de l’esthétique néoclassique de la fin du XVIIIè européen, reste résolument classique et respectueux des inflexions de son époque.

Jouer Gossec et Neukomm Ă  Rio

Mais le trait original vient pourtant d’un souci personnel dans la coloration des unissons comme des dessus cordes/flûtes puis flûtes/hautbois. Gossec tout en répétant souvent un même motif rythmique et mélodique, sait particulièrement bien raffiner les combinaisons instrumentales à chaque reprise, dans le but de colorer son orchestration. La variété des instruments offre une expérience de coloration (hautbois/ clarinette) plutôt « moderne » vis à vis du cadre strictement classique des Lumières. S’il n’était cette sensibilité originale aux instruments, le style de Gossec regarde plutôt du côté de Haydn que de Beethoven. Bruno Procopio saisit et sert idéalement l’intensité du matériau musical avec une fluidité permanente passant d’un mouvement à l’autre avec une intelligence communicative qui souligne l’invention instrumentale de Gossec. Ce bouillonnement dynamique souligne l’apport du compositeur parmi les plus inventifs de sa génération et qui impressionna tant Mozart lors de son séjour à Paris en 1778. C’est d’ailleurs grâce à Gossec, alors directeur du Concert Spirituel, que Wolfgang reçoit la commande, prestigieuse pour la capitale française, des fameuses Symphonies parisiennes. Entre l’écriture classique et viennoise (plutôt archaïsante si la partition remonte de fait à 1809) et sa grande sensibilité instrumentale (solos de clarinette en particulier …) et son souci de la couleur (trait de modernité a contrario), le jeune chef franco-brésilien réussit totalement l’équilibre entre mesure et sensualité. En revanche, de près de 30 mn en durée, la carrure de l’œuvre préfigure Beethoven.

Pour sa part, Sigismond Neukomm (1778-1858) retrouve à Rio, un rivage familier. Le Viennois, parti de Paris vers Rio en 1816 dans le cadre de la Mission française au Brésil, s’inscrit naturellement dans ce programme carioca : il a même composé sa Symphonie héroïque pendant la traversée, de l’Europe au Nouveau Monde. Tout un symbole. Comme la Symphonie de Gossec, le style de Neukomm est foncièrement classique et même haydnien mais il affirme un sens des modulations très original, parfois abrupts, dont l’activité des contrastes, reste étrangère à Gossec : son parfum romantique est plus évident de ce fait. Place est favorise à la fanfare qui y règne sans discontinuer : ne s’agit-il pas de la Symphonie héroïque en ré majeur ?

 

 

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Comme Mozart et Beethoven, Neukomm réutilise un ancien air composé par Haendel (ici,  l’air de Macbeth pour le mouvement lent central). Inspiré par l’art du Symphoniste, ayant créé entre ancien et nouveau monde, Bruno Procopio souligne l’allant général, l’exaltation d’une plume pleine de feu et de contrastes. Il fait surgir avec bonheur, la vivacité martiale et l’énergie solaire d’une Symphonie de conquête.  En 1816 avant de partir pour Rio, Neukomm, serviteur de Talleyrand, compose le Requiem joué lors de la commémoration du traité de Vienne. Au Brésil, il compose le Libera me pour la fin du Requiem de Mozart, dans une réalisation alors dirigée à Rio, par le compositeur officiel Nunes Garcia. Il est donc légitime d’inscrire au programme Neukomm aux côtés de Gossec. L’un et l’autre sont emblématiques du langage classique des Lumières. Or le second, a fait le voyage et transmet et diffuse l’héritage de la culture européenne sous les tropiques.

Après Renaud de Sacchini (1783) – avec l’OSB toujours, crĂ©ation brĂ©silienne de mars 2015, Bruno Procopio retrouve les dĂ©fis de la musique française de la fin du XVIIIè, au tournant des esthĂ©tiques classique et romantique dĂ©fis pimentĂ©s par sa rĂ©alisation sur instruments modernes. Jouer sur instruments modernes nĂ©cessite un apprentissage spĂ©cifique pour les instrumentistes : nouvelle expĂ©rience technique que leur apporte Bruno Procopio (dont coups d’archets selon une approche historiquement informĂ©e, nouveau raffinement dans l’interprĂ©tation des parties ornementales…)

Comme c’était aussi l’enjeu du concert Ă  Liège, avec le Philharmonique Royal (jouer Rameau sur instruments modernes, dĂ©cembre 2014, – voir ci après notre reportage classiquenews : “Rameau Symphonique par Bruno Procopio Ă  Liège”). Mais un autre dĂ©fi attend bientĂ´t Bruno Procopio, crĂ©er ThĂ©sĂ©e de Gossec composĂ© en 1781 autre fleuron de l’esthĂ©tique des Lumières et qui a dĂ©sormais toute sa place dans ce nouveau sillon prometteur, tracĂ© entre la France et le BrĂ©sil grâce Ă  l’énergie d’un chef audacieux. D’autant qu’en 2016, la France et le BrĂ©sil cĂ©lèbreront le bicentenaire de la Mission française au BrĂ©sil. Prochains Ă©vĂ©nements Ă  venir.

 

 

Compte rendu, concert. Rio de Janeiro, Cidade das Artes, le 4 avril 2015. Sigismund Neukomm (1778 – 1858) : Grande Symphonie HĂ©roĂŻque Op.19. François-Joseph Gossec (1734 – 1829) : Symphonie Ă  17 parties (1809) de Brazilian Symphony Orchestra. Bruno Procopio, direction. Par notre rĂ©dacteur Camille de Joyeuse.

Le chef d’orchestre Bruno Procopio en vidĂ©o

 

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VOIR le reportage Bruno Procopio dirige Rameau à Liège avec le Philharmonique Royal de Liège (décembre 2014)

VOIR le reportage Bruno Procopio dirige RENAUD de Sacchini à Rio, Sala Cecilia Meireles  / Brazilian Symphony Orchestra (mars 2015)

VOIR le reportage Bruno Procopio joue Carl Philipp Emmanuel Bach à Caracas / Orchestre Symphonique Simon Bolivar du Vénézuela (septembre 2013)

VOIR le reportage Bruno Procopio joue les Pièces pour clavecin en concerts de Rameau (avril 2013)

 

 

Illustrations : Bruno Procopio dirige l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (OSB) dans un programme Gossec et Neukomm, Rio de Janeiro, avril 2015 © CLASSIQUENEWS.COM

Rio, Brésil. Bruno Procopio dirige Rameau et Clérambault

procopio_bruno_chemise_bleueRio, salle C. Mereiles, les 19 et 22 septembre 2015. Mondonville et Rameau. Ambassadeur de choc, le claveciniste et chef d’orchestre Bruno Procopio retrouve son pays natal pour deux concerts de musique baroque française. Un programme qu’il a coutume de dĂ©fendre sous les tropiques, – le maestro impĂ©tueux et articulĂ© a dĂ©jĂ  enregistrĂ© un superbe disque d’extraits d’opĂ©ras de Rameau, ouvertures et ballets de Rameau avec le Symphonique Simon Bolivar du Venezuela Ă  Caracas (1 cd Paraty : vrai dĂ©fi d’un Ă©clat Ă©tincelant sur instruments modernes : ” Rameau in Caracas “). Rio 2015 voit le prolongement d’un travail spĂ©cifique sur le Baroque français en AmĂ©rique Latine. Une vision artistique entre les deux Mondes, de chaque cĂ´tĂ© de l’Atlantique qui s’Ă©tait dĂ©jĂ  illustrĂ©e par un jalon prĂ©cĂ©dent en mars dernier, et dans le mĂŞme lieu avec la crĂ©ation carioca de l’opĂ©ra français nĂ©oclassique Renaud de Sacchini (1782), emblème du goĂ»t lyrique parisien favorisĂ© par Marie-Antoinette (VOIR le reportage Renaud de Sacchini recréé Ă  Rio par Bruno Procopio, mars 2015). Le 19 septembre (20h), concert de musique de chambre oĂą la virtuositĂ© concertante de Mondonville et le gĂ©nie recrĂ©ateur de Rameau dialoguent. Sons harmoniques du premier (1738, oĂą Mondonville s’inspire et prolonge l’exemple de Leclair), puis cinq Concerts des Pièces pour clavecin en concert (1741).  Après les Pièces de clavecin en sonates (avec violon) de Mondonville, Rameau surpasse tout ce qui fut Ă©crit avant lui, inventant pour chaque pièce, un titre aux rĂ©fĂ©rences biographiques (pour certaines secrètes aux allusions Ă  dĂ©mĂŞler par les spĂ©cialistes), qui rĂ©capitule en leur rendant hommage, tous les soutiens, patrons protecteurs, mĂ©cènes qui l’ont accompagnĂ© et soutenu pendant ses premières annĂ©es parisiennes. Le cycle est l’un des favoris dĂ©fendus depuis ses annĂ©es d’apprentissage Ă  Paris par Bruno Procopio qui assure la partie de clavecin.

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Le 22 septembre, 20h, concert orchestral comprenant surtout ClĂ©rambault et Mondonville et quelques autres pour lequel Bruno Procopio quitte le clavecin pour la baguette, afin de diriger l’Orchestre baroque de l’UniversitĂ© de Rio (OBU).  Au programme deux pièces aussi rares qu’exceptionnelles : Pièces de clavecin avec voix ou violon opus 5 (1748) de Mondonville et surtout La Muse de l’OpĂ©ra ou Les Caractères lyriques, Cantate Ă  voix seule et symphonie (1716) de ClĂ©rambault. EditĂ©e sĂ©parĂ©ment en 1716, sur un poème d’Auguste Paradis de Moncrif, la cantate avec des moyens ambitieux (proches du divertissement) fait paraĂ®tre la muse de l’OpĂ©ra, qui dĂ©crit les ficelles et artifices du théâtre pour exprimer les « caractères lyriques » : la variĂ©tĂ© des airs et des formes dĂ©voile l’intelligence dramatique de ClĂ©rambault : air de triomphe avec trompette, scène pastorale avec musette, Ă©vocation de chasses au son des cors, tempĂŞte, sommeil, ramage d’oiseau, scène infernale… c’est un catalogue intelligemment combinĂ© soit tous les motifs de l’opĂ©ra français, ici traitĂ©s par un compositeur qui souhaite en dĂ©montrer et aussi cultiver sa profondeur, entre virtuositĂ© italianisante et noblesse de la dĂ©clamation française.

 

OBU orchestre baroque de l'université de Rio Orquesra barroca da Unirio

 

 

Rameau, ClĂ©rambault, Mondonville Ă  Rio. Grâce au CMBV, Centre de musique baroque de Versailles, le Baroque français s’exporte. Le concert est l’aboutissement d’un cycle de masterclasses et de rĂ©pĂ©titions avec les jeunes instrumentistes brĂ©siliens, sensibilisĂ©s au style baroque français et formĂ©s Ă  la pratique sur instruments d’époque. Un dĂ©fi qui fusionne transmission et pĂ©dagogie auprès des jeunes instrumentistes encore nĂ©ophytes dans l’interprĂ©tation de la musique française du XVIIIème siècle, et aussi expĂ©rience professionnelle grâce Ă  ce concert public. Le projet fait partie des nombreux chantiers initiĂ©s par le Centre de musique baroque de Versailles, dĂ©sormais ouvert Ă  l’international, soucieux depuis quelques annĂ©es de faire rayonner la connaissance et l’interprĂ©tation de la musique baroque française dans le monde. Partitions, Ă©quipe pĂ©dagogique sont les nouveaux moyens de l’institution versaillaise pour rĂ©aliser de nouveaux types de concerts, permettant aux jeunes professionnels de se perfectionner toujours et encore en se frottant  à l’accomplissement du concert publique. Il s’agit de deux premières mondiales Ă  Rio. L’Ă©tĂ© 2015 a rĂ©alisĂ© un autre projet du CMBV Ă  Innsbruck en aoĂ»t : le festival de musique ancienne et baroque mondialement reconnu accueillait pour la première fois de son histoire, son premier opĂ©ra français, Armide de Lully (1686) dans une nouvelle production, mise en scène par Cristina Colonna sous la direction de Patrick Cohen-AkĂ©nine et avec le concours de jeunes instrumentistes et chanteurs accompagnĂ©s par le CMBV, dont pour certains, les  laurĂ©ats du Concours Cesti 2014. Reportage vidĂ©o : Armide de Lully Ă  Innsbruck (aoĂ»t 2015)

 

 

 Bruno Procopio et le CMBV : Rameau, Clérambault, Mondonville à Rio

Concert du 19 septembre 2015, 20h
Durée : 1h25 sans entracte

 

Stéphanie-Marie Degand, violon
François Joubert-caillet, basse de viole
Bruno Procopio, clavecin

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772)
Les Sons harmoniques, Sonates Ă  violon seul avec la basse continue (1738)

Sonate opus 4 n°1 en si mineur : Grave – Allegro – Aria. Amoroso – Allegro

Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
Pièces de clavecin en concert (1741)

PREMIER CONCERT :
La Coulicam. Rondement – La Livry. Rondeau gracieux – Le Vézinet. Gaiement, sans vitesse

DEUXIĂME CONCERT :
La Laborde. Rondement – La Boucon. Air, gracieux – L’Agaçante. Rondement – 1er et 2e Menuet

TROISIĂME CONCERT :
La Lapoplinière. Rondement – La Timide. 1er et 2e Rondeau gracieux – 1er et 2e Tambourin

QUATRIĂME CONCERT :
La Pantomime. Loure vive – L’Indiscrète. Vivement – La Rameau. Rondement

CINQUIĂME CONCERT :
La Forqueray. Fugue – La Cupis. Rondement – La Marais. Rondement

 

Concert du 22 septembre 2015, 20h
Durée : 1h20 sans entracte

 

Eugénie Lefebvre, soprano
Stéphanie-Marie Degand, violon
François Joubert-caillet, basse de viole
Bruno Procopio, clavecin

Orchestre baroque de l’Université de Rio (OBU)
Laura Ronai, direction artistique

 

Jean-Henry d’Anglebert (1629-1691)
Prélude en sol majeur, pour clavecin

Jean-Baptiste Antoine Forqueray (1699-1782)
La Leclair, pour clavecin

Antoine Forqueray (1672-1745)
Premier Livre de Pièces de viole avec la basse continue (1747) – extraits
La Couperin – La Buisson

Claude Balbastre (1727-1799)
La Lugeac, pour clavecin

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772)
Pièces de clavecin avec voix ou violon opus 5 (1748) – extraits

Amoroso « Paratum cor meum… » – Allegro « In Domino laudabitur… »

Paratum cor meum, Deus,
Paratum cor meum,
Cantabo et psalmum dicam

(Psaume 56 verset 10)

Mon cœur est préparé, ô mon Dieu ;
Mon cœur est tout préparé :
Je chanterai, et je ferai retentir vos louanges sur les instruments.

In Domino laudabitur anima mea :
Audiant mansueti et laetentur.
(Psaume 33 verset 7)

Mon âme ne mettra sa gloire que dans le Seigneur.
Que ceux qui sont doux et humbles écoutent ceci, et qu’ils se réjouissent.

Jean-Marie Leclair (1697-1764)
Concerto pour violon opus 10 n°6 en sol mineur (ca 1743)

Allegro ma poco – Andante – Allegro

Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749)
La Muse de l’Opéra ou Les Caractères lyriques. Cantate à voix seule et symphonie (1716)

Prélude – Récitatif – Air gai – Tempête – Récitatif – Air – Sommeil – Prélude infernal – Récitatif – Air

LA MUSE DE L’OPÉRA ou LES CARACTĂRES LYRIQUES. Cantate Ă  voix seule et symphonie

Récitatif (fort gravement)

Mortels, pour contenter vos désirs curieux
Cessez de parcourir tous les climats du monde,
Par le puissant effort de l’art qui nous seconde,
Ici tout l’Univers se découvre à vos yeux.

Air gai
Au son des trompettes bruyantes
Mars vient embellir ce séjour ;
Diane avec toute sa cour
Vous offre des fêtes galantes ;
Et mille chansons éclatantes
Réveillent l’écho d’alentour.
Des bergers la troupe légère
Vient folâtrer sur ces gazons ;
Ă€ leurs danses, Ă  leurs chansons,
On voit que le Dieu de Cythère
Leur a donné de ses leçons.

Tempête (fort et marqué)

Mais quel bruit interrompt ces doux amusements ?
Le soleil s’obscurcit, la mer s’enfle et s’irrite ;
Dieux ! quels terribles flots ! et quels mugissements !
La terre tremble, l’air s’agite,
Tous les vents déchainés, mille effrayants
Éclairs, semblent confondre l’Univers.
Quels sifflements affreux ! Quel horrible tonnerre !
Le ciel est-il jaloux du repos de la terre ?

Récitatif
Non, les Dieux attendris par nos cris éclatants,
Ramènent les beaux jours de l’aimable printemps.

Air
Oiseaux, qui sous ces feuillages
Formez des accents si doux,
L’Amour quand il vous engage
Vous traite bien mieux que nous ;
Il n’est jamais parmi vous
Jaloux, trompeur, ni volage.

Sommeil (doucement)
Vos concerts, heureux oiseaux,
Éveillent trop tôt l’aurore,
Laissez les mortels encore
Plongés au sein du repos.

Prélude infernal (lentement, fort et marqué)
Mais quels nouveaux accords dont l’horreur est extrême ?
Qui fait ouvrir le séjour infernal ?
Que de démons sortis de ce gouffre fatal !

Les implacables Sœurs suivent Pluton lui-même.

Récitatif

Ne craignons rien, un changement heureux
Vient nous offrir de doux présages,
Et les démons changés sous d’aimables images,
Amusent nos regards par d’agréables jeux.

Air gai et piqué
Ce n’est qu’une belle chimère
Qui satisfait ici vos vœux ;
Eh ! n’êtes-vous pas trop heureux
Qu’on vous séduise pour vous plaire ?
Dans ce qui flatte vos désir
Croyez tout ce qu’on fait paraître ;
On voit s’envoler les plaisirs
Lorsque l’on cherche à les connaître.

 

 

CD. LIRE notre critique du cd Pièces pour clavecin en concerts de Rameau par Bruno Procopio

 

VOIR notre reportage vidéo : Les Grands Motets de Rameau par Bruno Procopio à Cuenca (Espagne), Avec Maria Bayo (avril 2014)

Compte rendu, concert. Rio de Janeiro, Cidade das Artes, le 4 avril 2015. Sigismund Neukomm (1778 – 1858) : Grande Symphonie HĂ©roĂŻque Op.19. François-Joseph Gossec (1734 – 1829) : Symphonie Ă  17 parties (1809) de Brazilian Symphony Orchestra. Bruno Procopio, direction.

brunoProcopio_okok sacchini renaud RIOrio-cidade-des-artes-rio-de-janeiro-bruno-procopio-concert-gossec-neukommRio de Janeiro, compte rendu concert. Dans la nouvelle salle de concerts “Cidade des Artes” – sorte d’insecte prismatique Ă  pattes dessinĂ© par Christian de Porzemparc- , les Cariocas retrouvent le chef brillant, nerveux, fougueux mais aussi nuancĂ© qui avait le mois prĂ©cĂ©dent créé l’opĂ©ra Renaud de Sacchini, Sala Cecilia Meireles, – au centre de Rio-:  Bruno Procopio dans un dispositif qui lui est dĂ©sormais spĂ©cifique : jouer deux auteurs au carrefour du classicisme et du romantisme, … sur instruments modernes. Tout le dĂ©fi est lĂ  : rĂ©aliser accents, style, continuitĂ© des partitions selon les apports de l’interprĂ©tation historiquement informĂ©e. Un enjeu qui dĂ©passe la seule question des esthĂ©tiques et rĂ©clame des instrumentistes et du chef, un engagement total pour rĂ©ussir le rĂ©sultat final. De Sacchini Ă  Gossec, le geste est d’autant plus fluide et assurĂ© que l’esthĂ©tique très marquĂ© esprit des Lumières circule de l’une Ă  l’autre des partitions.

Pour la Symphonie de Gossec (1734 – 1829), Bruno Procopio a respectĂ© l’usage instrumental historique : c’est Ă  dire le nombre impressionnant de contrebasses : car l’orchestre en France Ă  l’époque de Gossec totalise près de 12% des effectifs de cordes : le principe est rĂ©alisĂ© Ă  Rio et la sonoritĂ© qui en dĂ©coule apporte ses bĂ©nĂ©fices expressifs : puisque la musique ne module pas beaucoup, l’éloquence Ă©largie des basses nourrie une matière Ă©tonnamment riche malgrĂ© des lignes plutĂ´t simples. Des quatre mouvements (Maestoso – Allegro molto ; Larghetto ; Menuet – trio ; Finale : Allegro molto), le chef rĂ©alise la continuitĂ© tout en apportant les fruits d’un travail spĂ©cifique sur le relief instrumental.

 

 

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A 17 parties soit 17 pupitres, l’orchestre de Gossec demeure résolument classique avec clarinettes et trompettes par deux. Ordinairement datée de 1809, la Symphonie pourrait remontée à une époque précédente : le dernier mouvement commence par un système fugué défendu par les premiers violons selon la tradition du Concert Spirituel telle qu’elle s’était affirmée dans le paysage de la fin XVIIIè à Paris.  De fait, outre ces points d’écriture, tout l’esprit de la Symphonie de Gossec résonne de l’Esprit des Lumières plutôt que du plein romantisme. L’auteur de Thésée, opéra majeur, très emblématique de l’esthétique néoclassique de la fin du XVIIIè européen, reste résolument classique et respectueux des inflexions de son époque.

Jouer Gossec et Neukomm Ă  Rio

Mais le trait original vient pourtant d’un souci personnel dans la coloration des unissons comme des dessus cordes/flûtes puis flûtes/hautbois. Gossec tout en répétant souvent un même motif rythmique et mélodique, sait particulièrement bien raffiner les combinaisons instrumentales à chaque reprise, dans le but de colorer son orchestration. La variété des instruments offre une expérience de coloration (hautbois/ clarinette) plutôt « moderne » vis à vis du cadre strictement classique des Lumières. S’il n’était cette sensibilité originale aux instruments, le style de Gossec regarde plutôt du côté de Haydn que de Beethoven. Bruno Procopio saisit et sert idéalement l’intensité du matériau musical avec une fluidité permanente passant d’un mouvement à l’autre avec une intelligence communicative qui souligne l’invention instrumentale de Gossec. Ce bouillonnement dynamique souligne l’apport du compositeur parmi les plus inventifs de sa génération et qui impressionna tant Mozart lors de son séjour à Paris en 1778. C’est d’ailleurs grâce à Gossec, alors directeur du Concert Spirituel, que Wolfgang reçoit la commande, prestigieuse pour la capitale française, des fameuses Symphonies parisiennes. Entre l’écriture classique et viennoise (plutôt archaïsante si la partition remonte de fait à 1809) et sa grande sensibilité instrumentale (solos de clarinette en particulier …) et son souci de la couleur (trait de modernité a contrario), le jeune chef franco-brésilien réussit totalement l’équilibre entre mesure et sensualité. En revanche, de près de 30 mn en durée, la carrure de l’œuvre préfigure Beethoven.

