ENTRETIEN avec Kenneth WEISS Ă  propos de son dernier cd : L’Art de la Fugue de JS BACH (1 cd Paraty – printemps 2022)

ENTRETIEN avec Kenneth WEISS Ă  propos de son dernier cd : L’Art de la Fugue de JS BACH (1 cd Paraty – printemps 2022). EmpĂŞchĂ© de jouer en concert la partition, Ă  cause de la pandĂ©mie survenue en 2020, Kenneth Weiss dĂ©cide de profiter du confinement pour approfondir encore sa propre expĂ©rience de l’Art de la Fugue. Il en dĂ©voile l’illimitĂ© imaginatif produit par l’art de la construction contrapuntique, vĂ©ritable cathĂ©drale musicale chez Bach : le compositeur baroque Ă©difie des perspectives infinies Ă  partir de la trame sonore ainsi dĂ©cuplĂ©e, combinĂ©e, interrogĂ©e. En exploitant la profondeur de son, la rondeur et la clartĂ© du formidable clavecin Taskin du musĂ©e national de musica de Lisbonne, – restaurĂ© en 2019, Kenneth Weiss dessine un parcours critique oĂą l’analyse le dispute Ă  la joie de l’exploration inspirĂ©e. Entretien pour CLASSIQUENEWS, avec le claveciniste newyorkais qui signe ainsi chez Paraty un disque rĂ©jouissant et lumineux, couronnĂ© par notre CLIC de CLASSIQUENEWS.

 

 

Kenneth WEISS jeny Gorman classiquenews

 

 

Portrait de Kenneth WEISS © Jenny Gorman
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CLASSIQUENEWS : En quoi L’art de la Fugue, outre ses prouesses techniques et les défis pour l’interprète, est-il aussi un testament poétique voire spirituel ?

KENNETH WEISS : Pour l’interprète, c’est grâce Ă  la maĂ®trise nĂ©cessaire pour jouer l’Ĺ“uvre que l’on peut avoir accès et atteindre un endroit au-delĂ  du quotidien pour entrer dans un autre monde. Le dĂ©fi de l’interprète rĂ©side dans la spĂ©cificitĂ© de jouer le contrepoint sur le clavecin, exigeant une indĂ©pendance digitale guidĂ©e par une oreille fortement analytique. L’auditeur sert de tĂ©moin au cours de cette mĂ©ditation profonde, suivant l’arc de l’Ă©volution du simple sujet jusqu’au moment final.

 

 

 

CLASSIQUENEWS : Qu’est-ce qui vous fascine et vous inspire dans ce cycle ? La diversité de son langage ? Le parcours que l’auditeur et l’interprète réalisent pendant son déroulement ? Autre chose ?

KENNETH WEISS : La crĂ©ativitĂ© illimitĂ©e et l’habiletĂ© extraordinaire et sans fin de l’Art de la Fugue m’inspirent depuis toujours. Les connaĂ®tre Ă  fond, avoir les oreilles ouvertes pour tout entendre pendant 80 minutes, reprĂ©sentent un acte de dĂ©vouement singulier ; je dirais mĂŞme, transcendantal, autant pour l’interprète que pour l’auditeur.
Et pour “l’autre chose”, bien sĂ»r, il y a tellement plus, mais la musique est lĂ  pour exprimer des choses que les mots ne peuvent pas dire.

 

 

 

CLASSIQUENEWS : Quelles sont les qualités du Taskin 1782 ? En quoi cet instrument vous a-t-il permis de réaliser votre projet sonore et artistique ?

KENNETH WEISS : L’instrument possède une beautĂ© tonale unique, douce et ferme Ă  la fois. Il rĂ©pond très bien Ă  ce que je veux faire pour donner Ă  entendre le chant de l’Ă©criture Ă  travers l’instrument. C’est un Ă©vĂ©nement exceptionnel de lier deux chefs-d’Ĺ“uvre ensemble : le Taskin de Lisbonne et l’Art de la Fugue.

Propos recueillis en mars 2022

 

 

 

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WEISS-kenneth-weiss-the-art-of-the-fugue-art-de-la-fugue-cd-paraty-critique-cd-classiquenews-CLIC-de-classiquenewsLIRE annonce du cd Ă©vĂ©nement de Kenneth WEISS : L’art de la Fugue de JS BACH (1cd PARATY) – Voici un nouvel enregistrement de l’Art de la Fugue qui s’impose par sa virtuositĂ© souveraine comme sa subtilitĂ© expressive. Le new yorkais Kenneth Weiss est un claveciniste qui convainc par sa maĂ®trise et sa profondeur. Ses prĂ©cĂ©dents cd Bach (Variations Goldberg, Le Clavier Bien-TempĂ©ré…
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CD Ă©vĂ©nement, annonce. JS BACH : L’art de la fugue, KENNETH WEISS (clavecin Taskin 1782 – 1 cd PARATY)

WEISS-kenneth-weiss-the-art-of-the-fugue-art-de-la-fugue-cd-paraty-critique-cd-classiquenews-CLIC-de-classiquenewsCD Ă©vĂ©nement, annonce. JS BACH : L’art de la fugue, KENNETH WEISS (clavecin Taskin 1782 – 1 cd PARATY). Voici un nouvel enregistrement de l’Art de la Fugue qui s’impose par sa virtuositĂ© souveraine comme sa subtilitĂ© expressive. Le new yorkais Kenneth Weiss est un claveciniste qui convainc par sa maĂ®trise et sa profondeur. Ses prĂ©cĂ©dents cd Bach (Variations Goldberg, Le Clavier Bien-TempĂ©rĂ©, Les Partitas), ses 2 albums des sonates de Domenico Scarlatti attestent d’un tempĂ©rament souple et souvent lumineux qui sait exploiter l’instrument choisi (pour cet enregistrement le Taskin 1782 conservĂ© au musĂ©e national de la Musique de Lisbonne), en s’appuyant sur ses capacitĂ©s techniques et sonores, en construisant surtout son propre cheminement poĂ©tique, en dialogue avec ses conceptions intimes.
Bruno Procopio directeur du label Paraty a été l’élève de Kenneth Weiss au CNSMDP ; il y a donc une volonté manifeste de célébrer ici une sensibilité qui est d’autant plus admirée qu’elle est puissante, originale, cohérente.

Testament contrapuntique exceptionnel, produit dans les 10 dernières annĂ©es de sa vie, l’Art de la fugue de JS BACH, comporte 14 fugues (ou contrepoints) et 4 canons sur un seul sujet (en rĂ© mineur). Bach y expĂ©rimente toutes les combinaisons possibles, tournant autour du thème unique, le commentant, multipliant les points de vue pour mieux en rĂ©vĂ©ler la soliditĂ© et l’unicitĂ© structurelle : inversion du thème, altĂ©ration rythmique, composition en miroir, augmentation et diminution, sans omettre des rĂ©fĂ©rences aux styles français, italien et proprement germanique. De nombreux thèmes sont introduits dans la seconde partie de l’Ĺ“uvre, dĂ©rivant tous du sujet original.

CLIC D'OR macaron 200Kenneth Weiss y présente une réflexion mûrie pendant le confinement 2020 : le claveciniste en souligne tous les aspects réconfortants, rassurants, harmoniques :
« Jour après jour, je m’y suis plongĂ© pour y trouver du rĂ©confort, de l’inspiration et du sens dans ce monde plein d’incertitudes. ĂŠtre dans l’Ă©merveillement constant devant l’imagination et la virtuositĂ© sans limite de Bach, tout en me mettant au dĂ©fi d’entendre, de vĂ©ritablement tout entendre, a ensoleillĂ© mon humeur et procurĂ© une grande joie. Ce fut un acte de dĂ©votion dont je chĂ©ris la mĂ©moire », prĂ©cise l’interprète.

 

 

 

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CD Ă©vĂ©nement, annonce. JS BACH : L’art de la fugue, KENNETH WEISS (clavecin Taskin 1782 – 1 cd PARATY – enregistrĂ© au Centro cultural de BelĂ©m au Portugal en mai 2021) – Parution : printemps 2022 – CLIC de CLASSIQUENEWS. Prochaine critique complète dans le mag cd dvd livres de classiquenews.com

 

 

 

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VOIR le TEASER VIDEO de l’Art de la fugue de JS BACH par Kenneth WEISS (1 cd PARATY) :

https://www.youtube.com/watch?v=PyTUthQFnD8

 

 

 

 

 

 

CRITIQUE, CD Ă©vĂ©nement. MONTIGNY : Grands Motets (Surge propera, Salvum me fac Deus (Antiphona, Rolandas Muleika – 2019)

grands-motets-antiphona-montigny critique cd review clic de classiquenewsCRITIQUE, CD Ă©vĂ©nement. MONTIGNY : Grands Motets (Surge propera, Salvum me fac Deus (Antiphona, Rolandas Muleika – 2019)   -   Rolandas Muleika et son ensemble Antiphona (qu’il a fondĂ© en 1996) ressuscitent avec exaltation et Ă©loquence la joie bienheureuse et aussi le souffle dramatique du mĂ©ridional baroque Montigny dont la carrière s’achève quand Rameau suscite la fameux scandale de son premier opĂ©ra Hippolyte et Aricie (1733). Au sein des compositeurs flamboyants « de province », Montigny serait le maillon oubliĂ© aux cĂ´tĂ©s de l’aixois Campra et du narbonnais Mondonville. Mort en 1738, ce natif de BĂ©ziers (Ă  quand un concert Montigny dans la cathĂ©drale in loco ?) s’affirme Ă  Toulouse Ă  Saint-Sernin (oĂą a Ă©tĂ© enregistrĂ© le programme Ă©ditĂ© par Paraty), non sans maĂ®triser diverses influences, captĂ©es en Angleterre, aux Pays-Bas… lors d’un tour d’Europe impressionnant qui fait de son Ă©criture, la synthèse des styles Ă  son Ă©poque. Les deux Motets ici recréés en première mondiale, ont Ă©tĂ© conçus pour Toulouse dans l’annĂ©e 1730 par un Montigny sexagĂ©naire d’une maturitĂ© impressionnante, alors maĂ®tre de chapelle de Saint-Sernin.

Recréation mondiale

Le grand motet toulousain Ă  son sommet (1730),
Montigny, précurseur de Mondonville et de Rameau

Le premier Motet Surge propera (propre aux années toulousaines de l’auteur, destiné à la procession des Pénitents bleus de juin 1730) impose une complexité de l’écriture chorale d’une rayonnante noblesse dont le raffinement et la beauté des textures harmoniques prolongent le meilleur Lully (faste des trompettes dans Tubæ sonitu), grand faiseur avec Delalande dans le genre du Motet versaillais, avant Montigny. La ductilité du chœur Antiphona impressionne dans ce jeu exalté et articulé ; auquel répond l’ivresse intelligemment nuancée des instrument de l’orchestre Antiphona. En somme une complicité savoureuse voire superlative qui ressuscite aussi sur le plan interprétatif, l’époque des grands enregistrements d’exploration et de découvertes (majeures, comme ici) ; de fait, Montigny est un très grand compositeur qui prolonge la ferveur encore recueillie et très dense d’un Lully Grand Siècle (solo de la taille « Qui sitit qui esurit »), et annonce directement les effectifs intensément dramatiques, des opératiques Mondonville et Rameau (tempête du Surge Propera). Comme chez Rameau, se distingue ici la saveur des timbres instrumentaux, en particulier les bassons constamment sollicités et parfaitement enregistrés car la prise de son est particulièrement réussie.
CLIC_macaron_2014La direction artistique de Rolandas Muleika relève les défis multiples de cette recréation, révélant définitivement le tempérament de Montigny grâce à un important travail de restitution des partitions autographes. Le brio contrasté du choeur, le relief caractérisé et très impliqué des solistes, le souffle de l’orchestre associé à la maîtrise contrapuntique du chœur restituent la splendeur dramatique, le sentiment d’exaltation des pièces qui place l’humain, la tendresse fervente de chaque épisode, au cœur de cette formidable réhabilitation. N’écoutez que les 4 premières séquences du motet « Salvum me fac Deus » … vous serez saisi par la puissance expressive du « Veni in altitudinem maris » ; le chant opératique de l’orchestre, la projection déclamée superlative du texte (ego sum pauper par le dessus Eva Tamisier, fragile, fervente), la transe chorale du chœur « Effunde super eos » puis le duo haute-contre / basse et choeur final d’une mordante exaltation … sont autant d’arguments solides qui inscrivent Montigny parmi les plus grands compositeurs du premier XVIIIè. Son écriture préfigure déjà les audaces et l’énergie de Rameau comme de Mondonville… c’est dire! Somptueuse révélation. CLIC de CLASSIQUENEWS / hiver 2002.

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CRITIQUE, CD Ă©vĂ©nement. MONTIGNY : Grands Motets (Surge propera, Salvum me fac Deus (Antiphona, Rolandas Muleika – enregistrĂ© Ă  Toulouse, Saint-Sernin, aoĂ»t 2019 – 1 cd PARATY records) – CLIC de CLASSIQUENEWS hiver 2022.

Joseph Valette de Montigny (1665 – 1738), 2 grands motets :
« Surge propera Sion Filia » / « Salvum me fac Deus »

Écoutez sur youtube le choeur flamboyant Effunde super eos :
https://www.youtube.com/watch?v=GXSpaUZW-1Q

VISITER le site de l’ensemble ANTIPHONA / Rolanas Muleika
https://ensemble-antiphona.org/rolandas-muleika/

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CD Ă©vĂ©nement critique. SCHUBERT : Sonate D664 – Impromptus D 935. Ferenc Vizi, piano (1 cd PARATY).

schubert-ferenc-vizi-3 CLIC de CLASSIQUENEWS critique cd review piano SCHUBERTCD Ă©vĂ©nement critique. SCHUBERT : Sonate D664 – Impromptus D 935. Ferenc Vizi, piano (1 cd PARATY). Ferenc Vizi sait chanter et danser son Schubert avec un Ă©vidente fluiditĂ© bienheureuse, dès le premier mouvement de la Sonate D 664 opus posthume 120, Ă  la fois insouciant et grave, prĂ©sent et mĂ©lancolique. Le balancement entre les deux caractères se rĂ©alise grâce Ă  un rubato naturel qui sait ĂŞtre puissant, voire âpre mais aussi d’une tendresse enchantĂ©e. Ces 11 mn premières, primitives installent un monde viscĂ©ralement onirique, très juste. L’Andante qui suit est pure interrogation suspendue, inscrite dans l’évocation d’un rĂŞve presque conscient qui peut n’avoir jamais existĂ© mais qui persiste dans la matière mĂŞme du clavier interrogatif. Le toucher naturel, mesurĂ©, sobre du pianiste captive tout autant. L’allegro fait couler une eau claire, vive, nettoyĂ©e de toute connotation (et de tout effet de manche comme de maniĂ©risme stylistique), soit une valse jouĂ©e « droite », « objective », d’une intensitĂ© lumineuse qui roule, coule et murmure, en son irrĂ©sistible candeur chorĂ©graphique.

 

 

 

Du ruisseau et de l’abîme schubertiens…
Ferenz VIZI révèle un Schubert incandescent, fulgurant

 

 

 

CLIC_macaron_2014Les 4 Impromptus D935 saisissent autant par leur naturel expressif sans aucun effet outrancier ; le clavier de Ferenc Vizi reste simple et clair, d’une articulation naturelle, rayonnant par cette sobriété, à la fois puissante et heureuse ; plus dramatique, l’alternance des épisodes enivrés, langoureux, et ceux plus inquiets, se réalise en un flux continu jamais heurté, d’une intonation fluide (N°1). Il fait jaillir la gravité à peine douloureuse et sur un tempo résolument allegretto, légitime, la mélancolie filigranée du N°2. Le chant enchanté du N°3 « Rosamunde Andante » diffuse un rêve d’une idéale insouciance où les qualités d’articulation, et la digitalité aérienne du pianiste déploient leurs arguments enivrés. Le tact et l’intelligence de l’interprète, suggestif et tendre, se révèlent particulièrement dans les reprises de l’Impromptu aussi long que le N°1 (soit plus de 11mn) : les variations sont jouées avec un génie évident de la caractérisation, y compris dans le versant plus grave du cycle. Dans sa quête de réconciliation, par son sens du mystère, ce cheminement entre ombre et lumière, foudroie. Enfin le N°4, conclusif, convainc par son tempo vif, précis ; le toucher tendre et mesuré qui fait surgir le chant intérieur du « ruisseau schubertien », enchâssé dans un scherzo à l’indomptable énergie, à la fougue qui foudroie et exalte permet un rapprochement avec… Mozart (Symphonie en sol n°40), qui s’élève et danse, avant de sombrer, net dans l’abîme. Magistrale conception de l’interprète. CLIC de CLASSIQUENEWS de ce début 2022.

 

 

 

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CD Ă©vĂ©nement critique. SCHUBERT : Sonate D664 – Impromptus D 935. Ferenc Vizi, piano (1 cd PARATY). EnregistrĂ© Salle Colonne Ă  Paris, mai 2020. CLIC de CLASSIQUENEWS janvier 2022.

CD, critique. VERONIQUE BONNECAZE / CHOPIN : Intégrale des Sonates (1 cd PARATY 2019)

Bonnecaze-veronique-piano-chopin-sonates-PARATY-cd-critique-CLIC-de-classiquenews-juin-2021CD, critique. VERONIQUE BONNECAZE / CHOPIN : IntĂ©grale des Sonates (1 cd PARATY 2019). Par notre rĂ©dacteur ARNAUD PERESSE. LaurĂ©ate et finaliste de plusieurs concours internationaux (dont Genève, Mavi Marcoz, Chopin Palma de Majorque, Pescara, Jaen), la pianiste VĂ©ronique Bonnecaze a enregistrĂ© pour la première fois Chopin en 2000 chez Arcobaleno. EditĂ©es par Paraty, les Trois Sonates de Chopin confirment aujourd’hui une incroyable maturitĂ©. L’artiste reçoit la musique du maĂ®tre avec une Ă©motion saisissante. VĂ©ronique Bonnecaze semble brĂ»ler d’une fièvre dĂ©licate et poĂ©tique, jusque dans l’état second, sans jamais cĂ©der ni Ă  l’exubĂ©rance technique, ni Ă  l’habile juxtaposition de scènes hĂ©tĂ©roclites. Elle suit Ă  la lettre l’unitĂ© psychologique et crĂ©atrice, guettant les nuances subtiles de l’émoi, comme une vibration reçue dont la rĂ©sonance harmonique est la seule rĂ©alitĂ© du monde senti.
Chaque sonate, quadripartite, garde une rigueur classique. Mais jamais l’application d’un cadre ne supplante ici la logique propre des œuvres dont les propositions musicales sont réalisées avec le naturel de l’improvisation.

 

 

Jeu poignant, humain, volubile…
Véronique Bonnecaze révèle chez CHOPIN
le hĂ©ros sentimental, l’homme universel…

 

 

Dans la juvĂ©nile Sonate en ut mineur op. 4 (1827-1828), trop souvent considĂ©rĂ©e comme la prĂ©sentation de travail de F. Chopin Ă  son maĂ®tre Josef Elsner, la pianiste fait surgir spontanĂ©ment l’Allegro Maestoso tel un danseur se dĂ©ployant librement dans des espaces imaginaires. Suis le Minuetto – allegretto et scherzando – rĂ©vĂ©lant le sourire esquissĂ© et malicieux d’un Chopin pĂ©tulant de jeunesse. Dans le Larghetto, l’influence des Ländler de Schubert paraĂ®t. Mais la candeur du jeune homme, Ă©panchant benoĂ®tement son Ă©motion, s’embrase bientĂ´t ; d’un jeu dĂ©liĂ© et plein de tendresse, l’artiste libère ce chant d’aveu. Dans un Finale Ă©clatant, V. Bonnecaze nous emmène sur les chemins de l’aventure hĂ©roĂŻque, ceux qui verront naĂ®tre le panache hymnique des plus Ă©piques Polonaises, comme la hardiesse rĂ©volutionnaire des Études op. 10 (voir la Réédition des 24 Études par V. Bonnecaze, Production Paraty 2020).

BONNECAZE-veronique-piano-CHOPIN-SONATES-CLIC-de-CLASSIQUENEWS-critique-cdLa Sonate en si bĂ©mol mineur op. 35 (1840) s’ouvre par quatre mesures sĂ©pulcrales (Grave). La pianiste lance alors un agitato haletant oĂą s’affrontent frĂ©nĂ©tiquement la volontĂ© de vivre d’Eros et l’appel macabre de Thanatos. Dans le Scherzo, la confrontation des forces mystĂ©rieuses se prolonge dans une tragĂ©die mettant en scène un chant douloureux au goĂ»t doux-amer qui tente de rĂ©sister face aux tĂ©nèbres. La pianiste brandit la menace par des octaves martelĂ©es et nous emporte jusqu’à la frĂ©nĂ©sie lisztienne d’une danse de sabbat. La cĂ©lèbre Marche Funèbre qui suit nous plonge dans un climat glaçant de convoi funèbre. Dans une lueur d’espoir, l’interprète Ă©lève une implorante supplique. D’une grande douceur dans l’interprĂ©tation, un chant de consolation vient nous envelopper dans un songe exquis, exutoire nous acquittant de la rĂ©alitĂ©. C’est sans compter l’inexorable course Ă  l’abĂ®me. Au retentissement du glas, dont le mystère rĂ©side dans l’alternance d’un accord parfait mineur et d’un accord de sixte et quarte du mĂŞme ton, s’invitent soudain les spectres maudits, en leur insaisissable tourbillonnement, comme “le souffle nocturne du vent sur les tombes” (Anton Rubinstein). C’est le Presto final.

Enfin la Sonate en si mineur op. 58 (1845) est le fruit d’un artiste mûr : “Votre momiquement vieux. Chopin” ainsi que signait alors le compositeur dans ses lettres à la dame de Nohant. Au sommet de son art, le sylphe immatériel compose cependant une monumentale sonate, d’une grande virtuosité et d’une hardiesse virile. Sa forme affiche l’esthétique beethovénienne. Véronique Bonnecaze l’aborde avec majesté et part à la recherche du “torrent intarissable de matières précieuses en ébullition” selon les mots de J. Fontana, ami choisi de Chopin, à propos de son inspiration spontanée. C’est en suivant les élans du caractère que l’artiste chevauche l’Allegro maestoso avec la volubilité d’une main sûre de ses possibilités expressives. D’une précision sans faille, elle déploie les sections extrêmes du Scherzo, dont le virevoltement est relié par un trio central en si majeur, empli d’une affection introspective. Dans un style luthé, le Largo est joué avec la grâce épurée d’un souvenir mêlant délice et peine. Au terme de cette gondoliera de rêve, monte droit l’héroïque Finale.
L’exécution pyrotechnique y est époustouflante. V. Bonnecaze gravit le clavier et semble laisser dévaler les traits en sextolets par mille rebonds sur les marches d’albâtre d’un palais idéal.

CLIC D'OR macaron 200L’interprétation s’impose extrêmement poignante. Elle fait vivre le témoignage d’un homme qui s’est fait signataire pianistique de ses sentiments. Or, c’est par la révélation de l’universalité des émotions personnelles que Chopin érige l’art romantique en humanisme. Plus qu’un portrait, ce disque rappelle que c’est en recevant pleinement la musique de Chopin que l’interprète délivre encore sa plus intime humanité.

 

 

 

 

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CD, critique. VERONIQUE BONNECAZE / CHOPIN : IntĂ©grale des Sonates (1 cd PARATY : enregistrĂ© au Théâtre Saint-Bonnet Ă  Bourges. 11/2019). Piano Steinway – durĂ©e : 69 mn. CLIC de CLASSIQUENEWS Ă©tĂ© 2021.

 

 

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CD précédent critiqué par CLASSIQUENEWS :

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cdCD critique. DEBUSSY par Véronique BONNECAZE, piano (1 cd PARATY 2018). Paru en janvier 2019. Somptueuse leçon de piano, le DEBUSSY de Véronique Bonnecaze captive autant par la réalisation musicale que la justesse poétique. Le choix du Bechstein 1900 est pertinent et très fécond, rappelant combien la sonorité est une question de toucher mais aussi de mécanique, l’équilibre entre les deux, révélant évidemment le tempérament des plus grands. A notre connaissance aucun des plus grands interprètes internationaux ne partage avec Véronique Bonnecaze cette réflexion (et cette audace) sur le choix de l’instrument, en affinité avec le répertoire et l’esthétique concernés. Tous les plus médiatisés, d’Argerich à Pollini et Freire, sans omettre les talents de la nouvelle génération, de Grosvenor à Trifonov (Malofeev a encore du temps pour polir davantage son propre son), et l’on ne parle pas des lolitas people (telles Yuja Wang ou Alice Sara Ott): tous sans exception jouent sur Steinway ou Yamaha voire Fazioli. Notre époque est donc au formatage sonore. Voilà donc dans le choix du piano, une approche qui se distingue… née d’un soin spécifique qui relève d’une approche artisanale. Et elle fonctionne admirablement. EN LIRE PLUS

 

 

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CD événement, critique. LAURENT CABASSO : Toccatas de Jean-Sébastien BACH (1 cd PARATY records, 2019)

CABASSO laurent JS BACH Toccatas PARATY records cd reviex critique CLASSIQUENEWS teaser reviewCD Ă©vĂ©nement, critique. LAURENT CABASSO : Toccatas de Jean-SĂ©bastien BACH (1 cd PARATY records, 2019)Laurent Cabasso trace un chemin de vie de maĂ®tre. Ses enregistrements de Schumann, Prokofiev, Beethoven, Schubert, Liszt, accumulent les plus prestigieuses distinctions. Sous la tutelle spirituelle de ses maĂ®tres (DĂ©sirĂ© N’Kaoua, Yvonne Loriod, Jean Hubeau, Ventsislav Yankoff, Christian Ivaldi. Nikita Magaloff, György Sebok, György Sandor et Norbert BraĂŻnin, Maria Curcio-Diamand), le pianiste aborde sereinement les 7 Toccatas de Jean-SĂ©bastien Bach, comme on revient habiter une forteresse mĂ©diĂ©vale que tous les pianistes visitent, mais que peu parviennent Ă  prendre. De mĂŞme que la doctrine luthĂ©rienne, assimilĂ©e de manière naturelle, a permis Ă  Bach d’exprimer sa foi Ă  travers une lecture et une interprĂ©tation autonome des Écritures, il semble que Laurent Cabasso s’exprime dans une langue vernaculaire. Son secret? On n’interprète pas Bach, c’est Bach qui s’accommode d’une direction pour dĂ©gager sa dimension, se faisant ainsi père des siècles. Dans cet enregistrement remarquable Ă©ditĂ© par Paraty, il vient encore une fois illuminer nos vies.

