COMPTE RENDU, critique opéra. MONTE CARLO, le 8 mars 2020. Bellini : Le Pirate. Sagripanti, Pirozzi… version de concert

Il Pirata opera monte carlo critique opera classiquenews -thumb-vignette---il-pirata---spectacles-saison-2019-2020---site-opera-de-monte-carloCOMPTE RENDU, critique opéra. MONTE CARLO, le 8 mars 2020. Bellini : Le Pirate. Sagripanti, Pirozzi… version de concert. Prince du bel canto le plus stylé, Bellini fait son entrée au répertoire de l’Opéra monégasque mais en version concert, sous la direction de Giacomo Sagripanti. On avait encore en tête l’incarnation sublime d’Imogène en sa prière ardente par la soprano Anna Kassyan, lors du Concours Bellini à Paris 2016 : une prise de rôle qui valut à la diva le Premier prix.
Depuis à La Scala, Sonya Yoncheva en 2018 s’est appropriée elle aussi le rôle et l’Opéra de Paris a manqué son rv en déc 2019 malgré un cast prometteur (Tézier, Spyres, Radvanovsky) suite aux grèves et mouvements sociaux d’une France en état éruptif. Ainsi cette version concertante à Monaco à l’Auditorium Rainier III prend des airs de rattrapage heureux.

Dirigé par Giacomo Sagripanti, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo détaille ce qui fait le propre du bel canto orchestral : sa finesse et des changements de tableaux précisément enchaînés. Un flux expressif et souple campe le décor d’une action amoureuse et passionnelle prête à exploser…

Le trio protagoniste relève les défis de la partition même sans décors. Au contraire, la musique exprime tout des enjeux de l’action et sans contraintes de jeu, les solistes peuvent s’impliquer davantage dans le chant. Ainsi l’Ernesto de Vittorio Prato qui remplace George Petean initialement programmé, ne manque pas de noblesse sombre et autoritaire. Il s’oppose au Gualtiero de Celso Albelo, qui est le rôle-titre : la technique peine, les aigus sont tendus mais le caractère du héros prêt au sacrifice total (et final) est bien là, touchant par sa sincérité sans fard, parfois à la limite de ses véritables possibilités ; réserves compensées par une articulation réjouissante.
Imogène ardente elle aussi mais plus flexible, Anna Pirozzi montre qu’elle maîtrise le bel canto, en virtuosité et intonation. Son sens de l’équilibre et de la mesure, évitant la surenchère, incarne une amoureuse déterminée, aussi angélique que sombre et presque folle à la fin : un protype pour la Lucia di Lammermoor de Donizetti (1835) et la fixation de l’héroïne romantique italienne par excellence. Voilà une première à Monte Carlo qui reste une lecture convaincante qui montre combien Le Pirate est un opéra clé de Bellini, évidemment à réestimer sur les scènes internationales. A l’Opéra de Monaco, revient le mérite de confirmer la haute valeur du drame créé à Milan en 1827.

COMPTE-RENDU, critique, opéra. MADRID, Teatro Real, 6 déc 2019. BELLINI : Il Pirata. Yoncheva / Camarena. Benini / Sagi

VENDÔME : CONCOURS BELLINI 2017Compte-rendu critique, opéra. Madrid. Teatro Real, le 6 décembre 2019. Vincenzo Bellini : Il Pirata. Sonya Yoncheva, Javier Camarena, George Petean. Maurizio Benini, direction musicale. Emilio Sagi, mise en scène. Et si le Teatro Real de Madrid était la première scène belcantiste du monde? Quelle autre maison sur la planète peut se targuer de parvenir à monter le terrible Pirata de Bellini avec trois distributions de haut vol? Nous n’avons hélas pu applaudir que la première, mais quel plateau ! Le théâtre madrilène ouvre grand ses portes à Javier Camarena pour devenir peu à peu le port d’attache du ténor mexicain. Plus encore, il offre au chanteur l’occasion d’aborder dans ses murs des rôles importants du répertoire romantique italien.

Après une Lucia historique voilà un an et demi, dans laquelle l’artiste étrennait – et de quelle façon – son premier Edgardo, le voilà de retour avec un autre rôle virtuose et terriblement exigeant : Gualtiero, … le Pirate en question.

Yoncheva / Camarena, duo saisissant

 
 

 
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Sans compter, pour profiter de la présence du chanteur pour le début des répétitions, un seul et unique Nemorino, couronné par une ovation à n’en plus finir après “Una furtiva lagrima”, triomphe récompensé par un bis somptueux.
Dès son entrée, le ténor subjugue une fois de plus par l’ardeur de ses accents, la délicatesse de sa ligne de chant aux mille nuances et son aigu rayonnant jusqu’au contre-ré, déconcertant de facilité comme d’impact. Fidèle à lui-même, le comédien n’est pas en reste, portant son personnage avec une sincérité de tous les instants et partageant pleinement les tourments qui l’agitent. Plus de deux heures durant, on reste suspendus aux lèvres de cet interprète d’exception, bouleversant et enthousiasmant de bout en bout, qui confirme, s’il en était besoin, sa place au firmament lyrique de notre époque.

Face à lui, il trouve une partenaire de choix avec Sonya Yoncheva qui, si elle ne se bat pas avec les mêmes armes, propose toutefois un portrait fascinant de la belle Imogene, déchirée entre son cÅ“ur et sa raison. Leurs duos sont à ce titre éloquents, chacun paraissant entrainer l’autre dans sa propre émotion, pour des moments pleins de communion musicale.
La soprano fait admirer la volupté de son timbre moiré, dans lequel l’oreille se roule avec délice, et qui n’est pas – coïncidence, inspiration ou mimétisme – sans rappeler parfois des sonorités propres à Maria Callas. A d’autres instants, notamment dans les agilités, assumées avec panache, c’est à June Anderson qu’on pense, les couleurs de ces traits évoquant furieusement la célèbre chanteuse américaine. Ainsi que nous l’écrivions déjà au sujet de sa Norma londonienne, la tessiture du rôle pousse l’artiste dans ses retranchements, l’aigu devenant de plus en plus tendu et métallique, mais c’est paradoxalement cette urgence, ce feu irrépressible, semblant consumer l’interprète autant que sa voix, qui émeut et trouve son apogée lors de la magnifique scène finale, où le personnage et la chanteuse se rejoignent, ne formant plus qu’un. La cantilène se déploie alors, pudique et poignant murmure, allant crescendo jusqu’à la flamboyante cabalette qui referme l’ouvrage, assumée avec un aplomb et un mordant impressionnants. La sublime musique de Bellini faisant le reste, c’est tout naturellement que le public salue cette performance par de vibrantes ovations.

 

 

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Le duo se fait trio de choc avec le touchant Ernesto de George Petean, le baryton roumain prêtant à l’époux d’Imogene des sentiments sincères envers sa femme. Plus encore, la rondeur vocale du chanteur correspond idéalement à cette conception, prouvant une fois de plus que cet artiste est à son meilleur dans les rôles auxquels il peut apporter sa tendresse et son humanité – plutôt que les méchants archétypaux, pour lesquels il manque parfois de noirceur et de violence -. Avec son émission haute et claire ainsi que son aigu facile et puissant mais toujours un peu ténorisant, l’artiste parait manquer parfois de force dans les notes inférieures, mais plie victorieusement son instrument à l’écriture fleurie du rôle, triomphant avec les honneurs des nombreuses vocalises qui parsèment sa partie.

Les autres personnages n’étant qu’esquissés, on saluera le Goffredo caverneux de Felipe Bou, l’Itulbo délicat de Marin Yonchev, avec une mention particulière pour la tendre Adele de Maria Miro, lumineuse et rassurante, véritable rayon de soleil au milieu du drame.

Peu de choses à dire sur la mise en scène d’Emilio Sagi, sinon qu’avec ses miroirs encadrant et surplombant le plateau, elle rappelle beaucoup celle de Lucrezia Borgia à Valencia. Toutefois, cette scénographie prend le parti d’une élégance jamais prise en défaut et laisse la musique faire son Å“uvre. On retiendra tout de même cet incroyable manteau noir dans lequel apparaît Imogene dans la scène finale et dont la traine se prolonge jusqu’aux cintres, avant de s’abattre tel un dais immense sur le cercueil d’Ernesto tué en duel. Ultime image, de celles qu’on n’oublie pas : la femme ayant perdu à la fois son mari et son amant, qui s’enroule dans cet océan de tissu et expire étendue sur le dos, la tête penchée dans la fosse d’orchestre.
Un orchestre en très belle forme et qui semble aimer servir ce répertoire, ainsi que le chÅ“ur, absolument superbe, tout deux galvanisés par la direction nerveuse et théâtrale de Maurizio Benini. On lui reprochera certes d’avoir coupé certaines reprises et écourté certaines codas – qui font pourtant partie de l’ADN de cette musique, d’autant plus avec pareils interprètes -, mais on saura gré au chef italien d’être extrêmement attentif aux chanteurs et de savoir tirer le meilleur de cette partition, notamment cet hypnotisant solo de cor anglais qui ouvre la scène finale, durant lequel le temps semble s’être arrêté dans la salle. Une grande soirée de bel canto donc, qui prouve que ce répertoire n’éblouit jamais tant que lorsqu’il est servi par les meilleurs interprètes.

 

   

 

 

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COMPTE-RENDU, critique, opéra. MADRID, Teatro Real, 6 déc 2019. BELLINI : Il Pirata. Livret de Felice Romani. Avec Imogene : Sonya Yoncheva ; Gualtiero : Javier Camarena ; Ernesto : George Petean ; Goffredo : Felipe Bou ; Adele : Maria Miro ; Itulbo : Marin Yonchev. Choeur du Teatro Real ; Chef de chÅ“ur : Andrés Maspero. Orchestre du Teatro Real. Direction musicale : Maurizio Benini. Mise en scène : Emilio Sagi ; Décors : Daniel Bianco ; Costumes : Pepa Ojanguren ; Lumières : Albert Faura. Photos Javier del Real / Teatro real de Madrid, service de presse.  

   

 

COMPTE-RENDU, opéra. TOULOUSE, les 29 sept * et 8 oct 2019. BELLINI : NORMA. REBEKA, KOLONITS, DEHAYES, BISANTI.

7 - Norma - Airam Hernandez (Pollione), Klara Kolonits (Norma) - crÇdit Cosimo Mirco MaglioccaCOMPTE-RENDU, opéra. TOULOUSE. CAPITOLE. Le 29 septembre * et le 8 octobre. V. BELLINI. NORMA. A. DELBE. M. REBEKA. K. KOLONITS. K. DEHAYES. A. HERNADEZ. G. BISANTI. Ouvrir la saison nouvelle 2019 2020 du Capitole avec Norma relève du génie. Salles combles, public subjugué, succès total. Une sainte trilogie que tout directeur de salle rêve un jour de vivre. Christophe Gristi a réussi son pari. Car il en faut du courage pour monter Norma et trouver deux cantatrices capables de faire honneur au rôle. Nous avons eu la chance d‘avoir pu admirer les deux distributions. En débutant par Klara Kolonits, nous avons pu déguster la douceur du timbre, la délicatesse des phrasés, la longueur de souffle de sa Norma. Sa blondeur donne beaucoup de lumière dans le duo final lorsque la bonté et le sacrifice de Norma trouvent des accents sublimes. Norma, la déesse céleste, trouve dans l’incarnation de Kolonits, une beauté douce et lumineuse d’une grande émotion. Mais c’est sa consœur, Marina Rebeka qui est une véritable incarnation de Norma, dans toutes ses dimensions de cruauté, de violence, de grande noblesse et de pureté recherchée dans le sacrifice. (Photo ci dessus : Klara Kolonits et Airam Hernandez).

Au Capitole deux sensationnelles Norma et une sublime Adalgise :
c’est Bellini qui ressuscite.

9.1 - Norma - Marina Rebeka (Norma) - crÇdit Cosimo Mirco Magliocca

 

 

La voix est d’une puissance colossale. La noirceur dont elle sait colorer un timbre très particulier rappelle d’une certaine manière La Callas dans son rôle mythique. La voix large et sonore sur toute la tessiture sait trouver des couleurs de caméléons, ose des nuances affolantes ; les phrasés sont absolument divins. L’art scénique est tout à fait convainquant et sa Norma sait inspirer la terreur, l’amour ou la pitié. Marina Rebeka est une Norma historique semblant révéler absolument toutes les facettes vocales et scéniques de ce personnage inoubliable.

En face de ces deux Norma, la blonde et la brune, la douceur et l’engagement amical de l’Adalgise de Karine Deshayes, sa constance sont un véritable miracle. La voix est d’une beauté à couper le souffle sur toute la tessiture. Les phrasés belcantistes sont d’une infinie délicatesse. Les nuances, les couleurs sont en constante évolution. Le chant de Karine Deshayes est d’une perfection totale. Le jeu d’une vérité très émouvante. Les duos avec Norma ont été les véritables moments de grâce attendus. Le « mira o Norma » arracherait des larmes à des rocs.

 

 

9 - Norma - Karine Deshayes (Adalgisa), Marina Rebeka (Norma) - crÇdit Cosimo Mirco Magliocca

 

 

En Pollione , Airam Hernández s’affiche avec superbe. La voix puissante est celle du héros attendu et le jeu de l’acteur assez habile dans le final donne de l’épaisseur au Consul ; ce qui le rend émouvant. Le timbre est splendide. Même si le chant parait plus robuste que subtil, l’effet est réussi. En Oroveso, Bálint Szabó remporte la palme du charisme, véritable druide autoritaire dont le retournement final fait grand effet. L’autre titulaire du rôle, Julien Véronèse ne démérite pas mais est plus modeste de voix comme de présence, plus jésuite que druide. La Clotilde d’Andrea Soare a un jeu remarquable et une voix claire et sonore qui tient face aux deux Norma si puissantes vocalement. L’orchestre du Capitole mérite des éloges tant pour la beauté des solos que pour son engagement total tout au long du drame.

Il faut dire que la direction de Giampaolo Bisanti est absolument remarquable. Il vit cette partition totalement et la dirige avec amour. Il en révèle le drame poignant dans des gestes d’une beauté rare. Il a une précision d’orfèvre et une finesse dans le rubato tout à fait féline. Il ose des forte terribles et des pianissimi lunaires.

Dans les duos des dames, il atteint au génie sachant magnifier le chant sublime des deux divas. Le rêve romantique a repris vie ce soir et Bellini a été magnifié par l’harmonie entre les musiciens, le chef et les solistes. Les chœurs ont été très présents dans un chant généreux et engagé.

TRISTE MISE EN SCENE… La tristesse de la mise en scène n’est pas arrivée à cacher le plaisir des spectateurs. Pourtant quelle pauvreté, quelle ineptie de faire dire un texte oiseux en français sur la musique avec la voix du père Fouras… Pas la moindre poésie dans les décors, du métal froid, des pendrillons fragiles, des costumes d’une banalité regrettable. Qu’importe la ratage de l’entrée de Norma trop précoce, le final sans grandeur, ces chÅ“urs et ces personnages visibles sans raisons, la musique a tout rattrapé.  Cela aurait pu me donner envie de prendre un permis de chasse pour certaine bête cornue ridicule et peut être pour le possesseur du téléphone coupable de sonner et pourquoi pas pour celles qui ne savent pas laisser à la maison, semainiers et autres bracelets. Ce n’est jamais très agréable ces sons métalliques mais dans cette Norma musicalement si subtile, ce fût un véritable crime.
Qu’importe ces vilains véniels, le succès de cette ouverture de saison capitoline va rester dans les mémoires !