Pour sa part, Sigismond Neukomm (1778-1858) retrouve à Rio, un rivage familier. Le Viennois, parti de Paris vers Rio en 1816 dans le cadre de la Mission française au Brésil, s’inscrit naturellement dans ce programme carioca : il a même composé sa Symphonie héroïque pendant la traversée, de l’Europe au Nouveau Monde. Tout un symbole. Comme la Symphonie de Gossec, le style de Neukomm est foncièrement classique et même haydnien mais il affirme un sens des modulations très original, parfois abrupts, dont l’activité des contrastes, reste étrangère à Gossec : son parfum romantique est plus évident de ce fait. Place est favorise à la fanfare qui y règne sans discontinuer : ne s’agit-il pas de la Symphonie héroïque en ré majeur ?

 

 

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Comme Mozart et Beethoven, Neukomm réutilise un ancien air composé par Haendel (ici,  l’air de Macbeth pour le mouvement lent central). Inspiré par l’art du Symphoniste, ayant créé entre ancien et nouveau monde, Bruno Procopio souligne l’allant général, l’exaltation d’une plume pleine de feu et de contrastes. Il fait surgir avec bonheur, la vivacité martiale et l’énergie solaire d’une Symphonie de conquête.  En 1816 avant de partir pour Rio, Neukomm, serviteur de Talleyrand, compose le Requiem joué lors de la commémoration du traité de Vienne. Au Brésil, il compose le Libera me pour la fin du Requiem de Mozart, dans une réalisation alors dirigée à Rio, par le compositeur officiel Nunes Garcia. Il est donc légitime d’inscrire au programme Neukomm aux côtés de Gossec. L’un et l’autre sont emblématiques du langage classique des Lumières. Or le second, a fait le voyage et transmet et diffuse l’héritage de la culture européenne sous les tropiques.

Après Renaud de Sacchini (1783) – avec l’OSB toujours, crĂ©ation brĂ©silienne de mars 2015, Bruno Procopio retrouve les dĂ©fis de la musique française de la fin du XVIIIè, au tournant des esthĂ©tiques classique et romantique dĂ©fis pimentĂ©s par sa rĂ©alisation sur instruments modernes. Jouer sur instruments modernes nĂ©cessite un apprentissage spĂ©cifique pour les instrumentistes : nouvelle expĂ©rience technique que leur apporte Bruno Procopio (dont coups d’archets selon une approche historiquement informĂ©e, nouveau raffinement dans l’interprĂ©tation des parties ornementales…)

Comme c’était aussi l’enjeu du concert Ă  Liège, avec le Philharmonique Royal (jouer Rameau sur instruments modernes, dĂ©cembre 2014, – voir ci après notre reportage classiquenews : “Rameau Symphonique par Bruno Procopio Ă  Liège”). Mais un autre dĂ©fi attend bientĂ´t Bruno Procopio, crĂ©er ThĂ©sĂ©e de Gossec composĂ© en 1781 autre fleuron de l’esthĂ©tique des Lumières et qui a dĂ©sormais toute sa place dans ce nouveau sillon prometteur, tracĂ© entre la France et le BrĂ©sil grâce Ă  l’énergie d’un chef audacieux. D’autant qu’en 2016, la France et le BrĂ©sil cĂ©lèbreront le bicentenaire de la Mission française au BrĂ©sil. Prochains Ă©vĂ©nements Ă  venir.

 

 

Compte rendu, concert. Rio de Janeiro, Cidade das Artes, le 4 avril 2015. Sigismund Neukomm (1778 – 1858) : Grande Symphonie HĂ©roĂŻque Op.19. François-Joseph Gossec (1734 – 1829) : Symphonie Ă  17 parties (1809) de Brazilian Symphony Orchestra. Bruno Procopio, direction.

Le chef d’orchestre Bruno Procopio en vidĂ©o

 

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VOIR le reportage Bruno Procopio dirige Rameau à Liège avec le Philharmonique Royal de Liège (décembre 2014)

VOIR le reportage Bruno Procopio dirige RENAUD de Sacchini à Rio, Sala Cecilia Meireles  / Brazilian Symphony Orchestra (mars 2015)

VOIR le reportage Bruno Procopio joue Carl Philipp Emmanuel Bach à Caracas / Orchestre Symphonique Simon Bolivar du Vénézuela (septembre 2013)

VOIR le reportage Bruno Procopio joue les Pièces pour clavecin en concerts de Rameau (avril 2013)

 

 

Illustrations : Bruno Procopio dirige l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (OSB) dans un programme Gossec et Neukomm, Rio de Janeiro, avril 2015 © CLASSIQUENEWS.COM

VIDEO, reportage. Renaud de Sacchini, créé à Rio de Janeiro (Brésil) par Bruno Procopio: 1/2

brunoProcopio_okok sacchini renaud RIOVIDEO, reportage. Renaud de Sacchini Ă  Rio de Janeiro (BrĂ©sil) par Bruno Procopio : 1/2 (mars 2015). Les 21 et 22 mars 2015, le chef d’orchestre franco-brĂ©silien Bruno Procopio pilotant l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil, créée sous les tropiques, le chef d’oeuvre de Sacchini: Renaud, tragĂ©die lyrique de 1783, fleuron de l’opĂ©ra des Lumières sous le règne de Marie-Antoinette. BĂ©nĂ©ficiant d’un plateau brĂ©silien dont surtout l’exceptionnelle mezzo Luisa Francesconi, la production Ă©tait un temps fort de la programmation lyrique Ă  la Sala CecilĂ­a Meireles de Rio de Janeiro (JG Ripper, direction). Grand reportage vidĂ©o : 1/2 © studio CLASSIQUENEWS.COM

 

 

LIRE aussi la nomination de Mr JG Ripper, directeur de l’OpĂ©ra de Rio (juin 2015)

LIRE notre compte rendu critique complet de Renaud de Sacchini par Bruno Procopio, Luisa Francesconi (les 21 et 22 mars 2015, Sala Cecília Meireles, Rio de Janeiro, Brésil)

 

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VOIR aussi sur YOUTUBE, notre reportage vidéo RENAUD de SACCHINI, PART 1 / 2 : création brésilienne, juin 2015 par Bruno PROCOPIO, Salle Cecilia Meireles, les 21 et 22 mars 2015 : (© studio CLASSIQUENEWS.TV 2015)

 

 

 

 

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VOIR aussi sur YOUTUBE, notre reportage vidéo RENAUD de SACCHINI,  PART 2 /2 , création brésilienne, juin 2015 par Bruno PROCOPIO, Salle Cecilia Meireles, les 21 et 22 mars 2015 : (© studio CLASSIQUENEWS.TV 2015)

 

 

 

Rio (BrĂ©sil). Bruno Procopio joue Gossec, Neukomm, Garcia…

Il a osé ce que personne avant lui n'avait osé, renouant avec l'audace de premiers conquérants et pionniers baroqueux : jouer et enregistrer Rameau à Caracas sur instruments modernes ! Le résultat dépasse nos attentes...

Rio de Janeiro, concert Bruno Procopio. Cité des Arts, samedi 4 avril 2015, 16h. Après avoir créer l’opéra de Sacchini de 1783, Renaud, dans la salle Cecilia de Meireles, superbe révélation pour les cariocas avec l’étonnante mezzo Luisa Francesconi (les 21 et 22 mars derniers), Bruno Procopio retrouve à Rio, l’OSB Orchestre symphonique du Brésil à la Cidade das Artes, dans un programme qui fête les 450 ans de la fondation de la cité carioca. Au programme, plusieurs maîtres européens : le belge Gossec et le germanique Neukomm, ainsi que deux musiciens emblématiques de l’essor de la musique savante à l’heure coloniale : Marcos Portugal (génie prossinien) et Nunes Garcia. Outre des oeuvres sacrées (Laudamus Te de la Missa Grande de Portugal, Laudamus Te de la Missa de Sainte Cécile de Garcia), le chef franco brésilien affirme sa stimulante énergie dans le genre symphonique : Symphonie pour 17 parties de Gossec et Sinfonia Heroica de Neukomm (opus 19). Dans la superbe salle de la Cité des Arts de Rio, nouvellement inaugurée, Bruno Procopio offre une nouvelle leçon de direction et de sensibilité, dévoilant dans son pays d’origine, le raffinement d’une musique qui a surtout su assimiler et réécrire les sources européennes. De Gossec et Neukomm, Bruno Procopio révèle le feu orchestral, sans omettre de révéler la profonde ferveur de la Messe testament de Nunes Garcia, compositeur emblématique de la présence du roi du Portugal Jean VI à Rio : la messe de Sainte Cécile. Le programme comprend aussi une œuvre sacrée de Marcos Portugal : la Missa Grande dont Bruno Procopio a enregistré une version pour orgue et chœur à Cuenca (Espagne) avant de diriger la pétillante comédie prérossinienne L’oro no compra amore… (un opéra savoureux aux accents prérossiniens). Le programme évoque surtout l’amitié entre compositeurs : ainsi Nunes Garcia qui se rapproche de Neukomm (dès l’arrivée de ce dernier en 1816) et grâces auquel il dirige Mozart et Haydn à Rio.

 

 

 

Bruno Procopio dirige les compositeurs de Jean VI Ă  Rio de Janeiro

De Gossec et Neukomm à Nunes Garcia…

 

GOSSEC_Gossec-portraitAuteur de 50 symphonies dès 1756, soit bien avant Haydn, Gossec (1734-1829) est bien l’inventeur du genre, sachant se renouveler et affirmer même l’essor de la forme purement instrumentale aux côtés de Grétry. Très proche de Mozart, Gossec enseigne aussi au Conservatoire, les spécificités de la composition entre 1795 et 1814. Le génie de Gossec récemment révélé dans son opéra Thésée (1781) qui saisit et surprend par l’ambition de l’écriture, sa spatialisation et son intensité dramatique, vrai souffle lyrique si rare à l’opéra-, tient à une pensée universelle (comme Grétry) et une adaptabilité tenace et salvatrice malgré les perturbations de la période révolutionnaire. Sous directeur de l’Académie royale de musique après Dauvergne en 1782, il dirige la nouvelle école royale de chant en 1784. Aux côtés du peintre David, scénographe des grandes cérémonies révolutionnaires, Gossec devient le principal compositeur des Républicains, accomplissant dans la musique l’esprit des Lumières. Il meurt déchu et écarté sous la Restauration à 95 ans.
Sa symphonie pour 17 parties date de 1809 et témoigne des ultimes évolutions du compositeur : Gossec qui avait connu Stamitz à Mannheim, et en proche de Mozart, affirme ici une sensibilité pour l’orchestration étonnante qui préfigure Berlioz. Jamais jouée de son vivant, la partition n’est pas publiée et frappe pourtant par le raffinement instrumental requis : flûtes, hautbois, bassons, cors par deux… elle est traversée par un souffle unique et cite même l’air des libertaires : « ah, ça ira, ça ira » dans le dernier mouvement.

Sigismund_von_Neukomm_(1)Sigismond Neukomm (1778-1858) appartient à la génération postérieure à celle de Gossec. Elève du frère de Joseph Haydn (Michael), Neukomm comme Gossec favorise l’évolution du passage entre l’esprit des Lumières et le préromantisme. Voyageur assidu, Neukomm réside 5 années à Rio : il y joue Mozart où il compose un Libera me pour compléter le Requiem incomplet et devient le professeur du Roi du Brésil Jean VI. Neukomm développe aussi une activité ethnomusicale, écrivant plus de 90 œuvres inspirées directement de motifs populaires brésiliens !

JosĂ©_Mauricio_Nunes_GarciaNunes Garcia est un compositeur brĂ©silien nĂ© et mort Ă  Rio en 1767 et 1830. Ce fils d’esclaves originaires du Minas Gerais, devient rapidement une personnalitĂ© majeure de l’essor musicale Ă  Rio. OrdonnĂ© prĂŞtre en 1792, devenu maĂ®tre de chapelle de la CathĂ©drale de Rio dès 1798, Garcia compose toute la musique pour la Cour royale : il livre quantitĂ© de partitions d’une qualitĂ© Ă©vidente que traverse aussi le souci de dĂ©fense des idiomes brĂ©siliens. En 1808, quand arrive le roi du Portugal, Garcia suscite l’admiration du prince rĂ©gent Jean VI, mĂ©lomane averti. Le monarque le nomme MaĂ®tre de la chapelle royale dont le siège est l’Ă©glise Nossa senhora do Carmo (alors Ă©levĂ©e au rang de cathĂ©drale). MalgrĂ© l’opposition des membres de la cour, tous originaires du Portugal, Jean VI honore son musicien mĂ©tis qu’il fait chevalier de l’ordre du Christ. Garcia dut cependant accepter au poste de maĂ®tre de chapelle le portugais Fonseca Portugal, venu de Lisbonne en 1811, qui devint son supĂ©rieur. En 1816, Garcia compose deux chefs d’oeuvre, commande du Tiers-Ordre du Carmel en hommage Ă  la reine Marie Ière de Portugal : le Requiem et l’Office des dĂ©funts.
Quand arrivent les artistes de la mission française en 1816 (où figurent les peintres Debret et Taulnay, l’architecte Montigny), tous les membres venus d’Europe louent la personnalité du « mulâtre » brésilien. Garcia se lie d’amitié avec Neukomm, arrivé la même année : les deux compositeurs suscitèrent l’opposition de la Cour mais reçurent la faveur indéfectible du roi Jean VI. Grâce à Neukomm, Garcia dirige les oeuvres de Mozart (Requiem en 1819) et de Haydn (La Création en 1821).
Après la départ de Jean VI au Portugal (1821) et l’indépendance du Brésil en 1822, Garcia perd appui et protection. Cependant la Messe pour Sainte Cécile, chant du cygne de 1826, affirme un génie inégalé à son époque, heureuse synthèse entre l’écriture savante proeuropéenne et une inspiration indigène pure et noble : jusqu’à sa mort en 1830, Garcia ne cesse de réviser l’orchestration de cette Messe testament.

Brésil, Rio de Janeiro. Cidade das Artes, Cité des Arts.
Samedi 4 avril 2015, 16h.

boutonreservationGabriella Pace, soprano
OSB Orchestre Symphonique du Brésil
Bruno Procopio, direction
Série 450 ans de la fondation de Rio de Janeiro (Brésil)

FRANÇOIS-JOSEPH GOSSEC
Sinfonia para 17 Partes

MARCOS PORTUGAL
Missa Grande | Laudamus Te
SIGISMUND VON NEUKOMM
Missa Solene | Quoniam

JOSÉ MAURÍCIO NUNES GARCIA
Missa de Santa CecĂ­lia | Laudamus Te

SIGISMUND VON NEUKOMM
Sinfonia Heroica, Op. 19

Compte rendu critique, opéra. Rio (Brésil), Salle Cecilia Meireles, les 21 et 22 mars 2015. Sacchini : Renaud, création. Luisa  Francesconi  (Armida). .. OSB Orchestre  symphonique du Brésil. Bruno  Procopio, direction. Version mise en espace.

Deux soirĂ©es Ă  Rio de Janeiro au BrĂ©sil ont pu faire entendre aux Cariocas, venus en nombre dans la salle Cecilia de Meireles dans le centre ville,  l’Ă©clectisme Ă©lĂ©gantissime du napolitain Sachini. ll est le champion du théâtre lyrique: invitĂ© Ă  grands frais sous le règne de Louis XVI et Marie-Antoinette,  Sacchini rĂ©adapte l’ancien livret mis en musique par Lully mais dans un style plus direct et nerveux propre au classicisme prĂ©romantique des annĂ©es 1780.

Antonio_SacchiniParfait reprĂ©sentant  de cet Ă©clectisme  europĂ©en  qui a cours  en France sous le règne de Marie Antoinette, ce Renaud créé  en 1783, illustre  bien l’âge d’or  des arts du spectacle quelques annĂ©es avant la RĂ©volution. Pour plaire  aux parisiens, le Napolitain  recycle  plusieurs ouvrages qu’il avait prĂ©cĂ©demment composĂ©  pour Londres. La partition  est resserrĂ©e de 5 Ă  3  actes. La vision  est originale parfois puissante : très  soucieuse  de vraisemblance  psychologique  évidemment Ă  l’endroit  d’Armide dont la figure  s’avère effectivement saisissante lors des deux soirĂ©es  brĂ©siliennes. A ses cĂ´tĂ©s  son père  Hidraot  ne manque pas non plus de profondeur dans une tendresse hĂ©roĂŻque et paternelle  qu’on a peu montrĂ©  à l’opĂ©ra  jusque lĂ .

 

 

Bruno Procopio explore et rĂ©vèle les vertiges d’Armide de l’opĂ©ra ‘ Renaud ” (1783)

Sacchini sous les tropiques

 

 

brunoProcopio dirige Renaud sacchini

 

A Rio, salle Cecilia de Meireles, l’excellent Bruno Procopio dirige l’OSB, Orchestre Symphonique du BrĂ©sil et fait Ă©tinceler la lyre dramatique de l’Ă©lĂ©quent et si raffinĂ© Sacchini sous les tropiques…

 

 

Pour le reste, les personnages de Renaud ou de la reine des amazones Antiope sont plutĂ´t rapidement esquissĂ©s : des types, non  des individus. Les deux fonctionnent en faire valoir d’Armide : le premier ne cesse d’exalter sa tendresse  et sa nature de guerrier Ă©pris,  amoureux ;  la seconde Ă  l’inverse incarne l’ordre de haine guerrière, exhorte Ă  la reprĂ©sentation de la combattante  qui s’inscrit contre les hommes. La vocalise de son air unique exprime cette nature furieuse. Quel  ordre  la belle  Armide  choisira t elle ?Dans la sphère  des grandes figures  tragiques lĂ©guĂ©es  par l’esprit des Lumières en France, Armide incarne ici  une figure fĂ©minine passionnante Ă  laquelle  ont aussi contribuĂ©  d’une certaine manière Jean ChrĂ©tien Bach  (Amadis), Vogel  (La toison d’or), Gretry  (Andromaque)… un profil nouveau de femme  particulièrement  riche et contradictoire dont les sentiments  émergeants  et nouveaux confirment l’inflexion nouvelle, celle du romantisme. Le passage apporte ses fruits emblĂ©matiques : ceux de la sensibilitĂ©  palpitante et mĂŞme frĂ©nĂ©tique au lieu de la passion  baroque;  ceux du fantastique spectaculaire  plutĂ´t que du merveilleux.

VoilĂ  qui prĂ©pare  évidement Ă  l’accomplissement du cycle : MĂ©dĂ©e  de Cherubini  (1797 ), elle-mĂŞme  prĂ©figurant aux grandes hĂ©roĂŻnes romantiques  du XIX ème. Il serait passionnant  de reconstruire ce profil poĂ©tique dans un rĂ©cital discographique intitulĂ© : “hĂ©roĂŻnes tragiques Ă  l’Ă©poque des lumières”, programme presque rĂ©alisĂ©  par VĂ©ronique Gens mais avec une incarnation plus charnelle et puissante sans rien sacrifier de la clartĂ©  linguistique. Cela semble dĂ©sormais possible grâce au talent  inouĂŻ  de l’interprète Ă©coutĂ©e  et dĂ©couverte  à Rio  les 21 et 22 mars derniers.

 

 

La mezzo soprano brésilienne Luisa Francesconi trouve le ton juste

une Armide amoureuse irrésistible

 

francesconi-luisa-armide-sacchiniChaque  apparition d’Armide prĂ©cise davantage l’âme  d’une amoureuse  impuissante saisie  par le charme de Renaud. Elle tente  bien  de se dĂ©faire de cet envoĂ»tement des sens en suscitant les furies  infernales, mais rien n’y fait  et la guerrière rend les armes face au pouvoir de l’amour. C’est bien l’enjeu  de l’acte II, le plus  passionnant qui exige de l’interprète  une souplesse et une intensitĂ© de jeu qui doit aussi s’appuyer sur une technicitĂ© vocale  remarquable. La mezzo brĂ©silienne Luisa  Francesconi rĂ©unit toutes les qualitĂ©s pour rĂ©ussir les dĂ©fis et les enjeux d’Armide. Le velours cuivrĂ© de son timbre, son mĂ©dium charnu, ses aigus remarquablement couverts et placĂ©s, l’articulation  donc l’intelligibilitĂ©, surtout le jeu  très  économe produisent une  hĂ©roĂŻne  de bout en bout captivante  dont l’air inoubliable “Barbare amour”, sont les jalons  d’une interprĂ©tation superlative. La cantatrice  qui chante Carmen et aussi  Charlotte  de Werther  de Massenet,  offre  lors des deux soirĂ©es une leçon  d’intelligence vocale  et de grande sensibilitĂ©  théâtrale. IntensitĂ©  contenue qui contraste d’autant mieux avec l’agilitĂ©  plus dĂ©corative des autres personnages. On est loin du livret originel de Quinault pour Lully oĂą l’enchanteresse savait envoĂ»ter sans sincèrement l’inflĂ©chir le beau Renaud : la magicienne, dĂ©pendante de ses propres sortilèges, ne savait plus retenir sa haine destructrice quand Renaud fut libĂ©rer de l’envoĂ»tement. Chez Sacchini, le goĂ»t ayant changĂ©, c’est une Armide tempĂ©rĂ©e et amoureuse comblĂ©e, qui conclue l’opĂ©ra.

 

procopio-bruno-paraty-582-420-une-homepage-a-la-une-classiquenewsSaluons particulièrement  le travail du chef Bruno Procopio qui fidèle  à ses prĂ©cĂ©dentes rĂ©alisations dans le Nouveau Monde, perfectionne encore ses remarquables aptitudes dans l’interprĂ©tation des oeuvres baroques et rares, ce avec d’autant plus d’audace et de sens des dĂ©fis qu’il  dirige l’orchestre Symphonique du BrĂ©sil  (OSB) : c’est Ă  dire une phalange sur …instruments modernes. Or le feu  constant,  la souplesse et la nervositĂ© du geste apportent d’indiscutables  rĂ©sultats  dans la tenue des choeurs, le souci des rĂ©citatifs, la noblesse grave ou nostalgique des nombreux ballets qui sont tous d’un style gluckiste maĂ®trisĂ©. De la succession des airs, du savant jeu des contrastes naĂ®t  un sens  indiscutable de l’architecture rendant mieux perceptible la structuration de l’action en atmosphères, toutes dĂ©pendantes de  l’esprit oscillant d’une Armide  dĂ©chirĂ©e, indĂ©cise, toujours foudroyĂ©e : pour preuve la scène du front de guerre qui ouvre le III oĂą Ă  l’apparition de la combattante alors en proie aux doutes et aux vertiges  les plus effrayants, rĂ©pond le chant frĂ©nĂ©tique  et convulsif de l’orchestre qui dĂ©crit un paysage dĂ©vastĂ©, celui de la dĂ©faite encore fumante de son propre camp.

Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini Ă  Rio de JaneiroAprès  avoir dirigĂ© ici  mĂŞme – Ă  quelques  mètres de lĂ  : au  Teatro  Municipal, superbe opĂ©ra de Rio, le si subtil Oro  no  compra amore de 1806  (encore une histoire  amoureuse) du gĂ©nie local Marcos  Portugal dont  il avait su  exprimer  la vitalitĂ©  rossinienne, le chef plus inspirĂ© que jamais, affirme  deux annĂ©es  plus tard sur le fil des mĂŞmes risques  assumĂ©s,  une maestriĂ  stimulante ; comĂ©die lĂ©gère puis  drame heroico sentimental : tout lui va. La tragĂ©die  lyrique de Sacchini ne pouvait trouver meilleur  ambassadeur : le public y a ovationnĂ© et la cantatrice  pour sa flamme profonde  et subtile, et le chef au charisme irrĂ©sistible. Qui aurait imaginĂ©  tel accomplissement sous les tropiques?  Existerait il une passion française au BrĂ©sil?  En particulier pour l’opĂ©ra des Lumières?  A voir  le public des deux soirĂ©es, sans omettre  la curiositĂ©  comme l’envie d’apprendre et d’en dĂ©coudre, partagĂ©e  par tous les chanteurs locaux rĂ©unis pour la production, il n’y a plus aucun doute.

RIO : Bruno Procopio crée Renaud de Sacchini

Antonio_SacchiniRio. Salla C.Meireles. Sacchini : Renaud. Bruno Procopio. Les 21 et 22 mars 2015, 19h. Recréé rĂ©cemment Ă  Metz, puis objet d’un enregistrement discographique que Classiquenews a largement relayĂ© Ă  l’Ă©poque, l’opĂ©ra Renaud de Sacchini, créé en 1783 est une commande de la Cour de  Marie-Antoinette et de Louis XVI : l’Ă©poque est Ă  la confrontation des manières (italiennes, nordiques, germaniques) pour qu’Ă©merge enfin, après Gluck, une formule nouvelle pour l’opĂ©ra français. Les partitions alors créées Ă  Paris tĂ©moignent toutes d’une effervescence sans pareil, un âge d’or de la crĂ©ativitĂ© favorisĂ©e quelques annĂ©es avant la RĂ©volution : Andromaque de GrĂ©try (1778), La Toison d’or de Vogel (1786), ThĂ©sĂ©e de Gossec (1782), Renaud de Sacchini (1783), Atys de Piccinni, Amadis de Gaule de JC Bach… sont autant de propositions dues Ă  des Ă©trangers, Ă©tapes majeures pour le renouvellement de l’opĂ©ra. A chaque crĂ©ation, des attentes nouvelles ; un esprit de confrontation et d’oppositions systĂ©matique : Gluck fut comparĂ© Ă  Piccinni, puis ce dernier ) Sacchini comme avant Gluck on aima mesurer le gĂ©nie de Rameau selon le modèle Lullyste, pour l’aduler comme le massacrer.  Paris aime les cabales, et feint de s’en Ă©tonner.

Champion de l’Ă©loquence ramĂ©lienne, Bruno Procopio s’attaque au Renaud de Sacchini

Les Italiens Ă  Paris : victorieux Sacchini

Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini Ă  Rio de JaneiroRenaud de Sacchini porte bien mal son nom car c’est la sarrasine Armide qui demeure la figure protagoniste de l’ouvrage. AidĂ©e par la reine Antiope et ses amazones guerrières, Armide dĂ©truit toute alliance entre chrĂ©tiens et musulmans car elle exhorte ses troupes Ă  tuer l’indigne Renaud (I). Mais quand les amazones lui livre Renaud, Armide sent son amour pour lui renaĂ®tre : elle outrepasse les biensĂ©ances alors, en livrant Ă  son aimĂ©, les secrets de l’armĂ©e musulmane. Renaud s’Ă©chappe et laisse Armide qui desespĂ©rĂ©e, sollicite les furies infernales, … en vain (II). L’acte III est le plus saisissant, en particulier sur le plan orchestral, recyclant ce style frĂ©nĂ©tique expressif, dramatiquement irrĂ©sistible, hĂ©ritĂ© de Gluck : Sacchini illustre la dĂ©solation du combat final, théâtre de ruines qui peint la dĂ©faite des Sarrasins. C’est aussi la dĂ©sespĂ©rance absolue qui s’empare de l’esprit d’Armide trahie et dĂ©munie, rendu impuissante face Ă  l’amour que lui inspire Renaud. Suicidaire, la magicienne est prĂŞte Ă  se frapper car elle a perdu l’amour du chrĂ©tien comme elle a trahi son clan : mais Renaud paraĂ®t avec Hidraot, -le père d’Armide-, jurant un amour indĂ©fectible pour celle qui croyait avoir tout perdu. L’opĂ©ra s’achève donc sur une sĂ©quence positive. LIRE notre prĂ©sentation complète de la crĂ©ation de Renaud de Sacchini Ă  Rio de Janeiro (BrĂ©sil)

boutonreservationRio. Salla Cecilia Meireles. 
Sacchini : Renaud, 1783. 
Orchestre Symphonique du Brésil
Bruno Procopio, direction. Les 21 et 22 mars 2015, 20h.

 

 

 

Antonio_SacchiniVIDEO. Visionner notre reportage exclusif RENAUD de SACCHINI recréé par le CMBV Ă  l’Arsenal de Metz en octobre 2012.

 

 

Rio. Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini (1783)

Antonio_SacchiniRio. Salla Cecilia Meireles. Sacchini : Renaud, 1783. Bruno Procopio. Les 21 et 22 mars 2015, 19h. Recréé rĂ©cemment Ă  Metz, puis objet d’un enregistrement discographique que Classiquenews a largement relayĂ© Ă  l’Ă©poque, l’opĂ©ra Renaud de Sacchini, créé en 1783 est une commande de la Cour de  Marie-Antoinette et de Louis XVI : l’Ă©poque est Ă  la confrontation des manières (italiennes, nordiques, germaniques) pour qu’Ă©merge enfin, après Gluck, une formule nouvelle pour l’opĂ©ra français. Les partitions alors créées Ă  Paris tĂ©moignent toutes d’une effervescence sans pareil, un âge d’or de la crĂ©ativitĂ© favorisĂ©e quelques annĂ©es avant la RĂ©volution : Andromaque de GrĂ©try (1778), La Toison d’or de Vogel (1786), ThĂ©sĂ©e de Gossec (1782), Renaud de Sacchini (1783), Atys de Piccinni, Amadis de Gaule de JC Bach… sont autant de propositions dues Ă  des Ă©trangers, Ă©tapes majeures pour le renouvellement de l’opĂ©ra. A chaque crĂ©ation, des attentes nouvelles ; un esprit de confrontation et d’oppositions systĂ©matique : Gluck fut comparĂ© Ă  Piccinni, puis ce dernier ) Sacchini comme avant Gluck on aima mesurer le gĂ©nie de Rameau selon le modèle Lullyste, pour l’aduler comme le massacrer.  Paris aime les cabales, et feint de s’en Ă©tonner.

Champion de l’Ă©loquence ramĂ©lienne, Bruno Procopio s’attaque au Renaud de Sacchini

Les Italiens Ă  Paris : victorieux Sacchini

Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini Ă  Rio de JaneiroRenaud de Sacchini porte bien mal son nom car c’est la sarrasine Armide qui demeure la figure protagoniste de l’ouvrage. AidĂ©e par la reine Antiope et ses amazones guerrières, Armide dĂ©truit toute alliance entre chrĂ©tiens et musulmans car elle exhorte ses troupes Ă  tuer l’indigne Renaud (I). Mais quand les amazones lui livre Renaud, Armide sent son amour pour lui renaĂ®tre : elle outrepasse les biensĂ©ances alors, en livrant Ă  son aimĂ©, les secrets de l’armĂ©e musulmane. Renaud s’Ă©chappe et laisse Armide qui desespĂ©rĂ©e, sollicite les furies infernales, … en vain (II). L’acte III est le plus saisissant, en particulier sur le plan orchestral, recyclant ce style frĂ©nĂ©tique expressif, dramatiquement irrĂ©sistible, hĂ©ritĂ© de Gluck : Sacchini illustre la dĂ©solation du combat final, théâtre de ruines qui peint la dĂ©faite des Sarrasins. C’est aussi la dĂ©sespĂ©rance absolue qui s’empare de l’esprit d’Armide trahie et dĂ©munie, rendu impuissante face Ă  l’amour que lui inspire Renaud. Suicidaire, la magicienne est prĂŞte Ă  se frapper car elle a perdu l’amour du chrĂ©tien comme elle a trahi son clan : mais Renaud paraĂ®t avec Hidraot, -le père d’Armide-, jurant un amour indĂ©fectible pour celle qui croyait avoir tout perdu. L’opĂ©ra s’achève donc sur une sĂ©quence positive.

rio-salla-cecilia-meireles-renaud-sacchini-opera-par-Bruno-Procopio-direction-21-et-22-mars-2015Le talent de Sacchini vient de son Ă©clectisme et de sa sensibilitĂ© europĂ©enne : le goĂ»t de la grandeur hĂ©roĂŻque, la virtuositĂ© (dans l’air final de la CoryphĂ©e : “Que l’Ă©clat de la victoire…”), la nervositĂ© de l’orchestre, la force palpitante des chĹ“urs… composent un savant mĂ©lange, combinaison gagnante qui tĂ©moigne du talent de celui qu’on voulut en son temps opposer Ă  Piccinni. De fait, les Italiens Ă  Paris connaĂ®tront après le dĂ©part de Gluck, et malgrĂ© la concurrence d’autres Ă©trangers, une vraie gloire parisienne. Le traitement de la figure d’Armide, amoureuse alanguie comme surtout, furie haineuse et vengeresse, se classe dans le sillon de la MĂ©dĂ©e de Vogel dans La Toison d’or (1786), et annonce bientĂ´t la MĂ©dĂ©e de Cherubini (1797) dont le profil radicalement violent et barbare prĂ©figure l’ère romantique, si friande de magicienne tragique, amoureuse dĂ©truite et languissante…

boutonreservationRio. Salla Cecilia Meireles.
Sacchini : Renaud, 1783.
Orchestre Symphonique du Brésil
Bruno Procopio, direction. Les 21 et 22 mars 2015, 20h.

 

 

 

 

VIDEO. Visionner notre reportage exclusif RENAUD de SACCHINI recréé par le CMBV Ă  l’Arsenal de Metz en octobre 2012.

Antonio_SacchiniMettre en musique le merveilleux… Sacchini Ă  l’Ă©cole du théâtre français. Sacchini (1730-1786) arrive Ă  Paris en 1783, depuis Londres; il succède ainsi Ă  Gluck et son compatriote Piccinni et prolonge Ă©videmment les avancĂ©es stylistiques de ses prĂ©dĂ©cesseurs. Pour le temple international du lyrique qu’est Paris, Sacchini offre une nouvelle musique moderne aux anciens livrets hĂ©ritĂ©s de l’âge baroque. Renaud ne fait pas exception: contrairement Ă  son titre, l’ouvrage cosmopolite et brillant, fait place nette au personnage clĂ© de l’amoureuse enchanteresse Armide. La magicienne cède ici sa baguette pour dĂ©voiler un visage tendre et implorant qui saura in fine convaincre et sĂ©duire son ennemi jurĂ© Renaud dont elle est tombĂ©e amoureuse malgrĂ© la guerre qui fait rage et qui oppose leurs deux clans respectifs… Style gluckiste, orchestre flamboyant voire frĂ©nĂ©tique (prĂ©lude du II), alliance des divertissements et du pathĂ©tique, des accents tragiques comme hĂ©roĂŻque (le père d’Armide, Hidraot tient aussi un rĂ´le important tout en tension virile), surtout arabesques stylĂ©es d’un bel canto italianisant… Assurant le passage du merveilleux vers le fantastique, du classicisme au romantisme, Renaud de Sacchini incarne un sommet lyrique français, en une formule europĂ©enne, au temps des Lumières. Reportage exclusif CLASSIQUENEWS.COM, prĂ©sentation et commentaires par BenoĂ®t Dratwicki, directeur scientifique du CMBV, Centre de musique baroque de Versailles. © CLASSIQUENEWS.TV, octobre 2012

 

 

 

Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonates Wurtembergeoises Wq 49 (1 cd Paraty, 2014)

cd-Bruno-Procopio-karl-philipp-emanuel-Bach-sonates-wurtembergeoises-1742-1743-bruno-procopio-clavecin-582-PARATY515501_couv_HMCD. Compte rendu critique. Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Sonates Wurtembergeoises Wq 49 (1 cd Paraty, 2014). 2014 s’est achevĂ© sans que l’on ait vraiment en France saluĂ© ni commĂ©morĂ© le gĂ©nie du fils Bach le plus zĂ©lĂ© et respectueux de son père : Carl Philipp Emanuel. Celui qui fit tant pour la rĂ©habilitation de l’oeuvre paternelle (avant Mendelssohn), fut aussi mĂ©prisĂ© et minorĂ© par son employeur Ă  Berlin, -FrĂ©dĂ©ric II-, qu’il devint après Telemann, Ă  Hambourg, une personnalitĂ© de premier plan : officielle et vĂ©nĂ©rĂ© comme Haydn Ă  Vienne. C’est que le gĂ©nie exceptionnel de CPE pour le clavier faisait venir des visiteurs de marque dans sa maison hambourgeoise : il y donnait des rĂ©citals sur son fameux clavicorde Silbermann (acquis en 1746), offrant une leçon Ă  chaque fois, de raffinement et d’Ă©lĂ©gance, de maĂ®trise des phrasĂ©s, de distinction agogique, de respiration, de naturel et de profondeur… Un maĂ®tre.

 

 

 

Fantaisie libre et fascinante de CPE

 

 

Carl Philipp Emanuel BachDans une forme que le père n’eut jamais l’occasion d’aborder, la Sonate pour clavecin, Carl Philipp Emanuel affirme un tempĂ©rament hors normes. Le recueil est dĂ©dicacĂ© Ă  son Ă©lève, Charles II Eugène de Wurtemberg. On sait avec quelle science, Bach fils savait sculpter le son sur son clavicorde : tremblement et port du son grâce Ă  une pression du doigt que permet la mĂ©canique de l’instrument choisi. Une telle sensibilitĂ© d’approche se retrouve dans le raffinement de l’Ă©criture et permet de rĂ©aliser cette Ă©loquence improvisĂ©e qui a tant marquĂ© ses contemporains. Cet essor nouveau du sentiment annonce par sa teinte Empfinsamkeit (sensibilitĂ©), le romantisme, mais appartient encore Ă  l’âge baroque par sa formulation toujours soumise Ă  la loi palpitante des contrastes et des variations.

CD 1. Dès la première Sonate (H30), les qualitĂ©s de l’interprète s’affiche sans fard : l’ampleur et la mesure classique du Moderato initial affirme le tempĂ©rament nerveux du claveciniste Bruno Procopio. Cette maĂ®trise calibrĂ©e n’empĂŞche en rien le jaillissement d’une digitalitĂ© franche et palpitante Ă  la fois qui sait Ă©viter toute dĂ©monstration superficielle : en tĂ©moigne pour la seciton finale (Allegro assai), la somptueuse frĂ©nĂ©sie si proche de Domenico Scaralatti avec ses Ă©clairs en cascades, vĂ©ritable tempĂŞte plus Sturm und Drang qu’ Empfindsamkeit, dernier allegro, Ă  la fois nuit d’orage et course Ă  l’abĂ®me. L’implication coulante et dansante de Bruno Procopio colore cette sublime conclusion de la H30 composĂ© Ă  Berlin en 1742, d’une sensibilitĂ© Ă©chevelĂ©e, d’une tenue ferme et hallucinĂ©e Ă  la fois.

La H31 exprime bien cette ambivalence de CPE entre affirmation de la maĂ®trise et dĂ©sĂ©quilibre qui menace toujours et s’exprime dans des variations et modulations harmoniques tout Ă  coup inquiĂ©tantes.  Presque Ă©purĂ©e et d’un dĂ©pouillement soudainement assagi comme rĂ©confortĂ© l’Adagio (plage 5) se distingue nettement ; il est d’une douceur introspective presque tendre oĂą CPE semble jouer Ă  traverser le mĂŞme motif dans les tonalitĂ©s les plus imprĂ©vues. L’Allegro final captive par son Ă©nergie presque hystĂ©rique : une ivresse riche en contrastes rythmique (trop appuyĂ©s selon l’humeur de l’interprète?… quoiqu’il en soit la vitalitĂ© proche de la folie enivre.

Directe et franche et plus resserrĂ©e encore la H33 (Teplice, 1743) prĂ©cise ce CPE d’une robuste inventivitĂ©, passionnĂ© des carrures brisĂ©es, des Ă©pisodes syncopĂ©e, oĂą la pensĂ©e vagabonde sans limites (plage 7). Ă‚pretĂ©, rugositĂ© mĂŞme refondent un langage, marquĂ© par l’inquiĂ©tude. Quel contraste avec l’appel aux cimes sereines de l’Adagio qui suit ; ou le discours furieusement Ă©noncĂ© du Vivace final, d’une coupe franche parfois dure qui elle aussi laisse entrevoir des lendemains implosifs : est ce rĂ©ellement soustendu par CPE ou subtilement agencĂ© par un claviĂ©riste manifestement inspirĂ© par le compositeur : ici, la virtuositĂ© affleure la folie en un vertige qui fait la valeur de ce programme envoĂ»tant. Le clavier de CPE est loin d’ĂŞtre cette synthèse admirĂ©e de bon goĂ»t et d’Ă©lĂ©gance raffinĂ©e qui marqua tant Haydn et Mozart. C’est un laboratoire permanent oĂą l’imprĂ©visible Ă©prouve constamment la raison, suscitant Ă  l’extrĂ©mitĂ© du spectre sonore, une Ă©pice imprĂ©vue, la folie. Tout s’organise et se dĂ©sorganise au diapason d’une pulsion aventureuse qui ose tout dire et tout exprimer.

 

 

Sonates atypique de Carl Philipp Emanuel

 

bach_CPE_carl_philipp_emanuelLe contenu du CD2 convainc tout autant. Dans la H32 : on se dĂ©lecte essentiellement du temps suspendu et caressant d’une belle opulence de son dans l’Andante, enfin serein et presque insouciant (plage 2).  A part, la Sonate H36 (Berlin, 1744) se prĂ©cise tel le miroir des inquiĂ©tudes d’un compositeur non reconnu et certainement d’une certaine façon, humiliĂ©; dĂ©considĂ©rĂ© par le souverain en place. Ou alors oscilloscope de ses crises de goutte qu’il soignait alors aux eaux de Teplice en 1743. L’humeur dĂ©licate et capricieuse semble piloter toute la Sonata en si mineur d’une somptueuse ampleur imaginative. La versatilitĂ© y règne d’une mesure Ă  l’autre : jamais prĂ©visible, l’Ă©criture dessine de subtiles arabesques et il faut une virtuositĂ© digitale experte pour en exprimer toutes les nuances aventureuses. Ainsi le Moderato d’ouverture avec ses variantes de 1762 qui semble affirmer l’entrĂ©e avec une inventivitĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e Ă  chaque nouvel Ă©noncĂ© (près de 10 mn d’exploration et de rĂ©itĂ©ration sonore sans faiblir). Comme un feu d’artifice qui dĂ©tend les tensions accumulĂ©es Ă  la limite du supportable, l’Allegro final offre un jaillissement libĂ©rateur d’une exquise fluiditĂ© de ton.

CLIC_macaron_20dec13Le tempĂ©rament et une volontĂ© coĂ»te que coĂ»te d’en dĂ©coudre… caractĂ©risent cette lecture des trĂ©sors d’invention d’un Bach singulier Ă  son Ă©poque. L’engagement et l’Ă©nergie de Bruno procopio portent tout l’Ă©difice, sachant idĂ©alement brosser de CPE Bach, ce portrait flamboyant d’un homme des Lumières, savant mais facĂ©tieux, vĂ©ritable archĂ©type prĂ©figurant Haydn et Mozart par l’intelligence et la passion de l’exploration sonore. Superbe rĂ©cital d’un claveciniste qui est aussi un chef captivant.

 

 

CPE Bach (1714-1788) : Württemberg Sonates / Sonates de Wurtemberg Wq 49 : H30, H31, H33, H32, H34, H36 (Berlin, 1742 et 1744 ; Teplice, 1743). Bruno Procopio, clavecin. 2 cd Paraty 515501. Enregistré à la ferme de Villefavard en juin 2014. Parution annoncée : le 5 mai 2015. CLIC de classiquenews de mars 2015.

 

 

VidĂ©o. OpĂ©ra de Rio. Bruno Procopio recrĂ©e L’oro no compra amore de Marcos Portugal (1804)

RIO, OpĂ©ra : Bruno Procopio dirige L’Oro no compra amore de Marcos Portugal (dĂ©cembre 2012). Marcos Portugal, compositeur officiel de la cour impĂ©riale du BrĂ©sil compose nombre d’ouvrages italiens dont la verve et le raffinement prĂ©figure directement Rossini… Bruno Procopio ressuscite L’oro no compta amorce, premier opĂ©ra italien reprĂ©sentĂ© Ă  l’OpĂ©ra de Rio…
Bruno Procopio dirige Renaud de Sacchini Ă  Rio de JaneiroPour les 250 ans de sa naissance, l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (Orquesta Sinfonica Brasileira) cĂ©lèbre le gĂ©nie du compositeur portugais, Marcos Portugal (1762-1830). Le jeune chef français d’origine brĂ©silienne Bruno Procopio dirige les musiciens dans une partition créée d’abord Ă  Lisbonne en 1804 puis reprise en 1811 Ă  Rio : L’oro non compta amorce l’essor de l’opĂ©ra dans le nouveau monde. L’OpĂ©ra de Rio accueille cette recrĂ©ation majeure qui conclut la saison musicale de l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil. PrĂ©sentĂ©e en version de concert le 10 dĂ©cembre 2012, l’ouvrage jalonne un champ d’expĂ©rimentation qui permet aux instrumentistes d’élargir leur rĂ©pertoire tout en ressuscitant des Ĺ“uvres mĂ©connues. Musicien officiel de la Cour, Marcos Portugal ne fait pas qu’introduire l’éclat et la vitalitĂ© de l’opĂ©ra italien dans le Nouveau Monde : il sait synthĂ©tiser le meilleur du genre comique Ă  son Ă©poque, prĂ©figurant en grande partie ce que Rossini puis Donizetti rĂ©aliseront après lui. SpĂ©cialiste de la rhĂ©torique baroque, Bruno Procopio propose aux musiciens de l’Orchestre, une expĂ©rience nouvelle: jouer une Ĺ“uvre oubliĂ©e, pourtant liĂ©e Ă  l’histoire de l’OpĂ©ra Ă  Rio, en veillant particulièrement au jeu et au style spĂ©cifique Ă  un ouvrage romantique du dĂ©but du XIXème siècle. GRAND REPORTAGE VIDEO, version français © CLASSIQUENEWS 2012

Brésil. 1er Festival international de Musique ancienne de Diamantina

diamantina-festival-2015-bresil-orgueBrĂ©sil. Diamantina, 1er festival international de musique ancienne. 20 fĂ©vrier > 1er mars 2015. Diamantina : la ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, c’est surtout un nom destinĂ© Ă  briller. Si son passĂ© illustre la quĂŞte des chercheurs de diamants venus explorer les massifs montagneux plutĂ´t escarpĂ©s, la citĂ© situĂ©e au nord-est du Minas Gerais, territoire cĂ©lèbre pour la richesse de son patrimoine, entend Ă©blouir par un Ă©vĂ©nement nouveau : son premier festival de musique ancienne dès fĂ©vrier 2015.

diamantina-festival-homepage-582-420-classiquenewsNouveau festival baroque au BrĂ©sil. Le nouveau festival international de musique ancienne est d’autant mieux inscrit dans les ruelles Ă©troites aux façades blanches quadrillĂ©es de lignes bleu ou jaune vifs que son rĂ©pertoire rĂ©pond au style architectural de la citĂ© historique : ses fenĂŞtres aux encadrements surlignĂ©s, – typique du style colonial baroque (XVIII ème)-,  ses toitures Ă  tuiles, sa cathĂ©drale baroque, ses nombreuses Ă©glises remarquablement conservĂ©es, rappellent la mĂ©moire culturelle d’une ville qui a connu son essor Ă  l’Ă©poque coloniale. C’est avec une autre perle historique, Paraty, l’un des fleurons patrimoniaux du BrĂ©sil.
Le festival rĂ©alise une alliance idĂ©ale entre musique et patrimoine qui rĂ©active l’attrait touristique d’une ville particulièrement dynamique aujourd’hui. On connaĂ®t le bĂ©nĂ©fice que permet pour les municipalitĂ©s, l’implantation d’un festival : Cuenca en Espagne (Castilla La Mancha), Salzbourg Ă©videmment, Aix en Provence en France : toutes ces villes ont eu l’intelligence de dĂ©velopper et soutenir un Ă©vĂ©nement culturel majeur, devenu un emblème internationnalement saluĂ© et cĂ©lĂ©brĂ©.

