vendredi 29 mars 2024

ENTRETIEN avec Arie Van Beek

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ENTRETIEN avec Arie Van Beek. De la percussion formatrice à la direction créative : Arie Van Beek, un grand parmi les grands. A la veille de son concert à la tête de l’Orchestre Poitou-Charentes, Arie Van Beek nous a reçu à l’Hôtel de Poitiers où il était installé le temps de son séjour. Avec le prestigieux chef néerlandais, et dans une ambiance très décontractée, nous avons évoqué sa carrière (entre trois pays : les Pays Bas, la France et la Suisse) et le concert du lendemain.

Vann BEEK arie portrait maestro 1200_______chef-orchestre-arie-van-beek004_68UNE CARRIERE BIEN REMPLIE. «Je suis né à Rotterdam et j’y ai fait toutes mes études. Avec un père chef d’orchestre et une mère artiste lyrique, j’étais prédisposé à faire de la musique.» Nous dit Arie Van Beek en préambule. «Mes études achevées, j’ai été percussionniste dans l’Orchestre Philharmonique de la radio néerlandaise. J’avais 21 ans; quatre ans plus tard je suis passé de l’autre côté, et je suis devenu chef d’orchestre moi aussi. Cependant, je pense que pour être un bon chef d’orchestre, il faut d’abord faire partie de l’orchestre en tant qu’instrumentiste pour voir comment cela se passe entre instrumentistes mais aussi entre les musiciens et le chef. Ce sont des relations à la fois très simples mais aussi très complexes», conclut Arie Van Beek. Puis le chef enchaîne: «Je suis arrivé à la tête de l’Orchestre d’Auvergne en 1994 et j’y suis resté jusqu’en 2011. A ce moment là, on m’a proposé de prendre la direction musicale de l’Orchestre de Picardie. Ce que j’ai accepté volontiers.». Et quand nous lui demandons comment il est passé de l’Auvergne à la Picardie, il nous confie avec amusement : «Le bouche à oreille a bien fonctionné, le «blabla» m’a fait connaître et permis de prendre la direction musicale de l’Orchestre de Picardie. Vous savez, le bouche à oreille fait souvent plus et mieux que les auditions ou les agents artistiques. Mais ne nous y trompons pas, j’ai aussi un agent». Dynamique, Arie Van Beek est aussi le directeur musical de l’Orchestre de Chambre de Genève. «Je navigue entre trois pays : la France, la Suisse et les Pays-Bas où j’enseigne au Conservatoire Supérieur de Musique de Rotterdam, ma ville natale.»

Le concert avec l’Orchestre Poitou-Charentes

«Ce n’est pas ma première collaboration avec l’Orchestre Poitou-Charentes. La première fois que j’ai dirigé cet orchestre, c’était en 2001; Jean-François Heisser venait tout juste d’arriver à la tête de l’Orchestre. Cette première collaboration s’est très bien passée, et par la suite il m’est arrivé de revenir avant cette série de concerts», nous dit le chef qui complète : «C’est un orchestre que je dirige avec plaisir; l’ambiance est excellente et je m’entends très bien avec les musiciens. Le programme de ce concert est très hétéroclite mais cohérent car le thème en est l’eau, la nature, la chasse. Nous avons pioché des œuvres dans chaque grande période de l’histoire de la musique, de la période baroque jusqu’à nos jours. Water Music de Haendel dure une heure; il était donc compliqué de jouer la totalité de l’oeuvre, c’est pourquoi nous ne jouerons que la Troisième Suite, – la dernière, qui dure 10 minutes. Avec Water Music, nous entrons directement dans le cœur du thème en allant dans l’univers maritime. Les Nuits d’été de Berlioz sont une promenade aussi bien forestière que lacustre. Ces nuits d’été sont d’ailleurs une double première puisque Gaëlle Arquez chante le cycle pour la première fois; c’est aussi la première fois que je la dirige. Berlioz a composé son cycle pour plusieurs voix différente : alto, baryton mais pour des raisons évidentes de coût, c’est un même artiste qui chante les six mélodies du cycle»  précise le chef néerlandais visiblement enchanté de cette collaboration. Il poursuit : «Tiger, le concerto pour orchestre de Schoeller, est plutôt une œuvre animale, mais elle est passionnante à diriger. Quant à Haydn avec sa symphonie n°73, c’est la chasse qui prend toute la place. Ceci dit c’est surtout dans le dernier mouvement, avec les cors de chasse, que la thématique  cynégétique se manifeste avec le plus de force». Arie Van Beek est un chef inclassable tant il se met avec plaisir et gourmandise au service des œuvres qu’il dirige.

Chef généreux et enthousiaste, Arie Van Beek est aussi un excellent musicien qui ne manque jamais une occasion de partager son amour de la musique avec ses interlocuteurs. Bien qu’il soit très sollicité, nous espérons le revoir bientôt à la tête de l’Orchestre Poitou-Charentes.

Propos recueillis en mars 2016

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