vendredi 29 mars 2024

En direct, Anna Netrebko chante Leonora au Met

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Anna Netrebko : Leonora de braiseCinéma. Verdi. Le Trouvère, Anna Netrebko, le 3 octobre 2015, 18h55. Dans les salles de cinéma, en direct du Metropolitan Opera de New York, l’hyperféminine et ardente Anna Netrebko reprend après Berlin (2011) et Salzbourg, le rôle de Leonora, âme passionnée et déterminée jusqu’au sacrifice, inaugurant la nouvelle saison lyrique du théâtre New yorkais. Elle y avait créer Lady Macbeth du même Verdi : plus verdienne que jamais, la superdiva chante les vertiges de l’amour (son fameux air suspendu irradiant exigeant un vrai soprano lyrico spinto, agile et dramatique, subtil et puissant : « Di tale amor che dirsi « , d’un rythme haletant, éperdu…), comme inspirée et portée par le charme du Trouvère, jusqu’à l’extase sacrificielle. D’autant que dans ce drame noir et resserré, une Bohémienne (rôle écrasant mais spectaculaire pour mezzo, cf son air « Stride la vampa ») se perd mais triomphe en conjectures hallucinatoires et brûlantes, deux frères s’entretuent sans savoir qu’ils sont du même sang. Le trouvère serait-il l’opéra sentimental et fantastique, le plus réussi avec Macbeth ?
Direct incontournable dans toutes les salles de cinéma partenaires de l’opéra les opéras du Metropolitan en live et au grand écran.

Anna Netrebko Verdi album leonoraSirène lyrique. A 44 ans, Anna Netrebko (né en 1971) est la tête d’affiche de cette production produite à Salzbourg en août 2014 ; la diva russe a donné quelques indices (déjà très convaincants) de sa prise de rôle de Leonora, dans un disque Verdi, salué par la Rédaction cd de classiquenews (cd Verdi par Anna Netrebko, 1 cd Deutsche Grammophon). Voici les termes de la critique de notre rédacteur au moment de la sortie du cd Verdi par Anna Netrebko en octobre 2013 :

…dans Il Trovatore : sa Leonora palpite et se déchire littéralement en une incarnation où son angélisme blessé, tragique, fait merveille : la diva trouve ici un rôle dont le caractère convient idéalement à ses moyens actuels (s’il n’était ici et là ses notes vibrées, pas très précises)… mais la ligne, l’élégance, la subtilité de l’émission et les aigus superbement colorés dans ” D’amore sull’ali rosee ” …  (dialogués là encore avec la flûte) sont très convaincants. Elle retrouve l’ivresse vocale qu’elle a su hier affirmer pour Violetta dans La Traviata. Que l’on aime la soprano quand elle s’écarte totalement de tout épanchement vériste : son legato sans effet manifeste une musicienne née. Sa Leonora, hallucinée, d’une transe fantastique, dans le sillon de Lady Macbeth, torche embrasée, force l’admiration : toute la personnalité de Netrebko rejaillit ici en fin de programme, dans le volet le plus saisissant de ce récital verdien, hautement recommandable. Concernant Villazon, … le ténor fait du Villazon … avec des nuances et des moyens très en retrait sur ce qu’il fut, en comparaison moins aboutis que sa divine partenaire. Anna Netrebko pourrait trouver sur la scène un rôle à sa (dé)mesure : quand pourrons nous l’écouter et la voir dans une Leonora révélatrice et peut-être subjugante ? Bravissima diva.

Verdi. Le Trouvère, Anna Netrebko, le 3 octobre 2015, 18h55. Durée : 3h. Avec Anna Netrebko, Dolora Zajick, Yonghoon Lee, Dmitri Hvorostovsky. David McVicar, mise en scène. Marco Armiliato, direction musicale.

LIRE aussi Anna Netrebko chante Leonora du Trouvère de Verdi, France Musique le 31 août 2014

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