Dans ses 7 toccate (BWV 910-916), œuvres de jeunesse, J. S. Bach fait alterner des sections courtes, cultivant une écriture virtuose mêlant gammes rapides, trilles, usant librement du fugato, à la manière d’un ricercare. La Toccata est une forme stylistique qui vise à mettre en valeur les caractéristiques de l’instrument dans un geste improvisé. A ce jeu, Laurent Cabasso sait dépeindre toute l’impétuosité du jeune J. S. Bach, parvenant à extirper les multiples qualités étonnantes de l’instrument qu’il a choisi, l’”opus 102” de Stephen Paulello. Son disque s’ouvre magistralement par la Toccata en sol majeur BWV 916, offrant un ciselage lumineux, plein de fraîcheur. Après l’éclat, la clarté et la longueur unique des sons de cet instrument fabuleux nous révèlent la présence de la voix humaine. L’interprète semble ainsi relayer une parole profonde. C’est notamment dans l’Adagio de la Toccata en do mineur BWV 911 qu’on reste subjugué par cette cantabilità.

Les cordes parallèles de l’instrument lui permettent de faire sonner le mĂ©dium grave sans battements, ce qui confère une prĂ©sence immĂ©diate Ă  l’harmonie. Du reste, on peut se demander si certains maĂ®tres du passĂ©, telles Rosalyn Tureck ou Tatiana NikolaĂŻeva, auraient conservĂ© leur choix dĂ©libĂ©rĂ© de donner tant de puissance compacte aux valeurs longues dans les pages contrapuntiques de J. S. Bach, si elles avaient bĂ©nĂ©ficiĂ© des possibilitĂ©s d’un tel piano. A l’écoute de Laurent Cabasso, les registres se rĂ©pondent comme danse et contredanse, sans insistance, de manière aĂ©rienne. La fugue de la Toccata en sol mineur BWV 915 est remarquable de ce point de vue. DĂ©fait d’une austĂ©ritĂ© surajoutĂ©e, son jeu s’enrichit des libertĂ©s hĂ©ritĂ©es des clavecinistes, variant rythmes, phrasĂ©s de deux en deux, ornementations et articulations mobiles, lui permettant de prĂ©luder de manière ailĂ©e, comme les instruments Ă  archet, ce que les thĂ©oriciens de l’Ă©poque appelaient l’imitatio violonistica. Ses choix audacieux rĂ©vèlent une lecture authentique. Tandis qu’il propose un trait accĂ©lĂ©rĂ©, typique du cembalo, pour conclure brillamment la fugue magistrale de la Toccata en mi mineur BWV 914 et prendre ainsi congĂ© de ses auditeurs, il fait au contraire le choix de dĂ©tendre le dernier trait en triples croches du rĂ©citatif de la toccata en fa# mineur BWV 910, que d’autres joueraient en rafales zĂ©brantes et Ă©chevelĂ©es, dĂ©montrant que c’est bien l’évasion de l’esprit Ă©vanescent qui doit introduire la profonde mĂ©ditation dans l’Adagio qui suit immĂ©diatement.

Dans ce disque, Laurent Cabasso catalyse la fièvre créatrice du jeune J. S.Bach, explorant toute la diversité qui germe dans l’esprit du jeune génie, tout en rassemblant chaque Toccata dans une réflexion sonore et formelle. Il répond ainsi à l’idée leibnizienne de l’identitas in varietate. Critique par notre rédacteur Arnaud Péresse

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CD événement, critique. LAURENT CABASSO : Toccatas de Jean-Sébastien BACH (1 cd PARATY records, 2019)

 

 

 

 

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LIRE aussi notre annonce du CD JS BACH / Laurent Cabasso : 7 Toccatas (1 cd Paraty)

https://www.classiquenews.com/cd-evenement-critique-laurent-cabasso-toccatas-de-jean-sebastien-bach-1-cd-paraty-records-2019/

CD événement, critique. LAURENT CABASSO : Toccatas de Jean-Sébastien BACH (1 cd PARATY records, 2019)

CABASSO laurent JS BACH Toccatas PARATY records cd reviex critique CLASSIQUENEWS teaser reviewCD Ă©vĂ©nement, critique. LAURENT CABASSO : Toccatas de Jean-SĂ©bastien BACH (1 cd PARATY records, 2019) – D’abord il y a le choix de l’instrument qui a aussi commandĂ© le choix du lieu d’enregistrement : le sublime piano (aux cordes parallèles) du seul et unique facteur français encore en activitĂ©, Stephen Paulello : son fameux modèle « Opus 102 », aussi impressionnant en taille qu’en potentialitĂ© musicale : longueur sonore, intensitĂ© durable, timbre clair et lumineux, idĂ©al pour le relief, la lisbilitĂ© voire le mordant de l’écriture polyphonique d’un Bach jeune donc conquĂ©rant et brillant. Mais non moins profond.
Ensuite le répertoire choisi pour ce programme prolonge le travail précédent initié par l’incontournable Glenn Gould sur la planète Jean-Sébastien Bach : les 7 toccatas sont des oeuvres pleines d’une juvénilité ardente et souveraine (Bach n’a pas atteint ses 25 ans) ; Laurent Cabasso, fidèle au texte, souligne tout ce qui est en germe ici, le fourmilelment des idées comme la cohérence architecturale qui sous tend chaque pièce ; ce que le jeune Bach inaugure et préfigure : la construction dramatique, le chant, une narration qui allie éloquence, rhétorique, incarnation et abstraction, … tout ce qu’il développera dans cantates, Passions, Partitas et Suites. Les 7 Toccatas préfigurent tout cela.
Au delĂ  de son toucher nuancĂ©, de son phrasĂ© naturel, Cabasso, interprète fidèle et Ă©vident chez Bach, restitue la force intĂ©rieure et la profonde cohĂ©rence structurelle des Toccatas. Ici règne surtout l’art de toucher le clavier, de faire corps avec lui, tout en respirant et en suggĂ©rant une Ă©criture qui tant certes Ă  l’éloquence discursive, mais aussi Ă  l’abstraction la plus poĂ©tique et le plus mystĂ©rieuse dont la virtuositĂ© et la vitalitĂ© interpellent l’auditeur et inspirent l’interprète. RĂ©cital Ă©vĂ©nement.

 

 

 

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CD événement, critique. LAURENT CABASSO : Toccatas de Jean-Sébastien BACH (1 cd PARATY records, 2019)

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PLUS D’INFOS sur le site de l’éditeur PARATY records
http://paraty.fr/en/sortie-cd-bach-complete-toccatas-laurent-cabasso/

 

TEASER Laurent Cabasso joue les 7 Toccatas de JS BACH :
https://youtu.be/4788xqE62x0

 

CD événement, critique. VARIATIONS AMOUREUSES : French love songs from the 13th century / ALLA FRANCESCA, Brigitte Lesne (1 cd PARATY 2019)

PARATY_AllaFrancesca_VariationsAmoureuses_critique cd classiquenews CLIC de classiquenewsCD événement, critique. VARIATIONS AMOUREUSES : French love songs from the 13th century / ALLA FRANCESCA, Brigitte Lesne (1 cd PARATY 2019). 18è enregistrement de l’ensemble dirigé par Brigitte Lesne… mais 1er cd chez l’éditeur français Paraty : Alla Francesca y dévoile la diversité enivrante des chansons d’amour en France au XIIIè. Amour courtois parfois embrasé, douloureux selon l’inconstance des sentiments et l’infidélité maladive ; amour sacré aussi, en particulier marial qui célèbre la Vierge Marie, à partir de monodies ou chansons préalablement écrites dans l’univers courtois. Ainsi Gautier de Coinci recycle des airs courtois pour les sublimer dans son recueil des Miracles de Nostre Dame (fin des années 1220). Il en découle un labyrinthe poétique des plus nuancés, chanté, narré, investi en 3 langues : latin, français, langue d’oïl…

Entre Amour sacré, amour profane
Alla Francesca subjugue et enchante…
25 Variations amoureuses du XIIIè français

Inspirés par ce jeu des variations, filiations, métamorphoses du profane au sacré, du populaire au mystique, les chanteurs et instrumentistes d’ALLA FRANCESCA s’immergent dans cet échiquier du cœur épris, de la foi dévorante, ardente, souvent insatisfaite et inquiète pour incarner idéalement cette collection d’airs divers, aussi onirique que suggestive, souvent extatique. Aux côtés des compositions de Coinci, celles non moins vibrantes, de Gautier de Chatillon ou de Thibaut de Blaison enchantent tout autant ; l’accord sonore entre instruments (surtout la vièle, véritable axe instrumental du programme) et voix en exprime toute la tension comme foudroyée. Il est question de prière, d’imploration de type monodique (en langue d’oïl) ou polyphonique (latin) ; ductile et volubile, chaque soliste d’Alla Francesca souligne combien le geste sonore est indissociable de la respiration ; d’où souvent ce caractère de balancement, proche des scansions, langueur répétée des processions qui soulignent le mystère du sentiment amoureux ; tout est idéalement investi ; les textes et leur partition déploient de bout en bout un caractère d’émerveillement célébrant le sujet : idole aimée, Vierge adorée. Sans omettre les atermoiements déconcertants de passions immaîtrisées…
Ainsi les auditeurs qui auront bien reconnus les 3 timbres des 3 chanteuses d’Alla Francesca (Vivabiancaluna Biffi, Christel Boiron, Brigitte Lesne) parcourent une série de chansons vécues comme des témoignages d’une implorante sincérité, entre embrasement mystique et possession passionnelle. L’humour s’invite dans cette arène sentimentalement complète comme en témoigne la chanson de l’épouse qui veut aimer son amant malgré son mari bien jaloux et bien ennuyeux qui n’est pas un « ami » : le timbre clair et articulé de Brigitte Lesne en exprime la charge dramatique comme l’éloquence frappée du bon sens.

A 2 voix et parure instrumentale ciselĂ©e (rote, 2 vièles), « Sol sub nube latuit” / le soleil s’est cachĂ© dans la nue… », cĂ©lèbre la divinitĂ© pure du Christ nĂ© d’une Vierge admirable, sur un texte latin entonnĂ© comme une scansion hypnotique ; tandis que les deux sĂ©quences plus narratives et riche en texte vernaculaire (« Amours dont suis espris », et « Amors qui souprent »), incarnĂ© par le tĂ©nor Lior Leibovici expriment les tourments et vertiges de la passion charnelle qui enserre les cĹ“urs amoureux ; dans le sillon des textes comme enivrĂ©s, paniques et dĂ©semparĂ©s (« En non Dieu c’est la rage », puis « Or la voi, … ») oĂą le cĹ“ur affolĂ© s’agite sans mesure mais en un texte floral et poĂ©tique.

CLIC D'OR macaron 200La séduction du programme de motets, chansons, rondeaux ainsi narrés avec le sens du verbe, renforce la richesse sémantique des épisodes ; à la langueur insatisfaite, les interprètes soulignent la morsure d’une ironie suggérée par exemple dans « Amours mi fait renvoisier et chanter » dont la fin de chaque strophe, comme une morale sans naïveté aucune, reprend la leçon amoureuse du motet « Amis, vostre demoree »…
Un refrain est cité dans telle chanson monodique et devient partie d’un motet : ce parcours intertextuel révèle un terreau linguistique commun formant la trame d’un répertoire à redécouvrir absolument. Le génie des compositeurs ainsi ressuscités affirme une maîtrise exceptionnelle dans l’art des transformations et variations. A chaque séquence musicale, à chaque combinaison, un parcours intime qui épaissit encore le mystère de l’Amour. Au mérite d’ALLA FRANCESCA revient l’étonnante vivacité, à la fois angélique et grave, qui en exprimer l’ineffable tension poétique comme la puissance incantatoire. Magistral.

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CD Ă©vĂ©nement, critique. VARIATIONS AMOUREUSES : French love songs from the 13th century / ALLA FRANCESCA, Brigitte Lesne (1 cd PARATY 2019) – enregistrĂ© Ă  PARIS en avril 2019. CLIC de CLASSIQUENEWS

CD critique. BEETHOVEN : Trios opus 11 et 38, piano, clarinette, violoncelle (Pinto-Ribeiro, Moraguès, Brendel) 1 cd PARATY 2020

beethoven-cd-paraty-pinto-ribeiro-moragues-brendel-trios-opus-11-opus-38-SHOSTAKOVITCH-ensemble-critique-cd-review-cd-classiquenewsCD critique. BEETHOVEN : Trios opus 11 et 38, piano, clarinette, violoncelle (Filipe Pinto-Ribeiro, piano – Pascal Moraguès, clarinette – Adrian Brendel, violoncelle) 1 cd PARATY. Viennois depuis nov 1792, le jeune Beethoven recueille les leçons de son professeur cĂ©lĂ©brissime alors, Joseph Haydn qui dĂ©jĂ  se plaint du tempĂ©rament trop fougueux du jeune Ă©lève venu de Bonn. De fait, Ludwig impressionne le milieu musical viennois par ses dons prodigieux d’improvisation sur le clavier. Très vite les princes mĂ©lomanes remarquent et recherchent la proximitĂ© de ce gĂ©nie aussi impĂ©tueux qu’inspirĂ©, qui sait inventer un son neuf : les Lichnowski, Waldstein, Razumowski, Lobkowitz, Kinski, et bientĂ´t l’archiduc Rodolphe, frère de l’empereur, qui est lui aussi un excellent pianiste, avec lesquels Beethoven sait cultiver des amitiĂ©s fortes. Miroir de mondanitĂ©s pourtant profondes, non dĂ©nuĂ©es d’estime croisĂ©e, la musique de chambre du jeune Beethoven, rĂ©cemment installĂ© Ă  Vienne, exprime l’éloquence d’un coeur ardent, capable de susciter de grandes admirations. Y compris parmi les mĂ©lomanes les plus exigeants.

SĂ©duisant, urbain, le Trio pour piano, clarinette et violoncelle opus 11 (1798) est le moins connu, car la clarinette est souvent remplacĂ©e par le violon (option autorisĂ©e par Beethoven lui-mĂŞme) – Pascal Moraguès, partenaire familier du pianiste Filipe Pinto-Ribeiro, en Ă©claire toute la brillance fraternelle et tendre du timbre. L’instrument Ă  vent faisant alliance avec les cordes avec acuitĂ© et relief, Ă©voquant par cette Ă©loquence franche et cuivrĂ©e, la qualitĂ© des conversations et des amitiĂ©s de la bonne sociĂ©tĂ© viennoise (Adagio con espressione) comme satellisĂ©e autour du prodige Ludwig. Très au fait des ouvrages Ă  la mode, Beethoven prend soin de citer le trio « Pria ch’io l’impegno » qui ouvre le second acte de l’opĂ©ra L’Amor marinaro de Josef Weigl, créé au théâtre de la Cour en 1797. Il y explore avec dĂ©lices la libertĂ© de la variation, renouvelant et mĂŞme revivifiant un motif jugĂ© faible par FĂ©tis (qui jugeait Weigl, petit suiveur de Mozart).
La complicité gourmande et précise des trois instrumentistes souligne combien le génie créatif de Ludwig peut remodeler sa source lyrique ; le geste est à la fois souple et contrasté, volubile même, fruit d’une évidente complicité entre les instrumentistes réunis.

L’art du jeune Beethoven viennois

En 1800, Beethoven compose son Septuor pour violon, alto, violoncelle, contrebasse, clarinette, cor et basson opus 20, qu’il transcrit ensuite en 1803, pour trio (opus 38) pour son ami le médecin Johann Adam Schmitt. Si la partition jusque là estimée « bavarde » voire peu inspirée selon les mots de l’auteur, le trio Pinto, Moraguès, Brendel en relève ici au contraire l’énergie première, surtout cette liberté formelle qui s’affirme jusque dans la structure en mouvements séparés dans l’esprit typiquement viennois des sérénades et divertimenti… Sobriété, évitant l’emphase si facile, et plutôt suggestion et élégance que vivacité creuse, les 3 instruments rivalisent de souplesse, d’intimité tendre (beau chant de la clarinette dans l’Adagio cantabile), de jeu brillant (rythmiquement déterminé dans le Tempo di minuetto qui recycle la Sonate pour piano opus 49 (1796). Véloces voire volubiles, les 3 instrumentistes savent déceler sous le brio des 6 séquences ainsi contrastées (variations de l’Andante ; Scherzo endiablé, Presto final…) la liberté d’un Beethoven qui semble se jouer de tout, facétieux et presque imprévu dans élégance et virtuosité, expert dans l’art de faire parler et chanter chaque instrument. D’une connivence naturelle, les solistes de DSCH – Ensemble Chostakovitch, renouvellent ainsi dans ce Beethoven méconnu, la réussite d’un mémorable coffret dédié à… Chostakovitch (Complete chamber music pour piano et cordes / également édité par Paraty).

 

 

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beethoven-cd-paraty-pinto-ribeiro-moragues-brendel-trios-opus-11-opus-38-SHOSTAKOVITCH-ensemble-critique-cd-review-cd-classiquenewsCD critique. BEETHOVEN : Complete Trios for piano, clarinet & cello (Filipe Pinto-Ribeiro, piano – Pascal Moraguès, clarinet / clarinette – Adrian Brendel, cello / violoncelle) 1 cd PARATY enregistrĂ© en fĂ©v 2020 (Seine Musicale).
http://paraty.fr/en/beethove-trio-for-piano-clarinet-cello/

CD, événement. DIALOGUES. Sainte-Colombe, Hersant. Ronald Martin Alonso, viole de gambe ( 1 cd PARATY oct 2019)

dialogues-paraty ronald martin alonso cd critique annonce concert classiquenewsCD, Ă©vĂ©nement. DIALOGUES. Sainte-Colombe, Hersant. Ronald Martin Alonso, viole de gambe ( 1 cd PARATY oct 2019). Le violiste Ronald Martin Alonso exprime toute la noblesse grave et lĂ©gère de Sainte-Colombe (c 1640 – c 1700) dont le Manuscrit de Tournus offre ici les pièces de ce programme de bout en bout hypnotique. Les 3 Suites, en Sol mineur, Do Majeur, RĂ© mineur Ă©crites en 1690, dĂ©ploient chacune une ivresse introspective qui n’est pas dĂ©nuĂ©e de nervositĂ© ni de caractère (« Allemande » de la dernière en RĂ© mineur). En dialogue donc, les deux Ă©critures font paraĂ®tre dans leur confrontation maĂ®trisĂ©e, leurs tropismes essentiels : Ă  l’articulation formelle et classique de Sainte-Colombe rĂ©pond la fulgurance de Philippe Hersant (nĂ© Ă  Rome en 1948), son esprit de quintessence, son geste en litote, tels qu’ils sont incarnĂ©s dans les 2 pièces, relativement rĂ©centes : Le Chemin de JĂ©rusalem de 2003, et son parcours labyrinthique ritualisĂ©, puis Pascolas de 2019, autre danse ritualisĂ©e propre aux chasseurs mexicains (Indiens Yaquis), comme brodĂ©e Ă  partir des ritournelles ancestrales et traditionnelles initialement jouĂ©es au violon. La partition tripartite de Philippe Hersant est dĂ©diĂ©e au commanditaire, Ronald Martin Alonso lui-mĂŞme ; de sorte que l’intention du compositeur se rĂ©alise dans le geste de l’interprète auquel est destinĂ© son dĂ©roulement. Hersant affectionne l’épure et la synthèse ; rien n’est jamais dĂ©veloppĂ© ni diluĂ© dans son esprit s’il ne s’agit de servir une intention prĂ©cise : la gestion du temps musical y est fondamental : Ă©conome, sobre, mesurĂ©e ; et chaque morceau final sonne comme une interrogation subtilement amenĂ©e, qui nĂ©e de l’ombre et de la suggestion retourne in fine, dans l’absolu mystère de l’informel CLIC_macaron_2014et du murmure. Le jeu libre et intime de R M Alonso apporte la dĂ©tente heureuse Ă  des pièces d’une riche vie intĂ©rieure. Le geste du violiste en exprime l’urgence et la noblesse pudique. La puissante originalitĂ© aussi comme l’atteste l’itinĂ©raire fantaisiste des Suites de Sainte-Colombe dont l’humeur unique l’amène Ă  polir des danses inouĂŻes dont il a alors l’exclusive (« La Pianelle », 2è sĂ©quence de la première Suite en sol mineur). Passionnant parcours.

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CD, événement. DIALOGUES. Sainte-Colombe, Hersant. Ronald Martin Alonso, viole de gambe ( 1 cd PARATY oct 2019). Durée : 1h01mn. CLIC de CLASSIQUENEWS hiver 2020.

CD, critique. « Sheherazade », Alireza Mashayekhi, Layla Ramezan, piano, Djamchid Chemirami, narration, Keyvan Chemirami, zarb et santur (1 cd Paraty, 2019)

LRamezan_Sheherazade_COUV_HM-300x300CD, critique. « Sheherazade », Alireza Mashayekhi, Layla Ramezan, piano, Djamchid Chemirami, narration, Keyvan Chemirami, zarb et santur (1 cd Paraty, 2019) – Voici avec ce disque paru fin 2019, une invitation au voyage, une Ă©vasion vers un ailleurs hors du temps, hors du monde. La pianiste iranienne Layla Ramezan signe ici avec Sheherazade, Ĺ“uvre maĂ®tresse du compositeur Alireza Mashayekhi (1940), le deuxième volume de son anthologie de « 100 ans de musique classique iranienne » (4 CD). Elle nous transporte dans une Perse lointaine et Ă©ternelle, oĂą le piano, symbole culturel occidental par excellence, entrelace ses sonoritĂ©s avec celles du zarb et du santur, sous les improvisations dĂ©licates de Keyvan Chemirami, et avec la voix de son père, Djamchid Chemirami, dans une narration semblant venir de la nuit des temps, quoiqu’écrite par le compositeur.

Layla Ramezan : le piano aux 1001 couleurs…

L’œuvre composée en 1992 est un modèle d’heureux mariage entre modernité et tradition: on apprend dans le livret que le piano, loin de pouvoir traduire avec ses demis-tons égaux les intonations persanes dans leurs micro-inflexions, leurs micro-intervalles a cependant été en Iran un instrument important au XIXème siècle, et a joué un rôle prépondérant au XXème siècle dans la fusion de la musique savante traditionnelle et de la musique classique européenne. Partant de l’écriture monophonique de la musique persane, Mashayekhi bâtit une riche polyphonie tout en l’intégrant dans l’architecture, ou la trame de ses pièces. Cela est particulièrement manifeste dans celle intitulée « The escape », la plus développée de toutes. L’instrument-roi en perd son européenne teinture prenant une couleur orientale sous les doigts de Layla Ramezan. Cette artiste voyageuse, passée par la France et établie en Suisse, mais restée iranienne dans l’âme et dans sa chair, incarne à merveille cette musique si particulière dans ses sonorités, ses rythmes, et le temps musical qui lui est propre. Elle nous ouvre les portes de ses neuf pièces sur un monde de poésie et de raffinement. On y entre comme dans un rêve qui nous prend dans les mailles de son mystère, de ses résonances, et de ses scènes imaginaires. Il n’y a qu’à se laisser porter par la voix envoutante de D. Chemirami, et se laisser envelopper des sonorités de brocart que la pianiste obtient formant une palette extraordinairement variée, qui évoquent les personnages du récit en leur for intérieur: résonances de bronze dans « The battle », que des aigus graciles dans leur vif argent s’emploient à désarmer, discontinuité sonore et rythmique dans « The fury » figurant l’égarement, rêveurs accords consonants dans « Beyond the clouds », dialogue subtile de la grâce et du drame dans « The mirage ». Layla Ramezan en conteuse et peintre, magicienne et poétesse, nous conduit aux confins des portes du désert, dans une autre respiration du monde, où la musique dans ses abandons et ses tensions invite à la méditation, au lâcher-prise, et à la rencontre d’une part de soi-même, à l’instar de cet ancien roi perse. Hors des bruits du temps présent, il nous suffit d’entrer dans les nuits de Sheherazade…

 

 

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CD, critique. « Sheherazade » by Alireza Mashayekhi, Layla Ramezan plays 100 years of iranian piano music. volume 2. (1 cd Paraty, 2019).

