dimanche 6 octobre 2024

Concerts Rameau : Procopio / Kossenko. Les 6 et 25 août 2014.

A lire aussi

video_procopio_manon Rameau : Procopio / Kossenko. Les 6 et 25 août 2014.  Deux ramistes de la nouvelle génération, Bruno Procopio et Alexis Kossenko célèbrent le génie de Jean-Philippe Rameau pour l’année des 250 ans de sa disparition en 1764. Le premier, claveciniste et chef d’orchestre, a enregistré et publié chez Paraty deux disques particulièrement remarqués : un cycle d’extraits des ouvertures et ballets des opéras avec l’orchestre Simon Bolivar sur instruments modernes (album intitulé  » Rameau in Caracas « ), puis une nouvelle lecture des Pièces pour clavecin en concerts.  Le second, flûtiste, a édité chez  Erato un récital instrumental et lyrique dédié au Rameau amoureux avec la soprano Sabine Devielhe et son ensemble Les Ambassadeurs. Les deux musiciens ont tous les deux étudié au Conservatoire Supérieur de Paris (CNSMDP).

Bruno Procopio / Alexis Kossenko

Rameau new generation

 

 

 

procopio-kossenko-clavecin-flute-baroque-Rameau-CPE-BACH

 

 

CPE Bach 2014. Parallèlement les deux interprètes s’engagent également pour rétablir le génie d’un autre compositeur baroque, Carl Philipp Emanuel Bach dont 2014 marque le tricentenaire. Par son œuvre, son style et son activité musicale en particulier à Hambourg, Carl Philipp montre qu’il ne doit pas sa célébrité uniquement pour être le fils de Bach dont il a œuvré à rééditer les œuvres et édité le catalogue : c’est un auteur majeur de l’époque classique, illustre représentant de l’esthétique Empfindsamkeit.
En 2014, Alexis Kossenko s’apprête à publier d’ici l’hiver 2014, un nouveau disque dédié aux Trios et aux Concertos (Alpha 821). De son côté, Bruno Procopio vient d’enregistrer au clavecin, les fameuses Sonates Württembeg, considérées comme l’un des plus importants recueils de Sonates pour clavier de la première moitié du XVIIIème siècle. L’album devrait sortir également dans le dernier trimestre de cette année (également pour le label Paraty, distribué par Harmonia Mundi). Le claveciniste connaît d’autant mieux le style et l’écriture de CPE Bach qu’il a enregistré avec le même Orchestre Simon Bolivar (et pour cette session, première pour la phalange vénézuélienne) sur instrument d’époque, plusieurs Sinfonie du compositeur baroque.

 

 

 

agenda

 

En août 2014, avant la sortie de leur albums CPE Bach, les deux ramistes reconnus abordent l’intégrale des Pièces pour clavecin en concert de Jean-Philippe Rameau, les 6 août  au festival  Musique et nature en Bauges, puis 25 août au festival Berlioz de la Côte Saint-André.

Rameau : Pièces pour clavecin en concert
Bruno Procopio, clavecin
Alexis Kossenko, flûte
Patrick Bismuth, violon
Romina Lischka, viole de gambe

VOIR Bruno Procopio jouer les Pièces pour clavecin en concerts

Mercredi 6 août 2014, 21h (Eglise de Pugny-Chatenod)
Lundi 25 août 2014, 17h (Couvent des Carmes, Beauvoir en Royans)

 

Premier concert : La Coulicam – La Livri – Le Vézinet
Deuxième Concert : La Laborde – La Boucon – L’Agaçante – Premier Menuet et Deuxième Menuet
Troisième Concert : La Poplinière – La Timide – Premier tambourin et Deuxième tambourin en rondeau
Quatrième Concert : La Pantomime – L’indiscrète – La Rameau
Cinquième concert : Fugue La Forqueray – La Cupis – La Marais

 

 

 

L’art de la conversation en musique

 