 

 

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Compte-rendu Opéra. Toulouse. Théâtre du Capitole, le 29 septembre* et le 8 octobre 2019. Vincenzo Bellini (1801-1835) ; Norma ;  Opéra  en deux actes ; Livret  de Felice Romani ; Création  le 26 décembre 1831 au Teatro alla Scala de Milan ; Nouvelle production ; Anne Delbée,  mise en scène ; Émilie Delbée,  collaboratrice artistique ; Abel Orain  décors ; Mine Vergez,  costumes ; Vinicio Cheli, lumières ; Avec : Marina Rebeka / Klára Kolonits*,  Norma ; Karine Deshayes,  Adalgisa ; Airam Hernández,  Pollione ; Bálint Szabó / Julien Véronèse*,  Oroveso ; Andreea Soare,  Clotilde ; François Almuzara,  Flavio ; ChÅ“ur du Capitole – Alfonso Caiani  direction ; Orchestre national du Capitole ; Giampaolo Bisanti, direction musicale / Photos : © Cosimo Mirco Magliocca / Théâtre du Capitole de Toulouse 2019

OPERA. Concours International de Belcanto Vincenzo Bellini 2019. Les 8 et 9 novembre 2019

thumbnail_Bandeau concours 2019OPERA. Concours International de Belcanto Vincenzo Bellini 2019. Les 8 et 9 novembre 2019, aura lieu le 9è Concours BELLINI réunissant à Vendôme (Auditorium Monceau Assurances) 16 candidats venus du monde entier (Argentine, Chine, Corée, Italie, Mexique, Ukraine, USA, Taiwan, sans omettre les 6 chanteurs français…). Tous auront à cœur d’exprimer le mieux possible et selon leur capacité l’art si difficile du bel canto. Au programme, des airs d’opéras français et italiens, en particulier des compositeurs romantiques qui sont concernés par le bel canto, soit la triade sacrée, préverdienne : Rossini, Bellini, Donizetti…

Le Concours BELLINI distingue les futures voix du bel canto, un art qui s’il est maîtrisé, permet d’enrichir considérablement la carrière du chanteur d’opéra. Dès sa première édition en 2010, le Concours Bellini a su élire le tempérament de la jeune sud africaine Pretty Yende, puis ceux de Saoia Hernandez, Roberta Mantegna, Anna Kasyan, et plus récemment, en 2018, la voix exceptionnelle de Nombuleo Yende, sœur cadette de Pretty Yende.
Les candidats présents en novembre 2019 ont été sélectionnés au cours d’auditions organisées en France et dans le monde entier, par le chef Marco Guidarini, co fondateur du Concours.
Le Jury distingue les meilleurs interprètes, et le public est aussi invité à voter pour remettre le Prix du Public.

Rendez-vous immanquable pour les amoureux des voix lyriques, celles capables de puissance, de finesse, d’expressivité. A Vendôme, à seulement 50 mn de Paris (en train, depuis la Gare Montparnasse).

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Concours International de Belcanto Vincenzo Bellini – 9ème édition - 8 et 9 novembre 2019. Auditorium Monceau Assurances – 1 avenue des Cités unies de l’Europe – 41 100 Vendôme (face à la Gare TGV)

Vendredi 8 novembre à 19h – demi finale (publique)
Samedi 9 novembre à 20h – finale (publique)

 

 

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Billetterie disponible en ligne sur billetweb.fr (« Concours Bellini »), sur la page d’accueil du site officiel
www.bellinibelcanto-internationalcompetition.com
ou sur place 45 min avant le début de chaque épreuve*. Informations et réservations : musicarte-org@live.fr / 06 09 58 85 97
Prix des places : Pass 2 soirées : 30€ / Demi-Finale : 15€ (-12 ans : 10€) / Finale : 20€ (-12 ans : 15€).
Collations proposées pendant les entractes et délibérations. Parking disponible dans l’enceinte du Campus.

*Dans la limite des places disponibles.

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Approfondir

Le CONCOURS BELLINI organise aussi chaque été à Vendôme, une masterclass, atelier lyrique d’été pour les jeunes chanteurs désireux de se perfectionner dans l’art du BEL CANTO…

 

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L’Académie Bellini sur Facebook
https://www.facebook.com/Vincenzo-Bellini-Belcanto-Academie-975232242563801/

VIDEO : masterclasses et concerts de l’Académie BELLINI
reportage vidéo
https://www.classiquenews.com/gstaad-suisse-masterclass-de-la-vincenzo-bellini-belcanto-academie-3-8-janvier-2018/

 

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VOIR notre reportage vidéo de l’ATELIER LYRIQUE DE L’ETE 2019 :

de la classe de répétition à la scène…

 

 

bellini-belcanto-academie-guidarini-cortez-opera-stage-vendome-classiquenews-musicarteVIDEO, reportage  BELLINI belcanto Académie, été 2019. C’était du 1er au 9 août dernier (2019) à VENDÔME (41), au Campus Monceau : les jeunes chanteurs stagiaires de la BELLINI belcanto Académie suivaient les sessions de travail et d’approfondissement prodigués par les deux maîtres de stage : le chef Marco Guidarini, et la mezzo-soprano Viorica Cortez (avec au piano, Maguelone Parigot, chef de chant). Tous maîtrisent, expérience oblige, l’art si délicat et raffiné du belcanto italien : phrasés, articulation, agilité et élégance, sans omettre le legato et la précision… autant de qualités et prérequis qui font de l’art du bel canto, l’une des disciplines lyriques les plus difficiles.
Pendant cette nouvelle édition de l’Atelier Lyrique d’été, l’Académie a innové en proposant aux jeunes chanteurs le travail scénique de leurs airs : chanter c’est savoir jouer avec son corps.

 

 

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De la technique vocale à l’interprétation avec jeu scénique… l’Académie Bellini propose aujourd’hui la meilleure formation et la plus complète pour le jeune interprète lyrique, de surcroit appliqué au bel canto (Rossini, Bellini, Donizetti). Intitulé « de Mozart à Puccini », l’Atelier estival 2019 permettait de perfectionner encore et encore sa compréhension des styles vocaux depuis Mozart jusqu’à Puccini. Parmi les stagiaires cet été, la présence du dernier Grand Prix Bellini 2019, la sud-africaine Nombulelo Yende a été particulièrement remarquée, comme celle de ses consÅ“urs, les sopranos françaises Cécile Achile et Déborah Salazar… Best of video de la session 2019. © CLASSIQUENEWS.TV –  MUSICARTE – Réalisation : Philippe Alexandre PHAM

 

 

Le même reportage vidéo sur YOUTUBE :

 

 

MAESTRO… PORTRAIT de Marco Guidarini, chef d’orchestre

GUIDARINI-MARCO-Palmanova_Marco_Guidarini_175_LdA---copieMAESTRO… PORTRAIT de Marco Guidarini, chef d’orchestre. Classiquenews assistait aux séances de travail de l’Atelier lyrique d’été de l’Académie Bellini, début août 2019 à Vendôme (41). L’offre pédagogique destinée au jeune interprète se focalise sur la maîtrise du chant romantique… Pendant une semaine les jeunes chanteurs perfectionnent leur métier : technique vocale, scènes solistes et en duo ; intéraction et écoute, mais aussi travail scénique car le maestro a souhaité réaliser en extraits, plusieurs séquences des Nozze de Figaro de Mozart, entre autres. A propos du bel canto, ce style d’art vocal spécifique au romantisme italien du début du XIXè, le maestro né à Gênes, qui fut un remarquable directeur musical au Philharmonique de Nice, évoque les défis qui l’occupent actuellement ; il reprécise aussi les enjeux de l’Académie de Belcanto qu’il a cofondé avec Youra Nimoff-Simonetti (MusicArte) et qu’il pilote avec la diva Viorica Cortez, chaque été à Vendôme (Campus Monceau). C’est aussi un fin lettré, épris de littérature qui évoque le livre qu’il a récemment fait publier : « Gulda in viaggio verso Praga » / Gulda en voyage pour Prague… « nouvelles mozartiennes ». Le chef d’orchestre s’engage pour mieux faire connaître le beau chant lyrique et transmettre les clés d’une production réussie : bénéfices d’une expérience musicale unique à présent, qu’il aime léguer aux jeunes chanteurs et aux jeunes chefs, désireux de se perfectionner encore et encore. L’Académie Bellini est une émanation du fameux Concours Bellini (fondé en 2010) et dont les lauréates sont depuis devenues de jeunes divas demandées, célébrées sur les scènes internationales : Pretty Yende (qui chantera Traviata sur les planches de l’Opéra Garnier du 12 sept au 4 oct 2019), Anna Kassian, et récemment en 2018, la sœur cadette de Pretty Yende, Nombulelo dont le timbre et la technique égale celle de son ainée, en finesse comme en intonation…

 

 

 

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PORTRAIT… Marco Guidarini dirige actuellement l’orchestre régional du Frioul en Italie, l’Orchestre Mittel Europa, réunissant presque 50 instrumentistes permanents dont le répertoire central concerne les Viennois classiques (Mozart, Haydn) et romantiques (Beethoven, Schubert), mais englobe aussi Stravinsky ou Ravel (Ma mère l’Oye). L’élève de Claudio Abbado ou de Carlo Maria Giulini, qui fut à Lyon l’assistant de JE Gardiner peut y transmettre ce respect absolu des œuvres, dans la finesse et l’élégance, entre expressivité et intériorité. Parmi les œuvres récemment enregistrées, Marco Guidarini s’est intéressé aux 2 concertos pour piano de Brahms (Lire ici notre critique du cd BRAHMS : Concertos n°1 et 2, V Maltempo. Mitteleuropa Orch / Marco Guidarini (2 cd Piano classics, Brilliants classics / CLIC de classiquenews, déc 2018 :
https://www.classiquenews.com/cd-critique-brahms-concertos-n1-et-2-v-maltempo-mitteleuropa-orch-marco-guidarini-2-cd-piano-classics-brilliants-classics/ )

Outre l’opéra romantique, le maestro interroge le répertoire moderne et contemporain, explicitant la génération des compositeurs italiens des années 1920 – 1930 : de Casella à Malipiero ; mais aussi les compositeurs français du XXè, de Debussy, Ravel … au Groupe des 6 (Poulenc, Honegger, Milhaud… orbitant autour des idées de Satie et de Cocteau).
Ses prochaines productions lyriques sont à suivre en Italie, au Caire et en France. A Lucca, patrie de Puccini, au Teatro del Giglio (Théâtre du Lys), Marco Guidarini dirige Tosca (28 au 30 août 2019) ; en janvier, à l’Opéra de Ravenne (Teatro Alighieri), Gianni Schichi et Suor Angelica (janvier 2020). Puis à Paris, il reviendra poursuivre son cycle des opéras de Rossini, et donc transmettre sa passion et sa connaissance du bel canto italien, au CNSMD, dans La scala di Seta (Ludovic Lagarde, mise en scène, avec les élèves chanteurs du Conservatoire de Paris, 16 – 20 mars 2020). Enfin en avril 2020, le maestro dirige Le Barbier de Séville à l’Opéra du Caire (Cairo Opera house).
Fin connaisseur de l’opéra romantique italien, Marco Guidarini n’a aucune difficultés pour distinguer ce qui différencie les styles de Bellini et de Rossini : deux écritures qui concernent le travail réalisé à Vendôme pendant l’Atelier lyrique d’été de l’Académie Bellini.
Maîtriser chaque langue lyrique, c’est pouvoir tout chanter ensuite, autant sur le plan de l’interprétation que de la technique ; réussir phrasés, legato, entre subtilité, agilité, intensité et profondeur.
Dans le cas de Rossini, il s’agit d’un chant coloratoure, de pure agilité, un style où il faut maîtriser la fioritura, toutes les variations sur une mélodie ; il est nécessaire d’avoir une excellente technique, alliant légèreté, flexibilité, mais aussi élégance (cf. «  Cessa di piu resistere », air d’Almaviva dans le Barbier de Séville de 1816, sommet de l’art rossinien que peu de ténors parvient à interpréter intégralement). Rossini a écrit des airs virtuoses, prolongements des airs des castrats du XVIIIè, qu’il a façonnés pour les divas de son époque, mezzo et altos fameuses (Colbran entre autres)… Leur vocalité est proche de celle des castrats baroques.

Chez Bellini, la virtuosité est écrite et déployée en fonction de l’expressivité du rôle et de la situation dramatique (Norma). La beauté de la vocalité dépend directement de l’action : le chant est relié au drame. Bellini excelle dans les airs de langueur et d’extase. Il n’a pas qu’écrit pour les cantatrices. Le rôle du ténor dans il Pirata (Gultiero / Montalto, créé en 1827 par le légendaire Giovanni Rubini) égale ses plus grands rôles pour soprano (bien sûr aussi celui d’Imogène dans l’ouvrage concerné).

Génial, Rossini ne se cantonne pas à la pure virtuosité ; il a maîtrisé tous les genres, seria et comique. On lui doit aussi à Paris, le premier modèle de grand opéra à la française, avec Guillaume Tell (1829).

guidarini-marco-maestro-sublimo-actualites-news-on-classiquenews-Guidarini_3_-_c_Josef_RabaraCHEF ECRIVAIN… Homme de lettres, Marco Guidarini est l’un des rares musiciens qui enrichit son expérience musicale en la croisant avec les autres disciplines dont la littérature. Lecteur passionné, le maestro a récemment fait paraître un ouvrage (en italien, non encore traduit en français) qui, en 11 petites nouvelles (« raconti mozartiani ») évoquent sa relation à Mozart et à l’univers mozartien. L’ouvrage édité par Il melangolo, s’intitule « Gulda in viaggio verso Praga », un concentré de finesse suggestive au verbe riche et aux images plurielles, inspiré par sa propre expérience des opéras et de la musique de Mozart comme chef et interprète. Le maestro y glisse aussi des éléments autobiogaphiques et personnels (dont la figure de son frère). Il y est question de ce qui compose la vie car Mozart c’est la vie elle-même : le désir, la sensualité, l’enfance ; Marco Guidarini auteur y aborde des thèmes essentiels comme celui de l’ingénuité et de la candeur. Les contes ou nouvelles imaginent diverses situations qui toutes, tendent à exprimer la richesse mozartienne, voire son mystère : il y est question d’une jeune fille dans le ventre de sa mère qui écoute Mozart ; des derniers jours de l’astronaute Amstrong qui sentant sa fin approcher écoute la musique des sphères (le Concerto pour clarinette) ; Marco Guidarini évoque surtout les causes de la mort de Wolfgang, une autre vision du contexte qui a précipité sa fin… tout chez Mozart est passionnant ; « avant Balzac, Mozart comprend et exprime toutes les facettes humaines ; il a composé un théâtre musical qui est une captivante comédie humaine ».
Des projets ? en octobre 2019, paraîtra un nouvel ouvrage intitulé « opera sofia », un essai non pas musicologique mais personnel sur l’histoire de la musique et de l’opéra ; des origines (Peri, Caccini) aux jalons décisifs (Monteverdi, Mozart…), jusqu’aux modernes (Einstein on the beach). C’est un ouvrage général qui englobe l’histoire du genre lyrique à travers une série de réflexions et de commentaires, recueillis et approfondis au fur et à mesure de son travail dans les théâtres et les maisons de musique. Le maestro ne cache pas son admiration pour une discipline qui a réussi à traverser les siècles grâce à sa capacité à sa renouveler. L’hybridation, l’intégration des dernières innovations technologiques, la plasticité étonnante du genre opéra y seront abordés, témoignant de la sincère admiration de Marco Guidarini pour une forme de spectacle musical qui se transforme à mesure qu’il questionne, et dont il est un interprète intègre, souvent très pertinent.

