Les 6 et 7 avril prochains, les instrumentistes de l’ON LILLE / Orchestre National de Lille ambitionnent un programme complet, riche en équilibre et vertiges symphoniques. Aux séductions viennoises d’un Haydn maître chez les Esterhazy, de la virtuosité brillante (grâce au tempérament de la jeune violoncelliste Anastasia Kobekina) répond dans sa démesure poétique et prophétique, le poème philosophique de Richard Strauss : « Ainsi parlait Zarathoustra », véritable tour de force pour les musiciens de l’orchestre, entre ferveur individuelle et évocation cosmique ; car l’homme, le penseur, le créateur y questionnent le sens de la vie terrestre… rien de moins.
Concert symphonique
L’AUBE DE L’HUMANITÉ
L’humour de Haydn et la puissance de Strauss.
Jeudi 6 avril 2023 — 20h
Lille, Nouveau Siècle / ± 1h45 avec entracte
RÉSERVEZ VOS PLACES directement
sur le site de l’Orchestre National de Lille ON LILLE :
https://www.onlille.com/saison_22-23/concert/l-aube-de-l-humanite/
Programme
ANTON WEBERN (1883-1945)
Im Sommerwind
(Dans le vent d’été) [1904] 12’
JOSEPH HAYDN (1732-1809)
Concerto pour violoncelle n°1 [1762]
Moderato Adagio Allegro molto
25’
ENTRACTE
RICHARD STRAUSS (1864-1949)
Also sprach Zarathoustra (Ainsi parlait Zarathoustra) [1896]
Introduction
De ceux des arrière-mondes De l’aspiration suprême
Des joies et des passions
Le Chant du tombeau
De la science
Le Convalescent
Le Chant de la danse
Le Chant du voyageur de la nuit
33’
Xian Zhang, Direction
Anastasia Kobekina, Violoncelle
Ayako Tanaka, Violon solo
ORCHESTRE NATIONAL DE LILLE
En région
Pas de billetterie O.N.L / billetterie extérieure
Vendredi 7 avril – 20h30
Amiens, Maison de la Culture
LIRE ici le livret programme du concert :
https://www.onlille.com/saison_22-23/wp-content/uploads/Aube-web.pdf
HAYDN – Le Concerto pour violoncelle n°1 de Joseph Haydn est une partition miraculée. Le manuscrit ne fut retrouvé qu’en … 1961. Et recréé en 1962 par le chef Charles Mackerras. Riche en virtuosité et facétie (le fameux humour élégantissime de Haydn), l’œuvre est emblématique de la période entre les derniers feux baroques (les deux premiers mouvements dont le lent, uniquement aux cordes) et l’esthétique classique viennoise ; début 1760, Haydn vient d’intégrer le service de la cour des princes Esterhazy, à quelques kilomètres de Vienne et compose son Concerto pour le violoncelliste vedette des Esterhazy, Joseph Weigl.
R. STRAUSS – Also sprach Zarathoustra (Ainsi parlait Zarathoustra) – l’orchestre à l’épreuve de l’odyssée humaine… En 1896, Richard Strauss qui n’a pas encore composé ses opéras, élargit considérablement l’espace orchestral et défie les ressources expressives de l’orchestre, se proposant d’évoquer l’histoire de l’humanité, des origines au… surhomme, décrit, espéré par Nietzsche dans son livre : « Ainsi parlait Zarathoustra ». La partition à l’échelle cosmique évoque au début, en une fanfare d’abord sourde puis fracassante (trompettes aux notes graves), le philosophe de la Perse antique Zoroastre, contemplant émerveillé, le lever du soleil au sommet d’une montagne… (séquence orchestrale inoubliable utilisée par le réalisateur Kubrick pour son film culte « 2001, l’Odyssée de l’espace » (avec d’autres extraits d’œuvres de Ligeti). Là encore, il s’agit de souligner l’ampleur d’un questionnement, plutôt que d’y répondre… Tout au long de la partition, Strauss évoque chaque chapitre du livre de Nietzsche… l’itinéraire d’un homme au cours de sa vie, emblème de l’histoire humaine depuis les origines ; l’homme d’abord soumis aux lois naturelles, puis le religieux épris de ferveur, bientôt excluant la discipline et l’ascèse… pour les vertiges de la passion, de la science, vers une inquiétude grandissante, car la connaissance aiguise le sentiment de la mortalité et de la fin ; l’existence est de naître et de mourir. L’espoir que fait naître l’autodérision et le rire, l’humour, libèrent l’homme mûr… mais à la fin, alors que Zoroastre trouve la révélation dans la lumière éblouissante, l’homme de peu, lui, reste saisi par l’énigme du monde, et la quête de sens. La partition s’achève par une profonde (et noire) interrogation. A chacun de trouver sa voie / voix.