 

VIDÉO :

CD, critique. NUIT EXQUISE : Alice Ferrière, mezzo-soprano, Sascha El Mouissi, piano (1 cd Paraty)

Alice Ferriere-Paraty_NuitExquise_HM_COUV-300x300 critique cd review classiquenewsCD, critique. NUIT EXQUISE : Alice Ferrière, mezzo-soprano, Sascha El Mouissi, piano (1 cd Paraty). Alice Ferrière découvre le chant au Conservatoire de Boulogne-Billancourt et se dédie au lyrique comme à la mélodie et au lied. Autour du thème fédérateur de la nuit, majeure à l’heure romantique, la mezzo soprano réunionaise réunit lieder allemands et mélodies françaises ; de Schumann à Berlioz et ses Nuits d’été, se déploie le chant de l’âme, en quête d’équilibre malgré le vertige que font naître les souvenirs et le surgissement d’expériences parfois effrayantes ou fortes (pressentiments visionnaires et troublants, volubilité des humeurs agissant par ruptures et brisures dans le cas des Schumann dont Der Schwere Abend et Requiem). Pour Berlioz et ses Nuits d’été, la cantatrice entend retrouver le naturel et l’évidence de Mozart et faire jaillir chaque nuance du texte avec une fraîcheur renouvelée ; la Nuit exquise est celle de Reynaldo Hahn (l’Heure exquise) mise en regard ici avec Quand la nuit n’est pas étoilée : sont convoquées la souplesse d’une voix de velours (la sensualité de Debussy) et une « diction incisive ». Sans omettre cette « fragilité sensible » apprise peu à peu et qui colore l’énoncé des mélodies françaises.

A noter une autre « Heure exquise » celle d’Irène Poldowski en réalité la pianiste Régine Wieniawski, fille du compositeur Henryk Wieniawski ; une écriture debussyste que les interprètes jouent enchainée au fameux Clair de lune de …Debussy.
En réalité le geste interprétatif est indiqué dans le titre du cd : « Nuit Exquise » ; la nuit et sa texture mordorée, scintillante s’écoulent au piano ; exquis sont le soin et le fini de la chanteuse, prêtresse habitée par le feu nocturne, entre rêve, visions, enchantement… En jouant les filiations et les correspondances climatiques, Alice Ferrière et le toucher allusif et complice du pianiste Sascha El Mouissi nous conduisent sur les rives d’un rêve éveillé, nocturne, envoûtant.

 

 

 

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CD, critique. NUIT EXQUISE : Alice Ferrière, mezzo-soprano, Sascha El Mouissi, piano (1 cd Paraty 2019 169184 – 1h07mn). Parution : 24 janvier 2020.

 

 

 

VIDEO

Teaser cd Nuit exquise (déc 2019)
https://www.youtube.com/watch?v=cnnPYMBRKoE

 

 

 

Duo Ă  deux guitares : PALISSANDRE. cd MosaĂŻque (PARATY)

duo-palissandre-paraty-concert-critique-classiquenewsPALISSANDRE : MosaĂŻque (1 cd Paraty). Vanessa Dartier et Yann Dufresne compose le DUO de Guitares PALISSANDRE. Leur premier cd aidĂ© par PARATY Ă©blouit par ses audaces (transcriptions d’après Rameau, FaurĂ©) et sait aussi dĂ©voiler le tempĂ©rament mozartien du prĂ©romantique Antoine de LHOYER dont ils jouent dans sa version originale pour deux guitares, le Duo Concertant n°3 opus 31 – CLIP vidĂ©o © studio CLASSIQUENEWS.TV dĂ©c 2019

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LE TRIO ATANASSOV sur tous les fronts : cd & concerts

TRIO ATANASSOV : nouveau cd, concerts les 3, 7 dĂ©cembre (Paris, Cortot puis Sceaux). Riche actualitĂ© pour le Trio français ATANASSOV. Les trois musiciens illustrent avec tempĂ©rament le chic “Ă  la française” (titre de leur dernier album Ă©ditĂ© chez PARATY) ; ils jouent quasiment le programme de leur disque Ă  Sceaux pour la Schubertiade de Sceaux, samedi 7 dĂ©cembre 2019 Ă  17h30, salon de l’HĂ´tel de Ville…

Paraty_987 Ko-_1-Chic-a-la-francaise-Trio-Atanassov-qual30LIRE notre critique du cd Chic Ă  la française / Trio Atanassov : “De Debussy, le Trio en sol est une pièce de jeunesse vite oubliĂ©e par l’auteur et qui plus est, est restĂ©e inachevĂ©e (dans le 4è mouvement). Pourtant elle tĂ©moigne de sa première manière, encore « romantique », rappelant Saint-SaĂ«ns, Franck et Massenet ; la partition dut animer les soirĂ©es de musique de chambre organisĂ©es par la protectrice de Tchaikovski, la baronne Nadejda von Mack qui employa le jeune pianiste Debussy en 1880, dans ses dĂ©placements en Italie (Fiesole). Les 3 musiciens du Trio Atanassov aborde chaque sĂ©quence avec Ă©loquence et tension : nonchalance heureuse et tension mesurĂ©e (Andantino) ; vivacitĂ© nerveuse et engagĂ©e comme celle d’une conversation oĂą chacun chante et affirme sa partie (Scherzo) ; puissance suave et nostalgique de l’Andante ; enfin, insouciance et lĂ©gèretĂ© vive du Finale.” LIRE la critique complète ici

 

 

 

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Concerts de lancement
du CD “Chic à la française” *

 

 

3 décembre 2019 | Paris | 20h *
Salle Cortot
“Les Pianissimes » : Dvořák, Schubert, Ravel

 

 

7 décembre 2019 | Sceaux | 17h30 *
« La Schubertiade de Sceaux“
Présenté par Frédéric Lodéon
Debussy, Boulanger, Schubert (quintette « La truite »)

 Avec Manuel Vioque-Judde & Benoît Levesque

 

 

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Plus d’infos :

trioatanassov.com

 

 

 

 

 

 

CD, critique. Chic à a française : Trio Atanassov. Debussy, Hersant, Ravel (1 cd Paraty)

atanassov-trio-cd-chic-a-la-francaise-cd-critique-reviex-cd-classiquenews-schubertiade-de-sceaux-atanassovCD, critique. Chic Ă  a française : Trio Atanassov. Debussy, Hersant, Ravel (1 cd Paraty – enregistrĂ© en avril 2018). Le Chic Ă  la française se rĂ©pand dans les 3 pièces ici choisies, chacune très forte en sensations comme en caractères. RĂ©unir les 3 relève dĂ©jĂ  d’un dĂ©fi. De Debussy, le Trio en sol est une pièce de jeunesse vite oubliĂ©e par l’auteur et qui plus est, est restĂ©e inachevĂ©e (dans le 4è mouvement). Pourtant elle tĂ©moigne de sa première manière, encore « romantique », rappelant Saint-SaĂ«ns, Franck et Massenet ; la partition dut animer les soirĂ©es de musique de chambre organisĂ©es par la protectrice de Tchaikovski, la baronne Nadejda von Mack qui employa le jeune pianiste Debussy en 1880, dans ses dĂ©placements en Italie (Fiesole).

Les 3 musiciens du Trio Atanassov aborde chaque séquence avec éloquence et tension : nonchalance heureuse et tension mesurée (Andantino) ; vivacité nerveuse et engagée comme celle d’une conversation où chacun chante et affirme sa partie (Scherzo) ; puissance suave et nostalgique de l’Andante ; enfin, insouciance et légèreté vive du Finale.

Le cas de la pièce de Philippe Hersant, longue réflexion de 20 mn, se révèle fascinant : c’est la partition qui révèle l’étendue de la palette expressive des interprètes. Fasciné par le Baroque français du XVIIè et surtout ici, Marin Marais, Philippe Hersant choisit comme un emblème fécond, la sonnerie de l’église Sainte-Geneviève du Mont que Marais a traité dans « la gamme et autres morceaux… » de 1723. Hersant en déduit une suite de variations en trio qui séduit par la grande économie formelle, laquelle n’empêche pas une diversité d’épisodes. En une succession de « souvenirs » et de stratifications qui offre un étagement sonore de la mémoire sollicitée, la pièce emprunte maints chemins et parcours que chaque instrument traverse différemment.
C’est une partition souterraine et liquide, parsemée d’éclairs post romantiques et fantastiques (au piano) ; où passent aussi citations et formules baroques (aux cordes)… frémissements, instabilité, intranquillité voire inquiétude ; au milieu de la pièce, se précise l’effet de cloche et de carillon (la sonnerie qui apparaît dans le titre même de l’œuvre), qui affirmée progressivement, crée la tension, en un balancement tragique, de plus en plus panique ; séquence crépitante, suractivité qui laisse s’accentuer des micro épisodes tendus, interrogatifs, des éclairs et crépitements proches de cauchemar. Dans ce chaos sobre, le piano panique cherche un équilibre toujours reporté ; il tente d’apaiser le feu des cordes qui tranchent, et citent des ornements baroques (violon), en une superposition captivante de chants simultanés (parfois en téléscopages discordants et volontaires) dont la voix, en conclusion, se perd et s’effiloche comme un carillon devenu songe qui n’a pas peut-être jamais existé. L’acuité expressive, comme le glissement poétique sont dynamisés par le souci du détail et des équilibres sonores. Dans un labyrinthe musical aux changements permanents, le Trio Atanassov ne perd jamais le fil.

Le Trio de Ravel confirme la complicité toute en onctuosité expressive des trois instrumentistes. D’abord, ils expriment la délicatesse affleurante et ses climats d’une pudeur infinie du premier mouvement (Modéré), vraie invitation au songe intime, secret. Pantoum se cabre, se rebiffe, plein de panache et de fier hispanisme. Les trois complices redoublent d’accents tranchés et vivaces. Plus recueilli et sombre sans gravité asphyxiante, la Passacaille élargit la texture sonore encore en une opulence expressive que les trois instrumentistes soulignent avec intensité. Le Finale exacerbe encore davantage les contrastes jusqu’à la saturation, rappelant combien le Trio de Ravel est une œuvre qui a été conçue dans des heures sombres d’août 1914 : la conclusion comme éperdue, assénée, enivrée appelant à la mobilisation totale. Riche en défis, le programme confirme la haute musicalité du Trio Atanassov.

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CD, critique. CHIC A LA FRANCAISE : Trio Atanassov. Debussy, Hersant, Ravel (1 cd Paraty – enregistrĂ© en avril 2018). Perceval Gilles, violon / Sarah Sultan, violoncelle / Pierre-Kaloyann Atanassov, piano.

CD annonce. TRIO ATANASSOV : «  Chic Ă  la française «  (Hersant, Ravel, Debussy – 1 cd PARATY)

Paraty_987 Ko-_1-Chic-a-la-francaise-Trio-Atanassov-qual30CD annonce. TRIO ATANASSOV : «  Chic Ă  la française «  (Hersant, Ravel, Debussy – 1 cd PARATY). Le nouveau cd du Trio Atanassov (fondĂ© en 2007) nous vaut un programme qui choisit le CHIC Ă  la française comme fil conducteur, soit donc, la trilogie « emblĂ©matique » comprenant Hersant, Debussy et… le sublime Trio de Ravel. ClartĂ©, Ă©lĂ©gance, finesse, raffinement, … sont ici autant de caractères distinctifs qui marquent un rĂ©pertoire et inspirent des interprètes soucieux de le servir. Le Trio Atanassov retient donc des Ĺ“uvres qu’il a dĂ©fendues rĂ©gulièrement au cours de ses tournĂ©es (depuis ses dĂ©buts au Musikverein de Vienne), une gĂ©nĂ©alogie de signatures dont il aime exprimer et partager cette exception spĂ©cifiquement française « dotĂ©e d’un riche sens de la couleur et des proportions, et faisant rimer passion avec distinction ».

Philippe Hersant ressuscite ici Marin Marais et toute la poésie intérieure du XVIIè, sa nostalgie comme son économie. Le Trio était déjà présent dans le 2è concert des Atanassov. Inépuisable autant qu’indicible et inexplicable, le Trio de Ravel (Saint-Jean de Luz, 1914) est un sommet de l’onirisme musical français ; c’est une immersion dans l’hypersensible et la mémoire enchantée qui retrouve dans son émission, le miracle d’une insouciance curieuse et émerveillée (raffinement rythmique du scherzo, baptisé « pantoum »). Jamais le génie de Ravel n’a été aussi loin dans l’introspection secrète et intime.
Plus récemment inscrit dans les concerts du Trio Atanassov, le Trio de Debussy partage avec celui de Ravel, cette intelligence des nuances, ce goût naturelle de la poésie, mais non encore enrichie de l’expérience car il s’agit d’une œuvre de jeunesse (1880) quand le jeune Claude était alors pianiste au service de la protectrice de Tchaikovsky, la saisissante Mme Von Meck.

 

 

 

Prochaine critique du cd CHIC A LA FRANCAISE / TRIO ATANASSOV (1 cd PARATY), dans le mag cd dvd livres de classiquenews, le jour de parution : le 29 nov 2019.

 

 

 

 

Concerts de lancement
du CD “Chic Ă  la française” *

 

 

3 décembre 2019 | Paris | 20h *
Salle Cortot
“Les Pianissimes » : Dvořák, Schubert, Ravel

 

 

 

7 décembre 2019 | Sceaux | 17h30 *
« La Schubertiade de Sceaux
Présenté par Frédéric Lodéon
Debussy, Boulanger, Schubert (quintette « La truite »)

Avec Manuel Vioque-Judde & Benoît Levesque

 

 

 

 

 

 

 

Plus d’infos :

 

trioatanassov.com

 

CD, critique. PROKOFIEV : complete works / intĂ©grale de l’œuvre pour VIOLON ET PIANO – Kristi Gjezi, Louis Lancien (1 cd PARATY, 2018)

cd-Prokofiev-complete-original-violin-piano-kristi-gjezi-louis-lancien-critique-classiquenews-cd-clic-de-classiquenewsCD, critique. PROKOFIEV : complete works / intĂ©grale de l’œuvre pour VIOLON ET PIANO – Kristi Gjezi, Louis Lancien (1 cd PARATY, 2018). Il ne faut pas se fier au visuel de couverture : en costume de gala (nĹ“ud blanc) et lunettes de premier Ă©lève, Prokofiev dissimule un psychisme riche voire tourmentĂ© : un volcan psychique rugit mĂŞme sous cette apparence plissĂ©e…. Son nĂ©oclassicisme ne doit pas s’entendre comme une douce rĂŞverie nostalgique sucrĂ©e et douceâtre, mais bien comme l’expression parfois âpre et mordante, de dĂ©chirements introspectifs profonds, voire de blessures liĂ©s Ă  des traumatismes vĂ©cus. Comme Shostakovich dont PARATY a aussi publiĂ© une Ă©tonnante et très convaincante intĂ©grale des Ĺ“uvres pour cordes avec piano, Proko ne cesse d’interroger par son alliance très efficace et captivante, entre virtuositĂ© libre et versatilitĂ© permanente ; ivresse lyrique et tension terrifiĂ©e ; les contrastes et ruptures de rythmes, les changements jamais prĂ©visibles du parcours harmonique, l’éclatement mĂŞme du discours, surprennent en permanence l’auditeur car l’on sent bien ici que la forme exprime des conflits jamais totalement rĂ©solus. Comme Shostakovitch, Prokofiev a Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ© et harcelĂ© par le rĂ©gime stalinien et l’autoritĂ© d’andrei jdanov.

En guise « d’apetizer », c’est bien de commencer piano dolce par les 5 Mélodies Op.35 bis : cycle qui lui aussi sous couvert de masques mélodiques, parfois affables, et joliment séducteurs, camoufle une vérité, une conscience aiguë de la barbarie (Prokofiev dut s’exiler avant de revenir en URSS à partir de 1932). Il y a toujours comme chez Shosta, ce double langage qui est fausse activité de l’équilibre. L’écoute attentive des 5 Mélodies fait entendre ce chant de l’âme, meurtrie, inquiète et grave, sous l’apparente expressivité. Le violon de Kristi Gjezi sonne comme une brûlure souple et lumineuse qui met en avant l’étonnante fluidité mélodique du programme entier. Evidement, plus manifeste encore dans les 5 chansons écrites à l’origine pour la cantatrice Nina Koshets, créatrice du rôle de Fata Morgana dans L’Amour des 3 oranges, créé à Chicago en 1921. De l’entente entre piano et violon, surgit des trésors de nuances secrètes et enivrantes, très inspirées par le folklore slave : mélancolie grave et oublieuse, langueur suspendue d’une ineffable douceur inquiète (1) ; sourdes ondulations coulantes du Lento ma non troppo (2) ; intensité libérée ivre et éperdue (3) ; Allegretto joué idéalement scherzando, d’une insouciance badine presque cabotine (4) ; enfin, merveille de l’andante non troppo (5) qui trouve ici le ton juste dans l’éternel basculement d’un questionnement nocturne sans réponse.

 

 

Kristi Gjezi & Louis Lancien jouent Prokofiev
Intégrale des œuvres pour violon et piano

Terreur secrète

 

 

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Les deux interprètes – le violoniste Kristi Gjezi et le pianiste Louis Lancien affirment ici d’évidentes affinitĂ©s avec l’Ecole russe, restituant une gĂ©nĂ©alogie d’auteurs inspirants de Rachamninov Ă  Prokofiev sans omettre Scriabine ni Medtner. Kristi pour sa part rapelle l’importance du violon russe depuis Oistrakh, lui-mĂŞme Ă©tendard et outil de la propagande soviĂ©tique, et fondateur de l’école russe de violon. ImmĂ©diatement se prĂ©cise la relation très ambiguĂ« de l’excellence artistique et de la rĂ©alitĂ© du pouvoir politique ; une situation singulière qui dĂ©termine le langage Ă  double voire triple lecture des Chostakovitch et Prokofiev dont l’œuvre pour violon et piano inspire ainsi ce premier album Ă©ditĂ© par PARATY.
Les 2 Sonates expriment cette ambivalence et une activité souterraine qui mêle sérénité, inquiétude, gravité voire terreur rentrée.
La première amorcée aux USA en 1938 est achevée en 1946, alors que la 2è est terminée à Moscou depuis 1943 (originellement destinée à la flûte). Les deux se chevauchent donc, offrant des facettes aussi multiples que complémentaires d’une intranquilité viscérale.
Sur les traces de son créateur David Oistrakh en 1946, la Sonate n°1 permet au violon élégantissime de Kristi Gjezi (1er violon du Capitole de Toulouse sous la direction de Tugan Sokhiev), d’étirer sa soie solaire et agile, révélant tout ce qu’ont de dissemblable en réalité les deux Sonates simultanées. Le style néoclassique de Prokofiev n’empêche pas des sauts et ruptures harmoniques que la souplesse de sa ligne rythmique, sa grande clarté d’élocution, unifie dans chaque mouvement. L’âpreté douce amère, voire hallucinée et terrifiée de la Sonate n°1 (2è mvt : Allegro brusco), dont Oistrakh joua le 1er mvt (Andante assai au climat lunaire indéterminé lui aussi) pour les funérailles de son ami Prokofiev en 1953). Avouons notre nette préférence pour la n°1, sans concessions ni argument mélodique gratuit ; il y règne une acidité native, une absence d’emportement ou d’abandon, un relief et une morsure menaçant à chaque mesure, que le jeu complice des deux interprètes ici rétablit idéalement. La Sonate n°2 bien que tout aussi versatile et riche de nuances offre moins de contrechamps subtiles et suggestifs : elle en sort plus linéaire et simple. Presque plus banalement bavarde.
L’équilibre entre les deux parties, leur finesse d’intonation en partage sont superlatifs. Dans chaque partition, se déploie au clavier comme au violon, maîtrisés par deux super solistes (le violoniste Kristi Gjezi et le pianiste Louis Lancien) cette scansion parodique à la Chosta, une électricité rythmique naturelle qui dégage ses pointes mordantes, ironiques et secrètement amères voire acides ; sans jamais rompre malgré les ruptures et syncopes, la ligne mélodique qui est souveraine. La sensibilité des interprètes envoûte littéralement. A suivre.

 

 
 

 

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CLIC D'OR macaron 200CD, critique. PROKOFIEV : complete works / intĂ©grale de l’œuvre pour VIOLON ET PIANO – Kristi Gjezi (violon). Louis Lancien (piano) – 1 cd PARATY, 2018 – Paraty 149182 – Pias distribution.

http://paraty.fr/portfolio/prokofiev-complete-original-works-for-violon-piano/

 

 

 

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SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMLIRE aussi CD événement, SHOSTAKOVICH / CHOSTAKOVITCH : complete chamber music for piano and strings / DSCH – Shostakovich ensemble (2 cd PARATY (parution nov 2018)

https://www.classiquenews.com/teaser-video-chostakovitch-integrale-de-la-musique-de-chambre-pour-piano-et-cordes-paraty-productions/

 

 
 

 

CD événement, annonce. CLAIRS DE LUNE : QUATUOR MANFRED. Nuits d’été de Berlioz, Mélodies de Fauré : transcriptions. Quatuor de Fauré (1 cd PARATY)

CD Ă©vĂ©nement, annonce. CLAIRS DE LUNE : QUATUOR MANFRED. Nuits d’étĂ© de Berlioz, MĂ©lodies de FaurĂ© : transcriptions. Quatuor de FaurĂ© (1 cd PARATY) – Le Quatuor Manfred « ose » transcrire Ă  4 cordes seules (auxquelles rĂ©pond le chanteur soliste Jean-Paul FauchĂ©court), les mĂ©lodies de Berlioz : Les Nuits d’étĂ© en sortent sublimĂ©es. Le rĂ©sultat est un miracle de musicalitĂ© concertante et textuelle. La fine texture instrumentale restitue les couleurs de l’imaginaire berliozien, tout en prĂ©servant l’acuitĂ© et le relief du verbe poĂ©tique.
BERLIOZ FAURE CLAIRS DE LUNE CD PARATY critique annonce cd paraty critique review cd classiquenews mai juin 2019Franchise de l’émission, sincérité de l’intonation, le ténor ne calcule rien, évite toute affectation comme toute posture pour négocier la très juste déclamation berliozienne. Les Nuits d’été forment le modèle absolu de la mélodie française accompagnée, et sans le concours de l’orchestre au complet, mais dans l’intimité éloquente du quatuor à cordes, en son économie épurée, essentielle, chaque séquence gagne une profondeur, une vérité accrue. Les Manfred réalisent ici l’un de leur meilleur album : derrière la couleur berliozienne, s’écoute aussi ce qui fait leur parcours identitaire, comme un arrière plan chantant : leur intégrale des Quatuors de Haydn, de Schubert… La couleur, le son, l’écoute et cet équilibre des timbres forment le plus pur halo résonant autour de la voix soliste, riche en connotations et perspectives oniriques (pleurs et amertume sans minauderie du lamento endeuillé « Sur les lagunes »…) : la mélodie atteint un sommet de la souffrance assumée, avant la profonde solitude éprouvée face à l’Absence (de l’aimée) de la mélodie qui suit : il faut un legato infini (aigus tenus, non vibrés, clairs et droits), et une articulation précise et naturelle pour réussir les défis expressifs : Jean-Paul Fauchécourt réussit tout cela, délivrant une leçon de prosodie subtile et sensible. Tout s’accomplit entre allusion et évanouissement dans « Au cimetière », énoncé comme le dernier râle d’une vie d’amour et de tendresse exaucés… comme une vision narrée, entre réalité et songe ivre. La fusion sonore des instruments et de la voix se révèle particulièrement convaincante ici. La simplicité et l’articulation du chanteur font toute la valeur de sa lecture des 6 mélodies de Berlioz d’après Gautier.

Les transcriptions de l’altiste du Quatuor Manfred, Emmanuel Haratyk saisissent par l’intelligence et l’extrême sensibilité de la conception, produisant la souplesse détaillée du geste, des options, de toutes les nuances instrumentales dont les 4 instrumentistes ont désormais le secret. Tout relève ici de l’alchimie expressive et des équilibres ténus. L’intonation et la sonorité des cordes s’avèrent même miraculeuse tellement leur travail colle à l’articulation de la voix. Travail d’accentuation et de correspondances instruments / voix / texte, d’une extrême délicatesse : le résultat est saisissant : en cela « Au cimetière » est l’acmé du cycle : « son clair de lune » respire la langueur enveloppante de Schubert ; diffuse l’extase empoisonnée de Wagner. La musicalité qui s’en dégage est irrésistible. Et l’espérance qui naît dans « L’île inconnue » se pare de cette même torpeur hallucinée, couleur du rêve et de l’enchantement qui unit toute l’approche.Remarquable.

CLIC D'OR macaron 200Les Nuits sont couplées avec le Quatuor de Fauré : nourri à la même source, d’une vive et ardente vie intérieure, parsemée d’éclairs et de douceur triste. Comme inspiré par son sujet, Emmanuel Haratyk ajoute 6 transcriptions d’après 6 mélodies du même Fauré dont La chanson du pêcheur d’après Théophile Gautier fait le lien avec les 6 Berlioz miraculeux qui ont précédé. Au geste allusif, introspectif ou véhément des cordes en grâce, répond la voix du ténor, faite, simplicité, naturel, poésie. Magistral. D’autant plus opportun en cette année BERLIOZ 2019 (dossier spécial classiquenews : BERLIOZ 2019 : sélection concerts festivals opéras, cd et livres BERLIOZ 2019).

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BERLIOZ FAURE CLAIRS DE LUNE CD PARATY critique annonce cd paraty critique review cd classiquenews mai juin 2019CD Ă©vĂ©nement, annonce. CLAIRS DE LUNE : QUATUOR MANFRED. Nuits d’étĂ© de Berlioz, MĂ©lodies de FaurĂ© : transcriptions. Quatuor de FaurĂ© (1 cd PARATY – enregistrement rĂ©alisĂ© Ă  Paris en mai 2018) – Parution le 31 mai 2019. Grande critique Ă  venir dans le mag cd dvd livres de classiquenews – CLIC de CLASSIQUENEWS de mai et juin 2019

ENTRETIEN AVEC… MARIE VERMEULIN : Ă  propos des Schumann, Clara & Robert Schumann…

CLIC D'OR macaron 200ENTRETIEN AVEC… MARIE VERMEULIN : à propos des Schumann, Clara & Robert. A l’occasion de la sortie de son nouvel album dédié au couple Schumann, Clara et Robert Schumann (1 cd PARARY, CLIC de classiquenews de mars 2019), la pianiste française Marie Vermeulin nourrit sa propre réflexion sur l’écriture et le sens des oeuvres pour piano de chacun des auteurs. Deux sensibilités, lumineuses, ardentes, spécifiques… qui plus est, complémentaires et en affinité, qui ont formé de leur vivant un seul cœur ; et sur le plan musical, continuent de composer comme les deux faces d’une même personnalité. A partir de leurs messages secrets, décryptables d’eux seuls, dans leur musique, la pianiste dévoile les aspects d’une conversation unique, singulière… où la musique, accomplie en « formes brêves », est une mystique de l’amour, le flux naturel d’une complicité à deux voix. Dans cette constellation où les œuvres de Robert sont mieux connues, jaillit le gemme de la Romance en la mineur de Clara, déclaration et confession bouleversante… Entretien exclusif pour CLASSIQUENEWS.