 

 

 

Nouveau festival baroque au Brésil

le premier festival international de musique ancienne Ă  Diamantina

 

 

marco-breschia-diamantina-bresil-premeir-festival-de-musique-ancienne-582-594Le festival international de musique ancienne de Diamantina prend son essor Ă  1200m d’altitude, sur un massif assez aride dans la vallĂ©e du fleuve Jequitinhonha, l’une des rĂ©gions les plus isolĂ©es et Ă©nigmatiques de l’état de Minas Gerais au BrĂ©sil. PortĂ©e par Lira Cultura, sous les auspices du Ministère de la Culture du BrĂ©sil, l’Ă©vĂ©nement offre un Ă©cho au riche passĂ© local. Diamantina s’est dĂ©veloppĂ© tout au long du XVIIIe siècle Ă  partir d’un noyau urbain (appelĂ© Arraial do Tejuco), oĂą la lĂ©gendaire ex-esclave Chica da Silva, qui avait su sĂ©duire l’adjudicataire du contrat royal pour le monopole de l’extraction des diamants, JoĂŁo Fernandes, vĂ©cut comme une authentique reine. TĂ©moignage Ă©loquent de cette pĂ©riode de richesse et de splendeur, l’orgue de l’église du tiers-ordre de Notre Dame du Carme est le plus ancien entièrement construit au BrĂ©sil et toujours conservĂ©. L’instrument, entièrement conçu et exĂ©cutĂ© entre 1782 et 1787 par le facteur d’orgues autodidacte père Manoel de Almeida e Silva, a Ă©tĂ© utilisĂ© par le compositeur JosĂ© Joaquim diamantina orgue 1780Emerico Lobo de Mesquita dans la composition de plusieurs fleurons de la musique coloniale brĂ©silienne. En Ă©cho Ă  cet essor culturel et musical contemporain du règne de Louis XVI et Marie-Antoinette en France, le nouveau festival de Musique Ancienne de Diamantina propose une programmation sui suit ses intentions : « Patrimoine ImmatĂ©riel / Patrimoine MatĂ©riel : un dialogue nĂ©cessaire ». Autour de l’orgue historique de ND des Carmes, l’œuvre de Lobo de Mesquita sera ressuscitĂ©e donc rĂ©estimĂ©e, mise en valeur dans son contexte luso-brĂ©silien, ibĂ©ro-amĂ©ricain et italo-ibĂ©rique. De passionnantes confrontations, de probables (re)dĂ©couvertes jalonneront ainsi les concerts Ă  venir.

 

 

procopio_bruno_chemise_bleueBrĂ©sil, Diamantina. Première Ă©dition du Festival International de Musique Ancienne de Diamantina, du 20 fĂ©vrier au 1er mars 2015. 8 concerts, cours d’interprĂ©tation historique du rĂ©pertoire d’orgue ibĂ©rique et italien, exposĂ©s, dĂ©bats, ateliers pour les enfants (consulter en ligne la programmation 2015)… Artistes invitĂ©s : les ensembles Ministriles de Marsias (Espagne), Favola d’Argo (Portugal/Espagne) et Alemmares (Portugal), les organistes Bruno Forst, JoĂŁo Vaz, Elisa Freixo, Marco Brescia (fondateur du festival), portrait ci dessus Ă  l’orgue, sans omettre le claveciniste francobrĂ©silien (et chef d’orchestre) Bruno Procopio. En clĂ´ture du festival 2015, concert de cloches dans toutes la ville historique, avec la participation de plusieurs secteurs culturels et artistiques de la ville et de la rĂ©gion…

 

 

 

Approfondir :
Visitez le site officiel du Festival International de Musique Ancienne de Diamantina

 

Voir aussi le site de l’orgue historique Almeida e Silva / Lobo de Mesquita (1787) de Diamantina

 

 

 

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Pourquoi y aller ?

 

4 raisons pour aller Ă  Diamantina, et assister au 1er festival de musique ancienne :

1- la beauté de la ville historique (qui est aussi le berceau du président brésilien, Juscelino Kubitschek, initiateur de la construction de Brasilia.)
2- le climat Ă  cette pĂ©riode de l’annĂ©e : fin de l’Ă©tĂ© (donc chaleur plus supportable)
3- l’intĂ©rĂŞt et l’originalitĂ© de la programmation musicale dĂ©veloppĂ©e autour d’un orgue historique unique au monde restaurĂ© par le facteur français FrĂ©dĂ©ric Desmottes (qui a aussi restaurĂ© les deux orgues historiques de la CathĂ©drale de Cuenca en Espagne)
4- la forte attraction des sites naturels environnants la citĂ© de Diamantina : cascades, lacs, paysages vallonĂ©s… d’une beautĂ© sauvage prĂ©servĂ©e saisissante.

VoilĂ  autant d’arguments culturels, environnementaux qui font du Festival international de musique ancienne de Diamantina, un Ă©vĂ©nement dĂ©sormais Ă  suivre.

 

 

 

Illustrations : vues de la ville de Diamantina (Minas Gerais, BrĂ©sil, DR). L’organiste et fondateur du festival de musique ancienne de Diamantina : Marco Breschia © Lisa Soares. Bruno Procopio (DR).

 

 

Compte rendu, concert. Liège. Salle Philharmonique. Orchestre philharmonique royal de Liège. Rameau symphonique : ouvertures et ballets des opéras Zoroastre, Naïs, Castor et Pollux, Acante et Céphise… Bruno Procopio, direction.

Maestro surprenant. Rameau : une Ă©preuve dĂ©cisive pour les orchestres modernes ? Alors que s’impose peu Ă  peu l’orthodoxie des instruments anciens, nouveaux jalons pour une sonoritĂ© historique des orchestres, Bruno Procopio, spĂ©cialiste de l’approche historiquement informĂ©e, propose de jouer Rameau sur instruments … modernes. Une vision ouverte, curieuse, audacieuse qui ouvre de nouvelles perspectives et favorise surtout l’enrichissement musical et technique des musiciens d’orchestre. Non tout ne dĂ©pend pas uniquement des instruments : il en suffit pas de jouer Rameau, Bach, Haendel avec des cordes en boyaux pour rĂ©ussir immĂ©diatement un concert… le style, la rĂ©alisation technique, le jeu et d’autres questions relevant de l’esthĂ©tique, font aussi une vision.

 

 

 

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En 2012, Ă  Caracas (VĂ©nĂ©zuela) avec l’orchestre de Gustavo Dudamel (Simon Bolivar Symphony Orchestra), Bruno Procopio avait dĂ©montrĂ© une Ă©tonnante maĂ®trise de l’écriture et de l’énergie ramĂ©liennes en un concert offrant, sur instruments modernes donc, un florilège d’extraits d’ouvertures et de danses du Dijonais. L’expĂ©rience valait dĂ©fi : comment rĂ©ussir (comme ici) Ă  faire jouer aujourd’hui un orchestre moderne dans les Ĺ“uvres de Rameau, compositeur parmi les plus difficiles du baroque français ? Le rĂ©sultat (inouĂŻ) peut s’Ă©couter Ă  prĂ©sent grâce au disque Ă©ditĂ© dans le prolongement de cette aventure “Rameau in Caracas” (1 cd Paraty) : Ă©loquente dĂ©monstration que l’on peut interprĂ©ter et exprimer le gĂ©nie orchestral de Rameau avec des instruments modernes… – C’est aussi ce que rĂ©ussit Sir Simon Rattle avec le Philharmonique de Berlin !
Pour fĂŞter Ă  son tour les 250 ans de la disparition de Rameau, l’Orchestre Philharmonique royal de Liège indique une curiositĂ© mĂ©ritante et aussi un goĂ»t exemplaire du risque en invitant Bruno Procopio Ă  faire de mĂŞme : jouer Rameau sur instruments modernes mais avec la culture et la connaissance de la pratique d’époque, des traitĂ©s historiques prĂ©cisant la manière de rĂ©aliser les attaques, les ornements, la dynamique et l’hagogique, la succession dĂ©concertante des rythmes divers… Bref, un dĂ©fi rare pour un orchestre qui n’a pas l’habitude d’une syntaxe et d’une langue parmi les plus Ă©prouvantes de la musique baroque.

 

 

 

L’orchestre Ă  l’Ă©cole de Rameau

Rameau électrisé sur instruments modernes

 

C’est pour l’Orchestre, une occasion unique d’apprendre d’un jeune chef passĂ© maĂ®tre dans l’art symphonique ramĂ©lien ; c’est pour ce dernier, une expĂ©rience humaine et artistique aux vertus pĂ©dagogiques inestimables. Rien de mieux pour dĂ©poussiĂ©rer et dynamiser, rĂ©gĂ©nĂ©rer et surtout enrichir la vie d’un orchestre, que ce type d’expĂ©rience musicale aux bĂ©nĂ©fices multiples.
Bruno Procopio a donc passĂ© 3 jours (seulement) avec les instrumentistes du Philharmonique royal de Liège, les pilotant dans le jeu savant et très technique, si exigeant aussi dans la rĂ©alisation motorique, d’un Rameau d’une complexe mais gĂ©niale inspiration.
Le programme reprend pour partie celui de Caracas (cf. le programme du cd Rameau in Caracas prĂ©citĂ©), faisant se succĂ©der plusieurs Ouvertures et Suites de danses dont le choc des contrastes, l’Ă©clat martial pour certaines (comme NaĂŻs) – timbales et trompettes en diable-, rappelaient non sans opportunitĂ©, la thĂ©matique de la saison symphonique de l’OPRL : “guerre(s) et paix”.

 

 

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D’une tenue rythmique impeccable, soucieux de la structure, exploitant de son mieux les ressources de l’orchestre en timbres et en accents, le jeune maestro convainc pas une franchise de ton, une sĂ»retĂ© Ă  la fois Ă©conome et efficace, une Ă©nergie dansante qui emportent le collectif. Sa battue d’une clartĂ© exemplaire rĂ©tablit les Ă©quilibres entre les pupitres, jouant de l’acoustique naturelle de la Salle Philharmonique qui rĂ©serve elle aussi bien des surprises pour celui qui la dĂ©couvre. C’est un guide d’une brillante fermetĂ© qui sait traverser un parcours semĂ© d’embĂ»ches avec d’autant plus de mĂ©rite que le temps de prĂ©paration a Ă©tĂ© rĂ©duit.
Le gain pour l’orchestre en termes de dĂ©passement, de risques assumĂ©s, d’enrichissements nouveaux dans le jeu proprement dit est indiscutable. Mais alors quels orchestres en Europe, en France oseraient une telle expĂ©rience ? C’est aussi Ă  l’aune de ce pari artistique et musical, pour ne pas dire strictement technicien- que se mesure l’intĂ©rĂŞt de la dĂ©marche. A tous les orchestres qui souhaitent enrichir encore leur approche des rĂ©pertoires, assimiler Rameau ainsi, pour mieux mieux jouer Gluck ou Mozart et Haydn, voilĂ  un sillon fertile en accomplissements inĂ©dits.  Pour l’annĂ©e de ses 250 ans, Rameau ne pouvait mieux ĂŞtre servi, rĂ©vĂ©lĂ©, rĂ©habilitĂ© : et si son Ă©criture Ă©tait une formidable Ă©cole pour tous les orchestres ? A mĂ©diter. Bruno Procopio nous en apporte dĂ©jĂ  la preuve. Gageons que le jeune maestro n’affirme bientĂ´t son intuition et son travail en visionnaire.

 

 

Liège. Salle Philharmonique. Dimanche 14 dĂ©cembre 2014. Concert “Rameau Symphonique”. Dans le cadre de la saison 2014-2015 de l’Orchestre philharmonique royal de Liège : “Guerre(s) et paix”. Rameau : Ouvertures et Ballets des opĂ©ras Zoroastre, NaĂŻs, Castor et Pollux, Acante et CĂ©phise, Les Indes Galantes… Bruno Procopio, direction.

 

 

Approfondir
LIRE notre critique intégrale du cd Rameau in Caracas par Bruno Procopio et les Soloists of the Simon Bolivar Symphony Orchestra of Venezuela (1 cd Paraty 2012)

 

Illustrations : photographies © CLASSIQUENEWS 2015

Liège. Grand concert Rameau symphonique par Bruno Procopio, annonce

Liège, OPRL. Bruno Procopio joue Rameau. Le 14 dĂ©cembre 2014, 16h. Dans la Salle Philharmonique, voici un rĂ©cital symphonique qui cĂ©lèbre l’annĂ©e Rameau 2014 et sur instruments modernes. Faire jouer Rameau, le plus grand compositeur baroque français, en dirigeant des orchestres modernes ? C’est le choix audacieux du chef Bruno Procopio. Après l’Orchestre SimĂłn BolĂ­var de Caracas, le voici Ă  Liege ce 14 dĂ©cembre 2014, 16h pilotant l’OPRL, l’Orchestre philharmonique royal de Liège.

Il a osé ce que personne avant lui n'avait osé, renouant avec l'audace de premiers conquérants et pionniers baroqueux : jouer et enregistrer Rameau à Caracas sur instruments modernes ! Le résultat dépasse nos attentes...

 

VOIR notre reportage Les Grands Motets de Rameau Ă  Cuenca

 

 

L’Ă©lève au clavecin de Christophe Rousset qui a dirigĂ© et enregistrĂ© les Grands Motets, les Pièces pour clavecin en concerts, n’en est pas Ă  un dĂ©fi près. Jouer Rameau sur des instruments qui ne sont pas anciens peut paraĂ®tre contradictoire de la part d’un enfant de la rĂ©volution baroque. Il n’en est rien bien au contraire car l’expĂ©rience pourrait s’avĂ©rer particulièrement formatrice pour le chef et les musiciens. Nouvelle technique d’archet, rĂ©alisation des attaques, ornements, vibrato, phrasĂ©s. .. tout le vocabulaire instrumental est ici reformulĂ© dans le sens de la lisibilitĂ© et de la clartĂ©. Bruno Procopio apprend pour sa part de nouvelles facettes de sa maĂ®trise pĂ©dagogique. Le style et l’esprit des oeuvres Baroques en particulier la vitalitĂ© rythmique et l’esprit chorĂ©graphique de Rameau, sa sensualitĂ© comme sa profondeur sont des clĂ©s redoutables pour rĂ©ussir une immersion dans l’esthĂ©tique baroque.

Bruno Procopio : maestro assoluto !

 

 

VOIR notre reportage Jouer Carl Philip Emanuel Bach Ă  Caracas

Jouer Rameau sur instruments modernes

Le Rameau symphonique de Bruno Procopio

 

 

Castor et Pollux de Rameau (1737-1754)De quoi faire encore et encore progresser les instrumentistes du Philharmonique de Liège. Bruno Procopio connaĂ®t d’autant mieux ce programme qu’il l’a enregistrĂ© dans les mĂŞmes conditions instrumentales et avec les mĂŞmes enjeux esthĂ©tiques Ă  Caracas au Venezuela, avec les musiciens du Simon Bolivar Orchestra, l’orchestre si Ă©nergique et audacieux qu’ a pilotĂ© Gustavo Dudamel. Du Venezuela Ă  Liège, Bruno Procopio transmet la mĂŞme tension recrĂ©atrice, le mĂŞme Ă©lan dansant, un sens affĂ»tĂ© de la transmission et s’agissant de Rameau, un sens remarquable de la construction dramatique comme des respirations poĂ©tiques. .. un art de la direction d’autant mieux adaptĂ© pour les ouvertures et les ballets extraits des opĂ©ras de Rameau.

 

Concert Rameau 2014 à la salle Philharmonique de Liège

Liège, salle philharmonique. Bruno Procopio dirige l’OPRL, Rameau 2014. Dimanche 14 dĂ©cembre 2014, 16h.

Jean-Philippe Rameau

Ouvertures et ballets de Zoroastre, Dardanus, Naïs, Castor et Pollux, Acanthe et Céphise, Les Indes galantes

Orchestre Philharmonique Royal de Liège

Bruno Procopio, direction

28/16 € – GRATUIT pour les moins de 16 ans

 

« Rencontre avec… » Bruno Procopio. Le mercredi 10 décembre à 18h30, au Foyer Ysaye, Stéphane Dado (OPRL) anime une rencontre d’une heure avec Bruno Procopio : l’occasion de faire connaissance avec le musicien francobrésilien qui ne craint pas de sortir des sentiers battus (il est aussi fondateur du label de disques Paraty). Entrée gratuite.

 

 

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Liège. Grand concert Rameau symphonique par Bruno Procopio

Liège, OPRL. Bruno Procopio joue Rameau. Le 14 dĂ©cembre 2014, 16h. Dans la Salle Philharmonique, voici un rĂ©cital symphonique qui cĂ©lèbre l’annĂ©e Rameau 2014 et sur instruments modernes. Faire jouer Rameau, le plus grand compositeur baroque français, en dirigeant des orchestres modernes ? C’est le choix audacieux du chef Bruno Procopio. Après l’Orchestre SimĂłn BolĂ­var de Caracas, le voici Ă  Liege ce 14 dĂ©cembre 2014,  16h pilotant l’OPRL, l’Orchestre philharmonique royal de Liège.

Il a osé ce que personne avant lui n'avait osé, renouant avec l'audace de premiers conquérants et pionniers baroqueux : jouer et enregistrer Rameau à Caracas sur instruments modernes ! Le résultat dépasse nos attentes...

 

VOIR notre reportage Les Grands Motets de Rameau Ă  Cuenca

 

 

L’Ă©lève au clavecin de Christophe Rousset qui a dirigĂ© et enregistrĂ© les Grands Motets,  les Pièces pour clavecin en concerts, n’en est pas Ă  un dĂ©fi près.  Jouer Rameau sur des instruments qui ne sont pas anciens peut paraĂ®tre contradictoire de la part d’un enfant de la rĂ©volution baroque.  Il n’en est rien bien au contraire car l’expĂ©rience pourrait s’avĂ©rer particulièrement formatrice pour le chef et les musiciens.  Nouvelle technique d’archet, rĂ©alisation des attaques,  ornements,  vibrato,  phrasĂ©s. .. tout le vocabulaire instrumental est ici reformulĂ© dans le sens de la lisibilitĂ© et de la clartĂ©. Bruno Procopio apprend pour sa part de nouvelles facettes de sa maĂ®trise pĂ©dagogique. Le style et l’esprit des oeuvres Baroques en particulier la vitalitĂ© rythmique et l’esprit chorĂ©graphique de Rameau, sa sensualitĂ© comme sa profondeur sont des clĂ©s redoutables pour rĂ©ussir une immersion dans l’esthĂ©tique baroque.

Bruno Procopio : maestro assoluto !

 

 

VOIR notre reportage Jouer Carl Philip Emanuel Bach Ă  Caracas

Jouer Rameau sur instruments modernes

Le Rameau symphonique de Bruno Procopio

 

 

De quoi faire encore et encore progresser les instrumentistes du Philharmonique de Liège. Bruno Procopio connaĂ®t d’autant mieux ce programme qu’il l’a enregistrĂ© dans les mĂŞmes conditions instrumentales et avec les mĂŞmes enjeux esthĂ©tiques Ă  Caracas au Venezuela, avec les musiciens du Simon Bolivar Orchestra,  l’orchestre si Ă©nergique et audacieux qu’ a pilotĂ© Gustavo Dudamel.  Du Venezuela Ă  Liège,  Bruno Procopio transmet la mĂŞme tension recrĂ©atrice, le mĂŞme Ă©lan dansant, un sens affĂ»tĂ© de la transmission et s’agissant de Rameau, un sens remarquable de la construction dramatique comme des respirations poĂ©tiques. .. un art de la direction d’autant mieux adaptĂ© pour les ouvertures et les ballets extraits des opĂ©ras de Rameau.

Concert Rameau 2014 à la salle Philharmonique de Liège

Liège,  salle philharmonique. Bruno Procopio dirige l’OPRL,  Rameau 2014. Dimanche 14 dĂ©cembre 2014, 16h.

Jean-Philippe Rameau

Ouvertures et ballets de Zoroastre, Dardanus, Naïs, Castor et Pollux, Acanthe et Céphise, Les Indes galantes

Orchestre Philharmonique Royal de Liège

Bruno Procopio, direction

28/16 € – GRATUIT pour les moins de 16 ans

 

 

« Rencontre avec… » Bruno Procopio. Le mercredi 10 décembre à 18h30, au Foyer Ysaye, Stéphane  Dado (OPRL) anime une rencontre d’une heure avec Bruno Procopio : l’occasion de faire connaissance avec le musicien francobrésilien qui ne craint pas de sortir des sentiers battus (il est aussi fondateur du label de disques Paraty). Entrée gratuite.

 

 

Bruno Procopio dirige Rameau à Liège

Liège, OPRL. Bruno Procopio joue Rameau. Le 14 dĂ©cembre 2014, 16h. Dans la Salle Philharmonique, voici un rĂ©cital symphonique qui cĂ©lèbre l’annĂ©e Rameau 2014 et sur instruments modernes. Faire jouer Rameau, le plus grand compositeur baroque français, en dirigeant des orchestres modernes ? C’est le choix audacieux du chef Bruno Procopio. Après l’Orchestre SimĂłn BolĂ­var de Caracas, le voici Ă  Liege ce 14 dĂ©cembre 2014,  16h pilotant l’OPRL, l’Orchestre philharmonique royal de Liège.

Il a osé ce que personne avant lui n'avait osé, renouant avec l'audace de premiers conquérants et pionniers baroqueux : jouer et enregistrer Rameau à Caracas sur instruments modernes ! Le résultat dépasse nos attentes...

