jeudi 28 mars 2024

CD. Seong Jin Cho, piano. Chopin : 24 préludes, Nocturne opus 48 (1 cd Deutsche Grammophon, octobre 2015)

A lire aussi

chopin seong jin cho cd deutsche grammophon review cd critique compte rendu nocturne chopin opus 48 : 1 classiquenewsCHOPIN TRANSCENDANT. Seong Jin Cho peut être un coréen comblé. L’asiatique dévoile chez Frédéric Chopin, une sensibilité idéale pour l’univers si exigeant du Romantique. Le 17ème lauréat du Grand Prix du Concours Chopin deVarsovie mérite amplement la distinction qui honore son jeune talent. Né en mai 1994 soit à 21 ans, le nouveau lauréat du Concours Chopin de Varsovie successeur à cette distinction de Arguerich, Zimerman, et plus récemment Wolf ou Trifonov dévoile un tempérament hors normes une profondeur et une gravité hallucinante qui révèle chez Chopin aux côtés de sa digitalité extravagante et saisissante, cette amertume implacable, ce gouffre tragique irrésistible et indicible qui aux côtés des percées explicitement rêveuses et de fait crépusculaires, c’est c’est à dire belliniennes, déconcertent tout autant par une ampleur de vue, une conscience du fatum d’une puissance et d’une carrure inédite qui souvent est gommée chez nombre de ses compétiteurs.  Son Chopin a non seulement de la pure magie virtuose d’un toucher d’une finesse extrême mais il sait construire et bâtir des paysages d’une âpre et furieuse mélancolie.

CLIC D'OR macaron 200Après l’écoute des 24 Préludes, le Nocturne opus 48/I résume à lui seul l’engagement esthétique du jeune prodige coréen, les fondements réels de sa passionnante maturité, les vertiges de ces luttes silencieuses d’une incroyable tension. Errance désespérée, rêverie, prenante et insupportable amertume puis renoncement éthéré, avec ce que Chopin réalise seul, ce jaillissement miraculeux d’une innocence pure bercée de tendresse et d’espérance   Le lyrisme éperdu que le jeune pianiste coréen qui vit à Paris, fait surgir de l’ombre est à mille lieues de la performance rien que séductrice et souvent grandiloquente de Lang  Lang.

Cho en  véritable poète des nuances, génie légitimement reconnu en 2015, maitre artisan entre autres d’un rubato d’une rare intelligence sait suggérer et murmurer avec une subtilité de ton inouï (Prélude 19), gouffres vertigineux et pudeur absorbante d’une absolue tristesse (Prélude 20). Le choc est à la hauteur de la récompense décrochée. Et le témoignage ici magistralement enregistré par les équipes de Deustche Grammophon de surcroît au moment des épreuves varsoviennes d’octobre 2015 donne davantage de poids et de vitalité à ce formidable enregistrement. … n’écoutez que ce Nocturne et vous saisirez l’urgence funambule d’un nouveau prince du piano. Capable d’une hypersensibilité arachnéenne comme d’un feu d’une exquise virilité, enchaînés avec une continuité où percé le sens de l’architecture interne des oeuvres. Litteralement prodigieux. On aimerait écouter ses prochains albums chez les Français allusifs et liquides comme prophètes : Ravel, Debussy, Satie.

CD. Seong Jin Cho, piano. Chopin : 24 préludes, Nocturne opus 48 (1 cd Deutsche Grammophon, octobre 2015)

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, opéra. PARIS, Théâtre des Champs-Elysées, le 26 mars 2024. LULLY : Atys (version de concert). Les Ambassadeurs-La Grande Ecurie / Alexis Kossenko (direction).

Fruit de nombreuses années de recherches musicologiques, la nouvelle version d’Atys (1676) de Jean-Baptiste Lully proposée par le Centre...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img