PODCAST AUDIO. Entretien avec Iakovos Pappas, par Pedro Octavio Dia. Entretien avec Iakovos Pappas réalisé à Paris en novembre 2015 par notre rédacteur Pedro Octavo Diaz. Irrévérencieux mais subtil, provocateur mais poétique, le répertorie lyrique défendu par Iakovos Pappas et Almazis nous dévoilent les joyaux oubliés du théâtre lyrique du XVIIIème siècle. Dans le paysage très varié de la musique baroque Française, Iakovos Pappas demeure l’infatigable défenseur de la redécouverte de l’opéra comique et des œuvres de chambre du XVIIIeme siècle. Fort d’une série de réalisations qui ont rendu des compositeurs tels que Duni ou Philidor à nos oreilles, Iakovos Pappas lance un nouveau défi avec l’enregistrement des Fables de Jean de Lafontaine mises en musique par Louis-Nicolas Clérambault. Par ailleurs, le maestro Grec nous fait part de ses projets futurs et la fondation d’une nouvelle compagnie lyrique… de quoi encourager la redécouverte d’un pan entier de la musique Française méconnue, oubliée, mésestimée… et pourtant majeure par son raffinement instrumentale, son intelligence dramatique, son exigence poétique et littéraire. Actualités : nouveau cd dédié aux fables de La Fontaine, lyre érotique du XVIIIème, rituel funèbre maçonnique versaillais, prochains concerts en juin 2016 à la BNF…
Entretien avec Iakovos Pappas, projets pour Almazis… par Pedro Octavio Pappas by Classiquenews Classiquenews on Mixcloud
VOIR, LIRE aussi Reportage vidéo et Compte-rendu : Saint-Sulpice le Verdon (Vendée). Logis de la Chabotterie, le 6 août 2013. Egidio Duni : Les deux chasseurs et la Laitière. Elisabeth Fernandez, Perrette. Yakovos Pappas, scénographie et direction.
Festival Musiques à la Chabotterie 2013 : Egidio Duni révélé (Les 2 chasseurs et la laitière, 1763). Chaque été, en Vendée, le festival Musique à la Chabotterie devient la scène lyrique du baroque le plus délirant, celui de l’opéra comique. Dans la France Louis XV, les Italiens conquièrent les tréteaux : depuis la Querelle des Bouffons (1752), les auteurs français s’italianisent, y compris Rameau. En 1763, Egidio Duni crée Les 2 chasseurs et la laitière d’après deux fables de La Fontaine. A partir de la poésie morale et cynique du XVIIè, Duni invente un genre comique et satirique qui renouvelle la veine théâtrale en France. En août 2013, dans la cour d’honneur du logis vendéen, Iakovos Pappas et son ensemble Almazis ressuscitent un jalon de la création comique, furieusement italienne, française par son sens de la satire, insolente et séditieuse par les codes qu’il aime pourfendre… Reportage vidéo CLASSIQUENEWS.COM © 2014. EN LIRE +
CD. André Danican Philidor : Blaise le Savetier, 1759 (Almazis, Pappas, 2013)… Iakovos Pappas nous dévoile ici l’un des joyaux bruts du comique français à l’époque où le théâtre de la Foire Saint-Germain éblouit par sa verve délirante, sachant prolonger en le transfigurant le modèle du buffa italien. Créé en 1759 sur la scène du théâtre de l’Opéra Comique de la Foire Saint-Germain, Blaise le Savetier appartient à un cycle particulièrement convaincant où encore au début de sa florissante carrière, André Danican Philidor se met au diapason des Italiens, d’autant plus après la Querelle des Bouffons (1752). Mais avec cette truculence spécifique, à la gouaille parisienne, à l’esprit satirique et parodique. Sedaine librettiste de Philidor réécrit le conte de La Fontaine : au couple de Blaise et Blaisine, l’écrivain acoquine le couple des huissiers, Mr et Mme Pince, venus saisir leurs biens (Blaise préfère se ruiner au cabaret avec Mathurin que travailler et gagner honnêtement sa vie). Ici s’affrontent les caractères et tempéraments abrupts : l’ignoble Mme Pince, nourrie au fiel de l’avarice et de la convoitise à laquelle répond la bonhommie débraillée du Savetier, alcoolique et volage que soulage son épouse bien sage (voire toute aussi paillarde que son époux si sympathique). Au demeurant, tenants d’une sexualité qui ne se cache pas, Blaisine (ex Margot) et Blaise s’avouent leur ancienne aventure avec Mr et Mme Pince… Leur sens de la rivalité et de la surenchère dont se souviendra encore Mozart dans le fameux air du Catalogue de Don Giovanni (air de Leporello à propos des conquêtes de son maître) inscrit davantage l’opéra dans la démesure satirique la plus audacieuse. Sur le plan musical comme poétique