 

VOIR notre reportage Les Grands Motets de Rameau Ă  Cuenca

 

 

L’Ă©lève au clavecin de Christophe Rousset qui a dirigĂ© et enregistrĂ© les Grands Motets,  les Pièces pour clavecin en concerts, n’en est pas Ă  un dĂ©fi près.  Jouer Rameau sur des instruments qui ne sont pas anciens peut paraĂ®tre contradictoire de la part d’un enfant de la rĂ©volution baroque.  Il n’en est rien bien au contraire car l’expĂ©rience pourrait s’avĂ©rer particulièrement formatrice pour le chef et les musiciens.  Nouvelle technique d’archet, rĂ©alisation des attaques,  ornements,  vibrato,  phrasĂ©s. .. tout le vocabulaire instrumental est ici reformulĂ© dans le sens de la lisibilitĂ© et de la clartĂ©. Bruno Procopio apprend pour sa part de nouvelles facettes de sa maĂ®trise pĂ©dagogique. Le style et l’esprit des oeuvres Baroques en particulier la vitalitĂ© rythmique et l’esprit chorĂ©graphique de Rameau, sa sensualitĂ© comme sa profondeur sont des clĂ©s redoutables pour rĂ©ussir une immersion dans l’esthĂ©tique baroque.

Bruno Procopio : maestro assoluto !

 

 

VOIR notre reportage Jouer Carl Philip Emanuel Bach Ă  Caracas

 
 

 
 

Jouer Rameau sur instruments modernes

Le Rameau symphonique de Bruno Procopio

 

 

De quoi faire encore et encore progresser les instrumentistes du Philharmonique de Liège. Bruno Procopio connaĂ®t d’autant mieux ce programme qu’il l’a enregistrĂ© dans les mĂŞmes conditions instrumentales et avec les mĂŞmes enjeux esthĂ©tiques Ă  Caracas au Venezuela, avec les musiciens du Simon Bolivar Orchestra,  l’orchestre si Ă©nergique et audacieux qu’ a pilotĂ© Gustavo Dudamel.  Du Venezuela Ă  Liège,  Bruno Procopio transmet la mĂŞme tension recrĂ©atrice, le mĂŞme Ă©lan dansant, un sens affĂ»tĂ© de la transmission et s’agissant de Rameau, un sens remarquable de la construction dramatique comme des respirations poĂ©tiques. .. un art de la direction d’autant mieux adaptĂ© pour les ouvertures et les ballets extraits des opĂ©ras de Rameau.

Rameau_Joseph_Aved-Portrait_de_Jean-Philippe_Rameau_vers_1728L’Orchestre Philharmonique Royal de Liège participe ainsi aux concerts-anniversaire de la mort de Jean-Philippe Rameau (1683-1764), inscrits au programme de l’annĂ©e Rameau 2014, en interprĂ©tant les suites des plus cĂ©lèbres opĂ©ras du compositeur. Des Indes galantes à Zoroastre en passant par Castor et Pollux, soit six opĂ©ras de Rameau que l’OPRL fait revivre le dimanche 14 dĂ©cembre Ă  16 heures dans l’extraordinaire Salle Philharmonique de Liège, cĂ©lèbre pour son acoustique Ă©lectrisante. C’est lĂ  il y a peu que classique news avait captĂ© plusieurs sĂ©quences de l’enregistrement du ThĂ©sĂ©e de Gossec remarquable opĂ©ra composĂ© Ă  la fin du règne de Marie-Antoinette, frappant par la couleur et l’Ă©nergie de son orchestration,  la noirceur des personnages en particulier celui de MĂ©dĂ©e, la construction très originale de choeurs ambitieux Ă  l’ampleur spatialisĂ©e…Bruno Procopio. Pour ce « best-of symphonique » baroque sur instruments modernes, l’OPRL fait appel Ă  la vedette du moment dans ce domaine, le claveciniste et chef brĂ©silien Bruno Procopio. De Paris Ă  Caracas. Bruno Procopio est avant tout claveciniste, formĂ© Ă  Paris auprès de Pierre HantaĂŻ et Christophe Rousset. En tant que chef, il dirige rĂ©gulièrement plusieurs orchestres sud-amĂ©ricains, dont le fameux Orchestre Symphonique SimĂłn BolĂ­var de Gustavo Dudamel (Venezuela), qu’il a initiĂ© au baroque français avec son projet« Rameau Ă  Caracas ». La presse a saluĂ© un talent rare au feu communicant : « Tant d’évidence avec un orchestre moderne aux cordes nombreuses relève du miracle. Cette expĂ©rience exotique rĂ©vèle comme rarement la fantaisie effrontĂ©e de Rameau » (Classica). « Vous n’en croirez pas vos oreilles » (Diapason)… le disque Ă©ditĂ© chez Paraty (Rameau Ă  Caracas) a Ă©tĂ© Ă©lu CLIC de classique news (il fait aussi partie des cd incontournables de notre bilan discographique Rameau 2014). Bruno Procopio explique qu’il a conçu son programme de manière Ă  valoriser les deux dimensions fondamentales de la musique de Rameau : la danse et le drame en une sĂ©lection subtile et remarquablement Ă©laborĂ©e des ballets et ouvertures des opĂ©ras.

 

 

 

Bruno Procopio dirige Rameau Ă  Caracas

 

 

 

 

Concert Rameau 2014 à la salle Philharmonique de Liège

Liège,  salle philharmonique. Bruno Procopio dirige l’OPRL,  Rameau 2014. Dimanche 14 dĂ©cembre 2014, 16h.

Jean-Philippe Rameau

Ouvertures et ballets de Zoroastre, Dardanus, Naïs, Castor et Pollux, Acanthe et Céphise, Les Indes galantes

Orchestre Philharmonique Royal de Liège

Bruno Procopio, direction

28/16 € – GRATUIT pour les moins de 16 ans

 

 

« Rencontre avec… » Bruno Procopio. Le mercredi 10 décembre à 18h30, au Foyer Ysaye, Stéphane  Dado (OPRL) anime une rencontre d’une heure avec Bruno Procopio : l’occasion de faire connaissance avec le musicien francobrésilien qui ne craint pas de sortir des sentiers battus (il est aussi fondateur du label de disques Paraty). Entrée gratuite.

 

 

 

approfondir :

Le site de Bruno Procopio :www.brunoprocopio.com

(extraits de presse : http://brunoprocopio.com/wp/fr/presse/)

Bruno Procopio dirige les Grands motets de Rameau au Festival de Cuenca 2014, critique sur  http://www.classiquenews.com/cuenca-2014/

Bruno Procopio explique son projet « Rameau à Caracas » avec l’Orchestre Symphonique Simón Bolívar, reportage Classiquenews : https://www.youtube.com/watch?v=Fnt4DlFE3_g

Extraits de presse : CD « Rameau à Caracas » :

Rameai in Caracas, Bruno Procopio« Vous avez bien lu : l’orchestre révélé par Gustavo Dudamel dans les mambos de Bernstein et de Marquez, l’énorme machine qui ne joue les symphonies de Mahler qu’à seize contrebasses et douze cors, réduit ses forces à cinquante et, sous la direction d’un jeune claveciniste brésilien formé à Paris, le méconnu Bruno Procopio, gambade dans le jardin réputé le plus épineux du répertoire. Est-ce d’avoir appris son métier par la danse ? Est-ce de porter plus haut le jeu collectif que la prouesse individuelle ? Vous n’en croirez pas vos oreilles. La fermeté des phrases, la justesse des ornements, l’économie du vibrato, la perfection des équilibres, la scansion des menuets, le tournoiement des passepieds, le naturel du style… Zoroastre est un miracle. »(Ivan Alexandre, Diapason, )

« Fin connaisseur de ce répertoire, le claveciniste Bruno Procopio a appris à l’orchestre le style, les gestes et le son idoines. Attaques précises, vibrato limité, notes inégales : la transformation est impressionnante. Ce voyage à Caracas se révèle un des meilleurs remèdes contre la morosité ambiante. » (Philippe Venturini, Les Echos, 12/2013)

« The Simón Bolívar Symphony Orchestra are known for bringing energy and vibrancy to their playing, and this album is no exception. Royal and regal, or lively and lilting, it’s a treat to hear the musicians bringing the dotted dance rhythms to life, and adding a sense of excitement to every note.  » (Classic FM, 12/2013)

 

 

LIRE aussi la critique complète du cd Rameau Ă  Caracas par notre rĂ©dacteur Carter Chris Humphray : “Rameau Ă©lectrisĂ©” (1 cd Paraty)

 

 
 

 

Bruno Procopio, jeune maestro Ă  Liège et Ă  Rio (dĂ©cembre 2014 – mars 2015)

Bruno Procopio dirige Rameau à CaracasBruno Procopio maestroso : Liège, 14 décembre 2014. Rio, 21,22 mars 2015. Agenda chargé pour le jeune chef franco brésilien Bruno Procopio : le défricheur mobile habile, capable de ciseler sur instruments modernes un Rameau élégant, précis, dramatique (avec les instrumentistes de Gustavo Dudamel: ceux de l’Orchestre Symphonique Simon Bolivar du Venezuela), porteur d’une nouvelle version des Pièces pour clavecin en concerts (nouveau cd paru en 2013 avant l’année Rameau et sur instruments anciens), dirige en décembre 2014 puis mars 2015, deux programmes prometteurs, attendus, ambitieux. Les deux sont littéralement originaux, signes extérieurs d’un tempérament dynamique qui se passionne pour le défrichement et les nouvelles postures. D’abord Rameau évidemment et sur instruments modernes, ceux de l’Orchestre philharmonique royal de Liège (une nouvelle expérience qui renouvelle son expérience à Caracas), d’emblée décisive pour le perfectionnement et la culture de l’orchestre liégeois ; puis le grand genre lyrique et tragique hérité de l’époque des Lumières : Renaud du napolitain Sacchini, champion à Paris et à Versailles à l’époque de Marie Antoinette, d’un style éclairé, raffiné, européen, et plutôt très dramatique… il fut invité à Paris pour rivaliser avec Gluck, champion de l’opéra français d’alors. Mais Sacchini finit par faire du.. Gluck, tant le Germanique avait régénéré le style lyrique français…

 

 

Bruno Procopio : de Rameau Ă  Sacchini, de Liège… Ă  Rio de Janeiro

procopio_bruno_chemise_bleueBruno Procopio s’est forgĂ© une très solide rĂ©putation comme ramiste fervent et engagĂ© : il l’a dĂ©montrĂ© encore Ă  Cuenca en Espagne (Castilla La Mancha) au dernier festival de Pâques (Semana de MĂşsica religiosa de Cuenca, avril 2014. Voir notre reportage vidĂ©o : Bruno Procopio dirige Ă  Cuenca les Grands Motets de Rameau) : les grands motets de Rameau, offrande de jeunesse d’un compositeur gĂ©nial, ont bouleversĂ© l’audience ibĂ©rique en avril dernier, retrouvant la star baroque ibĂ©rique, Maria Bayo (inoubliable interprètre de La Calisto de Cavalli version RenĂ© Jacobs). A Liège en dĂ©cembre prochain, Bruno Procopio s’engage Ă  dĂ©fendre l’enjeu symphonique des ballets et ouvertures des opĂ©ras de Rameau. En mars 2015 Ă  Rio, le jeune maestro, esprit articulĂ© expressif, taillĂ© pour l’opĂ©ra, comme il l’avait fait en dĂ©cembre 2012, de l’opĂ©ra comique facĂ©tieux L’Oro no compra amore de Marcos Portugal – le Rossini brĂ©silien- (ouvrage créé Ă  Lisbonne en 1804 puis créé Ă  Rio en 1811), dĂ©voilera une autre partition oubliĂ©e frappante par son raffinement dramatique. Sacchini s’y montre inspirĂ© par son sujet oĂą perce surtout la figure âpre, haineuse, puissante de l’enchanteresse Armide dont l’orchestre rugissant, convulsif exprime les aspirations frustrĂ©es, les dĂ©sirs inapaisĂ©s, la souffrance de la guerrière amoureuse… Sacchini y brosse en 1783 pour la Cour Ă  l’Ă©poque de Marie-Antoinette le portrait de la femme tiraillĂ©e, impuissante et submergĂ©e par la passion… mais finalement tendre et heureuse : un portrait de femme passionnant, une silhouette singulière qui annonce la future MĂ©dĂ©e de Cherubini Ă  l’extrĂ©mitĂ© du siècle (1797). Pour cette rĂ©surrection d’un opĂ©ra de Sacchini de l’autre cĂ´tĂ© de l’Atlantique, Bruno Procopio suit la direction pionnière de son ex professeur de clavecin, Christophe Rousset, lequel a rĂ©cemment dirigĂ© et enregistrĂ© Renaud de Sacchini (1783). Voir notre reportage vidĂ©o de Renaud de Sacchini...

 

 

 

 

Année Rameau 2014 : concerts, opéras, temps forts de septembre à décembre 2014LIEGE, Philharmonie. Le 14 décembre 2014, 20h
Suites de ballets et ouvertures des opéras de Rameau.
Il s’agit du même programme que le disque « Rameau in Caracas » enregistré avec les instrumentistes du Simon Bolivar Symphonic Orchestra of Venezuela.

 

 

Programme :

Zoroastre, Tragédie Lyrique (Paris, 1756)
Ouverture
Première et Deuxième Gavotte en rondeau, Acte I, Scène 3
Premier et Deuxième Menuet, Acte II, Scène 4
Contredanse, Acte II, Scène 4
Entrée des Indiens, Acte II, Scène 4
Ballet Figuré, Air des Esprits Infernaux, Acte IV, Scène 5
Air des Esprits Infernaux, Très vite, Acte IV, Scène 5
Loure, Acte III, Scène 9
Ballet FigurĂ© – Air, Acte IV, Scène 5
Premier et Deuxième Passepied, Acte III, Scène 9
Première et Deuxième Gavotte, Acte V, Scène 7

Dardanus, Tragédie Lyrique (Paris,1739)
Ouverture
Entrée pour les Guerriers, Acte I, Scène III
Premier et Deuxième Tambourin, Prologue, Scène II

Naïs, Pastorale héroïque (Paris 1749)
Ouverture
Entrée Des Luteurs, Chaconne & Air de Triomphe

pause

Castor et Pollux, Tragédie Lyrique (Paris, 1737)
Ouverture
Air pour les Athlètes, Acte I, Scène III
Troisième Air, Acte I, Scène IV - 2e Air, Acte II, Scène V
Premier et Deuxième Tambourin, Acte I, Scène IV
Premier et Deuxième Passepied, Acte IV, Scène II
Chaconne, Acte V, Scène VII

Acanthe et Céphise ou La Sympathie, Pastorale Héroïque (Versailles 1751)
Ouverture
Tambourin, Acte III
Contredanse, Acte III

Les Indes Galantes, Opéra-Ballet (Paris, 1735)
Chaconne, Troisième Entrée : Les Sauvages, Scène VI

+ d’infos :
Pour la rencontre avec le public : le concert Rameau symphonique est prĂ©cĂ©dĂ© d’une rencontre avec Bruno Procopio, le 10 dĂ©cembre 2014 Ă  18h30.
Pour le concert du 14 décembre 2014 

 

 

 

Antonio_SacchiniRIO DE JANEIRO. Sala Cecilia Meireles, Rio de Janeiro
Les 21 et 22 mars 2015 Ă  20h
Largo da Lapa, 47 
Centro – Rio de Janeiro. 
Tel.: (21) 2332-9223
Sacchini : Renaud, tragédie lyrique, 1783

Solistes :
Armide – Adriane Queiroz
Renaud – Geilson Santos
Hidraot – Leonardo Pascoa
Adraste, Arcas, Tissapherne, MĂ©gère – Murillo Neves
MĂ©lisse – Nivea Raf
Doris, Antiope, Iphise – Mariana Lima

Brazilian Symphony Orchestra
Chœur : Associação de Canto Coral do Rio de Janeiro
Bruno Procopio, direction

 

 

 

CUENCA 2014 : Les Grands Motets de Rameau par Bruno Procopio, Les Siècles (avril 2014, grand reportage vidéo)

procopio_bruno_chemise_bleueVIDEO. Bruno Procopio joue les Grands Motets de Rameau. Le claveciniste et chef d’orchestre franco brĂ©silien Bruno Procopio est un interprète familier de Rameau. Pour commĂ©morer le 250ème anniversaire du compositeur dijonnais, le plus grand gĂ©nie musical du XVIIIè en France, Bruno Procopio dirige Ă  Cuenca (Espagne) lors du dernier festival Semana de MĂşsica religiosa (Pâques 2014), en avril 2014, les Grands Motets de Rameau avec Les Siècles et entre autres solistes la diva ibĂ©rique Maria Bayo… Ayant jouĂ© Rameau sur instruments modernes avec l’Orchestre Symphonique Simon Bolivar du VĂ©nĂ©zuela (et avec quel panache unanimement saluĂ© par la critique), ayant aussi publiĂ© une nouvelle lecture des Pièces pour clavecin en concerts, Bruno Procopio poursuit son exploration de Rameau en soulignant pour l’annĂ©e des 250 ans de la disparition du compositeur, le feu et l’exceptionnelle virtuositĂ© des Grands Motets, partitions de jeunesse d’une absolue maturitĂ© musicale. Grand reportage vidĂ©o © studio CLASSIQUENEWS.TV 2014

Bruno Procopio joue Rameau à la Côte-Saint-André

video_procopio_manonFestival Berlioz. Rameau : Procopio / Kossenko. Le 25 aoĂ»t 2014.  Deux ramistes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, Bruno Procopio et Alexis Kossenko cĂ©lèbrent le gĂ©nie de Jean-Philippe Rameau pour l’annĂ©e des 250 ans de sa disparition en 1764. Le premier, claveciniste et chef d’orchestre, a enregistrĂ© et publiĂ© chez Paraty deux disques particulièrement remarquĂ©s : un cycle d’extraits des ouvertures et ballets des opĂ©ras avec l’orchestre Simon Bolivar sur instruments modernes (album intitulĂ© ” Rameau in Caracas “), puis une nouvelle lecture des Pièces pour clavecin en concerts.  Le second, flĂ»tiste, a Ă©ditĂ© chez  Erato un rĂ©cital instrumental et lyrique dĂ©diĂ© au Rameau amoureux avec la soprano Sabine Devielhe et son ensemble Les Ambassadeurs. Les deux musiciens ont tous les deux Ă©tudiĂ© au Conservatoire SupĂ©rieur de Paris (CNSMDP).

Bruno Procopio / Alexis Kossenko

Rameau new generation

 

 

 

procopio-kossenko-clavecin-flute-baroque-Rameau-CPE-BACH

 

 

CPE Bach 2014. Parallèlement les deux interprètes s’engagent Ă©galement pour rĂ©tablir le gĂ©nie d’un autre compositeur baroque, Carl Philipp Emanuel Bach dont 2014 marque le tricentenaire. Par son Ĺ“uvre, son style et son activitĂ© musicale en particulier Ă  Hambourg, Carl Philipp montre qu’il ne doit pas sa cĂ©lĂ©britĂ© uniquement pour ĂŞtre le fils de Bach dont il a Ĺ“uvrĂ© Ă  rééditer les Ĺ“uvres et Ă©ditĂ© le catalogue : c’est un auteur majeur de l’Ă©poque classique, illustre reprĂ©sentant de l’esthĂ©tique Empfindsamkeit.
En 2014, Alexis Kossenko s’apprĂŞte Ă  publier d’ici l’hiver 2014, un nouveau disque dĂ©diĂ© aux Trios et aux Concertos (Alpha 821). De son cĂ´tĂ©, Bruno Procopio vient d’enregistrer au clavecin, les fameuses Sonates WĂĽrttembeg, considĂ©rĂ©es comme l’un des plus importants recueils de Sonates pour clavier de la première moitiĂ© du XVIIIème siècle. L’album devrait sortir Ă©galement dans le dernier trimestre de cette annĂ©e (Ă©galement pour le label Paraty, distribuĂ© par Harmonia Mundi). Le claveciniste connaĂ®t d’autant mieux le style et l’Ă©criture de CPE Bach qu’il a enregistrĂ© avec le mĂŞme Orchestre Simon Bolivar (et pour cette session, première pour la phalange vĂ©nĂ©zuĂ©lienne) sur instrument d’Ă©poque, plusieurs Sinfonie du compositeur baroque.

 

 

 

agenda

 

En aoĂ»t 2014, avant la sortie de leur albums CPE Bach, les deux ramistes reconnus abordent l’intĂ©grale des Pièces pour clavecin en concert de Jean-Philippe Rameau, les 6 aoĂ»t  au festival  Musique et nature en Bauges, puis 25 aoĂ»t au festival Berlioz de la CĂ´te Saint-AndrĂ©.

Rameau : Pièces pour clavecin en concert
Bruno Procopio, clavecin
Alexis Kossenko, flûte
Patrick Bismuth, violon
Romina Lischka, viole de gambe

VOIR Bruno Procopio jouer les Pièces pour clavecin en concerts

Mercredi 6 août 2014, 21h (Eglise de Pugny-Chatenod)
Lundi 25 août 2014, 17h (Couvent des Carmes, Beauvoir en Royans)

 

Premier concert : La Coulicam – La Livri – Le VĂ©zinet
Deuxième Concert : La Laborde – La Boucon – L’Agaçante – Premier Menuet et Deuxième Menuet
Troisième Concert : La Poplinière – La Timide – Premier tambourin et Deuxième tambourin en rondeau
Quatrième Concert : La Pantomime – L’indiscrète – La Rameau
Cinquième concert : Fugue La Forqueray – La Cupis – La Marais

 

 

 

L’art de la conversation en musique

 

Rameau_Joseph_Aved-Portrait_de_Jean-Philippe_Rameau_vers_1728Les Pièces pour clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau. Au dĂ©but de sa carrière et bien avant les premiers accomplissements lyriques, Rameau a publiĂ© trois livres de pièces de clavecin entre 1706 et 1728, puis sont venues les Pièces de clavecin en concerts… C’est son seul cycle de musique de chambre et le plus inventif de son temps.  Rameau explique dans la prĂ©face (intitulĂ©e « Avis aux concertants »), qu’ayant constatĂ© le succès immĂ©diat de la forme mĂŞlant clavecin et violon, il a souhaitĂ© Ă©crire pour cette combinaison particulièrement concertante, riche en possibilitĂ©s de dialogues, telle une vĂ©ritable conversation en musique : « Le quatuor y règne le plus souvent, Ă©crit-il. Il faut non seulement que les trois instruments se confondent entre eux, mais encore que les concertants s’entendent les uns les autres, et que surtout le violon et la viole se prĂŞtent au clavecin, en distinguant ce qui n’est qu’accompagnement, de ce qui fait partie du sujet. C’est en saisissant bien l’esprit de chaque pièce, que le tout s’observe Ă  propos. » Chaque instrumentiste doit donc maĂ®triser qualitĂ© d’Ă©coute et virtuositĂ© caractĂ©risĂ©e.
Jamais relĂ©guĂ© au second plan tel un instrument d’accompagnement, le clavecin a souvent un rĂ´le concertant, mais il peut ĂŞtre Ă  l’unisson avec les dessus ou leur servir d’accompagnateur colorĂ©. “Cinq de ces pièces ont d’ailleurs Ă©tĂ© adaptĂ©es par lui-mĂŞme pour clavecin seul. Lors de notre enregistrement, nous nous sommes donc interrogĂ© sur la position du clavecin Ă  cĂ´tĂ© des deux dessus. Comment respecter son rĂ´le concertant ? Nous avons donc choisi de le mettre au centre de l’enregistrement, car la difficultĂ© a Ă©tĂ© pour nous de situer les instruments les uns par rapport aux autres” ajoute Bruno Procopio.

