Tours, Opéra. La Chauve Souris : 27>31 décembre 2014. Johann Strauss fils, roi de la valse à Vienne, est aussi un génie de l’opérette. Pour preuve le raffinement délirant jamais démenti de son joyau lyrique, La Chauve Souris… Elle avance masquée, reste insaisissable et symbolise la folie raffinée d’une nuit d’effervescence absolue offrant aux chanteurs des rôles déjantés travestis, à l’orchestre grâce à l’inspiration superlative de Johann Strauss fils, une texture instrumentale ciselée, qui incarne depuis la création de l’oeuvre en 1874, le sommet de la culture viennoise associant valses envoûtantes hypnotiques et dramaturgie cocasse, drolatique, délirante. Ainsi à l’époque où Paris découvre les impressionnistes (exposition au salon de 1874), Vienne s’abandonne dans l’ivresse d’une musique flamboyante et d’un théâtre déjanté qui peut aussi se comprendre comme le miroir de sa propose vanité, comme une satire mordante autant qu’élégante de la société puritaine, hypocrite, hiérarchisée. C’est une parodie satire d’après le théâtre de boulevard parisien où perce aussi la guerre des sexes. D’astucieuses jeunes femmes, la bonne (Adèle), l’épouse (Rosalinde) entendent se venger d’un époux/patron libidineux infidèle (Eisenstein)…
Les choeurs virtuoses, la magie mélodique et le raffinement de l’orchestration qui synthétise le meilleur Strauss, sans omettre la délicatesse de l’intrigue qui revisite les standards des comédies de boulevards mais sur un mode léger et infiniment subtil comme les grands airs isolés (celui de la comtesse hongroise chantant dans Heimat un grand solo nostalgique d’une irrésistible sensibilité pendant la fête chez Orlofski au II)…. sont autant de qualités complémentaires d’un spectacle d’une profondeur poétique rare et d’une expressivité palpitante pour peu que le chef et les chanteurs réunis dont la fameuse invitée surprise (gala dans l’opéra) aient à coeur d’en ciseler toutes les facettes, hors de la caricature.
Souhaitons que la nouvelle production de l’Opéra de Tours réunisse l’une ou l’autre et probablement les deux car le souci du chef, l’engagement des musiciens du Symphonique maison comme souvent la cohérence du plateau vocal réalisent d’indiscutables réussites à Tours.
Johann Strauss II
Die fledermaus, La Chauve Souris
Opérette viennoise en 3 actes, livret de Richard Genée
Création à Vienne, Theater an der Wien, le 5 avril 1874
Edition Bärenreiter (édition critique) – Chantée en Allemand, dialogues en français, surtitré en français
Tarifs : série E (de 7€ à 65€) le 31/12/2014 : série E+ (de 7€ à 70€)
Réservations : 02 47 60 20 20 / www.operadetours.fr
Samedi 27 décembre, 20h
Dimanche 28 décembre, 15h
Mardi 30 décembre, 20h
Mercredi 31 décembre, 20h
Orchestre Symphonique Région Centre – Tours
Chœurs de l’Opéra de Tours
(Direction : Emmanuel Trenque)
Nouvelle co-production Opéra de Tours,
Opéra de Reims, Art musical et Opéra Théâtre Grand Avignon
Avec le soutien exceptionnel de l’Association des Amis du Centre Lyrique de Tours, à l’occasion de ses soixante ans
Direction : Jean-Yves Ossonce
Mise en scène : Jacques Duparc
Décors Christophe Vallaux et Art musical Costumes, accessoires : Art musical Lumières : Marc Delamézière
Rosalinde : Mireille Delunsch
Adele : Vannina Santoni
Prince Orlofsky : Aude Extremo
Gabriel von Eisenstein : Didier Henry
Dr Falke : Michal Partyka*
Franck : Frédéric Goncalves*
Frosch : Jacques Duparc
Alfred : Eric Huchet
Dr Blind : Jacques Lemaire
* Débuts à l’Opéra de Tours
Conférence des Amis du Centre Lyrique de Tours
Conférence ACLT
Samedi 13 décembre, 14h30
Salle Jean Vilar, Grand Théâtre de Tours Intervenant : Didier Roumilhac
Argument – synopsis
Tout commence quelques mois auparavant, quand, un matin de bringue, revenant tous deux d’un bal masqué, le rentier Gabriel von Eisenstein contraignit son ami Dr Falke, notaire, à traverser la ville, revêtu d’un déguisement de Chauve-souris. Le Dr Falke tout feignant d’en rire, jure de se venger….
Acte I : à Pontoise chez Gabriel von Eisenstein
Une altercation avec un garde-champêtre a valu à Gabriel von Eisenstein huit jours de prison. Il décide d’oublier son chagrin dans le fumet d’un bon dîner avec sa femme Rosalinde. Son ami, Dr Falke, lui rend visite et lui propose de passer cette dernière soirée en joyeuse compagnie chez le Prince Orlofsky. Gabriel von Eisenstein enthousiaste accepte et après un petit mensonge à son épouse : Rosalinde, part soit disant pour « la prison » !
Rosalinde est bouleversée quand tout à coup elle reçoit la visite d’un ami d’enfance, ex et toujours amoureux « transi » , Alfred qui s’invite illico au diner en tentant de séduire celle qu’il aime encore ! Ils sont surpris par Franck, le directeur de la prison qui en fait, vient chercher le prisonnier Eisenstein. Alfred ne voulant pas révéler son identité, doit achever la soirée en prison, sous le nom de Gabriel von Eisenstein.
Rosalinde apprend par la soubrette Adèle que son mari n’est pas parti pour la prison mais pour un bal masqué avec de jolies filles. Elle décide d’y aller pour confondre son mari : elle se fera passer pour une princesse hongroise.
Acte II : Chez le Prince Orlofsky
Gabriel von Eisenstein sous un faux nom, se retrouve donc à la soirée du Prince Orlofsky avec son ami le Dr Falke. Le Directeur de la prison, Franck, est aussi invité. Sous un faux nom également, il fait la connaissance de Mr Gabriel Von Eisenstein. Arrive la « princesse Hongroise » ! Gabriel Von Eisenstein, fait une cour assidue à la prétendue Comtesse sans se rendre compte qu’il s’agit de sa propre femme ! Rosalinde se fait confier en gage d’amour sa montre, auquel son chevalier servant tient pourtant beaucoup. Elle confondra son époux en lui montrant l’objet ainsi « offert ».
Acte III : A la prison de Pontoise, à l’aube
Le lendemain à l’aube, Franck revient à sa prison, encore gris du champagne de la veille. Gabriel von Eisenstein arrive lui aussi à la prison pour faire ses « 8 jours » au grand ébahissement de Franck qui lui déclare que le « vrai » Gabriel von Eisenstein est enfermé depuis la veille. Eisenstein très intrigué se fait passer pour son avocat et interroge Alfred dans sa cellule ; sa femme Rosalinde, munie de la montre, arrive à son tour avec Dr Falke. Von Eisenstein est confondu et ne peut que s’excuser auprès de Rosalinde. Le Dr Falke avoue être l’auteur de cette machination en représailles de Gabriel von Eisenstein qui se souvient alors de cette fameuse blague du déguisement de « Chauve Souris » ! Honteux et confus Gabriel ne sera pas le dernier à en rire.
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