 

 

 

 

Approfondir

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https://www.bellinibelcanto-internationalcompetition.com/les-ateliers-de-l-academie
https://www.mitteleuropaorchestra.it
https://www.teatrodelgiglio.it/it/home/
http://www.teatroalighieri.org
https://www.cairoopera.org/?lan=Fr

 

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Annonce du livre Gulda in viaggio verso Pragua (sept 2018)
https://www.classiquenews.com/paris-signature-le-chef-marco-guidarini-presente-gulda-in-viaggio-verso-praga-le-28-sept-2018-19h/

 

 

 

 

 

 

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BEL CANTO, Rossini et Bellini :

 

Air d’agilité et de virtuosité rossinienne avec variations
Cessa di piu resistere par Juan Diego Florez :
https://www.youtube.com/watch?v=L4ejIdo8mxo

Anna Kassian, soprano, lauréate du grand prix Bellini 2013 chante Imogène dans Il Pirata de Bellini : http://www.classiquenews.com/video-anna-kassian-chante-imogene-du-pirate-de-bellini-grand-prix-du-concours-bellini-2013/

 

 

 

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bellini-belcanto-academie-guidarini-cortez-opera-stage-vendome-classiquenews-musicarteVIDEO, reportage  BELLINI belcanto Académie, été 2019. C’était du 1er au 9 août dernier (2019) à VENDÔME (41), au Campus Monceau : les jeunes chanteurs stagiaires de la BELLINI belcanto Académie suivaient les sessions de travail et d’approfondissement prodigués par les deux maîtres de stage : le chef Marco Guidarini, et la mezzo-soprano Viorica Cortez (avec au piano, Maguelone Parigot, chef de chant). Tous maîtrisent, expérience oblige, l’art si délicat et raffiné du belcanto italien : phrasés, articulation, agilité et élégance, sans omettre le legato et la précision… autant de qualités et prérequis qui font de l’art du bel canto, l’une des disciplines lyriques les plus difficiles.
Pendant cette nouvelle édition de l’Atelier Lyrique d’été, l’Académie a innové en proposant aux jeunes chanteurs le travail scénique de leurs airs : chanter c’est savoir jouer avec son corps. VOIR LA VIDEO Académie BELLINI 2019 à Vendôme ici

De la technique vocale à l’interprétation avec jeu scénique… l’Académie Bellini propose aujourd’hui la meilleure formation et la plus complète pour le jeune interprète lyrique, de surcroit appliqué au bel canto (Rossini, Bellini, Donizetti). Intitulé « de Mozart à Puccini », l’Atelier estival 2019 permettait de perfectionner encore et encore sa compréhension des styles vocaux depuis Mozart jusqu’à Puccini. Parmi les stagiaires cet été, la présence du dernier Grand Prix Bellini 2019, la sud-africaine Nombulelo Yende a été particulièrement remarquée, comme celle de ses consÅ“urs, les sopranos françaises Cécile Achile et Déborah Salazar… Best of video de la session 2019. © CLASSIQUENEWS.TV –  MUSICARTE – Réalisation : Philippe Alexandre PHAM

 

 

Le même reportage vidéo sur YOUTUBE :

 

 

 

VOIR aussi notre reportage vidéo ACADEMIE BELLINI Atelier estival 2017 à Vendôme
 

COMPTE-RENDU critique, opéra. GENEVE, le 22 fév 2019. BELLINI : Il Pirata. Mantegna, Spyres / Daniele Callegari

vincenzo-bellini-1Compte-rendu critique, opéra. Genève. Grand Théâtre, le 22 février 2019. Vincenzo Bellini : Il Pirata. Roberta Mantegna, Michael Spyres, Franco Vassallo. Daniele Callegari, direction musicale. En parallèle de la reprise du Ring wagnérien imaginé par Dieter Dorn, la cité de Calvin retrouve son Grand Théâtre avec une version de concert du Pirata de Bellini, une œuvre qui semble avoir le vent en poupe sur les scènes européennes ces dernières années. Par notre envoyé spécial, Narcisso Fiordaliso.

Pirate flamboyant

C’est avec un plaisir non dissimulé qu’on pénètre dans les murs rutilants du bâtiment sis Place de Neuve, tout en gardant néanmoins une pensée émue pour l’Opéra des Nations et son intimité aussi boisée que chaleureuse.
L’un des évènements de ce concert résidait dans le couple formé par Marina Rebeka et Michael Spyres, abordant tous deux pour la première fois cet opus bellinien.
La soprano lettone ayant malheureusement déclaré forfait une semaine plus tôt, la maison genevoise a appelé à la rescousse la jeune italienne Roberta Mantegna, déjà Imogene à la Scala de Milan voilà quelques mois, en alternance avec Sonya Yoncheva. Forte de ses 30 ans à peine, la chanteuse transalpine se jette avec panache dans la bataille, faisant admirer la beauté de son timbre ambré et la générosité de son instrument, véritable soprano dramatique d’agilité en devenir, ainsi que sa délicate musicalité. Chantant par cœur, elle peut ainsi pleinement incarner son personnage, rendant profondément sensible la déchirure de la femme entre devoir et amour. La voix, déjà d’une belle maturité, augure du meilleur pour l’avenir, mais avoue par instants sa jeunesse dans un aigu et une agilité paraissant devoir encore gagner en souplesse et en liberté. Aussi, on souhaite à cette magnifique artiste la sagesse et la prudence de ne pas se précipiter trop tôt vers des rôles trop lourds, la beauté des moyens en valent vraiment la peine. Sauvant littéralement la représentation, elle est saluée comme il se doit par une salle conquise, les spectateurs lui offrant une vibrante ovation.
A ses côtés, Michael Spyres accroche avec Gualtiero un de ses plus beaux rôles à son répertoire. En effet, la tessiture plutôt aigue du rôle paraît obliger le ténor américain à ne jamais appuyer à outrance le médium et à chanter haut et clair, pour un résultat splendide. Si l’écriture redoutable de son air d’entrée laisse entendre quelques suraigus un peu contraints, la seconde partie le montre à son meilleur, cantabile splendide, archet à la corde, émission mixte, souple et libérée. Plus encore, le chanteur se montre profondément sincère et émouvant dans son amour pour la femme perdue, touchant le public en plein cœur.
Croquant avec gourmandise son personnage de méchant qu’on adore détester, Franco Vassallo fait claironner joyeusement sa voix brillante et ronde de baryton, déployant fièrement des aigus vainqueurs et pliant avec succès son instrument à l’écriture parfois fleurie du rôle.
Face à ce tiercé gagnant, les seconds rôles ne sont pas en reste, Roberto Scandiuzzi se révélant même un luxe en Goffredo, tandis que la belle Alexandra Dobos-Rodriguez et le fier Kim Hun tirent le meilleur des interventions d’Adele et Itulbo.
Fidèle à lui-même, le chœur maison impressionne par son homogénéité et sa puissance.
A la tête d’un Orchestra Filarmonica Marchigiana en grande forme et parfaitement rompu à ce répertoire particulier autant qu’exigeant, Daniele Callegari dirige la soirée de main de maître, en véritable maestro concertatore. Une soirée enthousiasmante, une bien belle façon de renouer avec le Grand Théâtre enfin rendu à son public.

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Genève. Grand Théâtre, 22 février 2019. Vincenzo Bellini : Il Pirata. Livret de Felice Romani. Avec Imogene : Roberta Mantegna ; Gualtiero : Michael Spyres ; Ernesto : Franco Vassallo ; Goffredo : Roberto Scandiuzzi ; Adele : Alexandra Dobos-Rodriguez ; Itulbo : Kim Hun. Chœur du Grand Théâtre de Genève ; Chef de chœur : Alan Woodbridge. Orchestra Filarmonica Marchigiana. Direction musicale : Daniele Callegari

VENDÔME (41) : MASTERCLASS de BELCANTO : 7 – 10 février 2019

academie-vincenzo-bellini-vendome-2018-presentation-par-classiquenews-affiche-concert VENDÔME (41) : MASTERCLASS de BELCANTO : 7 – 10 février 2019. La Vincenzo Bellini Belcanto Académie s’implante à nouveau à Vendôme (Campus Monceau Assurances), du 7 au 10 février 2019. En résidence depuis 2016 au Campus de Monceau Assurances, l’Académie lyrique a été créée dans le sillage du prestigieux Concours International de Belcanto Vincenzo Bellini ; cette nouvelle session de formation du chanteur à l’art si délicat du bel canto (de Mozart à Bellini, Rossini et Donizetti), est placée sous la houlette du chef d’orchestre Marco GUIDARINI et de la célèbre mezzo-soprano Viorica CORTEZ.

 

 

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Dans un cadre calme, propice à la concentration, l’Académie Bellini (atelier lyrique du Concours international Bellini) permet aux jeunes chanteurs (souvent déjà présents sur les scènes internationales ou lauréats de grands Concours lyriques), de suivre les cours magistraux de Marco GUIDARINI et de Viorica CORTEZ (technique, interprétation, connaissance et analyse des répertoires concernés : travail spécifique sur les opéras de Rossini, Bellini, Donizetti…).

Les cours collectifs et individuels ont lieu chaque matin et après midi. Hébergement et restauration en demi-pension inclus dans le prix du stage.

 

 

 

Académie BELLINI,
Vendôme (41),

Du 7 au 10 février 2019

( 40 min en TGV  de Paris /  gare Montparnasse )

Concert de clôture en fin de stage :
Dimanche 10 février 2019, 17h

Auditorium Monceau Assurances
1 avenue des Cités Unies d’Europe
41 100 VENDÔME (face à la gare TGV de Vendôme)

 

 

Les  bulletins d’inscription pour l’Atelier lyrique / Académie Bellini sont à demander par mail à :

musicarte-org@live.fr

ou par tél : 06 09 58 85 97
Attention places limitées !

 

Plus d’informations sur la page Académie BELLINI du site dédié au CONCOURS INTERNATIONAL DE BEL CANTO VINCENZO BELLINI
https://www.bellinibelcanto-internationalcompetition.com/l-academie
demande de formulaire accessible sur cette page également

 
 

 

 

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VOIR notre reportage sur l’Académie BELLINI à Vendôme (session 2017)

Une immersion unique au cœur du style bel cantiste /

Comment maîtriser le style des Romantiques Italiens et Français ?

  

 

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https://www.bellinibelcanto-internationalcompetition.com/l-academie

 

 

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LIRE AUSSI le Palmarès du dernier CONCOURS BELLINI 2018 (8è édition à Vendôme, nov 2018) :

8ème CONCOURS BELLINI à VENDÔME (41)VENDÔME, Palmarès du 8è CONCOURS BELLINI 2018. Voilà longtemps que l’on n’avait pas vécu une telle Finale : des tempéraments marquants, de nombreuses voix dotées d’un timbre très séduisant (y compris chez les hommes), une maîtrise partagée du legato et du phrasé, et souvent des airs choisis parmi les plus difficles et exigeants de la scène belcantiste (Lucrezia Borgia, Il Pirata, Anna Bolena, Lucia di Lammermoor, Norma, I Puritani…)…  A Vendôme (Campus Monceau Assurances), s’est déroulé le dernier tour du 8è CONCOURS BELLINI (samedi 17 novembre 2018), compétition unique au monde en ce qu’elle sélectionne les talents belcantistes, ceux capables de chanter Rossini, Bellini, Donizetti (et aussi Mozart). Une nouvelle étoile lyrique est née : NOMBELULO YENDE (Afrique du Sud), la soprano au timbre d’or… 

 
 
 

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Marco Guidarini, chef charismatique qui maîtrise comme peu l’art du bel canto – co fondateur du CONCOURS BELLINI, avec Youra Nymoff-Simonetti, la seule compétition au monde à défendre l’art du bel canto, Marco Guidarini préside au Concours, sélectionne les candidats pour chaque session : une compétition qui a distingué depuis sa création en France en 2010, les divas d’aujourd’hui, telles Pretty Yende, Anna Kassian, et récemment l’exceptionnelle jeune cantatrice Nombelulo Yende, sÅ“ur aussi douée que son aînée déjà couronnée… Pretty Yende (DR)

 

  

 

CD, critique. SPIRITO. MARINA REBEKA, soprano.  ANNA BOLENA ( 1 cd Prima classic, juillet 2018)

REBEKA marina soprano bel canto cd critique review cd par classiquenewsCD, critique. SPIRITO. MARINA REBEKA, soprano (1 cd Prima classic, juillet 2018)… Extase tragique et mort inéluctable… : toutes les héroïnes incarnées par Marina Rebeka sont des âmes sacrificielles…. vouées à l’amour, à la mort. Le programme est ambitieux, enchaînant quelques unes des héroïnes les plus exigeantes vocalement : Norma évidemment la source bellinienne (lignes claires, harmonies onctueuses de la voix ciselée, enivrante et implorante, et pourtant âpre et mordante) ; Imogène dans Il Pirata, – d’une totale séduction par sa dignité et son intensité, sa sincérité et sa violence rentrée ; surtout les souveraines de Donizetti : Maria Stuarda (belle coloration tragique), Anna Bolena (que la diva chante à Bordeaux en novembre 2018, au moment où sort le présent album). Aucun doute, le cd souligne l’émergence d’une voix solide, au caractère riche qui le naisse pas indifférent. Les aigus sont aussi clairs et tranchants, comme à vif, que le medium et la couleur du timbre, large et singulière.

3è album de la diva Marina Rebeka : “Spirito”…

BEL CANTO INCARNÉ

D’emblée, outre, la facilité à incarner un personnage et lui offrir une somptueuse étoffe émotionnelle, sans appui ni excès (belle vertus dans la mesure), s’affirme la tension héroïque du recitativo ; la maîtrise des intervalles ; le relief et la puissance saine des aigus métalliques, francs. Ils expriment le tempérament tragique, exacerbé du personnage d’Anna Bolena par exemple, dans chaque situation. Avec le choeur et un orchestre d’une rare intelligence climatique, la cantatrice incarne idéalement cette âme sacrificielle, blessée de l’ex épouse d’Henri VIII, destinée à mourir : elle meurt certes mais elle reste digne (sa fille Elisabeth règnera ensuite).
Très belle nature, puissante et expressive, racée, de la soprano capable d’un medium riche, ample, charnel, de type callasien, « Al Dolce guidami » est d’essence bellinienne, suspendue, aérienne, d’une langueur éperdue qui est énoncée avec beaucoup d’élégance comme de caractère. Sans dureté ni démonstration. Mais pudeur, élégance, tension.
Détermination, d’une héroïne tragique qui se rebiffe et affronte crânement son destin, avec un spinto plus large qui doit couvrir le choeur et l’orchestre : « Coppia iniqua » impose clairement son medium ample et presque caverneux (« cessate »). La fin de la reine décapitée surgit en sa dernière vocalità écorchée, hallucinée, blessée, impuissante mais déterminée (avec des sauts et intervales en effet, dont le dernier aigu, signe du sacrifice ultime, est bien négocié).

En français La Vestale de Spontini, impose une ligne souple et large elle aussi mais toujours claire. Prière funèbre (« Ô des infortunés ») ; puis « Toi que j’implore », sur le même registre imploratif fait valoir son medium de plus en plus élargi aux couleurs très riches ;
La diction n’est pas parfaite (les consommes et diphtongues sont lissées et les consommes souvent sont absentes), mais la ligne vocale est claire et très intense. Et l’abattage, les couleurs et les accents se ressaisissent dans les deux derniers airs (« Sur cet autel / Impitoyables dieux »…) où la chanteuse en actrice consommée, sait construire l’épaisseur de son personnage qui a l’étoffe des protagonistes de Berlioz et de Beethoven. Voilà qui laisse envisager une passionnante Didon dans Les Troyens du Français par exemple. De toute évidence ce miel expressif, ardent, solide, architecturé impose plus qu’un chant… un tempérament dramatique évident et des moyens très convaincants.

