vendredi 19 avril 2024

CD. Haendel : Tamerlano (Cencic, Gauvin, Ainsley… Minasi, 2013)

A lire aussi

Haendel handel _TAMERLANO_Naive Ainsley gauvin cencicCD. Haendel : Tamerlano (Cencic, Gauvin, Ainsley… Minasi, 2013)… Plus ciselés et mordants, plus inventifs et renouvelés que Curtis par exemple, Riccardo Minasi et les instrumentistes d’Il pomo d’oro convainquent musicalement : leur caractérisation du drame sombre voire hautement tragique de Tamerlano (1724) reste souvent saisissante (atténuation murmurée constamment souple, proche en cela du texte, colorant idéalement les caractères de chaque personnages selon la situation. Jamais le continuo des recitatifs ne s’enlise : il suit l’arc tendu du verbe et accuse le relief ou les vertiges des oppositions, confrontations, manipulations entre les personnages : un père (Bajazet) et sa fille (Asteria), proies impuissantes de la cruauté la plus abjecte incarné par le repoussant Tamerlano qui en fait n’est pas le héros de l’opéra,… plutôt un faire valoir du rôle immense de Bajazet, prince noir mais noble et digne… qui préfère la morsure du poison et la délivrance finale qu’il promet, plutôt que vivre l’état d’humiliation et d’asservissement qu’aime cultiver contre lui et sa fille, l’ignoble Tamerlano.

Tamerlano chambriste, essentiellement vocal

CLIC D'OR macaron 200Contrairement au visuel de couverture ce n’est ni Tamerlano et son interprète qui se hissent au sommet de la réalisation : mais plutôt l’excellent Bajazet de John Mark Ainsley : prince noble et d’une grandeur morale admirable, attendrie encore par ce lien filial et ténue (ici très bien exprimé) qui le rattache à sa fille, double de souffrance à ses côtés (très honnête Karine Gauvin dans un rôle féminin riche en couleurs crépusculaires lui aussi). Rien à dire non plus au fiancé d’Asteria, l’Andronico de Cencic : vivant, palpitant, toujours hautement engagé lui aussi. La version est intensément vocale donc dramatiquement proche du théâtre cornélien, où l’équilibre instruments et chant se révèle idéal. La compréhension du chef saisit par son intelligence, et la qualité globalement engageante des solistes défend superbement l’opéra haendélien. Excellente surprise.

Georg Friederich Haendel (1685-1759): Tamerlano, HWV 18 (1731 version). Avec Xavier Sabata (Tamerlano), Max Emanuel Cenčić (Andronico), John Mark Ainsley (Bajazet), Karina Gauvin (Asteria), Ruxandra Donose (Irene), Pavel Kudinov (Leone). Il pomo d’oro. Riccardo Minasi, direction. Enregistré en Italie, en avril 2013.  3cd Naïve V 5373.

- Sponsorisé -
- Sponsorisé -
Derniers articles

CRITIQUE, concert. LILLE, Nouveau Siècle, le 18 avril 2024. SIBELIUS : symphonie n°7 [1924] – BEETHOVEN : « GRAND CONCERTO » pour piano n°5 « L’Empereur » [1809]....

SUITE & FIN DU CYCLE SIBELIUS... La 7ème est un aboutissement pour Sibelius pour lequel l'acte de composition est...
- Espace publicitaire -spot_img

Découvrez d'autres articles similaires

- Espace publicitaire -spot_img