La Clémence de Titus, 1791
France Musique
Mardi 19 juillet 2011 à 20h
Avec John Mark Ainsley… London Symphony Orchestra. Sir Colin Davis, direction
Volet primordial et encore mésestimé du dernier Mozart, La Clemenza di Tito
porte à un degré inégalé la forme de l’opera seria, vieille machine
circonstancielle que le génie du compositeur revivifie. En parfait
scénographe, alchimiste des situations et des portraits psychologiques,
Mozart réinvente ici un genre noble et palpitant. S’il convoque après
Cinna, la figure de l’Empereur, c’est pour mieux dévoiler l’exercice
cruel et solitaire, voire amer du pouvoir. Mais en homme généreux, Mozart adoucit le
portrait en soulignant in fine, l’éclat d’un coeur vertueux qui sait
renoncer pardonner et aimer. Titus, composé simultanément à La flûte enchantée,
exprime les valeurs maçonniques: pardon, clémence, amour. Après le
bannissement de Bérénice, l’empereur Titus fait l’expérience de la
solitude, d’autant que tout semble conspirer contre lui, en particulier
son fidèle confident, Sesto, pris dans les rets d’une manipulatrice
prête à tout, Vitellia… C’est elle, entité maléfique et jalouse qui éprouve l’amour et la compassion en une déchirante transformation psychique… L’ouvrage a connu en 2006, une résurrection
exemplaire, sur les scènes lyriques de Paris à Salzbourg et aussi par le
disque qui nous offre désormais plusieurs versions recommandables.
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