Elle fait partie des 17 nouveaux élus romans, récemment plébiscités qui vont rejoindre le Parlement helvétique. La violoncelliste Genevoise Estelle Revaz, 34 ans devient ainsi élue socialiste, elle qui avant la pandémie ne s’était jamais véritablement intéressée à la vie politique fédérale, mais que la covid-19 aura sensiblement amenée vers l’action concrète, en suscitant un front transpartisan pour l’indemnisations des acteurs culturels.
Profil fédérateur, engagement social… la nouvelle élue au Conseil national a séduit les électeurs suisses en promettant à chacun quelque soit son statut, un « filet social ». C’est un parcours qui contredit le préjugé qu’un artiste ne devrait ni s’occuper ni parler de politique. En réalité, chaque acte de la vie quotidienne est politique. Le cas d’Estelle Revaz devrait inspirer nombres de musiciens, surtout en France. Sa trajectoire honore l’histoire des violoncellistes, en particulier depuis l’exemple de Rostropovitch…
BIO EXPRESS : Ex «Artiste en résidence» à L’Orchestre de Chambre de Genève jusqu’en 2021, la Genevoise a fait paraître la même année, l’album JOURNEY TO GENEVA consacré aux concertos de Frank Martin et à une création de Xavier Dayer. Plus récemment, son cinquième opus INSPIRATION POPULAIRE (Solo Musica / Sony 2022) en duo avec la pianiste Anaïs Crestin a confirmé un tempérament « solaire, sensible, émouvant, inventif », récompensé aussi par le CLIC de CLASSIQUENEWS en déc 2022.
Durant la pandémie de la Covid 19, l’artiste s’est mobilisée soulignant à quel point la culture était essentielle, tout portant sa voix auprès des politiques. Invitée des médias (Radio France, RTBF, Deutschlandfunk, WDR3, Radio Télévision Suisse…), Estelle Revaz a coproduit une série radiophonique de 5 épisodes intitulée « Estelle et le violoncelle » diffusée sur Espace 2 / RTS.
Après des débuts en Suisse, elle s’est formée en France au CRR de Boulogne-Billancourt (Xavier Gagnepain), au Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris (Jérôme Pernoo) ainsi qu’en Allemagne à la Hochschule für Musik und Tanz Köln (Maria Kliegel). Elle a ainsi obtenu un Master de Soliste, un Master d’Interprétation en musique contemporaine ainsi qu’un Master en pédagogie instrumentale.
Depuis 2015, Estelle Revaz est membre du « Forum des 100 » qui regroupe les personnalités qui font l’avenir de la Suisse.
Depuis 2017, Estelle Revaz est accréditée comme professeur de violoncelle et de musique de chambre à la Haute Ecole de Musique Kalaidos à Zürich (CH). Elle donne aussi régulièrement et avec enthousiasme des masterclasses/workshops en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. Elle a récemment fait un travail de recherche sur « le développement de l’identité artistique dans l’enseignement instrumental supérieur » qui est paru en mars 2019 chez l’Harmattan (collection sciences de l’éducation musicale).
Estelle Revaz joue actuellement un violoncelle G. Grancino (1679) et un archet J. Eury (1825) mis à disposition par de généreux mécènes suisses – Son répertoire est particulièrement large et éclectique, des concertos de C.P.E. Bach à ceux de Gulda ou Ligeti.
Photo grand format : Estelle REVAZ © Pucciarelli
Estelle REVAZ sur CLASSIQUENEWS
LIRE notre critique du CD « Inspirations populaires » : Ginastera, Schumann :
Quelle soit propre au folklore familier européen, ou d’inspiration plus exotique (ici jusqu’en Argentine), chaque musique dite savante gagne à puiser dans les cultures populaires, à cultiver les métissages et l’aventure de la curiosité comme de la rencontre : https://www.classiquenews.com/critique-cd-inspiration-populaire-ginastera-schumann-de-falla-estelle-revaz-violoncelle-anais-crestin-piano-1-cd-solo-musica/
LIRE aussi notre ENTRETIEN avec ESTELLE REVAZ à propos de son dernier album « inspiration Populaire » / en complicité avec la pianiste Anaпs Crestin, Estelle Revaz affirme la somptueuse sonorité de son violoncelle XVIIè dans un programme qui cultive les métissages. L’interprète rappelle combien en se mêlant, le populaire et le savant s’électrisent au rythme du pittoresque, de la danse, de l’amour aussi… Perle de cette collection de pièces idéalement investies, la Sonate de Ginastera qui délivre ses climats poétiques à la fois mélancoliques et salvateurs. Estelle Revaz commente le parcours de ce programme inédit…: « Je surnomme mon Grancino de 1679, « Louis XIV ». Comme le Roi Soleil, il est rayonnant, majestueux mais aussi profond et plein de caractère. Il a un son très chaleureux, (surtout dans les graves) et un timbre fruité à souhait…