Créé en 1900 au Teatro Costanzi de Rome, le nouvel opéra de Puccini, Tosca, remporte un succès populaire qui ne s’est jamais démenti. Dominique Pitoiset relit le célèbre mélodrame sous un angle politique, épinglant la voracité cynique des régimes totalitaires (ici l’ordre policier du baron Scarpia, préfet de Rome, déjà fasciste avant l’heure…).
La Ville éternelle, en 1800, étouffe, occupée par les troupes réactionnaires monarchiques alors en place à Naples, au lendemain de la victoire de Bonaparte à Marengo (la bataille est clairement citée pendant la scène de torture du peintre Caravadossi au II). Comment la cantatrice Floria Tosca, pieuse et loyale, pourra-t-elle sauver son amant le peintre Cavaradossi des griffes sadiques de Scarpia ? Et elle-même, comment peut-elle se défaire de son emprise lascive et toxique, y compris après la mort de l’infâme bourreau ? Cruauté, cynisme, amour passionnel s’entrechoquent avec fracas et volupté. La mise en scène de ce chef-d’œuvre mondialement apprécié souligne le statut des artistes face à un pouvoir arbitraire où police et église tiennent les rênes de l’ordre social et moral…
La Tosca de Dominique Pitoiset
Dominique Pitoiset s’empare de la violence radicale, de cette lave passionnelle qui coule dans les veines d’un ouvrages hors normes. Son horreur et son cynisme ne connaissent pas de limites. Le directeur de l’Opéra de Dijon qui met en scène le chef d’oeuvre de Puccini a posé la question, soulignant cette radicalité insupportable propre à l’opéra inspiré de la pièce de Sardou : « connaissez-vous un opéra particulièrement sexiste et qui parle de harcèlement, qui met en scène une tentative de viol et s’achève par un crime ? ». Le spectacle fait l’économie de décors somptueux / somptuaires habituellement de mise, pour une épure psychologique et visuelle, a contrario du torrent volcanique que diffuse le grandiose orchestre de Puccini.
La galerie de portraits ainsi magnifiée promet des confrontations électriques : Monica Zanettin, sulfureuse et ardente dans le rôle-titre ; le peintre Caravadossi qui permet au ténor Jean-François Borras, une prise de rôle attendue. Enfin le Scarpia du baryton argentin Dario Solari, devrait affirmer une présence troublante, animale et humaine, celle du bourreau qui souffre… En fosse, la cheffe associée à l’Opéra de Dijon, Debora Waldman dirige tous les effectifs de la Maison bourguignonne : l’Orchestre Dijon Bourgogne, le Chœur de l’Opéra de Dijon, la Maîtrise de Dijon (avec la Maîtrise des Hauts de Seine). Portrait de Dominique Pitoiset © Mirco Magliocca.
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4 représentations à l’Opéra de Dijon
Auditorium
dimanche 12 mai 2024, 15h
mardi 14 mai 2024, 20h
jeudi 16 mai 2024, 20h
samedi 18 mai 2024, 20h
2h30 avec entracte
Réservez vos places directement sur le site de l’Opéra de Dijon : https://opera-dijon.fr/fr/au-programme/calendrier/saison-23-24/tosca/
LIRE aussi notre entretien avec Dominique Pitoiset, directeur général de l’Opéra de Dijon à propos de la saison 2023 – 2024 dont la nouvelle production de Tosca :
« Il faut rompre avec la litanie des pleurs et des plaintes et sanctuariser tout ce que la culture permet de préserver : notre humanité.
Nous avons l’obligation de détecter les menaces idéologiques… »
distribution
Musique Giacomo Puccini
Livret de Giuseppe Giacosa & Luigi Illica,
d’après la pièce de Victorien Sardou
Direction musicale : Debora Waldman
Mise en scène : Dominique Pitoiset
Orchestre Dijon Bourgogne
Chœur de l’Opéra de Dijon
Maîtrise de Dijon
Scénographie : Edoardo Sanchi
Lumières : Christophe Pitoiset
Costumes : Nadia Fabrizio
Dramaturgie : Emilio Sala
Floria Tosca : Monica Zanettin
Mario Cavaradossi : Jean-François Borras
Le Baron Scarpia : Dario Solari
Cesare Angelotti : Sulkhan Jaiani
Spoletta : Grégoire Mour
Un Sacristain : Marc Barrard
Sciarrone : Yuri Kissin
Un carceriere : Jonas Yajure*
Nouvelle production de l’Opéra de Dijon
Décors et costumes réalisés par les Ateliers de l’Opéra de Dijon
* Artiste du Choeur de l’Opéra de Dijon
Illustration © Lorenzo Mattotti