CLIC D'OR macaron 200Saluons au diapason de ce bel canto, racé et élégant, ardent et très incarné, mais sans effets débordants, la tenue de l’orchestre, à la fois vif, détaillé, remarquablement articulé, qui sait soigner la caractérisation de chaque séquence dramatique. Offrant ainsi un tapis équilibré et confortable au chant souverain de la diva si expressive.

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CD, critique. MARINA REBEKA : « SPIRITO » : airs d’opéras de Bellini, Donizetti, Spontini. Orchestra and Chorus of Teatro Massimo di Palermo, Jader Bignamini, direction (1 cd Prima classics) – parution annoncée : le 9 novembre 2018. CD élu « CLIC » de CLASSIQUENEWS, novembre 2018.

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VOIR la VIDEO Marina Rebeka Spirito
https://musique.orange.fr/videos/all/marina-rebeka-spirito-the-making-of-the-album-VID0000002GNso.html

Suivez l’actu de la soprano MARINA REBEKA sur twitter : https://twitter.com/marinarebeka

En LIRE plus sur le site de la soprano MARINA REBEKA :
https://marinarebeka.com/2018/10/05/marina-rebeka-releases-new-solo-album-spirito/

 

LIRE aussi notre présentation d’ANNA BOLENA à l’affiche de l’Opéra de Bordeaux en novembre 2018 : à venir

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Compte-rendu, Opéra. Barcelone, Liceu, le 19 oct 2018. BELLINI : I Puritani. Camarena, Yende, Miksimmon / Franklin.

Compte-rendu, Opéra. Liceu de Barcelone, le 19 octobre 2018. Vincenzo Bellini : I Puritani. Camarena, Yende, Kwicein, Mimica… Miksimmon / Franklin. En réunissant Pretty Yende et Javier Camarena en têtes d’affiche, I Puritani au Gran Teatre del Liceu de Barcelone était sans aucun doute l’un des spectacles les plus attendus de la saison européenne. Pour ce qui est de la partie vocale, les attentes n’ont pas été déçues…

 
 
 

Grande soirée belcantiste au Liceu !

 
 
 

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Pour le reste, on sait que I Puritani est un opéra extrêmement difficile à mettre en scène, son livret accusant d’évidents déséquilibres, et ce n’est pas la mise en scène confiée à l’irlandaise Annilese Miskimmon qui viendra résoudre la difficile équation, puisqu’elle complexifie un peu plus une histoire déjà passablement alambiquée. Car elle voir un parallèle entre l’époque de Cromwell à laquelle se passe l’histoire et la guerre de religion qui ensanglanta Belfast au milieu des années 70. Mais à la simple transposition, Miksimmon préfère juxtaposer les deux époques, et dans le (misérable et affreux) décor d’une salle des fêtes de la banlieue de Belfast, ce sont des personnages habillés en costumes du XVIIe qui y évoluent… L’intrigue apparaît encore plus opaque qu’elle ne l’est déjà, et l’on pardonnera encore moins cette nouvelle habitude de modifier les « happy ends » en drame : ici Arturo ne convole pas vers un juste bonheur mais est assassiné par les protestants, Elvira n’ayant d’autre choix que de sombrer à nouveau dans la folie…

De son côté, la direction musicale de Christopher Franklin alterne hauts et bas, commençant sous le signe de l’épure avant de basculer dans un ouragan sonore de proportions presque wagnériennes. On portera néanmoins à son crédit sa manière d’accompagner les chanteurs et de préserver la continuité musicale de la partition, ce qui n’est pas une tâche facile dans I Puritani…

Par bonheur, la distribution vocale rachète tout. L’Arturo de Javier Camarena était, bien entendu, la principale attraction de la soirée, et le ténor mexicain s’est joué de cette tessiture suraigüe avec son aisance coutumière, y ajoutant une pureté dans le legato, une lumière dans le timbre, une suavité dans les accents, et une intensité dans le phrasé sans rivales aujourd’hui dans ce répertoire. Tour à tour tendre et ardent, le personnage convainc de bout en bout, même s’il « se contente » d’un contre-Ré en lieu et place du contre-Fa attendu dans le fameux « Credeasi misera ». Propulsée vers les sommets depuis qu’elle a remporté le prestigieux Concours Operalia, la soprano sud-africaine Pretty Yende ne démérite pas en Elvira, délivrant un chant techniquement irréprochable, et faisant preuve d’une capacité à contrôler superbement l’émission de ses notes aigües, claires et timbrées sans jamais être criées, mais l’actrice peine en revanche à convaincre dans les moments les plus dramatiques de la partition. Devant l’enthousiasme généré par leur duo du III, Camarena et Yende bissent le célèbre « Vieni fra queste braccia », qui récolte bien 5mn d’applaudissements… Le baryton polonais Mariusz Kwicein offre un magnifique portrait de Riccardo, en ajoutant à la noblesse du phrasé bellinien une incroyable souplesse dans les ornements. Quant à la basse croate Marko Mimica, il possède tous les atouts pour être un Giorgio d’exception : splendeur du timbre, puissance vocale, legato racé et prestance scénique. Les comprimari n’appellent aucun reproche, avec une mention pour l’Enrichetta de Lidia Vinyes-Curtis, tandis que le ChÅ“ur du Gran Teatre del Liceu s’avèrent également d’une très belle tenue.

 
 
 

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Compte-rendu, Opéra. Liceu de Barcelone, le 19 octobre 2018. Vincenzo Bellini : I Puritani. Camarena, Yende, Kwicein, Mimica… Miksimmon / Franklin. Illustration © A. Bofill

 
 
 

Marseille, Concours de Bel Canto Bellini, les 3 et 4 décembre 2016

concours-bellini-2016-opera-de-marseille--3-et-4-decembre-2016-582Marseille, Opéra. Concours de Bel Canto Bellini, les 3 et 4 décembre 2016. Le seul concours au monde spécifiquement dédié au Bel Canto romantique, défendant la maîtrise du chant rossinien, bellinien et donizettien, se déroule à l’Opéra de Marseille cette année, les 3 et 4 décembre 2016. C’est déjà la 6ème édition d’un événement lyrique reconnu pour l’exigence requise et l’excellence technique autant que dramatique, demandées à tous les chanteurs candidats. Fondé par le chef Marco Guidarini et Youra Nymoff-Simonetti (MusicArte), – deux artistes visionnaires,  le CONCOURS INTERNATIONAL DE BEL CANTO VINCENZO BELLINI marque les esprits année après année, en particulier par la qualité des lauréats qu’il a su distinguer : dès la première année, 2010, la soprano sud africaine Pretty Yende était élue « diva belcantiste », avant que le concours de Placido Domingo ne la couronne lui-aussi à sa suite. Aujourd’hui, Pretty Yende chante sur les plus grands scènes du monde lyrique : Scala de Milan, Metropolitan Opera de New York et bientôt en octobre 2016 (à partir du 14 précisément et jusqu’au 16 novembre 2016), Lucia di Lammermoor à l’Opéra Bastille, suite logique de son Premier Prix obtenu dès 2010 au Concours Bellini.
Les 16 candidats en lice à Marseille ont été préalablement sélectionnés par le maestro Marco Guidarini. La liste des candidats retenus pour le Concours Bellini 2016 sera bientôt publiée sur le site officiel du Concours Vincenzo Bellini tout comme celle des membres du Jury, placé, depuis sa création, sous la Présidence d’Alain Lanceron, par ailleurs Président de WARNER Music GROUP. Parmi les récents candidats lauréats du Concours Bellini, se distinguent entre autres : la soprano Anna Kasyan (Premier Prix 2013), la soprano Marion Lebègue (2014), le ténor coréen Sung Min Song (Premier Prix 2015)…

 

 

6ème Concours international de Bel Canto
Vincenzo Bellini

Opéra de Marseille
Les 3 et 4 décembre 2016

Demi-finale : le 3 décembre 2016 à 19h
Finale : le 4 décembre 2016 à 20h

 

 

 

Réservations en ligne sur le site de l’Opéra de Marseille ou FNAC.com

Billetterie de l’Opéra de Marseille : 04 91 55 11 10 ou 04 91 55 20 43
Informations : Concours international Vincenzo Bellini : 06 09 58 859 7 ou
http://www.concoursinternationaldebelcantovincenzobellini.com

 

 

 

VINCENZO BELLINI BELCANTO Académie à GSTAAD (Suisse)

academie-bellini-masterclass-GSTAAD-suisse-5-au-9-janvier-2017Le Concours Vincenzo Bellini, organise aussi chaque année une Académie lyrique sous la direction et avec le concours du maestro Marco Guidarini et pour la prochaine édition, Leontina Vaduva. Masterclasses, concert final publique des élèves chanteurs, Gstad (Suisse), du 5 au 9 janvier 2017 : Vincenzo Bellini Belcanto Académie / en partenariat avec le New Year Music Festival in Gstaad 2017 / maîtres de stage : style, interprétation, connaissance du répertoire  : Marco Guidarini /  chant : Leontina Vaduva, soprano — concert de fin de stage : le 8 janvier 2017. clôture des inscriptions : le 30 octobre 2016. Renseignements, inscriptions : musicarte-org@live.fr

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LISTE DES CANDIDATS sélectionnés, en lice à Marseille, les 3 et 4 décembre 2016 :

 
 
Giuseppe Valentino / ténor, Italie

Daegwon CHOI / ténor, Corée

Olga GIGMITOVA / mezzo soprano, Mongolie

Laeticia GOEPFERT  / mezzo soprano, France

Cécile HOUILLON / soprano, France

Anush HOVHANNISYAN  / soprano, Arménie

Joseph KAUZMAN / ténor, Egypte

Youmi KIM, soprano / Corée

Julia KNECHT / soprano, France

Luis Alberto  LOAIZA ISLER / baryton, Chili

Roberta MANTEGNA / soprano, Italie

Stepanka PUCALKOVA / mezzo-soprano, Tchékoslovaquie

Maria Belèn RIVAROLA /soprano, Argentine

Deborah SALAZAR-SANFELD / soprano, France

Amélie ROBINS / soprano, France

Vincent TIZON / ténor, France

 
 
 

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Mieux connaître le Concours Bellini ? : VOIR NOTRE GRAND REPORTAGE VIDÉO :

 

ANNA-KASSIAN-grand-prix-bellini-2013-582VIDEO : voir notre grand reportage vidéo exclusif dédié au Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini, genèse, présentation, enjeux… entretiens avec les co fondateurs : le chef Marco Guidarini et Youra Nymoff-Simonetti (MusicArte), Alain Lanceron, Leontina Vaduva, Sergio Segalini, mais aussi parmi les chanteurs primés, Anna Kassian… Réalisation : Philippe Alexandre Pham

 
  

CD, compte rendu critique. « A journey »… Pretty Yende, soprano. Bel canto et opéras romantiques français : Rossini, Bellini, Donizetti, Gounod, Delibes… (1cd Sony classical)

YENDE-pretty-cd-a-journey-582-582-cd-review-cd-compte-rendu-classiquenews-clic-de-classiquenews-Pretty-Yende-CoverCD, compte rendu critique. «  A journey »… Pretty Yende, soprano. Bel canto et opéras romantiques français : Rossini, Bellini, Donizetti, Gounod, Delibes… (1cd Sony classical)Jeune souveraine du beau chant… Coloratoure exceptionnellement douée, la jeune soprano sud africaine Pretty Yende (à peine trentenaire en 2016) fut révélée avant tout dès 2010, lors du premier Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini, seule compétition (française) dédiée aux spécifiés du chant bellinien (c’est à dire préverdien); son chant sûr et raffiné s’affirme ici au sommet de sa jeune carrière, telle une nouvelle Jessye Norman, alliant la grâce, le style, une technicité brillante et naturelle … au service des compositeurs lyriques d’avant Verdi : Rossini et son élégance virtuose ; Bellini et ses langueurs suaves d’une ineffable tendresse ; Donizetti, touche à touche géniale autant dans la veine dramatique et tragique que comique et bouffone… Soit de l’expressivité mordante et une noblesse naturelle doublée d’une technicité acrobatique avérée… autant de qualités qui lors du premier Concours précité, avait particulièrement marqué les esprits du Jury et du public.
Vraie coloratoure, douée d’une flexibilité saisissante, aux côtés de la beauté d’un timbre qui demain, chantera Bellini évidemment (Lucia à l’Opéra Bastille en 2016), surtout Mozart, la jeune diva (née en 1985) affirme sans détours, une étonnante maturité, une plasticité riche et nuancée malgré son jeune âge.
L’agilité des vocalises, la justesse de l’intonation, à la fois séduisante et brillante illumine l’intelligence juvénile de sa Rosina (Una voce poco fa) : tout l’art de la jeune diva se déploie ici : assurée, palpitante, d’un cristal inouï tant le brio pyrotechnique de ses vocalises reste remarquable de précision et de musicalité. En elle, rayonne une coloratoure virtuose, élégante, noble, d’une grande finesse de style et d’une juvénilité expressive illimitées.
En Français, sa Lakmé déroule une suavité à la fois opulente et enchantée, dans le duo des fleurs de Lamé (avec Kate Aldrich, à l’émission bien basse et comme voilée… de surcroît sur un tempo trop lent à notre goût). Si la tenue de Pretty Yende demeure sans faille, il n’en va pas de même avec ses partenaires… 2ème chanteuse ici et chef. La baguette lourde, trop détaillée, finit par enliser, malheureusement le duo qui en conséquence, n’est pas le meilleur titre du récital. Les récentes lectures sur instruments d’époque ont dévoilé une autre sonorité, pour les opéras romantiques français.

BELLINIENNE ENCHANTERESSE… Ecartons ces infimes réserves qui d’ailleurs ne concernent pas la jeune diva méritante mais plutôt ses partenaires. Car l’évidence vient après ces Rossini et Delibes du début : le plat de résistance reste le premier air Bellinien : Béatrice di Tenda, « Respiro io qui … puis Ah, la pena in lor Piombo » ; l’expérience bellinienne spécifique de Pretty Yende se distingue nettement dans cette séquence vocalement convaincante – dommage là encore que la direction de Marco Armiliato en fait des tonnes, à contrecourant de la finesse élégantissime requise (que réalise sans faute la soprano pour sa part). Tendresse initiale du récitatif, – à l’évocation de la fleur flétrie, condamnée ; Pretty Yende exprime avec une subtilité irrésistible la noblesse d’une âme sacrifiée. Puis à l’énoncé de l’air proprement dit (par le cor et les flûtes), la suavité enchantée du timbre impose définitivement la cantatrice belcantiste. C’est une femme qui dévoile une conscience nouvelle, celle qui lui fait mesurer son aveuglement précédent, une princesse d’une subtilité impressionnante que son repentir rend davantage admirable sur le plan moral: les vocalises et le legato sont parfaits de précision, d’intensité, et dans une vision globale, relèvent d’une intelligence musicienne capable de construire l’air en une vision architecturée idéalement énoncée. Pretty Yende nuance son expressivité sans jamais sacrifier l’élégance du chant, la noblesse de l’intonation, affirmant des variations d’une justesse déchirante (avec le choeur affligé, compassionnel). La cabalette de la souveraine fraternelle impose le même souci esthétique et un sens du texte qui se déroule comme une caresse, capable de vocalises qui égalent indiscutablement celles de l’impératrice actuelle du genre, Edita Gruberova (souhaitons la même intelligence et la même longévité à sa jeune héritière Pretty Yende).

