vendredi 19 avril 2024

CD. Pierre Boulez : Intégrale Mahler (1994-2011)

A lire aussi

Mahler : intégrale des Symphonies et lieder avec orchestre (Pierre Boulez : 1994-2011)    …     14 cd Deutsche Grammophon. Si l’on remonte aux gravures les plus anciennes, 1994 avec entre autres : la 6è et le 7è, à la tête respectivement du Wiener Philharmoniker et du Cleveland Orchestra, voici donc enfin l’intégrale Gustav Mahler de Pierre Boulez, éditée presque 20 ans après ses premières fondations. La 9è avec le Chicago Symphony remonte à 1995, quand au  » grand oeuvre « , par son effectif et aussi la valeur de son texte réunissant une belle distribution de solistes, la Symphonie des Mille n°8, la réalisation démiurgique remonte à 2007, l’une des plus récentes donc, avec les troupes de la Staatskapelle de Berlin … Le dernier apport reste la Symphonie n°3 (Wiener Philharmoniker) avec Anne Sofie von Otter, enregistrée en 2011. Le cycle entier prend valeur de miroir artistique d’autant plus captivant s’agissant d’un chef compositeur parmi les plus cultivés et les plus affûtés de notre époque.

 

 

Pierre Boulez dirige tout Mahler

L’intégrale magicienne

 

Pierre Boulez : integrale Gustav MahlerLa baguette claire, équilibrée, volontiers cérébrale, est d’une fièvre maîtrisée et d’une élégance arachnénenne superlative, autant dire que malgré la diversité des orchestres américains (Chicago, Cleveland) et européens (Staatskapelle de Berlin) le maestro suit sa route d’une évidente cohérence, un legs qui frappe par sa maturité, son assise, sa vision très architecturée et finement articulée, ce dès la Titan… Avec ses chers instrumentistes du Wiener Philharmoniker, Boulez grave ici une part importante de son intégrale Mahler : n°2  » Résurrection « , Symphonie n°3, Symphonie n°5, Symphonie n°6,  sans omettre les cycles de lieder, si importants pour l’enrichissement du matériau symphonique, Das Klagende Lied (superbe et embrasée Dorothea Röschmann),   Kindertotenlieder (Quasthoff, Urmana, Otter), Das lied von der Erde (Schade, Urmana), … Jamais débridée, mais tendue jusqu’au point de rupture, la direction de Pierre Boulez frappe d’emblée par sa précision, sa netteté tranchante qui avec les Wiener atteint des sommets de transe expressive (la 6ème). Certains lui ont reproché une trop grande réserve, comme une mise à distance : reconnaissons a contrario, la perfection de sa métrique, la subtilité de sa gestion agogique : la science et une pudeur spécifique, -retenue et mesure aspirant à la lumière-, dialoguent irrésistiblement avec le  » bavardage mahlérien  » ; osons même dire que Pierre Boulez lui apporte une rigueur, une concision et une intensité rares qui évitent bien souvent le déballage expansif de la confession a voce sola. Le souffle que le maestro insuffle à l’ensemble de l’épopée mahlérienne force l’admiration. Avouons que même comparée à diverses approches sur instruments anciens (dont celle récente de Philippe Herreweghe : une Titan époustouflante  au concert avec les jeunes musiciens du JOA Jeune Orchestre Atlantique à Saintes à l’été 2013), le geste millimétré et si détaillé de Boulez demeure un modèle de précision et aussi d’intimité … ce quelque soit son orchestre (quoique les Wiener semblent lui répondent au doigt et à l’oeil… en vrais complices). Intégrale événement.

 

Pierre Boulez : intégrale des symphonies et des lieder avec orchestre de Gustav Mahler. 14 cd Deutsche Grammophon. Parution annoncée : début novembre 2013.

 

 

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 18 avril 2024. SIBELIUS : symphonie n°7 [1924] – BEETHOVEN : « GRAND CONCERTO » pour piano n°5 « L’Empereur » [1809]....

SUITE & FIN DU CYCLE SIBELIUS... La 7ème est un aboutissement pour Sibelius pour lequel l'acte de composition est...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img