Avec deux poèmes symphoniques (les eaux célestes de Camille Pépin et Promothée de Liszt), une création inédite de Julien Joubert, commande de l’Orchestre Symphonique d’Orléans (« Pandore » qui donne son titre au programme) et un drame lyrique (extraits de la Walkyrie de Wagner), le premier concert 2025 défendu par l’Orchestre Symphonique d’Orléans, à la fois ambitieux et original, promet bien de grands vertiges orchestraux.
Dédié à la mythologie, ce concert s’annonce tout aussi mythique. Dans cette immersion musicale, les mythologies grecques, germaniques, nordiques et chinoises se rencontrent pour une expérience immersive. Avec les instrumentistes orléanais, ouvrez la boîte de Pandore !
PANDORE, une beauté vénéneuse... Qui n’a jamais entendu l’expression « ouvrir la boîte de Pandore » ? comme une alerte à une catastrophe annoncée… Il est vrai que la fable évoque la cassette que détenait l’inoubliable beauté qu’était Pandore ; cassette ou boîte qui ne devait jamais être ouverte, sans quoi tous les maux et les catastrophes allaient se répandre sur terre. Le concert de l’Orchestre Symphonique d’Orléans a raison de lier dans un même programme les deux figures mythologiques, Prométhée et Pandore, car Jupiter a créé Pandore, incarnation absolue de la beauté féminine pour se venger de … Promothée qui avait osé dérober le feu aux dieux pour le transmettre aux hommes. Non content de punir l’audacieux en l’attachant à un rocher pour qu’un aigle dévore son foie (qui se reforme chaque nuit), Zeus cible le frère de Promothée, Épiméthée. Dans les faits, Zeus éprouve ainsi Épiméthée qui pourtant avait juré de ne rien accepté du dieu des dieux : il accepte Pandore, créature offerte par Zeus qui l’a créé. Mais la jeune beauté détient aussi un coffret qui ne doit jamais être ouvert. La curiosité étant trop forte, Pandore ouvre la boîte et déverse ainsi vieillesse, maladies, guerre, famine, folie, vices, jalousie, manipulation, … sur la terre. La légende véhicule en réalité une misogynie plus que discutable, comme si la femme était indissociable d’une catastrophe à venir, un appel aux pires maux de la terre. Et plus tard, dans la Bible, par qui vient l’esprit de la tentation et du fruit défendu ? De nombreux écrits anciens, de nombreuses croyances s’entêtent à culpabiliser la femme vis à vis de l’homme vertueux ; comment accepter aujourd’hui que toute femme est une manipulatrice fatale, une séductrice tentatrice ? C’est au final concéder aux hommes bien peu d’esprit critique voire d’intelligence. L’intérêt des mythes est de nous faire réfléchir et de relativiser les croyances fussent-elles les plus anciennes et les plus répandues.
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ORCHESTRE SYMPHONIQUE D’ORLÉANS
ORLÉANS, Théâtre / Salle Touchard
Le mythe de Pandore
Samedi 8 février 2025 – 20h30
Dimanche 9 février 2025 – 16h
Infos & réservations directement sur le site de l’ORCHESTRE SYMPHONIQUE D’ORLÉANS :
https://www.orchestre-orleans.com/concert/le-mythe-de-pandore/
distribution
ORCHESTRE SYMPHONIQUE D’ORLÉANS
Direction : Marius Stieghorst
/ comédien : Hugo Zermati
Camille PEPIN : “Les eaux célestes”
Julien JOUBERT : “Pandore” (création mondiale)
LISZT : “Prometheus”
WAGNER : extraits de la Walkyrie :
“Wotan’s Farewell” & “Magic Fire Music”
/ les adieux de Votan, la musique du feu
POUR EN SAVOIR PLUS
Causerie musicale avec le chef Marius Stieghorst
Mercredi 5 février 2025 – 16h
Médiathèque d’Orléans
tarifs
Hors abo :
Cat 1 : 36 €/ Cat 2 TP : 33 € / Cat. 2 TR : 30€ / Cat 3 : 25 €
-26 ans : 13€.
Abonnement 5 concerts
: Cat.1 : 144€ / Cat.2 : 132€ / -26 ans : 35€
Billetterie en ligne : https://billetterie-orchestreorleans.mapado.com/
Ventes au guichet
Pour tous les concert – Orléans Val de Loire Tourisme place du Martroi
du lundi au dimanche de 10h à 18h – 02 38 24 05 05
Pour les concerts salles Touchard et Barrault auprès du Théâtre d’Orléans
le mardi de 10 h à 18 h ; les jeudi et vendredi de 14 h à 18 h – 02 38 62 75 30
Pandore / Pandora par le peintre John William WATERHOUSE (DR)
Le PROMÉTHÉE de Liszt
Liszt compose son poème symphonique Prométhée (Prometheus) entre 1850 et 1855, d’après la pièce d’Herder (Le Prométhée délivré) pour laquelle Liszt avait conçu à l’origine, une musique de scène comprenant 8 parties chorales et une ouverture. L’assistant de Liszt à Weimar, Joachim Raff (depuis 1849), proposa au compositeur d’en déduire une œuvre intégrale cohérente. Liszt reçut cette nouvelle partition unitaire, la corrigea et la fit représenter le 24 août 1850. Il la retravailla encore sous la forme d’un poème symphonique de grande ampleur, lequel fut joué à Brunswick en octobre 1855. Liszt structure sa partition selon le diptyque « malheur et gloire » ; emblématique de toute ses œuvres, le développement passe des ténèbres à la lumière, du lugubre chthonien aux nimbes célestes, éthérées. Le 5è poème symphonique de Liszt qui est l’inventeur du genre, suit ce cheminement qui vaut rite spirituel : « audace, souffrance, endurance, salivation ».