 
 
CD. PRETTY YENDE, nouvelle diva belcantiste

 
 

Ambassadrice de charme et d’un style raffiné chez Rossini, Bellini, Donizetti…

Pretty Yende : nouvelle et sublime diva belcantiste

 

L’idéal esthétique, élégantissime, d’une tendresse souriante, toujours raffinée, portant le Rossini du Comte Ory, se déploie pareillement et en français dans la grande scène suivante : « En proie à la tristesse… » : « La Yende » maîtrise le texte, reste intelligible, douée de nuances et de couleurs d’une suavité là encore irrésistible. Sa Comtesse s’alanguit, semble sculpter son superbe miel vocal sans limites, assénant des aigus supersoniques d’une clarté, intensité, couleur remarquablement sûres (remerciement à l’ermite : « Céleste providence », puis cabalette qui suit : « Cher Isolier… »).

Plus sombre, la couleur de la Juliette de Gounod, confirme les affinités de la diva avec le romantisme français : « Dieu quel frisson court dans les veines… » ; l’amoureuse pure et la mort, s’affirment ici dans un tableau terrible, pathétique, héroique, d’essence fantastique aussi dont la froide volonté impose une morbide détermination (évocation du poignard), auquel le lyrisme éperdu de « verse toi-même ce breuvage » convoque immédiatement l’intensité de l’actrice tragique et tendre. Là encore on regrette la lourdeur de la baguette, mais la finesse de la chanteuse éblouit totalement. La versatilité expressive et dans chaque séquence émotionnelle, le style et l’intelligibilité de l’interprète imposent une exceptionnelle flexibilité dramatique.

Rôle qu’elle connaît parfaitement à présent pour l’avoir chanté au Concours Bellini dès 2010, sa Lucia saisit par la même maturité, une intelligence dramatique exquise, son incandescente juvénilité. alors que ses consoeurs attendent l’âge mûr pour triompher des vocalises entre autres, Pretty Yende éblouit par la jeunesse de son chant. Longuement présenté à la harpe, « Ancor non giunse!… » est plainte éthérée d’une tristesse infinie (du caractère qui marqua tant Chopin), ensuite l’énoncé de « Regnava tel silenzio » affirme la profondeur de la diva, puis enfin sa prière irrépressible, creuse sa joie infinie : la palette des nuances et des couleurs éblouit par son intensité, la carrure irréprochable des vocalises démontre une maîtrise coloratoure époustouflante…

La dernière plage confirme les dispositions belcantistes, précisément belliniennes de la jeune diva : d’un caractère immédiatement enivré et enchanté, ciselant une Elvira (I Puritani, un rôle que Pretty Yende avait déjà présenté lors du Concours Bellini 2010), d’une surprenante intensité, la soprano éblouit par sa facilité acrobatique, la flexibilité des vocalises, la justesse des notes tenues couvertes, et dans l’ensemble de l’architecture dramatique, une intensité continue jamais mise à mal, jamais déplacée, jamais forcée, toujours sincère et d’une finesse absolue. En plus de sa vocalisation habitée, Pretty Yende affirme une intelligence et une vérité expressive indiscutables.
« Qui la voce sua soave… » exprime le rêve, la fragilité, l’hypersensibilité d’une âme prête à s‘évanouir à force d’épreuves surmontés, de traumatismes vécus. L’autorité vocale, l’élégance et la finesse du chant effacent toute réserve : Pretty Yende impose un talent d’actrice tragique irrésistible dans la grande scène de la folie : la dernière séquence après 11mn d’effusion coloriste, tragique, de candeur hébétée, affirme une ardeur échevelée : « Vien diletto è in ciel la luna! / Viens mon bien aimé la lune est dans le ciel »… , celle d’une femme sacrifiée, devenue folle… la vocalité rayonnante, réalisant toutes les variations possibles, de Pretty Yende impose une exceptionnelle intelligence virtuose, le chant exprimant le paroxysme émotionnel qui emporte la jeune femme mariée contre son gré et rendue criminelle. Stupenda.

Aucun doute, le Concours Bellini 2010 avait bien raison de couronner le génie belcantiste de la jeune diva… que toutes les scènes du monde s’arrachent non sans raison à présent. C’est pourquoi malgré l’entourage musical parfois décevant (chef, orchestre et chanteurs n’ont certes pas la finesse musicale de la diva), ce premier disque est davantage qu’une carte de visite : c’est bien la confirmation qu’un immense talent belcantiste est maintenant prêt à éblouir le monde lyrique. On ne peut que s’incliner devant une telle perfection vocale. Bravissimo Pretty.

 
 

CLIC D'OR macaron 200CD événement, compte rendu critique. PRETTY YENDE, soprano. A Journey : airs de Rossini (Le Barbier de Séville, Le Comte Ory) ; Bellini (Béatrice de Tende / Beatrice di Tenda, I Puritani), Donizetti (Lucia di Lammermoor), Delibes, Gounod. Orchestra sinfonica nazionale della RAI. Marco Armiliato, direction (1 cd SONY classical). Enregistrement réalisé à Turin (Italie) en août et septembre 2015. CLIC de CLASSIQUENEWS.COM (rentrée 2016). Parution : le 16 septembre 2016.

 
 

AGENDA : Pretty Yende après avoir chanté Rosina du Barbier de Séville à l’Opéra Bastille à Paris, revient du 14 octobre au 16 novembre 2016, dans le rôle de Lucia, Lucia di Lammermoor. VISITER le site de l’Opéra national de Paris, page dédiée à Lucia di Lammermoor avec Pretty Yende

CD événement, annonce : « A journey » : PRETTY YENDE, soprano. Airs d’opéras : Rossini, Bellini, Donizetti, Delibes, Gounod (1 cd SONY classical, Turin, août-septembre 2015)

YENDE-pretty-cd-a-journey-582-582-cd-review-cd-compte-rendu-classiquenews-clic-de-classiquenews-Pretty-Yende-CoverCD événement, annonce : «  A journey » : PRETTY YENDE, soprano. Airs d’opéras : Rossini, Bellini, Donizetti, Delibes, Gounod (1 cd SONY classical, Turin, août-septembre 2015). Révélée par le Premier Prix obtenu en 2010 au premier Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini, la jeune diva sud africaine Pretty Yende éblouit dans un nouveau récital lyrique à paraître en septembre 2016 chez SONY CLASSICAL. Le seul concours français dédié au chant bellinien – compétition unique au monde et française (co fondée par le chef Marco Guidarini et Youra Simonetti / MusicArte) avait eu avant tout le monde, l’intuition qu’une nouvelle grande voix était née. “A star is born” selon la formule : de fait, 6 ans après avoir été ainsi distinguée en France, la soprano convainc totalement dans un récital lyrique qui n’est pas une carte de visite artistique – le fleuron de toute jeune diva en début de carrière : c’est plutôt la confirmation de son immense tallent bellinien, l’éclatante démonstration de sa stupéfiante maîtrise belcantiste, la révélation confirmée qu’une nouvelle Edita Gruberova est prête désormais à prendre la relève dans la registre des coloratoures aux facilités stratosphériques, alliant, autorité expressive, agilité technique, surtout finesse d’un style qui cisèle articulation, phrasés, legato. C’est peu dire que dans ce nouvel album irrésistible, Pretty Yende éblouit par l’intelligence de son chant et la subtilité de son style. Ses Elvira et Lucia (chez Bellini et Donizetti), ses Rossini (Rosina du Barbier de Séville et Comtesse du Comte Ory) y affirment l’éclat actuel d’un bel canto exceptionnellement raffiné et techniquement sûr; Pretty Yende confirme qu’une immense diva bellinienne est enfin présente, prête à éblouir les scènes lyriques; mais l’album affirme aussi ses affinités avec le romantisme français (Gounod et Delibes). Prochain compte rendu de l’album « A journey » / un voyage, par la soprano sud Africaine Pretty Yende, à venir sur Classiquenews.com

 

 

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Concert de Bel Canto à Vendôme (41)

vendome-2-maitres-de-stage-academie-bel-canto-vincenzo-bellini-annonce-classiquenews-marco-guidarini-viorica-cortez-aout-2016VENDÔME  (41). Samedi 6 août 2016, 20h. Concert de bel canto de la Vincenzo Bellini belcanto Académie en résidence au Campus Monceau Assurances…Pilotés par Viorica Cortez et Marco Guidarini, maîtres de classes,  les 12 élèves académiciens présentent à Vendôme, leur travail sur le style bellinien en un programme lyrique exceptionnel composé d’airs, de duos et d’ensembles, signés Delibes,  Donizetti, Meyerbeer, Mozart, Offenbach, Rossini et bien sûr Bellini…

 

 

 

Vincenzo Bellini Bel Canto Académie

concert de clôture
samedi 6 août 2016 à 20h
airs et duos d’opéras italien
Auditorium du Campus
Monceau Assurances

 

 

 

billetterie sur place dès 19h15
Auditorium du Campus de Monceau assurances
1 avenue des Cités Unies d’Europe
41000 Vendôme

 

 

informations & réservations
06 09 58 85 97

Prix des places : 20 euros
-12 ans : 10 euros

 

 

 

Toutes les informations sur le site du Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini

 

 

 

Académie lyrique Bellini à Vendôme

concours-international-vincenzo-bellini-5-eme-edition-décembre-2015-presentation-annonce-CLASSIQUENEWS-marco-guidarini-Youra-nymoff-simonetti-presentation-3-et-4-decembre-2015-review-critique-compte-renduVENDÔME, Académie lyrique Bellini : du 1er au 6 août 2016. Exceptionnelle compétition dédiée au bel canto italien, le Concours Bellini organise sa propre Académie, apprentissage unique destiné aux jeunes chanteurs, aux chefs de chant, aux chefs d’orchestre que l’interprétation de Mozart et du Bel canto intéresse particulièrement. L’événement estival comprend le concert des jeunes chanteurs, séance publique samedi 6 août, aboutissement des sessions de travail et des masterclasses… Les stages du chant belcantiste sont rares : réalisés et pilotés par deux personnalités exceptionnelles, l’Atelier prodigué par le Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini est un rendez vous incontournable cet été, pour les apprentis académiciens évidemment, auxquels est proposé et dans des conditions remarquables, une formation inégalée, mais aussi pour le public qui viendra mesurer la qualité du travail accompli entre élèves et Maîtres, – et quels pédagogues!-, lors du concert de fin de stage, le 6 août 2016. Les prochaines sessions de travail ont lieu à Vendôme, du 1er au 6 août 2016 (Campus Monceau à Vendôme 41100, à 42 mn de Paris en TGV). Le Concours international de Belcanto Vincenzo Bellini est une compétition lyrique prestigieuse, exigeant des candidats, la maîtrise parfaite du bel canto italien, soit l’interprétation des Å“uvres de Rossini, Bellini, Donizetti. C’est le seul concours au monde à défendre cette spécialisation qui est aussi le défi le plus difficile qui s’offre aux jeunes chanteurs d’opéras. Marco Guidarini, Président fondateur en 2010 de la compétition française, avec Youra Nymoff-Simonetti (Co-fondatrice, Directrice Générale), sélectionne préalablement les candidats que le Jury du Concours auditionne ensuite pour élire le/la plus méritant(e). Le dernier Concours Bellini s’est déroulé à La Garenne Colombes les 3 et 4 décembre 2015 (lauréats : Sung Min SONG, ténor, et Liying Yang, soprano).  Visitez ici le site du Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini

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La Vincenzo Bellini Belcanto Académie

Genèse et objectifs. Dès la création du Concours, Marco Guidarini et Youra Nymoff-Simonetti ont constaté qu’il y avait une demande spécifique et récurrente de l’enseignement de la technique vocale belcantiste. Celle-ci permet non seulement d’aborder ce type de répertoire si formateur, mais aussi rend propice l’émergence de nouveaux talents lyriques belcantistes. La formation de chanteurs à ce répertoire incite par ailleurs les maisons d’opéra à programmer du belcanto – un moment délaissé, faute de chanteurs formés pour incarner les rôles nécessitant une technique vocale ciblée. L’extrême difficulté technique de ce sommet de l’art vocal demande un enseignement très spécifique : cet aprentissage est à présent proposé par l’Académie Bellini.

Ce répertoire est souvent favori des amateurs d’art lyrique, tant l’Opéra belcantiste est à l’origine même des grandes Å“uvres lyriques universellement plébiscitées. Il occupe de plus en plus la programmation des théâtres ; le phénomène se vérifie spécialement en France. La forte demande des jeunes chanteurs qui désirent aborder ou se perfectionner dans ce type de répertoire rend donc opportune et nécessaire la création d’une académie belcantiste, souhaitée par les créateurs du concours.

 

Atelier / ACADÉMIE de la  ”Vincenzo Bellini belcanto Académie”
Vendôme (Loir et Cher)
Du 1er au 6 août 2016 à Vendôme (41 100)
Campus de Monceau Assurances

Maîtres de Stage: Viorica CORTEZ, mezzo-soprano, et à titre exceptionnel,
Maestro Marco GUIDARINI
, Président-fondateur du Concours.

Ce stage exceptionnel est aussi proposé aux chanteurs,
chefs de chant et aux chefs d’orchestre

Le 6 août 2016, concert public de fin de stage

Informations. Secrétariat de Musicarte: musicarte-orge@live.fr / Tél.: 06 09 58 85 97. Le concours accompagnera désormais les chanteurs dans leur parcours, de façon à favoriser l’excellence de leur formation et de leurs projets. ATTENTION : inscriptions reçues jusqu’au 10 juillet 2016.

