mardi 19 mars 2024

France Musique au festival d’Aix en Provence 2015

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logo_france_musique_DETOUREFrance Musique au festival d’Aix-en-Provence, du 6 au 11 juillet 2015 en direct. Magazines en public, diffusion d’opéras et de concerts… Alcina, Svadba, Iolanta : le menu est riche et copieux, laissant comme d’habitude pour l’été, une place privilégiée à l’opéra… France Musique fait son festival Aixois en diffusant les temps forts d’une édition riche  et prometteuse  dont la création mondiale de l’opéra intimiste à l’exquise sensibilité féminine Svadba  (Mariage) de la compositrice Ana Sokolovic déjà créé au Canada  et repris après Aix par  Angers Nantes Opéra.

aix-en-provence-logo-2015Du 6 au 11 juillet, la chaîne donne rendez-vous aux aixois, aux festivaliers et à ses auditeurs pour suivre en direct les temps forts de cette édition 2015. Chaque soir à 18h, le Magazine des Festivals donne la parole aux artistes, avant de laisser la place aux soirées en direct. Puis à 20h, place au direct ou au concerts ou opéras en direct. Soit au total 6 concerts dont 3 sont en direct (plus de 20 heures de programmes consacrés au festival d’Aix-en-Provence sur la semaine !).

 

 

 

LUNDI 6 JUILLET 2015

18h
Le Magazine des Festivals
Invités : Bernard Foccroulle (directeur du festival), Peter Sellars (metteur en scène)
Musiciens : Majdouline Zerrari et Beate Mordal, Quatuor Béla

20hHaendel, handel Messie
Haendel : Alcina
P. Petibon, P. Jaroussky, A. Prohaska – MusicAeterna, Freiburger Barockorchester, A. Marcon. Diffusion en différé, représentation enregistré le 4 juillet 2015.

C’est le plus magique et déconcertant ouvrage de Haendel / Handel : Alcina ; créé en 1735, l’opéra réalise un point d’accomplissement depuis les féeriques Rinaldo, Teseo, Amadigi…  Magique car outre les effets spectaculaires  de mise en scène que permet le livret, le sujet central en est sa protagoniste en titre: Alcina, souveraine en son île et ” magicienne séductrice ” ; déconcertant aussi car inspirée entre autres de L’Arioste et de son Roland furieux, l’action aime comme le fera Shakespeare, entrelacer différentes intrigues, combiner des cœurs étrangers antinomiques pour mieux brouiller les pistes et surtout nourrir vertiges et passions du labyrinthe amoureux. Quoi de plus bouleversante qu’une enchanteresse prise elle-même dans les rets de son propre jeu : victorieuse ailleurs, elle est impuissante ici, éprise d’un être qui ne l’aime pas… (comme Armide d’ailleurs, une autre guerrière amoureuse, démunie et rendue impuissante par l’emprise de l’amour que suscite son ennemi chrétien le chevalier Renaud). Car le vrai sujet de l’opéra demeure la fragilité du cœur livré aux tempêtes de l’amour. Même souveraine et douée de pouvoirs, Alcine désespère et se lamente, son expérience est amère. Alcina, impuissante enchanteresse … La figure d’Alicia a ses résonances avec le contexte politique qu’a vécu Haendel (et si sa conception d’Alcina était inspirée des grandes persécutées contemporaine du musicien ? L’enchantement et le domaine envoûté de l’irrésistible beauté, sont aussi une référence au parc et château de Versailles tels qu’imaginés par Louis XIV si vivants par des divertissements royaux devenus légendaires … Alcina par la diversité des couleurs sentimentales qui inspirent plus de 30 airs séparés offre aux metteurs en scène diverses clés d’approches : un laboratoire stimulant pour l’imagination des scénographes les plus inspirés.

 

 

 

MARDI 7 JUILLET 2015

18h Le Magazine des Festivals
Musiciens : Mireille Lebel (chant), Journal Intime + le Bal des Faux Frères

Britten21h30
En direct
Britten : Le Songe d’une nuit d’été
S. Piau, L. Zazzo, M. Yerolemou – Trinity Boys choir, Orch. Opéra Nat. Lyon, K. Ono

 

 

 

MERCREDI 8 JUILLET 2015

18h Le Magazine des Festivals
Invités : Jérémie Rohrer (chef d’orchestre), Julien Fisera (metteur en scène)
Musiciens : Layla Claire / John Chest / Rupert Charlesworth (chant), Krzysztof Baczyk (chant)

20h
Hommage au festival de Baalbeck / F. Tomb El-Haje, A. Rahman El Bacha, S. Ghraichy. Concert diffusé en différé, enregistré le 7 juillet 2015.

