vendredi 6 décembre 2024

CRITIQUE, opéra. MONACO, Salle des Princes du Grimaldi Forum, le 10 novembre 2024. PUCCINI : La Bohème. A. Netrebko, Y. Eyvasov, N. Machaidze, F. Sempey… Jean-Louis Grinda / Marco Armiliato

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André Peyrègne
André Peyrègne
André PEYREGNE est Président d’honneur de la Fédération Française d’Enseignement Artistique, Chroniqueur en Histoire et Musique de Nice-Matin, Collaborateur de Radio France et France Télévision et Ecrivain (son dernier livre paru : « Petites histoires de la grande musique » / Editions Desclée de Brouwer)

La Principauté de Monaco est en pleine bohème. C’est de la Bohème de Giacomo Puccini qu’il s’agit bien sûr ! Une Bohème de luxe. De grand luxe, même ! On y trouve Anna Netrebko et Yusif Eyvazov en tête d’affiche. C’est presque trop ! La Bohème n’est pas Turandot ! Et si Anna Netrebko est parfaitement émouvante dans son rôle de Mimi, Yusif Eyvasov est, quant à lui, excessif dans ses effets vocaux. Il chante Rodolfo comme s’il chantait Calaf… on n’en demandait pas tant !

 

Crédit photographique © Marco Borelli

 

La mansarde dans laquelle se déroule le premier acte n’est pas la pièce lépreuse que l’on voit souvent, mais un loft situé sous une vaste verrière dominant Paris. On y élirait bien son domicile. Mais au prix du mètre carré dans la Capitale, on n’aurait peut-être pas les moyens ! C’est dans ce décor que Jean-Louis Grinda situe sa belle mise en scène. Le décor du II nous fait voir une fête patriotique dans les rues de Paris où s’agitent les drapeaux tricolores. Ce tableau aurait eu tout à fait sa place à la cérémonie d’inauguration des J.O. L’acte III nous montre, lui, un très beau tableau, presque impressionniste, apparu derrière un rideau de neige. Tout cela est vraiment beau. Jean-Louis Grinda a une façon moderne de respecter le classicisme. Au milieu des extravagances et excentricités que l’on peut voir ici ou là sur nos scènes aujourd’hui, cela rassure et repose !

Nous avons déjà dit l’émotion que nous apporte Anna Netrebko en Mimi, ainsi que les excès vocaux de Yusif Eyvazov. A leurs côtés, Nino Machaidze a une belle présence mais alourdit à l’excès l’air de la valse de Musette. On aurait aimé plus de fluidité dans cet air. Florian Sempey s’impose dans le rôle de Marcello. Les rôles de Schaunard et Colline sont fort bien assurés, respectivement par Biagio Pizzuti et Giorgi Manoshvili. Quant aux Choeurs de l’Opéra de Monte-Carlo et aux jeunes choristes de l’Académie de Musique, ils ne méritent qu’éloges.

Mais le meilleur de la soirée se trouve sans doute la direction d’orchestre du chef italien Marco Armiliato. A la tête de l’excellent Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, il propose un accompagnement infiniment souple. Chaque fois qu’il énonce le thème de Mimi, c’est un tapis de soie qu’il déroule sous les pas d’Anna Netrebko.

Et c’est ainsi que cette Bohème monégasque restera celle de la Mimi d’Anna…

 

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CRITIQUE, opéra. MONACO, Salle des Princes du Grimaldi Forum, le 10 novembre 2024. PUCCINI : La Bohème. A. Netrebko, Y. Eyvasov, N. Machaidze, F. Sempey… Jean-Louis Grinda / Marco Armiliato. Crédit photographique © Marco Borelli

 

VIDEO : Anna Netrebko chante l’air « Quando m’en vo’ soletta » extrait de La Bohème de Puccini

 

 

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