PARIS, Palais Garnier, Exposition : LE GRAND OPERA : 1828 -1867. Dans les galeries de la Bibliothèque-Musée du Palais Garnier s’ouvre cette semaine l’exposition qui devrait enfin faire le point sur le genre lyrique par excellence : le grand opéra. La formule naît sous l’Empire avec Cherubini, Spontini, Lesueur ; et la Restauration avec Rossini…
Quand l’opéra a rendez vous avec l’Histoire
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Maquette pour Vasco de Gama – L’Africaine de Meyerbeer
Puis atteint un essor jamais vu auparavant, avec l’avènement de Louis Philippe grâce à l’Allemand Meyerbeer et le poète librettiste Scribe : ainsi dès 1830 (grâce à la direction du directeur Louis Désiré Véron) jusqu’à la fin du Second Empire, se succèdent les grands ouvrages de l’opéra permis par l’inspiration des compositeurs, mais aussi l’excellence des équipes artistiques engagées : par ses effectifs et les moyens mis en œuvres pour divertir donc attirer le public, surtout bourgeois, l’Opéra de Paris devient le centre de la création lyrique en Europe ; pas un compositeur digne de ce nom, ayant ambitionné de se faire un nom comme compositeur d’opéras, qui ne souhaitent briller… à Paris. Ainsi Wagner et Verdi ne cesseront de vouloir se faire produire sur la scène de l’Opéra parisien, en particulier la Salle Le Peletier. L’Opéra Garnier ne produit son premier spectacle qu’en 1875.
Ainsi le spectateur peut recomposer le fil d’une histoire où le spectaculaire et les effets ont compter avant toute chose : grandiose des décors, grandiose du ballet, virtuosité et puissance des voix, séduction et souffle de l’orchestre… C’est un spectacle total auquel Wagner puisera pour forger son propre théâtre lyrique à Bayreuth (Il a admiré Meyerbeer). Aujourd’hui que les pièces maîtresses de ce dernier sont oubliées y compris de l’Opéra national de Paris (seuls les Huguenots sont joués de temps à autre), l’exposition LE GRAND OPERA récapitule une odyssée musicale à redécouvrir, c’est l’apogée des arts du spectacle au XIXè, quand l’opéra rivalisait avec la peinture d’histoire.
Maquette pour Charles VI de Halévy (1843) / la Basilique Saint-Denis, évocation gothique
Maquette pour Vasco de Gama – L’Africaine de Meyerbeer
L’Opéra – Salle Le Peletier jusqu’en 1872
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NOTRE SELECTION – Les 5 sections de l’exposition qui nous ont particulièrement convaincus :
DECORS SPECTACULAIRES… L’esquisse panoramique de La Juive de Halévy (1835) qui souligne l’ampleur déjà cinématographique des décors du grand opéra…;
GIACOMO MEYERBEER… Les salles Meyerbeer, présenté en majesté, grâce entre autres à son buste magistral ; Il est la figure tutélaire du grand opéra français sous la Monarchie de juillet (soit avant la Seconde République décrétée en 1848 ; avant le Second Empire proclamé en 1852) ; son apport est présent à travers l’évocation de Robert le diable (nov 1831), du Prophète (créé en 1849) ; le grand tableau de Camille Roqueplan, Valentine et Raoul extrait des Huguenots ; les costumes et surtout le décor de Vasco de Gama ou l’Africaine (maquette en volume représentant le pont du navire à l’acte III 1865) ;
GIUSEPPE VERDI… La présence de Verdi dans cette généalogie de drames impressionnants dont DON CARLOS en 1867 marque le sommet de la carrière parisienne et un apport significatif au genre (maquette des décors) ; juste avant le dévoilement de la façade du nouvel opéra Garnier. D’ailleurs DON CARLOS reste le marqueur chronologique de l’exposition parisienne : sommet d’une contribution étrangère à la « grande boutique ». Autres opéras créés par Verdi pour l’Opéra de Paris : Jérusalem (nov 1847) ; Les Vêpres Siciliennes (pour l’Expo Universelle de 1855)
BALLET DE / DANS L’OPERA… Le rôle du ballet, élément imposé et emblématique du genre, situé au IIIè acte, dont le sujet est en rapport ou non avec l’action principal de l’opéra. Ainsi l’exemple du ballet de la Pérégrina (la perle) dans Donc Carlos de Verdi, n’a aucun rapport avec l’intrigue principal et même devient une œuvre autonome, divertissement indépendant…
décors pour le ballet la Pérégrina / La Perle dans DON CARLOS de Verdi (1867)
VOIX ENCHANTERESSES… L’âge d’or du chant français, évoqué en un « mur de portraits » de Cornélie Falcon, Adolphe Nourrit, Gilbert Duprez, … et ailleurs, au début du parcours, par le fameux tableau de François-Gabriel-Guillaume Lepaulle : Trio légendaire de Robert le Diable, Nicolas Prosper Levasseur (Bertram), Adolphe Nourrit (Robert le Diable) et Cornélie Falcon (Alice). Sainte trinité lyrique et romantique…
Mur des portraits de chanteurs, avec le chef Habeneck
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PARIS, Exposition : LE GRAND OPERA : 1828 -1867. Bibliothèque-Musée du Palais Garnier – Du 24 octobre 2019 au 2 février 2020.
Tous les jours de 10h à 17h (accès jusqu’à 16h30), sauf fermetures exceptionnelles.
Bibliothèque-musée de l’Opéra
Palais Garnier – Paris 9ème
Entrée à l’angle des rues Scribe et Auber
TARIFS : Plein Tarif : 14€ Tarif Réduit : 10€
LIRE aussi notre présentation de l’exposition LE GRAND OPERA : 1828 -1867. Bibliothèque-Musée du Palais Garnier
https://www.classiquenews.com/expo-paris-palais-garnier-le-grand-opera-1828-1867-le-spectacle-de-lhistoire-jusquau-2-fevrier-2020/