samedi 12 octobre 2024

PHILHARMONIE DE LUXEMBOURG. BENJAMIN PRINS : La Princesse mystérieuse, le 5 oct 2024 (Festival Atlantico) – 3 séances : 11h, 15h & 17h.

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Spectacle idéal pour les 5-9 ans, « La Princesse mystérieuse » est un incontournable : il est mis en scène et conçu par le metteur en scène BENJAMIN PRINS. Dans le cadre de son festival Atlantico, la Philharmonie de Luxembourg propose ce spectacle musical qui illustre avec facétie et délicatesse les dérives d’un pouvoir autoritaire… surtout la figure féerique et envoûtante d’une princesse qui ose défier l’ordre établi. Sur scène, place à l’éloquence des gestes, de la danse, du chant, et

un nouveau langage théâtral, des timbres instrumentaux pour un enchantement en 1h de temps.

 

SYNOPSIS : Le nouveau roi est devenu égoïste. Le monde entier doit lui être soumis. Il y a pourtant une région où on lui tient tête: y vit un peuple mystérieux dont la souveraine – une princesse – dispose de pouvoirs surnaturels. Un ingénieur est censé superviser la construction d’un château mais un accident vient tout perturber. La princesse est déchirée : elle doit d’un côté protéger son peuple mais de l’autre, elle est tombée amoureuse de l’ingénieur… Que fera-t-elle ?

 

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Philharmonie de Luxembourg
La Princesse mystérieuse
samedi 5 octobre 2024
3 séances : à 11h, 15h et 17h

Durée: 1h sans entracte (et sans paroles)
Idéal pour les 5 – 9 ans (et leurs parents !)

 

RÉSERVEZ vos places directement sur le site de la PHILHARMONIE LUXEMBOURG : https://www.philharmonie.lu/fr/programme/2024-25/la-princesse-mysterieuse-000000e900197290

Pas de caisse le jour du concert. Réservez en ligne jusqu’à 5 minutes avant l’événement.

 

distribution

Jan Bastel, comédie, danse
Alexandre Martin-Varroy, comédie
Winnie Dias Pinto, danse

Sete Lágrimas
Filipe Faria, voix, percussions, instruments folk
Sérgio Peixoto, voix, clavecin, toy piano
Denys Stetsenko, violon, violon baroque
Sofia Diniz, viole de gambe
Tiago Matias, luth, guitare baroque, saz, théorbe

Benjamin Prins, conception, mise en scène
Pénélope Driant, collaboration artistique, dramaturgie

Sabine Novel, chorégraphie
David Münch, décors
Nina Ball, décors, costumes
Yvonne Reidelbach, costumes

 

 

TEASER VIDÉO La Princesse mystérieuse

 

 

 

 

Reportage making of – répétitions, entretiens…

 

 

 

entretien

ENTRETIEN avec Benjamin PRINS, à propos de sa mise en scène du spectacle Jeune Public « La Princesse Mystérieuse »….

La Princesse Mystérieuse est le deuxième épisode d’une saga de trois. Benjamin Prins rêve de représenter le triptyque dans sa continuité… Le directeur du Nordhausen Theater précise les enjeux d’un spectacle qui tout en s’adressant aux jeunes spectateurs, pose aux interprètes des défis redoutables tout en véhiculant ses propres conceptions du spectacle. Il s’agit aussi d’une lecture personnelle et argumentée inspirée d’un roman clé de la littérature de la Renaissance portugaise…. En particulier « La légende de la Pérégrination » de Fernão Mendes Pinto, une œuvre bouleversante qui méritait bien un langage théâtral et musical spécifique.
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Photo portrait de Benjamin Prins © Julia Lormis

 

 

 

CLASSIQUENEWS : quelles références visuelles et dramatiques pour ce spectacle pour enfants ?

