jeudi 28 mars 2024

Jean-Claude Malgoire dirige L’Italienne à Alger

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TOURCOING italienne a alger malgoire opera presentation compte rendu classiquenews italiennePARIS, TCE, les 8 et 10 juin. L’Italienne à Alger de Rossini. Nouveau Rossini subtil et facétieux, pour lequel Jean-Claude Malgoire retrouve le metteur en scène Christian Schiaretti, soit 10 ans de coopération inventive, colorée, poétique. La production de l’Atelier Lyrique de Tourcoing est présentée telle une « création prometteuse » : Malgoire retrouve ainsi la verve rossinienne, après l’immense succès de son Barbier de Séville qui en 2015 avait souligné la 30ème saison de l’ALT (Atelier Lyrique de Tourcoing). Pour le chef Fondateur de La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, revenir à Rossini c’est renouer avec l’adn de sa fine équipe de musiciens et de chanteurs : Cyrus à Babylone, Tancrède / Tancredi (2012) L’échelle de soie en marquent les jalons précédents. Pour L’Italienne à Alger (créé en 1813 à Venise par un jeune auteur de … 21 ans), le chef aborde une nouvelle perle théâtrale et lyrique qui diffuse le goût exotique pour le Moyen Orient et les Indes, un monde lointain et fantasmatique qui fascine et intrigue à la fois… curiosité tenace depuis l’Enlèvement au Sérail de Mozart et avant, Les Indes Galantes de Rameau, pour le XVIIIè, sans compter Indian Queen, ultime opéra (laissé inachevé) de Purcell à la fin du XVIIè. On voit bien que l’orientalisme à l’opéra fait recette, mais Rossini le traite avec une finesse jubilatoire et spirituelle de première qualité. Jean-Claude Malgoire a à cœur de caractériser la couleur comique et poétique de l’ouvrage (bien audible dans la banda turca, les instruments de percussion métalliques : cymbale, triangle, etc…). Délirant et souverainement critique, Rossini produit un pastiche oriental – comme Ingres dans sa Grande Odalisque, mais revisité sous le prisme de sa fabuleuse imagination. Avec Schiaretti, précédent partenaire de L’Echelle de soie, Jean-Claude Malgoire ciblera l’intelligence rossinienne, faite d’économie et de justesse expressive. Soulignons dans le rôle centrale d’Isabella, la jeune mezzo Anna Reinhold et son velouté flexible déjà applaudie au jardin des Voix de William Christie, et récemment clé de voûte du cd / programme intitulé Labirinto d’Amore d’après Kapsberger (CLIC de classiquenews de juillet 2014)

L’italienne à Alger
Opéra — création
Opéra bouffe en deux actes de Gioachino Rossini (1792-1868)
Livret d’Angelo Anelli
Créé le 22 mai 1813 au Teatro San Benedetto à Venise

Direction musicale : Jean Claude Malgoire
Mise en scène : Christian Schiaretti

Isabella, Anna Reinhold
Lindoro, Artavazd Sargsyan
Taddeo, Domenico Balzani
Mustafa, Sergio Gallardo
Elvira, Samantha Louis-Jean
Haly, Renaud Delaigue
Zulma, Lidia Vinyes-Curtis

Ensemble vocal de l’Atelier Lyrique de Tourcoing
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy

Vendredi 20 mai 2016, 20h
Dimanche 22 mai 2016, 15h30
Mardi 24 mai 2016, 20h
TOURCOING, Théâtre Municipal Raymond Devos

Mercredi 8 juin 2016 19h30
Vendredi 10 juin 2016 19h30
PARIS, Théâtre des Champs Elysées

Représentation du vendredi 20 mai en partenariat avec EDF
Représentation du mardi 24 mai en partenariat avec la Banque Postale
Tarifs de 33 à 45€ / 6€ – 18 ans /10€ – 26 ans / 15€ demandeurs d’emploi

RENSEIGNEMENTS /RÉSERVATIONS
03.20.70.66.66
www.atelierlyriquedetourcoing.fr

 

 

SYNOPSIS. Orient / occident : une sexualité pimentée, renouvelée, terreau fertile aux rebondissements comiques. Si Rossini dans sa musique recherche des couleurs orientalisantes (percussions et cuivres très présents), le bey d’Alger, Mustafa (basse) s’étant lassé de son épouse en titre (Elvira) recherche plutôt une nouvelle compagne italienne (Isabella, alto) afin de pimenter son quotidien domestique / érotique. Mais cette dernière aime Lindoro (ténor) qui comme elle, est prisonnier de l’oriental. Au sérail, les deux amants italiens parviennent à s’échapper grâce à la confusion d’une mascarade fortement alcoolisée : après avatars divers et moult quiproquos, en fin d’action, Mustafa revenu à la raison, retrouve sa douce Elvira, délaissée certes, mais toujours amoureuse…

La verve comique, la saveur trépidante, l’esprit et la finesse sont les qualités d’une partition géniale, où le jeune et précoce Rossini sait mêler le pur comique bouffon, souvent délirant et décalé (trio truculent de la grosse farce du trio « Pappatacci »), et la profondeur psychologique qui approche le seria tragique. Le profil d’Isabella, à la féminité noble, les airs virtuoses pour ténor (Lindoro) saisissent par leur profondeur et leur justesse, d’autant que les couleurs de l’orchestre rossinien, touchent aussi par leur raffinement nouveau. Après l’Italienne, Rossini affirme son jeune génie et la précocité de ses dons lyriques versatiles dans l’ouvrage suivant Il Turco in Italia (1813), autre bouffonnerie d’une élégance irrésistible. Toujours en avance sur les tendances du goût, la musique marque ainsi une curiosité que Delacroix (Les femmes d’Alger, 1834) ou Ingres (Le Bain turc, 1864), illustreront à leur tour selon leur goût, mais des décennies plus tard.

 

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