Rameau_Joseph_Aved-Portrait_de_Jean-Philippe_Rameau_vers_1728Les Pièces pour clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau. Au début de sa carrière et bien avant les premiers accomplissements lyriques, Rameau a publié trois livres de pièces de clavecin entre 1706 et 1728, puis sont venues les Pièces de clavecin en concerts… C’est son seul cycle de musique de chambre et le plus inventif de son temps.  Rameau explique dans la préface (intitulée « Avis aux concertants »), qu’ayant constaté le succès immédiat de la forme mêlant clavecin et violon, il a souhaité écrire pour cette combinaison particulièrement concertante, riche en possibilités de dialogues, telle une véritable conversation en musique : « Le quatuor y règne le plus souvent, écrit-il. Il faut non seulement que les trois instruments se confondent entre eux, mais encore que les concertants s’entendent les uns les autres, et que surtout le violon et la viole se prêtent au clavecin, en distinguant ce qui n’est qu’accompagnement, de ce qui fait partie du sujet. C’est en saisissant bien l’esprit de chaque pièce, que le tout s’observe à propos. » Chaque instrumentiste doit donc maîtriser qualité d’écoute et virtuosité caractérisée.
Jamais relégué au second plan tel un instrument d’accompagnement, le clavecin a souvent un rôle concertant, mais il peut être à l’unisson avec les dessus ou leur servir d’accompagnateur coloré. « Cinq de ces pièces ont d’ailleurs été adaptées par lui-même pour clavecin seul. Lors de notre enregistrement, nous nous sommes donc interrogé sur la position du clavecin à côté des deux dessus. Comment respecter son rôle concertant ? Nous avons donc choisi de le mettre au centre de l’enregistrement, car la difficulté a été pour nous de situer les instruments les uns par rapport aux autres » ajoute Bruno Procopio.

Le cas des Pièces pour clavecin en concerts de Rameau reflète idéalement le goût des Lumières en France au XVIIIème : c’est l’emblème d’un art de vivre copié comme modèle dans toute l’Europe. A Rameau revient le prodige d’offrir au temps de Voltaire et des Rois éclairés (Louis XV et La Pompadour, Frédéric II de Prusse, L’impératrice Catherine…) l’expression musicale d’un raffinement inédit où les instruments évoque le jeu et les enjeux de la conversation telle qu’elle a été élaborée au moment où toute l’Europe cultivée parlait français.
« Les Pièces de clavecin en concerts constituent une sorte de maillon entre les sonates en trio italiennes ou les trios polyphoniques de Bach, comme la sonate en trio qui clôt L’Offrande musicale,  et les sonates pour clavier – clavecin ou piano-forte – avec accompagnement de violon obligé ou ad libitum qui se développèrent considérablement à la fin du XVIIIe siècle, en France notamment. Dans ce genre de compositions où le clavier se taillait la part du lion, l’instrument à cordes se bornait à doubler la mélodie ou à ponctuer les basses. Animé par son expérience de musicien de théâtre, Rameau s’émancipe du cadre forgé par les Italiens et par ses prédécesseurs français et raffine sur les détails. Il compose de véritables trios, car chaque « Concert » est un trio presque symphonique où le clavecin, affranchi de toute fonction polyphonique, devient un instrument soliste à part entière à côté de ses deux partenaires qui lui apportent un lumineux complément de richesse sonore « , complète Bruno Procopio à propos des Pièces pour clavecin en concerts. Contribution réalisée pour la sortie de son disque Rameau (d’après les propos recueillis par Adélaïde de Place).

 

 

discographie : 3 cd incontournables

Lire notre critique du cd Rameau : Pièces pour clavecin en concerts par Bruno Procopio

Lire notre critique du cd Rameau : ouvertures et ballets des opéras de Rameau par Bruno Procopio avec l’orchestre Simon Bolivar du Venezuela

Lire notre critique du cd Rameau : le grand théâtre de l’amour par Les Ambassadeurs, Sabine Devielhe et Alexis Kossenko

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, opéra. BRUXELLES, Théâtre Royal de La Monnaie (du 11 septembre au 4 octobre 2024). WAGNER : Siegfried. M. Virgilius, I. Brimberg, G. Bretz…...

La Tétralogie de Richard Wagner revient - depuis la saison dernière - au Théâtre Royal de la Monnaie, après...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img