TOURS, Opéra. VERDI : Giovanna d’Arco, 15, 17, 19 mai 2020. Nouvelle production événement et première à Tours, l’opéra de jeunesse de Verdi, inspiré du mythe français et gothique, Jeanne d’Arc, d’après la pièce de Schiller, devenu Giovanna d’Arco… Le chef et directeur des lieux, Benjamin Pionnier affiche une première attendue à l’Opéra de Tours : Giovanna d’Arc n’avait jamais été représentée sur la scène tourangelle. La nouvelle production (Yves Lenoir mise en scène) permet enfin au public français de mesurer le génie de Verdi et aussi sa grande liberté vis à vis d’un mythe authentiquement hexagonal, très inspiré par le dramaturge romantique Schiller. L’opéra de Verdi est contemporain de Tannhaüser de Wagner et Genoveva de Schumann… Comme la noire et tragique LUISA MILLER également inspiré du théâtre de son cher Schiller (San Carlo de Naples, déc 1849), Giovanni d’Arco créé à la Scala de Milan le 15 fév 1845, fait suite à I due Foscari (Rome, Argentina, nov 1844) fixe le trio désormais emblématique de l’opéra verdien : Giovanna (soprano), Carlo VII (ténor) et Giacomo (baryton)… Le dénouement s’affranchit de l’histoire et imagine une toute autre fin pour Jeanne d’Arc, laquelle finit par être aimée du roi Charles VII ! Pourtant applaudi, Verdi est déçu des moyens mis à disposition par le directeur de la Scala : fâché avec Giovanna, le compositeur ne réservera plus de création pour la scène scaligène, pas avant Otello, soit 43 ans après Giovanna, en 1887.
Pour renforcer encore la légende de Jeanne, Verdi et Schiller dressent un portrait semé d’exploit et de reconnaissance pour la Pucelle d’Orléans : Giovanna permet à Charles VII de revenir sur le trône de France auquel il avait renoncer ; la combattante aimée du souverain meurt au champs de bataille, auréolée de gloire, célébrée par un chœur céleste… A contrario de ce qu’il développera plus tard, – la relation fusionnelle père et fille, c’est ici le propre père de la jeune fille qui la dénonce comme sorcière à l’anglais : la père donne ainsi sa fille, même s’il comprend ensuite son erreur… avec les chefs d’oeuvre à venir, Stiffelio, Rigoletto, Simon Boccanegra, Verdi modifiera totalement la représentation des liens père / fille, en une complicité inaltérable. L’œuvre démontre la maîtrise dramatique de Verdi qui sait fusionner temps théâtral et tempo musical en une totalité expressive de plus en plus prenante. Giovanni d’Arco préfigure avec ses prolongements immédiats (Attila, Alzira) la force théâtrale et psychologique de Macbeth à venir (Florence, 1847). Illustration : Anna Netrebko a contribué au succès récent de la recréation de Giovanna d’Arc à la Scala de Milan, réalisée fin 2015, après l’avoir chanté dès juin 2014 à Salzbourg (DR).
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Opéra de Tours, nouvelle production événement
Vendredi 15 mai 2020 – 20h
Dimanche 17 mai 2020 – 15h
Mardi 19 mai 2020 – 20h
RÉSERVEZ VOTRE PLACE
directement sur le site de l’Opéra de Tours
http://www.operadetours.fr/giovanna-d-arco
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GIOVANNA D’ARCO de Giuseppe Verdi – Opéra en trois actes et un prologue
Livret de Temistocle Solera
d’après La jeune fille d’Orléans de Friedrich von Schiller
Créé le 15 février 1845 à la Scala de Milan
Nouvelle Production
Coproduction Opéra de Tours – Théâtre Orchestre Bienne Soleure
Première représentation à l’Opéra de Tours
Durée : environ 2h30 avec entracte
Synopsis
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Le drame s’ouvre sur l’abdication de Charles VII. ACTE I : face aux anglais défaits par Jeanne, Charles VII avoue son amour pour sa libératrice (duo). L’acte s’achève sur le tableau vers la Cathédrale (pour le nouveau couronnement victorieux du Roi), avec en contrastes saisissants : les démons hors scène et le chœur royal lumineux. ACTE II : Giacomo écartelé, (superbe solo du père : tout l’art de Verdi est d’avoir su conférer au délateur indigne une réelle profondeur coupable et tiraillée) dénonce sa fille Giovanna / Jeanne aux anglais. ACTE III : dans le camp britannique, Giovanna captive prie, pardonne à son père puis meurt en martyre, glorifiée. Illustration : le retour de Giovanna d’Arc à la Scala de Milan, déc 2015 – LIRE aussi notre critique du dvd : Chailly / Anna Netrebko
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Conférence
Samedi 25 avril – 14h30
Grand Théâtre – Salle Jean Vilar
Entrée gratuite
Direction musicale : Benjamin Pionnier
Mise en scène : Yves Lenoir
Décors : Bruno de Lavenère
Costumes : Jean-Jacques Delmotte
Lumières : Mario Bösemann
Giovanna : Astrik Khanamiryan
Carlo VII : Irakli Murjikneli
Giacomo : Marco Caria
Delil : Pierre-Antoine Chaumien
Talbot : Sévag Tachdjian
Choeur de l’Opéra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours