La Rochelle, Saintes. JOA : concert Mozart, Schubert. Les 24,25,26 janvier 2015. Messe du couronnement de Mozart et Symphonie n°4 de Schubert. Les jeunes musiciens du JOA Jeune Orchestre de l’Abbaye de Saintes, auxquels se joignent solistes et choristes interprètent un superbe programme Mozart et Schubert sous la baguette de Laurence Equilbey ; oeuvres de jeunesse et d’un raffinement juvénile éclatant, ambitieux pour Schubert (19 ans), profond, déchirant pour Mozart (qui compose à 23 ans sa sublime Messe du Couronnement). Les 3 concerts sont l’aboutissement d’un travail (stage préalable) réalisé par les jeunes apprentis musiciens, immergés pendant 10 jours dans la compréhension, l’interprétation, l’approfondissement de chaque partition ; il ne s’agit pas seulement de maîtriser le jeu sur cordes en boyaux (entre autres pour les violonistes, altistes, violoncellistes), il surtout exprimer de la plus claire et simple manière, le sens et le caractère du texte musical. Comme pour chaque session proposée par le JOA, les musiciens apprennent leur futur métier, se perfectionnent en janvier, entre classicisme et romantisme ; leur approche sur instruments anciens, selon les techniques et le style le plus adaptés, indique une expérience particulièrement formatrice dont ils savent partager les fruits avec le public. 3 dates événements. (LIRE aussi notre compte rendu du dernier concert du JOA à Paris aux Invalides en novembre 2014 : programme Haydn et Beethoven : la 8ème Symphonie sous la direction d’Alessandro Mocia, premier violon de l’Orchestre des Champs-Elysées).
La Rochelle, La Coursive
Samedi 24 janvier 2015, 20h30
Saintes, Abbatiale
Dimanche 25 janvier 2015, 15h30
La Rochelle, La Coursive
Lundi 26 janvier 2015, 20h30
Wolfgang Amadeus Mozart :
0uverture de La Flûte enchantée
Messe du Couronnement
Franz Schubert :
Symphonie n°4
Rencontre avec Laurence Equilbey, chef d’orchestre
dimanche 25 janvier / Gallia Théâtre – Cinéma Saintes / 11h
entrée libre
Messe du couronnement de Mozart, 1779
La « Messe du Couronnement de Mozart (KV 317) en Ut majeur est écrite par Mozart pour quatre solistes, chœur mixte, 2 hautbois, 2 cors, 3 trombones, timbales, cordes et orgue. A 23 ans, Mozart doit honorer la commande passée par l’archevêque de Salzbourg, l’ignoble Coloredo qui ne mériterait pas d’être cité dans chacune des biographie de Mozart à Salzbourgn tant le jeune compositeur détestait son employeur (qui était aussi celui de son père) et qui prenait soin de lui rappeler son rang inférieur, celui d’un musicien serviteur. On sait avec quel courage et quel tempérament le jeune génie claqua la porte, devenant le premier compositeur libre de l’histoire !
Sur le plan personnel, la période est grave voire dépressive : à Paris où il séjournait avec sa mère, celle ci meurt ; sa liaison avec la belle Aloysia Weber tourne court (il épousera la sœur d’Aloysia, Constance). Janvier 1779, Mozart doit rentrer à Salzbourg : la France ne l’a jamais compris ni apprécié : ses séjours sont tous des échec. Après la Misa brebis (comprenant un superbe solo d’orgue), le jeune Konzertmeister (responsable de la musique religieuse à la Cour de l’archevêque), Mozart compose donc une nouvelle partition sacrée de grande envergure, recueillant ses expériences récentes. la « Krönungsmesse » est datée du 23 mars 1779 : le couronnement est celui de Marie, divinité protectrice et apaisante, ainsi à l’honneur au moment de sa création, pour la Pâques de 1779. Par la suite, l’oeuvre véritable hymne déchirant en l’honneur de Marie, est jouée à nouveau pour le couronnement de Léopold II, Roi de Bohême à Prague, le 6 septembre 1791, en présence de Mozart ; de François II de Bohême, en 1792, futur François Ier d’Autriche. Mozart prend avec lui le manuscrit à Prague. Haydn toujours très admiratif du style de son cadet, dirige la messe du couronnement pour l’épouse du prince Esterházy, laquelle la connaissait pour l’avoir entendue lors du couronnement de Léopold en 1791.
D’un tendresse affectueuse égale au grand air nostalgique de Rosine, La Comptesse des Noces (qui alors se souvient d’un temps perdu, miraculeux où jeune fille elle croyait encore à l’amour…), l’Agnus Dei, dans la Messe du Couronnement rappelant le « Dove Sono », reste le sommet de la partition sacrée. Tout au long de la Messe, le raffinement de l’orchestration s’apparente à un opéra… sans les costumes et les situations théâtrales. La ferveur,l’intensité, la profondeur et la sincérité de l’écriture de Mozart accomplissent un premier chef d’oeuvre sacré qui montre l’étonnante maturité, l’exceptionnelle sensibilité du jeune compositeur pourtant incompris, et souvent dévalorisé à Salbzourg.