jeudi 28 mars 2024

Berlin, Deutsche Oper. Pretty Yende chante Lucia di Lammermoor

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une-evasion-deutsche-oper-berlin-580-570Berlin, Deutsche Oper. Donizetti : Lucia di Lammermoor :  les 1er, 6 février 2015. L’année où meurt Bellini, sur le métier des Puritains pour la scène parisienne, Donizetti son challenger livre Lucia di Lammermoor créé au San Carlo de Naples le 26 septembre 1835. Le compositeur gagne ainsi ses lettres de noblesse, s’affirmant avant Verdi, tel le champion du romantisme lyrique à l’italienne. Walter Scott donne l’intrigue inspirée d’une histoire authentique : celle de Janet Dalrymple qui en 1668 assassine son mari pendant leur nuit de noces et le paye fort au prix de sa raison. Edgardo fait figure de bon, opposé à Enrico, le méchant manipulateur contre lequel doit lutter la riche héritière Lucia. Modèle des héroï¨nes romantiques sacrifiées, Lucia s’immole en perdant la raison dans la fameuse scène de la folie, martyr et embrasement extatique à l’acte III. Le rôle de Lucia offre au soprano coloratoure, de style bellinien obligé, une palette de sentiments nuancés et profonds, exprimés avec une rare justesse : désir d’une jeune âme juvénile, d’autant plus exacerbée face à un frère sadique et noir et un amant étrangement distancié, absent, aimant mais si peu complice.

 

Lucia, un sommet du bel canto romantique

 

lucia-deutsche-oper-berlin-580-380-pretty-yendeLucia est encore une adolescente au désir ardent, d’un romantisme entier et passionnel : les vocalises de sa partie s’intensifient à mesure que la souffrance ou la frustration se déploient. Elle affronte directement la brutalité d’une société phallocratique qui traite les femmes comme des marchandises, à épouser ou à renier. La figure de l’épouse sacrifiée, comme immolée par son propre frère marque les esprits des contemporains de Donizetti dont évidemment Flaubert : Emma Bovary, la protagoniste tragique de son roman fameux, assiste à la représentation de Lucia en français : Emma voit alors dans Lucia, sa propre image, une prémonition de son propre destin désormais voué à la mort. C’est Maria Callas la première qui en 1955 restitue en bellinienne accomplie la force émotionnelle du personnage, les aspirations de la jeune femme affrontée malgré elle et jusqu’à la mort, à l’esprit étroit et roublard d’une société d’hommes hostiles…

 

 

 

2 raisons pour ne pas manquer La Lucia de Berlin

l’évaluation de classiquenews.com

CLIC D'OR macaron 2001- la mise en scène classique promet de respecter la gradation de plus en plus pathétique et tragique du drame, en particulier la scène de la folie de Lucia au III

CLIC_macaron_20142- dans le rôle de Lucia, la jeune soprano sud africaine Pretty Yende fait ses débuts attendus dans un grand rôle romantique tendu et nuancé ; de la grâce juvénile et adolescente à la folie de la femme sacrifiée et criminelle, la cantatrice, couronnée par le Grand Prix Bellini en 2010 (avant sa distinction par le prix Operalia l’année suivante en 2011) devrait éblouir l’audience par sa ligne vocale, son timbre diamantin taillé pour les héroïnes angéliques, mais aussi son intelligence des coloratoures, non plus mécaniques mais finement expressives. Classiquenews suit la carrière de Pretty Yende depuis ses débuts et l’obtention de son Grand Prix au 1er Concours Bellini 2010.

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Temps forts de la partition, acte par acte :
Ce qu’il ne faut pas manquer, les épisodes du drame les plus décisifs…

En Ecosse, les Ashton (Enrico et sa soeur Lucia) vouent une terrible haine à leur rival, Edgardo, hériter de la famille Ravenswood.
Au I : Les deux amants. Enivrés par leur amour, Edgardo et Lucia s’abandonnent à la langueur extatique (duo Sulla tomba)
Au II : Le mariage forcé. C’est l’acte de la manigance, celle du frère sadique Enrico et de son complice Raimondo qui forcent Lucia à épouser un bon parti : Arturo Bucklaw. Les deux intrigants réalisent leur projet en faisant croire à Lucia qu’Edgardo l’a trahie pour une autre. Le sextuor final est le plus impressionnant : face aux agents du complot (Enrico, Raimondo, Arturo) se dressent les amants hier unis, à présent désunis : Edgardo jette l’anneau que lui avait remis Lucia au I.
Au III : La folie de Lucia. Alors qu’Edgardo et Enrico se sont donné rendez vous pour se battre, surgit Lucia démente, errant dans le château encore animé par les murmures de la fête nuptiale : elle vient de tuer Arturo, sa robe maculée de sang (scène de la folie : Il dolce suono…). Alors qu’il allait se battre avec Enrico, Edgardo en apprenant la mort de Lucia, se poignarde.

 

 

Lucia di Lammermoor au Deutsche Oper de Berlin :
Vendredi 6 février – Berlin, 19h30


Ivan Repusic, direction musicale
Filippo Sanjust, mise en scène

Simone Piazzola, Enrico
Pretty Yende, Lucia
Joseph Calleja, Edgardo
Matthew Newlin, Arturo
Andrew Harris, Raimondo
Ronnita Miller, Alice

Orchestre et choeur de la Deutsche Oper
Visiter le site du Deutsche Oper Berlin

A l’affiche les 1er, 6 février 2015
Consulter la page Lucia di Lammermoor sur le site du Deutsche Oper Berli

 

 
 

 

Organisez votre séjour à Berlin : les 6 et 7 février 2015

Profitez de la représentation du vendredi 6 février 2015 au Deutsche Oper pour rester à Berlin, et voir le lendemain samedi 7 février : Macbeth de Verdi au Staatsoper de Berlin, 18h. Daniel Barenboim, direction. Avec Placido Domingo, Macbeth. René Pape, Banquo. Liudmyla Monastyrska, Lady Macbeth, Rollando Villazon, Macduff… Peter Mussbach, mise en scène. Là aussi le plateau vocal promet un grand moment musical et lyrique (Placido Domingo en Macbeth) d’autant plus convaincant sous la baguette de Barenboim et dans la mise en scène de Peter Musbach (homme de théâtre dont le travail scénique et visuel demeure toujours passionnant).

Week end à Berlin : Lucia et Macbeth, les 6 et 7 février 2015. Destination voyage culturel et lyrique proposé par Europera La Fugue. A partir de 250 euros par personne… toutes les infos, les modalités de réservation sur le site www.europera.com

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