Les paysages extérieurs et intérieurs du Rhin allemand sont toile de fond pour le concert qu’à trois reprises donne l’ONL., sous la direction de Christian Zacharias. Le pianiste y sera aussi soliste dans un concerto du fils prodigue de J.S.Bach, Karl Philip Emmanuel. La 3e Symphonie de Schumann et son grand choral en hommage au fleuve immémorial voisineront avec des Danses de kermesse, elles aussi rhénanes, de B.A.Zimmermann, l’auteur tourmenté de l’opéra des Soldats.
Le Concert de l’Hostel Dieu consacre une partie de sa saison aux compositeurs et ouvrages baroques dont il assure la recherche d’édition et les critères d’interprétation dans les bibliothèques et les publications d’époque. La triade de mars est consacrée à des pièces sacrées et profanes de Lyonnais comme Estienne, Leclair ou Gouffet, y joignant des Méridionaux qui ont écrit pour les institutions ou académies d’entre Rhône et Saône, Campra et Mondonville, sans oublier le plus illustre des
Année Chopin, année Schumann obligent : comme on le verra tout au long de 2010, les célébrations par incursion dans tous les domaines explorés par chacun des deux compositeurs romantiques – solisme instrumental, chambre, orchestre, voire dialogue vocal, du lied à l’oeuvre chorale – n’ont pas seulement, pour le mélomane conscient et organisé, le mérite de reconstituer les approches d’une intégrale virtuelle.
Chopin et Schumann, 2010, certes. Mais Mendelssohn 2009 peut être prolongé en 2010, comme le propose la saison musicale d’Ecully qui a en a fait son thème. En 4e concert, c’est le Quatuor George Sand qui interprète le 2e Quatuor op.13, et le tragique 7e, op.80, « Requiem » pour la sœur de Félix, Fanny. L’occasion de remettre en doute certains stéréotypes sur le compositeur du « Songe d’une nuit d’été » et de la Symphonie Italienne ?
L’Association lyonnaise Chopin honore Frédéric à chacun de ses concerts ; et en 2010 – double 200e anniversaire oblige -, on peut y joindre Schumann le « frère d’armes » qui avait tout de suite écrit : « Chapeau bas, un génie ! ». La présence de Philippe Cassard laisse augurer d’une interrogation en profondeur du côté de la Fantaisie op.17, toute dédiée par Robert à Clara,
Et si on explorait plus avant les richesses du baroque français XVIIe ? Et si on s’apercevait mieux que ces musiques sont « classiques » aussi, et en tout cas, noblement austères? Le travail de recherche d’une jeune génération de baroqueux (au CNSMD de Lyon) permet d’écouter 4 des Motets de Pierre Robert, qui fut à la Chapelle Royale de Louis XIV avec Henry Du Mont l’un des hauts artisans de la musique sacrée.
Musée en musique, de Grenoble, est comme le titre l’indique une incitation à écouter-regarder les œuvres d’art visuel et sonore. Pour commencer l’année Schumann, une « excursion romantique » centrée sur les deux cycles essentiels, Dichterliebe et Frauenliebe und Leben : mais la parole n’y est pas seulement donnée aux chanteurs et au piano. Le Dichterliebe est contrepointé par une création filmique, évidemment sans pléonasme, et en correspondance poétique.
Proverbe lyonnais : plus on est de sages un peu fous (de musique), plus on sourit. Une 5e Association de concerts est venue investir par musique de chambre la Salle Molière. Au tout début 2010, la pianiste chinoise Zhu Xiao Mei – une longue, douloureuse et espérante histoire – vient donner « tout un monde (qui lui fut par force longtemps) lointain », les grandioses Variations Goldberg, partition fondatrice et mythique d’un Jean-Sébastien Bach au sommet de sa puissance créatrice.
Le contre-ténor Philippe Jaroussky – sans doute le chanteur baroqueux français le plus aimé des publics actuels – sait « descendre la chronologie », et s’intéresse à la mélodie fin de siècle et belle époque. Avec le pianiste Jérôme Ducros, il offre à la Société de Musique de Chambre un récital où Fauré voisine avec Reynaldo Hahn,...