vendredi 29 mars 2024

Cd, coffret. Nikolaus Harnoncourt : Brahms (Symphonies 1, 2, 3, 4, concertos pour piano 1 et 2, 1996-1999, 5 cd Warner classics)

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CLIC_macaron_2014Cd, coffret. Nikolaus Harnoncourt : Brahms (Symphonies 1,harnoncourt brahms 5 cd warner classics review critique cd classiquenews compte rendu critique cd 2, 3, 4, concertos pour piano 1 et 2, 1996-1999, 5 cd Warner classics). Ce q’un baroqueux peut apporter dans la tenue des orchestres modernes et dans le répertoire romantique… Warner classics nous régale le premier, parmi les labels classiques historiques à célébrer l’héritage du Maître regretté (décédé en mars 2016 : décès de Nikolaus Harnoncourt), en dévoilant ce souci particulier sur le métier romantique : avec les instrumentistes de l’Orchestre Philharmonique de Berlin (en 1996, 1997) et pour les Concertos pour piano avec ceux du Royal Concertgebouw Amsterdam (live de 1999, dans une prise de son idéale); voici 5 cd étapes majeures pour un Brahms symphonique et concertant, dépoussiéré. 5 cd pour évaluer tout ce que peut apporter un chef historiquement informé, et l’un des plus aguerris, libre, inventif, visionnaire en la matière, soit Nikolaus Harnoncourt au travail, dévoilant de nouveaux trésors d’exécution et de réalisation souple, articulée, – avec les musiciens sur instruments modernes du Berliner Philharmoniker : la démarche est d’autant plus légitime que s’agissant de Johannes, – dernier romantique, et si proche de Schumann, il s’agit d’une écriture qui regardent toujours vers le passé, Beethoven (son dieu) et au delà, bien avant, le raffinement inédit qu’apporte le chef Baroqueux, pionnier de la Révolution sur instruments d’époque, et auteur d’un intégrale Beethoven sur instruments d’époque (Orchestre de chambre d’Europe-, toujours indépassée, chez Teldec) se révèle porter d’une énergie affûtée renouvelée, avec un rapport bois, cordes repensé dan sel sens de la clarté concertante (ce dès le début des variations sur un thème de Joseph Haydn cd1). De même le début de la Symphonie n°1 portée pressée par un flux incandescent d’une urgence inéluctable brille singulièrement par l’équilibre instrumental et la balance nouvellement élaborée qui met en avant les vents et les bois (flûtes et hautbois), jaillissement de l’harmonie qui colore spécifiquement l’énergie vitale de cette entrée en matière qui résonne et s’enfle avec en une sorte d’extase tragique… (Live réalisée à la Philharmonie de berlin en décembre 1996). Tout est dit dans cette fabuleuse narration jamais démonstrative mais intérieure dont l’acuité des timbres, et une nouvelle motricité entre le pupitres soulignent la filiation beethovénienne qui structure de l’intérieur et de façon organique, les 4 Symphonies de Brahms. Toujours en 1996, les Symphonie 2 et l’Ouverture tragique (live de 1996) souligne ce travail spécifique sur la couleur et l’intensité des bois et des vents sur des cordes résolument transparentes : d’ailleurs, Harnoncourt a beaucoup travailler avec les instrumentistes la résolution des phrases en une seul tenue d’archet. L’agilité de la main droite a été un point fondamentale de cette approche régénérative.
Eblouissant HarnoncourtUn an plus tard (cd 3, 1997), les mêmes réalisent le dramatisme tellurique de la n°3 : le chant des bois et de cuivres sur la mer des cordes, cette intelligibilité des pupitres allège considérablement l’allant de texture, fonde l’acuité d’une direction soucieuse d’articulation (clarinette, basson, hautbois…) et aussi d’élégance dans la tenue générale des cordes. La ligne de la clarinette (en dialogue avec le cor…) est particulièrement soignée, prête vive d’une sensibilité suprême au timbre. L’Allégretto qui ouvre telle une aurore pleine de promesses et de plénitudes éphémères, l’admirable n°4 opus 98, confirme le raffinement instrumental qu’apporte la vision de Harnoncourt (même détail et vibration dans l’Andante moderato qui suit) quand l’Allegro giocoso est porté au pieds de la lettre, vif, palpitant, d’une nervosité réjouissante. Enfin le cd 4, ajoute le bénéfice de ce geste aéré, précis, nerveux dans la forme concertante, celle du Concerto n°1 opus 15, taillé comme un diamant vif argent ; où l’ouverture est saisissante d’acuité expressive, un lever de rideau qui impressionne et bouleverse par sa sincérité ; d’autant que la prise de son est d’une richesse de restitution remarquable (jusqu’aux bruits des instruments, et des partitions que l’on feuillète sur les pupitres !) : enregistré en décembre 1999, à Amsterdam avec le Concertgebouw d’Amsterdam, le geste d’Harnoncourt séduit par ses temps ralentis, la profondeur qui s’en dégage aussitôt, une équilibre entre plénitude et urgence, langueur, désespoir (Adagio); un bouillonnement et une tendresse mêlés formant un superbe bain d’émotions et de sentiments qui déferlent, affleurent, se déploient avec un naturel irrésistible : l’orchestre ainsi dirigé compose un tapis et un écrin idéal pour le piano certes sensible mais moins inspiré, habité du soliste Rudolf Buchbinder (beaucoup moins nuancé et suggestif que le chef). Ce que parvient à réaliser le chef avec les instrumentistes reste saisissant. Réellement impressionnant. Dans le cd 5, le Concerto pour piano n°2 y cultive les mêmes qualités : vibration superlative de l’orchestre, d’une hauteur poétique irrésistible, d’un dramatisme attentif et contrasté, auquel répond le jeu parfois épais et percussion à outrance du soliste. Harnoncourt chez Brahms fut captivant : ces 5 cd le démontrent sans réserve. Magistrale révélation ou confirmation s’agissant du Baroqueux chez le plus romantique des Romantiques germaniques. Incontournable.

Cd, coffret. Nikolaus Harnoncourt. BRAHMS : Symphonies, Concertos pour pianos, Variations, Ouvertures. Berliner Philharmoniker (1996-1997), Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam (Live de 1999). 5 cd Warner classics. 0190295 975104. CLIC de CLASSIQUENEWS de septembre 2016.

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