samedi 20 avril 2024

Halévy: la Magicienne, 1858France Musique, lundi 11 juillet 2011 à 20h

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Fromental Halévy


La Magicienne
, 1858

Norah Amsellem (Blanche), Marianne Crebassa (Mélusine), Florian Laconi (René de Thouars)… Orch de Montpellier. Lawrence Foster, direction



France Musique
Lundi 11 juillet 2011 à 20h
En direct de Montpellier

Parisien né en 1799, Halévy obtient le Prix de Rome 1819. L’élève de Berton et Cherubini, Halévy qui dès ses études musicales se passionne pour l’opéra, triomphe avec Clari (Théâtre Italien, 1829, ouvrage écrit pour la diva européenne Maria Malibran et que Cecilia Bartoli s’est ingéniée à ressusciter: voire notre article Cecilia Bartoli ressuscite Clari de Halévy): à 30 ans, le compositeur est déjà un maître lyrique accompli qui assimile les derniers défis scéniques et musicaux dans le sillon de Rossini, Cherubini, Donizetti et bientôt Bellini. Mais sa maîtrise du genre opératique se dévoile dans le mode majeur et noble, celui du grand opéra: La Juive, créée à l’Opéra en 1835 incarne un nouveau sommet de l’Opéra romantique français, comprenant ballet, scènes collectives spectaculaires, individualités et action prenante et tragique.
Halévy est un peintre savant, efficace dans l’enchaînement des tableaux, au pinceau libre et très évocatoire: le souffle musical qu’il sait apporter dans le traitement des sujets, le distingue définitivement, lui permettant de supplanter même les canons fixés par Meyerbeer. Parmi ses élèves, citons Gounod et Bizet qui devient son gendre.
La Magicienne, opéra en 5 actes créé en 1858, fait partie des nombreux opéras à redécouvrir, comme La Reine de Chypre (1841) que Halévy tenait avec La Juive comme son meilleur ouvrage. Halévy y aborde sans ficelles ni clichés l’idéal féminin. Magicienne qui a pactisé avec Satan, Mélusine domine le monde par sa séduction irrésistible: elle est même une menace pour l’ordre masculin. Pourtant, créature sans morale ni conscience, la femme possède un coeur et une âme qui savent répondre à l’appel chrétien du salut. Mélusine saura pardonner, donner, renoncer. L’humilité et l’amour sincère tempèrent le portrait de cette séductrice fatale et la censure du Second Empire veille à la moralité finale de l’action: la démoniaque terrifiante se transforme en mortelle humble et croyante, habitée par une foi humaniste sincère. Architecte et psychologue, dramaturge et très grand compositeur, Halévy méritait bien cette résurrection majeure.

Il composa avec la même intelligence que ses opéras plus ambitieux: L’Eclair (1835), Guido et Ginevra (1838), Les Mousquetaires de la Reine (1846)… toujours, son écriture sait tirer le meilleur parti expressif et poétique du sujet abordé.

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