 

 

 

JEUDI 9 JUILLET 2015

18h
Le Magazine des Festivals
Invités : Emilie Delorme (directrice de l’Académie européenne du festival), Marie-Eve Signeyrole (metteur en scène)
Musiciens : Lucie Roche et Damien Pass (chant), Moneim Adwan (chant et oud)

svadba-mariage-opera-pour-6-femmes-a-cappella-aix-en-provence-angers-nantes-opera-presentation-dossier-critique-sedba-juin-2015--puis-mai-2016-anna-sokolovic-compositrice-serbe20h
En direct
Ana Sokolović : Svadba / F.Valiquette, L. Devos, J. Davis, P. Sikirdji – D. Ní Mheadhra

Production commandée à Toronto (Queen of Puddings Music theater), et nouvelle production de l’Académie d’Aix, Svadba est un portrait de femme en presque jeune épouse. De courte durée moins d’une heure (55mn : un format qui devrait séduire un très large public), l’oeuvre s’appuie sur une structure dense, sur la puissance chambriste de la musique, essentiellement pour 6 voix de femmes qui s’enlacent composant le plus bel hommage à la dignité féminine. Leur chant composent une célébration hypnotique formant portique prénuptial d’un charme irrésistible et surtout poignant. La compositrice d’origine serbe, Ana Sokolović, fixée au Canada, écrit les chants de la nuit qui précède les noces de Milica. Avec ses amies les plus proches, la future mariée exprime au moment de l’enterrement de sa vie de jeune fille, tous les désirs et les craintes ardentes de sa jeune existence. Rite de passage, célébration et communion collective, Sadba est d’une intensité inouïe, appel à la fraternité, à l’humanité tout court. Opéra pour 6 voix de femmes solistes a cappella. Le spectacle présenté en France à Aix en 2015 puis Nantes et Angers (du 20 au 31 mai 2016) bénéficie d’une nouvelle mise en forme, différente de la production triomphale réalisée aux Etats-Unis. LIRE notre présentation de l’opéra Svadba d’Ana Sokolovic

 

 

 

VENDREDI 10 JUILLET 2015

18h
Le Magazine des Festivals
Invités : Dominique Blanc (comédienne), Willard White (chant)
Musiciens : David Portillo (chant)

 

 

 

SAMEDI 11 JUILLET 2015

18h Le Magazine des Festivals
Invités : Philippe Jaroussky (chant), Andrea Marcon (chef d’orchestre)
Musiciens : Scott Conner et Allyson McHardy (chant), Colin Heller, solo (nyckelharpa / violon / mandoline)
Nada Mahmoud (solo oud) Selahattin Kabaci (clarinette) et Abdulsamet Celikel (qanun)

L'Orchestre Région Centre Tours joue la 6ème de Tchaokovski19h
En direct
Tchaïkovsky : Iolanta, Stravinsky : Perséphone / E. Scherbachenko, D. Ulianov, M. Aniskin – Orch. et Ch. Opéra Nat. Lyon, T. Currentzis

L’héroïne réalise sa propre émancipation en osant se détacher symboliquement du père (qui la tient enfermée et entretient sa cécité). L’action suit la lente renaissance d’une âme qui découvre enfin la vraie vie ; c’est à dire comment elle réussit son passage de l’enfance à la maturité d’une adulte. De fille séquestrée, infantilisée, elle devient femme désirable et conquise… A la suite de Tatiana d’Eugène Onéguine, Iolanta doit d’abord prendre conscience de sa cécité avant de trouver son identité, diriger son destin, devenir elle-même. La qualité et la richesse des mélodies qui se succèdent intensifient le drame, conçu en un seul acte sur le livret du frère de Piotr Illiych, Modeste. L’ouverture et la mise en avant des instruments à vents (chant plaintif et vénéneux, presque énigmatique du hautbois et du cor anglais, accompagné par les bassons et les cors…), cette aspiration échevelée aux couleurs et résonances de l’étrange réalisant une immersion dans un monde féerique et fantastique mais intensément psychologique  (l’ouverture a été très critiquée par Rimsky), la figure du docteur maure Ebn Hakia (baryton), rare incursion d’un orientalisme concédé (beaucoup plus flamboyant chez les autres compositeurs russes comme Rimsky), la concentration de la musique sur la vie intérieure des protagonistes, l’absence des chœurs, tout l’itinéraire de la jeune fille aux résonances psychanalytiques, des ténèbres à l’éblouissement positif final-, fondent l’originalité du dernier opéra de Tchaïkovski : comme l’expérience d’un passage, de l’enfance aveugle à l’âge adulte (pleinement conscient), Iolanta est un huis clos où s’exprime le mouvement de la psyché d’une jeune femme à l’esprit ardent, tenue (par son père le roi René) à l’écart du monde. LIRE notre dossier spécial Iolanta de Tchaikovski

 

 

 

Un dispositif sera également proposé sur francemusique.fr :

coulisses, interviews, comptes-rendus, réécoute de l’intégralité des concerts et opéras diffusés… France Musique à Aix-en-Provence : 94.2

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