Le Festival Archipel de Genève est l’un des grands événements européens qui se consacrent à une réflexion sur la musique d’aujourd’hui. La session 2009 est placée sous le signe d’une dialectique entre le bruit et le silence, convoquant aussi bien « les classiques du XXe » que les jeunes créateurs qui travaillent aux frontières des sons électroniques et du bariolage des actions ou musiques…actuels.
A Lyon, il y a les années Grame avec biennale, et les sans « Musiques en Scène »… 2009, année-sans, n’est cependant pas laissé dans le vide par le Studio- Centre National de Création Musicale. En prélude sur deux semaines, des installations, puis entre 4 et 28 mars – entre autres au Musée des Moulages, lieu original à Lyon – 9 concerts convoquant Ligeti, Scelsi, Saariaho et surtout de nombreux compositeurs de la maison GRAME ou venus d’autres horizons européens, américains ou extrême-orientaux
« Peer Gynt » est une musique de scène célébrissime d’ Edvard Grieg (Deux Suites) à la demande du dramaturge Henrik Ibsen en 1873. Symphoniques, ces 8 pièces peuvent être réduites pour petit ensemble, et adaptées en récit continu. C’est le sens du travail de Fabrice Pierre (musique), Didier Sandre (récitant) et Angélique Clairand, un ensemble très réussi qui renforce des perspectives de collaboration entre l’Auditorium et les Célestins.
Le pianiste David Greilsammer ne se contente pas de mener une remarquable carrière internationale, il est de ceux qui interrogent la personnalité compositrice des auteurs sur lesquels tout semble avoir été dit : ainsi pour Mozart, dont son concert lyonnais offre deux Sonates. Pour Piano à Lyon, le jeune interprète questionne aussi le Schumann moins connu des « Danses des Compagnons de David », et Berg à la fin de sa période post-romantique.
L’Association Chopin de Lyon se voue pour la 28e année à la mise en avant des jeunes talents pianistiques, souvent avant même leur éclosion de célébrité. Pour son 4e concert de la saison, elle invite la jeune Russe Sofya Gulyak
Georges Pludermacher, Florence Cioccolani, les étudiants des classes de piano et de percussions célèbrent la grande œuvre de Boucourechliev, Les Archipels (ici, volets I et IV), en les contrepointant des Etudes d’après Piranèse, et de partitions choisies dans Schumann, Beethoven et Debussy. Une belle soirée qui ouvre sur les horizons de la modernité récente et à venir.
Tantôt ce sont des thèmes, tantôt des portraits de musiciens : pour la 13e édition du Voyage d’Hiver en week-end lyonnais, Haydn et Mendelssohn – « anniversarisés 200e » - sont à l’affiche, en des partitions séduisantes et souvent capitales. Un collectif d’interprètes lyonnais (musiciens de l’Orchestre National) en rencontre avec les Sine Nomine, Wanderer, Philippe Cassard et Anne Gastinel.
David Greilsammer n’est pas un interprète tout à fait comme les autres. Il a voué un culte à la Fantaisie ou au Fantasme, comme il en rassemble les termes dans son premier disque autour d’œuvres de Bach, Brahms, Schoenberg, Janacek, Ligeti, Keren…Et bien sûr de Mozart, dont il dit qu’il importe de retrouver « la voix intérieure, seul moyen de percer à jour le moi propre, seule alternative pour atteindre à une paix réelle ».
Haydn et Schulhoff en quatuor, Schubert en quintette, par le Quatuor Vogler et Alain Meunier. La Société de Musique de Chambre lyonnaise propose, au milieu des festivités baroques à la Chapelle de la Trinité, un concert en son temple acoustique de la Salle Molière : le Quatuor Vogler et le violoncelliste Alain Meunier font redécouvrir l’abîme intérieur du Quintette op.163 de Schubert, après qu’aient été évoqués Haydn et le plus rare Erwin Schulhoff.
Beaucoup de chant vocal et instrumental dans l’Italie du Baroque, grâce à Una Stella (de Philippe Spinosi) et à Judith Gauthier, dans un esprit d’intimité qui bannit la vanité virtuose pour s’attacher à la profondeur des mélodies et de la vocalise poétique…