dimanche 19 janvier 2025

CRITIQUE, concert. MONTPELLIER, Opéra Comédie, le 18 octobre 2024. HAYDN / SCHUBERT / SCHUMANN. Anastasia Kobekina (violoncelliste), ONMO, Thomas Rösner (direction)

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Sabine Teulon-Lardic
Sabine Teulon-Lardic
Critique et Musicologue : l'un nourrit l'autre et vice versa ! Sabine a écrit une Thèse sur l'opéra-comique au XIXe siècle.

Ce 18 octobre, dans l’acoustique chaleureuse de l’Opéra Comédie, le concert de l’Opéra Orchestre National Montpellier Occitanie transporte le public vers la Vienne de 1800 et les réjouissances rhénanes selon Robert Schumann. Au cœur du programme, la violoncelliste Anastasia Kobekina enflamme la salle par la vivacité de son jeu.

 

Crédit photographique © OONM

 

Ce Voyage musical au pays du passé devient parfaitement vivant dans l’Opéra-Comédie. Grâce à l’acoustique de proximité de cette salle aux boiseries dorées, les instruments vibrent d’une manière chaleureuse pour tous les rangs de l’auditoire. Thomas Rösner, chef autrichien révèle l’expressivité du répertoire germano-autrichien par des élans et thésis appropriés.

Sans conteste, la vedette de la soirée est la violoncelle russe Anastasia Kobekina qui séduit dans le Concerto n° 1 Hob.VIIb.1 de Joseph Haydn. Bardée de récompenses internationales (Concours international Tchaïkovski, Révélation OpusKlassik 2024), elle excelle tant dans le phrasé du classicisme viennois (1er mouvement) que dans la virtuosité étincelante, celle d’une rythmicienne aguerrie (Allegro molto). Le miroitement des nuances et des couleurs – graves boisés, legato caressant de l’Adagio – sert en permanence une jovialité spirituelle, propre à Haydn. Cette connivence entre l’artiste et son instrument, un Stradivarius daté de 1698, se poursuit dans le bis : une danse pour violoncelle et tambourin signée par Vladimir Kobekine (son père). La frénésie de rythmes endiablés, partagée par la soliste et le percussionniste de l’ONMO (Pascal Martin), déclenche une ovation !

Si la mélancolie indicible de la Fantaisie en fa mineur D. 940 de Franz Schubert n’est pas au rendez-vous, l’auditeur s’empresse d’oublier cette introduction du concert. Car dans cette récente orchestration de Richard Dünser, seul le thème initial diffuse la Sehnsucht idiomatique du monde germanique, en circulant entre les bois solistes. La suite ne convainc pas faute de choix stylistique posé : trop de virages romantiques, postromantiques ou même néo-classiques (à la manière de Prokofiev dans la Symphonie classique). Nous préférons donc écouter la Fantaisie dans sa version originale, un quatre mains intime conçu pour les Schubertiades viennoises.

En revanche, la fougue romantique habite la Symphonie n° 3 op. 97 dite « Rhénane » de Robert Schumann, composée durant la période heureuse de sa vie avec Clara. Les pupitres de cordes et des cors font caracoler les syncopes du mouvement Lebhaft (vivant) avant de danser dans le Scherzo. Introduit par un superbe conduit religieux aux trombones (une inspiration corrélée à sa visite de la cathédrale de Cologne), le 4e mouvement résonne avec plénitude. Si les attaques sont parfois imprécises (Finale), l’architecture orchestrale et la splendeur polyphonique s’animent joyeusement au fil des cinq mouvements enchaînés.

 

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CRITIQUE, concert. MONTPELLIER, Opéra Comédie, le 18 octobre 2024. HAYDN / SCHUBERT / SCHUMANN. Anastasia Kobekina (violoncelliste), ONMO, Thomas Rösner (direction). Photos © Marc OONM

 

VIDEO : Anastasia Kobekina interprète les « Variations Rococo » de Tchaïkovski

 

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