 
 
 

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CLASSIQUENEWS / CNC : Quelle image avez-vous du couple SCHUMANN, humainement et artistiquement ?

Marie Vermeulin : Les écrits des deux époux sont assez éloquents, et révèlent un couple fort et uni quelques soient les évènements tragiques qu’ils aient pu traverser. Ils éprouvaient l’un pour l’autre une très grande admiration et un amour solide, qui les inspiraient et nourrissaient leurs énergies créatrices. Je pense notamment à cette phrase célèbre de Robert Schumann : « La postérité doit nous regarder comme un seul cœur et une seule âme. »
Depuis qu’est né ce projet de disque, j’ai du mal à imaginer l’un sans l’autre. Les dissocier serait finalement les amputer d’une partie d’eux-mêmes. Je crois que la musique a été pour eux le lieu d’une infinité d’échanges les plus intimes, ouvrant sur un accomplissement de leur couple, encore plus intense.

 
 
 

Clara et Robert : une conversation imaginaire…

 
 
 

CLASSIQUENEWS / CNC : Comment avez-vous conçu les pièces de ce programme ? Sur quels critères ? Comment avez-vous réalisé les enchaînements ?

Marie Vermeulin : On connait les messages voilés que s’adressaient constamment Clara et Robert Schumann à travers la musique, et il m’est apparu intéressant de recréer une conversation imaginaire entre ces deux immenses musiciens.
J’ai sélectionné des œuvres avec lesquelles j’avais eu des affinités particulières en concert, et qui me paraissaient correspondre au propos du projet. La forme brève m’a parue idéale pour souligner l’intimité de ce dialogue entre les deux époux.
Quant au choix de l’ordre des pièces, j’avais pensé à une alternance régulière, mais j’ai préféré respecter la chronologie afin d’être fidèle à leur histoire, et mieux entendre les évolutions de leurs langages.
Le dialogue se joue sur deux périodes, de jeunesse d’abord, entre les Soirées musicales de Clara, dont certains éléments thématiques seront repris par Robert plus tard, et les Scènes d’enfants de Robert , réponse des plus poétiques à un message de Clara : « Tu me fais parfois l’effet d’un enfant ! »
Après les premiers échanges de jeunesse, le dialogue se poursuit au sein de pièces plus tardives, qui mettent en évidence l’évolution de leurs styles respectifs : les Scènes de la forêt de Robert qui, dans la forme, constituent le plus merveilleux des échos aux Scènes d’enfants, augurent déjà dans le fond les heures les plus sombres du compositeur. Mais l’évolution de langage est surtout remarquable dans la Romance en la mineur, composée par Clara pour Robert, véritable chef-d’œuvre de maturité qui vient ici clôturer l’échange tel un adieu.

 
 
 
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CLASSIQUENEWS / CNC : Distinguez-vous des spĂ©cificitĂ©s entre l’Ă©criture de Robert et de Clara ? Des influences, des filiations entre les deux ?

Marie Vermeulin : Malgré leur proximité intellectuelle et physique, on perçoit bien deux esthétiques très différentes. Le style de Clara Wieck-Schumann est assez original, se distinguant par un grand lyrisme, souvent teinté de nostalgie. On sent aussi une grande force, une autorité et une aisance naturelles, révélées tantôt par une virtuosité affirmée, tantôt par des modulations audacieuses.
Le langage de Robert me semble quant à lui nourri par un imaginaire poétique et littéraire, animé de « personnages » contrastés, qu’il met en scène avec une simplicité dont lui seul a le secret.
Mais chez les deux époux, on retrouve une énergie créatrice de même nature et de même importance, un besoin vital d’être tout entier dans la musique.
Les filiations et influences sont réciproques ; ainsi, lorsque l’on écoute une œuvre d’un des deux compositeurs, le second n’est jamais très loin, figurant en filigrane dans la musique, par des citations, des allusions, des messages cachés…
On pense souvent au couple Schumann en se reprĂ©sentant Robert en compositeur et Clara en muse pianiste. J’ai pris le parti dans ce projet de considĂ©rer les deux musiciens comme deux compositeurs pianistes, se dĂ©finissant chacun par un univers musical spĂ©cifique, mais enrichi de la proximitĂ© et de la complicitĂ© de l’autre et de la force du couple.

 
 
 

CLASSIQUENEWS / CNC : Comment caractĂ©riser le flux musical de Robert Schumann ? Entre Florestan et EusĂ©bius ? Comment l’interprète rĂ©ussit-il Ă  concilier les deux directions et caractères ?

Marie Vermeulin : L’œuvre de Schumann est une musique de l’instant, qui se lit comme un poème jaillissant directement de l’imaginaire du compositeur. Souvent d’ailleurs tout est dit en quelques notes, et c’est pour cette raison que la forme brève lui va si bien.
Mais c’est toute la difficulté de l’interprétation que d’entrer immédiatement dans la justesse du ton, en lui donnant le cadre propice, et de savoir changer instantanément d’ambiance et de climat.
J’ai imaginé ces petites scènes en essayant d’être à la fois l’acteur qui joue la scène, en se mettant dans la peau de différents personnages, et le metteur en scène qui leur donne un cadre. Ce dédoublement de personnalité est finalement assez Schumannien !

 
 
 

CLASSIQUENEWS / CNC : On sait que Clara Ă©tait une pianiste – plus cĂ©lèbre encore que Robert. Comment dĂ©finiriez-vous le pianisme de Clara (technique, inspiration, dĂ©veloppement formel… ?

Marie Vermeulin : On sent indéniablement en jouant l’œuvre de Clara Schumann que celle-ci était pianiste, et une pianiste extrêmement douée, virtuose et passionnée. On relève clairement la difficulté d’exécution de certains passages, des audaces dans les déplacements notamment, qu’elle réussissait sans doute à jouer. Cela laisse supposer qu’elle était dotée de grandes mains, alliées d’une souplesse et d’une agilité hors du commun.
Formée par son père, grand pédagogue qui lui inculque toutes les ressources de l’harmonie,
Clara ose dans ses compositions des accords hardis, et des modulations inattendues.
Ses œuvres pianistiques de jeunesse notamment semblent s’inspirer beaucoup de Mendelssohn, et plus encore de Chopin : avec son thème « rubato » à trois temps, son expressivité pudique et tragique à la fois, la mazurka en sol mineur des Soirées musicales pourrait même être considérée comme un superbe hommage à Frédéric Chopin.

Propos recueillis en avril 2019.

Illustrations : © William Beuacardet

 
 
   
 
 

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SCHUMANN clara cd critique review cd annonce classiquenews Paraty_219218_Vermeulin_Schumann_HM_COUVLIRE aussi notre critique du cd CLARA et ROBERT SCHUMANN par Marie Vermeulin, piano (1 cd PARATY) – CLIC de CLASSIQUENEWS de mars 2019. « L’acuitĂ© du propos, l’enivrement poĂ©tique, la courbure rythmique, cette passion qui coule comme une eau trĂ©pidante et nerveuse… s’entendent ici de l’une Ă  l’autre crĂ©ateur/trice. Marie Vermeulin exploite et explore les resources expressives du piano viennois Bösendorfer 280. Le couple incarne un idĂ©al artistique et humain, malheureusement fauchĂ© par la maladie psychique de l’époux et complice… »

https://www.classiquenews.com/cd-annonce-clara-robert-schumann-marie-vermeulin-piano-1cd-paraty-2018/

 
 
   
 
 

CD, annonce. Clara & Robert Schumann : Marie Vermeulin, piano (1cd PARATY – 2018)

SCHUMANN clara cd critique review cd annonce classiquenews Paraty_219218_Vermeulin_Schumann_HM_COUVCD, annonce. Clara & Robert Schumann : Marie Vermeulin, piano (1cd PARATY). Enregistré par Hugues Deschaux, le présent album confirme la sensibilité suggestive de la pianiste Marie Vermeullin qui signe ici son 2è cd chez le label Paraty. Symptôme de notre époque en mal (justifié) d’égalité et de parité, l’interprète inspirée, met dans la balance à égalité, l’écriture pianistique de Clara et de Robert Schumann, couple à la ville comme à la scène… mais à la différence de maintenant, c’est la pianiste renommée Clara qui était plus connue que son mari de compositeur. Voilà un programme qui pourrait être repris dans tous les festivals de France et de Navarre pour répondre à la question délicate de la parité et du …talent, car Clara (Soirées musicales opus 6 de 1836) est loin de démériter face à l’éloquence ambivalente, une face Eusébius, l’autre Florestan / entendez contemplative / fougueuse-, de Robert.

Marie Vermeulin retrouve la complicité et l’entente du jeu dialogué entre Clara et Robert

Le couple SCHUMANN, en conversation

 

 

 

Ses Soirées conçues par une jeune compositrice interprète de 15 ans, sont jouées par un Liszt aussi engagé qu’admiratif. Lui « répond » en un dialogue retrouvé deux ans après (1838), les Scènes d’enfants / Kinderszenen opus 15 de Robert, père manifestement enchanté, inspiré… qui s’adresse aux petits enfants, étant lui-même un « grand enfant »… ces mêmes pièces, jaillissement et chant fiévreux de l’innocence, que joue Liszt pour sa propre fille de 3 ans. 9 ans séparent Robert de Clara ; et toujours dans leur correspondance, leur journal surtout écrit à 4 mans surgit la claire activité de deux écritures portées par le respect et la connivence.

L’acuité du propos, l’enivrement poétique, la courbure rythmique, cette passion qui coule comme une eau trépidante et nerveuse… s’entendent ici de l’une à l’autre créateur/trice. Marie Vermeulin exploite et explore les resources expressives du piano viennois Bösendorfer 280. Le couple incarne un idéal artistique et humain, malheureusement fauché par la maladie psychique de l’époux et complice, lequel laisse une œuvre inouïe par sa lumière et son inspiration dramatique. Mais le piano est ce lieu des confessions et des conversations que Marie Vermeulin sait questionner et éclairer d’une vitalité personnelle, passionnante.

Robert Schumann, d’une inspiration bouillonnante et spontanĂ©e, Ă©crit en 1838: “Vois-tu, j’ai quelquefois l’impression que je vais finir par Ă©clater de musique, tant les idĂ©es se pressent et bouillonnent en moi quand je songe Ă  notre amour.
Avant son mariage avec Robert, Clara Wieck note dans son journal en 1839: “Une femme ne doit pas prĂ©tendre composer, aucune n’a Ă©tĂ© encore capable de le faire, pourquoi serais-je une exception?”. Cette phrase est terrible car elle souligne les prĂ©jugĂ©s de cette Ă©poque, auxquels font Ă©chos les prĂ©conçus de la nĂ´tre. Les chemins de l’égalitĂ© sont encore sinueux. Mais le progrès avance. Ce programme intelligent et cohĂ©rent en tĂ©moigne. A suivre.

 

 

 

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CD, annonce. Clara & Robert Schumann : Marie Vermeulin, piano (1cd PARATY – enregistrement dĂ©c 2018, PARIS).

 

 

 

 

 

 

CD Ă©vĂ©nement, annonce. Alessandro SCARLATTI : L’Assunzione della Beata Vergine (EB Monaco, M Peyrègne – 1 cd PARATY, nov 2017)

A-SCARALTTI-cd-critique-actus-infos-musique-classique-baroque-classiquenews-ENSbar_Monaco_COUV_HM-300x300CD Ă©vĂ©nement, annonce. Alessandro SCARLATTI : L’Assunzione della Beata Vergine (EB Monaco, M Peyrègne – 1 cd PARATY, nov 2017)… RESURRECTION MAJEURES… PortĂ© par le chanteur et chef, Mathieu Peyrègne, l’Ensemble Baroque de Monaco Ă©dite chez PARATY, un oratorio marquĂ© par l’incandescence dramatique et la sensualitĂ© brĂ»lante telles que seul le Baroque italien fut capable de le ciseler Ă  la fin du XVIIè par un Caldara (cf son oratorio Ă©blouissant et très proche Il Primo Omicidio) ou le premier pilier de la dynastie Scarlatti, Alessandro qui incarne la puretĂ© du style napolitain le plus sĂ©duisant, proche des VĂ©nitiens par sa flexibilitĂ© et sa suavitĂ© dramatique, avant les sĂ©cheresses du plein XVIIIè. Oratorio, opĂ©ra, l’œuvre ainsi restituĂ©e en première mondiale est les deux en rĂ©alitĂ© car les climats Ă©motionnels, l’architecture de la partition (diverse, cultivant solos et duos entre l’épouse, l’époux – deux sopranos-, Amour et EternitĂ©), exploite toutes les ressources signifiantes d’un texte souvent dĂ©chirant, incarnĂ© par le chant Ă  la fois articulĂ© et expressif de la soprano Aurora Peña, pilier vocal de cette partition Ă©blouissante en particulier dans les rĂ©citatifs … embrasĂ©s, ardents, dĂ©clamĂ©s, habitĂ©s.
La prĂ©sente rĂ©vĂ©lation souligne le patronage et le goĂ»t musical Prince Antoine 1er de Grimaldi (1661 – 1731) « qui fut un grand passionnĂ© de musique Ă  la fin du XVIIème siècle ». Alessandro Scarlatti (contemporain du Prince) a créé l’oratorio L’Assunzione della Beata Vergine lors de l’intronisation du Prince, Ă  la succession de son père Louis 1er Grimaldi (1701).
SCARLATTI-alessandro-portrait-opera-oratorio-classiquenews-actualites-annonce-infos-classiquenews-musique-classique-scarlatti_alessandroIl s’agit donc de la rĂ©surrection d’un chef d’oeuvre de dĂ©votion et de ferveur, propre au contexte monĂ©gasque du tout dĂ©but XVIIIè. Linguistique, dramatique, la partition Ă©claire surtout un texte original sur le thème de l’amour de Marie et de son Ă©poux, Ă©clairĂ© par une langue lumineuse et directe. VoilĂ  qui accrĂ©dite l’admiration de Debussy pour Alessandro, « l’Orpheus italien » (Monsieur Croche, 1921), … Ă©gal enfin rĂ©vĂ©lĂ© d’un Purcell et aussi d’un Haendel. Concernant l’éditeur, PARATY reprend le flambeau des labels qui hier audacieux, inspirĂ©s, savaient diffuser le meilleur des recherches musicologiques les plus rĂ©centes dans le champs aujourd’hui Ă©teint du Baroque. Une recrĂ©ation mondiale majeure qui ressuscite ce goĂ»t pour les trĂ©sors oubliĂ©s des XVIIè et XVIIIè. Ce Scarlatti fulgurant, palpitant est l’écho des grandes dĂ©couvertes musicologiques et discographiques de ce qui fit hier l’âge d’or de la rĂ©volution baroqueuse des annĂ©es 1970, 1980, 1990… Ce disque essentiel souligne la force du tempĂ©rament lyrique et dramatique d’Alessandro (1660-1725), fondateur de l’école napolitaine, Ă©gal des suiveurs et disciples de la grande leçon de Monteverdi : Cesti, Cavalli,… Alessandro fait la synthèse de Carissimi et Monteverdi, de Stradella et Legrenzi ; Ă  Rome, Alessandro est proche de Corelli ; les deux sont protĂ©gĂ©s par la Reine Christine de Suède. Par sa diversitĂ© et son raffinement, l’oeuvre d’Alessandro Scaralatti annonce celle de Mozart. On comprend donc la valeur de la partition ainsi ressuscitĂ©e, quand tous les opĂ©ras de l’auteur , sans omettre ses nombreuses partitions sacrĂ©es, demeurent encore oubliĂ©es, Ă©cartĂ©s… non jouĂ©es.

 

 

 

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CLIC D'OR macaron 200CD élu CLIC de CLASSIQUENEWS de février 2019 : Grande critique à venir du cd Alessandro SCARLATTI : L’Assunzione della Beata Vergine par l’Ensemble Baroque de Monaco, Mathieu Peyrègne, dans le mag cd dvd livres de CLASSIQUENEWS.

 

 

 

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Plus D’INFOS sur le site de PARATY :
http://paraty.fr/portfolio/lassunzione-della-beata-virgine-alessandro-scarlatti/

 

 

 

 

 

 

CD, annonce. TITELOUZE : Messes retrouvées, Vol. 1 (Les Meslanges / 1 cd PARATY)

titelouze messes retrouvĂ©es de jehan titelouze paraty critique cd cd review par classiquenewsCD, annonce. TITELOUZE : Messes retrouvĂ©es, Vol. 1 (Les Meslanges / 1 cd PARATY) – Fin novembre 2016, le musicologue Laurent Guillo dĂ©couvre Ă  la Bibliothèque de Fels Ă  l’Institut Catholique de Paris un recueil de 26 Ĺ“uvres musicales du dĂ©but du XVIIe siècle, dont 4 messes de Jehan Titelouze (1563 – 1633), organiste de la cathĂ©drale de Rouen et qui serait le fondateur de l’école d’orgue française. Les 4 messes imprimĂ©es en 1626 documentent le rĂ©pertoire sacrĂ© au carrefour de la Renaissance et Baroque, de la fin du XVIè au dĂ©but du XVIIè. Uniques partitions de l’époque Ă  mĂŞler voix et orgue, 2 sont Ă  quatre voix (Missa In ecclesia, Missa Votiva) et 2 Ă  six voix (Missa Simplici corde, Missa Cantate). L’ensemble Les Meslanges, (Thomas Van Essen et de Volny Hostiou, direction) les abordent en première mondiale, inaugurant la connaissance du Titelouze, compositeur de Messes, quand seules ses pièces pour orgue Ă©taient connues. EnregistrĂ© en 2017, le programme est Ă©ditĂ© par le label PARATY. Parution du Vol. 1 : 25 janvier 2019.

Le label PARATY crĂ©e l’Ă©vĂ©nement …
4 Messes pour voix et orgue de Jehan Titelouze
en première mondiale

CLIC D'OR macaron 200PARATY Ă©dite ainsi ces messes en deux volumes dont le plan est identique pour chacun : deux messes, l’une Ă  quatre et l’autre Ă  six, aux cĂ´tĂ©s d’un cantique du Magnificat et d’une hymne pour orgue avec alternance du plain-chant ou de « musique figurĂ©e »
L’enregistrement a pris soin de choisir des lieux Ă  l’acoustique propice: l’Ă©glise de Champcueil (Essonne) pour les pièces d’orgue et l’ une des quatre messes, In Ecclesia, et l’Ă©glise St Thomas de Cantorbery (Seine-Maritime) pour les trois messes et d’autres pièces polyphoniques en alternance.
Chanteurs & instrumentistes impliquĂ©s sur le mĂŞme mode : les oeuvres sont jouĂ©es en “colla parte” c’est Ă  dire en doublant les voix par des instruments, selon un usage avĂ©rĂ©. Par l’Ă©loquence expressive du geste, le soin apportĂ© Ă  l’Ă©quilibre sonore (orgue / autres instruments / texte chantĂ©), le sens des couleurs, la clartĂ© du contrepoint, l’accent ciselĂ© des voix, la lecture suscite l’enthousiasme et permet de prendre la mesure de la redĂ©couverte sonore d’un Titelouze ainsi rĂ©habilitĂ©.  CLIC de CLASSIQUENEWS.

Détail des cd PARATY
4 MESSES de JEHAN TITELOUZE

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CD1 : parution le 25 janvier 2019.
MISSA SEX VOCUM CANTATE (Paris, Ballard, 1626)
7 chanteurs et 6 instruments: cornet, cornet, sacqueboute tenor , sacqueboute tenor, sacqueboute tenor, serpent.
Cécile Dalmon, Eva Godard cornet à bouquin, sexta pars
Esther Labourdette, Sarah Dubus cornet Ă  bouquin, cantus
Raphael Mas, Claire McIntyre sacqueboute, quinta pars
Damien Rivière, Christiane Bopp sacqueboute, tenor
Vincent Lièvre-Picard, Arnaud Brétécher sacqueboute, tenor
Thomas Van Essen, Florent Baffi, Volny Hostiou serpent, bassus

- Jehan TITELOUZE / Jean de BOURNONVILLE, HYMNE PANGE LINGUA
Alternance Grand orgue (Hymnes de l’Eglise pour toucher sur l’orgue , 1623)./ Faux bourdons de Jean de Bournonville ( Ballard, Octo Cantica […] Cum Hymnis [...], 1612-1625).
François Ménissier, orgue
Raphael Mas, Eva Godard cornet Ă  bouquin, cantus
Vincent Lièvre-Picard, Abel Rohrbach, sacqueboute, altus
Thomas Van Essen, Volny Hostiou serpent, tenor
Florent Baffi, Arnaud Brétécher sacqueboute, bassus

- MISSA QUATUOR VOCUM IN ECCLESIA (Paris, Ballard, 1626)
4 chanteurs, cornet et serpent.
Raphael Mas, Eva Godard cornet Ă  bouquin, cantus
Vincent Lièvre-Picard, altus
Thomas Van Essen, tenor
Florent Baffi, Volny Hostiou serpent, bassus

Jehan TITELOUZE / Jean de BOURNONVILLE, MAGNIFICAT SECUNDI TONI .
Alternance grand orgue (Magnificat […] pour toucher sur l’orgue, Ballard , 1626) et polyphonie ( Octo Cantica Divae Mariae Virginis , Ballard, 1614 ).
François Ménissier, orgue
Raphael Mas, Eva Godard cornet Ă  bouquin, cantus
Vincent Lièvre-Picard, Abel Rohrbach, sacqueboute, altus
Thomas Van Essen, Volny Hostiou serpent, tenor
Florent Baffi, Arnaud Brétécher sacqueboute, bassus

 

 titelouze messes retrouvées de jehan titelouze paraty critique cd cd review par classiquenews

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CD2 : à venir d’ici fin 2019

MISSA QUATUOR VOCUM VOTIVA (Paris, Ballard, 1626)
4 Chanteurs et 4 violes de gambe.
Marie Théoleyre, Liam Fennelly dessus de viole, cantus
Vincent Lièvre-Picard, Sylvia Abramowicz taille de viole, tenor
Thomas Van Essen, Françoise Enock taille de viole, tenor
Florent Baffi, Jonathan Dunford basse de viole, bassus

- Jehan TITELOUZE, Hymne ANNUE CHRISTE
Alternance Grand orgue (Hymnes de l’Eglise pour toucher sur l’orgue , 1623) et plain-chant (voix et serpent)
François Ménissier, orgue
Plain-chant: NN, Thomas Van Essen, Florent Baffi et Volny Hostiou (serpent)

- MISSA SEX VOCUM SIMPLI CORDE
6 chanteurs et 6 instruments: cornet, cornet, sacqueboute tenor , sacqueboute tenor, sacqueboute tenor, serpent.
Cécile Dalmon, Eva Godard cornet à bouquin, Sexta pars
Marie Théoleyre, Sarah Dubus cornet à bouquin, cantus
Vincent Lièvre-Picard, Claire Mac Intyre sacqueboute, altus
NN, Christiane Bopp, tenor
Thomas Van Essen, Arnaud Brétécher sacqueboute, quinta pars
Florent Baffi, Volny Hostiou serpent, bassus

Jehan TITELOUZE / Jean de BOURNONVILLE, MAGNIFICAT QUINTI TONI .
Alternance grand orgue (Magnificat […] pour toucher sur l’orgue, Ballard , 1626) et polyphonie ( Octo Cantica Divae Mariae Virginis , Ballard, 1614 ).
1 organiste (grand orgue)
4 chanteurs 4 instrumentistes: cornet, sacqueboute, sacqueboute, serpent.
François Ménissier, orgue
Cécile Dalmon, Eva Godard cornet à bouquin, cantus
Raphael Mas, Claire Mac Intyre sacqueboute, altus
Vincent Lièvre-Picard, Arnaud Brétécher, tenor
Thomas Van Essen, Florent Baffi, Volny Hostiou serpent, bassus

CD, annonce. TITELOUZE : Messes retrouvĂ©es, Vol. 1 (Les Meslanges / 1 cd PARATY) – Quatre nouvelles messes de Jehan Titelouze (vers 1563-1633)” – Ensemble Les Meslanges

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VIDEO
https://www.youtube.com/watch?time_continue=13&v=SEawG8kphtM

CD critique. DEBUSSY par Véronique BONNECAZE, piano (1 cd PARATY 2018)

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cdCD critique. DEBUSSY par Véronique BONNECAZE, piano (1 cd PARATY 2018). Somptueuse leçon de piano, le DEBUSSY de Véronique Bonnecaze captive autant par la réalisation musicale que la justesse poétique. Le choix du Bechstein 1900 est pertinent et très fécond, rappelant combien la sonorité est une question de toucher mais aussi de mécanique, l’équilibre entre les deux, révélant évidemment le tempérament des plus grands. A notre connaissance aucun des plus grands interprètes internationaux ne partage avec Véronique Bonnecaze cette réflexion (et cette audace) sur le choix de l’instrument, en affinité avec le répertoire et l’esthétique concernés. Tous les plus médiatisés, d’Argerich à Pollini et Freire, sans omettre les talents de la nouvelle génération, de Grosvenor à Trifonov (Malofeev a encore du temps pour polir davantage son propre son), et l’on ne parle pas des lolitas people (telles Yuja Wang ou Alice Sara Ott): tous sans exception jouent sur Steinway ou Yamaha voire Fazioli. Notre époque est donc au formatage sonore. Voilà donc dans le choix du piano, une approche qui se distingue… née d’un soin spécifique qui relève d’une approche artisanale. Et elle fonctionne admirablement.
Véronique Bonnecaze a elle-même souligné combien grâce au Bechstein, une marque appréciée par Claude Debussy, les mélanges et superpositions des harmonies sont comme « régénérées » grâce au piano d’époque. Cela profite aussi à cette quête spécifique du timbre qui ouvre de nouveaux espaces, cultive des sensations inédites, réinvente l’expérience de l’auditeur.
La maîtrise technique et la hauteur de vue sur le plan poétique éclatent dès « Clair de lune », extrait de Suite Bergamasque, d’après Verlaine et qui est une pièce de jeunesse (1890) : techniquement assez aisée, la séquence célèbre en très peu de notes, l’évasion vers la sensualité suspendue, porte des imaginaires ; en un jeu intérieur, c’est un nocturne amoureux, ou un souvenir intime dont la caresse produit une extase toujours renouvelée. Le jeu de Véronique Bonnecaze montre tout ce qui compose le génie de Debussy : son sens de la construction, son goût de la couleur, tout inféodés à l’intensité du souvenir qui ressuscite ; c’est comme la madeleine de Proust : une sensation qui s’électrise à mesure qu’elle est réitérée. On y retrouve dans les bémols (5 à la clé), la puissance harmonique des climats de Prélude à l’après-midi d’un faune : autre volupté souveraine. Magnifique entrée en matière pour ce programme idéalement conçu.
Séquence plus lumineuse encore, L’Isle joyeuse (1904) s’inscrit pleinement dans le choix du Bechstein : la mécanique maîtrisée exprime cet élan vers la vie, cet appel fluide et continument ondulant à l’extase… amoureuse elle aussi car Debussy sur l’île de Jersey célèbre alors sa passion pour Emma Bardac, avec laquelle il partage désormais sa vie. La matière sonore s’électrise là aussi, mais en s’allégeant, immatérielle et climatique, fusionnant l’image de l’île et le vent marin qui glisse et s’évade. Véronique Bonnecaze convoque idéalement ce Debussy poète, ivre de la sensation, collectionneur des climats, grand alchimiste des éléments mêlés et sublimés.

