TRAVERSÉE AU COEUR DE LA FORET… L’Orchestre National Avignon Provence, pour son premier concert de l’année 2025, nous donne rendez-vous à l’Opéra Grand Avignon pour une immersion spectaculaire… et sylvestre, ample cycle naturaliste jalonné de partitions clés, souvent méconnues ou peu jouées en concert, signées Schumann, Dvorak et Vaughan-Williams.
C’est ainsi que l’on pourrait décrire le recueil « Waldszenen / Scènes de la forêt » (1849) dans lequel Robert Schumann déploie une sensibilité au motif naturel, à la grandeur mystérieuse et miraculeuse de la Nature… Les tableaux miniatures et pittoresques que le compositeur imagine, évoquent des chasseurs solitaires, une scène festive à l’auberge ; même le chant troublant d’un oiseau-prophète… Puis place au nocturne non moins envoûtant et onirique dans la toute aussi intrigante « Dark Pastoral » (2010), adaptation d’un projet de concerto pour violoncelle de l’Anglais Ralph Vaughan-Williams…
…ou encore les « Waldesruhe / Calme de la forêt » (1892), morceau devenu emblématique de la littérature concertante pour violoncelle dans laquelle Antonín Dvořák, transcrit une ancienne pièce originellement pour piano (à 4 mains). L’œuvre nouvelle d’une profonde puissance poétique, était destiné à la tournée planifiée avec le violoncelliste Hanus Wihan, futur dédicataire du Concerto pour violoncelle. Focus : Symphonie n°4 de Franz Schubert… Schubert, jusqu’à la troisième Symphonie, revisite Haydn et Mozart. Dans la Quatrième, qu’il baptise « tragique », peut-être en raison du pessimisme qui le traverse alors (la partition est terminée en 1816), le musicien fixe l’exemple Beethovénien, en particulier la Cinquième, dans le choix tout d’abord de la tonalité d’ut mineur. Ce « tragique » ne résiste pas à l’envie d’ampleur comme l’attestent dans les couleurs imaginées par Schubert, pas moins de quatre cors. Âgé de 19 ans, le jeune compositeur affirme un tempérament personnel, singulier et divers, malgré les critiques émises sur les défauts (lourdeurs superfétatoires supposées des deux derniers mouvements). La partition est créée sous la direction de Riccius à Leipzig.
Les quatre mouvements… Dans l’adagio molto puis allegro vivace, en guise de premier mouvement, Schubert évoque un chant funèbre et profond (teinté par le souvenir des musiques maçoniques de Mozart) que rompt le rythme haletant et finalement triomphant de l’allegro vivace. L’andante développe ce climat proprement Schubertien : un murmure affectueux qui parle en climats réservés, intérieurs, intimes. Les bois portent les lignes mélodiques sur un tapis de cordes. Le menuetto-allegro vivace marque par son entêtement rythmique, d’où toute noirceur est absente. L’allegro final, en ut mineur, affirme après la réexposition de la fébrilité initiale (premier mouvement), la volonté d’en sortir et rayonne dans une conclusion lumineuse (mozartienne). Durée indicative : environ 30 mn.
En guide invité, qu’inspire la promesse des sensations naturalistes et pastorales, le violoncelliste Raphaël Merlin, récemment nommé directeur artistique et musical de l’Orchestre de Chambre de Genève, dirige les instrumentistes avignonais dans ce cheminement des plus enchanteurs…
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CONCERT : Scènes de forêt
AVIGNON, Opéra Grand Avignon, ven 24 janv 2025, 20h
Direction musicale et violoncelle, Raphaël Merlin
Orchestre National Avignon-Provence
RÉSERVEZ vos places directement sur le site de l’Orchestre National d’Avignon :
https://www.orchestre-avignon.com/concerts/scenes-de-foret/
Durée : 1h20
Tarif : De 5 à 30 euros
Programme
Robert Schumann : Waldszenen (orchestration de Ralph Breitenbach)
Antonín Dvorák : Waldesruhe
Ralph Vaughan Williams : Dark pastoral
Franz Schubert : Symphonie n° 4 « tragique »
En avant-concert
Rencontre avec Raphaël Merlin
Salle des Préludes de 19h15 à 19h45