samedi 20 avril 2024

Mendelssohn discoveries (Chailly, 2006-2009)

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En pleine année Mendelssohn (2009 marque en effet le bicentenaire de la naissance du Romantique), voici un cd détonant et étonnant qui sous la baguette militante de l’actuel directeur musical du Gewandhaus de Leipzig (l’orchestre de Mendelssohn qu’il a fondé de son vivant!), Riccardo Chailly, révèle l’écriture du musicien au plus près de son esprit concepteur. Esprit facile, doué d’une immense talent, Mendelssohn a lui aussi repris, modifié, adapté le matériau musical, soucieux d’exactitude, de précision, d’évidence, de naturel et osons le dire, crûment, d’efficacité. Voici donc une version moins connue celle de Londres de la Symphonie Ecossaise n°3 (plus longue à ses extrémités, … de 39 mesures, quand même!). Au début comme à la fin, se dévoile avec plus de force, l’inventivité prodigieuse du compositeur. De la même façon, la version « romaine » des Hébrides, jet premier, indique une même furià originelle dont les éléments développés risquaient après coup de dissiper l’unité finale.
Les couleurs, l’énergie princeps, la formidable sauvagerie (d’autant plus indiquée que le compositeur a souvent été inspiré par les éléments et le souffle de la nature miraculeuse et impétueuse) s’écoutent avec un feu éruptif grâce à l’implication de l’orchestre qui n’a jamais semblé mieux sonner. Manifeste juvénile et conquérant, le corpus ainsi ressuscité captive l’écoute. Nous sommes immergés dans le bain conceptuel, dans un magma sanguin dont l’incandescente flamme sait cependant respecter in fine le cadre formel choisi. Classicisme et romantisme, clarté et ténèbres, fougue mais équilibre… Chailly veille à l’unité des teintes convoquées (cuivres et bois somptueusement modelés et nuancés).
La dévoilement en première mondiale du Concerto pour piano n°3 reste une hypothèse car Mendelssohn a laissé des ébauches, en particulier pour le dernier mouvement (allegro brillante ajourné et même expédié). Mais la restitution défendue par Roberto Prosseda mérite évidemment d’être écoutée, d’autant que son partenaire, Chailly, ne s’économise en rien sur le plan de la vitalité articulée et de l’éloquence colorée. Quel beau disque, d’autant plus opportun pour l’année Mendelssohn, celle du bicentenaire.

« Mendelssohn Discoveries ». Félix Mendelssohn (1809-1847): Symphonie n°3 « Ecossaise » (version de Londres, esquisses originales du début du mouvement 1). Concerto pour piano n°3 (complété par Marcello Bufalini). Les Hébrides, ouverture (version de Rome, édition de Christopher Hogwood). Roberto Prosseda, piano. Gewandhaus de Leipzig. Riccardo Chailly, direction. 1 cd Decca

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