Avec Images de 1907 (2è série), nous sommes encore dans l’enivrement des sens, servi par une technique de plus en plus allusive, picturale, et … quasi abstraite. « Poissons d’or » désigne les poissons scintillants dans l’onde (les « Goldfishes » des anglais) dont l’écriture exprime l’immatérialité active, la sensation fugitive des écailles et de l’oeil du poisson, en mouvement permanent, que le jeu de la pianiste embrase littéralement par sa digitalité là encore picturale, essentielle, vibratile. Précise, la palette des nuances ainsi restituée renvoie au panneau laqué chinois que possédait Debussy et qui représentait des poissons de nacre et d’or. Davantage qu’une description, c’est la sensation même su sujet ; l’impressionnisme de Debussy cristallise la forme évanescente du poisson dont le piano exprime la station mobile, le mouvement lui-même.
On relève cette même qualité vibratile du toucher dans « Et la lune descend sur le temple qui fut » dont l’orientalisme égrène sa matière cristalline et presque froide en une évocation qui suscite là aussi la vision poétique et picturale.
La force de l’évocation chez Debussy est de fusionner le temps et l’espace à travers un tissu sonore d’une volupté harmonique à la fois dense et vaporeuse. Véronique Bonnecaze nous fait écouter tout cela ; au compositeur poète et peintre, l’interprète détecte et révèle aussi le visionnaire cinéaste, car Debussy compose en images et en mouvement, avec un sens de la composition qui cite immédiatement des cadrages précis.

debussy-portrait-dossier-centenaire-2018C’est évidemment le cas des Préludes (Premier Livre : 1909-1910), aux titres évocateurs qui sont autant d’épisodes immédiatement caractérisés, de vrais tableaux riches en timbres, couleurs, harmonies rares et changeantes, porteuses de nuances sonores jamais conçues jusque là avec autant de force et de raffinement. Le compositeur stimule notre imaginaire : le vif argenté et foudroyant des Collines d’Anacapri ; le tumulte incisif, puissant et ciselé de Ce qu’a vu le vent d’Ouest (encore un épisode qui fusionne mouvement et image) ; la respiration allusive flattant l’archaïsme feutré de la Fille aux cheveux de lin ; les trois derniers Préludes enchantent par leur identité et leur violence maîtrisées. Debussy fait surgir sa Cathédrale engloutie au lever du soleil (pour ensuite s’enfoncer dans la mer) : en une série d’arches et de portiques qui gagnent à chaque passage l’épaisseur et le poids du mystère ; l’ampleur du monument jaillit, se dessine à mesure qu’il s’enfonce. Il y a ces deux mouvements simultanés qui pourtant se réalisent dans l’immatérialité du secret : l’ampleur sonore comme un jeu d’orgue fusionne aussi ici l’air et l’eau.

Puis Véronique Bonnecaze, synthétisant la fantaisie illimitée et libre de Mendelssohn inspiré par Shakespeare (Songe d’une nuit d’été), exprime l’humeur de Puck, le lutin espiègle et aérien, à la fois capricieux et fantasque qui avec Obéron, manipule, trompe, envoûte les amants perdus, égarés… En un jeu comme fugace et magistralement esquissé, la pianiste convoque ce monde nocturne enchanté et d’une subtilité arachnéenne qui s’accomplit dans la dernière phrase telle une ultime esquive à peine perceptible.

Du chien, du caractère et du panache,  l’esprit taquin de Minstrels résonne dans sa succession quasi heurtée et finalement très jazzy de formules à la Satie. La vitalité rythmique qui souligne aussi le goût du jeu, une facétie quasi enfantine chez Debussy, transparaît clairement dans la lecture de Véronique Bonnecaze.

CLIC_macaron_2014Fluide, ondulante, La plus que lente (1910) déploie ce somptueux abandon mais avec un sens de la retenue et du caprice… digne de Ravel. Là encore le style est élégantissime, et le toucher caressant, amusé. On ne saurait imaginer meilleur récital concluant ainsi l’année Debussy en France. Magistral récital.

 

 

 

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VOIR  le TEASER vidéo du cd DEBUSSY / Bechstein 1900 par Véronique Bonnecaze (1 cd PARATY)

http://www.classiquenews.com/video-teaser-veronique-bonnecaze-joue-debussy-bechstein-1900-1-cd-paraty/

 

 

 

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AGENDA / CONCERT

Dimanche 3 février 2019 // 16h
A la Ferme de Villefavard, Limousin
2, impasse de la Cure de l’Église – 87190 Villefavard

 

 

 

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PROGRAMME DEBUSSY par Véronique Bonnecaze

1. Clair de lune (1890)
2. L’Isle Joyeuse (1903-1904)
Images, 2e série (1907)
3. Cloches Ă  travers les feuilles
4. Et la lune descend sur le temps qui fut
5. Poissons d’or
Préludes, Livre I (1909-1910)
6. I. Danseuses de Delphes
7.II. Voiles
8. III. Le Vent dans la plaine
9. IV. « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir »
10.V. Les Collines d’Anacapri
11. VI. Des pas sur la neige
12. VII. Ce qu’a vu le vent d’Ouest
13. VIII. La Fille aux cheveux de lin
14. IX. La Sérénade interrompue
15. X. La Cathédrale engloutie
16. XI. La Danse de Puck
17. XII. Minstrels
18. XIII. La plus que lente L.121 (1910)
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Enregistrement réalisé en mars 2018 à la Ferme de Villefavard sur piano C. Bechstein 1900 - Prise de son, montage, mastering : Cyrille Métivier
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LIRE aussi notre présentation du CD DEBUSSY / Bechstein 1900 par Véronique Bonnecaze (1 cd PARATY)

http://www.classiquenews.com/veronique-bonnecaze-joue-debussy/

CD DEBUSSY événement : Récital Claude DEBUSSY par Véronique BONNECAZE (1 cd Paraty)

bonnecaze vĂ©ronique cd debussy classiquenews annonce critique cdVIDEO, teaser. VERONIQUE BONNECAZE joue DEBUSSY... Pour PARATY, la pianiste VĂ©ronique BONNECAZE joue Debussy sur un piano Bechstein 1900. Parution aujourd’hui vendredi 25 janvier 2019. Version française (© studio CLASSIQUENEWS.TV – RĂ©alisation : PA PHAM) –  EnregistrĂ© Ă  la Ferme de Villefavard en mars 2018 sur un piano Bechstein, le nouveau cd de la pianiste française VĂ©ronique Bonnecaze clĂ´t l’annĂ©e du centenaire Debussy 2018 et crĂ©e l’évĂ©nement en dĂ©but 2019, tant le geste pianistique, le choix des pièces et celui du piano (un Bechstein restaurĂ© pour l’occasion) et leur enchaĂ®nement suscitent l’admiration. Pianiste et compositeur, Debussy rĂ©invente le langage pianistique au dĂ©but du XXè, en Ă©troite connivence avec les mondes poĂ©tiques et littĂ©raires. En ambassadrice inspirĂ©e, VĂ©ronique Bonnecaze dĂ©tecte les allitĂ©rations et connotations allusives de l’écriture d’un Debussy poète ; le choix du Bechstein de 1900 est lĂ©gitime car Debussy travaillait sur ce type de clavier qui permet des recherches et des trouvailles aussi subtiles que spĂ©cifiques en particulier sur les Ă©tagements harmoniques… : VĂ©ronique BONNECAZE s’affirme ici CLIC_macaron_2014comme une debussyste de premier plan. L’interprète aborde des intemporels sublimes tels Clair de lune, L’Isle joyeuse ; mais aussi les perles d’une ineffable ferveur du Livre I des PrĂ©ludes (1909 – 1910), dont Danseuse de Delphes, Les Collines d’Anacapri, Ce qu’a vu le vent d’ouest, la CathĂ©drale engloutie, la Danse de Puck… Son album est l’une des plus Ă©blouissantes rĂ©ussites de l’annĂ©e Debussy, Ă©ditĂ© par le label français fondĂ© par Bruno Procopio, PARATY. CD Ă©vĂ©nement et CLIC de classiquenews de janvier 2019.

 

 

 

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LIRE ici notre prĂ©sentation “premières impressions ” du cd DEBUSSY par VĂ©ronique Bonnecaze, prochains concerts de la pianiste au fluide poĂ©tique irrĂ©sistible
http://www.classiquenews.com/veronique-bonnecaze-joue-debussy/

bonnecaze-veronique-debussy-paraty-cd-evenement-clic-de-classiquenews-582-classiquenews-critique-cd-debussy-cd-concert

 

 

 

 

LIRE aussi notre COMPTE RENDU du CONCERT Récital Liszt Debussy par Véronique Bonnecaze, au Cercle France Amériques, le 14 janvier 2019, premier concert de lancement du cd DEBUSSY / BECHSTEIN 1900 par Véronique BONNECAZE (1 cd PARATY)

 

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cdCOMPTE-RENDU, concert. PARIS, cercle France-Amériques, le 14 janvier 2019. Véronique BONNECAZE, piano. LISZT, DEBUSSY. Il fallait bien attendre la fin de l’année Debussy (et donc au delà) pour disposer enfin d’une main sûre, d’une pensée entière capable d’en comprendre et la construction révolutionnaire et l’infini poétique : si l’année Debussy 2018 est bel et bien derrière nous, janvier 2019 nous renvoie à cette (triste car timide) année de célébration du centenaire, mais ici revivifiée avec éclat et pertinence grâce à l’approche de la pianiste Véronique Bonnecaze. L’expérience du concert confirme la réussite de son disque dédié au grand Claude, que fait paraître le label Paraty, ce 25 janvier 2019. Le cercle France-Amériques accueille son premier concert de lancement. LIRE la critique complète ici

 

 

 

COMPTE-RENDU, concert. PARIS, cercle France-Amériques, le 14 janvier 2019. Véronique BONNECAZE, piano. LISZT, DEBUSSY

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cdCOMPTE-RENDU, concert. PARIS, cercle France-Amériques, le 14 janvier 2019. Véronique BONNECAZE, piano. LISZT, DEBUSSY. Il fallait bien attendre la fin de l’année Debussy (et donc au delà) pour disposer enfin d’une main sûre, d’une pensée entière capable d’en comprendre et la construction révolutionnaire et l’infini poétique : si l’année Debussy 2018 est bel et bien derrière nous, janvier 2019 nous renvoie à cette (triste car timide) année de célébration du centenaire, mais ici revivifiée avec éclat et pertinence grâce à l’approche de la pianiste Véronique Bonnecaze. L’expérience du concert confirme la réussite de son disque dédié au grand Claude, que fait paraître le label Paraty, ce 25 janvier 2019. Le cercle France-Amériques accueille son premier concert de lancement.

 
 
 
 

Pictural, poétique : le Debussy de Véronique Bonnecaze

 
 

Le Debussy enivrĂ©, poĂ©tique de VĂ©ronique BONNECAZE 
 

Pour commencer, il faut chauffer le clavier et affiner la projection sonore du Bechstein dans la salle Ă©crin XVIIIè en blanc et or (salon central du premier Ă©tage de l’HĂ´tel le Marois) ; les Ĺ“uvres de Liszt le permettent (3 extraits des AnnĂ©es de Pèlerinage – La Suisse) : profondeur mĂ©ditative et intimitĂ© qui s’électrise progressivement de La VallĂ©e d’Obermann ; vitalitĂ© coulante, claire, secrĂŞtement allusive d’au bord d’une source… la voici cette sensation qui semble vĂ©cue sur le motif naturel et que Debussy explore après Franz. Puis c’est la puissance narrative et la force sonore quasi abstraite d’Orage qui fait imploser le cadre linguistique… LISZT, gĂ©nie Ă©loquent et dramatique dĂ©ploie une dramaturgie mystique, Ă  force de dĂ©tails expressifs, autant d’élĂ©ments qui mettent en condition l’interprète. Et lui permettent de parcourir le clavier, d’éprouver la mĂ©canique…

Véronique Bonnecaze a bien raison de croiser les deux tempéraments. Jouer Liszt puis Debussy nous paraît excellent. Le premier, lyrique et démonstratif, compose le plus engageant des débuts de programme ; mais il n’est pas que virtuose : il est aussi poète, et même atonal, comme Nuage gris, dans sa matière flottante, évocatrice et suspendue, nous le rappelle. C’est en réalité une transition idéale vers le mystère et les tableaux sensoriels d’un Debussy, absolument inclassable. Et Debussy lui-même put écouter le Maître, détailler sa fabuleuse technicité, servante d’une ardeur spirituelle hors normes.

 

C’est tout le mérite de Véronique Bonnecaze que de nous livrer, et mieux, nous dévoiler, Claude Debussy à la fois immédiatement proche, et fabuleusement abstrait. La technique est sûre, les mains dans le clavier, et la pensée déjà habitée par la poésie évanescente, suggestive du magicien Claude. La pianiste joue quelques pièces extraites de son nouvel album à paraître chez PARATY. Ce sont 5 joyaux qui composent la matière allusive des Préludes. Tous paysages pianistiques d’un fini souverain, aux titres évocateurs, qui rappellent combien le compositeur fut amateur et connaisseur de poésie ; poète, Debussy écrit comme un peintre, maniant la couleur, en alchimiste. Liszt demeure à distance de son sujet, comme pour mieux contempler puis nous transmettre la noblesse de l’architecture. En esthète idéaliste, il contemple et célèbre le grand dessein universel en exprimant l’extase souvent spirituelle voire mystique que cela suscite chez lui ; à l’inverse, en sensuel et d’une modernité picturale, Debussy, lui, palpite et vibre dans la matière de l’air, de l’eau ; tout respire chez lui la sensation organique des éléments : il est dans le sujet. Mais une matière aux vapeurs harmoniques qui enchantent, dont Véronique Bonnecaze rétablit le chant fluide et continu, les vibrations spécifiques, la constellation d’éclats nuancés qui transforme le piano en théâtre naturel, où se lovent amoureusement souvenirs et sensations.

« Le vent dans la plaine » est à la fois chant aérien et traversée dans l’espace ; « Les collines d’Anacapri » sont des rires, un appel à l’embarquement où les rythmes crépitent comme des éclairs finement ciselés ; le toucher fin et précis, le sens des respirations, la justesse du rubato détaillent toute la magie de l’ensevelissement et du secret dans « Des pas sur la neige », jusqu’à la sensation de la matière neigeuse elle-même… Impressionniste, Debussy l’est incontestablement ; comme Monet sur le sujet des Nymphéas, le compositeur se place dans le motif, en plein air, au cœur du saisissement sensoriel qui en découle.

Puis, après la fureur flamboyante de « Ce qu’a vu le vent d’Ouest », (qui clôt pour la soirée, le cycle extraits des Préludes), avouons notre totale adhésion aux visions et sensations de « Poissons d’or » (extrait d’Images) dont la pianiste des mieux inspirées exprime jusqu’à la suspension de l’animal aquatique dans l’onde, jouant des transparences et des miroitements de l’écriture. Eau, espace, temps fusionnent ; s’électrisent.

 

Le récital s’achève sur la texture aérienne de « l’Isle joyeuse » et l’infinie tendresse de « Clair de lune ». A-t-on mieux joué, a-t-on mieux compris la lyre poétique et énigmatique de Debussy ? Cette moisson de voluptueuses sensations qui fécondent l’imaginaire confirme les affinités de Véronique Bonnecaze avec les mondes picturaux de Debussy, et son disque à paraître le 25 janvier chez Paraty s’annonce comme l’événement de l’année Debussy 2018 en France, son couronnement à un mois près. A suivre.

 
 
 
 

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COMPTE-RENDU, concert. PARIS, cercle France-Amériques (Hôtel Le Marois, le 14 janvier 2019. Véronique BONNECAZE, piano. LISZT, DEBUSSY. Extraits du cd Debussy par Véronique Bonnecaze (Bechstein 1900), 1 cd Paraty à paraître le 25 janvier 2019.

  
 

LIRE aussi notre présentation du CD DEBUSSY par Véronique BONNECAZE

bonnecaze vĂ©ronique cd debussy classiquenews annonce critique cdEnregistrĂ© Ă  la Ferme de Villefavard en mars 2018 sur un piano Bechstein, le nouveau cd de la pianiste française VĂ©ronique Bonnecaze clĂ´t l’annĂ©e du centenaire Debussy 2018 et crĂ©e l’évĂ©nement en dĂ©but 2019, tant le geste pianistique, le choix des pièces et celui du piano (un Bechstein restaurĂ© pour l’occasion) et leur enchaĂ®nement suscitent l’admiration. Pianiste et compositeur, Debussy rĂ©invente le langage pianistique au dĂ©but du XXè, en Ă©troite connivence avec les mondes poĂ©tiques et littĂ©raires. En ambassadrice inspirĂ©e, VĂ©ronique Bonnecaze dĂ©tecte les allitĂ©rations et connotations allusives de l’écriture d’un Debussy poète…

 

 

 

VOIR le TEASER vidéo DEBUSSY par Véronique BONNECAZE

 

 debussy-bonnecaze-piano-bechstein-1900-cd-evenement-critique-cd-concert-classiquenews-debussy-2018-2019

  
 
 
 

VIDEO, teaser. VERONIQUE BONNECAZE joue DEBUSSY (Bechstein 1900, 1 cd Paraty)

bonnecaze vĂ©ronique cd debussy classiquenews annonce critique cdVIDEO, teaser. VERONIQUE BONNECAZE joue DEBUSSY... Pour PARATY, la pianiste VĂ©ronique BONNECAZE joue Debussy sur un piano Bechstein 1900. Parution le 25 janvier 2019. Version française (© studio CLASSIQUENEWS.TV – RĂ©alisation : PA PHAM) –  EnregistrĂ© Ă  la Ferme de Villefavard en mars 2018 sur un piano Bechstein, le nouveau cd de la pianiste française VĂ©ronique Bonnecaze clĂ´t l’annĂ©e du centenaire Debussy 2018 et crĂ©e l’évĂ©nement en dĂ©but 2019, tant le geste pianistique, le choix des pièces et celui du piano (un Bechstein restaurĂ© pour l’occasion) et leur enchaĂ®nement suscitent l’admiration. Pianiste et compositeur, Debussy rĂ©invente le langage pianistique au dĂ©but du XXè, en Ă©troite connivence avec les mondes poĂ©tiques et littĂ©raires. En ambassadrice inspirĂ©e, VĂ©ronique Bonnecaze dĂ©tecte les allitĂ©rations et connotations allusives de l’écriture d’un Debussy poète ; le choix du Bechstein de 1900 est lĂ©gitime car Debussy travaillait sur ce type de clavier qui permet des recherches et des trouvailles aussi subtiles que spĂ©cifiques en particulier sur les Ă©tagements harmoniques… : VĂ©ronique BONNECAZE s’affirme ici CLIC_macaron_2014comme une debussyste de premier plan. L’interprète aborde des intemporels sublimes tels Clair de lune, L’Isle joyeuse ; mais aussi les perles d’une ineffable ferveur du Livre I des PrĂ©ludes (1909 – 1910), dont Danseuse de Delphes, Les Collines d’Anacapri, Ce qu’a vu le vent d’ouest, la CathĂ©drale engloutie, la Danse de Puck… Son album est l’une des plus Ă©blouissantes rĂ©ussites de l’annĂ©e Debussy, Ă©ditĂ© par le label français fondĂ© par Bruno Procopio, PARATY. CD Ă©vĂ©nement et CLIC de classiquenews de janvier 2019.

 

 

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LIRE ici notre prĂ©sentation “premières impressions ” du cd DEBUSSY par VĂ©ronique Bonnecaze, prochains concerts de la pianiste au fluide poĂ©tique irrĂ©sistible
http://www.classiquenews.com/veronique-bonnecaze-joue-debussy/

bonnecaze-veronique-debussy-paraty-cd-evenement-clic-de-classiquenews-582-classiquenews-critique-cd-debussy-cd-concert

 

 

Véronique BONNECAZE joue DEBUSSY

bonnecaze vĂ©ronique cd debussy classiquenews annonce critique cdPARIS, lundi 14 janv 2019, 19h30. DEBUSSY par VĂ©ronique Bonnecaze. Centenaire DEBUSSY 2018 : le cd Ă©vĂ©nement par VĂ©ronique BONNECAZE. EnregistrĂ© Ă  la Ferme de Villefavard en mars 2018 sur un piano Bechstein, le nouveau cd de la pianiste française VĂ©ronique Bonnecaze clĂ´t l’annĂ©e du centenaire Debussy 2018 et crĂ©e l’évĂ©nement en dĂ©but 2019, tant le geste pianistique, le choix des pièces et celui du piano (un Bechstein restaurĂ© pour l’occasion) et leur enchaĂ®nement suscitent l’admiration. Pianiste et compositeur, Debussy rĂ©invente le langage pianistique au dĂ©but du XXè, en Ă©troite connivence avec les mondes poĂ©tiques et littĂ©raires. En ambassadrice inspirĂ©e, VĂ©ronique Bonnecaze dĂ©tecte les allitĂ©rations et connotations allusives de l’écriture d’un Debussy poète ; le choix du Bechstein de 1900 est lĂ©gitime car Debussy travaillait sur ce type de clavier qui permet des recherches et des trouvailles aussi subtiles que spĂ©cifiques en particulier sur les Ă©tagements harmoniques… : VĂ©ronique BONNECAZE s’affirme ici comme une debussyste de premier plan. L’interprète aborde des intemporels sublimes tels Clair de lune, L’Isle joyeuse ; mais aussi les perles d’une ineffable ferveur du LIvre I des PrĂ©ludes (1909 – 1910), dont Danseuse de Delphes, Les Collines d’Anacapri, Ce qu’a vu le vent d’ouest, la CathĂ©drale engloutie, la Danse de Puck… Son album est l’une des plus Ă©blouissantes rĂ©ussites de l’annĂ©e Debussy, Ă©ditĂ© par le label français fondĂ© par Bruno Procopio, PARATY. CD Ă©vĂ©nement et CLIC de classiquenews de janvier 2019. VĂ©ronique Bonnecaze publie cet album jubilatoire le 25 janvier 2019 et joue des extraits du cycle qu’elle a enregistrĂ© au cours de plusieurs concerts de lancement :

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Les 14 puis 26 janvier, le 3 février 2019
CONCERTS DEBUSSY par Véronique Bonnecaze
3 concerts de lancement

 
 
 

Lundi 14 janvier 2019 // 19h30
Cercle France-Amériques
9, avenue Franklin D Roosevelt 75008 Paris
Concert suivi d’une rencontre avec l’artiste autour d’un cocktail

 
 
 

Samedi 26 janvier 2019 //
L’Atelier de Peter Wielick
Place de Bronckart, 18-20 – 4000 Liège – Belgique

 
 
 

Dimanche 3 février 2019 // 16h
A la Ferme de Villefavard, Limousin
2, impasse de la Cure de l’Église – 87190 Villefavard

 
 
 

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TOUTES LES INFOS sur le site
www.veroniquebonnecaze.com
https://www.veroniquebonnecaze.com

et aussi sur
PARATY.FR
http://paraty.fr/#

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VOIR LE TEASER DU CD Debussy par VĂ©ronique Bonnecaze (1 cd Paraty / 25 janvier 2019) – Distribution Harmonia Mundi / PIAS

https://youtu.be/MK1_b6oan9Y

 
 
 

bonnecaze véronique cd debussy classiquenews annonce critique cd

 
 
 

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PROGRAMME DEBUSSY par Véronique Bonnecaze

 
 
 

1. Clair de lune (1890)
2. L’Isle Joyeuse (1903-1904)
Images, 2e série (1907)
3. Cloches Ă  travers les feuilles
4. Et la lune descend sur le temps qui fut
5. Poissons d’or

Préludes, Livre I (1909-1910)
6. I. Danseuses de Delphes
7.II. Voiles
8. III. Le Vent dans la plaine
9. IV. « Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir »
10.V. Les Collines d’Anacapri
11. VI. Des pas sur la neige
12. VII. Ce qu’a vu le vent d’Ouest
13. VIII. La Fille aux cheveux de lin
14. IX. La Sérénade interrompue
15. X. La Cathédrale engloutie
16. XI. La Danse de Puck
17. XII. Minstrels
18. XIII. La plus que lente L.121 (1910)

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Enregistrement réalisé en mars 2018 à la Ferme de Villefavard sur piano C. Bechstein 1900 - Prise de son, montage, mastering : Cyrille Métivier

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CENTENAIRE DEBUSSY 2018

 
 
 
EN LIRE PLUS : dossier CENTENAIRE DEBUSSY 2018
, le bilan d’une annĂ©e de cĂ©lĂ©bration bien timide : le cd qui paraĂ®t en janvier 2019 chez Paraty, outre l’affirmation du tempĂ©rament de la pianiste VĂ©ronique Bonnecaze, rĂ©tablit avec Ă©clat le gĂ©nie du compositeur pour le piano… Une rĂ©alisation bienvenue qui clĂ´t de façon superlative les cĂ©lĂ©brations Debussy en France.