BENJAMIN PRINS : Les sources sont multiples : films et romans d’aventures comme Avatar, Jules Verne, Indiana Jones… également le cinéma japonais de Kore Eda pour la douceur … Sans omettre une théâtralité “classique”avec machinerie scénographique modulable…

 

 

CLASSIQUENEWS : Que font les artistes sur scène ?

BENJAMIN PRINS : Cette saga musicale a une intrigue écrite mais il n’y a aucun mot parlé pendant le spectacle. Il s’agit de raconter cette aventure épique sans paroles.
En effet, notre seul langage pour raconter cette histoire est la musique, et son interprétation par la pantomime et la danse. Lorsqu’un dialogue nous semblait toutefois indispensable à la compréhension d’un moment-clé dans notre histoire, nous avons inventé une forme particulière, que l’on pourrait qualifier de “mélologue”. En coordination avec les mouvements mimés par les interprètes ou leurs expressions, les musiciens expriment avec leurs instruments des sortes de phrases, qui sont des créations musicales auxquelles nous avons abouti tous ensemble en travaillant sur les intonations d’un langage parlé. Ces récitatifs permettent une construction didactique très inventive entre la musique et le corps poétique de l’acteur.
Lorsque parfois, dans la salle, les enfants expriment à haute voix ce qui vient d’être “dit” dans ces récitatifs sans paroles, nous y trouvons le gage que nous avons travaillé juste, et la joie ressentie est au rendez-vous.

 

 

CLASSIQUENEWS ; Quels thèmes le spectacle met-il en avant ?

BENJAMIN PRINS : la haine de l’étranger, la déforestation, les dangers d’un roi mégalomane et égocentrique ; mais aussi la connaissance de soi, l’amour transfigurateur.

 

 

CLASSIQUENEWS : D’une façon générale, comment abordez-vous comme metteur en scène d’opéra, un tel spectacle pour enfants ? Sur quoi avez-vous travaillé avec l’équipe pour ce spectacle ?

BENJAMIN PRINS : Créer des spectacles de haute qualité pour le Jeune Public reste toujours une expérience incomparable, extrêmement épanouissante. Les enfants comme les adultes ont besoin de contes, d’histoires qui les poussent à de profondes réflexions, dans leurs questionnements et – pourquoi pas – dans leurs peurs. Le théâtre est le lieu où l’on peut sentir à quel point les sentiments sont précieux, signifiants et déterminants. Ici, au théâtre, les enfants peuvent faire l’expérience empirique de leurs inquiétudes, et de leur curiosité naturelle sur tous les mystères fondamentaux que sont l’amour, la mort, le pouvoir, les arts…. Thèmes abordés avec la même intensité à l’opéra.

C’est un fait bien connu qu’il est particulièrement difficile de créer pour le Jeune Public, car la perception des enfants est sans merci : si c’est oui, alors vous obtenez leurs retours immédiats, généreux et… parfois très sonores, mais quand c’est non, quand ils n’adhèrent pas, le rejet est tout aussi spontané !

Impossible, donc, d’être médiocre avec des spectacles Jeune Public, et je n’aurais pas pu atteindre ce niveau de précision et d’intelligence sans la participation de ma collaboratrice Pénélope Driant, qui est une comédienne fantastique, une spécialiste du mime, et aussi une dramaturge implacable.

J’ai besoin de ce challenge car il m’amène à inventer de nouvelles formes et trouver de nouvelles ressources pour raconter une histoire le plus clairement possible. Et pour la raconter dans toute sa profondeur et sa subtilité, pour que les parents, les accompagnateurs et les professeurs présents dans la salle soient eux aussi embarqués aux côtés des enfants, et avec nous.

 

 

CLASSIQUENEWS : A quelle source littéraire puisez-vous ?

