samedi 7 décembre 2024

L’Italienne à Alger de Rossini à l’Opéra de Tours

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rossini-portrait-gioachino-rossini-bigTOURS, Opéra. ROSSINI : L’Italienne à Alger. 1er, 3, 7 fév 2019. A l’époque où Rossini doué d’une inspiration débordante, jaillissante, multiple, compose serias et buffas, avec une déconcertante facilité, l’heure est à la facétie confrontant non sans équivoques savoureuses et travestissements délicieux voire sulfureux, Occident et Orient. En un aller retour des mieux inspirés. A Venise, Rossini présente en mai 1813, L’Italienne à Alger ; puis à Milan sur la scène de La Scala, en août 1814, c’est Le Turc en Italie. En si peu de temps, croiser les regards, jouer des points de vue pour nourrir des situations de plus en plus délirantes, relève d’un génie exceptionnel. Et tout cela prépare au sommet du genre buffa que demeure Le Barbier de Séville créé sur la scène de l’Argentina de Rome en 1816.

Isabella, maîtresse à Alger

L’italienne est un dramma giocoso (dans la tradition piquante, libre de Mozart) : l’intelligence féminine y est célébrée, tandis que les hommes qu’ils soient algériens ou italiens (le bey, Lindoro, Taddeo…) n’y paraissent que trop faibles ou crédules… Même l’épouse en titre du sultan, Elvira, bien que répudiée, tient tête, reste loyal à celui qui l’a écartée ; elle reçoit même pour son édification, une belle leçon de domestication conjugale, de la part de l’Occidentale par laquelle se réalise le drame …

SYNOPSIS. Acte I : Isabella, héroïne centrale, est aimée de Lindoro, tenu en esclavage à Alger par le bey Mustafa. Ce dernier entend se débarrasser de son épouse encombrante Elvira en la donnant justement à Lindoro. Lequel résiste car il aime toujours sa belle Isabella, laquelle surgit après un naufrage sur les côtes algériennes… Le bey découvre les charmes de la belle italienne Isabella et s’en éprend aussitôt.
Dans l’acte II, Isabella victorieuse a assujetti le bey Mustafa. Elle prend soin de garder auprès d’elle Lindoro qu’elle aime toujours. Isabella entend réconcilier Mustafa avec son épouse Elvira ; le bey fulmine, à la fois frustré et décontenancé par cette italienne incontrôlable (fameux quintette « Ti presento di mia mano… »). L’Italienne va plus loin : elle souhaite élever la dignité du bey à celle de « Papataci », titre fantaisiste et invention pure, grâce à laquelle, en une cérémonie parodique digne de Molière (le Bourgeois Gentilhomme), elle moque la naïveté et l’orgueil du sultan… lequel doit rester muet et sage devant toute adversité (s’il veut se montrer digne de cette insigne dignité).
En effet, les italiens (Isabella, Lindoro et Tadeeo qui accompagnaient la jeune femme) quittent le palais du bey et se sauvent en bateau. Obligé au silence et à l’inaction, Mustafa n’a plus que sa belle Elvira pour le reconforter et lui pardonner.

Avant Rosina, dans le Barbier de Séville (mezzo-soprano), Rossini confie à une alto, le personnage volontaire et redoutable d’Isabella, femme forte, au tempérament bien trempé. C’est une furie calculatrice qui a l’intelligence d’une stratège : séduisante et manupulatrice.
La verve de Rossini est à son sommet : jamais plus, après l’Italienne à Alger, le compositeur ne développera une telle facilité génial dans le genre buffa délirant. Le raffinement et l’invention de l’écriture s’y montrent égaux dans l’acte I et puis II, ce qui n’est pas forcément le cas dans les opéras qui suivent.

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ROSSINI : L’Italienne à Alger à L’Opéra de TOURS
3 représentations seulement

Vendredi 1er février 2019 – 20hboutonreservation
Dimanche 3 février 2019 – 15h
Mardi 5 février 2019 – 20h

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RESERVEZ VOTRE PLACE
http://www.operadetours.fr/l-italienne-a-alger

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ROSSINI : L’Italienne à Alger
Dramma giocoso en 2 actes
Créé le 22 mai 1813 au Teatro San Benedetto de Venise
Livret de Angelo Anelli

Coproduction Opéra National de Lorraine, Opéra-Théâtre de Metz Métropole

Direction musicale: Gianluca Martinenghi
Mise en scène: David Hermann
Assisté de Karin Maria Piening
Décors: Rifail Ajdarpasic
Costumes: Bettina Walter
Lumières: Fabrice Kebour
Assistant: lumières Alexis Koch
Masques: Cécile Kretschmar

Isabella: Chiara Amarù
Mustafà: Burak Bilgili
Lindoro: Patrick Kabongo
Elvira: Jeanne Crousaud
Taddeo: Pierre Doyen
Zulma: Anna Destraël
Haly: Aimery Lefèvre

Choeur de l’Opéra de Tours
Orchestre Symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours
La production créée en 2012, passée par Nancy en juin 2018, brille par son efficacité, une intelligence dramatique qui révèle le génie buffa de Rossini. Belle réussite.

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