 
 
 
 
 
 

Concert CHOSTAKOVITCH, DSCH Ensemble

SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMPARIS, INVALIDES. CHOSTAKOVICH Ens. Sam 15  dĂ©c 18. CHOSTAKOVITCH rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©… IntĂ©grale de la musique de chambre pour piano et cordes de Dmitri CHOSTAKOVITCH. Pour lancer son nouvel enregistrement discographique (coffret CHOSTAKOVITCH 2 CD Ă©ditĂ© par PARATY, le DSCH Ensemble / Ensemble Schostakovitch joue les pièces du disque, première intĂ©grale de la musique pour cordes et piano de Dmitri Chostakovtich, une somme musicale dont la valeur est indiscutable tant l’implication et la complicitĂ© des solistes rĂ©unis par le pianiste portugais Filipe PINTO-RIBEIRO dĂ©fendent avec conviction et sensibilitĂ©, les mondes expressifs, incandescents voire hallucinĂ©s et Ă©nigmatiques, abstraits et introspectifs… du compositeur russe (cf le mouvement lent de la Sonate pour violon et piano, ici enregistrĂ© et jouĂ© par F Pinto-Ribeiro et le violoniste canadien Corey Cerosek).
Autre argument soulignant la musicalité de l’approche collective, toutes les cordes sont de facture historique plutôt prestigieuse s’agissant de Cory Cerovsek (Stradivarius « Milanollo, 1728), Isabel Charisius (alto « ABQ », Laurentius Storioni, 1780), solistes inspirés aux côtés du violoncelliste Adrian Brendel …
C’est peu dire que Chostakovitch a déposé dans sa musique de chambre pour piano les clés de son être profond (dont le motif DSCH, découlant des notes de la gamme correspondant aux initiales). Les niveaux de lecture sont multiples. La grande richesse de la musique exige des instrumentistes une concentration absolue et un engagement émotionnel, permanent. Les défis sont élevés, voilà qui promet et assure aux spectateurs une nouvelle expérience de chambrisme ardent autant qu’habité.

 

 

 

1960_schostakowitsch_dresden

 

 

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Musée de l’Armée, INVALIDES
Samedi 15 décembre 2018, 16h
Salle Turenne
Prix unique : 10 euros
(8 euros : solidaritĂ© et – de 26 ans)

DSCH – Shostakovich Ensemble
Avec Filipe Pinto-Ribeiro (piano), Corey Cerovsek (violon), Adrian Brendel (violoncelle)
Concert de lancement du coffret cd Intégrale Chostakovitch
Concerto de Lançamento do duplo CD Integral de Schostakovich

 

 

 

RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.musee-armee.fr/programmation/concerts/detail/de-mozart-a-chostakovitch.html

 

 

 

Programme :

Chostakovitch, Trio n°1 Poème, en ut mineur, opus 8, pour piano et cordes
Mozart, Trio en ut majeur, K. 548, pour piano et cordes
Chostakovitch, Sonate en ré mineur, opus 40, pour violoncelle et piano
Mozart, Sonate en mi mineur, K. 304, pour violon et piano
Chostakovitch, Trio n°2 en mi mineur, opus 67, pour piano et cordes

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shostakovitch-ensemble-filipe-pinto-ribeiro-cory-cerovsek-adrian-brendel-concert-annonce-classiquenews

Concert repris le 18 décembre 2018 à Lisbonne

18 DEZEMBRO 2018 I 21h
CENTRO CULTURAL DE BELÉM, LISBOA / PORTUGAL
DSCH – Shostakovich Ensemble: com Filipe Pinto-Ribeiro, Corey Cerovsek e Adrian Brendel
Concerto de Lançamento do duplo CD Integral de Schostakovich
Obras de Mozart e Schostakovich [+ info]
https://www.ccb.pt/Default/pt/Programacao/Musica?a=1584

 

 

 

schostakovich ensemble dsch dmitri chostakovitch classiquenews

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Présentation du concert par le Musée de l’armée, Invalides
150 ans sĂ©parent les naissances de ces deux gĂ©nies de l’histoire de la musique – Mozart (1756) et Chostakovitch (1906). Les deux compositeurs seront mis Ă  l’honneur pour ce concert de lancement du double album de l’IntĂ©grale de la musique de chambre pour piano et cordes de Dimitri Chostakovich. Le DSCH – Ensemble Chostakovitch a Ă©tĂ© fondĂ© par le pianiste Filipe Pinto-Ribeiro en 2006, l’annĂ©e du centenaire de naissance du compositeur Dmitri Chostakovitch. Sa formation est Ă  gĂ©omĂ©trie variable constituant ainsi une plate-forme de rencontre et d’interaction de musiciens d’excellence. L’ensemble a collaborĂ© avec des musiciens tels Renaud Capuçon, Pascal Moraguès, JosĂ© van Dam, Michel Portal, Gary Hoffman, GĂ©rard CaussĂ© entre autres. Filipe Pinto-Ribeiro est un des musiciens portugais les plus reconnus au niveau national et international. Il a Ă©tĂ© nommĂ© rĂ©cemment en tant que Steinway Artist. Pour ce concert en particulier, l’Ensemble Chostakovitch compte avec la participation du grand violoniste canadien Corey Cerovsek qui jouera le lĂ©gendaire Stradivarius “Milanollo” de 1728, un violon jouĂ© par Christian Ferras, Giovanni Battista Viotti et Nicollò Paganini. Le britannique Adrian Brendel, un des plus grands violoncellistes actuels, parcourt le monde en tant que soliste et chambriste. Dans sa vaste discographie compte Les Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven enregistrĂ©es avec son père Alfred Brendel.

 
 

CRITIQUE CD

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SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMNOTRE CRITIQUE DU COFFRET CHOSTAKOVITCH par le DSCH Ensemble / CD événement, SHOSTAKOVICH / CHOSTAKOVITCH : complete chamber music for piano and strings / DSCH – Shostakovich ensemble (2 cd PARATY). Ce pourrait bien être le coffret événement de 2018 : l’intégrale des oeuvres pour musique de chambre pour piano et cordes de Dmitri Chostakovitch – Jamais une telle somme majeure pour l’expression musicale du XXè siècle n’avait été réunie en un seul coffret : c’est chose faite grace à l’initiative du pianiste Filipe Pinto-Ribeiro et son DSCH – Ensemble Chostakovitch / Shostakovich Ensemble. Âpre et intense, profonde voire lugubre, inquiète et angoissée, mais d’une ineffable tendresse humaine, la musique de Dmitri Chostakovitch à l’époque de la terreur stalinienne sait porter le masque de la distance, faussement indifférente, pour mieux ciseler une absolue compréhension de la nature humaine, dans ses contradictions, ses horreurs et sa grandeur. A l’écoute de cette musique pudique et intime (sous la voile d’un cynisme distancié), relevant les défis de l’écoute collective, et du jeu chambriste le plus raffiné, les 4 solistes réunis autour de Filipe PINTO-RIBEIRO, – tous individualités fortes capables aussi de se fondre dans une étonnante sonorité collective-, réalisent en 2 cd, pour le label PARATY, une intégrale événement, véritable accomplissement qui s’avère être la référence nouvelle.

 
 

TEASER VIDEO

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SHOSTAKOVICH-CHOSTAKOVITCH-ensmeble-pinto-ribeiro-complete-chamber-music-for-strings-and-piano-video-par-classiquenews-PARATY-2-cd-set-boxVOIR le TEASER VIDEO du coffret SHOSTAKOVICH IntĂ©grale piano / cordes musique de chambre (PARATY) / DSCH Ensemble – Ensemble Shhostakovich
http://www.classiquenews.com/teaser-video-chostakovitch-integrale-de-la-musique-de-chambre-pour-piano-et-cordes-paraty-productions/

Un Chostakovitch / Shostakovich dépoussiéré, habité, régénéré : sincère et vrai. Coffret événement, CLIC de CLASSIQUENEWS 2018, élu meilleur cd de l’année 2018 (Réalisation studio CLASSIQUENEWS.TV).

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Integrale CHOSTAKOVITCH par le DSCH Ensemble

SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMPARIS, LISBONNE. DSCH Ens / CHOSTAKOVICH Ens. Les 15, 18 déc 18. Intégrale de la musique de chambre pour piano et cordes de Dmitri CHOSTAKOVITCH. Pour lancer son nouvel enregistrement discographique (coffret CHOSTAKOVITCH 2 CD édité par PARATY, le DSCH Ensemble / Ensemble Schostakovitch joue les pièces du disque, première intégrale de la musique pour cordes et piano de Dmitri Chostakovtich, une somme musicale dont la valeur est indiscutable tant l’implication et la complicité des solistes réunis par le pianiste portugais Filipe PINTO-RIBEIRO défendent avec conviction et sensibilité, les mondes expressifs, incandescents voire hallucinés et énigmatiques, abstraits et introspectifs… du compositeur russe (cf le mouvement lent de la Sonate pour violon et piano, ici enregistré et joué par F Pinto-Ribeiro et le violoniste canadien Corey Cerosek).
Autre argument soulignant la musicalité de l’approche collective, toutes les cordes sont de facture historique plutôt prestigieuse s’agissant de Cory Cerovsek (Stradivarius « Milanollo, 1728), Isabel Charisius (alto « ABQ », Laurentius Storioni, 1780), solistes inspirés aux côtés du violoncelliste Adrian Brendel …
C’est peu dire que Chostakovitch a déposé dans sa musique de chambre pour piano les clés de son être profond (dont le motif DSCH, découlant des notes de la gamme correspondant aux initiales). Les niveaux de lecture sont multiples. La grande richesse de la musique exige des instrumentistes une concentration absolue et un engagement émotionnel, permanent. Les défis sont élevés, voilà qui promet et assure aux spectateurs une nouvelle expérience de chambrisme ardent autant qu’habité.

 
 
 

1960_schostakowitsch_dresden

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Musée de l’Armée, INVALIDES
Samedi 15 décembre 2018, 16h
Salle Turenne
Prix unique : 10 euros
(8 euros : solidaritĂ© et – de 26 ans)

DSCH – Shostakovich Ensemble
Avec Filipe Pinto-Ribeiro (piano), Corey Cerovsek (violon), Adrian Brendel (violoncelle)
Concert de lancement du coffret cd Intégrale Chostakovitch
Concerto de Lançamento do duplo CD Integral de Schostakovich

 
 
 

RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.musee-armee.fr/programmation/concerts/detail/de-mozart-a-chostakovitch.html

 
 
 

Programme :

Chostakovitch, Trio n°1 Poème, en ut mineur, opus 8, pour piano et cordes
Mozart, Trio en ut majeur, K. 548, pour piano et cordes
Chostakovitch, Sonate en ré mineur, opus 40, pour violoncelle et piano
Mozart, Sonate en mi mineur, K. 304, pour violon et piano
Chostakovitch, Trio n°2 en mi mineur, opus 67, pour piano et cordes

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Concert repris le 18 décembre 2018 à Lisbonne

18 DEZEMBRO 2018 I 21h
CENTRO CULTURAL DE BELÉM, LISBOA / PORTUGAL
DSCH – Shostakovich Ensemble: com Filipe Pinto-Ribeiro, Corey Cerovsek e Adrian Brendel
Concerto de Lançamento do duplo CD Integral de Schostakovich
Obras de Mozart e Schostakovich [+ info]
https://www.ccb.pt/Default/pt/Programacao/Musica?a=1584

schostakovich ensemble dsch dmitri chostakovitch classiquenews

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Présentation du concert par le Musée de l’armée, Invalides
150 ans sĂ©parent les naissances de ces deux gĂ©nies de l’histoire de la musique – Mozart (1756) et Chostakovitch (1906). Les deux compositeurs seront mis Ă  l’honneur pour ce concert de lancement du double album de l’IntĂ©grale de la musique de chambre pour piano et cordes de Dimitri Chostakovich. Le DSCH – Ensemble Chostakovitch a Ă©tĂ© fondĂ© par le pianiste Filipe Pinto-Ribeiro en 2006, l’annĂ©e du centenaire de naissance du compositeur Dmitri Chostakovitch. Sa formation est Ă  gĂ©omĂ©trie variable constituant ainsi une plate-forme de rencontre et d’interaction de musiciens d’excellence. L’ensemble a collaborĂ© avec des musiciens tels Renaud Capuçon, Pascal Moraguès, JosĂ© van Dam, Michel Portal, Gary Hoffman, GĂ©rard CaussĂ© entre autres. Filipe Pinto-Ribeiro est un des musiciens portugais les plus reconnus au niveau national et international. Il a Ă©tĂ© nommĂ© rĂ©cemment en tant que Steinway Artist. Pour ce concert en particulier, l’Ensemble Chostakovitch compte avec la participation du grand violoniste canadien Corey Cerovsek qui jouera le lĂ©gendaire Stradivarius “Milanollo” de 1728, un violon jouĂ© par Christian Ferras, Giovanni Battista Viotti et Nicollò Paganini. Le britannique Adrian Brendel, un des plus grands violoncellistes actuels, parcourt le monde en tant que soliste et chambriste. Dans sa vaste discographie compte Les Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven enregistrĂ©es avec son père Alfred Brendel.

 
 
 
 
 
 

CRITIQUE CD

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SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMNOTRE CRITIQUE DU COFFRET CHOSTAKOVITCH par le DSCH Ensemble / CD événement, SHOSTAKOVICH / CHOSTAKOVITCH : complete chamber music for piano and strings / DSCH – Shostakovich ensemble (2 cd PARATY). Ce pourrait bien être le coffret événement de 2018 : l’intégrale des oeuvres pour musique de chambre pour piano et cordes de Dmitri Chostakovitch – Jamais une telle somme majeure pour l’expression musicale du XXè siècle n’avait été réunie en un seul coffret : c’est chose faite grace à l’initiative du pianiste Filipe Pinto-Ribeiro et son DSCH – Ensemble Chostakovitch / Shostakovich Ensemble. Âpre et intense, profonde voire lugubre, inquiète et angoissée, mais d’une ineffable tendresse humaine, la musique de Dmitri Chostakovitch à l’époque de la terreur stalinienne sait porter le masque de la distance, faussement indifférente, pour mieux ciseler une absolue compréhension de la nature humaine, dans ses contradictions, ses horreurs et sa grandeur. A l’écoute de cette musique pudique et intime (sous la voile d’un cynisme distancié), relevant les défis de l’écoute collective, et du jeu chambriste le plus raffiné, les 4 solistes réunis autour de Filipe PINTO-RIBEIRO, – tous individualités fortes capables aussi de se fondre dans une étonnante sonorité collective-, réalisent en 2 cd, pour le label PARATY, une intégrale événement, véritable accomplissement qui s’avère être la référence nouvelle.

 
 
  
 
 

TEASER VIDEO

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Un Chostakovitch / Shostakovich dépoussiéré, habité, régénéré : sincère et vrai. Coffret événement, CLIC de CLASSIQUENEWS 2018, élu meilleur cd de l’année 2018 (Réalisation studio CLASSIQUENEWS.TV).

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TEASER vidéo : CHOSTAKOVITCH : intégrale de la musique de chambre pour piano et cordes (PARATY productions)

SHOSTA-CHOSTAKOVITCH-CD-PARATY-critique-cd-review-cd-critique-par-classiquenews-PARATY_718232_Shostakovich_Ensemble_COUV_HMCD Ă©vĂ©nement, SHOSTAKOVICH / CHOSTAKOVITCH : complete chamber music for piano and strings / DSCH – Shostakovich ensemble (2 cd PARATY – ANNONCE). Ce pourrait bien ĂŞtre le coffret Ă©vĂ©nement de 2018 : l’intĂ©grale des oeuvres pour musique de chambre pour piano et cordes de Dmitri Chostakovitch – Jamais une telle somme majeure pour l’expression musicale du XXè siècle n’avait Ă©tĂ© rĂ©unie en un seul coffret : c’est chose faite grace Ă  l’initiative du pianiste Filipe Pinto-Ribeiro et son DSCH – Ensemble Chostakovitch / Shostakovich Ensemble. Ă‚pre et intense, profonde voire lugubre, inquiète et angoissĂ©e, mais d’une ineffable tendresse humaine, la musique de Dmitri Chostakovitch Ă  l’époque de la terreur stalinienne sait porter le masque de la distance, faussement indiffĂ©rente, pour mieux ciseler une absolue comprĂ©hension de la nature humaine, dans ses contradictions, ses horreurs et sa grandeur. A l’écoute de cette musique pudique et intime (sous la voile d’un cynisme distanciĂ©), relevant les dĂ©fis de l’écoute collective, et du jeu chambriste le plus raffinĂ©, les 4 solistes rĂ©unis autour de Filipe PINTO-RIBEIRO, – tous individualitĂ©s fortes capables aussi de se fondre dans une Ă©tonnante sonoritĂ© collective-, rĂ©alisent en 2 cd, pour le label PARATY, une intĂ©grale Ă©vĂ©nement, vĂ©ritable accomplissement qui s’avère ĂŞtre la rĂ©fĂ©rence nouvelle.

CLIC D'OR macaron 200Un Chostakovitch / Shostakovich dépoussiéré, habité, régénéré : sincère et vrai. Coffret événement, CLIC de CLASSIQUENEWS 2018, élu meilleur cd de l’année 2018 (Réalisation studio CLASSIQUENEWS.TV).

Grand entretien avec Fabien Armengaud, directeur musical et fondateur de l’Ensemble SĂ©bastien de Brossard

ENTRETIEN avec Fabien Armengaud, fondateur et directeur musical de l’Ensemble SĂ©bastien de Brossard… C’est son premier disque avec son Ensemble SĂ©bastien de Brossard, mais Fabien Armengaud n’en est pas Ă  son premier concert ; loin de lĂ  : l’assistant d’Olivier Schneebeli au sein de la MaĂ®trise du CMBV (Centre de Musique Baroque de Versailles) n’a cessĂ© depuis plus de 15 ans, de participer Ă  la rĂ©ussite d’une phalange aujourd’hui exemplaire, qui dĂ©fend avec passion et finesse, l’art choral du Baroque Français. Mais lĂ  oĂą nombre de nouveaux instrumentistes dĂ©butent leur carrière avec leur propre ensemble, se dĂ©diant souvent Ă  l’incontournable et inestimable MA Charpentier, Fabien Armengaud agit diffĂ©remment, frappe fort mĂŞme en rĂ©alisant un rĂŞve portĂ© depuis une dĂ©cennie, enregistrer un programme de musique française pour 3 voix d’hommes… d’un illustre mais gĂ©nial mĂ©connu, Louis-Nicolas ClĂ©rambault.

 

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clerambault-motets-pour-3-hommes-fabien-armengaud-cd-paraty-review-announce-compte-rendu-critique-presentation-CLASSIQUENEWS-PARATY516141_couv---copieEn plus de maîtriser son sujet et posséder les ficelles du métier, Fabien Armengaud ose défricher, explorer, surprendre. Le résultat est là : son programme édité chez Paraty productions dépasse toute espérance et prouve l’excellence du nouvel ensemble, tout en affirmant dès son départ, l’originalité et l’audace du répertoire présenté. Le cd Motets à 3 voix d’hommes de Nicolas-Louis Clérambault est élu CLIC de CLASSIQUENEWS d’octobre 2016 (parution annoncée, le 21 octobre 2016). Le chant des trois chanteurs réunis autour de Fabien Armengaud, l’articulation ardente, vive, palpitante des instrumentistes de l’Ensemble Sébastien de Brossard affirment la venue d’un collectif mûr, éblouissant dont la sonorité, le goût, le style confirment la justesse, la vérité, la profondeur. Grande critique du cd à la date de sortie de l’album, soit le 21 octobre prochain. A l’occasion de la parution de ce disque événement, CLASSIQUENEWS a posé 4 questions à Fabien Armengaud.

 

 

 

Pourquoi avoir choisi pour votre premier disque ce programme révélant un Clérambault méconnu et surprenant ?

armenagud-fabien-ensemble-sebastien-de-brossard-classiquenews-portrait-concert-annonce-portrait-entretien--582-G-Uferas-0224Fabien Armengaud : Le choix d’un compositeur, en particulier pour un premier disque, est une démarche tout sauf anodine. Force est de constater que bon nombre de mes collègues ont très souvent choisi Charpentier pour leur premier disque. C’est tout à fait légitime, Charpentier étant un immense compositeur dont on aura jamais fait le tour. Néanmoins, il me semblait intéressant de prendre un autre chemin. J’ai donc passé un an à lire beaucoup de musique à trois voix d’hommes et un jour ce fut la rencontre avec l’œuvre de Clérambault. C’est apparu pour moi comme une évidence: il fallait enregistrer ce compositeur! J’ai donc tout de suite réuni mon équipe et le projet s’est monté grâce à la confiance que m’a témoignée Bruno Procopio, directeur du label Paraty, qui m’a laissé carte blanche pour cet enregistrement.

 

 

 

Pouvez vous citer 2 exemples précis, extraits du programme qui démontrent l’intérêt de Clérambault ?

Il est difficile pour moi de ne choisir que deux exemples! ClĂ©rambault est, Ă  mes yeux, Ă  la croisĂ©e de deux mondes, le XVIIème siècle – le vĂ©ritable siècle baroque pour moi- avec son Ă©lĂ©gance, sa noblesse de caractère et j’ose mĂŞme dire sa dignitĂ© qui transparaĂ®t dans tous les arts, et le XVIIIème siècle, qui lui, va plutĂ´t vers la virtuositĂ©, vers l’agrĂ©able et parfois le dĂ©coratif. ClĂ©rambault est justement Ă  la charnière, Ă  la fin d’un monde et au dĂ©but de l’autre et c’est ce que j’ai essayĂ© de dĂ©montrer dans cet enregistrement.

En tant que claveciniste, j’ai beaucoup de proximité avec le XVIIème siècle mais je ne boude jamais mon plaisir de jouer également la musique du XVIIIème. On peut aimer Nosferatu et La folie des grandeurs!

Pour répondre à votre question, si je devais choisir deux exemples, je choisirai tout d’abord un des mouvements du Motet pour la Canonisation de Saint Pie: Impii Turcarum Gens, qui est, à ma connaissance, le seul exemple de Tempête dans la musique sacrée. Le second pourrait être le verset Et Misericordia tiré du Magnificat. Quand on commence à écouter cette pièce, on se dit que c’est très beau et que cela va s’arrêter au bout de une ou de deux minutes,  et c’est là où Clérambault est véritablement génial: il renouvelle sans cesse le discours avec une économie de moyen incroyable, le contrepoint de plus en plus sublime rendant ce mouvement complètement hypnotique pendant plus de quatre minutes!

 

 

 

En quoi le programme de ce disque est-il emblématique de votre démarche artistique comme chef et directeur musical de l’Ensemble S de Brossard (geste, texte, cohérence, sonorité…) ? Quelle serait la carte d’identité de votre ensemble ?

Comme chaque vie de musicien, la mienne a été faite de très belles rencontres. Odile Masse, Jan Willem Jansen et Yasuko Bouvard avec qui j’ai commencé mes études dans cette belle ville de Toulouse. Ensuite, deux rencontres furent déterminantes dans ma vie de musicien: Hervé Niquet, à qui je dois tant, et qui m’a ouvert le monde fantastique de la musique baroque française et Laurence Boulay qui, elle, m’a ouvert la porte de la basse continue et de la recherche, (et qui est toujours présente dans mon esprit dès que je fais un continuo). Je n’oublie pas également Michèle Dévérité à qui je dois beaucoup. Dernière rencontre et non des moindres: Olivier Schneebeli que j’ai rencontré au début des années 2000 et qui m’a tout de suite accordé sa confiance sans faille et avec lequel je travaille depuis maintenant dix-sept ans à la Maîtrise du Centre de musique baroque de Versailles où je suis son assistant.

Ce long prĂ©ambule pour vous expliquer que ce disque c’est d’abord le fruit de rencontres et la rĂ©union de ceux que je considère comme “ma famille musicale”. C’est prĂ©cisĂ©ment ces chanteurs -Cyril Auvity, Jean-François Novelli et Alain Buet- et ces instrumentistes -Maud Caille, LĂ©onor de RĂ©condo, ValĂ©rie Balssa, Lucie Rio-Humbrecht, François Costa, Mathurin Matharel, Thibaut Roussel et Guillaume Cuiller- que j’avais envie de rĂ©unir dans ce projet que je porte en moi depuis maintenant dix ans. Concernant ma dĂ©marche de chef d’ensemble, deux phrases de mon MaĂ®tre Dominique Rouits m’accompagnent dans mon parcours. La première: « la musique est un partage » et j’espère bien que cela s’entend sur ce disque, cette connivence musicale!

