Orchestre Français des Jeunes
Dijon, Le Duo. Auditorium
Jeudi 20 décembre 2007 à 20h
Bertrand Chamayou, piano
Jean-Claude Casadesus, direction
Dmitri Chostakovitch: Ouverture de fête, opus 96
Camille Saint-Saëns: Concerto pour piano n°2 en sol mineur opus 22
Olivier Messiaen: Les offrandes oubliées
Maurice Ravel: Daphnis et Chloé, suite de ballet n°2
Nouvelle session d’hiver de l’OFJ, pour Orchestre Français des Jeunes. Fondé en 1982 par le Ministère de la culture, l’OFJ est un orchestre pépinière qui permet aux jeunes musiciens désirant se lancer dans la vie musicale professionnelle, de vivre l’expérience de la vie d’un orchestre, le temps de sessions formatrices, sous la conduite d’un chef renommé. D’ailleurs, la création en 2006 de l’Orchestre Français des Jeunes Baroque, répond à la même intention: favoriser et accompagner le désir des jeunes instrumentistes à devenir des musiciens professionnels (mais ici sur instruments dits d’époque). Le concert présenté par Le Duo à Dijon dévoile le résultat de la session d’hiver de l’Orchestre des Jeunes Français, dont le sujet concerne plusieurs volets très contrastés de l’écriture orchestrale. Opportunité pour les stagiaires d’éprouver leur capacité à relever le défi d’un programme particulièrement formateur.
Les Offrandes oubliées d’Olivier Messiaen
Fidèle au mysticisme chrétien de leur auteur, les Offrandes oubliées sont une contemplation en forme de méditation symphonique, composée en 1930. L’oeuvre est créée le 19 février 1931 à Paris, au Théatre des Champs-Elysées, sous la direction de Walther Straram. C’est une oeuvre de jeunesse qui révèle la sensibilité orchestrale du compositeur dont 2008, marque le centenaire de la naissance. Le déroulement suit le cadre d’un triptyque: introduites par le propre texte de Messiaen sur le sujet de « l’oubli de l’homme devant le sacrifice du Christ » , les trois mouvements sont enchaînés. Voici le texte du compositeur, touché par l’exemple du Christ souffrant, et dans le même temps, agacé par l’oubli des hommes à l’égard de celui qui les sauva en offrant sa vie: » Les bras étendus, triste jusqu’à la mort, sur l’arbre de la Croix vous répandez votre sang. Vous nous aimez, doux Jesus, nous l’avions oublié. Poussés par la folie et le dard du serpent, dans une course haletante, effrénée, sans relâche, nous descendions dans le péché comme dans un tombeau. Voici la table pure, la source de la charité, le banquet du pauvre, voici la Pitié adorable offrant le pain de la Vie et de l’Amour. Vous nous aimez, doux Jesus, nous l’avions oublié. »
Composition de l’orchestre: 3 flûtes, 2 hautbois, 1 cor anglais, 2 clarinettes, 1 clarinette basse, 3 bassons; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba; timbales, percussions (grosse caisse, cymbales, triangle), cordes. Durée indicative: 12 minutes.
Daphnis et Chloé de Maurice Ravel
Il existe encore des témoiganges du décor original que Léon Bakst réalisa pour le ballet Daphnis et Chloé de Maurice Ravel. Leur conception graphique et chromatique soulignent combien il s’agissait pour le compositeur de recréer le climat apollinien t solaire de l’antiquité grecque classique. Maurice Ravel compose son ballet pour chœur et orchestre, de 1909 à 1912, à la demande de Diaghilev pour les Ballets russes. C’est Michel Fokine qui en élbaore la chorégraphie. Le ballet est créé le 8 juin 1912 au Théâtre du Châtelet sous la direction de Pierre Monteux. Vaslav Nijinski assure le rôle de Daphnis, quelques jours après avoir créé L’Après-midi d’un faune de Claude Debussy. Un seul mouvement construit l’action qui s’inspire du texte que Longus, écrivit sur le sujet de Daphnis et Chloé. Le berger Daphnis aime Chloé qui est enlevée par des pirates. Grâce à l’intervention du dieu Pan, les deux amants se retrouvent. Ravel, dans la volonté de restituer l’atmosphère d’une Grèce antique telle qu’il la concevait, élabore l’une de ses pages orchestrale les plus rafinées. Le « lever du jour », dans la seconde moitié du ballet, est d’ailleurs considéré comme le sommet de son écriture symphonique. Du ballet original, Ravel écrit par la suite deux Suites, dont la seconde correspond au dernier épisode de l’action. Durée indicative: 1h. Il s’agit de l’oeuvre orchestrale la plus longue du compositeur.
Crédit photographique: Jean-Claude Casadesus (DR)
