jeudi 18 avril 2024

Poitiers. Cinéma CGR « Castille », le 13 décembre 2012; en direct du Royal Opera House de Londres. Tchaïkovski: Casse-noisette, ballet en deuxactes. Gary Avis, Drosselmeye, Orch. du Royal OperaHouse. Koen Kessels, direction

A lire aussi
Les fêtes de fin d’années sont généralement une occasion unique de sortir en famille. En ce mois de décembre 2012, le Royal Opera House de Londres présente un ballet devenu un incontournable du répertoire : Casse-noisette. Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893) a composé son ultime ballet entre 1891 et 1892. Le ballet est créé avec un succès mitigé en décembre 1892 au théâtre Mariinski de Saint Petersbourg sur une chorégraphie de Lev Ivanov. L’oeuvre a rapidement fait le tour du monde séduisant chacun tant par sa chorégraphie indémodable, sa musique ineffable dont certains passages sont désormais sur toutes les lèvres. Le Royal Opera House qui a mis Casse-noisette à son répertoire en 1984, a confié les principaux rôles à des danseurs étoiles dont le talent, la grâce, l’élégance forcent le respect tant la chorégraphie, ardue, intense et dynamique impose une vigilance constante. La rigueur du travail réalisé pendant les quatre semaines de répétition permet notamment à plus de cent vingt danseurs de se côtoyer sans aucune gêne pendant le réveillon de noël qui occupe toute la première partie du premier acte.
Voyage au pays des rêves

Remarquablement préparé, l’orchestre du Royal Opera House de Londres, dirigé par Koen Kessels joue l’ouverture tambour battant et dès le lever du rideau le chef accompagne les danseurs avec souplesse et rigueur. La musique de Casse-noisette est ici défendue avec maestria par un orchestre survolté ; elle est dirigée de main de maitre par un chef qui permet à ses musiciens de se transcender.
Sur le plateau, le réveillon de Noël est parfaitement réglé, et les enfants qui sont sur scène font preuve d’un professionnalisme exceptionnel pour leur jeune âge. Nous sommes d’autant plus admiratifs que la fête est un moment très dense et d’une grande intensité émotionnelle pour chacun. Les divertissements organisés par Drosselmeyer pour la soirée de ses amis sont l’occasion de voir une première partie du corps de ballet à l’oeuvre. C’est cependant la bataille entre le roi des souris et Casse-noisette qui permet de découvrir ou de redécouvrir une musique dynamique, forte et entrainante. Malgré le drame qui se joue, les danseurs, confrontés à un passage très intense, se subliment et réalisent un tour de force impressionnant qui marque fortement les esprits.

Le départ de Clara et de Hans-Peter, redevenu un être humain après avoir été victime d’un sort de la reine des souris, vers le pays des neiges puis vers le pays de Confitenbourg se fait en calèche après un pas de deux et un ensemble émouvants qui achèvent de briser le sort dont le jeune homme était la victime.

Au retour de l’entracte, Drosselmeyer introduit Clara et Hans Peter au palais de la fée Dragée et du Prince. Après que le jeune homme ait raconté ses aventures et son récent combat avec le roi des souris qu’il a remporté grâce à la compassion de Clara, ils assistent à une série de divertissements que leur offre Drosselmeyer, l’oncle du jeune homme. Les danses espagnoles, arabes, chinoises, russes, dans lesquelles les deux jeunes gens dansent en alternance permettent au corps de ballet de se distinguer avantageusement.

Ce sont cependant Roberta Marquez et Steven Mcrae, que nous avions salués la saison dernière dans La fille mal gardée de Louis Ferdinand Hérold, qui offrent les plus beaux moments en dansant des soli et des pas de deux somptueux, faisant ainsi honneur à Tchaïkovski qui n’aurait certes pas boudé son plaisir face à l’immense talent et à l’élégance des deux danseurs étoiles …. Ils triomphent d’ailleurs avant même les saluts finaux.

Casse-noisette qui fait partie des incontournables du répertoire russe a bénéficié au Royal Opera House de l’expérience incomparable de Christopher Carr qui met en scène le ballet avec talent et de la présence de danseurs étoiles remarquables, gracieux, élégants qui donnent à l’ensemble une beauté inégalable. Le triomphe des protagonistes aux saluts finaux est d’autant plus mérité qu’ils ont su brillamment rendre vie aux personnages sans jamais faire de faux pas; à aucun moment les danseurs ne donnent l’impression de forcer. On peut regrette que le public poitevin se soit montré si indiscipliné pendant la seconde partie de cette si belle soirée.

Poitiers. Cinéma CGR « Castille », le 13 décembre 2012. En direct du Royal Opera House de Londres. Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893) : Casse Noisettes, ballet en deux actes sur un livret de Marius Petipa d’après le conte d’E.T.A Hoffmann Casse noisettes et le roi des souris. Gary Avis, Drosselmeyer; Meaghan Grace Hinkis, Clara; Ricardo Cervera, Hans Peter (Le casse noisettes); Roberta Marquez, Fée dragée; Steven Mcrae, le prince. Royal Ballet; Orchestre du Royal Opera House. Koen Kessels, direction. Christopher Carr, mise en scène; Peter Wrigt, chorégraphie (d’après la chorégraphie originale de Lev Ivanov); Julia Trevelyan Oman, scénographie; Mark Henderson, lumières.

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CONCERT et CD : « DOLCE VITA », MARCO ANGIOLONI & l’ensemble Contrastes. PARIS, Bal Blomet, mercredi 8 mai 2024.

Délicieusement rétro, le programme "Dolce Vita" - que défend le jeune ténor italien MARCO ANGIOLONI - nous parle d’amour,...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img