vendredi 19 avril 2024

CD, opéra événement, annonce. LE MOZART CARNASSIER, ERUPTIF de CURRENTZIS. Don Giovanni de Mozart par Teodor Currentzis

A lire aussi

mozart curretnzis teodor sony classical cd review critique cd classiquenews don giovanni currentzisCD, opéra événement, annonce. LE MOZART CARNASSIER, ERUPTIF de CURRENTZIS. Don Giovanni de Mozart par Teodor Currentzis. C’est la réalisation lyrique la plus attendue de cette fin 2016 : achevant leur trilogie Da Ponte / Mozart, Teodor Curretnzis et les instrumentistes de son ensemble « MusicAeterna » redoublent ici de nuances expressives et d’engagement d’une exceptionnelle tenue. Sur un diapason incisif, angulaire à 430 hz, le chef grec livre dans cet enregistrement réalisé à l’Opéra Tchaikovsky de Perm en décembre 2015, soit il y a déjà une année, l’accomplissement le mieux affiné de son cycle mozartien. Tempis fouettés, d’une trempe vorace, carnassière (à la mesure du désir permanent, instinctif, primaire, irrépressible de Don Giovanni, séducteur / félin / prédateur), – écoutez ici la réalisation du Fin ch’han al vino – d’une incontrôlable frénésie de jouissance-, la direction de Teodor Currentzis chez Mozart confirme mais avec plus de cohérence que ses deux précédents (Cosi fan tutte, 2013, puis Le Nozze di Figaro, 2013), son art de la ciselure éruptive, émotionnelle, incandescente : forte caractérisation vocale de chaque personnage conçu comme autant d’individualités jamais résolues, et qui semblent même en état d’apesanteur, à l’équilibre jamais certifié sur un tapis instrumental à l’affût de chaque humeur, y compris la plus fugace… ; vitalité parfois martiale et percussive du continuo (avec pianoforte d’une inventivité et d’une présence inédite à ce jour) et de l’orchestre (calibré sur le même diapason délirant, poétique, sanguin, fiévreux). C’est peut dire que le geste acide, affûté, acéré, félin du chef grec rétablit dans une suractivité émotionnelle électrique les décharges érotiques et même sexuelles de la partition ciselée par Da Ponte et Mozart (avec une tenue d’archet qui ne triche jamais mais tranche dans le vif : vertiges et tension progressive du final de l’acte I avec le jeu des masques et en second plan, le viol tenté sur Zerlina couplé à l’hymne « à la liberté ». Dans cette vision primaire où la force de l’instinct et du désir prime évidemment sur la raison, le chef sait éclairer comment la présence du Séducteur provocateur trouble tous ceux et toutes celles qui croisent son chemin, comme sa fascinante allure.

 

 

CD, annonce : le Don Giovanni érotique, carnassier de Teodor Currentzis

CLASSE CARNASSIERE SUPERLATIVE

currentzis mozart don giovanni sony classicalTout cela transpire d’expressivité toujours racée, parfois grimaçante. Cette grande maîtrise des champs expressifs multiples, de la tension globale, du relief sculpté, tranchant, vif, de l’orchestre comme des portraits vocaux, atteste d’une vision mûrie, en rien artificielle ni outrageusement creuse : avec son look d’Apâche esthète, Teodor Currentzis fait feu de tout bois, réactivant une verve expérimentale qui rappelle celle des pionniers d’hier, Nikolaus Harnoncourt en tête. Le jeune maestro conclut sa trilogie mozartienne Da Ponte avec une classe carnassière plus que convaincante : irrésistible, d’autant que contrairement à ses gravures précédentes (Cosi et surtout Le Nozze di Figaro qui pâtit entre autres de la comtesse indigne et caricaturale de Simon Kermes), le plateau de solistes réuni pour ce Don Giovanni de l’hiver 2015, est en tout point irréprochable. Chacun ici tient sa partie entre maîtrise, mesure, expressivité consciente ou non du grand démon désir. Currentzis signe de toute évidence une partition traitée comme un festival d’éclairs intérieurs, de secousses troublantes qui électrisent l’éros de la musique mozartienne. LIRE notre grande critique du Don Giovanni de Mozart par Teodor Currentzis  à paraître début novembre 2016 sur classiquenews.com. CLIC de CLASSIQUENEWS hiver 2016.

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 18 avril 2024. SIBELIUS : symphonie n°7 [1924] – BEETHOVEN : « GRAND CONCERTO » pour piano n°5 « L’Empereur » [1809]....

SUITE & FIN DU CYCLE SIBELIUS... La 7ème est un aboutissement pour Sibelius pour lequel l'acte de composition est...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img