La seconde « un chef, doit faire autoritĂ© et non avoir de l’autorité » et c’est bien ainsi que je conçois ma dĂ©marche. Un chef, c’est quelqu’un bien sĂ»r qui a une longueur d’avance sur la musique, mais cette longueur n’est pas dĂ»e Ă  une « inspiration quelconque » mais Ă  beaucoup de travail Ă  la table! Un chef est avant tout un artisan et c’est aussi quelqu’un qui se doit de rĂ©unir et fĂ©dĂ©rer afin que tout le monde aille dans la mĂŞme direction, et cela, je l’avoue est très jouissif! C’est en tous cas ainsi que je conçois mon rĂ´le au sein de l’Ensemble SĂ©bastien de Brossard. Concernant la carte d’identitĂ© de cet ensemble, je dirai, avec un peu de provocation, que nous sommes un jeune ensemble de… vieux. Nous avons tous notre parcours et cela nourrit cet ensemble et c’est aussi ce qui, Ă  mes yeux, en fait la sève.

 

 

 

Quelles sont vos prochains territoires musicaux en chantier pour l’Ensemble ? 

La musique à trois voix d’hommes me fascine depuis des années. Si l’on excepte Charpentier, c’est encore une terra incognita.

J’avoue que je déborde de projets autour de ce répertoire si particulier et j’espère pouvoir continuer à les réaliser.

 

 

 

Propos recueillis en octobre 2016

 

 

CD, Ă©vĂ©nement : Louis-Nicolas Armengaud, Motets Ă  trois voix d’hommes et symphonies (1 cd Paraty productions, Ă  paraĂ®tre le 21 octobre 2016). LIRE notre prĂ©sentation du cd ClĂ©rambault par Fabien Armengaud, Ensemble SĂ©bastien de Brossard

VIDEO

REPORTAGE VIDEO & extraits : Les Motets oubliés de Clérambault, ressuscités par Fabien Armengaud et son Ensemble Sébastien de Brossard (1 cd événement édité par PARATY, parution le 21 octobre 2016)

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CD, annonce. CLERAMBAULT : génie français oublié ?

clerambault-motets-pour-3-hommes-fabien-armengaud-cd-paraty-review-announce-compte-rendu-critique-presentation-CLASSIQUENEWS-PARATY516141_couv---copieCLERAMBAULT REINVENTÉ … dans un nouveau disque d’inĂ©dits Ă  paraĂ®tre le 21 octobre prochain chez Paraty, le nouvel ensemble français sur instruments anciens, SĂ©bastien de Brossard dĂ©voile tout un pan du patrimoine musical français du XVIII ème dont on s’Ă©tonne qu’aucune institution d’importance en France et mĂŞme les plus spĂ©cialisĂ©es n’aĂ®t pas eu l’idĂ©e prĂ©alable de s’y intĂ©resser;  voilĂ  un Clerambault somptueux et dramatiquement inĂ©dit dont le raffinement et les audaces comme les difficultĂ©s d’Ă©criture posent des jalons dĂ©cisifs entre Lully et Rameau.
L’organiste Fabien Armengaud se passionne pour l’Ă©loquence des Baroques français. Avec son Ensemble SĂ©bastien de Brossard, le chef Ă©claire un pan mĂ©connu et pourtant jubilatoire de la musique sacrĂ©e au dĂ©but du XVIII ème siècle, celle de ClĂ©rambault dont ici les partitions pour 3 voix d’hommes sont dĂ©voilĂ©es Ă  leur juste format.
On ne s’Ă©tonne pas de la part de l’auteur de la cantate La muse de l’opĂ©ra que le cycle choisi, Ă©blouisse par un sens exceptionnel du texte, par l’intelligence et le raffinement de son traitement dramatique. Le Passage de La mer Rouge ou la tempĂŞte du Motet Ă©voquant la bataille de LĂ©pante (1571), victoire Ă©crasante de la sainte ligue catholique  contre les turcs musulmans,  en tĂ©moignent ainsi particulièrement, exposant et articulant comme rarement le texte en plusieurs tableaux d’une très rare intensitĂ© expressive. En somme, monsieur ClĂ©rambault, Ă  l’Ă©glise, fait de l’opĂ©ra.

 

 

 

L’ensemble SĂ©bastien de Brossard ressuscite ClĂ©rambault

Ă€ l’Ă©glise, ClĂ©rambault fait de l’opĂ©ra

 

Pour rĂ©aliser ce programme inĂ©dit – nouveau cd d’inĂ©dits Ă  paraĂ®tre chez Paraty Ă  l’automne 2016-, Fabien Armengaud s’est assurĂ© le concours des voix françaises les mieux chantantes du moment, surtout aux timbres complĂ©mentaires : Cyril Auvity, Jean-François Novelli, Alain Buet. ArticulĂ©s, ardents, ambassadeurs engagĂ©s, les interprètes soulignent aujourd’hui la vitalitĂ© du style de ClĂ©rambault, artisan d’un art intimiste et linguistiquement passionnant, et aussi proche de l’opĂ©ra, Ă  la fois spirituel et dramatique.

clerambault-600Le programme est captivant car il propose une sĂ©rie de rĂ©vĂ©lations en apportant la preuve que ClĂ©rambault disposait d’un don exceptionnel dans le traitement expressif des textes, fussent-ils sacrĂ©s. .. En somme un compositeur qui aurait Ă©tĂ© remarquable Ă  l’opĂ©ra. Points forts : le choix des Motets dont une remarquable tempĂŞte, unique exemple du genre dans l’Ă©criture sacrĂ©e du XVIIIè…, qui Ă©voque le cataclysme de la Bataille de LĂ©pante, grande victoire de l’Occident chrĂ©tien sur les Ottomans…

 

 

CD Ă©vĂ©nement, annonce. ClĂ©rambault : oeuvres vocales pour 3 voix d’hommes et Symphonies. Fabien Armengaud et l’Ensemble SĂ©bastien de Brossard.  Cd Ă©vĂ©nement Ă  paraĂ®tre chez Paraty en octobre 2016. Grande critique dĂ©veloppĂ©e du cd et reportage vidĂ©o exclusif Ă  venir, sur classiquenews. CLIC de Classiquenews de l’automne 2016.

 

 

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REPORTAGE VIDEO : grand reportage vidĂ©o Les Motets de ClĂ©rambault par l’Ensemble SĂ©bastien de Brossard 

 
 

LIRE aussi notre entretien avec Fabien Armengaud, fondateur de l’Ensemble SĂ©bastien de Brossard Ă  propos des Motets de ClĂ©rambault et de son nouvel ensemble dĂ©diĂ© au Baroque français… 

 
 

Cd critique compte rendu. JS BACH : Sonate pour flûte et clavecin, Partita pour clavecin seul BWV 830 (Troffaes / Wolfs, 1 cd Paraty, 2015)

PARATY julien wolfs clavecin clic de classiquenews juillet 2016 bach_3760213650344Cd critique compte rendu. JS BACH : Sonate pour flĂ»te et clavecin, Partita pour clavecin seul BWV 830 (Troffaes / Wolfs, 1 cd Paraty, 2015). Pour l’interprète, exprimer dans le jeu certes la rhĂ©torique de l’éloquente musique, surtout la poĂ©sie du coeur et de l’esprit… Ainsi est signifiĂ© le dĂ©fi de toute partition de Jean-SĂ©bastien, qui semble de facto avoir rĂ©ussi la fusion idĂ©ale, du sentiment et de la virtuositĂ© : toucher l’âme, bercer l’esprit. Autant de caractères, Ă©lĂ©ments d’une esthĂ©tique vivante, qui s’écoulent ici, portĂ©s par la connivence des deux interprètes en tous points, convaincants. Ligne claire et sans affèterie, posĂ©e, portĂ©e, canalisĂ©e par la gestion du souffle de la flĂ»tiste Stefanie Troffaes. Discours fluide, prĂ©cis et sobre du claveciniste vĂ©ritable orfèvre de l’articulation, Julien Wolfs. On connaĂ®t bien le claviĂ©riste comme membre fondateur de lâ€extraordinaire ensemble Les Timbres, en rĂ©sidence au Festival Musique et MĂ©moire. L’hypersensibilitĂ© expressive des deux instrumentistes affirment la vitalitĂ© et la justesse du Jean-SĂ©bastien, Ă  la fois imaginatif, expĂ©rimental, suprĂŞmement Ă©lĂ©gant. De toute Ă©vidence, Julien Wolfs dĂ©fend l’approche partagĂ©e avec ses habituels partenaires des Timbres : faire parler la musique. Le Baroque est un vaste laboratoire oĂą la note ambitionne peu Ă  peu l’impact expressif du verbe. Lea fĂŞte traversière, mĂŞme si elle n’exprime pas le sentiment du compositeur, – processus romantique, sĂ©duit ici par son Ă©loquence proprement baroque : dans la diversitĂ© des accents, l’articulation des nuances… toute une intelligence dynamique qui dans le pacte discursif Ă  deux voix : flĂ»te / clavecin (BWV 1030 et 1032), affirme ce langage palpitant des partitions ici rĂ©unies (profondeur contemplative en dialogue de l’Andante du 1030).


 

Toucher le cœur, plaire à l’esprit

 

 

wolfs clavecin cd paraty js bach  flu te  presentation cd review cd critique classiquenews clic de août 2016 stefanie-troffaes-julien-wolfs

CLIC_macaron_2014Ailleurs on relève la parfaite connaissance qu’avait Bach, du rĂ©pertoire expressif classĂ© par Mathewson, servi, compris particulièrement par les interprètes : effusion venant du coeur du si mineur (1030) ; tristesse recueillie du mi mineur (1034), activitĂ© brillante du la majeur (1032)… enfin, joie irradiante conquĂ©rante irrĂ©sistible du mi majeur (1035). Innervant pour chaque pièce, ce jeu tĂ©nu, vibrant des contrastes,, un soin spĂ©cifique dans la rĂ©alisation des rĂ©pĂ©titions (toujours variĂ©es et caractĂ©risĂ©es), les interprètes Ă©clairent le gĂ©nie d’un Bach, maĂ®tre du langage musical. Sa langue est encore davantage intense et investi dans la sĂ©quence oĂą Julien Wolfs joue seul la Partita BWV 830 : la clartĂ© nerveuse du clavecin (copie B Kennedy d’après M. Mietke de 1703) apporte Ă  la succession des 7 Ă©pisodes, sa noblesse discursive d’une Ă©loquente tendresse… sa sincĂ©ritĂ© intĂ©rieure (crĂ©pitement d’une liquide ardeur de l’exceptionnelle Corrente) : parfois sombre et pudique (Sarabande), sans omettre le prĂ©lude (Toccata) qui est questionnement dĂ©passant le prĂ©texte d’une Suite de mouvements diversitĂ©s et caractĂ©risĂ©s : l’interrogation variant les sĂ©quences enchaĂ®nĂ©es, affirme peu Ă  peu une interrogation sur le sens mĂŞme de la forme musicale : en cela le souci de prĂ©cision contrapuntique, comme de sobriĂ©tĂ© expressive rendent compte du gĂ©nie d’un Bach dĂ©miurge pensant la musique comme d’un matĂ©riau vivant et organique. Le jeu tout en finesse et en sobriĂ©tĂ© du claveciniste saisit d’un bout Ă  l’autre par sa gestion de la tension, d’une lumineuse intelligence (fluiditĂ© magicienne, entre tendresse et nostalgie de l’Allemande ; acuitĂ© intĂ©riorisĂ©e du Tempo di Gavotte puis Gigue au souffle philosophique universel, sidĂ©rant). Superbe programme, emblĂ©matique de la maturitĂ© de la jeune gĂ©nĂ©ration baroqueuse actuelle. Suivez ces deux tempĂ©raments lĂ  : ils ne jouent pas ; ils vivent la musique, de l’intĂ©rieur. Leur sobriĂ©tĂ© interprĂ©tative fait la diffĂ©rence : tout pour la musique, rien que la musique. CLIC de CLASSIQUENEWS de l’étĂ© 2016.

 

 

 

Cd critique compte rendu. JS BACH : Sonate pour flĂ»te et clavecin, Partita pour clavecin seul BWV 830 (Troffaes / Wolfs, 1 cd Paraty 165142, 2015) – Parution : septembre 2016

 

 

Approfondir : reportage vidéo de la Résidence des Timbres, année 2, juillet 2015, au Festival Musique et Mémoire (Haute Saône, 70).

 

 

 

 

CD, compte rendu critique. Wagner, UNE TETRALOGIE DE POCHE par la Compagnie Le Piano Ambulant (1 cd Paraty)

wagner cd critique review compte rendu paraty cd juillet 2016 classiquenews commentsiegfriedcouvertureCD, compte rendu critique. UNE TETRALOGIE DE POCHE par la Compagnie Le Piano Ambulant. La Formidable force mĂ©lodique, – donc l’impact dramatique de la musique de Wagner surgit Ă  travers cette adaptation a minima, malgrĂ© l’absence du grand orchestre et du chant soliste. Curieusement ce programme chambriste d’une « TĂ©tralogie de poche » ne dĂ©nature en rien sa source mais bien au contraire souligne le gĂ©nie du Wagner mĂ©lodiste, capable de trouvailles exceptionnellement Ă©vocatrices pour chaque Ă©pisode de l’histoire du Nibelung et du Ring, l’Anneau magique et maudit. Piano, accordĂ©on, hautbois, flĂ»te, cor anglais… et autres effets sonores Ă©lectroniques (synthĂ©, guitare basse…) composent ici une fantastique tapisserie musicale qui exalte l’imaginaire du plus puissant des dramaturges Ă  l’opĂ©ra. On ne s’étonnera guère que certains motifs aient Ă©tĂ© dĂ©calĂ©s (la chevauchĂ©e des Walkyries en lieu et place du rapt de BrĂĽnnhilde par Siegfried dĂ©guisĂ© en GĂĽnther…); ou que la libertĂ© du geste interprĂ©tatif ose des choix imprĂ©vus pour une nouvelle comprĂ©hension sonore (les huit cors habituels sont ici remplacĂ©s par l’harmonica) : contrastes oblige, jalons immanquables d’une narration au drame Ă©courtĂ© qu’il fallait Ă©videmment rythmer et caractĂ©riser. Pourtant aucune note n’est mise de cĂ´tĂ© ; et la réécriture permet mĂŞme la redĂ©couverte des situations, leurs enjeux, dans l’éloquence de ce jeu des motifs musicaux – leitmotive, qui inspira tant Wagner, dans sa propre réécriture des mythes et lĂ©gendes.

 

 

 

Wagner compacté, percutant pour petits et grands : Le Ring de poche
6 instrumentistes, acteurs / expérimentateurs réécrivent le Ring

 

 

CLIC_macaron_2014Comment font-ils les 6 musiciens du Piano Ambulant pour compacter en une heure, l’ensemble du cycle wagnérien de …16 heures ? Certains ne résisteront pas, et ils ont raison, à l’appel des interprètes : « Votre emploi du temps ne vous permet pas de vous rendre à Bayreuth? Avouez que vous n’avez pas le courage d’affronter la totalité de la Tétralogie de Richard Wagner? Mais en même temps vous aimeriez bien savoir comment le nain Alberich a volé l’or du Rhin… ». D’un autre côté, on pourrait tout autant consulter les formidables illustrations picturales ou gravées conçues par un wagnérien français assidu, comme Baudelaire au XIXè, Fantin-Latour…
Mais c’est compter sans la musique, or elle fait tout. Face à cette réinvention du drame wagénrien, les puristes crieront au parjure et au blasphème. Mais tous ceux que les quatre Journées impressionnent habituellement, découvriront avec un réel plaisir, la magie onirique d’un drame qui d’anecdotique se révèle universel, de l’or volé par Albérich, en effet… ; de l’orgueil puni de Wotan, de la malice aérienne d’un Loge manipulateur, à la noirceur haineuse et jalouse de Hagen; à la mort de Siegfried, honteusement assassiné ; à la grâce de Brünnhilde, Walkyrie admirable qui sauve le monde et l’ordre mondial mis à mal, … tout est réinterprété, à sa juste place, et avec une intégrité expressive et poétique totalement irrésistible. On imagine très bien pendant l’écoute, la transposition du disque à la scène : réalisation parfaite dans ses dimensions et son format, comme dans son intensité expressive, qui convoque immédiatement les personnages du plus fabuleux des cycles lyriques et théâtraux.

wotanParfois la spatialisation des voix sur la musique ne fonctionne pas (curieuse rĂ©sonance comme mise en boĂ®te de la voix parlĂ©e ou rĂ©citante), mais les Ă©pisodes purement instrumentaux, ainsi réécrits / rĂ©arrangĂ©s, expriment la puissance du conte, la sauvagerie barbare, surtout la tendresse amoureuse d’un Wagner qui aura tout saisi de la psychologie humaine, de sa folie et de ses erreurs, – voies pourtant sublimes vers une inĂ©luctable destruction mondiale. Bel essor dramatique, bel engagement « de poche ». Et si vous tombez sur l’une des performances en salle de cette initiation vivante et percutante, n’hĂ©sitez pas une seconde : courrez avec vos parents, amis, enfants, neveux, proches de tous âges… voir et applaudir cette immersion rĂ©ussie dans le monde miraculeux, magique, entĂŞtant de Wagner. Il est fort Ă  parier que chacun sera mordu dès lors par le virus Wagner. Voir le site de la Cie Le Piano Ambulant.
Coup de coeur de classiquenews, donc CLIC de CLASSIQUENEWS de la rentrée 2016.

 

 

 

CD, compte rendu critique. Comment Siegfried tua le dragon et cætera… Wagner : L’anneau des Nibelungen / la TĂ©tralogie. Retranscription pour 6 mu 1 cd Paraty. Une TĂ©tralogie de Poche. Publication annoncĂ©e le 9 septembre 2016.

 

 

 

Agenda
Lyon (69), Espace culture des cheminots de Lyon (UAICL) – 20 rue Mouillard 69009 (Bus C14, arrĂŞt Mouillard / grand parking voiture gratuit) – concert Lancement du cd… : le 20 octobre 2016, 20h.
Reprise Ă  Montreuil (93) : La Marbrerie, 21 Rue Alexis Lepere, 93100 Montreuil / le 11 dĂ©cembre 2016, 17h – infos rĂ©servations : 01 41 63 60 14

 

 

 

Richard Wagner : Extraits de l’Or du Rhin, la Walkyrie, Siegfried et le Crépuscule des dieux.
Conception, transcription et écriture : Cie Le Piano Ambulant.

Jessica Pognant : narration.
Sylvie Dauter : piano, orgue indien, harmonium, synthétiseur, mélodica, appeaux.
Christine Comtet : flûte, flûte en sol, piccolo, synthétiseur, mélodica, appeaux, enclume, tom basse, voix de Loge et de Brünnhilde.
François Salès : hautbois, cor anglais, mélodica, appeaux, grenouille, enclume, voix des géants et de Siegfried.
Antoinette Lecampion : violon, alto, orgue indien, appeaux, enclume.
Joël Schatzman : violoncelle, appeaux, voix d’Alberich et de Gunther.
Charlie Adamopoulos : basse électrique, voix de Wotan et de Hagen.
Antoine Colonna : mise en son et dispositif MAO temps réel.
Antoine Mercier : prise de son, mixage, montage, mastering.
Vergine Keaton : illustrations originales.

 

 

CD. Mickael Viegas, guitare. COMPLETE GUITAR WORKS of HEITOR VILLA-LOBOS (2 cd Paraty, 2015)

Lobos Villa heitor villa lobos Viergas Mickael guitare works complete review critique cd classiquenews VIERGAS Mickael cd paraty Titelive_3760213650351_D_3760213650351CD. COMPLETE GUITAR WORKS of HEITOR VILLA-LOBOS (2 cd Paraty, 2015). VoilĂ  l’intĂ©grale pour guitare de Heitor Villa-Lobos, soit 25 pièces magistrales qui contiennent tout le raffinement chorĂ©graphique du BrĂ©sil moderne ; une suavitĂ© immĂ©diatement gorgĂ©e de soleil, une apparente insouciance bienheureuse, une vitalitĂ© subtilement articulĂ©e, chaloupĂ©e par la guitare aux canevas rythmiques souvent stupĂ©fiants de Mickael Viegas (ChĂ´ros n°1, en ouverture du cd1). GESTE EXPERIMENTAL POUR INTEGRALE HISTORIQUE. L’approche se double d’un projet esthĂ©tique personnel, celui ambitieux de restituer toute la parure harmonique d’origine dont a pu s’enticher le compositeur mais que son Ă©criture pour l’instrument a malheureusement rĂ©duit, Ă©purĂ© “tragiquement” en raison des limites techniques de la guitare seule ou de l’instrumentiste d’alors : pour palier telle limitation et pourtant jouer toutes les notes, l’enregistrement ose ici superposer parfois, quand cela est exigĂ©, plusieurs parties de la mĂŞme guitare et de façon cohĂ©rente puisqu’il s’agit de la mĂŞme main : collage habile, plutĂ´t superposition heureuse dont la polyphonie labyrinthique, et vertigineuse (effet de locomotive de l’Etude 4, annonçant la frĂ©nĂ©sie de la dernière Etude 12) impressionne par sa sauvagerie pourtant millimĂ©trĂ©e ; le travail de l’ingĂ©nieur pour un montage aussi pĂ©rilleux a dĂ» ĂŞtre aussi difficile et dĂ©licat que le jeu premier saisi sur le vif du guitariste… ; virtuose et flexible, d’une grâce parfois allusive, – proche de la harpe, la guitare de Mickael Viegas honore son dĂ©fi (Etude n°2) dont les cascades de notes enchaĂ®nĂ©es avec une prodigalitĂ© très prĂ©cise, produisent cette saturation harmonique par rĂ©sonance d’une intensitĂ© saisissante. C’est mĂŞme comme si une guitare dĂ©doublĂ©e jouait simultanĂ©ment comme Ă  Ă© voix Ă©gales (Etude n°5) : l’assemblage des couches relève de l’expĂ©rimentation sonore d’une Ă©vidente richesse artistique ; pour l’auditeur, c’est un bĂ©nĂ©fice Ă©trangement spatialisĂ© aux performances pourtant inĂ©dites; on comprend qu’ici, la libertĂ© recrĂ©ative de l’interprète, soucieux du format et de l’Ă©quilibre global joue comme un alchimiste, un orfèvre des rĂ©glages ; le guitariste rend ainsi un hommage Ă  Villa-Lobos, plus qu’il ne joue ses partitions ; car il a fallu parfois rĂ©orchestrer, ou mĂŞme adapter des transpositions que Villa-Lobos a validĂ©es, celle de son Ă©lève et disciple, JosĂ© BrandĂŁo, qui transposa beaucoup de pièces de son maĂ®tre pour piano : il en dĂ©coule une fureur souvent Ă©lectrique mais associĂ©e comme nous l’avons dit Ă  un sens de la chorĂ©graphie inouĂŻe (ivresse pleine de panache de l’Etude n°7). L’Etude la plus longue (n°11) sĂ©duit moins par ses accents tĂ©nĂ©breux, que sa carrure rythmique Ă©tonnante et ses suspensions plus mystĂ©rieux, instants de respiration d’une prodigieuse profondeur. Le geste du guitariste s’y affirme avec une grâce peu commune.

Inspiré par Villa-Lobos, le guitariste Mickael Viergas nous offre une intégrale qui fait date

GUITARE EXPERIMENTALE

Très inspirĂ© par tant de matière primitive, d’une Ă©nergie Ă  peine contenue, lave dont il entretient comme le feu sacrĂ©, le guitariste très convaincant, et douĂ© d’une intelligence imaginative exceptionnelle, ose aussi complĂ©ter des partitions rĂ©cemment retrouvĂ©es mais fragmentaires comme la Valsa Concerto n°2 (inhumĂ©e Ă  la Bibliothèque de Sao Paolo) et dont Mickael Viegas restitue Ă  sa manière tout la dernière sĂ©quence que Villa-Lobos avait amorcĂ©e. La facultĂ© du guitariste Ă  insuffler l’esprit du gĂ©nie musical, Ă  l’entretenir comme d’une flamme tĂ©nue, Ă  en produire tout un cycle ardent de mĂ©lodies fugaces reste impressionnant. La fulgurance rejoint ici la subtilitĂ©.
CLIC_macaron_2014MĂŞme terrible enchantement dans le cd 2, vĂ©ritable miracle de gestion musicale, en particulier dans l’Ă©difice des 5 PrĂ©ludes dont le premier, vĂ©ritable sommet de toute la littĂ©rature pour guitare, affirme le puissant tempĂ©rament poĂ©tique de l’interprète qui en restitue donc Ă  deux guitares assemblĂ©es, – grâce Ă  l’ingĂ©nierie de l’enregistrement et l’audace des collages que nous avons Ă©voquĂ©s, toute la nouvelle polyphonie jaillissante. Un Ă©coulement qui semble improvisĂ© mais tellement naturel, d’une constante et prodigieuse rĂŞverie. Chapeau bas. Le programme est Ă©blouissant et la modalitĂ© de sa rĂ©alisation, d’une audace revivifiante. CLIC de CLASSIQUENEWS de mars 2016.

CD, compte rendu critique. CLIC de CLASSIQUENEWS de mars 2016. Heitor Villa-Lobos : complete guitar works. Intégrale des oeuvres pour guitare. Mickael Viegas, guitare (2 cd Paraty 125139). Enregistré en mars 2015 au Portugal.

VIEGAS cd

BAROQUE français. Ils enregistrent, nouvel ensemble. L’ensemble Sébastien de Brossard et Fabien Armengaud. Clérambault enfin réhabilité ?

