dimanche 16 mars 2025

CRITIQUE, concert. ORLÉANS, Théâtre, le 14 mai 2023. Haydn, R. Strauss, Poulenc. Orchestre Symphonique d’Orléans / N. Cismondi (hautbois) / S.M. Degand.

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Emmanuel Andrieu
Emmanuel Andrieu
Après des études d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Montpellier, Emmanuel Andrieu a notamment dirigé la boutique Harmonia Mundi dans cette même ville. Aujourd’hui, il collabore avec différents sites internet consacrés à la musique classique, la danse et l’opéra - mais essentiellement avec ClassiqueNews.com dont il est le rédacteur en chef.

Après avoir soufflé ses 100 bougies en 2021, l’Orchestre Symphonique d’Orléans (l’OSO pour les intimes…) est dirigé (artistiquement et musicalement) depuis 2014 par le chef allemand Marius Stieghorst, mais c’est à la cheffe française (et violoniste) Stéphanie-Marie Degand qu’il laisse la baguette pour le concert des 13 et 14 mai, un original et intéressant programme mêlant les rares Concerto pour hautbois de Richard Strauss et Sinfonietta de Francis Poulenc.

Mais en guise de mise en bouche et tour de chauffe, c’est la pétillante Ouverture de l’ouvrage lyrique “Il Mondo della luna” de Joseph Haydn qui a été retenu, l’occasion de constater la bonne coordination d’une phalange composée essentiellement de professeurs des Conservatoires du département qui ne jouent ensemble que sept ou huit fois par saison.

Le “plat de résistance” arrive – en même temps que Nora Cismondi comme hautbois soliste – avec le superbe Concerto pour hautbois de Richard Strauss. Après avoir été hautbois solo dans les prestigieux Orchestre National de France et Opéra National de Paris, c’est au sein du non moins célèbre Orchestre de la Suisse Romande que la musicienne officie. Le Concerto pour Hautbois de Strauss est l’une des œuvres tardives du compositeur bavarois, écrite en 1945 et créée à Zurich l’année suivante. La partie d’orchestre est modeste comparée aux formations demandées pour les poèmes symphoniques, ce qui s’avère parfait pour la formation orléanaise. L’équilibre avec le hautbois soliste, qui n’est pas un instrument extrêmement puissant, se fait naturellement. Le hautbois de Nora Cismondi séduit immédiatement par son timbre et une couleur assez lumineuse qu’elle conservera d’un bout à l’autre, qualités auxquelles il faut ajouter son art des nuances et sa facilité à faire fi des traits les plus virtuoses de la partition. Une virtuosité mais aussi un humour pleinement assumé dans le bis qu’elle offre au public, un morceau de jazz interprété avec le contrebassiste solo comme partenaire, et avec un entrain et une fougue qui amène le public avec eux, qui leur accorde une belle ovation méritée après l’exécution de cette pièce endiablée !

Après une courte pause pour se désaltérer, place à la tout aussi rare “Sinfonietta” de Francis Poulenc, composée en 1947 et qui possède toutes les caractéristiques d’une symphonie en quatre mouvements, révélant tous les talents d’orchestrateur de Poulenc, qui y intercale même quelques citations de Mozart et Haydn. De sa baguette sûre et précise, Degand obtient de l’OSO, justesse et volupté, pour une partition qui alterne avec à-propos instants pensifs et moments d’éclat. La cheffe insuffle beaucoup de dynamique au Molto vivace, et dans l’Andante cantabile qui suit, l’on profite pleinement de la limpidité du jeu des musiciens, des amples phrases des violons, et d’une petite harmonie impeccable. Enfin, le Finale – entre humour canaille et effusions passagères -, se montre brillamment enlevé.

A NE PAS MANQUER… Informons le lecteur que le dernier concert de la saison sera un “Ciné-Concert” (dirigé par Léo Margue les 10&11 juin) – qui mettra à l’affiche des oeuvres de Poulenc et Satie, et deux films muets: “Fantomas” de Louis Feuillade et “Pay Day” de Charlie Chaplin – pour lesquels l’OSO réalisera le son !

 

 

 

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CRITIQUE, concert. ORLÉANS, Théâtre (Salle Touchard), le 14 mai 2023. Haydn, R. Strauss, Poulenc. Orchestre Symphonique d’Orléans / N. Cismondi (hautbois) / S.M. Degand. Photo (c) Emmanuel Andrieu

 

 

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