Poitiers, TAP. Le 11 février 2016, 20h30. Faust in the box, création. Nouvel objet sonore en création à Poitiers avec cette production inclassable dans sa forme musicale mais si riche en sens et questionnement que son thème suscite : Faust (dans une boîte) interroge la destinée humaine, le sens d’une vie terrestre. Désirs comblés au delà de ses espérances, le docteur Faust n’espère ni n’aspire à rien. Peut-il encore vivre ? En a t il encore la volonté et le vouloir ? A trop s’être perdu, peut-il se (re)trouver ? C’est tout l’enjeu de la nouvelle production qui met en scène les multiples interrogations de Faust dans sa boîte.
Création au TAP de Poitiers
Faust’s Box / Faust in the box
Andrea Liberovici / Ars Nova ensemble instrumental
Faust est seul, enfermé dans une boîte. Il vient d’être damné et il est en fuite. Non plus vers un monde extérieur mais en lui-même. Il ne cherche plus rien sinon retrouver sa voix. S’ouvre alors un dialogue entre lui et son ombre. La chanteuse Helga Davis, remarquée dans la recréation de Einstein on the Beach de Philip Glass et Robert Wilson, campe un Faust ni homme ni femme. Un être qui pense et dit à la fois l’horreur et le miracle de la condition humaine. Narrateur, chanteuse et musiciens interprètent une partition à la croisée des esthétiques, démultipliant les espaces grâce à l’électronique et ouvrant la voie à de multiples illusions sonores. Andrea Liberovici signe une œuvre très originale pour voix, corps, instruments, ombres en mouvement, et crée un seul et même langage, nouveau et profondément expressif.
FACE AU MIROIR… Andrea Liberovici qui a conçu la musique, le texte et la mise en scène du spectacle imagine Faust dans un ultime face à face : lui-même et son ombre. C’est face au miroir, le bilan d’une existence en quête de sens. Le héros (la chanteuse Helga Davis) interroge l’enjeu et le but d’une vie terrestre à travers sa propre quête. C’est un voyage intérieur et intime qui à travers l’évocation de son enfance, de l’amour, du pouvoir, de l’argent, récapitule enjeux et désirs, finalité et moralité de toute une vie, entre passion, désir, ambition. Face au miroir de son âme, que va découvrir Faust de lui-même ? Le spectacle d’Andrea Liberovici souligne la vacuité des existences solitaires et désespérées où le lien humain, la conscience à la Nature font défaut. La force du spectacle tient à la figure centrale de la chanteuse-Faust, ni homme ni femme ; au concours d’une voix off (celle de Robert Wilson, préenregistrée, sorte de « ghost-writer » ou narrateur de l’ombre dont la voix structurante mordante et juste par la pertinence des propos, organise l’action et lui apporte sa continuité dramaturgique). Avec l’apport de l’électronique, la réalisation visuelle produit de superbes illusions sonores. Les 7 instrumentistes se fondent dans une réflexion vivante d’une tension irrésistible. Car le théâtre de Liberovici nous parle à travers Faust du chemin qui s’offre à chacun de nous. Faust, c’est nous.
Le spectacle est repris à Paris, Philharmonie, le 17 septembre 2016 ; puis du 29 nomvebre au 4 décembre 2016, au Teatro Stabile de Gènes (Italie)
Poitiers, TAP. Le 11 février 2016, 20h30. Faust in the box, création
Placement libre
Création
Andrea Liberovici, musique, texte et mise en scène
Helga Davis, chant
Philippe Nahon, direction
Ars Nova ensemble instrumental (7 musiciens)
Robert Wilson, narrateur de l’ombre
Controluce – Teatro d’ombre, ombres en vidéo
Autour de Faust au TAP de Poitiers
Dialogue des plateaux : Faust, une légende allemande de Murnau, dim 14 fév 11h
Une question existentielle à laquelle tentera de répondre par trois fois au cours de la saison un comédien ou metteur en scène avec la complicité d’un musicien ou chef d’orchestre. Ce duo s’interrogera sur une oeuvre du répertoire, un air connu ou un compositeur célèbre, il nous ouvrira avec humour et espièglerie les portes de la musique classique et contemporaine. Des « non-conférences », élaborées avec nos trois orchestres associés, à déguster au bar de l’auditorium.
jeudi 11 février 18h30
La réponse de François Martel, comédien, avec la complicité d’Alain Tresallet, altiste d’Ars Nova ensemble instrumental.
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