Le cas des Pièces pour clavecin en concerts de Rameau reflète idĂ©alement le goĂ»t des Lumières en France au XVIIIème : c’est l’emblème d’un art de vivre copiĂ© comme modèle dans toute l’Europe. A Rameau revient le prodige d’offrir au temps de Voltaire et des Rois Ă©clairĂ©s (Louis XV et La Pompadour, FrĂ©dĂ©ric II de Prusse, L’impĂ©ratrice Catherine…) l’expression musicale d’un raffinement inĂ©dit oĂą les instruments Ă©voque le jeu et les enjeux de la conversation telle qu’elle a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e au moment oĂą toute l’Europe cultivĂ©e parlait français.
“Les Pièces de clavecin en concerts constituent une sorte de maillon entre les sonates en trio italiennes ou les trios polyphoniques de Bach, comme la sonate en trio qui clĂ´t L’Offrande musicale,  et les sonates pour clavier – clavecin ou piano-forte – avec accompagnement de violon obligĂ© ou ad libitum qui se dĂ©veloppèrent considĂ©rablement Ă  la fin du XVIIIe siècle, en France notamment. Dans ce genre de compositions oĂą le clavier se taillait la part du lion, l’instrument Ă  cordes se bornait Ă  doubler la mĂ©lodie ou Ă  ponctuer les basses. AnimĂ© par son expĂ©rience de musicien de théâtre, Rameau s’émancipe du cadre forgĂ© par les Italiens et par ses prĂ©dĂ©cesseurs français et raffine sur les dĂ©tails. Il compose de vĂ©ritables trios, car chaque « Concert » est un trio presque symphonique oĂą le clavecin, affranchi de toute fonction polyphonique, devient un instrument soliste Ă  part entière Ă  cĂ´tĂ© de ses deux partenaires qui lui apportent un lumineux complĂ©ment de richesse sonore “, complète Bruno Procopio Ă  propos des Pièces pour clavecin en concerts. Contribution rĂ©alisĂ©e pour la sortie de son disque Rameau (d’après les propos recueillis par AdĂ©laĂŻde de Place).

 

 

discographie : 3 cd incontournables

Lire notre critique du cd Rameau : Pièces pour clavecin en concerts par Bruno Procopio

Lire notre critique du cd Rameau : ouvertures et ballets des opĂ©ras de Rameau par Bruno Procopio avec l’orchestre Simon Bolivar du Venezuela

Lire notre critique du cd Rameau : le grand théâtre de l’amour par Les Ambassadeurs, Sabine Devielhe et Alexis Kossenko

Concerts Rameau : Procopio / Kossenko. Les 6 et 25 août 2014.

video_procopio_manon Rameau : Procopio / Kossenko. Les 6 et 25 aoĂ»t 2014.  Deux ramistes de la nouvelle gĂ©nĂ©ration, Bruno Procopio et Alexis Kossenko cĂ©lèbrent le gĂ©nie de Jean-Philippe Rameau pour l’annĂ©e des 250 ans de sa disparition en 1764. Le premier, claveciniste et chef d’orchestre, a enregistrĂ© et publiĂ© chez Paraty deux disques particulièrement remarquĂ©s : un cycle d’extraits des ouvertures et ballets des opĂ©ras avec l’orchestre Simon Bolivar sur instruments modernes (album intitulĂ© ” Rameau in Caracas “), puis une nouvelle lecture des Pièces pour clavecin en concerts.  Le second, flĂ»tiste, a Ă©ditĂ© chez  Erato un rĂ©cital instrumental et lyrique dĂ©diĂ© au Rameau amoureux avec la soprano Sabine Devielhe et son ensemble Les Ambassadeurs. Les deux musiciens ont tous les deux Ă©tudiĂ© au Conservatoire SupĂ©rieur de Paris (CNSMDP).

Bruno Procopio / Alexis Kossenko

Rameau new generation

 

 

 

procopio-kossenko-clavecin-flute-baroque-Rameau-CPE-BACH

 

 

CPE Bach 2014. Parallèlement les deux interprètes s’engagent Ă©galement pour rĂ©tablir le gĂ©nie d’un autre compositeur baroque, Carl Philipp Emanuel Bach dont 2014 marque le tricentenaire. Par son Ĺ“uvre, son style et son activitĂ© musicale en particulier Ă  Hambourg, Carl Philipp montre qu’il ne doit pas sa cĂ©lĂ©britĂ© uniquement pour ĂŞtre le fils de Bach dont il a Ĺ“uvrĂ© Ă  rééditer les Ĺ“uvres et Ă©ditĂ© le catalogue : c’est un auteur majeur de l’Ă©poque classique, illustre reprĂ©sentant de l’esthĂ©tique Empfindsamkeit.
En 2014, Alexis Kossenko s’apprĂŞte Ă  publier d’ici l’hiver 2014, un nouveau disque dĂ©diĂ© aux Trios et aux Concertos (Alpha 821). De son cĂ´tĂ©, Bruno Procopio vient d’enregistrer au clavecin, les fameuses Sonates WĂĽrttembeg, considĂ©rĂ©es comme l’un des plus importants recueils de Sonates pour clavier de la première moitiĂ© du XVIIIème siècle. L’album devrait sortir Ă©galement dans le dernier trimestre de cette annĂ©e (Ă©galement pour le label Paraty, distribuĂ© par Harmonia Mundi). Le claveciniste connaĂ®t d’autant mieux le style et l’Ă©criture de CPE Bach qu’il a enregistrĂ© avec le mĂŞme Orchestre Simon Bolivar (et pour cette session, première pour la phalange vĂ©nĂ©zuĂ©lienne) sur instrument d’Ă©poque, plusieurs Sinfonie du compositeur baroque.

 

 

 

agenda

 

En aoĂ»t 2014, avant la sortie de leur albums CPE Bach, les deux ramistes reconnus abordent l’intĂ©grale des Pièces pour clavecin en concert de Jean-Philippe Rameau, les 6 aoĂ»t  au festival  Musique et nature en Bauges, puis 25 aoĂ»t au festival Berlioz de la CĂ´te Saint-AndrĂ©.

Rameau : Pièces pour clavecin en concert
Bruno Procopio, clavecin
Alexis Kossenko, flûte
Patrick Bismuth, violon
Romina Lischka, viole de gambe

VOIR Bruno Procopio jouer les Pièces pour clavecin en concerts

Mercredi 6 août 2014, 21h (Eglise de Pugny-Chatenod)
Lundi 25 août 2014, 17h (Couvent des Carmes, Beauvoir en Royans)

 

Premier concert : La Coulicam – La Livri – Le VĂ©zinet
Deuxième Concert : La Laborde – La Boucon – L’Agaçante – Premier Menuet et Deuxième Menuet
Troisième Concert : La Poplinière – La Timide – Premier tambourin et Deuxième tambourin en rondeau
Quatrième Concert : La Pantomime – L’indiscrète – La Rameau
Cinquième concert : Fugue La Forqueray – La Cupis – La Marais

 

 

 

L’art de la conversation en musique

 

Rameau_Joseph_Aved-Portrait_de_Jean-Philippe_Rameau_vers_1728Les Pièces pour clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau. Au dĂ©but de sa carrière et bien avant les premiers accomplissements lyriques, Rameau a publiĂ© trois livres de pièces de clavecin entre 1706 et 1728, puis sont venues les Pièces de clavecin en concerts… C’est son seul cycle de musique de chambre et le plus inventif de son temps.  Rameau explique dans la prĂ©face (intitulĂ©e « Avis aux concertants »), qu’ayant constatĂ© le succès immĂ©diat de la forme mĂŞlant clavecin et violon, il a souhaitĂ© Ă©crire pour cette combinaison particulièrement concertante, riche en possibilitĂ©s de dialogues, telle une vĂ©ritable conversation en musique : « Le quatuor y règne le plus souvent, Ă©crit-il. Il faut non seulement que les trois instruments se confondent entre eux, mais encore que les concertants s’entendent les uns les autres, et que surtout le violon et la viole se prĂŞtent au clavecin, en distinguant ce qui n’est qu’accompagnement, de ce qui fait partie du sujet. C’est en saisissant bien l’esprit de chaque pièce, que le tout s’observe Ă  propos. » Chaque instrumentiste doit donc maĂ®triser qualitĂ© d’Ă©coute et virtuositĂ© caractĂ©risĂ©e.
Jamais relĂ©guĂ© au second plan tel un instrument d’accompagnement, le clavecin a souvent un rĂ´le concertant, mais il peut ĂŞtre Ă  l’unisson avec les dessus ou leur servir d’accompagnateur colorĂ©. “Cinq de ces pièces ont d’ailleurs Ă©tĂ© adaptĂ©es par lui-mĂŞme pour clavecin seul. Lors de notre enregistrement, nous nous sommes donc interrogĂ© sur la position du clavecin Ă  cĂ´tĂ© des deux dessus. Comment respecter son rĂ´le concertant ? Nous avons donc choisi de le mettre au centre de l’enregistrement, car la difficultĂ© a Ă©tĂ© pour nous de situer les instruments les uns par rapport aux autres” ajoute Bruno Procopio.

Le cas des Pièces pour clavecin en concerts de Rameau reflète idĂ©alement le goĂ»t des Lumières en France au XVIIIème : c’est l’emblème d’un art de vivre copiĂ© comme modèle dans toute l’Europe. A Rameau revient le prodige d’offrir au temps de Voltaire et des Rois Ă©clairĂ©s (Louis XV et La Pompadour, FrĂ©dĂ©ric II de Prusse, L’impĂ©ratrice Catherine…) l’expression musicale d’un raffinement inĂ©dit oĂą les instruments Ă©voque le jeu et les enjeux de la conversation telle qu’elle a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e au moment oĂą toute l’Europe cultivĂ©e parlait français.
“Les Pièces de clavecin en concerts constituent une sorte de maillon entre les sonates en trio italiennes ou les trios polyphoniques de Bach, comme la sonate en trio qui clĂ´t L’Offrande musicale,  et les sonates pour clavier – clavecin ou piano-forte – avec accompagnement de violon obligĂ© ou ad libitum qui se dĂ©veloppèrent considĂ©rablement Ă  la fin du XVIIIe siècle, en France notamment. Dans ce genre de compositions oĂą le clavier se taillait la part du lion, l’instrument Ă  cordes se bornait Ă  doubler la mĂ©lodie ou Ă  ponctuer les basses. AnimĂ© par son expĂ©rience de musicien de théâtre, Rameau s’émancipe du cadre forgĂ© par les Italiens et par ses prĂ©dĂ©cesseurs français et raffine sur les dĂ©tails. Il compose de vĂ©ritables trios, car chaque « Concert » est un trio presque symphonique oĂą le clavecin, affranchi de toute fonction polyphonique, devient un instrument soliste Ă  part entière Ă  cĂ´tĂ© de ses deux partenaires qui lui apportent un lumineux complĂ©ment de richesse sonore “, complète Bruno Procopio Ă  propos des Pièces pour clavecin en concerts. Contribution rĂ©alisĂ©e pour la sortie de son disque Rameau (d’après les propos recueillis par AdĂ©laĂŻde de Place).

 

 

discographie : 3 cd incontournables

Lire notre critique du cd Rameau : Pièces pour clavecin en concerts par Bruno Procopio

Lire notre critique du cd Rameau : ouvertures et ballets des opĂ©ras de Rameau par Bruno Procopio avec l’orchestre Simon Bolivar du Venezuela

Lire notre critique du cd Rameau : le grand théâtre de l’amour par Les Ambassadeurs, Sabine Devielhe et Alexis Kossenko

Bruno Procopio et Le Sans Pareil Ă  Valloire (Savoie)

procopio_bruno_chemise_bleueFestival Valloire baroque. Bruno Procopio, Le Sans Pareil, les 28 et 29 juillet 2014. La fabuleuse Ă©glise de Valloire en Savoie (Notre Dame de l’Assomption dĂ©corĂ©e de 1630 Ă  1682) tĂ©moigne en Maurienne de l’essor du baroque propre au premier XVIIè : un dĂ©lire de bois sculptĂ© et peint, d’anges souriant et enchanteurs, de retables en or tĂ©moignant d’une ferveur exceptionnelle. Les 28 et surtout 29 juillet, le claveciniste et chef d’orchestre franco brĂ©silien Bruno Procopio apportent la rythmique exaltante du Portugal et du BrĂ©sil en abordant plusieurs compositeurs des deux pays, des deux rives de l’Atlantique. DĂ©fenseur depuis ses dĂ©buts de l’Ă©criture mozartienne et prĂ©rossinienne de Marcos Portugal dont il a rĂ©cemment enregistrĂ© la Missa Grande, Bruno Procopio prĂ©sente au festival de Valloire une collection de pièces du XVIIIè signĂ©es Marcos Portugal et JoĂŁo Rodrigues Esteves. Le Magnificat de Esteves rĂ©vèle une parfaite maĂ®trise du style italien et une grande affinitĂ© stylistique avec le compositeur romain Ottavio Pitoni.
Marcos Portugal est le plus important compositeur du Portugal et du Nouveau Monde aux XVIIIème et XIXème siècles. Premier compositeur de la cour de Lisbonne, il suit le roi Don JoĂŁo VI Ă  Rio de Janeiro. Après le retour de la famille royale en 1821, il devient le premier compositeur du BrĂ©sil naissant avec plus de 150 Ĺ“uvres sacrĂ©es composĂ©es pour la CathĂ©drale de Rio et pas moins de 40 opĂ©ras (dont l’excellent L’oro no compra amore rĂ©cemment ressuscitĂ© par Bruno Procopio Ă  l’OpĂ©ra de Rio, dĂ©cembre 2012).
La deuxième partie du programme est un voyage au cĹ“ur de la CathĂ©drale de Rio de Janeiro Ă  la fin du XVIIIème  siècle, oĂą JosĂ© MaurĂ­cio Nunes Garcia, le plus important compositeur brĂ©silien de l’époque coloniale, dirigeait la musique de l’entourage du viceâ€roi. Tout au long du XVIIIème siècle, les Ă©changes entre Lisbonne et le BrĂ©sil, sa plus importante colonie, ne se sont pas rĂ©sumĂ©s Ă  l’importation de richesses minières et de marchandises: le domaine culturel et l’intense activitĂ© artistique et musicale apportent leur contribution Ă  des Ă©changes de plus en plus intenses des deux cĂ´tĂ©s de l’Atlantique.

 

 

Le Sans Pareil – Les musiciens navigateurs

 

Bruno Procopio dirige Rameau Ă  CaracasSur les chemins immĂ©moriaux qui alimentent et resserrent les liens ancestraux entre l’Europe et le Nouveau Monde, Ă©mergent quelques figures de proue. Se souvient-on qu’en 1394 naissait d’une famille princière du Portugal, l’Infant Dom Henrique, celui que l’on surnommera Ă  vingt ans Henri le Navigateur ? C’est ainsi que s’ouvre l’âge d’or de l’empire colonial portugais, qui voit Vasco de Gama doubler le Cap de Bonne-EspĂ©rance et atteindre l’Inde, puis Pedro Alvarez Cabral accoster en 1500 sur une plage du futur … BrĂ©sil. Mais Henri le Navigateur n’aura pas vu ces dĂ©couvertes de son vivant. Six cents ans plus tard, en 1994, Bruno Procopio, jeune claveciniste brĂ©silien, arrive en France pour y perfectionner son apprentissage instrumental (auprès entre autres de Christophe Rousset). Sa jeunesse a Ă©tĂ© baignĂ©e de ce rĂ©pertoire très particulier que l’on appelle musique coloniale brĂ©silienne. Le terme colonial n’implique pas une forme artistique imposĂ©e par l’occupant portugais, qui ne serait qu’un pittoresque reflet des canons europĂ©ens.
Une fois passée la frénésie initiale d’appropriation de l’or et des bois précieux, vint en effet le temps des échanges culturels. Le foisonnement de l’architecture baroque portugaise dans les églises du Minas Gerais en témoigne. Et la musique ne fut pas en reste, avec l’émergence au XVIIIème siècle d’une musique sacrée, singulière, elle-même héritière des maîtres de Lisbonne. C’est pour témoigner de cette richesse musicale que Bruno Procopio fonde dès 2004, avec le soutien de musicologues brésiliens, les « Solistes du Palais Royal ». Outre sa relation privilégiée avec le style colonial, l’ensemble parcourt aussi bien la musique européenne, et plus particulièrement les compositeurs qui ont contribué, grâce aux échanges avec le Nouveau Monde, à la pluralité et au raffinement musical de la cour du Portugal. Aujourd’hui, le Sans-Pareil, ce Vaisseau amiral rêvé par Louis XV et qui ne vit jamais le jour, se réincarne. Une caravelle musicienne détache ses amarres du Palais-Royal pour prendre le large. En hommage lointain à Dom Henrique, les Musiciens Navigateurs, emmenés par Bruno Procopio, partent à la rencontre du Brésil. Ils emmènent à bord les talents cumulés d’une longue pratique musicale, et sont avides de découvertes à venir de l’autre côté de l’Océan.

 

Baroques, de Lisbonne Ă  Rio de Janeiro
Bruno Procopio,
les musiciens navigateurs du Sans Pareil
Ĺ“uvres de Marcos Portugal, Esteves, Nunes Garcia…

Lundi 28 juillet 2014, 15h
Espace Culturel Le Savoie Ă  Saint-Michel-de-Maurienne

Mardi 29 juillet 2014, 21h
Eglise de Valloire

Réservations +33 (0)7 89 55 12 76
Renseignements
Office du Tourisme de Valloire
+33(0)4 79 59 03 96 ou info@valloire.net
contact@festivalvalloirebaroque.com
Consulter aussi le site du festival de valloire (Savoie)

Programme
João Rodrigues Esteves (vers 1700 – 1751 Lisbonne)
Magnificat

José Gomes Veloso (Portugal 18ème siècle)
Iste Sanctus

Marcos Portugal (1762 Lisbonne – 1830 Rio de Janeiro)
Missa Grande (Extraits)
Kyrie I – Christe – Kyrie II
Gloria
Laudamus te
Qui sedes ad dexteram Patris
Cum Sancto Spiritu
Credo
Sanctus – Hosanna
Benedictus – Hosanna

José Maurício Nunes Garcia (1767 – 1830 Rio de Janeiro)
Requiem « Missa dos Defuntos » (1809)
Magnificat « Cântico de Nossa Senhora para às Vésperas de São José » (1810)

Musique populaire brésilienne pour chœur à 4 voix
Muié Rendêra (domaine populaire)
Tristeza pé no Chão (Mamão)
Rosa Amarela (Villa-Lobos)



Le Sans Pareil
Bruno Procopio, orgue et direction
Françoise Masset, soprano
Jean-Christophe Clair, contre ténor
David Lefort, ténor
Sidney Fierro, baryton basse

 
 
 
 

3 raisons de ne pas manquer ce concert :

 

- Le sujet et l’enjeu de ce programme d’emblée passionnant : mettre en miroir les meilleures compositeurs du Portugal au 18ème siècle et leur confrère brésilien, l’immense (et trop peu connu) Nunes Garcia.

- La musique portugaise est très proche de la musique polyphonique italienne de la mĂŞme pĂ©riode, nĂ©anmoins la musique de Garcia Ă©crite Ă  Rio est originale et personnelle ; certes, le compositeur s’inspirait de la musique europĂ©enne qui arrivait au BrĂ©sil, mais il fait une musique bien plus concise, en ce qui concerne la rhĂ©torique : phrases courtes et bien ciselĂ©es,  une seule exposition du texte liturgique pour aller au cĹ“ur des fidèles, moins de rigueur sur la tradition harmonique pour crĂ©er une musique colorĂ©e qui surprend Ă  chaque instant.  Il s’agi donc de rĂ©vĂ©ler l’écriture si exaltante et profonde de Nunes Garcia

- Le profil artistique de Bruno Procopio, chef d’orchestre et claveciniste : musicien virtuose, doué d’une intelligibilité musicale rare, Bruno Procopio a montré sa passion pour le répertoire musical portugais et brésilien. Ses disques Marcos Portugal et plus récents, dédiés à Rameau, affirme le tempérament d’un interprète mûr, capable de conduire les grands effectifs tout en éclairant la gravité individuelle et la poésie intérieure des partitions choisies. Programme incontournable.

 

 

Bruno Procopio grand invité de KTO

Bruno Procopio : les Grands Motets de Rameau Ă  Cuenca (Espagne)TĂ©lĂ©, KTO, 7-14 juin 2014. Bruno Procopio, chef d’orchestre. Entretien. Le jeune chef d’orchestre Bruno Procopio est l’invitĂ© d’Emmanuelle Dancourt dans son Ă©mission VIP, du 7 au 14 juin 2014. Rameau, Marcos Portugal, Carl Philipp Emmanuel Bach… les grands noms du baroque europĂ©en, de la France et de l’Allemagne des Lumières … jusqu’au BrĂ©sil (avec Marcos Portugal qui du Portugal s’expatrie outre Atlantique) n’ont plus de secret pour le claveciniste et chef d’orchestre Bruno Procopio. D’un continent l’autre, de chaque cĂ´tĂ© de l’Atlantique, le fougueux interprète de François Couperin Ă©galement (somptueuse lecture des Barricades MystĂ©rieuses) cultive les champs florissants de la conversation musicale, apportant chez Rameau un tempĂ©rament et une Ă©nergie peu commune, Ă  Caracas ou Ă  Rio, Ă  la tĂŞte des instrumentistes du Simon Bolivar Orchestra ou ceux de l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil, les ferments de la pratique historiquement informĂ©e. Il a jouĂ© puis enregistrĂ© les Pièces pour clavecin en concert, puis un programme d’extraits d’ouvertures et de ballets de Rameau Ă  Caracas avec l’orchestre de Gustavo Dudamel, l’Orchestre Simon Bolivar du Venezuela (2 disques Ă©vĂ©nements Ă©ditĂ© par le label Paraty). En quelques annĂ©es, le bouillonnant chef, maestro affĂ»tĂ©, douĂ© d’un rare sens dramatique aura rĂ©vĂ©lĂ© la verve prĂ©rossinnienne de Marcos Portugal (recrĂ©ation Ă  Rio de son joyau comique L’oro no compta amore de 1804) tout en soulignant sa haute inspiration sacrĂ©e en jouant la fameuse Missa Grande Ă  Cuenca (Espagne). Admirable interprète de Jean-Philippe Rameau, Bruno Procopio pour l’annĂ©e 2014, vient de diriger en avril 2014, les Grands Motets du Dijonais : fougueuses pièces spectaculaires (avec chĹ“ur), surtout hautement lyriques avec le concours de la diva ibĂ©rique Maria Bayo… Bruno Procopio dans une mise en place impeccable a soulignĂ© la science expĂ©rimentale et foisonnante du Rameau d’avant les opĂ©ras (son premier ouvrage est créé en 1733 : Hippolyte et Aricie ; les grands Motets auraient Ă©tĂ© composĂ©s Ă  Lyon vers 1714)…

Engagé, passionné dans le renouvellement des oeuvres baroques (mais pas que), Bruno Procopio évoque sa carrière, ses goûts, son expérience de la direction. Prochainement, il dirigera à nouveau l’Orchestre Symphonique du Brésil à Rio (septembre 2014) puis l’Orchestre national de Lille (décembre 2014) …. Sur le plateau de KTO est également invitée aux côtés de Bruno Procopio, la comédienne centenaire Gisèle Casadesus.

