mardi 19 mars 2024

Opéra de Tours: Roméo et Juliette de Gounod, 25,27,29 janvier 2013

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Opéra de Tours: Roméo et Juliette de Gounod, 25,27,29 janvier 2013

Jean-Yves Ossonce dirige à l’Opéra de Tours une nouvelle production de Roméo et Juliette de Gounod (1867).
Opéra orchestral autant que vocal, le Roméo de Gounod est d’abord sombre et tragique, revisite l’opéra romantique à sa source berliozienne (le chœur d’introduction qui explique le contexte); l’ivresse et l’extase amoureuse se développent librement surtout dans les 4 duos d’amour entre les deux adolescents, dont la scène de la chambre à coucher où ils se donnent l’un à l’autre, marque le point d’accomplissement… Juliette a très vite la prémonition de sa mort et même Roméo semble ne s’adresser qu’à la faucheuse dans la dernière partie de l’action. Deux âme pures sont vouées à la mort comme si l’issue fatale ne pouvait, ne devait que s’accomplir pour réaliser leur union au-delà de la vie, au-delà des haines fratricides qui corrompt le destin de leurs familles respectives, Capulet contre Montaigus…

La nouvelle production créée à Tours sous la direction de Jean-Yves Ossonce souligne la couleur tragique et pathétique d’un sommet de l’opéra français, tout en révélant l’intensité des tableaux successifs: la valse solitaire et déjà éperdue de Juliette, la scène de la chambre évidemment, le dernier duo d’amour et de mort, sans omettre la figure  » moderne  » de frère Laurent, qui contre la bienséance et la loi du père de Juliette, accepte de marier ses deux enfants selon leur propre désir… Juvénilité, ardeur, pureté… Jamais Gounod n’a semblé plus proche du sentiment shakespearien, accomplissant l’expression juste des deux adolescents portés par un amour qui les dépasse.

L’univers visuel du metteur en scène Paul-Emile Fourny rétablit la place de la nature dans le déroulement des scènes; quelques symboles clairs soulignent le décalage des adolescents avec leur entourage: un escalier sans fin traduit la seule échappée possible pour Juliette tandis que l’imaginaire de son père convoque de part en part l’image obsessionnel d’un cerf… Sous la baguette transparente et affûtée de Jean-Yves Ossonce, les deux rôles titres profitent de l’engagement de Anne-Catherine Gillet et de Florian Laconi : la juvénilité ardente des caractères s’illumine d’une nouvel éclat. Production événement . En lire + sur classiquenews.com

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