vendredi 19 avril 2024

Moulins, Exposition : L’Opéra Comique et ses trésors, jusqu’au 25 mai 2015

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Couv-Catalogue-OperaComiqueetsestresors--1EXPOSITION. Moulins, CNCS : L’Opéra Comique et ses trésors, jusqu’au 25 mai 2015. Pour le tricentenaire en 2015 de l’Opéra Comique, Moulins expose au CNCS Centre national du costume de scène, une exposition anniversaire qui à travers le prisme des costumes raconte l’histoire singulière du genre lyrique dit « opéra-comique », entre opéra et théâtre. Télémaque parodie de Lesage et Gillier est le premier opéra-comique proprement dit créé en 1715 : l’œuvre ainsi contemporaine de la mort de Louis XIV marque le coup d’envoi et l’essor d’un genre nouveau, complémentaire à la lyre tragique : il s’inspire de la Commedia dell’arte italienne et de l’esprit satirique et parodique des tréteaux de la Foire (celui là même qui marqua la jeunesse de Rameau). Les Troqueurs de Dauvergne (1753) en pleine Querelle des Bouffons, (magistralement recréé par William Christie) marque au milieu du siècle un premier âge d’or du genre.

Le catalogue édité par Fage, suit le propos à la fois synthétique et thématisé d’Agnès Terrier, commissaire de l’exposition à Moulins : d’abord, une évocation par le costume du répertoire de l’opéra-comique dont les conquêtes sont alors « vérité, caractère, fantaisie ». Alors se précise la stature et l’épaisseur du comédien chanteur qui par le costume incarne l’intensité (vérité / sincérité) d’un personnage : ici se dévoilent la typologie et la signification de chaque costume appelé à identifier les acteurs de la Foire dès les années 1730, tels Pierrot, Arlequin, Mezzetin, Colombine… ; c’est peu à peu à mesure de l’importance réfléchie du costume, la prise de conscience progressive de l’interprète, son jeu, sa vérité sur la scène (Justine Favart dans le rôle de Roxelane dans Soliman second…, Thérèse Vestris dans Scanderberg en témoignent…), mêmes enjeux dévoilés et métamorphoses de l’acteur perfectionniste à l’école de l’illusion grâce au soin du costume sous la Révolution, le Directoire et le début du Consulat, soit de 1789 à 1801.
Avec la fusion du Feydeau et du premier Opéra-Comique en 1801, l’histoire de l’institution s’enrichit encore en moyens et en réalisations… Carmen de Bizet et sa célèbre créatrice Célestine Galli-Marié affirment le costume et sa pose, affirmation de la posture chantante de l’interprète ; même évolution fascinante pendant la direction d’Albert Carré de 1898 à 1914… où l’Opéra Comique poursuit son exploration inventive de la forme lyrique : Louise de Charpentier, La vie de Bohème et Tosca de Puccini, Pelléas et Mélisande sans omettre Mignon de Thomas, Manon de Massenet sont autant de joyaux d’une histoire que l’on gagne à (re)découvrir.

Puis, l’histoire récente du Théâtre parisien (salle Favart) dont les recréations et créations des années 2000 (réalisées avec le concours des petites mains expertes de l’atelier local, le « Central costumes », seul atelier de fabrication à Paris qui utilise les teintures naturelles !) attestent de l’activité d’une forme théâtrale qui frappe par sa constante invention, aux côtés de l’Opéra.
L’auteur/commissaire s’intéresse en particulier dans cette partie à l’œuvre de 5 créateurs costumes à la Salle Favart : Macha Makeïeff (dont l’inspiration s’est manifestée à travers les productions récentes de L’Etoile de Chabrier en 2007, Zampa en 2008, Les Mamelles de Tirésias en 2010, ou Boulingrin en 2010), Christian Lacroix (Roméo et Juliette en 1989, Fortunio en 2009…), Alain Blanchot (Cadmus et Hermione en 2010, Egisto en 2012), Renato Bianchi (Amadis de Gaule en 2011), enfin Vanessa Sannino (Mârouf, savetier du Caire en 2013)…

Par le costume, comme un superbe livre d’images se dévoilent ainsi les grandes heures de l’Opéra-Comique, scène d’une irrésistible invention qui est à l’Opéra, ce que sont aujourd’hui les séries vis à vis du cinéma : un réservoir inépuisable de propositions qui interrogent le genre lyrique et théâtral. Quelques partitions aujourd’hui clés, toujours piliers du répertoire (de tous les théâtres et partout dans le monde) ; d’autres, joyaux retrouvés qui font de l’Opéra-Comique, l’actuelle temple de l’imaginaire et de l’original que l’on connaît au XXIème siècle. Parmi les fleurons des costumes exposés, on relève entre autres la robe de Manon (portée par Renée Fleming à l’Opéra de Paris en 1997), le costume de Pénélope porté par Germaine Lubin en 1919… mais bien d’autres trésors vous attendent dans le parcours de Moulins.

exposition-opera-comique-moulins-tresors-costumes-opera-comique-exposition-clic-de-classiquenews-fevrier-mars-avril-mai-2015Exposition : L’Opéra Comique et ses trésors. Tricentenaire de l’Opéra Comique. Si le livre-catalogue suscite l’enthousiasme, il ne saurait remplacer la présence tangible des merveilleux costumes d’une histoire aussi captivante que celle de l’Opéra Comique. L’exposition offre la contemplation de tous ces trésors, où l’on passe de la magie de la scène à la réalité de la délectation, à Moulins, au Centre national du costume de scène et de la scénographie, du 7 février au 15 mai 2015. + d’infos sur le site du CNCS à Moulins.

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