 

 

 

Bruno Procopio, grand invité de KTO

Magazine VIP, Visages inattendus de personnalités. Présenté par Emmanuelle Dancourt.

Samedi 7 juin Ă  20h40

Dimanche 8 juin Ă  17h00 et 1h35

Lundi 9 juin Ă  11h10

Mardi 10 juin Ă  7h50 et 22h45

Jeudi 12 juin Ă  11h00

Vendredi 13 juin Ă  14h35

Samedi 14 juin Ă  8h40

L’émission sera également accessible sur le site de KTO dès sa première diffusion : voir le site KTO télévision catholique.  

 

Bruno Procopio grand invité de KTO

Bruno Procopio : les Grands Motets de Rameau Ă  Cuenca (Espagne)TĂ©lĂ©, KTO, 7-14 juin 2014. Bruno Procopio, chef d’orchestre. Entretien. Le jeune chef d’orchestre Bruno Procopio est l’invitĂ© d’Emmanuelle Dancourt dans son Ă©mission VIP, du 7 au 14 juin 2014. Rameau, Marcos Portugal, Carl Philipp Emmanuel Bach… les grands noms du baroque europĂ©en, de la France et de l’Allemagne des Lumières … jusqu’au BrĂ©sil (avec Marcos Portugal qui du Portugal s’expatrie outre Atlantique) n’ont plus de secret pour le claveciniste et chef d’orchestre Bruno Procopio. D’un continent l’autre, de chaque cĂ´tĂ© de l’Atlantique, le fougueux interprète de François Couperin Ă©galement (somptueuse lecture des Barricades MystĂ©rieuses) cultive les champs florissants de la conversation musicale, apportant chez Rameau un tempĂ©rament et une Ă©nergie peu commune, Ă  Caracas ou Ă  Rio, Ă  la tĂŞte des instrumentistes du Simon Bolivar Orchestra ou ceux de l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil, les ferments de la pratique historiquement informĂ©e. Il a jouĂ© puis enregistrĂ© les Pièces pour clavecin en concert, puis un programme d’extraits d’ouvertures et de ballets de Rameau Ă  Caracas avec l’orchestre de Gustavo Dudamel, l’Orchestre Simon Bolivar du Venezuela (2 disques Ă©vĂ©nements Ă©ditĂ© par le label Paraty). En quelques annĂ©es, le bouillonnant chef, maestro affĂ»tĂ©, douĂ© d’un rare sens dramatique aura rĂ©vĂ©lĂ© la verve prĂ©rossinnienne de Marcos Portugal (recrĂ©ation Ă  Rio de son joyau comique L’oro no compta amore de 1804, joyau lyrique dĂ©lirant qui prĂ©figure directement Le Barbier de SĂ©ville de Rossini) tout en soulignant sa haute inspiration sacrĂ©e en jouant la fameuse Missa Grande Ă  Cuenca (Espagne). Admirable interprète de Jean-Philippe Rameau, Bruno Procopio pour l’annĂ©e 2014, vient de diriger en avril 2014, les Grands Motets du Dijonais : fougueuses pièces spectaculaires (avec chĹ“ur), surtout hautement lyriques avec le concours de la diva ibĂ©rique Maria Bayo… Bruno Procopio dans une mise en place impeccable a soulignĂ© la science expĂ©rimentale et foisonnante du Rameau d’avant les opĂ©ras (son premier ouvrage est créé en 1733 : Hippolyte et Aricie ; les grands Motets auraient Ă©tĂ© composĂ©s Ă  Lyon vers 1714)…

EngagĂ©, passionnĂ© dans le renouvellement des oeuvres baroques (mais pas que), Bruno Procopio Ă©voque sa carrière, ses goĂ»ts, son expĂ©rience de la direction. Prochainement, il dirigera Ă  nouveau l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil Ă  Rio (septembre 2014 dans la rĂ©surrection d’un opĂ©ra mĂ©connu de Sacchini, Renaud, fleuron de l’opĂ©ra français Ă  l’Ă©poque de Marie-Antoinette) puis l’Orchestre national de Lille (dĂ©cembre 2014) …. Sur le plateau de KTO est Ă©galement invitĂ©e aux cĂ´tĂ©s de Bruno Procopio, la comĂ©dienne centenaire Gisèle Casadesus.

 

 

 

Bruno Procopio, grand invité de KTO

Magazine VIP, Visages inattendus de personnalités. Présenté par Emmanuelle Dancourt.

Samedi 7 juin Ă  20h40

Dimanche 8 juin Ă  17h00 et 1h35

Lundi 9 juin Ă  11h10

Mardi 10 juin Ă  7h50 et 22h45

Jeudi 12 juin Ă  11h00

Vendredi 13 juin Ă  14h35

Samedi 14 juin Ă  8h40

L’émission sera également accessible sur le site de KTO dès sa première diffusion : http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/v.i.p..html

 

 

Rameau 2014. Bruno Procopio dirige les Grands Motets

procopio_bruno_chemise_bleueRAMEAU 2014. Bruno Procopio dirige les Grands Motets Ă  Cuenca (Espagne), le 19 avril 2014.  Le Chef français aborde la flamme théâtrale des Grands Motets de Jean-Philippe Rameau : un volet sacrĂ© dans l’inspiration du compositeur français qui prĂ©lude Ă  ses accomplissements lyriques. Le concert clĂ´t le festival de musique sacrĂ©e Ă  Cuenca en avril 2014. Interprète remarquĂ©, toujours exigeant de Rameau, le jeune chef et claveciniste Bruno Procopio doit Ă  ses racines latines (il est nĂ© brĂ©silien), un feu caractĂ©risĂ©, habile autant Ă  la finesse qu’à l’énergie communicante. Comme claveciniste, il a enregistrĂ© les Pièces pour clavecin en concerts, renouvelant l’inventivitĂ© et la libertĂ© d’une partition concertante majeure ; comme chef, il a dirigĂ© Ă  Caracas, les instrumentistes de l’Orchestre Simon Bolivar : une expĂ©rience musicale qui fut un dĂ©fi s’agissant de musiciens qui dĂ©couvrait alors le baroque français (et sur instruments modernes)… En avril, Bruno Procopio participe aux cĂ©lĂ©brations Rameau 2014, offrant une nouvelle lecture des Grands Motets, en clĂ´ture du festival de Pâques Ă  Cuenca (SMR, Semana de Musica religiosa de Cuenca, Espagne, le 19 avril 2014), l’un des plus grands festivals europĂ©ens de musique sacrĂ©e. Entretien exclusif pour classiquenews.com.

Quelle vision souhaitez vous transmettre de Rameau en 2014 ?

J’ai commencĂ© Ă  aborder ce grand compositeur au disque en 2013, quand j’ai fait paraĂ®tre deux albums que lui Ă©taient dĂ©diĂ©s, l’un comprenant les Ĺ“uvres orchestrales en dirigeant les Soloists of SimĂłn BolĂ­var Symphony Orchestra du Venezuela ; l’autre avec l’intĂ©grale des Pièces de clavecin en concerts. En clĂ´ture de la Semana de Musica religiosa de Cuenca, ce 19 avril 2014, j’aborde pour la première fois l’intĂ©grale des Motets de Rameau avec l’orchestre Les Siècles (chĹ“ur et orchestre), une formation que j’admire depuis des annĂ©es, fondĂ©e par le chef François-Xavier Roth. Pour moi, Rameau est sans doute le meilleur compositeur français du XVIII ème siècle et l’un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s dans toute l’histoire de la musique. Rameau est un mĂ©lange d’art savant comme de profond enracinement du langage “français” insufflĂ© par Lully et ses contemporains.  Rameau reste encore un compositeur mĂ©connu du grand public français, j’espère que 2014 permettra de rĂ©parer cette injustice.

A travers ses Grands Motets, en quoi Rameau renouvelle t-il le genre ?

Tous les Motets ont Ă©tĂ© composĂ©s dans sa jeunesse, avant son arrivĂ© Ă  Paris en 1722. La voix affirmĂ©e du compositeur est dĂ©jĂ  prĂ©sente dans les trois Motets mais un parfum du sud (l’Italie) est bien prĂ©sent dans la forme (comme l’attestent les duos, trio, les airs de virtuositĂ©). Le langage musical est très personnel, Ă©minemment français dans le traitement des ornements. Il est Ă©tonnant de voir comment ce jeune compositeur a posĂ© dĂ©jĂ  tous les jalons de son style en tant que compositeur dans ses grands motets. C’est comme s’il Ă©tait pressĂ© de montrer ce dont il est capable, et il y rĂ©ussit Ă  merveille. Dans le plus court des Motets (Quam Dilecta), Rameau arrive Ă  placer avec naturel la polyphonie chorale, des soli virtuoses, un trio. En Ă  peine vingt minutes, la partition offre un Ă©ventail complet de ses moyens expressifs. Le motet le plus important (In Convertendo) a Ă©tĂ© repris par ses soins au Concert Spirituel au printemps 1751. MalgrĂ© un important remaniement de l’Ĺ“uvre pour l’occasion, la critique a Ă©tĂ© sĂ©vère, et le public apparemment déçu. En sachant que l’Ĺ“uvre comporte l’une des pages les plus rĂ©ussies de la musique sacrĂ©e française, grâce Ă  ses chĹ“urs fabuleux, par sa diversitĂ© ausi, la critique nous semble ingrate et dĂ©placĂ©e, mais parfois il faut bien trois siècles pour qu’un chef d’Ĺ“uvre soit reconnu Ă  sa juste valeur.

Bruno Procopio : les Grands Motets de Rameau Ă  Cuenca (Espagne)

Est-il pour vous ce grand symphoniste qui prépare déjà Berlioz, par son goût de la musique pure et des couleurs instrumentales ?

Au XVIIIème siècle chaque musique a sa fonction, mĂŞme si parfois elle doit ĂŞtre mondaine, donc je ne pourrais pas parler de musique pure dans l’absolu. En tout cas, sa musique pour orchestre reste avant-gardiste dans le traitement harmonique et dans l’originalitĂ© du traitement de la forme. Comme dernier survivant d’un style ancrĂ© dans les 17ème et 18ème siècles, le plan qui lui est propre est celui de la Suite de Danses. Berlioz est l’hĂ©ritier de la nouvelle mode, celle des vĂ©ritables symphonistes français, tels Gossec, MĂ©hul, Lesueur… Si mes souvenirs son bons, Berlioz cite une seule fois Rameau dans ses Ă©crits. MalgrĂ© les 50 ans qui sĂ©parent la disparition de Rameau et les toutes premières Ĺ“uvres de Berlioz, il y a bien une nette rupture de point de vue.

Mais le gĂ©nie de Rameau fait d’un apparent passĂ©isme, la voie ouverte Ă  de nouvelles aventures musicales. Rameau pour moi a la mĂŞme importance et il reste aussi marginal que Carl Philipp Emanuel Bach Ă  son Ă©poque. Après Rameau, la Suite de danse sera supplantĂ©e par la musique italienne, quant au style Sensible créé par CPE, il n’est qu’un appendice compris uniquement par ses admirateurs les plus proches et non des moindres : Mozart, Haydn, Beethoven.

Jouer Rameau sur instruments d’Ă©poque ou sur instruments modernes apporte quel bĂ©nĂ©fice pour un chef et pour les musiciens d’orchestre ?

Je pense que Rameau reste difficile mĂŞme pour un baroqueux averti : le langage est vraiment sophistiquĂ© et la vocalitĂ© n’est pas habituelle, donc il faut une grande connaissance du style pour apprivoiser les tournures propres au langage de Rameau. Concernant les Grand Motets, il y a une grande profusion d’ornements que nous devons Ă©tudier de prĂŞt pour savoir s’ils sont des “coulĂ©s ou des appoggiatures » par exemple, donc des notes jouĂ©es avant le temps, ou sur le temps.

Parmi les chefs qui vous ont prĂ©cĂ©dĂ©, quel serait celui qui a le mieux compris et servi l’esthĂ©tique de Rameau ? Et pourquoi ?

Je pourrais en citer plusieurs, mais celui qui aura vraiment marquĂ© l’interprĂ©tation, c’est William Christie avec ses innombrables disques dĂ©diĂ©s Ă  Rameau. Je les Ă©coute rĂ©gulièrement ; ils ont Ă©tĂ© très formateurs pour moi. L’Ă©lĂ©gance et l’Ă©quilibre de ses enregistrement sont un exemple pour tous les musiciens qui souhaitent aborder cette culture musicale.

Bruno Procopio dirige les Grands Motets de Rameau, à Cuenca (Espagne), en clôture du festival de musique religieuse, SMR Semana de Musica Religiosa de Cuenca, le 19 avril 2014, 20h (Auditorio). Les Grands Motets de Rameau. Maria Bayo, soprano. Solistes, chœur et orchestre Les Siècles. Bruno Procopio, direction.

VIDEO. A Caracas, Bruno Procopio joue CPE Bach avec l’Orquesta Barroca Juvenil Simon Bolivar, septembre 2013

Orquesta barroca Juvenil Simon Bolivar, Carracas, Bruno Procopio, CPE Bach, Carl Philip Emanuel BachVIDEO. A Caracas, Bruno Procopio joue CPE Bach avec l’Orchestre Simon Bolivar. En septembre 2013, le chef franco brĂ©silien retrouve Ă  Caracas les instrumentistes de l’Orchestre Simon Bolivar dans plusieurs Concertos et Symphonies de Carl Philipp Emanuel Bach. Après avoir jouer Rameau (ouvertures et ballets des opĂ©ras, mais sur instruments modernes en 2012), Bruno Procopio inaugure le nouvel ” Orquesta Barroca Juvenil SĂ­mon Bolivar “, phalange dĂ©sormais dĂ©diĂ©e Ă  l’interprĂ©tation historiquement informĂ©e des Ĺ“uvres baroques, classiques et prĂ©romantiques. Fougue, prĂ©cision, style, mordant, l’entente du chef invitĂ© et des instrumentistes rĂ©alise l’un des meilleurs concerts CPE Bach de l’autre cĂ´tĂ© de l’Atlantique, soulignant aussi l’anniversaire CPE Bach en 2014 (300 ans de la naissance). Le fils de Jean-SĂ©bastien est un gĂ©nie dĂ©fricheur et expĂ©rimentateur : sa virtuositĂ© au clavier s’entend aussi Ă  l’orchestre d’une libertĂ© inventive Ă  la fois, mĂ©lancolique et fantaisiste voire fantasque… très liĂ©e aux nouvelles tendances esthĂ©tique de l’Empfindsamkeit (“sensibilitĂ©”, courant littĂ©raire surtout qui prĂ©figure dĂ©jĂ  les affres et vertiges du sentiment romantique). Reportage vidĂ©o exclusif CLASSIQUENEWS.COM

CD. Bruno Procopio : Rameau in Caracas

CD. Rameau in Caracas (Bruno Procopio et The Simon Bolivar Symphony orchestra of Venezuela, 2012)   …  DĂ©fi magistral rĂ©ussi pour jeune chef audacieux ! Ce nouveau cd Paraty adoube très officiellement le tempĂ©rament du claveciniste Bruno Procopio comme chef d’orchestre. Poursuivant une nouvelle et dĂ©jĂ  riche collaboration avec les musiciens vĂ©nĂ©zuĂ©liens de l’Orchestre Simon Bolivar (la phalange qui hier accompagnait et permettait aussi l’essor du jeune Gustavo Dudamel), Bruno Procopio ne montre pas seulement sa lumineuse sensibilitĂ© et sa versatilitĂ© contagieuse chez Rameau, il confirme l’ampleur et la sĂ»retĂ© de son approche, n’hĂ©sitant pas ici Ă  aborder le compositeur baroque sur… instruments modernes, de surcroĂ®t avec des instrumentistes qui Outre-Atlantique n’ont que très peu Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  la rhĂ©torique et l’Ă©loquence du XVIIIè français. C’est donc pour eux un vrai dĂ©fi instrumental liĂ© Ă  une dĂ©couverte de rĂ©pertoire.

Rameai in Caracas, Bruno ProcopioA rebours des approches historiques, Bruno Procopio dĂ©montre que la justesse musicale et artistique ne se rĂ©duit pas au seul choix des instruments. Le claveciniste expert de la pratique baroque française transmet de toute Ă©vidence la science ambivalente d’un Rameau ici Ă  la fois somptueux symphoniste et dramaturge de premier plan, chorĂ©graphe et poète, prĂ©curseur des concepteurs Ă  venir de musique pure. L’absence de voix ne pèse d’aucun poids; tant le chant de l’orchestre, -cordes admirables de prĂ©cision et de fluiditĂ©, vents et bois gorgĂ©s de couleurs dĂ©jĂ  impressionnistes (!)-, restitue l’imaginaire lyrique de Rameau. Ouvertures et danses des opĂ©ras du Dijonais composent de facto une entrĂ©e inĂ©dite pour les musiciens, expĂ©rience première galvanisĂ©e et flamboyante grâce Ă  l’Ă©nergie et la prĂ©cision du maestro franco-brĂ©silien (Contredanse du II de Zoroastre). Que ces esprits animaux tempĂŞtent de façon infernale (coupes et abattage des bassons), ivresse et grandiose panache du Ballet figurĂ©, coloris chatoyants des gavottes finales du mĂŞme Zoroastre (1756).

 

 

Rameau électrisé

 

La mise en place, la sĂ»retĂ© nerveuse et jamais courte des rythmes dansĂ©s attestent de l’assurance superlative du jeune chef. Que son Rameau est racĂ©, de caractère comme d’agilitĂ© : Ă©lectrique vitalitĂ© qui fuse comme des comètes enflammĂ©es des Tambourins d’une Ă©lĂ©gance irrĂ©sistible (formidables bassons) du Prologue de Dardanus (1739)

L’ouverture de Castor et Pollux (1737) si proche dans sa coupe Ă©tagĂ©e et fuguĂ©e de celle d’Hippolyte dĂ©voile toute la flexibilitĂ© du chef capable de conduire ses troupes en une clartĂ© faite drame, entre intellect et sensualitĂ© tendre, alliance contradictoire et constitutive de l’Ă©criture de Rameau. La Chaconne du V confirme ce lâcher prise qui fait toute la grâce Ă  la fois solennelle et intime voire nostalgique de Rameau. Quant Ă  la seconde Chaconne, (ultime volet de ce programme, extrait des Indes Galantes, 1735) emprunte de ce geste balancĂ© et sublime, voire suspendu et de caractère lullyste, le chef en exprime et la tendresse et cet abandon d’une indicible douceur lĂ  aussi nostalgique. Au sentiment d’une solennitĂ© rĂŞveuse se joint surtout la vitalitĂ© contrastĂ©e des pupitres subtilement Ă©lectrisĂ©s par le chef douĂ© d’une imagination fertile sur le motif ramĂ©lien: la prĂ©cision de la mise en place, le relief des bois, la coupe des cordes d’un impeccable aplomb rythmique, frappent immĂ©diatement.

Ce disque est Ă©tonnant, tant Rameau n’avait pas Ă©tĂ© ressuscitĂ© avec autant de vĂ©ritĂ© ni de saine justesse. Sans le fruitĂ© des instruments d’Ă©poque (parfois Ă  dĂ©faut d’une baguette convaincante, rien que sĂ©ducteurs), l’oreille se concentre sur le geste, la conception de l’architecture, la carrure et l’allant des rythmes, la richesse des dynamiques, c’est Ă  dire l’Ă©mergence et l’essor d’une vision musicale. Tout cela, Bruno Procopio le maĂ®trise absolument et l’on souhaite entendre bientĂ´t un opĂ©ra intĂ©gral dirigĂ© sous sa conduite: un vĹ“u pieu bientĂ´t satisfait pour l’annĂ©e 2014 Ă  venir, celle des 250 ans de la mort du compositeur si gĂ©nial ?

 

Rameau in Caracas. Ouvertures et ballets de Jean-Philippe Rameau: Zoroastre, Dardanus, Acanthe et Céphise, Les Indes Galantes. Soloists of the Simon Bolivar symphony Orchestra of Venezuela. Bruno Procopio, direction. 1 cd Paraty 2012, 512120. Durée: 1h03mn.

 

CD, critique. Rameau: Pièces de clavecin en concert (Bruno Procopio, label Paraty – 2012)

Un CD Ă©vĂ©nementRameau: Pièces de clavecin en concert (Procopio, 2012) –  critique de cd – Avec ses Pièces pour clavecin en concert, Rameau offre un aboutissement inĂ©galĂ© dans l’art de la musique de chambre mais selon son goĂ»t, c’est Ă  dire avec impertinence et nouveautĂ©: jamais avant lui, le clavecin, instrument polyphonique et d’accompagnement n’avait osĂ© revendiquer son autonomie expressive de la sorte. PubliĂ© en 1741, voici bien le sommet du chambrisme français sous la règne de Louis XV: alors que Bach se concentre sur le seul tissu polyphonique, Rameau fait Ă©clater la palette sonore du clavier central, qui de pilier confinĂ© devient soliste concertant (avec les deux instruments de dessus: violon ou flĂ»te, et viole ou 2è violon).

La prééminence du clavecin est déjà annoncée par les Sonates d’Elisabeth Jacquet de la Guerre et de Montéclair. Mais l’inventivité mélodique, le raffinement, la vivacité électrisante du style ramélien repoussent encore les limites du genre (ivresse concertante de l’Agaçante). Disons immédiatement ce qui nous gêne: la partie et l’acidité tendue du violon qui semble dire d’un bout à l’autre, je suis là et je revendique le premier plan mélodique (Le Vézinet): un contresens qui affecte le chant libre et si facétieux, fluide et si volubile du clavecin. Question de sonorité et de style, le violon contorsionne toujours, se pique de tournures affectées, semble régler un sort à chaque phrase. Que son Rameau est perruqué en petit marquis. L’option peut déranger. Elle s’avère particulièrement mordante dans le portrait charge de La Pouplinière (la La Poplinière): évocation aigre-douce du protecteur de Rameau, tracée, il est vrai, plus à l’acide qu’à l’encre respectueuse. Nonobstant, saluons la complicité des autres instruments: viole toute en nuances et expression (et de surcroît d’une difficulté monstre, Rameau y rend hommage par exemple à Forqueray, rien de moins!, en ouverture du Vème Concert) Et quand la flûte de l’excellent François Lazarevitch se joint au violon et à la viole (La Livri), la tonalité d’une douceur immédiatement rayonnante, entre tendre volupté et tristesse mélancolique, convainc sans réserves; les interprètes accordés trouvent le ton juste, voire envoûtant: on aimerait connaître ce Livri entre autres, dont la pièce éponyme brosse un portrait bien séduisant (en vérité l’un des protecteurs du compositeur mort récemment). Même constat pour la pudeur (autobiographique?) de La Timide où la flûte allemande atténue l’incisive agressivité du violon.