Précédent programme coup de coeur de la Rédaction, CLIC de CLASSIQUENEWS :
SCEAUX, La Schubertiade. Trio ARNOLD, sam 25 mars 2023, 17h
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SCEAUX, La Schubertiade. Trio ARNOLD, sam 25 mars 2023, 17h. Pour son dernier concert de la saison 2022 / 2023, La Schubertiade de Sceaux invite le Trio à cordes Arnold, fondé en 2018, entre Berlin et Paris. Récemment constitué, le Trio composé de trois instrumentistes qui se sont rencontrés au sein de la Seiji Ozawa international Academy affirme une maturité saisissante autant par leurs phrasés enchanteurs que leur sonorité aussi ciselée que peut l’être celle de leurs confrères, membres du Quatuor Arod, autre ensemble à l’exigence et la sensibilité, superlatives. Sens de l’écoute, nuances, respirations, souplesse et acuité expressive fondent ici une cohésion à 3 remarquablement ouvragée. La Schubertiade de Sceaux nous régale en invitant les grands talents du chambrisme le plus incandescent, entre élégance et intensité, finesse et franchise.
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SCEAUX, Hôtel de Ville
Samedi 25 mars 2023, 17h
Grande salle de l’Hôtel de Ville de Sceaux
Trio Arnold :
Chuishi Okada, violon,
Manuel Vioque-Judde, alto,
Bumjun Kim, violoncelle
Schubert (Trios à cordes D.471 et D.581)
Webern (Satz für Streichtrio)
Mozart (Divertimento K.563)
Réservez directement vos places sur le site de La Schubertiade de Sceaux :
http://www.schubertiadesceaux.fr/edition-2022-2023/
Franz Schubert : les trios à cordes D 471 et D 581
Tous deux datés vers 1816, et en si bémol majeur, les Trios à cordes D.471 et D.581 sont encore redevables aux Viennois qui l’ont précédé ; surtout à Mozart : Schubert déploie dans l’inachevé D 471, une sérénité lumineuse, comme touché par une grâce de fait mozartienne, à la fois heureuse et très articulée… Le D 581 cite Mozart (expressivité du premier mouvement) toujours mais aussi Haydn, en particulier dans les deux derniers mouvements. En digne Viennois, Schubert se montre à la hauteur de ses prédécesseurs et illustre lui aussi, l’élégance comme la facétie… sans omettre une égale sensibilité dans la rêverie de son Andante. Schubert ne traitera plus ensuite la forme du Trio, réservant ainsi à ses essais réussis, une place à part, jalons remarquables d’une invention déjà sûre et originale.
Franz Schubert,
Trio à cordes D 471 en si bémol majeur :
Allegro (puis ébauche inachevée d’un Andantino…)
Trio à cordes D 581 en si bémol majeur
Allegro moderato
Andante
Menuetto
Rondo
Biographie du Trio Arnold
Fondé en 2018, le Trio Arnold est un objet rare et surprenant dans le paysage musical européen. Musiciens aux multiples facettes et lauréats de prestigieux concours internationaux, les trois artistes se rencontrent en Suisse à la «Seiji Ozawa international Academy». Le Trio affirme une sonorité d’une grande homogénéité habituellement réservée aux quatuors à cordes. Son premier album consacré à Beethoven (Mirare 2021) est couronné d’un «Diapason d’or» et d’un «Trophée Radio Classique». A Sceaux, le Trio Arnold propose un programme Schubert et Mozart, agrémenté d’un clin d’œil à la seconde école de Vienne avec la courte pièce de Webern.
Réservez directement vos places sur le site de La Schubertiade de Sceaux :
http://www.schubertiadesceaux.fr/edition-2022-2023/
VIDÉO : Ludwig van Beethoven / Trio à cordes n° 5 en ut mineur op. 9 n° 3 : I. Allegro con spirito par le TRIO ARNOLD :