 

Toutes les infos et les modalités d’inscription à l’Académie comme au Concours Bellini, sur le site du Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini / page dédiée à la Vincenzo Bellini Bel Canto Académie

 

 

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Joyce Di Donato chante Roméo à Zürich sur Arte

capuleti_joyce-didonato-romeo-bellini-582ARTE. Bellini : I Capuleti, dimanche 24 avril 2016, 2h. Joyce DiDonato...Heure indigne et difficile à suivre (donc préparer votre console enregistreuse) pour mesurer l’élégance expressive de l’opéra bellinien inspiré du mythe des amants véronais, Roméo et Juliette devenu sous sa plume musicale : I Capuleti e i Montechi. La production diffusée est celle présentée à l’opéra de Zürich en juin 2015. Transposition dans l’Italie moderne, du XXè siècle (mise en scène du provocateur Christof Loy), effaçant de ce fait tout ce qu’avait la tragédie amoureuse de gothique et Renaissance pour se concentrer sur l’intensité des situations psychologiques, et le basculement permanent entre politique et individualité. Loy fait des protagonistes deux victimes plutôt passives, enfants / adolescents torturés/humiliés par des parents barbares (même la pugnacité rebelle de Roméo retombe à plat, impuissante). Et l’homme de théâtre emprunte au principe innové par Losey dans son Don Giovanni, en imposant sur la scène un double noir de Roméo, acteur toujours présent qui prépare la potion vénéneuse pour mieux précipiter le destin tragique des deux amants. La distribution est exemplaire avec le Roméo ardent, délicat, sincère de l’excellente Joyce DiDonato (articulation, legato, finesse, intonation), heureuse partenaire de la Juliette de l’ukrainienne Olga Kulchynska (quoique encore un peu trop scolaire). N’écartons pas non plus l’excellent ténor Benjamin Bernheim dans le rôle de Tebaldo, témoin envieux, jaloux, destructeur des amants magnifiques. A ne pas manquer. D’autant que dans la fosse le chef Fabio Luisi ordonne et cisèle de l’orchestre zurichois, une belle pâte sonore…

 

 

 

 

 

Dossier spécial

Vincenzo Bellini : I Capuletti e i Montecchi, 1830

DI DOnato romeo bellini i capuletiOpéra de l’amour. I capuletti e i Montecchi est le premier opéra de Vincenzo Bellini, écrit à destination de La Fenice de Venise, créé le 11 mars 1830. La composition rapide (“enlevée†en 1 mois et demi, répétitions comprises! soit 6 semaines comme il le fera avec La Sonnambula de 1831), recycle certains passages (jusqu’à 12 sections!) de son ouvrage précédent “Zaira†(créé en 1829 à Parme, et qui fut un échec amer) et s’inspire non pas de Shakespeare (d’où le titre qui met en avant les clans opposés et non les héros tragiques Roméo et Juliette) mais d’une source consultée par le dramaturge élizabéthain, Luigi da Porto (1530). Bellini est alors le jeune champion de l’opéra romantique italien, d’autant plus mis en avant que Rossini poursuit sa carrière à Paris (comme compositeur officiel de Charles X), qu’il a réalisé avec Il Pirata (La Scala, 1827) une entrée fracassante dans le métier, détrônant même Donizetti, son aîné; surtout son rival détesté, Giovanni Pacini (1796-1867). La Fenice lui demande d’adapter la création d’Il Pirata à Venise, et lui commande un nouvel opéra qui sera I Capuletti (en vérité, le moyen de restituer au matériel musical de Zaira, le triomphe qu’il méritait). Bellini aimait se comparer à l’hyperactif Pacini qui acceptant tous les engagements possibles, bâclait systématiquement ses ouvrages. Rien de tel avec Bellini qui préférait approfondir chaque commande pour préserver la qualité finale de sa livraison: l’avenir lui donne aujourd’hui raison. Quel ouvrage de Pacini est-il joué sur les scènes d’opéras? Conformément à l’esthétique de l’époque (voyez la Semiramide de Rossini), le rôle de Roméo est chanté par une mezzo (Giuditta Grisi). Plus tard, Wagner entendra une autre mezzo légendaire (Leonore du Fidelio de Beethoven non moins convaincante) Wilhelmine Schröder-Devrient qui incarne un Romeo de Bellini en 1834, somptueux, à Leipzig. Le rôle de ténor (Tybalt) est réservé au jaloux, mauvais, conspirateur dans l’ombre: l’ennemi déclaré des protagonistes. De fait, en homme de confiance du père de Juliette, Tybalt est aussi le rival de Roméo, celui auquel est promise la jeune femme (contre son gré).

 

 

 

Synopsis

 

Acte I.

capuleti_joyce-didonato-romeo-bellini-582A Vérone au XIIIè, les familles des Capulets et des Montaigus se livrent une guerre sans répit. D’autant que Roméo, chef des Montaigus a tué le fils de Capellio, lui-même leader des Capulets. Ce dernier a promis la main de sa fille à Tybalt, homme de confiance. Or le jeune femme, Juliette aime Roméo, l’ennemi juré du clan.  Grâce au médecin des Capulet (Lorenzo), Romeo peut visiter Juliette et offre à son aimée de quitter le palais paternel. Mais craignant le déshonneur, la belle refuse les avances du jeune homme. Alors que le clan des Capulet s’apprête aux Noces de Tyblat et de Juliette, les Montaigus menés par Roméo s’imposent et défient leurs ennemis. Tybalt démasque Roméo et jure d’anéantir son rival.

 

 

Acte II.

Juliette séparée de Roméo accepte la proposition du médecin Lorenzo de boire un philtre qui lui donnera l’apparence d’une morte: en vérité, Juliette, délivrée des Nices, sera déposée dans le caveau des Capulet et se réveillera en compagnie de Roméo, complice du stratagème. Juliette boit le breuvage mais Lorenzo est enfermé par Capellio et ne peut prévenir Roméo de l’astuce.  Tybalt et Roméo combattent mais bientôt les lamentations sur le corps retrouvé mort de Juliette les font s’interrompre. Tous gémissent, déchirés par la nouvelle. Dans le caveau des Capulets, Roméo fait ouvrir le cercueil de sa aimée, et boit un poison pour la retrouver dans le mort. Juliette se réveille et en découvrant le corps sans vie de son amant, meurt de désespoir. Les deux clans, Montaigus et Capulets découvrent les cadavres des deux amoureux que la mort a désormais réuni.

 

 

 

 

Finale du Concours Bellini 2015

5ème CONCOURS BELLINI à La Garenne Colombes : les 3 et 4 décembre 2015La Garenne Colombes (92) : FINALE ce soir du Concours Bellini, 4 décembre 2015, 20h. La fine fleur des jeunes talents bel cantistes se donne rv dans le 92 où La Garenne Colombes devient le temple du raffinement lyrique le temps du Concours Bellini… La 5ème édition du Concours international de belcanto Vincenzo Bellini se déroule à La Garenne Colombes (92) au Théâtre de la Garenne Colombes, les 3 et 4 décembre 2015. Co fondé par le chef d’orchestre Marco Guidarini et Youra Nymoff-Simonetti, le Concours est la seule compétition totalement dédiée à l’art si exigeant du bel canto italien, celui subtile et expressif fixé par Vincenzo Bellini, avant Verdi.

 

Concours Vincenzo BELLINI 2015


Théâtre de la Garenne Colombes
Demi-finale le 3 décembre 2015 à 19h

Finale le 4 décembre 2015 à 20h.

 

La compétition lyrique qui est unique au monde par sa spécificité et le niveau de ses candidats, attire depuis sa création l’attention du public, des médias, des jeunes artistes, des professionnels de l’art, soucieux d’y mesurer le niveau et la maturité artistique des candidats en lice.

 

 

guidarini-marco---copyright---j-rabaraLa personnalité de son fondateur et Président, le chef italien Marco GUIDARINI dont on connait la place éminente qu’il occupe sur les grandes scènes mondiales et l’étendue de son expertise dans le domaine lyrique, en particulier de l’opéra italien, lui confère une crédibilité qui se confirme à chaque édition. En 2015, pour son cinquième anniversaire, le Concours aura lieu cette année au Théâtre de la Garenne Colombes, devenu pour l’occasion et le temps des épreuves, un haut lieu de l’art lyrique dans les Hauts-de -Seine.
En comptant de nouveaux partenaires internationaux, le Concours accroît son rayonnement international : l’Argentine, (et sa capitale Buenos- Aires), “l’autre patrie du bel canto”, accueillera les auditions de la sélection argentine des candidats en 2016 , et figurera désormais dans la liste des pays où les candidats sont rigoureusement sélectionnés par le Maestro . Le Concours a annoncé également la naissance de sa propre Académie lyrique ” Vincenzo Bellini belcanto Academy ” , créée dans le but de proposer aux chanteurs une formation ciblée permettant d’aborder et de maîtriser le redoutable répertoire grâce à l’enseignement de spécialistes chevronnés.

 

 

En décembre 2015, le Jury du Concours International Vincenzo Bellini est présidé par Alain LANCERON, PDG de Warner Music Group / ERATO.

Parmi les membres du Jury 2015 :

Inva MULA, soprano Albanaise,
Sergio SEGALINI, musicologue, ex directeur de la revue Opéra international, de la Fenice de Venise, du San Carlo de Naples , du Festival de Martina Franca et de l’Accademia de canto de Osimo,
Isabelle MASSET, directeur Adjoint du Grand Théâtre de Bordeaux
Gioacchino LANZA-TOMASI musicologue , biographe de Vincenzo Bellini, ex surintendant du San Carlo de Naples, de l’Opéra de Rome, directeur général du Centre Culturel italien de New York

Informations et réservations sur le site officiel du Concours International Vincenzo Bellini

contact : musicarte-org@live.fr

5ème CONCOURS BELLINI à La Garenne Colombes : les 3 et 4 décembre 2015

 

 

 

Théâtre de la Garenne Colombes

22 avenue de Verdun-1916
92 250 La Garenne-Colombes

Accueil du public: 16h-20h
Le samedi : 14h-19h
Tél.: 01 72 42 45 85
www.lagarennecolombes.fr

VOIR notre reportage vidéo CONCOURS INTERNATIONAL Vincenzo Bellini 2014

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Compte rendu. Première Académie lyrique du Concours Bellini à La Garenne-Colombes (17-22 août 2015)

bellini_concours_2012Compte rendu. Première Académie lyrique du Concours Bellini à La Garenne-Colombes (17-22 août 2015). Première édition de l’Académie lyrique Bellini (Vincenzo Bellini Belcanto Académie), initiée par le Concours international Vincenzo Bellini. La Garenne-Colombes qui accueille le Concours international Vincenzo Bellini s’est offert d’autres couleurs lyriques cet été, celles ci pédagogiques grâce au premier cycle de masterclasses données à la Médiathèque par la soprano roumaine Viorica Cortez et le chef, cofondateur du Concours Bellini avec Youra Nymoff-Simonetti, Marco Guidarini. Au total onze stagiaires (9 chanteurs et 2 chefs d’orchestre) se sont portés volontaires pour une immersion passionnante dans l’art du bel canto, un style propre au début du XIXè en Italie et qui outre la puissance de la voix et la qualité du timbre, favorise surtout les qualités d’articulation, de phrasé, de legato. Finesse, subtilité, suggestion plutôt que performance démonstrative font la singularité d’un style vocal recherché entre tous mais si absent des salles et des festivals.

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Marco Guidarini : maestrissimo !Ont participé à ce premier atelier lyrique de l’été dans les Hauts de Seine : Marjorie Muray-Motte, soprano lyrique colorature (France), Radù Cojocariu, baryton-basse (Roumanie), Begona Chentouf (France),  Paola Mazzoli, mezzo-soprano (Italie),  Helène Blajan, soprano (France), Wassyla Boujana, mezzo-soprano (France), Laeticia Goepfert, mezzo-soprano (France), Madison Marie-McIntosh soprano légère (USA). Pour sa première édition, la qualité et le profil international des participants affirme l’ancrage du Concours et de son Académie lyrique dans le paysage européen. Un reconnaissance dont peuvent être fiers les organisateurs, soucieux de préserver et transmettre aujourd’hui, l’art si difficile du bel canto italien, celui poétique et subtil cultivé par Bellini dans ses opéras, florissant avant lui avec Rossini… C’est une maîtrise spécifique surtout préverdienne qui est ainsi enseignée et portée à son plus haut niveau d’exigence par les producteurs du Concours Bellini. Entre le 17 et le 22 août dernier, cours du matin et de l’après-midi, avec la diva et le maestro dont none compte plus les accomplissements surs les scènes lyriques (dont au printemps 2015, un formidable Viaggio a Reims de Rossini préparé et réalisé au CNSMD de Paris avec les classes de jeunes chanteurs et instrumentistes) ont permis aux chanteurs et aux chefs de chants présents à La Garenne-Colombes, de perfectionner leur technique vocale et les moyens d’interpréter les grands rôles lyriques de l’âge romantique à ses débuts. Engagés et d’autant mieux motivés par leur coach respectif, tous les participants se sont frottés à l’expérience du chant bellinien le temps de cette académie dont l’aboutissement a été le concert de clôture, publique, donné dans l’Auditorium de la Médiathèque de La Garenne-Colombes. Parmi les chanteurs, 3 participeront au Concours 2015, en décembre prochain : Radù Cojocariu, Laeticia Goepfert et Marjorie Muray-Motte.

CONCOURS BELLINI 2015 (5ème édition – Président du Jury : Alain Lanceron , PDG de Warner Music Group) à La Garenne-Colombes (92). Le concours Bellini 2015 aura lieu les 3 décembre (demi-finale) puis 4 décembre 1/2 finale. Les réservations sont ouvertes au Théâtre de La Garenne Colombes : 22 avenue de Verdun 1916  – 92250 La Garenne Colombes au 01 72 42 45 85, du mardi au vendredi de 16h à 20h et le samedi de 14h à 19h  ou sur les réseaux France / Billets et FNAC.

Le concert des lauréats du Concours 2015 aura lieu à l’Opéra de Marseille, le 9 juin 2016, un tremplin exceptionnel pour les jeunes primés et aussi une nouvelle étape décisive pour le Concours Bellini.

LIRE aussi notre annonce du Concours Bellini et du premier cycle de masterclasses de l’Académie lyrique Bellini

VOIR notre grand reportage le Concours Vincenzo Bellini, présentation, entretiens, éditions 2013, Concerts des lauréats : Anna Kassian… 

Illustrations : les lauréats de l’Académie lyrique Vincenzo Bellini 2015, Wassylla, Radu et Marjorie. Le chef d’orchestre, Marco Guidarini (DR)

I Capuletti e i Montecchi de Bellini en direct de La Fenice

Bellini_vincenzo_belliniCulturebox. Bellini : Capuletti e i Montecchi. Le 18 janvier 2015, 19h, en direct de La Fenice de Venise.  L’opéra I Capuleti e i Montecchi est une commande du théâtre La Fenice, pour le Carnaval de 1830 ; la partition est créée in loco le 11 mars de la même année (avec Giuditta Grisi en Roméo, future interprète d’Adalgisa puis Norma dans Norma). Le livret signé Felice Romani, – futur partenaire de Bellini pour les opéras à suivre : deux chefs d’oeuvres du bel canto romantique italien : La Somnambula et Norma,- aborde le mythe des amants maudits, Roméo et Juliette, que la rivalité entre leur famille respective, écarte toujours. Héritiers d’une guerre qu’il n’ont pas décidée, Roméo et Juliette n’ont qu’une issue : la mort, pour interrompre la chaîne de la haine et de la fatalité. La célèbre histoire de Roméo et Juliette s’inspire ici directement de plusieurs sources littéraires italiennes, en particulier du texte de Matteo Bandello et de la tragédie de Luigi Scevola déjà mise en musique par Nicola Vaccaj en 1825 ; Romani prend aussi inspiration auprès de William Shakespeare. L’opéra en deux actes souligne la tendresse éternelle et admirable des deux jeunes amants de Vérone, aux tessitures si proches : le soprano de Juliette dialogue avec le mezzo soprano de Roméo (rôle travesti).

 

 

 

I Capuletti e i Montecchi de Bellini

en direct de La Fenice de Venise

 

BELLINI-statut-catane-vincenzo-bellini-portrait-classiquenews-582-484La lyre dramatique s’est penchée dès sa naissance sur le berceau du génie de Catane (Sicile) : Bellini incarne après Rossini, cet idéal vocal qui allie puissance et élégance, subtilité, raffinement et justesse poétique avec force tragique ou effusion amoureuse. Son sens de la ligne vocale et de la construction mélodique (apprise à Naples auprès de son professeur Zingarelli) préserve toujours la clarté du phrasé, c’est pourquoi tous les chanteurs et en particulier les cantatrices, interprètes de Juliette, Adina, Norma ou Elvira doivent surtout soigner la pureté intelligible de leur diction et aussi la précision musicale de leur style : la projection, l’articulation, l’intention sont des qualités propres au bel canto romantique bellinien, un modèle du genre qui permet ensuite de chanter Donizetti et Verdi ou naturellement Mozart. Bellini orfèvre des mélodies suspendues oniriques crépusculaire (casta diva dans Norma) a le génie des développements longs, hypnotiques qui raviront Chopin, jusqu’aux adversaires les plus militants de l’italianità : Berlioz et Wagner, tous deux forts convaincus par le théâtre Bellinien. A partir du Pirate pour La Scala (1827), Bellini seulement âgé de 26 ans, s’impose inéluctablement sur la scène européenne; Il Pirata marquait la première collaboration avec le poète Romani. La partition d’I Capuletti e i Montecchi emprunte beaucoup à son précédent ouvrage Zaira dont l’échec à Parme en 1829, avait marqué son auteur. Déjà dans I Capuletti e i Montecchi, Bellini souligne avec une grâce élégiaque l’abandon des amants contrastant de facto avec la réalité barbare du contexte familial et politique… Toujours, propre au drame romantique, la fatalité du destin et des enjeux collectifs s’oppose à la réalisation du couple individuel. Le père de Juliette destine sa fille à Tybalt, son homme de confiance. Le médecin Lorenzo un temps complice de deux adolescents, est empêché d’accomplir le stratagème qui devait permettre leur fuite hors des affrontements suicidaires. En buvant le philtre de mort qui lui donne l’apparence de la mort, Juliette provoque le suicide sincère de son amant sans que celui ci ait été informé du stratagème… Comme Tristan et Yseult, l’amour le plus pur n’est pas possible sur cette terre. Devoir ou amour, soumission ou sacrifice : Juliette et Roméo ont choisi : la liberté dans la mort.