BAROQUE français. Ils enregistrent, nouvel ensemble. L’ensemble Sébastien de Brossard et Fabien Armengaud. Clérambault enfin réhabilité ? En janvier 2016, le nouvel ensemble sur instruments anciens, Sébastien de Brossard, porté par l’organiste et claveciniste Fabien Armengaud se consacre à l’enregistrement de son premier album : motets du parisien Louis-Nicolas Clérambault (1676-1749) : « Fils d’un des vingt-quatre Violons du Roi, organiste et compositeur de la Maison royale de Saint-Cyr mais également de Saint-Sulpice et des Jacobins, Clérambault fait montre dans ses compositions à trois voix d’hommes d’un sens mélodique des plus soutenus et d’un contrepoint des plus recherchés. »

Clérambault : un théâtre sacré

clerambault_louis nicolas ensemble sebastien de brossard fabien armengaud cd paraty annonce classiquenews janvier 2016 ils enregistrents 01Décoratif, élégant mais un rien superficiel et conforme, Louis-Nicolas Clérambault à la fin du règne de Louis XIV livre tout un cycle de musique sacrée d’une beauté et d’une profondeur à redécouvrir (plus de 100 opus !). C’est tout le travail de Fabien Armengaud que de dévoiler la justesse poétique d’une œuvre oubliée, mésestimée, d’une puissance parfois inouïe… où l’expression de la ferveur est servie par une écriture raffinée, intensément dramatique, dont le sens du texte atteint des sommets de déclamation juste, vivante, expressive. En enregistrant plusieurs Motets pour trois voix d’hommes, le fondateur de l’Ensemble Sébastien de Brossard a réuni les solistes Cyril Auvity, Jean-François Novelli, Alain Buet. Parmi les joyaux de ce nouveau programme d’une beauté absolue, Le Passage de la Mer Rouge qui révèle enfin avant Rameau, un génie dramatique d’une rare grandeur.

« Si Clérambault n’écrivit jamais d’opéras, c’est dans son œuvre religieuse qu’il déploya des prodiges d’invention et de théâtre, avec entre autres ses tempêtes qui n’ont rien à envier aux tragédies de ses contemporains. », précise dans son introduction au disque, Fabien Armengaud. Et d’ajouter : « Jean-Baptiste de Laborde, grand théoricien de l’époque disait de Clérambault : « Personne n’a écrit plus purement que lui. Ce programme en est une preuve éclatante ». On jugera donc sur pièces, probablement à l’automne 2016, puisque le disque à paraître chez Paraty, devrait sortir courant septembre / octobre 2016.

En portant le nom de l’illustre compositeur et collectionneur Sébastien de Brossard (1655-1730), l’ensemble fondé par Fabien Armengaud souhaite explorer toute la musique baroque française méconnue ou si mal servie, avec cet esprit d’érudition ouverte, généreuse, fraternelle qu’a défendu de son vivant le musicien normand, qui fit toute sa carrière entre les cathédrales de Strasbourg, et de Meaux, tout en marquant son époque par sa grande culture et un curiosité sans borne qu’il mit au service de l’éditeur Ballard qu’il conseilla. Programme prometteur et interprètes convaincants. A suivre.

CD, compte rendu critique. Ivan Ilic plays Morton Feldman (1 cd Paraty, Paris Salle Cortot, novembre 2014)

CD, compte rendu critique. Ivan Ilic plays Morton Feldman (1 cd  Paraty, Paris Salle Cortot, novembre 2014). Le pianiste américano-serbe Ivan Ilic, poursuit son exploration des continents méconnus dessinés par le compositeur américain, décédé en 1987. A l’aune des grands penseurs et créateurs de son temps, -Boulez, Stockhausen et John Cage dont il fut proche-, Feldman a défendu avec ténacité et même esprit de compétition, sa propre voix. Sa musique ouvre des portes, laisse envisager des perspectives, des mondes voire des continents qui étaient invisibles mais que l’écoute de plus en familière de ses partitions, permet d’envisager voire de visualiser surtout d’éprouver.

Ilic-ivan-morton-feldman-review-account-of-classiquenews-PARATY135305_couv_dos_HDCe sont moins des narrations que des situations (« territoires ») que la musique de Feldman affectionne et prĂ©cise Ă  chaque rĂ©alisation ; cultive et provoque, suscitant chez le spectateur / auditeur, un nouveau champ de conscience, un nouveau protocole d’écoute, un champs d’expĂ©riences ou d’Ă©preuves (pour certains dĂ©contenancĂ©s par la forme et la durĂ©e des pièces…). La spatialitĂ© devient essentielle ici : elle libère musique et auditeur pour des explorations infinies, d’un caractère ni conforme ni attendu. D’abord, le rĂ©cital place continĂ»ment l’ombre rĂ©formatrice et pionnière de John Cage. Il en convoque la figure tutĂ©laire et comme subtilement paternelle. En particulier sur le cycle ici choisi, et peut-ĂŞtre plus que dans tout autre.

 
 

CLIC_macaron_2014John Cage (nĂ© en 1912) apprend Ă  son jeune “disciple” new yorkais, la vision pluridisciplinaire de la crĂ©ation : comme philosophe et comme plasticien, Cage, disciple de Schönberg, voyait large et loin, au carrefour des disciplines dont Ă©videmment la danse puisqu’il fut le compagnon de Merce Cunningham pour lequel il composa pratiquement toutes les musiques des ballets. Mais Feldman retient surtout de son maĂ®tre (rencontrĂ© en 1970, quand ce dernier avait dĂ©jĂ  tout perfectionnĂ© dans son geste inĂ©dit et visionnaire…), l’idĂ©e d’un temps suspendu, producteur de lui-mĂŞme, Ă©cartĂ© de toute nĂ©cessitĂ© formelle et de dĂ©veloppement. Si la structure est fixĂ©e, les moyens de sa mise en Ĺ“uvre empruntent Ă  l’improvisation, au hasard oĂą l’assemblage subjectif d’un temps dilatĂ©, Ă©tirĂ©, spatial intègre aussi les bruits et surtout le silence, plus tard la divination chinoise (Yi jing). Adepte d’une critique fondamentale de la composition occidentale, Cage prĂ´ne un renouvellement profond du geste musical, dorĂ©navant sans ponctuation, ouvert aux bruits extĂ©rieurs (dont ceux d’une salle de concert, produit par le public lui-mĂŞme) : laissant Ă  l’interprète le soin d’organiser, de ressentir et de transmettre sa propre vision de l’instant. Le dĂ©roulement musical suscite sa propre finalitĂ©, son dĂ©but et sa fin, une vision cyclique ininterrompue encore aiguisĂ©e par un engouement pour la pensĂ©e orientale, indienne et bouddhique (Zen).
Tout se retrouve ici dans cet album monographique totalement dĂ©diĂ© au cycle de Morton Feldman, inspirĂ© par l’une de ses meilleures Ă©lèves (et qu’il souhaitait mĂŞme Ă©pouser), Bunita Marcus.

Transcendance irrĂ©sistible d'Ivan IlicA ce titre, dans la notice accompagnant le livret de ce disque monographique (Ivan Ilic plays Morton Feldman), le pianiste expose sa propre expĂ©rience Ă  l’écoute de Feldman : impatience, trouble d’abord, puis rĂ©vĂ©lation et accomplissement spirituel… et mĂŞme « libĂ©ration, transe ». Le propre de Feldman demeure la qualitĂ© d’atmosphère qu’il produit au-delĂ  de la musique et des notes. Un climat et des sensations exprimĂ©es transmises par le pianiste funambule, quasi hypnotiques qui modifient la sensation ordinaire du temps, pour un temps mental hors de toute expĂ©rience classique, qui bascule en rĂ©vĂ©lation pour l’Ă©couteur attentif.
Ivan Ilic s’inspire du cycle des hommages – portraits d’artistes que Feldman a rencontrĂ©s grâce Ă  son ami John Cage … : « Frank O’Hara (le poète), Mark Rothko, Willem de Kooning, Philip Guston (peintres), Aaron Copland, John Cage, Christian Wolff, Stefan Wolpe (compositeurs), et Samuel Beckett (l’écrivain, poète, et dramaturge). Un nom se dĂ©marque cependant des autres : Bunita Marcus. »

 

 

 

Sensuelle et abstraite, la musique de Feldman plonge en introspection

 


feldman mortonfeldmanFeldman lui dĂ©die cette pièce ample qui dure 1h10 et qu’il compose en 1985. La compositrice a comptĂ© dans sa propre maturation : intime du compositeur, elle aurait mĂŞme refusĂ© sa demande en mariage. Ivan Ilic en enregistre ici et dans une sonoritĂ© scrupuleusement restituĂ©e, la version critique corrigĂ©e, publiĂ©e en mars 2011, une version qu’il a encore enrichie grâce Ă  sa connaissance profonde du manuscrit de Feldman (si riche en annotations très prĂ©cises). Or c’est bien de ses indications tĂ©nues, respectĂ©es Ă  la lettre par le pianiste impliquĂ©, que naĂ®t la sensation d’une musique intĂ©rieure, improvisĂ©e, surgissant d’une psychĂ© palpitante qui se rĂ©alise et s’amplifie ou se replie dans l’instant oĂą elle s’adresse au spectateur. Ni conceptuelle, ni minimaliste, ni totalement abstraite, la musique de Feldman conserve une plasticitĂ© et une voluptĂ© sensible que Ivan Ilic sait transmettre sans attĂ©nuer la volontĂ© d’Ă©pure, l’ambition purement allusive du matĂ©riel sonore. Tout en en retraçant le fil tendu, l’interprète sculpte la direction de chaque sĂ©quence comme une Ă©preuve et une lutte arrachĂ©e après de longs efforts, comme un combat contre soi-mĂŞme : il en exprime la violence et l’Ă©nergie de reconstruction, de sorte que confuse au dĂ©marrage, l’impression s’ordonne et prend forme au fur et Ă  mesure du dĂ©roulement des 22 Ă©pisodes. En apparence, dĂ©cousu, fruit du hasard et comme improvisĂ©, chaque tableau interroge le timbre, la hauteur, la profondeur de la note ; en explore toutes les vibrations porteuses de rĂ©sonance et de miroitement cachĂ©s… Ivan Ilic dĂ©ploie mille Ă©clats en une palette renouvelĂ©e et millimĂ©trĂ©e qui dit la prĂ©sence de l’Ă©ternitĂ© et du vertige Ă  travers tous les caractères et paysages traversĂ©s. C’est entre les notes dans l’anfractuositĂ© ainsi rĂ©vĂ©lĂ©e entre les silences et les crĂ©pitements sonores que se prĂ©cisent peu Ă  peu la cohĂ©rence et l’harmonie d’une construction mentale et musicale qui semble sortir peu Ă  peu de l’ombre.  Travail du clair obscur, questionnement du temps musical dans ses manifestations murmurĂ©es et souvent Ă©nigmatiques, dĂ©tente et apesanteur qui semble abolir toute notion connue de temps comme d’espace, le jeu suggestif et arachnĂ©en d’Ivan Ilic trouve ici un point d’accomplissement, initiĂ© magistralement dans son prĂ©cĂ©dent album The Transcendentalist.
feldman bunita Marcus portrait duoLes connaisseurs du pianiste savent combien Palais de Mari (de Feldman justement) a comptĂ© dans la rĂ©ussite et l’accomplissement de ce dernier cd dĂ©jĂ  citĂ© (The Transcendentalist : Scriabine, Cage, Wollschleger, Feldman 1 cd  Heresy, mai 2014), synthèse composĂ©e par Feldman en 1986 et qui fut commandĂ©e par… la compositrice Bunita Marcus. Feldman apprĂ©ciait son Ă©criture Ă  la fois splendide et Ă©lĂ©gante. Ivan Ilic nous offre une nouvelle exploration de l’écriture et des climats de Feldman Ă  travers un nouvel itinĂ©raire hypnotique, un nouveau parcours qui relève de fait du rituel magique, de la transe silencieuse, d’un rĂŞve Ă©veillĂ©, celui d’un dormeur musicien. EnvoĂ»tant.

 

 

 

Prochains concerts d’Ivan Ilic : Londres, le 5 novembre 2015, Peacock Room, Trinity Laban Conservatoire. Paris : le 11 novembre 2015 à la Fondation des Etats-Unis (sur le piano Steinway modèle D de la salle de concert Art Déco).

 

 

 

CD, compte rendu critique. Ivan Ilic plays Morton Feldman. Feldman (1926-1987) : For Bunita Marcus, 1985. Ivan Ilic, piano (1 cd  Paraty 135505, album 50, Paris Salle Cortot, novembre 2014). Parution :  octobre 2015. CLIC de classiquenews de novembre 2015.

 

 

 

Paris. Filipe Pinto-Ribeiro joue les Saisons (Tchaikovsky, Piazolla, Carrapatoso)

pinto-ribeiro-filipe-portrait-582-bandeauParis, Gaveau. Filipe Pinto-Ribeiro, pinao. Le 4 novembre 2015, 20h30. A l’occasion de la parution de son disque récent paru chez Paraty (Piano Seasons, septembre 2015), Filipe Pinto Ribeiro joue le programme de son album, comprenant les œuvres de Tchaikovski, Piazolla, Eurico Carrapatoso et dont le fil conducteur est le thème des saisons… Tempérament musical, sensible et passionné, Filipe Pinto-Ribeiro croise ainsi en un éclectisme brillant qui renforce la cohérence des correspondances choisies, la fibre russe de Tchaikovsky, le tango argentin de Piazolla-Nisinman, sans omettre le chant particulier de ses gènes dans l’écriture de son compatriote portugais, Carrapatoso. A ce titre, Filipe Pinto-Ribeiro réalise la première française des oeuvres de Piazolla et de Carrapatoso inscrites dans son programme parisien.

 

 

 

Piano ciselé, crépitements climatiques

C’est un triptyque flamboyant, riche en esthétiques diverses qui cultive l’esprit du dialogue et du partage avec sous les doigts du pianiste virtuose, une couleur spécifique qui déploie scintillements et aspirations intérieures. Ce sont « trois cycles de « saisons », trois pays, trois langages, trois visions du monde de compositeurs qui ont abordé la thématique des saisons en trois siècles, le XIXe, le XXe et le XXIe siècle », précise l’interprète. Climatiques, atmosphéristes, et aussi universelles, les évocations, traversant les esthétiques, sont surtout un superbe voyage introspectif où le toucher à la fois précis et allusif du soliste apporte une caractérisation envoûtante.

 

 

 

Programme :

pinto-ribeiro-filipe-portrait-490-piano-classiquenewsTchaĂŻkovsky : Les Saisons opus 37 (extraits)
Piazolla / Nisinman : Quatre Saisons de Buenos Aires
(première française)
Carrapatoso : Quatre dernières saisons de Lisbonne
(première française)

Paris, Salle Gaveauboutonreservation
Récital de piano Filipe Pinto-Ribeiro
Programme « Les Saisons » : Tchaïkovsky, Piazolla, Carrapatoso
Mercredi 4 novembre 2015, 20h30

Salle Gaveau
45-47 rue La Boétie
75008 PARIS
01 49 53 05 07
Prix : 35, 25, 15 euros

 

 

 

verao classico lisboa lisbonne festival presentation classiquenews 2015Cet été, le pianiste portugais a créé la première édition de l’Académie internationale de musique de Lisbonne (juillet-août 2015), où l’expérience pédagogique apporte aux professionnels et jeunes apprentis, une voie de perfectionnement et de partage unique ;, au public, le moyen de suivre pas à pas l’avancée du travail collectif, l’approfondissement dans l’interprétation des oeuvres de musique de chambre choisies : « Filipe Pinto-Ribeiro réinvente la magie des masterclasses et des concerts de musique de chambre. (…) bouillonnant pianiste, pédagogue chevronné autant qu’interprète subtil … » (cf LIRE notre dépêche annonce :  Portugal. Lisbonne, Festival Verão Clássico, jusqu’au 1er août 2015

 

 

Toutes les infos et l’actualité du pianiste Filipe Pinto Ribeiro sur le site de Filipe Pinto-Ribeiro

CD., annonce. Ivan Ilic plays Morton Feldman (1 cd Paraty)

ilic-ivan-450-portrait-face-pianoCD., annonce. Ivan Ilic plays Morton Feldman (1 cd Paraty). The Feldman Project… by Ivan Ilic. Ses mains sont d’un geste intĂ©rieur. Ses yeux sont ceux d’un mage hypnoptiseur. Pas Ă©tonnant que le pianiste Ivan Ilic soit fascinĂ© par les climats suspendus, parfois Ă©nigmatiques en tout cas souvent dĂ©concertants de l’amĂ©ricain Morton Feldman. D’ailleurs pour interprĂ©ter ses oeuvres, l’interprète a perfectionnĂ© des techniques de mĂ©morisation très anciennes pour jouer Feldman en exprimant Ă  la lettre sa conception si personnelle du dĂ©veloppement musical, abolissant le temps et l’espace. Le pianiste amĂ©ricano-serbe Ivan Ilic, poursuit son exploration des continents mĂ©connus dessinĂ©s par le compositeur amĂ©ricain, dĂ©cĂ©dĂ© en 1987. A l’aune des grands penseurs et crĂ©ateurs de son temps, -Boulez, Stockhausen et John Cage dont il fut proche-, Feldman a dĂ©fendu avec tĂ©nacitĂ© et mĂŞme esprit de compĂ©tition, sa propre voix. Sa musique ouvre des portes, laisse envisager des perspectives, des mondes et des continents qui Ă©taient invisibles mais que l’écoute de plus en familière de ses partitions, permet d’envisager voire de visualiser surtout d’éprouver. Ce sont moins des narrations que des situations (« territoires ») que la musique de Feldman cultive et provoque, suscitant chez le spectateur / auditeur, un nouveau champ de conscience, un nouveau protocole d’écoute. La spatialitĂ© devient essentiel ici : elle libère musique et auditeur pour des explorations infinies.

 

 

 

Sons et champs de Morton Feldman

 

 

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Feldman-in-Paris concert ivan ilic mai 2015 CLIC de classiquenewsA ce titre, dans la notice accompagnant le livret de ce disque monographique (Ivan Ilic plays Morton Feldman), le pianiste expose sa propre expĂ©rience Ă  l’écoute de Feldman : impatience, trouble d’abord, puis rĂ©vĂ©lation et accomplissement spirituel… et mĂŞme « libĂ©ration, transe ». Le propre de Felmdan demeure la qualitĂ© d’atmosphère qu’il produit au-delĂ  de la musique et des notes. Un climat quasi hypnotique qui modifie la sensation ordinaire du temps, pour un temps mental hors de toute expĂ©rience classique, qui bascule en rĂ©vĂ©lation pour l’Ă©couteur attentif. Ivan Ilic s’inspire du cycle des hommages – portraits d’artistes que Feldman a rencontrĂ©s grâce Ă  son ami John Cage … : « Frank O’Hara (le poète), Mark Rothko, Willem de Kooning, Philip Guston (peintres), Aaron Copland, John Cage, Christian Wolff, Stefan Wolpe (compositeurs), et Samuel Beckett (l’écrivain, poète, et dramaturge). Un nom se dĂ©marque cependant des autres : Bunita Marcus. »
Feldman lui dédie un pièce ample qui dure 1h10 et qu’il compose en 1985. La compositrice a compté dans sa propre maturation : intime du compositeur, elle aurait même refusé sa demande en mariage. Ivan Ilic en enregistre ici et dans une sonorité scrupuleusement restituée, la version critique corrigée, publiée en mars 2011, une version qu’il a encore enrichie grâce à sa connaissance profonde du manuscrit de Feldman (si riche en annotations très précises).
feldman bunita Marcus portrait duoLes connaisseurs d’Ivan Ilic savent combien Palais de Mari a compté pour la réussite et l’accomplissement de son dernier cd (The Transcendentalist : Scriabine, Cage, Wollschleger, Feldman 1 cd  Heresy, mai 2014), la dernière composée par Feldman en 1986 et qui fut commandée par… la compositrice Bunita Marcus. Feldman appréciait son écriture à la fois splendide et élégante. Ivan Ilic nous offre une nouvelle exploration de l’écriture et des climats de Feldman à travers un nouvel itinéraire hypnotique. Prochaine grande critique dans le mag cd dvd livres de classiquenews.com.

Prochains concerts d’Ivan Ilic : Londres, le 5 novembre 2015, Peacock Room, Trinity Laban Conservatoire. Paris : le 11 novembre 2015 à la Fondation des Etats-Unis (sur le piano Steinway modèle D de la salle de concert Art Déco).

 

 

 

Ilic-ivan-morton-feldman-review-account-of-classiquenews-PARATY135305_couv_dos_HD1 cd Ivan Ilic plays Feldman (Paraty : Album 50)
Feldman (1926-1987) : For Bunita Marcus, 1985
Ivan Ilic, piano
1 cd Paraty 135505. Parution : le 16 octobre 2015.

 

 

+ d’infos : www.ivancdg.com

 

 

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CLIP VIDEO. La Complainte de Lacenaire par La Clique des Lunaisiens, Arnaud Marzorati

lacenaire les lunaisiens arnaud marzorati cd paraty compte rendu annonce septembre 2015 CLASSIQUENEWS.COMCLIP VIDEO. La Complainte de Lacenaire par La Clique des Lunaisiens, Arnaud Marzorati. DĂ©diĂ© aux chansons de Lacenaire, figure dĂ©lirante, fantasque du XIXème siècle, le nouveau disque des Lunaisiens et du baryton Arnaud Marzorati approfondit davantage le geste vocal de l’ensemble instrumental rĂ©uni autour du baryton chansonnier. PrĂ©sentation par Arnaud Marzorati, extraits des chansons : Pluton, la Complainte de Lacenaire, RĂŞves… La Complainte de Lacenaire, 1 cd Paraty, Ă  paraĂ®tre le 22 septembre 2015. Clip vidĂ©o exclusif © CLASSIQUENEWS.COM 2015.

 

 

 

lacenaire pierre francois lacenaire portrait les lunaisiens arnaud marzorati cd PARATY CLIC de classiquenewsQui fut le lyonnais Pierre-François Lacenaire (1803-1836) ? Un critique libertaire, assassin antisocial et romantique, surtout poète et aussi chansonnier. Sa vie cumule les emplois et les escroqueries diverses qui font de lui, un voyageur arnaqueur forcenĂ© (fourrier, reprĂ©sentant en liqueurs, soldat puis dĂ©serteur, enfin “suicidĂ© social” tentant de “frapper l’Ă©difice social”, dĂ»t-il en perdre la vie !)… EmprisonnĂ© une première fois Ă  La Force, en 1828, Lacenaire, rĂ©publicain entĂŞtĂ©, rencontre d’autres mauvais garçons : Pierre-Jean BĂ©ranger, Jean-François Chardon, y apprend les rudiments d’un futur chef de gang…  Au cours de ses sĂ©jours en prison, il Ă©crit de ombreux poèmes, rĂ©vĂ©lant une maĂ®trise rare de la prose poĂ©tique et surtout un journal (Les prisons et le rĂ©gime pĂ©nitentiaire, source très prĂ©cieuse d’informations sur la vie carcĂ©rale au XIXè, analysĂ©e ensuite par Roland Barthes et Michel Foucault qui voit en Lacenaire, la figure nouvelle du bandit populaire, ” le criminel bourgeois romantique”…).

CLIC_macaron_20dec13Finalement, Lacenaire est condamnĂ© Ă  la peine capitale en novembre 1835 (pour avoir tuer par 16 fois dont le prĂ©citĂ© Chardon), il est incarcĂ©rĂ© Ă  la Conciergerie Ă  Paris pendant les mois qui prĂ©cèdent son exĂ©cution survenue en janvier 1836 (Ă  l’âge de 33 ans). Il devient une attraction populaire d’autant que le temps de son incarcĂ©ration, Lacenaire met Ă  profit les longues heures qui lui sont imparties pour Ă©crire sans compter, ses mĂ©moires (forgeant peu Ă  peu le mythe du dandy assassin, comme il y eut en la personne du madrigaliste italien, Gesualdo au XVIè, un compositeur assassin…), d’innombrables poĂ©sies et ses chansons, comme s’il avait Ă©tĂ© soudainement inspirĂ© par la “lucarne” (guillotine). Maniant la lyre autant que le poignard, en “fessant la morale”, Lacenaire faisait de la philosophie, ainsi prĂ©cisait Flaubert, admiratif du geste de Lacenaire, de son audace, de son extravagance jusque devant la mort. Ce qui reste fascinant comme beaucoup de gĂ©nies dĂ©concertants, c’est dans le cas de Lacenaire, la fusion Ă©troite entre la vie et l’oeuvre. Les textes de ses chansons aux mĂ©lodies prenantes Ă©clairent un imaginaire hors normes, d’une rare culture mĂ©tissĂ©e, alliant dans un style inimitable, lunaire, saturnien, provoquant et surtout essentiellement onirique et poĂ©tique, le populaire et le savant… Un Villon (autre poète assassin) des temps modernes. Aujourd’hui, Arnaud Marzorati et sa Clique des Lunaisiens explorent les facettes troublantes d’un gĂ©nie de la prose, aux univers Ă  la fois oniriques et cyniques, rĂ©vĂ©lant la face la plus hallucinante, dĂ©lirante, terrifiante de l’âme humaine… Comme interprète soucieux du chant comme geste vocal, Arnaud Marzorati, brillant baryton formĂ© Ă  ses dĂ©buts Ă  l’Ă©loquence baroque, incarne la prose de Lacenaire avec une fantaisie suggestive, une libertĂ© de ton maĂ®trisĂ©e et dĂ©jantĂ©e. Le cd La Complainte de Lacenaire (Paraty) Ă  paraĂ®tre le 22 septembre 2015 est Ă©lu ” CLIC ” de classiquenews.

VOIR notre TEASER VIDEO : la Complainte de LACENAIRE par Arnaud Marzorati / 1 cd PARATY – rĂ©alisation : Philippe-Alexandre PHAM, sept 2015 :