BENJAMIN PRINS : Selon moi, les mythes de la Renaissance portugaise sont comme des scénarios hollywoodiens au XVIe siècle. La structure du spectacle est bien sûr musicale, mais aussi, et avant tout, dramatique. La légende de la Pérégrination de Fernão Mendes Pinto m’a particulièrement inspiré, tout comme les Histoires Tragico-Maritimes : elle montre comment le désir d’enrichissement personnel qui animait les explorateurs de la Renaissance était un leurre, un mirage, et en même temps un moyen efficace de se confronter à la réalité du monde. L’histoire de nos trois épisodes se base également sur d’autres histoires allant jusqu’à 1750, qui relatent la découverte du Nouveau Monde par les navigateurs portugais. Ce sont des histoires pleines de voyages, de constructions monumentales, d’inventions technologiques, mais aussi de désastres, d’échecs, de pillages, de tremblements de terre, d’esclavage, de fanatisme religieux et de délire baroque… Parmi les grandes avancées technologiques, j’ai été particulièrement inspiré par la toute première machine aérostatique, inventée par le mathématicien Bartolomeu Lourenço de Gusmão. Cet engin, baptisé la « Passarola » – le Grand Oiseau, pouvait survoler Lisbonne en 1709. Du Jules Verne avant la lettre.

Notre envie est de continuer à donner ce spectacle autant de fois que possible pour toucher de nouveaux publics. Mon souhait personnel serait de donner à découvrir les trois épisodes dans un festival ambitieux.

La dramaturgie du spectacle doit évidemment trouver racine dans un travail préparatoire approfondi et de nombreuses recherches sur les sources historiques.

La dramaturgie du spectacle est en effet basée sur de longues recherches historiques, et des récits datant de 1415-1580 qui relatent la découverte du Nouveau Monde par les navigateurs portugais de la Renaissance. Après le premier épisode, Les Aventures de Pinto et Fernão, j’ai eu envie de continuer à adapter le plus grand roman portugais du XVIIe siècle : Peregrinação. Son auteur et narrateur, Fernão Mendes Pinto, est à mes yeux un miroir de sa génération, peut-être même une métaphore pour toute personne à la recherche du sens de la vie. Jeune homme, le but de Pinto (l’auteur du roman) était tout bonnement de devenir riche. Mais à la fin de sa vie, après avoir été tour à tour marin, esclave, pirate, marchand, ambassadeur et prisonnier, il réalise qu’il s’agissait aussi d’une quête spirituelle, décide de donner toutes ses possessions et de devenir moine.

 

CLASSIQUENEWS : Comment s’est réalisée la partie musicale ?

BENJAMIN PRINS : Le répertoire des albums Diaspora, Peninsula et Terra a servi de squelette à l’écriture de l’histoire originale. Dans ces albums, l’ensemble musical Sete Lágrimas explore les fruits de la rencontre culturelle entre le Portugal et les différents territoires de sa diaspora. C’est la musique de la découverte de l’Autre. La création de la bande originale du spectacle n’a pas seulement consisté à sélectionner les meilleurs morceaux du répertoire existant et à les associer le plus précisément possible – voire le plus organiquement possible – à nos différentes séquences narratives (ce qui représente en soi une belle petite réussite !), mais aussi à inventer une série d’effets sonores (sons de forêt, bruits d’animaux, décollage d’une machine aérostatique…) et travailler ces fameux “mélologues”, dont la grammaire formait à elle seule un nouveau langage théâtral.

 

CLASSIQUENEWS : Comment s’est passé votre travail avec les musiciens ?

BENJAMIN PRINS : J’ai choisi de ne pas trop écouter leur première déclaration, où ils me prévenaient qu’ils n’étaient « pas des acteurs ». Les cinq musiciens de Sete Lagrimas se sont en effet révélés être des gens de théâtre hors pair. Tour à tour ou simultanément concepteurs sonores, danseurs, acteurs, ventriloques, machinistes, attentifs aux lumières, se maquillant eux-mêmes, soignant leurs costumes comme une seconde peau, disposant leurs accessoires avec la même importance que leurs précieux instruments…

Propos recueillis en septembre 2024

 

 

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