Et que dire pour clore le chapitre des réserves, du pincé sec du violon dans les Tambourins du IIIè Concert : aigreur acide bien peu enjouée et fidèle au soleil des danses qui ont la Provence pour origine…. Pour autant la vitalité de La Rameau (concession du maître à lui-même), l’engagement de La Forqueray, la berceuse secrète et mystérieuse de La Cupis, la grâce purement chorégraphique de La Marais accréditent pour les plus réservés la haute valeur musicale de cet album Rameau dont les options et partis divers ne manqueront pas de susciter réactions voire débats. le clavecin roi de Rameau Mais au cœur de ce programme des plus réjouissants, d’autant plus opportun pour la prochaine année Rameau 2014, s’affirme le clavecin de Bruno Procopio: l’ex élève des Rousset et Hantaï y confirme son immense talent, son intelligence interprétative, une finesse flamboyante qui éclaire le génie d’un Rameau touché par la grâce. Belle idée de souligner la place centrale dans l’œuvre du Dijonais en ajoutant 5 des 7 pièces composant la Suite en la du IIIè Livre de clavecin de 1728: ici se succèdent Allemande, Courante, Sarabande… d’une exaltante euphorie intimiste, où les doigts experts savent relever les défis techniques et poétiques du jeu des ” Trois mains ” et de la Triomphante finale, habilement et légitimement retenue en conclusion superlative. Le choix du clavecin (copie d’un Rückers avec petit ravalement dans le style français) ajoute à la perfection du jeu de Bruno Procopio: au timbre clair de l’instrument répondent aussi la puissance et la rondeur d’un son chantant, souvent bondissant. Faisons ainsi révérence à la superbe Sarabande, dont la noblesse et la tendresse sont magnifiquement exprimées: le claveciniste saisit tout ce en quoi l’écriture de Rameau sait s’enivrer d’un monde sonore pur qui place au dessus de tout le génie musical; la musique sans les paroles se fait chant, drame, tissu émotionnel…

Ramélien de cœur, Bruno Procopio réalise un acte de foi. Heureuse année 2013 qui voit aussi paraître presque simultanément un second cd Rameau, mais non pas intimiste celui-là, mais plutôt symphonique et chorégraphique, dédiée aux ouvertures et ballets de Rameau, de surcroît avec un orchestre peu familier du Baroque français, l’Orchestre Symphonique Simon Bolivar du Venezuela. Le claveciniste a troqué l’étoffe du concertiste pour la baguette du chef. Autre programme, autre défi… pleinement relevé là encore.

Jean-Philippe Rameau: Pièces de clavecin en concert (1741). Nouvelles Suites de pièces de clavecin (1728). Patrick Bismuth, violon? François Lazarevitch, flûtes allemandes. Emmanuelle Guigues, viole de gambe. 1 cd Paraty 412201. Durée: 1h19mn. Enregistré en 2012.

VIDEO. Le claveciniste Bruno Procopio joue Jean-Philippe Rameau

Rameau : Pièces de clavecin en concerts par Bruno Procopio

video_procopio_manonBruno Procopio: Pièces de clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau. Le claveciniste virtuose Bruno Procopio en dialogue avec trois autres solistes d’exception souligne l’invention expressive de ce nouveau dispositif instrumental qui fait de Jean-Philippe Rameau, un dĂ©fricheur visionnaire… Pièces de clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau par Bruno Procopio, clavecin, avec Philippe Couvert, violon; François Lazarevich, flĂ»te allemande; Emmanuelle Guigues, viole de gambe. Reportage vidĂ©o exclusif classiquenews.com

Rameau in Caracas, Soloists of SimĂłn BolĂ­var Symphony Orchestra of Venezuela

Programme festif et exaltant en prĂ©lude Ă  l’annĂ©e Rameau (2014), qui marque le 250ème anniversaire de la mort du compositeur.

Rameau in Caracas
Soloists of the SimĂłn BolĂ­var Symphony Orchestra of Venezuela
conducted by Bruno Procopio

Jouer Rameau Ă  Caracas – Les Soloists of SimĂłn BolĂ­var Symphony Orchestra of Venezuela, invitent Bruno Procopio Ă  diriger un programme totalement dĂ©diĂ© Ă  Jean-Philippe Rameau. C’est pour les musiciens vĂ©nĂ©zuĂ©liens, une dĂ©couverte exceptionnelle : celle du baroque français, première incursion dans la musique française du XVIIIème siècle.

Bruno Procopio commente :
J’ai surtout voulu susciter la curiositĂ© des musiciens de l’Orchestre pour une musique vers laquelle ils ne se seraient pas tournĂ©s spontanĂ©ment ; je souhaitais aussi me confronter Ă  un orchestre qui n’avait pas eu l’opportunitĂ© d’aborder la musique baroque française, afin de construire une identitĂ© musicale Ă  partir de zĂ©ro. J’ai pu ainsi concrĂ©tiser toute la vision que j’ai de cette musique et j’ai trouvĂ© un terrain d’accueil dĂ©pourvu d’a priori.

Pendant la pause de l’une de nos rĂ©pĂ©titions, un musicien m’a soufflĂ© Ă  l’oreille : “Maestro, c’est la musique la plus belle que j’ai jouĂ©e.” VoilĂ  la rĂ©compense d’une telle entreprise.

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CD. Rameau in Caracas. Bruno Procopio, direction

CD. Rameau in Caracas. Bruno Procopio, direction
Rameau in Caracas (Bruno Procopio et The Simon Bolivar Symphony orchestra of Venezuela, 2012). DĂ©fi magistral rĂ©ussi pour jeune chef audacieux ! Ce nouveau cd Paraty adoube très officiellement le tempĂ©rament du claveciniste Bruno Procopio comme chef d’orchestre. Poursuivant une nouvelle et dĂ©jĂ  riche collaboration avec les musiciens vĂ©nĂ©zuĂ©liens de l’Orchestre Simon Bolivar (la phalange qui hier accompagnait et permettait aussi l’essor du jeune Gustavo Dudamel), Bruno Procopio ne montre pas seulement sa lumineuse sensibilitĂ© et sa versatilitĂ© contagieuse chez Rameau, il confirme l’ampleur et la sĂ»retĂ© de son approche, n’hĂ©sitant pas ici Ă  aborder le compositeur baroque sur… instruments modernes, de surcroĂ®t avec des instrumentistes qui Outre-Atlantique n’ont que très peu Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  la rhĂ©torique et l’Ă©loquence du XVIIIè français. C’est donc pour eux un vrai dĂ©fi instrumental liĂ© Ă  une dĂ©couverte de rĂ©pertoire.4ySPwI81N8_2013213KWHG9N5ZBPA rebours des approches historiques, Bruno Procopio dĂ©montre que la justesse musicale et artistique ne se rĂ©duit pas au seul choix des instruments. Le claveciniste expert de la pratique baroque française transmet de toute Ă©vidence la science ambivalente d’un Rameau ici Ă  la fois somptueux symphoniste et dramaturge de premier plan, chorĂ©graphe et poète, prĂ©curseur des concepteurs Ă  venir de musique pure. L’absence de voix ne pèse d’aucun poids; tant le chant de l’orchestre, -cordes admirables de prĂ©cision et de fluiditĂ©, vents et bois gorgĂ©s de couleurs dĂ©jĂ  impressionnistes (!)-, restitue l’imaginaire lyrique de Rameau. Ouvertures et danses des opĂ©ras du Dijonais composent de facto une entrĂ©e inĂ©dite pour les musiciens, expĂ©rience première galvanisĂ©e et flamboyante grâce Ă  l’Ă©nergie et la prĂ©cision du maestro franco-brĂ©silien (Contredanse du II de Zoroastre). Que ces esprits animaux tempĂŞtent de façon infernale (coupes et abattage des bassons), ivresse et grandiose panache du Ballet figurĂ©, coloris chatoyants des gavottes finales du mĂŞme Zoroastre (1756).

Rameau électrisé

La mise en place, la sĂ»retĂ© nerveuse et jamais courte des rythmes dansĂ©s attestent de l’assurance superlative du jeune chef. Que son Rameau est racĂ©, de caractère comme d’agilitĂ© : Ă©lectrique vitalitĂ© qui fuse comme des comètes enflammĂ©es des Tambourins d’une Ă©lĂ©gance irrĂ©sistible (formidables bassons) du Prologue de Dardanus (1739)

L’ouverture de Castor et Pollux (1737) si proche dans sa coupe Ă©tagĂ©e et fuguĂ©e de celle d’Hippolyte dĂ©voile toute la flexibilitĂ© du chef capable de conduire ses troupes en une clartĂ© faite drame, entre intellect et sensualitĂ© tendre, alliance contradictoire et constitutive de l’Ă©criture de Rameau. La Chaconne du V confirme ce lâcher prise qui fait toute la grâce Ă  la fois solennelle et intime voire nostalgique de Rameau. Quant Ă  la seconde Chaconne, (ultime volet de ce programme, extrait des Indes Galantes, 1735) emprunte de ce geste balancĂ© et sublime, voire suspendu et de caractère lullyste, le chef en exprime et la tendresse et cet abandon d’une indicible douceur lĂ  aussi nostalgique. Au sentiment d’une solennitĂ© rĂŞveuse se joint surtout la vitalitĂ© contrastĂ©e des pupitres subtilement Ă©lectrisĂ©s par le chef douĂ© d’une imagination fertile sur le motif ramĂ©lien: la prĂ©cision de la mise en place, le relief des bois, la coupe des cordes d’un impeccable aplomb rythmique, frappent immĂ©diatement.

Ce disque est Ă©tonnant, tant Rameau n’avait pas Ă©tĂ© ressuscitĂ© avec autant de vĂ©ritĂ© ni de saine justesse. Sans le fruitĂ© des instruments d’Ă©poque (parfois Ă  dĂ©faut d’une baguette convaincante, rien que sĂ©ducteurs), l’oreille se concentre sur le geste, la conception de l’architecture, la carrure et l’allant des rythmes, la richesse des dynamiques, c’est Ă  dire l’Ă©mergence et l’essor d’une vision musicale. Tout cela, Bruno Procopio le maĂ®trise absolument et l’on souhaite entendre bientĂ´t un opĂ©ra intĂ©gral dirigĂ© sous sa conduite: un vĹ“u pieu bientĂ´t satisfait pour l’annĂ©e 2014 Ă  venir, celle des 250 ans de la mort du compositeur si gĂ©nial ?

Rameau in Caracas. Ouvertures et ballets de Jean-Philippe Rameau: Zoroastre, Dardanus, Acanthe et Céphise, Les Indes Galantes. Soloists of the Simon Bolivar symphony Orchestra of Venezuela. Bruno Procopio, direction. 1 cd Paraty 2012, 512120. Durée: 1h03mn.

CD. Rameau: le clavecin solaire de Bruno Procopio (Pièces pour clavecin en concerts)

CD. Bruno Procopio illumine les Pièces pour clavecin en concerts de Rameau (1 cd Paraty)

Rameau: Pièces de clavecin en concert (Procopio, 2012)
critique de cd
rameau_pieces_clavecin_concerts_paraty_cd_bruno_procopioAvec ses Pièces pour clavecin en concert, Rameau offre un aboutissement inĂ©galĂ© dans l’art de la musique de chambre mais selon son goĂ»t, c’est Ă  dire avec impertinence et nouveautĂ©: jamais avant lui, le clavecin, instrument polyphonique et d’accompagnement n’avait osĂ© revendiquer son autonomie expressive de la sorte. PubliĂ© en 1741, voici bien le sommet du chambrisme français sous la règne de Louis XV: alors que Bach se concentre sur le seul tissu polyphonique, Rameau fait Ă©clater la palette sonore du clavier central, qui de pilier confinĂ© devient soliste concertant (avec les deux instruments de dessus: violon ou flĂ»te et viole ou 2è violon.

La prééminence du clavecin est dĂ©jĂ  annoncĂ©e par les Sonates d’Elisabeth Jacquet de la Guerre et de MontĂ©clair. Mais l’inventivitĂ© mĂ©lodique, le raffinement, la vivacitĂ© Ă©lectrisante du style ramĂ©lien repoussent encore les limites du genre (ivresse concertante de l’Agaçante). Disons immĂ©diatement ce qui nous gĂŞne: la partie et l’aciditĂ© tendue du violon qui semble dire d’un bout Ă  l’autre, je suis lĂ  et je revendique le premier plan mĂ©lodique (Le VĂ©zinet): un contresens qui affecte le chant libre et si facĂ©tieux, fluide et si volubile du clavecin. Question de sonoritĂ© et de style, le violon contorsionne toujours, se pique de tournures affectĂ©es, semble rĂ©gler un sort Ă  chaque phrase. Que son Rameau est perruquĂ© en petit marquis. L’option peut dĂ©ranger. Elle s’avère particulièrement mordante dans le portrait charge de La Pouplinière (la La Poplinière): Ă©vocation aigre douce du protecteur de Rameau, tracĂ©e, il est vrai,  plus Ă  l’acide qu’Ă  l’encre respectueuse.

Nonobstant, saluons la complicitĂ© des instruments autres: viole toute en nuances et expression (et de surcroĂ®t d’une difficultĂ© monstre, Rameau y rend hommage Ă  Forqueray, rien de moins!)
Et quand la flĂ»te de l’excellent François Lazarevitch se joint au violon et Ă  la viole (La Livri), la tonalitĂ© d’une douceur rayonnante, entre tendre voluptĂ© et tristesse mĂ©lancolique, les interprètes accordĂ©s trouvent le ton juste, voire envoĂ»tant: on aimerait connaĂ®tre Livri entre autres, dont la pièce Ă©ponyme brosse un portrait bien sĂ©duisant (en vĂ©ritĂ© l’un des protecteurs du compositeur mort rĂ©cemment). MĂŞme constat pour la pudeur (autobiographique?) de La Timide oĂą la flĂ»te allemande attĂ©nue l’incisive agressivitĂ© du violon. Et que dire pour clore le chapitre des rĂ©serves, du pincĂ© sec du violon dans les Tambourins du IIIè Concert, aigreur acide bien peu enjouĂ©e et fidèle au soleil des danses qui ont la Provence pour origine…. Pour autant la vitalitĂ© de La Rameau (concession du maĂ®tre Ă  lui-mĂŞme), l’engagement de La Forqueray, la berceuse secrète et mystĂ©rieuse de La Cupis, la grâce purement chorĂ©graphique de La Marais accrĂ©ditent pour les plus rĂ©servĂ©s la haute valeur musicale de cet album Rameau dont les options et partis divers ne manqueront pas de susciter rĂ©actions et dĂ©bats.

le clavecin royal et concertant de Rameau

Mais au cĹ“ur de ce programme des plus rĂ©jouissants, d’autant plus opportun pour la prochaine annĂ©e Rameau 2014, s’affirme le clavecin de Bruno Procopio: l’ex Ă©lève des Rousset et HantaĂŻ y confirme son immense talent, son intelligence interprĂ©tative, une finesse flamboyante qui Ă©claire le gĂ©nie d’un Rameau touchĂ© par la grâce. Belle idĂ©e de souligner la place centrale dans l’Ĺ“uvre du Dijonais en ajoutant 5 des 7 pièces composant la Suite en la du IIIè Livre de clavecin de 1728: ici se succèdent Allemande, Courante, Sarabande… d’une exaltante euphorie intimiste, oĂą les doigts experts savent relever les dĂ©fis techniques et poĂ©tiques du jeu des ” Trois mains ” et de la Triomphante finale, habilement et lĂ©gitimement retenue en conclusion superlative. Le choix du clavecin (copie d’un RĂĽckers avec petit ravalement dans le style français) ajoute Ă  la perfection du jeu de Bruno Procopio: au timbre clair de l’instrument rĂ©pondent aussi la puissance et la rondeur d’un son chantant, souvent bondissant.

RĂ©vĂ©rence Ă  la superbe Sarabande, dont la noblesse et la tendresse sont magnifiquement exprimĂ©es: la claveciniste saisit tout ce que l’Ă©criture de Rameau sait s’enivrer d’un monde sonore pur qui place au dessus de tout le gĂ©nie musical; la musique sans les paroles se fait chant, drame, tissu Ă©motionnel… RamĂ©lien de cĹ“ur, Bruno Procopio rĂ©alise un acte de foi. Heureuse annĂ©e 2013 qui voit aussi paraĂ®tre presque simultanĂ©ment un second cd Rameau, mais non pas intimiste, plutĂ´t symphonique et chorĂ©graphique, dĂ©diĂ©e aux ouvertures et ballets de Rameau, de surcroĂ®t avec un orchestre peu familier du Baroque français, l’Orchestre Symphonique Simon Bolivar du Venezuela. Autre programme, autre dĂ©fi… pleinement relevĂ© lĂ  encore.


Jean-Philippe Rameau: Pièces de clavecin en concert (1741). Nouvelles Suites de pièces de clavecin (1728).
Patrick Bismuth, violon? François Lazarevitch, flûtes allemandes. Emmanuelle Guigues, viole de gambe. 1 cd Paraty 412201. Durée: 1h19mn. Enregistré en 2012.

Radio. France Musique. Musiques Ă  Rio, les 6,13,20 janvier 2013,16h

Radio. France Musique. Musiques Ă  Rio, les 6,13,20 janvier 2013,16h

RIO_christ_bras_ouverts_448_bruno_procopio_brazil_Rio-de_janeiro_travel

logo_fmusiqueL’Air des Lieux ouvre l’annĂ©e 2013 sous le soleil du plein Ă©tĂ© brĂ©silien, du cĂ´tĂ© d’Ipanema et de Copacabana, plages mythiques du farniente tropical- entre une visite au Christ RĂ©dempteur, (corcovado), et dans les coulisses de l’OpĂ©ra carioca, le Théâtre municipal de Rio oĂą point d’orgue d’une randonnĂ©e spectaculaire et divinement sonore, le jeune chef français nĂ© au BrĂ©sil, Bruno Procopio, ressuscitait le 10 dĂ©cembre dernier, un joyau lyrique et comique du Rossini luso-brĂ©silien, Marcos Portugal…: L’oro no compra amore (créé en 1811 Ă  Rio)…  Trois Ă©missions gorgĂ©es de soleil et de saine vitalitĂ©, enregistrĂ©es au BrĂ©sil !

Musiques Ă  Rio

L’Air des Lieux à Rio de Janeiro

Par Stéphane Grant et Agnès Cathou
Dimanches 6, 13 et 20 janvier 2013
France Musique, de 16h Ă  18h
L’air des lieux, magazine

Les 6 et 13 janvier 2013

Les deux premiers volets sont consacrĂ©s Ă  la 3ème Ă©dition du concours international BNDES de piano de Rio de Janeiro. Le Concours carioca auquel participe l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil (Orquesta SinfĂ´nica Bresileira) permet Ă  Rio de renouer avec la grande histoire du piano au BrĂ©sil, celle qu’une interprète comme Guiomar Novaes a incarnĂ© hier, celle dont Nelson Freire porte aujourd’hui les couleurs flamboyantes avec ce tact si personnel. C’est Ă  Rio en 1886 que Toscanini se produit pour la première fois comme chef !
L’Air des Lieux tĂ©moigne dans les coulisses, de l’activitĂ© du concours, tout en Ă©tant proche des organisateurs, de ses candidats, des membres du jury (dont le Français Jean-Philippe Collard et l’Argentin Sergio Tiempo).
Le lieu d’accueil du Concours est un bâtiment mythique de la vie musicale Ă  Rio: l’OpĂ©ra est un cadre Ă  la fois dĂ©licieusement kitsch et grandiose, synthèse de l’OpĂ©ra Garnier et de l’OpĂ©ra-Comique Ă  Paris ; le Théâtre municipal de Rio est construit au dĂ©but du XXème siècle et dès son inauguration se met au diapason de l’avant-garde et de la crĂ©ation europĂ©enne. EdifiĂ© en 1909, inaugurĂ© en 1910, Rio dĂ©veloppe un partenariat artistique Ă©troite avec le Théâtre Colon de Buenos Aires (Argentine): chefs, chanteurs de renom se dĂ©placent de l’un Ă  l’autre théâtre assurant ici et lĂ  une activitĂ© lyrique et musicale de premier plan… Les grandes Ĺ“uvres françaises y sont créées systĂ©matiquement, Rio devenant un avant poste de l’art lyrique français romantique, postromantique et moderne: Les Huguenots, L’Africaine, Carmen, PellĂ©as, Mârouf, mais aussi les moins connus: Les cadeaux de NoĂ«l de Xavier Leroux, BĂ©atrice et Fortunio de Messager, L’Etranger de D’Indy, Monna Vanna de FĂ©vrier… Après la Guerre, Callas, Tebaldi, Bidu SayĂŁo et tant d’autres ont fait l’âge d’or de l’opĂ©ra au BrĂ©sil, comme les Ĺ“uvres europĂ©ennes plus rĂ©centes investissent la glorieuse scène carioca: L’Aiglon, Dialogues des CarmĂ©lites, La Voix humaine…

Piano, opĂ©ra et samba Ă  Rio…

Le 20 janvier 2013

procopio_bruno_chemise_bleuePortrait de Bruno Procopio Ă  Rio. Le claveciniste et chef d’orchestre d’origine brĂ©silienne est revenu Ă  Rio recrĂ©er un opĂ©ra inĂ©dit du compositeur luso-brĂ©silien Marcos Portugal (1762-1830), L’oro no compra amore. A la tĂŞte de l’Orchestre Symphonique du BrĂ©sil, l’une des phalanges la plus ancienne du pays, le jeune maestro approfondit son approche d’un ouvrage romantique qui porte les prĂ©mices du belcanto. C’est aussi pour les instrumentistes et l’OpĂ©ra de Rio, l’occasion de rendre hommage Ă  l’une des figures musicales les plus importantes Ă  l’Ă©poque du BrĂ©sil impĂ©rial, au dĂ©but du XIXème siècle. L’ouvrage, perle comique prĂ©rossinienne est créé Ă  Lisbonne en 1804. Quand Portugal rejoint la cour du roi portugais au BrĂ©sil, il importe tout le savoir faire et l’Ă©clat de l’opĂ©ra italien europĂ©en outre-Atlantique et devient le premier compositeur officiel au BrĂ©sil: L’oro no compra amore est ainsi créé Ă  Rio en 1811: c’est le premier opĂ©ra italien créé au BrĂ©sil. L’air des lieux suit le jeune musicien dans son travail de prĂ©paration, aux cĂ´tĂ©s de solistes et musiciens brĂ©siliens… L’enfant du pays connaĂ®t aussi d’autres lieux emblĂ©matiques de la fièvre musicale Ă  Rio: les lieux nocturnes et branchĂ©es du BrĂ©sil mĂ©tissĂ© et authentique… Car Ă  quelques semaines du Carnaval, les grandes Ă©coles de samba sont elles aussi en pleine effervescence…

Illustrations: La baie de Rio depuis le Christ rédempteur à Corcovado, Bruno Procopio (DR)