Tempête et passion
Nouvelle phalange sur instruments d’époque née en 2012, La Symphonie des Lumières entend restituer le jeu et l’espace sonore des oeuvres symphoniques anciennes, de 1750 à 1850, soit du néoclassicisme post baroque au plein romantisme. Il s’agit d’éclairer d’une nouvelle manière, la sonorité comme les conditions d’écoute dont l’éclairage d’époque par exemple… Clarté mesurée, mais expressivité et présence renforcées, la proposition a tout pour séduire. Cordes en boyaux, vents et bois, cuivres et percussions historiques, jeu millimétré, la palette des bénéfices est multiple ; elle a déjà démontré ses apports grâce aux orchestres précédents dont l’Orchestre des Champs-Elysées, surtout Les Siècles, ensemble exemplaire à ce titre dont Nicolas Simon, fondateur des Lumières, est un ancien membre… et le brillant disciple de François-Xavier Roth. Alliages des timbres plus éclatants et mordants, acuité des aspérités de chaque pupitre, sonorité restituée selon la richesse et l’éclat retrouvé de chaque instrument, la Symphonie des Lumières prolonge l’acte défricheur et régénérateur de ses aînés, avec une sensibilité nouvelle : rétablir l’équation magicienne entre clarté sonore, scintillement musical, écriture orchestrale, mais aussi environnement d’écoute et de réception.
Tournée :
La Coupole (Scène Nationale de Sénart), 5 avril 2013
Abbaye aux Dames (Saintes), 21 mai 2013 à 20h30
Clarté et sonorité d’époque
Lumières révélatrices. A la différence des instruments modernes, les instruments d’époque restituent les oeuvres dans leurs proportions d’origine, leurs couleurs initiales avec un mordant expressif, une finesse d’attaque, des alliages idéalement vifs et dévoilés dans leur richesse première. Tout cela compose un enjeu esthétique de première importance qui fonde la démarche du chef et de son nouvel orchestre si bien nommé. Le choix des instruments est ici majeur car il influence directement la nature du son, son intensité, sa couleur : les perces anciennes sont souvent plus fines, produisant une sonorité plus typée et caractérisée ; moins puissante mais plus riche et plus profonde. Le gain en terme de timbre et de couleur l’emporte sur la puissance globalisante.
Le programme » Tempête et Passion » éclaire les contrastes passionnés (néoclassiques ou préromantiques?), le clair-obscur des partitions qui en font sur le mode instrumental, des opéras frappant par leurs vertiges dramatiques, voire leur justesse psychologique. Sturm und Drang, tempête et passion, voilà un courant esthétique propre aux pays germaniques vers 1770 quand Goethe, premier romantique européen, à l’époque où Mozart enflammait les cœurs lyriques de son Lucio Silla, et Gluck réalisait sa révolution à Paris-, écrivait Les souffrances du jeune Werther (1774). En musique, les accords et les plaintes, les élans et les suspensions de l’âme dessinent d’aussi contrastés passages: ici, règnent la sincérité du geste, la criante et brûlante vérité du verbe instrumental grâce à la lumière retrouvé des sons d’origine. Haydn, Mozart et Carl Philipp Emanuel Bach, fils surdoué de son père expriment chacun à sa manière, dans le genre symphonique et concertant, éclairs et crépuscules du Strum und drang musical.
« Tempête et Passion »
La Symphonie des Lumières
Direction, Nicolas Simon
Piano solo : Vanessa Wagner
Carl Philipp Emanuel Bach, Symphonie hambourgeoise en si bémol majeur
Joseph Haydn, Symphonie n°49 en fa mineur
Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour piano n°9 K 271 en mi bémol majeur
le 5 avril 2013, à 20h30
La Coupole
(Scène Nationale de Sénart, Combs-la-Ville)
Abbaye aux Dames