 

 

La production présentée en direct sur culturebox a été créée à Vérone en novembre 2013. Avec Jessica Pratt (Juliette), Sonia Ganassi (Roméo), Shalva Mukeria (Tebaldo), Rubén Amoretti (Capellio), Luca Dall’Amico (Lorenzo)…

Mise en scène : Arnaud Bernard
Direction musicale : Omer Meir Wellber
Orchestre et Choeur du Teatro La Fenice

 

logo_culturebox_300_2014I Capuletti e i Montecchi de Bellini en direct de La Fenice de Venise sur culturebox, dimanche 18 janvier 2015, 19h

 

Reportage vidéo. Concours international Vincenzo Bellini 2014 – 2ème partie

bellini concours international Vincenzo belliniReportage vidéo : le Concours Bellini, 2/2. La Garenne-Colombes (92) devient le temps du Concours international Vincenzo Bellini, le temple mondial du bel canto : les meilleurs espoirs lyriques s’y affrontent au service de la pureté et de l’élégance musicale. Demi finales le 30 octobre puis finale le 31 octobre à 20h, au Théâtre de La Garenne. Reportage vidéo : 2ème volet.

Le Concours international Vincenzo Bellini est devenu une référence pour le jeune chanteur bel cantiste. A partir d’une sélection opérée par le chef d’orchestre Marco Guidarini (ex assistant de Claudio Abbado), le Jury élit le meilleur interprète de cet art sublime incarné par Rossini, Donizetti et surtout Bellini. Porter, soutenir, conduire la voix, vocalises et coloratoure dramatiques et expressives et non pas seulement mécaniques, intonation juste, style et élégance, pureté et subtilité, sans omettre une qualité de timbre envoûtante… les critères requis pour être élu sont nombreuses et difficiles. Ce qui fait toute la valeur des jeunes chanteurs que le Concours Bellini distingue chaque année.

VOIR notre reportage vidéo 1ère partie

Compte rendu, récital lyrique. La Garenne Colombes. Théâtre de la Garenne, le 17 octobre 2014. Récital de la soprano Anna Kassian. Bellini, Donizetti, Rossini. Patrick Ivorra, piano.

anna-kassian-chante-imogene-bellini-2013Le talent de la soprano franco-géorgienne Anna Kassian a été confirmé par le Concours Vincenzo Bellini 2013 : l’artiste démontrait au cours de la finale parisienne, son agilité vocale mais aussi surtout, un tempérament frappant par son intensité et son intelligence dramatique : l’air de folie d’Imogène extrait du Pirate de Bellini – un opéra splendide totalement écarté des scènes lyriques-, mettait à nu, un talent inouï, soudainement présent sur la scène du Concours lyrique. Le récital de ce 17 octobre, dans le théâtre neuf de la Garenne (La Garenne-Collombes, 92) s’inscrit dans les objectifs du Concours : faire rayonner le répertoire bellinien et offrir à ses lauréats du Premier Prix, une date de concert après la remise de la médaille.

« La Kassian », diva bellinienne

Le programme du récital de La Garenne-Colombes montre l’intelligence dramatique dont sait faire preuve la soprano Anna Kassian : déjà dans la succession des airs, passant de Bellini à Donizetti puis Rossini afin de conclure par l’air somptueusement tragique de Bellini, extrait du Pirate. En Lucrezia, Sémiramis, Rosina, Imogène, Anna Kassian revêt toutes les facettes de la passion élégante et digne, dans un style ciselé, celui fin et subtil, articulé et profond du bel canto préverdien. La confirmation est de taille car la jeune diva avait souhaité passer le Concours Bellini fondé par le maestro Marco Guidarini, pour démontrer justement ses aptitudes dans l’art bellinien, elle qui était surtout sollicitée pour Verdi.

anna_kassian_soprano_concours-bellini-2014D’abord, les mélodies si rares et raffinées de Bellini chauffent la voix, de moins en moins dur, de plus en plus chaude, permettant à l‘interprète de raffiner peu à peu son chant intérieur. Ce qui captive chez « La Kassian », c’est outre la puissance et l’agilité, une intelligence intime qui lui permet de colorer en profondeur chacun des personnages abordés. La couleur et l’intention spécifiques que la cantatrice apporte à chaque air offre une leçon de dramatisation à la fois intuitive et claire, d’un bel équilibre expressif. Premier air ample et d’une stature tragique, Lucrezia Borgia. La présence scénique, la profondeur et la sincérité du style prolonge l’enthousiasme du jury du Concours Bellini 2013 qui lui avait valu son premier prix. Le réalisme donizettien, sa faculté à colorer et caractériser un portrait de princesse, intense et fragile à la fois, brille d’un feu convaincant grâce au chant très habité de la soprano qui pour cet air, chante sans partition, occupant tout l’espace de la scène. Avec la Kassian, le récital devient théâtre de la passion : le portrait d’une femme qui aime et se déchire. Sa Sémiramide a noble allure, ses vocalises bien en place, l’émission franche et claire au diapason de l’idéal rossinien: voici de toute évidence une Reine, sûre de son destin, affirmant son autorité.

Passé l’entracte, deux Donizetti plongent dans ce bel canto frémissant et palpitant, celui des amoureuses éperdues, abandonnées (Il Barcaiolo, puis chantée en français : La Corrispondenza amorosa, colorée d’humour et de légèreté filigranée). Révélations d’un programme riche en nuances amoureuses et émotionnelles, les deux Rossini qui suivent, accrochent davantage encore l’attention : véritable scène pathétique et tragique au fort contenu comique cependant (tout l’esprit de Rossini est là), « Adieux à la vie » cristallise les dernières volontés d’une âme encore enivrée et aimante sur le ton facétieux d’une truculence à peine masquée, parfois parodique. Le sensibilité et la finesse d’intonation d’Anna Kassian font mouche là encore dans cette scène dramatique parfaite qui préfigure le climat tragicodélirant de La Voix humaine, une sorte de soliloque dont Rossini tisse toutes les couleurs de la plainte, de la résignation, de l’accablement digne et fragile à la fois. Il faut le talent  d’une immense comédienne pour réussir sans vulgarité ni caricature ce long monologue a voce cola racontant dans le détail les épreuves et défis d’un cœur d’amour épris: « La Kassian » y pourvoit sans failles. Enfin après une Rosina malicieuse à souhait, à la vocalità astucieuse et piquante, voici le grand air tragique d’Imogène, superbe incarnation à laquelle la soprano, tendue, habitée et même hallucinée offre toute sa finesse d’expression, sa formidable versatilité dramatique.

Pianiste fin et nuancé, Patrick Ivorra veille à ne pas couvrir la voix de l’interprète : il prolonge idéalement sa coopération aux éditions antérieures du Concours, et même sa complicité avec Anna Kassian pendant tout le récital, tire profit de cette expérience spécifique où l’instrument ne fait pas qu’accompagner : il instaure un climat (en particulier dans le prélude purement instrumental du grand air d’Imogène), répond à la passion contrastée d’une authentique actrice. Leur duo est convaincant.

 

 

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En nous offrant comme bis un extrait de L’Amour masqué de Messager, Anna Kassian déploie dans la détente retrouvée, la vivacité comique, d’une légèreté impliquante, d’une amoureuse maîtresse, touchée et de façon tendre et sincère par la bêtise des hommes : « C’est bête un homme… alors vous pensez… deux ! » s’exclame la diva avec un talent de vérité peu commun. Actrice et cantatrice jusqu’à la pointe des cils, Anna Kassian nous fait déjà espérer de nouvelles soirées lyriques toutes aussi convaincantes et inventives. On attend avec impatience sa Despina dans Cosi fan tutte, le nouveau jalon de l’intégrale Mozart Da Ponte sous la direction de Teodor Currentzis, prochain coffret cd à paraître chez Sony classical dont elle devrait être la vedette souhaitons-le, cocasse, fulgurante, enchantée.

Compte rendu, récital lyrique. La Garenne Colombes. Théâtre de la Garenne, le 17 octobre 2014. Récital de la soprano Anna Kassian. Bellini, Donizetti, Rossini.  Patrick Ivorra, piano.

LIRE aussi le compte rendu de notre collaborateur Nicolas Grieneberger lors de la finale du Concours Bellini 2013 à Paris (Conservatoire CRR, rue de Madrid). 

 

 

 

Récital Anna Kassian, soprano à la Garenne Colombes (92)

kassian annaLa Garenne Colombes (92) : Récital Anna Kassian, le 17 octobre 2014, 20h. Récital événement ce 17 octobre au Théâtre nouveau de La Garenne dans les Hauts de Seine : la jeune diva révélée lors du dernier Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini offre un programme belcantiste dans la lignée de son air halluciné, saisissant d’Imogène extrait du Pirate de Bellini, et qui lui a valu en 2013, le Premier Prix du Concours Bellini à l’unanimité. Elle vient d’incarner Hélène des Vêpres Siciliennes de Verdi à l’Opéra de Nice sous la direction de Marco Guidarini et chante Despina du Cosi à paraître chez Sony Classical sous la direction de Teodor Currentzis. Voix veloutée et diction claire et incarnée, la jeune diva a tout d’une grande tragédienne bellinienne : le pathétique et la dignité, le style et l’émotivité, la finesse et la musicalité. La soprano convainc par son chant habité, son souci du verbe et de la situation dramatique, la finesse velouté du timbre et une présence qui frappe immédiatement. Récital événement. VOIR LA VIDEO : Imogène chantée par Anna Kassian (Concours Bellini, octobre 2013).

 

Bellini_vincenzo_belliniLe concert prélude à la prochaine édition (4ème) du Concours International de Bel Canto Vincenzo Bellini qui a lieu au Théâtre de la Garenne Colombes les 30 et 31 octobre 2014. Douze candidats ont été scrupuleusement sélectionnés par le maestro Marco Guidarini, avant d’être les 30 et 31 octobre prochains soumis à l’évaluation du un jury placé sous la présidence d’Alain Lanceron (Warner Music Group). Après Pretty Yende (2010), Anna Kassian (2013), quel(le) sera la(e) prochain(e) lauréat(e) du Concours Bellini 2014 ? Réponse le 31 octobre au terme de la finale.

+ d’Infos sur le site de La Garenne Colombes

 

 

Récital Anna Kassian, soprano (Premier Prix Concours Bellini 2013),
le 17 octobre, 20h

Réservation sur le site de la FNAC ou au Théâtre 01 72 42 45 85
Théâtre de La Garenne Colombes : 22, avenue de Verdun
Tél.: 01 72 42 45 74

 

Bellini
Malinconi, ninfa gentile
Vanne, o rosa fortunata
Almen se non poss’io
Ma rendi pur contento

Donizetti
Scène finale de Lucrezia Borgia

Rossini
Bel raggio lusinghier
Sémiramis, cavatine

—-

Donizetti
Il Barcaiolo
La corrispondenza amorosa

Rossini
Adieux à la vie
Le Barbier de Séville : Air de Rosine
Una voca poco fa

Bellini
Il Pirata, scène finale d’Imogène

 

4ème Concours international de Bel Canto Vincenzo Bellini
Théâtre de La Garenne Colombes
Demi-finale 30 octobre 2014 à 19h
Finale 31 octobre 2014 à 20h.

MusicArte Productions site : www.concoursinternationaldebelcantovincenzobelllini.com

 

 

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VOIR LA VIDEO : Imogène chantée par Anna Kassian (Concours Bellini, octobre 2013).

Compte rendu, opéra. Paris. Opéra National de Paris (Bastille), le 24 avril 2014. Bellini : I Capuleti e i Montecchi. Yun Jung Choi, Karine Deshayes, Charles Castronovo… Orchestre et choeur de l’Opéra National de Paris. Bruno Campanella, direction musicale. Robert Carsen, mise en scène.

Bellini_vincenzo_belliniNouvelle reprise de I Capuleti et Montecchi de Bellini à l’Opéra National de Paris. L’Opéra Bastille accueille la production de Robert Carsen de 1996. Le choeur et l’orchestre maison sont dirigés par Bruno Campanella. La distribution se voit modifiée à cause d’Ekaterina Siurina souffrante. Yun Jung Choi (prochaine Eurydice dans l’Orphée et Eurydice de Gluck/Bausch) la remplace … heureusement.

La revanche de La Zaïra

Vincenzo Bellini (1801-1835), sicilien d’une nature fine et sensible, d’un tempérament rêveur et passionné, est aussi l’un des mélodistes italiens les plus inspirés de la première partie du XIXe siècle. La création de sa tragédie lyrique en deux actes, I Capuleti e i Montecchi (1830) représente en vérité une sorte de revendication. En effet, 80% de la musique vient d’un opéra précédent La Zaïra, qui fut un horripilant échec à Parme. Le livret de Felice Romani est une adaptation d’un livret éponyme que l’auteur a écrit pour le compositeur Nicola Vaccai, et inspiré non pas de Shakespeare mais d’un autre livret d’opéra, celui de Giuseppe Maria Foppa intitulé Giulietta e Romeo, mis en musique en 1796 par Niccolo Zingarelli, à son tour inspiré par la nouvelle de Masuccio Salernitano datant du XVe siècle. Ceci explique l’économie des personnages et l’intrigue resserrée (Mercutio et bal sont absents, entre autres). Le conflit de ces familles est mis en musique par Bellini avec la mélancolie élégiaque qui lui est propre, mais aussi avec une ardeur martiale remarquable.

L’Orchestre de l’Opéra National de Paris sous la direction de Bruno Campanella sert la partition d’une façon tout à fait correcte, quoi que peu distincte. Au niveau instrumental (comme souvent le cas chez Bellini et en termes plus généraux au belcanto du XIXe), l’écriture paraît souvent simple et superficielle, dans ce sens Bruno Campanella se focalise sur la clarté. Sage décision, mais peut-être un peu trop sage. Soulignons cependant la performance des violoncelles et de la harpe. Le feu, la douleur, l’ardeur viennent surtout des chanteurs engagés.
Karine Deshayes dans le rôle travesti de Roméo affirme une performance d’une grande sensibilité, avec beaucoup de cÅ“ur. Ce type de rôles lui va très bien. Si elle n’a pas toujours la meilleure des projections, elle réussit sans doute à donner une prestation, peut-être inégale, mais riche en émotions … bouleversante au final. Yun Jung Choi quant à elle est une Giulietta presque mozartienne ! Les adeptes du belcanto idiosyncratique et affecté de la vieille école seront peut-être offensés par la belle et claire ligne de chant de la soprano, ou encore par la véracité de ses gestes et la grande dignité de ses sentiments, frappante, et sans affectation. Elle touche les cÅ“urs avec la romance du 2e acte « Oh ! Quante volte ! » ou encore dans le duo d’amour et de ferveur avec Roméo « Si, fuggire ». Dans ce dernier les deux chanteuses s’harmonisent quasi sublime, pour le grand bonheur des spectateurs. Remarquons également la performance de Charles Castronovo dans le rôle de Tebaldo, cousin de Giulietta et épris d’elle, et celle du Lorenzo de Nahuel di Pierro. Le premier chante peu, mais ravit l’auditoire avec son « E serbata a questo acciaro » au premier acte grâce au timbre sombre et tout à fait héroïque de sa voix. Le dernier peine à convaincre au premier acte mais se révèle au deuxième, avec une belle projection et un beau contrôle de sa ligne de chant.

