jeudi 28 mars 2024

Compte rendu, opéra. TOURS. Opéra, le 16 mars 2018. Donizetti : L’Elisir d’Amore. Jean / Sinivia

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Compte rendu, opéra. TOURS. Opéra, le 16 mars 2018. Donizetti : L’Elisir d’Amore. Jean / Sinivia. Compte rendu, opéra. TOURS. Opéra, le 16 mars 2018. Donizetti : L’Elisir d’Amore. Barbara Bargnesi, Gustavo Quaresma, Mikhael Piccone, Marc Barrard… Choeurs de l’opéra, Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours. Samuel Jean, direction musicale. Adriano Sinivia, mise en scène.

Le plus chaleureux bijoux comique de Donizetti vient fondre la glace hivernale à l’Opéra de Tours! La production de l’Opéra de Lausanne, signée Adriano Sinivia, est assurée par une distribution rayonnante de jeunesse. Les choeurs et orchestre de l’opéra interprètent l’œuvre légère avec un charme indéniable. Un melodramma giocoso succulent malgré les bémols.

 

 

 

Une comédie romantique pas comme les autres

 

 

 

 

 

L'Opéra de TOURS affiche l'ELISIR d'AMORE de DONIZETTIDonizetti, grand improvisateur italien de l’époque romantique (au début du siècle), compose L’Elisir d’Amore en deux mois (pas en deux semaines!) en 1832. Le texte de Felice Romani s’inspire du livret de Scribe pour l’opéra d’Auber « Le Philtre », dont la première a eu lieu un an auparavant. L’opus est une comédie romantique en toute légèreté, racontant l’amour contrarié du pauvre Nemorino pour la frivole et riche Adina, et leur lieto fine grâce à la tromperie de Dulcamara, charlatan, et son magico elisire. Une œuvre d’une jouissance infatigable, véritable cadeau vocal pour les 5 solistes, aux voix délicieusement flattées par les talents du compositeur.

Le jeune ténor brésilien Gustavo Quaresma dans le rôle de Nemorino est tout tendre et touchant, bondissant à souhait sur le plateau, avec du swing dans les ensembles et très mignon dans les solos. L’archicélèbre romance du 2e acte « Una furtiva lagrima » est son sommet d’expression vocale ; il y rayonne de chaleur et d’humanité. A ses côtés, la soprano Barbara Bargnesi dans le rôle d’Adina, interprète avec brio le rôle coquin de la jeune femme gâtée par la nature, bien née, et bien dôtée. Sa prestation vocale est fabuleuse, son timbre charnu et la virtuosité insolente dans les nombreuses vocalises touchent l’auditoire, et compensent les très peu nombreux défaut de justesse. Elle est aussi excellente actrice, convaincante dans l’espièglerie comme dans le pathos final.
Le Dulcamara de Mark Barrard est une force comique d’un magnétisme assumé. Sa performance captive,… et par sa voix large et saine, et par son jeu d’acteur, malin et vivace à souhait ! Le Belcore de Mikhael Piccone est un cas particulier. S’il joue très bien le rôle du grand beau-gosse militaire insouciant et prétentieux, avec un je ne sais quoi d’élégant dans sa posture et sa plastique, aussi avec sa musique plutôt rustique au charme facile, l’affectation dans la voix, plutôt drôlissime, empêche parfois la projection. Nous apprécions les qualités de la Giannetta de Julie Girerd, soliste des choeurs de l’opéra sous la direction d’Alexandre Hervient. Remarquons d’ailleurs l’excellente prestation du choeur, en très bonne forme : il est de bout en bout réjouissant !

L’Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours est dans la meilleure des formes également. Sous la direction de Samuel Jean, les bois se distinguent souvent, et la couleur mélancolique ressort davantage avec le choix de tempi parfois ralentis. Donizetti se distingue par son don incroyable des sensations et des sentiments sincères dans la texture même de la musique. La caractérisation musicale est incroyable et d’un naturel confondant (à l’opposé de la farce délicieuse d’un Rossini plus archétypale à notre avis). Dans ce sens, la production d’Adriano Sinivia, avec les décors magistraux de Cristian Taraborrelli s’accorde à ces aspects. Il s’agît là d’un mélodrame joyeux d’un petit monde gigantesque, où des personnages simples s’adonnent à une vie simple dans les prés, épicée des péripéties sentimentales grâce à l’oeuvre d’un charlatan/entremetteur. Fortement recommandé à nos lecteurs pour guérir tous les maux ! Encore à l’affiche demain, le mardi 20 mars 2018.

 

 

 

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CRITIQUE, opéra. TOURS. Opéra, le 16 mars 2018. Donizetti : L’Elisir d’Amore. Jean / Sinivia. Barbara Bargnesi, Gustavo Quaresma, Mikhael Piccone, Marc Barrard… Choeurs de l’opéra, Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours. Samuel Jean, direction musicale. Adriano Sinivia, mise en scène. Illustrations : © Marie Pétry

 

 

 

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