VIDEO. Bruno Procopio dirige la Symphonie Héroïque de Neukomm à Rio de Janeiro (avril 2015). Montage © studio CLASSIQUENEWS.COM 2015. Le chef d’orchestre franco brésilien Bruno Procopio fait retentir le romantisme enflammé martial et lyrique de la grande Symphonie Héroïque de Neukomm créée en 1817
Extrait de notre compte rendu critique :
Rio de Janeiro, compte rendu concert.Dans la nouvelle salle de concerts “Cidade des Artes” – sorte d’insecte prismatique à pattes dessiné par Christian de Porzemparc- , les Cariocas retrouvent le chef brillant, nerveux, fougueux mais aussi nuancé qui avait le mois précédent créé l’opéra Renaud de Sacchini, Sala Cecilia Meireles, – au centre de Rio-: Bruno Procopio dans un dispositif qui lui est désormais spécifique : jouer deux auteurs au carrefour du classicisme et du romantisme, … sur instruments modernes. Tout le défi est là : réaliser accents, style, continuité des partitions selon les apports de l’interprétation historiquement informée. Un enjeu qui dépasse la seule question des esthétiques et réclame des instrumentistes et du chef, un engagement total pour réussir le résultat final. De Sacchini à Gossec, le geste est d’autant plus fluide et assuré que l’esthétique très marqué esprit des Lumières circule de l’une à l’autre des partitions. (…).
Pour sa part, Sigismond Neukomm (1778-1858) retrouve à Rio, un rivage familier. Le Viennois, parti de Paris vers Rio en 1816 dans le cadre de la Mission française au Brésil, s’inscrit naturellement dans ce programme carioca : il a même composé sa Symphonie héroïque pendant la traversée, de l’Europe au Nouveau Monde. Tout un symbole. Comme la Symphonie de Gossec, le style de Neukomm est foncièrement classique et même haydnien mais il affirme un sens des modulations très original, parfois abrupts, dont l’activité des contrastes, reste étrangère à Gossec : son parfum romantique est plus évident de ce fait. Place est favorise à la fanfare qui y règne sans discontinuer : ne s’agit-il pas de la Symphonie héroïque en ré majeur ? …