Finalement que dire de la mise en scène de Robert Carsen ? Tout d’abord nous sommes heureux de découvrir qu’une production d’il y a presque 20 ans, sert toujours aussi bien le texte et la partition, ceux d’une Å“uvre de plus de 180 ans. Les livrets Belliniens ne sont pas du tout évidents à mettre en scène, seulement un artiste habile et intelligent comme l’est Carsen peut le faire et sortir vainqueur (remarquons qu’il s’agît de la 4e reprise de sa production dans ce lieu). Outre les qualités esthétiques (le rouge sang omniprésent mais jamais distrayant, les costumes d’inspiration historique de Michael Levine, etc.), sa conception est d’une grande lisibilité. L’économie des moyens ainsi que le travail d’acteur solide (quoi qu’encore perfectible), font leur effet sur un public captivé… ma non troppo. Nous vous invitons à redécouvrir ce bijoux martial et langoureux du belcanto romantique dans cette production toujours pertinente et même fabuleuse, encore à l’affiche à l’Opéra Bastille le 30 avril, ainsi que les 3, 8, 13, 17, 20 et 23 mai 2014.

Paris. Opéra National de Paris (Bastille), le 24 avril 2014. Bellini : I Capuleti e i Montecchi. Yun Jung Choi, Karine Deshayes, Charles Castronovo… Orchestre et choeur de l’Opéra National de Paris. Bruno Campanella, direction musicale. Robert Carsen, mise en scène.

Compte-rendu : Reims. Opéra, le 3 mai 2013. Bellini : I Capuleti e i Montecchi. Jessica Pratt, Florian Laconi. Luciano Acocella, direction musicale. Nadine Duffaut, mise en scène

I capuleti e i motecchi de Bellin à ReimsPour deux représentations seulement, l’Opéra de Reims affiche I Capuleti e i Montecchi de Bellini, dans une production présentée voilà trois ans sur la scène de l’Opéra d’Avignon. Une mise en scène classique et efficace de Nadine Duffaut, qui s’efface devant la musique et sait la servir. La scénographie utilise habilement de nombreuses toiles peintes figurant de hauts murs infranchissables et oppressants ; elle sépare et isole l’avant-scène par un tule tantôt translucide, tantôt opaque, les grandes parois rouges occupant peu à peu tout l’arrière du décor n’étant pas sans évoquer Robert Carsen. Un travail en apparence simple, qui laisse aux voix toute leur liberté.

 

 

Deux beaux amants de Vérone

 

La distribution réunie ici cristallise principalement l’attention autour du couple central. Aux côtés d’un Capellio efficace d’Ugo Guagliardo et d’un Lorenzo d’Eric Martin-Bonnet qui ne fait sonner véritablement sa voix qu’à partir du second acte, Florian Laconi montre des progrès notables dans la hauteur d’émission et la franchise des attaques dans l’aigu, la voix semblant avoir gagné en focalisation et en rayonnement. Les vocalises se révèlent bien négociées, seul demeure un legato parfois hâché, notamment dans les gruppetti cadentiels.
Belle découverte que le Romeo de la jeune mezzo-soprano québécoise Julie Boulianne. Dès son air d’entrée, la chanteuse touche par son émotion à fleur de lèvres, servie par un superbe timbre corsé et charnu, une technique solide et une sensibilité musicale évidente. Sa cabalette impressionne par ses variations jusqu’à l’aigu et sa fougue menaçante. Une flamme qui brûlera tout au long de la représentation, peignant un Romeo volontaire et farouche, très attachant. La scène du tombeau retrouvera la mezzo plus engagée encore, déchirante de douleur contenue, colorant ses mots avec un art de mélodiste et un sens des nuances que permet ce théâtre à dimension humaine. Son incarnation se marie parfaitement avec celle, comme plus distante, de l’australienne Jessica Pratt.
Précédée d’une flatteuse réputation dans le répertoire belcantiste, la soprano fait admirer sa maîtrise du vocabulaire technique et musical propre à ce répertoire, à l’occasion de sa prise de rôle en Giulietta. Après un « O quante volte » remarquable mais un rien scolaire, elle semble peu à peu se libérer du trac et prendre de l’assurance, pour offrir un portrait très abouti de l’héroïne. Legato à l’archet, art du chiaroscuro, pianissimi adamantins, trilles parfaitement battus, suraigus puissants, elle se révèle comme une digne héritière de Lella Cuberli, dont elle recueille régulièrement les conseils. Attention toutefois à un vibrato qui, par instants, se relâche imperceptiblement. Une superbe artiste, qui promet de grandes réussites dans les œuvres de l’ottocento italien.  De son côté, le chœur de l’ECLA, renforcé par des choristes d’Avignon, assure sa partie avec conviction et réalise une prestation tout à fait honorable.
Couvant amoureusement tous les interprètes, Luciano Acocella tire le meilleur des musiciens de l’orchestre, peu habitués à ce répertoire, et si quelques décalages ne peuvent être évités, il sait leur insuffler le sens du phrasé bellinien, évitant tout effet facile. On saluera notamment une très belle harpe solo, au rubato parfaitement maîtrisé, pour le premier air de Giulietta. Et c’est une ovation chaleureuse de toute la salle qui accueille, au rideau final, cette soirée de bel canto.


Reims. Opéra, 3 mai 2013. Vincenzo Bellini : I Capuleti ei Montecchi.
Livret de Felice Romani. Avec Giulietta : Jessica Pratt ; Romeo : Julie Boulianne ; Tebaldo : Florian Laconi ; Capellio : Ugo Guagliardo ; Lorenzo : Eric Martin-Bonnet. Chœurs : Ensemble Lyrique Champagne-Ardenne et Opéra d’Avignon. Orchestre de l’Opéra de Reims. Luciano Acocella, direction musicale. Mise en scène : Nadine Duffaut. Décors : Emmanuelle Favre ; Costumes : Katia Duflot ; Lumières : Philippe Grosperrin ; Chorégraphie : Dominique Meresse

Illustration : le ténor Florian Laconi (DR)

Compte rendu : Paris. Opéra Bastille, le 25 novembre 2013. Bellini : I Puritani. Maria Agresta, Dmitri Korchak. Michele Mariotti, direction musicale. Laurent Pelly, mise en scène.

Les Puritains (1835), dernière Å“uvre de Vincenzo Bellini (1801-1835) sont présentés à l’Opéra National de Paris (Bastille) dans une nouvelle production signée Laurent Pelly. Ecrite pour Paris, il y a presque deux siècles et pour un quatuor des solistes extraordinaires, l’ultime partition de Bellini suscite toujours les plus vifs sentiments chez le public parisien. Pour cette première, la distribution est plutôt jeune et le quatuor d’antan, évoqué par l’investissement redoutable des chanteurs.

Le cas Bellini

Bellini_vincenzo_belliniL’intrigue est très librement et décorativement inspiré du conflit entre Puritains et Royalistes dans l’Angleterre du XVIIe siècle. Elvira, fille d’un gouverneur puritain à été promise en mariage à Riccardo, mais elle est finalement donnée à Arturo, secret partisan des Stuart dont elle est éprise. Cela grâce à l’intervention de son oncle Giorgio auprès du père. Peu avant leur cérémonie de mariage, Arturo retrouve la veuve du roi Enrichetta, reine d’Angleterre : il décide de fuir avec elle. Elvira sombre dans la folie, atteinte et détruite pendant deux actes, jusqu’au retour d’Arturo et sa mort imminente. Les sympathisants des Stuart sont au final pardonnés et le couple retrouve le bonheur. Très peu de drame alors, mais presque 3 heures de belle musique. Il paraît que Laurent Pelly a souhaité laisser la musique s’exprimer, choix compréhensible vu … la mince intrigue. Les décors fantastiques de Chantal Thomas s’inscrivent dans la même idée. Il s’agît d’une structure métallique vide représentant un château anglais du XVIIe, où Elvira existe comme s’il s’agissait d’une cage. La sobriété se voie également dans les costumes d’inspiration historique, beaux et stylisées. Le travail avec les acteurs-chanteurs se démarque par le souci d’épure ; si le quatuor des solistes est de surcroît investi au niveau théâtral, reconnaissons qu’Elvira, comme les chÅ“urs d’ailleurs, aurait pu courir de droite à gauche un peu moins souvent.

 

 

Puritains ou pas ?

 

Pour la nouvelle production, la maison nationale parisienne donne aux jeunes les rôles principaux. Le public est complètement charmé par leur performance dont l’effort est évident. Le baryton Mariusz Kwiecien dans le rôle de Riccardo ouvre l’œuvre avec un air démonstratif du génie bellinien, « Ah per sempre io ti perdei » d’une mélancolie ravissante ! Il chante son rôle avec force et sentiment, et agrémente sa ligne des modulations délicates. Giorgio, l’oncle d’Elvira est interprété magistralement par Michele Pertusi. Sa voix noble et profonde est émouvante en solo, édifiante dans les ensembles. Si au niveau scénique le duo entre Riccardo et Giorgio à la fin du deuxième acte « Suoni la tromba » n’impressionne pas (chanteurs immobiles dans le plateau vide), au niveau musical les deux voix à l’unisson dans une cabalette d’une grande simplicité préfigurent déjà tous les hymnes à la liberté du siècle. Si le public n’explose pas de fanatisme patriotique comme ce fut le cas à la première en 1835, il est néanmoins touché.

Le couple amoureux de Maria Agresta et Dmitri Korchak est attendrissant par la fraîcheur de leur jeunesse. C’est la première fois qu’elle se présente à l’Opéra National de Paris. Choix audacieux qu’on accepte puisque nous croyons à l’idée qu’il faut donner de la visibilité et des opportunités aux jeunes chanteurs, les futures vedettes de l’horizon lyrique.

La soprano a un timbre d’une beauté particulière, une voix puissante et ronde, plus impressionnante dans les registres grave et central que dans l’aigu. Elle est davantage touchante et bouleversante dans sa prestation d’une grande sensibilité. Lors de sa scène de folie au début du deuxième acte « Qui la voce sua soave… Vien diletto », elle frappe l’auditoire avec un mélange de douceur dans la déclamation intiale et d’entrain dans les attaques brillantes de la cabalette finale. Le public la récompense très chaleureusement, mais elle doit encore mûrir dans ce répertoire, car elle peine souvent avec les aigus et sa colorature n’est pas très propre. Le bel canto difficile doit paraître facile, et ce ne fut malheureusement pas le cas ce soir.
Cependant nous trouvons que c’est un bel et bon effort. De même pour l’Arturo de Dmitri Korchak, complètement investi et rayonnant dans une prestation à la fois héroïque et sentimentale. Pourtant sa ligne de chant est souvent surmenée… Si son piano comme son timbre sont d’une indéniable beauté, il n’arrive pas à chanter les notes suraiguës et n’est pas du tout souple dans l’émission. Néanmoins, leur duo au troisième acte « Vieni, vieni fra queste braccia » ravit les cÅ“urs. Nous adhérons complètement à l’expression bien jouée et bien chantée d’un couple si éprouvé.

Remarquons également le chÅ“ur de l’Opéra National de Paris, sans doute l’un des personnages principaux. Il déborde de brio et impressionne en permanence dans les nombreux affects qu’il doit représenter. Excellent travail du chef de chÅ“ur Patrick Marie Aubert. Le jeune chef Michele Mariotti fait ses débuts à l’Opéra de Paris ce soir. Il dirige l’orchestre de l’opéra avec finesse et s’accorde bien au chant pour la plupart. Il arrive parfois que l’orchestre couvre les chanteurs par trop de brillance, mais plus souvent le concertato est efficace. Outre le choix des tempi plutôt ralentis  (peut-être pour aider les chanteurs?), la prestation est sensible et élégante.

Paris. Opéra National de Paris (Bastille), le 25 novembre 2013. Bellini : I Puritani. Maria Agresta, Dmitri Korchak, Mariusz Kwiecien, Michele Pertusi… Orchestre et choeur de l’Opéra National de Paris. Michele Mariotti, direction musicale. Laurent Pelly, mise en scène. I Puritani de Bellini sont encore à l’affiche à l’Opéra Bastille les 3, 6, 9, 12, 14, 17 et 19 décembre 2013.

 

Bellini: La Straniera

vincenzo-bellini-1France Musique, samedi 9 novembre 2013, 19h : La Straniera de Bellini. A la demande de Barbaja, intendant de la Scala de Milan, le jeune Bellini auréolé d’une gloire grandissante grâce au Pirate (triomphalement reçu dans la salle scaligène en octobre 1827), compose la musique d’un nouvel opéra L’Étrangère, La Straniera, dont la pièce de théâtre originelle avait été dévoilée à Naples dès décembre 1827.
Le librettiste adoré du compositeur, Felice Romani, tarde à livrer son texte, et l’ouvrage ne sera finalement créé que le 14 février 1829. Lui aussi porté en triomphe, grâce entre autres au plateau des solistes, tous remarquables selon le propre témoignage du compositeur.

Vincenzo Bellini
La Straniera

France Musique
Samedi 9 novembre 2013, 19h

L’action se déroule en France sous le règne de Philippe Auguste : Bellini explore le climat de mystère qu’il enveloppe d’une brume romantique et gothique ; l’écriture vocale rompt définitivement avec le vieux récitatif accompagné hérité de Rossini pour un arioso libre, véritable discours textuel proche du langage parlé. Préfigurant le rôle de Riccardo des Puritains, le personnage de Valdeburgo reste le plus bel emploi de baryton conçu alors par Bellini.  La romance d’Adelaide, son duo avec Arturo demeurent aussi des instants très réussis qui expliquent certainement l’enthousiasme du parterre et l’admiration qu’exprima Berlioz à l’endroit de La Straniera : une performance critique quand on sait le peu d’intérêt du Français pour le bel canto italien…
Le sujet ressuscite la Bretagne au début du XIVè : Adélaide aimée d’Arturo n’est autre qu’Agnès, l’épouse exilée de Philippe Auguste… Elle vit comme une ermite au bord du lac, telle une étrangère dont les habitants n’ont pas tardé à faire une sorcière. La fin est des plus tragiques et confirme l’impossibilité pour Arturo promis à une autre qu’il n’aime pas (Isoletta), de s’unir à celle qu’il aime : le jeune homme comprenant qu’il  ne sera jamais l’époux d’Adélaide,  se tue à ses pieds.  Le ténor ivre d’amour, éperdu et toujours impuissant, la soprano au secret tenace qui la tiraille, le baryton noble et qui affronte malgré lui le ténor … forment une manière de huit clos haut en couleurs dont l’interaction de plus en plus intense et expressive fonde le nouvel opéra romantique italien. De nos jours, l’ouvrage souffre d’une injuste réputation : il s’agit bien avant les Norma, Sonnambula et Lucia, du premier grand jalon de l’opéra romantique.