Encore deux schubertiades en hiver lyonnais : le monumental et déchirant Winterreise est l’objet d’une interprétation exemplairement généreuse dans l’intensité, par deux jeunes musiciens qui en maîtrisent les donnés émotionnelles, Jean-Baptiste Dumora et Mathieu Grégoire...
On se souvient de l’injonction d’un célèbre misogyne antique, Paul de Tarse (alias Saint Paul) : « Que la femme se taise à l’église ! ». Longtemps il s’est agi d’une défense de chanter ou de jouer des instruments. Et puis, le temps passant, on en est venu à considérer que cette défense continuerait, église ou pas, à viser au moins le droit de la femme à composer…
La Chapelle de la Trinité lyonnaise reçoit à trois jours d’intervalle deux ensembles qui célèbrent la grandeur baroque. Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale montrent cinq visages de J.S.Bach, par deux motets et trois cantates. Simon Heyerick, guidant les jeunes interprètes du Conservatoire de Lyon...
Croisade des dames, singspiel viennois, comédie anti-machiste, théâtre musical, ces Conjurées permettent en format réduit de mesurer les dons schubertiens dans le domaine de l’opéra comique. La version light des Solistes de Lyon est subtilement conduite par Bernard Tétu et Philippe Cassard, et jouée-chantée avec esprit...
Au nom de l’ « italianitude », le metteur en scène Jean-Daniel Senesi et le chef (XX-21) Fabrice Pierre proposent de rassembler pour les étudiants du CNSMD lyonnais deux opéras en un acte, de Rossini et Chailly. Ils voient dans La Cambiale di matrimonio et Procedura Penale un esprit commun, des situations d’absurde et de critique sociale, des variations sur le mécanisme et des personnages et du langage. A découvrir…
La Société de Musique de Chambre lyonnaise propose dans son 1er concert 2011 (le 3e de sa saison) des alliages de timbres piano-clarinette-alto. Eric Le Sage, Lise Berthaud et Nicolas Baldeyrou vont en particulier explorer des partitions schumanniennes sous le signe du « märchen » ( conte, en allemand), donner son éclat au Trio mozartien « des Quilles », et révéler un peu connu Trio de Carl Reinecke...
Abdel Rahman El Bacha, une autre voix, une autre attitude : le récital lyonnais (« Fortissimo ») a montré le pianiste franco-libanais dans toute sa rigueur pour un Ravel épuré, sans concession, austère et inquiet. Et pour un Chopin d’une beauté sonore qu’aucun alanguissement ne vient compromettre…
Domaine réservé, domaine bien méconnu : l’opéra schubertien. En variations sur le thème « Les femmes au pouvoir ! », voici Les Conjurées, écrit par Schubert en 1823, d’après Lysistrata d’Aristophane transposé au Moyen-Age. Bernard Tétu dirige ses Solistes de Lyon, accompagnés au piano par Philippe Cassard, et dans une mise en espace minimaliste de Jean Lacornerie. A (re)découvrir.
Dans le cadre généreux de la quinzaine russe à Lyon, l’O.N.L. avait confié au chef russe Vladimir Fedosseiev ses destinées de deux soirs, pour un programme à la fois très multicolore et révélant de qualités post-romantiques puis modernistes. Pari superbement gagné, et présence hautement émouvante d’Elisabeth Leonskaia dans un 2e concerto de Prokofiev fascinant.