jeudi 28 mars 2024

PARIS, Ventes. Collection Alfred Cortot chez Christie’s le 7 octobre 2019.

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cortot-alfred-ventes-collection-paris-7-octobre-2019-annonce-christie-s-classiquenewsPARIS, Ventes. Collection Alfred Cortot chez Christie’s le 7 octobre 2019. Le marchand d’art Christie’s Paris organise la vente publique du pianiste français Alfred Cortot (1877-1962) le 7 octobre prochain. Alfred Cortot a dédié sa vie à la musique et plus particulièrement à la mise en valeur et au rayonnement international de la culture et de la musique française. Il crée, en 1919, l’Ecole Normale de Musique à Paris (dont c’est le centenaire cette année), et fut l’un de ses chefs d’orchestre. Il rédige également de nombreux ouvrages littéraires et écrits pédagogiques. A l’apogée de sa carrière, durant l’Entre-deux-Guerres, Cortot prend part à de multiples concerts et conférences, et enregistre plus de 150 disques. Adrien Legendre, directeur Livres et Manuscrits, en charge de la vente Christie’s à Paris précise : il s’agit de « … de pièces muséales, pour une grande majorité peu connues ou documentées et aux sujets différents de notre spectre habituel. … La vente de la collection d’Alfred Cortot nous permet également de rendre un discret hommage à son fils Jean ».

En effet , la vente de la collection est le souhait de son fils, Jean Cortot, artiste peintre et membre de l’académie des Beaux-Arts, disparu le 28 décembre 2018. L’ensemble est composé de 189 œuvres, fruit d’une sélection de 70 ans par le collectionneur auprès des plus grands marchands et libraires. Constitué de manuscrits et ouvrages littéraires, de traités de musique et d’une belle collection de portraits de compositeurs et musiciens, ces œuvres, à l’exception de quelques pièces prêtées lors d’importantes expositions dans les plus prestigieuses institutions du monde entier, est présenté pour la première fois sur le marché.

Frédéric Chopin est parmi les plus représentés avec 9 portraits, médailles et objets sans compter les autographes de George Sand le citant. Se distinguent entre autres trois portraits (une huile sur toile et deux versions du portrait du compositeur sur son lit de mort) signés par son compatriote et ami Teofil Kwiatkowski, un portrait par Louis Gallait (€8,000-12,000), un dessin signé de Chopin lui-même (caricature d’homme €2,000-3,000) ou encore une mèche de ses cheveux conservée en médaillon.

Franz Liszt aussi impose sa figure tutélaire. La vente le représente donc avec plusieurs portraits évquant les différentes étapes de sa vie dont un portrait du compositeur jeune (€12,000-18,000). Regard enflammé, cheveux défaits rappellent l’image romantique que l’on conserve du musicien, ici délicatement représenté par le portraitiste de la cour de Vienne, Friedrich von Amerling. Cette version datée de 1838 est le premier de deux portraits peints par l’artiste. De même que pour Chopin, les amateurs de Liszt pourront également enchérir sur une mèche de cheveux du compositeur ou sur un aphorisme autographe de
Liszt.

Un portrait d’Alfred Cortot au piano réalisé par Henri Matisse en 1926 fait également partie de cet ensemble (estimation : €120,000-180,000, cf. notre illustration). Ce portrait d’un dynamisme surprenant témoigne de l’admiration du peintre pour le compositeur. Matisse alors à Nice, applique un bâton de fusain pur et non-gras sur une feuille de papier vergé. Ce procédé lui permet de donner des effets de lumière et de contraste subtils. Il en résulte la composition très animée d’un musicien pris sur le vif et concentré sur la partition qu’il joue au piano.

Preuve de la relation entre les deux hommes, Matisse réalise d’autres portraits de Cortot, dont il fait des lithographies. Ainsi seront proposées, deux épreuves tirées sur papier Japon, numérotées et signées d’un Cortot « douloureux » et un Cortot « mondain », datées respectivement de 1926 et 1929 (€3,000-5,000).

Enfin, un rare portrait de Wolfgang Amadeus Mozart à l’âge de treize ans, attribué au maître véronais Giambettino Cignaroli, compte également parmi les trésors de la collection Alfred Cortot. C’est l’un des quatre seuls portraits du compositeur réalisés face au modèle vivant encore en main privée. Il est documenté avec précision dans une lettre de Léopold Mozart à son épouse le datant du 6 et 7 janvier 1770. Le jeune prodige au teint porcelaine et au charisme hypnotique est interrompu dans l’exercice de son art, alors qu’il joue pour Pietro Lugiati, percepteur général des impôts de Venise et commanditaire du portrait.

Un ensemble impressionnant de manuscrits autographes, jamais vu sur le marché, complète le catalogue des pièces mises en vente.
Tous ont, de près ou de loin, un lien avec la musique. Théodore de Banville nous livre une Petite Ode au Piano (€800-1,200), Nerval, dans sa Fantaisie, « donnerai[t] tout Rossini, tout Mozart et tout Weber » pour cet « air très vieux, languissant et funèbre » (€20,000-30,000), Nietzsche livre une critique acerbe de la musique allemande de son époque (€30,000-40,000). Proust est présent également avec un ensemble de documents de première importance, dont une dactylographie abondamment corrigée, inédite, donnant un des tous premiers états de la scène d’ouverture d’Un Amour de Swann durant laquelle le héros ré-entend pour la première fois depuis des années la sonate de Vinteuil. Dans ce passage, l’andante est un scherzo et le nom Vinteuil n’apparait que dans les marges, annotées de la main tremblante de l’auteur.

Autre ensemble d’une grande richesse provient de la femme d’Alfred Cortot, Renée Chaine Cortot, grande baudelérienne et dont l’ex-libris reprend des vers du poète. La collection comprend ainsi une vingtaine de lettres, manuscrits, éditions originales et portraits de Baudelaire, dont les 2 portraits gravés par Manet, et, fort logiquement, plusieurs documents liés à la passion de Baudelaire pour Wagner.
Autre pièce phare de cet ensemble, l’édition de luxe  » A l’ombre des jeunes filles en fleurs « , deuxième tome d’A la recherche du temps perdu, parue en 1920. Cette édition du chef-d’œuvre de Marcel Proust, dont on célèbre le centenaire du prix Goncourt obtenu en 1919, est accompagnée de deux placards d’épreuves corrigées conservés dans leur portefeuille d’origine (estimation : €80,000-120,000).

Parmi les autres auteurs incontournables présents dans la collection, les manuscrits de Gustave Flaubert, dont Athènes et environs d’Athènes (c.1850-1851), estimé €40,000-60,000, œuvre dans laquelle Flaubert décrit sa visite dans la capitale grecque.
Etude de la Cathédrale de Reims, Victor Hugo (Estimation : €4,000-6,000).

La collection Cortot contient également deux lettres manuscrites de Victor Hugo et des copeaux de son pamphlet, « Napoléon le Petit ». Ils sont accompagnés de neuf dessins du grand auteur dont plusieurs caricatures et dessins d’églises, de cathédrales et de châteaux, qui sont les thèmes de prédilection du poète romantique.

Vente CORTOT à PARIS chez CHRISTIE’S : lundi 7 octobre 2019 à 16h – Exposition préaable : du mercredi 2 octobre au lundi 7 octobre 2019 chez Christie’s : 9 avenue Matignon, 75008 Paris – INFOS CHRITIE’S ici

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